Depuis 25 ans, l’émission « Dr Koski and Friends » suit les pérégrinations du Docteur Koski dans un monde fantasque fait de petites marionnettes en peluche et cartons pattes. Des petites scènes et sketch amusants, ludiques avec tout une petit enseignement qui suivent des générations d’enfants puis de parents depuis deux décennies. Une vie que Bobby n’aurait jamais pensé avoir à Monstropolis mais il doit admettre que son sort ici, à Storybrooke, n’est pas si mal. Globinours aurait pu tomber plus mal que ça mais non ! Finalement d’une logique… enfantine.

Mais ce n’est pas le tout de faire le pitre devant les caméras, de raconter des histoires oniriques et des blagues toujours fines. Ça se prépare, ça se répète, ça se construit. Au gré des années c’est une véritable équipe qui s’est tissée tout autour du Docteur Koski et de son interprète : Robert Wazowski. Ce dernier s’investi dans toutes les phases de créations. Son amie Berthie s’occupait des marionnettes et de leurs animations, il adorait la voir travailler. Elle était douée et Robert pourrait passer des heures à la voir créer de nouveaux petits personnages tout en leur donnant des voix en même temps. Ça l’amusait beaucoup.

C’est dans l’atelier de Berthie que débarque une jeune femme que le présentateur a déjà vu de loin sans la connaitre pour autant. Plutôt surpris, il se redresse et s’approche de la visiteuse avec un petit sourire curieux lui tendant la main pour la saluer. Sa question ne manque pas d’en rajouter une louche à sa surprise. Le voilà tout nerveux d’un coup et l’attire un peu plus loin pour éviter les oreilles indiscrètes.

— La…La lune noire ? Qui… qui vous a dit que je m’y intéressais ?

On a beau être courageux et plein de bonnes intentions, ce n’est pas pour autant qu’on est téméraire. Bobby est un héros malgré lui, ce n’est pas lui qui se jette dans les ennuis. C’est Sully ! Lui c’est un dommage collatéral et complice avéré la plupart du temps. Cependant, cette lune noire… Elle l’inquiète. Alors il a voulu en savoir plus, en s’imaginant toutes sortes de menaces et conséquences bien évidemment. Et voilà qu’une journaliste se pointe pour lui balancer de but en blanc, un collaboration.

— Vous dites que vous êtes journaliste au Weekly Planet c’est ça ? C’est une enquête pour le journal ou c’est personnel ?

Histoire de flairer le coup en traitre. La donzelle semblait néanmoins sincère et sûre de son oeuvre.

— Je peux vous aider si vous voulez mais moi-même, je ne sais pas par où commencer.

Robert n'est pas du genre parano mais avec des adversaires de l'acabit d'un Leon Bogues, il a apprit à se méfier. Trop se méfier même. Si des gens comme Sully ou Celia ont pu se retrouver ici, alors il y a fort à parier que le Caméléon n'est pas loin, il le sait. Le sent. Et ce reptile visqueux a beau s'être fait bannir de Monstropolis, il est resté dans le Monde des Contes. C'est étonnant même que Sully et lui n'ait pas encore eu à faire à ce revanchard patenté. Quoiqu'il en soit, voilà les deux interlocuteurs à discuter dans le couloir non sans quelques regards en coin de la part de Bob. Il assomme la jeune femme de question, histoire de voir un peu à qui il s'adresse. Ce qui le surprend plutôt c'est comment elle a su qu'il s'intéressait au phénomène lunaire. Il n'aura que quelques mots sibyllins en guise de réponse ce qui ne manque pas d'attirer chez lui, une moue de perplexité qui frise le comique. L'inconvénient d'être un peu trop expressif.

— On est au moins d'accord sur ce point.

Dit il en croisant les bras, toujours un peu méfiant. A la différence de son meilleur ami et même si ça ne se voit pas forcement comme ça au premier coup d’œil, Bob sait se montrer suspicieux. Un peu trop des fois. Les révélations de la journaliste ne manque pas de faire hausser un sourcil. Depuis qu'il est à Storybrooke, il a su laisser traîner ses oreilles de ci, de là en ville. Histoire d'anticiper les problèmes. On est jamais trop prudent. Le caveau de la « Méchante Reine » est un endroit presque légendaire bien qu'il existe réellement, avec une sinistre réputation. Renfermant un pouvoir qui n'est pas à négliger c'est un fait.

— Vous avez accès à cet endroit ? - Il allait lui demander comment mais se retient – Je ne demanderai pas la manière dont vous avez pour convaincre sa propriétaire. Mais dites-moi... Pourquoi moi ? Pourquoi vous tourner vers moi alors qu'on ne se connaît pas.

Il plisse les yeux. Est-ce là une ruse de Bogues ?
La curiosité prend néanmoins le dessus. La parano aussi car il se souvient des mots de la journaliste, de ses « sources ». Lui, le petite animateur d'émission pour enfants sans histoire serait épié ? Voilà qui n'est pas pour le rassurer. Bob souffle profondèment pour calmer la certaine angoisse qui montait déjà.

— Bon ! Très bien ! Je suis près a collaborer avec vous mais il va falloir jouer cartes sur table avec moi. Je ne suis pas très friand des cachotteries en tous genres. On est d'accord ?

Robert a une vision de ce monde encore assez restreinte même avec tout ce temps passé en son sein. L’adaptation est certes là mais l’interêt l’est moins. Storybrooke manque de charme comparé à Monstropolis et parfois notre ami si excentrique est sujet à des bouffées de nostalgie qui le pousse à ne pas s’occuper de qui et qui, qui fait quoi dans cette ville. Enfin ça, c’était avant l’apparition de cette fameuse Lune Noire et d’apprendre que des engeances telles que Bogues ou d’autres, traînaient dans les parages. Bob n’a pas l’âme d’un justicier comme Sulli, loin de là. Il est plutôt adepte de la technique du « Courage, Fuyons » mais pas cette fois. Pas si cela met en danger sa fiancée, Boo ou d’autres amis qu’il a pu se faire au gré du temps. Et encore moins ses petits protégés qu’il retrouvait à l’hôpital ou chaque soir devant leur écran de télé.

Robert pèse tout de même le pour et le contre, les conséquences de cet investissement auprès d’une journaliste qu’il ne connaissait que de nom. La curiosité de découvrir l’origine de cette menace céleste restait la plus fort, c’est évident. Le présentateur télé se gratte le menton, il réfléchit. Dans le duo qu’il compose avec Sulli, Bob est la tête et la grosse bête à poil c’est les muscles. Ça marchait plutôt pas mal et ça marche toujours d’ailleurs sauf que les histoires d’Humains à Storybrooke prennent le pas sur leurs aventures communes. Les deux interlocuteurs finissent par se trouver un point commun et un compromis surtout. Distraitement appuyé sur le chambranle d’une porte, Bob plisse les yeux comme si il pourrait lire au travers de la journaliste.

— Qu’avez-vous découvert de votre côté sur ce phénomènes ? Est-ce que vous avez des pistes en ayant accès à des informations avec votre petit… réseau ?

Lui demande t’il avant de faire part de ses hypothèses, observations et conclusions avec le peu dont lui dispose en moyen.

— Une lune noire qui apparait comme ça, qui brille de jour comme de nuit dans un monde où la magie n’est censée plus exister… Soit c’est divin, soit un artefact renfermant justement un peu de magie mais suffisamment est tombée entre de mauvaises mains. Ce qui m’intrigue c’est que jusque là, cette chose se contente… D’être là. C’est tout…. Rassurez-moi, c’est bien tout ?

Robert ne panique pas. Jamais ! Vous sentez ce sarcasme ?