Judith était revenue depuis peu de sa virée avec Mana. Ce petit voyage avait été ressourçant, il était vrai qu’elle avait bu un peu trop d’alcool. Mais elle se sentait bien mieux maintenant. Elle se sentait bien, tout simplement. Elle savait qu’elle avait eu besoin de ça pour faire son deuil. Une deuxième fois. Elle se sentait bien plus légère, elle n’avait pas forcément pleuré pendant son escapade. Mais, elle était plus que prête à reprendre le travail. Elle qui aimait tellement ça, elle qui vivait en partie pour ça. Mais elle n’aurait jamais pensé être appelée pour la découverte d’un corps sur un site d’archéologie. C’était bien une première pour elle. Judith aimait les mystères, elle aimait découvrir ce qu’il s’était réellement passé. Dans le fond, elle s’en voulait un peu de n’avoir pas réussi à aller au fond de l’enquête concernant Bill. Mais au moins, il n’allait plus faire de mal à des personnes. Pour le moment.

Attrapant ses affaires, elle monta dans la voiture, avant de relire les informations qu’elle avait. Du moins, le peu d’informations qu’elle avait. Elle devait rejoindre les expertises qui se trouvaient déjà là-bas. Et elle devait aussi retrouver une certaine Robin. Sans doute la personne qui avait découvert le corps, et qu’il pourrait sans doute l’aider sur les circonstances de sa mort. Elle ne pouvait pas lancer une très grande enquête sur la personne qui était juste tombée avant de décéder sur le coup. Mais il se pouvait aussi, que ça soit volontaire. Et si c’était le cas, les choses allaient changer. Se remettre au travail, c’est ce qu’il fallait à présent à la jeune femme. Alors, elle allait, comme à chaque fois, corps et âme dans cette nouvelle enquête.

Prenant la route, elle se concentra sur la route. Elle avait conduit pendant un moment quand elle avait fait sa virer. Elle avait pris l’habitude et elle aimait ça. Le silence de l'habitacle avec comme seul écho ces pensées. Avec Mana, il avait surtout eu de la musique bien trop forte. Mais ça l’avait empêché de penser, de pleurer. Mais maintenant, elle n’avait plus de larmes à couler, elle avait juste des pensées. Des bonnes comme des mauvaises. Toujours une pensée pour sa mère, celle qui l’avait mise au monde, celle qui l’avait enlevée et aimée d’un amour fort. Une pensée pour sa famille, son père qui soutenait sa famille seul, et avec force. Et ses frères et sœurs, des amours qui l’avaient accueilli avec des câlins à son retour.

Se garant sur le côté, elle descendit de sa voiture. Le trajet jusqu’au lieu s’était fait bien plus vite qu’elle ne l’aurait pensé. Elle marcha d’un pas déterminé avant de regarder autour d’elle. Une grande étendue de terre. Terre coupée en différents carrés, une tente d’un côté, des personnes qui grouillaient de partout. Continuant à travailler. Ça n'avait pas l’air de les déranger de savoir qu’une personne morte se trouvait dans l’un des carrés. Des personnes passionnées par le travail, elle comprenait, elle était pareille. Quand elle arrivait sur un lieu, elle mettait de côté tout ce qui était personnel, pour enfiler la tête de la personne professionnelle.

“Bonjour. Je cherche Robin. - Elle regarda sur sa note. - Madame Nicols.”

Adressant un petit sourire, le jeune homme lui indiqua du doigt la fameuse personne. Se dirigeant vers elle. Elle ne voyait que sa chevelure brune, un corps mince. Mais sans doute une grande force, mais aussi une grande délicatesse. Il en fallait pour faire ce métier. Ne rien abîmer. C’était un peu la même chose quand elle se trouvait sur une scène de crime. Ne rien déplacer, prendre les choses avec le plus de délicatesse possible. Judith n’avait pas beaucoup participé à des scènes de crime. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas. Mais à New-York, on ne l’avait pas forcément lancer à corps perdu sur ce genre d’enquête.

“Bonjour madame Nicols. Je suis l’agent Hoops. Je viens pour le corps.”

Judith s’approcha, avant de découvrir des morceaux d’os. Tout n’était pas encore découvert. Certains reposé déjà sur un drap blanc à côté. C’était bien la première fois que la jeune femme se trouvait sur ce genre d’enquête. Elle allait sans doute devoir trouver des solutions pour comprendre ce qu’il s’était passé. Et surtout pour trouver à qui appartenait ce corps.

Who is the killer ?

Dans un premier temps, Judith ne regarda pas la jeune femme. Non pas parce qu’elle était mal polie, mais son regard s’était arrêté sur le corps. Elle en avait déjà vu, des encore bien plus amochés. Certains lui avaient même donné des hauts de cœur à plusieurs reprises. Certaines personnes pouvaient être vraiment horribles quand il s’agissait de vengeance ou encore juste pour le plaisir de tuer. Elle ne comprendrait sans doute jamais ces personnes qui disaient avoir une petite voix qui leur disait de tuer. Comme si, c’était primordial de le faire. Elle se souvenait de cette enquête, enfin, elle se souvenait de toutes ses enquêtes comme si, elles s’étaient passées hier. Judith pouvait avoir une très bonne mémoire, mais faisait en sorte de ne pas tout retenir. Ses nuits avaient été déjà assez compliquées comme ça. Elle ne voulait pas encore passer ses nuits à avoir peur qu’une personne rentre chez elle pour la tuer.

Mais il était vrai que ces meurtres, ceux qu’elle avait pu voir à New-York lui faisaient froid dans le dos. Elle se souvenait être sortie une fois. Juste pour reprendre sa respiration tellement l’odeur de sang et bien d’autres choses se trouvait dans cette cabane de jardin. Personne n’aurait pu se douter que ce père de famille aimait torturer les autres hommes. Ce père aimant, prenant soin de sa famille, allant travailler tous les jours. Mais à la nuit tombée, ce dernier s’amusait à faire son jogging pour repérer les prochains hommes qui passeraient sous sa main. Souvent des jeunes hommes, qui n’avaient rien demandé. C’est l’odeur qui avait averti les voisins, pourtant, le mari avait pris grand soin de cacher, enterrer, congeler ses corps. Mais il était parti un grand nombre de jours et son petit manège avait été découvert. Judith se souvenait du sang, beaucoup trop de sang, de ses corps, démembrés qui se trouvaient aux quatre coins de la petite pièce. Elle n’avait pas pu rentrer directement, mais elle avait pris sur elle avant de faire face à tout ça. L’homme avait eu la brillante idée de raconter que c’était Dieu qui venait lui parler la nuit. Alors que dans le fond, il avait toujours été comme ça. Il avait commencé avec des petits animaux. Et sa soif n’avait fait que grandir au fil des années avant de tout simplement faire l’irréparable. Sa femme avait été dévastée, ne comprenant pas comment elle avait pu partager sa vie, faire des enfants avec un monstre. Elle avait vendu la maison, du moins, elle était partie. Vivre dans une maison d’un ancien meurtrier en série ne plaisait pas forcément à tout le monde.

Judih détacha enfin son regard avant de le poser sur la jeune femme dont l’œil finissait de pousser. Elle savait très bien que ce genre de chose surréaliste pouvait se passer ici. Elle en savait quelque chose. Elle avait vécu une expérience bien trop étrange il y a quelque temps. Alors, elle n'eut pas un regard de dégoût, ou ne recula pas d’un pas. Non, elle se contenta de sourire. Puis, elle reposa son regard sur les morceaux déjà posés sur le drap. Il en manquait pas mal. Ils avaient encore du travail, et sans doute pas celui de ramasser des os d’un corps humain. Du moins pas ce genre de corps.

“Bien. Nous pouvons aller voir de plus près ? D’un premier coup d'œil, il s’agirait d’un homme. Entre 30 et 40 ans. - Elle descendit, faisant attention à la scène avant de tout simplement s'approcher un peu plus du corps. - Il y a du sang séché sur son abdomen à plusieurs endroits. Sans doute des coups de couteau, enfin, une lame assez large.”

Judith ne faisait peut-être pas partie d’une spécialité dans la police, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir un point de vue. Sans doute pas comme les autres policiers, mais elle, savait se démarquer. Oui, elle aimait faire des suppositions, et peut-être qu’elle aurait raison, ou peut-être qu’elle aurait tout faux. Ça pouvait arriver, et elle ne le prendrait pas mal. Loin de là. L’erreur était humaine, et elle ferait en sorte de faire bien mieux la prochaine fois. Mais pour le moment, il fallait qu’elle trouve qui était l’homme et savoir ce dont il lui était arrivé.

Who is the killer

Judith voulait comprendre ce qui était arrivé à l’homme qui se trouvait devant elle. Elle ne comprenait toujours pas comment on pouvait tuer quelqu’un ? Ce n’était pas parce qu’on avait des problèmes, qu’on n’aimait pas la personne que ça devait se finir dans un meurtre. Elle ne comprenait sans doute pas, car elle n’avait pas la même vision que ces personnes. Non, pour elle, tout le monde avait un bon fond, sauf que sur certaines personnes, ces choses-là se voyaient bien plus. Elle pensait au fond d’elle que tout le monde pouvait changer, mais elle ne savait pas si elle pourrait être amie un jour avec quelqu’un qui avait fait du mal. Pourtant, à Storybrooke, elle pouvait tomber sur des anciens méchants, elle en avait conscience. Mais elle préférait pour le moment faire en sorte de les éviter. Enfin, elle avait fait une rencontre qu’elle n’allait pas oublier tout de suite. Non, elle avait affronté pour la première fois une personne qui sortait de l’ordinaire. La jeune femme essayait tant bien que mal d’oublier cette petite période. Mais c’était bien compliqué quand elle savait que cette personne lui avait enlevé une partie de ses souvenirs.

Elle était toujours en colère, elle pouvait la sentir au fond d’elle, mais Judith faisait en sorte de la taire. Elle ne pouvait pas devenir méchante, chercher la vengeance auprès de quelqu'un qui avait disparu. Ou encore chercher un coupable, le coupable parfait. Mais pour l’homme qui avait malheureusement perdu la vie, elle ferait en sorte de trouver la personne qui lui avait fait ça. Et de la punir. Tous les crimes ne pouvaient pas être impunis. La brunette ne supporterait pas ça. Elle n’avait pas décidé de faire partie de la police pour laisser les personnes sans punition. Mais ce n’était pas simple tout le temps, elle le savait, certaines enquêtes restaient de grands mystères, encore aujourd’hui.

“Alors, il a eu une mort horrible. Pauvre homme.”

Judith pencha la tête sur le côté, alors qu’elle regarda la jeune femme se mettre au-dessus du cadavre. Elle devait sans doute en voir ou avait dû en voir bien des cadavres. Peut-être pas dans cet état, et sans doute recouvert que d’os. L’homme avait encore de la chair, même si, il n’était pas beau à voir. Mais Judith avait vu bien pire, elle préférait ne pas y penser, pas une nouvelle fois. Sinon, elle risquerait de rendre son repas, et elle avait besoin de force pour continuer l’enquête. Surtout qu’elle savait qu’elle devrait se rendre chez de la famille, annoncer cette triste nouvelle. C’était sans doute l’une des choses les plus dures. Annoncer à une famille qui venait de perdre quelqu’un de chère à leur cœur. Voir la tristesse, la peine, la douleur dans leurs yeux et ne pouvoir rien faire. Judith aimerait prendre leur douleur, elle savait ce qu’ils ressentaient, mais elle ne pouvait pas se mettre à leur place. Car chaque personne ressentait la douleur différemment. Relevant rapidement la tête, elle regarda Robin.

“Stephan ? Vous le connaissez ? - Elle pointa du doigt le corps. - Je ne pense pas que cela soit à cause de son jean. Quelqu’un lui en voulez ?”

Judith voulait prendre toutes les informations qu’elle pouvait avant de commencer l’enquête. Elle ne voulait pas passer à côté de quelque chose. Et s’il travaillait avec Robin, elle commencera par interroger les personnes qui se trouvaient autour d’elle ou encore les personnes qui pouvaient travailler avec lui. Le coupable se trouvait souvent non loin de la victime. Souvent, c’était une personne proche, dans d’autres cas, ça pouvait être un inconnu. Dans tous les cas, les personnes avaient du mal à comprendre pourquoi ces personnes faisaient quelque chose d’aussi horrible. Personne ne comprendrait jamais ce qui pouvait se passer dans le cerveau d’un tueur. Souvent, une pulsion, d’autres réfléchissent pendant des mois, faisant des plans avant de passer à l’acte.

“Oui, allez-ci.”

Who is the killer ?

Sortant son calepin, Judith commença à noter les informations que la jeune femme pouvait lui donner. Elle ne savait pas vraiment comment prendre ces dernières. Sans doute pas très au sérieux, surtout le fait qu’il serait mort à cause de son pantalon. Mais dans le fond, Judith savait qu’on pouvait tuer pour moins que ça. Elle l’avait vue à New-York. Des personnes avaient tué pour un regard, alors pour un pantalon, elle ne serait même pas étonnée.

“D’accord. Je vais envoyer une équipe pour qu’ils aillent interroger ses collègues. Pour la lettre, c’est une vraie piste ou juste une lettre au pif ?”

La lapin haussa un sourcil, elle n’aimait pas spécialement perdre son temps, surtout pour quelque chose d’aussi grave. La personne pouvait recommencer à tout moment, elle le savait. Où pouvait tout simplement finir par ce sucuider en se sentant trop coupable. La jeune femme savait que toute personne qui pouvait commettre un meurtre avait souvent besoin d’aide. C’était sans doute pour ça qu’elle y mettait beaucoup de sa personne, pour pouvoir aider les personnes. C’était pour ça qu’elle était rentrée dans la police. Regardant le corps, Judith eut un petit pincement, il avait sans doute de la famille, et cette famille allait connaître la douleur de perdre un être cher. Ce n’était pas simple, elle le savait. Mais ce n’était jamais simple pour la personne qui annonçait la nouvelle. Souvent, elle faisait au plus rapide, ne restait pas longtemps pour laisser la famille. Relevant la tête, elle regarda la jeune femme. Elle n’avait pas relevé le fait qu’elle pensait que c’était un débutant. Elle avait juste remarqué qu’elle connaissait sans doute beaucoup de chose sur les meurtres. Judith ne préférait pas savoir si ça venait tout simplement du monde d’où elle venait ou tout simplement de sa personnalité.

“Oh. J’ai commencé ma carrière à New-York. Et on peut dire que la ville cache bien des affaires étrangères. J’ai vu des choses plus ou moins horrible, et bien plus horrible que ce meurtre. Je pense que notre corps, notre mental s’habitue assez vite, comme s'il était tout à fait naturel de se rendre dans un endroit où un meurtre a été commis. Mais je préfère tout de même la tranquillité de Storybrooke. Il y a tout de même moins de choses horribles ici. Et vous, c’est une passion de venir découvrir les créatures qui vivaient avant nous ?”