✧ @anastasia romanov

Give me my memories
◇ ◆ ◇

Cela faisait trois semaines que je venais de sortir de l’hôpital, toujours incapable de mettre des images sur mes souvenirs embrumés au fond de mon esprit. Apparemment, mes parents s’étaient remis ensembles d’après ce que j’avais compris, pour tout avouer, je me souvenais uniquement de mon prénom. Skyler. D’après les registres, j’ai 27 ans mais je n’ai aucuns souvenirs de quoi que ce soit d’autres. Quand je suis arrivée chez moi, ma mère a ouvert la porte de mon duplex et je n’ai rien reconnu, ni même les photos sur la cheminée. Pourtant, j’avais l’air souriante sur ses dernières.

« Tu es sûre que tu ne veux pas qu’on reste Sky ? »

Je tourne le regard vers ma mère.

« Non maman, ça va. Je vais prendre une douche et essayer de trouver une solution pour retrouver un peu mes souvenirs. Même si ça paraît un peu compliqué. »

Elle s’approche de moi et m’embrasse sur le front avant de se diriger vers la sortie, me donnant quelques autres recommandations avant de me laisser seule. Regardant autour de moi, je me rends compte que je ne reconnais rien. Rien du tout. Ni même mon visage dans le miroir et pourtant. Je m’approche du sofa couleur crème avant de m’asseoir et m’empare d’une photo de moi avec une petite fille que j’ai l’air de connaître plus que bien. Une petite sœur ? Non, ça n’a pas l’air et maman m’en aurait déjà parlé.

Attachant mes cheveux en queue de cheval haute, je me dirige vers ma chambre après l’avoir trouvé et me dirige vers mon placard pour en sortir une tenue assez simple. Chemisier blanc, jean gris et une paire de baskets en toile blanche. Après ma douche, je m’habille rapidement, coiffe mes cheveux blonds et enfile une veste en cuir par-dessus mon chemisier et quitte les lieux. Par chance, mon appartement se trouvait dans la rue principale de la ville, au moins, je ne risquais pas de me perdre. Demandant aux passants où se trouvait le commissariat, je finis par arriver avant d’entrer.

M’approchant du bureau où une jeune femme rousse se tenait, je me mords les lèvres avant de prendre finalement la parole.

« Bonjour je… je m’appelle Skyler Bennett et je voulais savoir si vous pouvez m’aider à me souvenir de ma vie…Je suis amnésique et appart mon prénom, je ne me souviens de rien. » avouais-je à la jeune femme.

⇜ code by bat'phanie ⇝

Spoiler:

Anastasia reconnut immédiatement la jeune femme blonde qui était entrée dans son bureau sans y être invitée mais n'en fit aucun cas. Au poste, c'était relativement fréquent, surtout si on laissait sa porte ouverte et qu'on était seul derrière son bureau. Ce n'était pas rare que les gens considèrent alors qu'on n'était pas occupé ou qu'on était la secrétaire. Et puis il y avait aussi les personnes perdues qui se jetaient, presque littéralement, sur la première personne qu'ils apercevaient, trop content de trouver quelqu'un pour résoudre leur problème.
Et apparemment, Skyler en avait un sérieux.
Au début, la rouquine s'était demandé si Skyler ne l'avait simplement pas remise parce que près de dix ans avait passé depuis la fin du lycée (en tout cas, du point de vue chronologique des faux souvenirs que tout le monde avait) les deux femmes avaient changé ou simplement si Skyler n'avait jamais su qu'elles appartenaient à la même promotion parce qu'à l'époque elles ne fréquentaient pas le même cercle de personnes.
Anastasia se rappelait très bien de ses années lycée. Elle était une jeune fille un peu solitaire mais appréciée, surtout des plus jeunes qu'elle n'hésitait pas à défendre férocement quand cela s'imposait. Elle avait assez peu d'amis, ne faisait pas partie d'un club particulier et surtout n'avait a priori rien en commun avec les pompom girls dont Skyler, il lui semblait, avait fait partie. Les deux jeunes femmes avaient partager quelques cours en commun mais n'avaient pas dû s'adresser souvent la parole. Que Skyler ne la remette pas n'avait donc rien de très vexant.
Mais plus cette dernière parlait, plus Anya se rendait compte que le problème de mémoire était plus important qu'elle ne l'avait supposé et la jeune femme fit tout son possible pour garder un visage de marbre, songeant qu'une policière qui écarquillait les yeux et gardait la bouche bée devant la personne qui venait lui demander de l'aide, ce n'était pas très professionnel.
Manifestement, la rouquine pouvait mettre de côté le dossier sur lequel elle travaillait. Quelque chose lui soufflait qu'elle allait en avoir pour un moment.
- D'accord Skyler. Je suis Anastasia Romanov et je vais voir ce que je peux faire pour vous, répondit-elle en étudiant les réactions de la jeune femme afin de savoir si l'évocation de son nom lui rappelait quelque chose ou pas.
Même s'il s'agissait de rappeler des faux souvenirs conçus par une malédiction.
- Asseyez-vous, je vous en prie, l'invita la rouquine en se levant, paradoxalement, afin de fermer la porte du bureau derrière Skyler puis de retourner s'asseoir de l'autre côté du bureau.
- Pour commencer, est-ce que vous pouvez me dire à quoi est due cette amnésie ? Si vous avez de la famille qui s'est manifestée pour vous aider à vous souvenir ? Une carte d'identité ou d'autres papiers administratifs sur lesquels vous auriez mis la main ? Un téléphone portable, peut-être ?

HJ : merci pour les infos, je les utiliserai en temps et en heure !

✧ @anastasia romanov

Give me my memories
◇ ◆ ◇

Je pose mon regard sur la jeune femme.

« Merci Anastasia. » énonçais-je avec un sourire.

J’ignorais que je connaissais la jeune femme, enfin que nous nous étions connue dans nos souvenirs maudits. Je m’assieds face à la jeune femme. Passant machinalement ma main dans ma chevelure blonde, je lève le regard vers la jeune femme avant de finalement reprendre la parole lorsque la rouquine me demande à quoi est dû mon amnésie.

« Je sais juste que je m’appelle Skyler Bennett, que j’ai été dans le coma pendant sept ans après avoir été renversée par une voiture et que j’étais en dernière année au lycée mais je ne sais rien de plus. Enfin j’ai mes parents qui ont été à mon chevet pour m’aider à me souvenir mais ça s’arrête là. Tout est flou dans mon esprit. » énonçais-je à la jeune femme.

⇜ code by bat'phanie ⇝

A l'évocation des sept ans de coma de Skyler, Anastasia songea que son amnésie de dix ans passés dans un orphelinat miteux non loin de St Petersbourg était plus enviable. Au moins n'avait-elle pas, littéralement, dormi pendant plusieurs années et perdu autant de temps. Cette seule perspective lui faisait froid dans le dos mais de par son statut de policière, la jeune femme ne pouvait pas se permettre un tel commentaire. Même sans être dans la police, d'ailleurs, il aurait été malvenu de la part d'à peu près n'importe qui - sauf peut-être de la Belle au bois dormant qui devait s'y connaître en long sommeil - de faire un quelconque commentaire. La rouquine se permit seulement de lui adresser une moue compatissante, ne pouvant pas complètement imaginer par quelles épreuves elle était passée et n'étant pas certaine d'en avoir envie.
- C'est déjà très bien si vous connaissez votre nom et votre prénom, l'encouragea Anya, décidant d'adopter un ton formel puisque son ancienne camarade de promotion ne se rappelait pas d'elle et qu'en plus elle venait la consulter dans un cadre professionnel. Vous avez choisi la bonne flic en plus, il se trouve que j'ai moi aussi été amnésique. Mais c'est une longue histoire et nous aurons peut-être l'occasion d'en parler une autre fois, précisa la jeune femme, imaginant parfaitement l'intérêt que cette révélation pourrait susciter. La bonne nouvelle pour vous c'est que j'ai retrouvé la mémoire. J'ai senti une odeur familière et un souvenir m'est revenu - le reste s'est enchainé presque naturellement, détailla cependant Anastasia, espérant, sans doute donner un peu d'espoir à la jeune femme en face d'elle, bien qu'elle soit incapable de lui promettre que sa mémoire reviendrait, ni si elle reviendrait totalement et si oui, quand.
Anya était incapable de dire ce qui était le plus effrayant. Etait-ce de savoir que ça pouvait ne revenir que partiellement, de ne pas savoir comment déclencher un souvenir ou simplement d'attendre une durée indéterminée ? Quand elle était concernée, elle ne s'était pas réellement posé la question. Anastasia, rebaptisée Anya, un surnom qu'elle avait gardé, avait simplement accepté le fait qu'elle n'avait pas de souvenir si ce n'est celui, un peu, d'être attendue à Paris. L'absence de mémoire ne l'avait pas empêchée de se forger une personnalité, d'avoir des aspirations et des ambitions. Il était possible que Skyler suive la même route - ou pas. Dans tous les cas, ce n'était pas surprenant qu'elle active tous les moyens à sa disposition pour se redécouvrir.
- Enfin bref, je vais entrer votre nom dans le fichier et on va bien voir ce qui ressort, reprit la rouquine en pianotant déjà sur le clavier de son ordinateur.
Quelques instants plus tard, Anya annonça :
- Première bonne nouvelle, vous n'êtes pas connue des fichiers de police. Apparemment, vous êtes une gentille, commenta Anastasia, jugeant que le vocabulaire des mondes des contes pouvait être bénéfique pour aider Skyler à se retrouver.
Anastasia pianota encore et ajouta :
- Vous étiez au lycée de la ville et vous aviez un petit boulot de barrista. Vous étiez populaire je pense car vous étiez aussi pompom girl. Il doit y avoir des gens qui se souviennent de vous, peut-être que s'il y a une soirée des anciens un de ces quatre vous devriez y faire un tour. Vous y verriez peut-être des visages qui vous rappellent quelque chose;.. Il y a une photo de vous en tenue de cheerleader dans l'alumni. Vous voulez voir ? offrit la rouquine en commençant déjà à faire pivoter l'écran de son ordinateur.

✧ @anastasia romanov

Give me my memories
◇ ◆ ◇

Quelque chose était assez étonnant avec cette rouquine. Son visage me disait quelque chose mais mon esprit ne voulait pas me donner l’origine de cela. Je l’avais peut être rencontrée dans le passé, peut être que nous nous étions connues plus jeune. Cela, seul mes souvenirs pourraient me le dire mais pour l’instant, c’était clairement chose veine. Je souris à la jeune femme.

« C’est grâce à mes parents, sans eux, j’ignorerais tout me concernant. » avouais-je en rougissant légèrement « c’est étrange de ne pas savoir qui on est vraiment. » énonçais-je finalement.

Un sourire rassuré perla sur mes lèvres.

« Alors j’ai de la chance parce que vous devez sûrement comprendre ce que je ressens. » énonçais-je à la rousse avec un sourire « je serais ravie d’en apprendre plus quand ce sera le moment. » avouais-je par la suite.

Je me pince les lèvres.

« C’est quelque chose que j’ai essayé mais ça n’a pas fonctionné, j’ai de légères bribes de souvenirs ici et là mais je ne sais pas quoi en faire. » avouais-je à la jeune femme « j’ai l’impression d’être sans repères. » continuais-je.

Je laisse la jeune femme entrer mon nom dans l’ordinateur et chercher des informations me concernant. Je commence à jouer avec le médaillon que je porte autour du cou. Ma mère me l’avait donné à mon réveil du coma, j’ignorais ce qu’il contenait mais j’avais l’impression qu’il me protégeait alors je le gardais toujours avec moi.

« Tant mieux alors ! » énonçais-je avec un petit rire « la soirée des anciens, c’est une bonne idée. » énonçais-je avec un sourire « oui je veux bien voir si je peux. »

Elle tourne l’écran vers moi et je pose mon regard sur la photo. A l’époque, j’avais les cheveux plus longs qu’aujourd’hui et j’ai l’air heureuse vu qu’un grand sourire a pris place sur mon visage. Je ferme les yeux quelques secondes alors que je réussis à me souvenir de cet instant où la photo a été prise mais les choses restent très floue. Je pose mon regard sur la rouquine en face de moi.

« J’ai des court instants qui me reviennent en mémoire mais je n’arrive pas à faire de liens entre ces derniers et j’ai l’impression d’être encore totalement dans le flou, ça me fait peur. » avouais-je à la jeune femme.

⇜ code by bat'phanie ⇝

Mieux que beaucoup même dans cette ville, Anastasia comprenait et connaissait ce sentiment d'étrangeté. Elle opina d'un air compatissant, sans toutefois briser totalement son masque de professionnalisme qui était aussi une protection.
Depuis qu'elle était dans la police, Anya avait vu toutes sortes de choses sordides. Il était vital pour son bien-être mental qu'elle puisse faire la part des choses, compartimenter sa vie, afin de ne pas se laisser submerger par les émotions - et pas seulement parce qu'elle n'était pas du genre à vouloir montrer ses émotions. Ce n'était tout simplement pas sain de s'impliquer trop émotionnellement car les affaires pouvaient être à la limite du supportable. Et d'un autre côté, trop s'impliquer voire se reconnaitre dans l'histoire d'une victime pouvait entrainer des erreurs voire davantage. Or ce n'était pas demain la veille qu'Anya serait une flic corrompue, foi de Romanov !
- Des bribes de souvenir c'est mieux que rien, surtout si votre réveil est récent. Je sais que ce n'est pas facile à entendre et qu'on a déjà dû vous le dire mais il va falloir être patiente et clémente avec votre mémoire. Les fichiers de la ville, voire vos anciennes connaissances dont vos parents se souviennent peut-être, pourront sans doute nous fournir des pistes à creuser mais personne n'a consigné votre vie à la virgule près. Et heureusement, d'ailleurs, compléta Anastasia d'un air songeur, plus pour elle, très discrète sur sa vie, qu'à l'intention de Skyler.
Elle tourna ensuite complètement le moniteur vers la jeune femme afin qu'elle se voit, dix ans plus tôt, en tenue de cheerleader entourée de quelques copines. On y distinguait aussi d'autres étudiants à l'arrière plan et vue celui-ci on pouvait supposer qu'elle avait soutenu l'équipe de basket du lycée.
- Je peux l'imprimer si vous voulez, offrit Anastasia, consciente de la préciosité d'un tel souvenir. Peut-être que vos parents ont gardé vos albums de lycée et que vous pourrez les consulter, y lire des noms qui vous rappelleront peut-être quelque chose. Voire essayer de contacter ces personnes... Mais si vous faites ça, allez y mollo. Vous ne voudriez pas vous faire des ennemis en étant trop pressante envers ceux qui vous ont connu et se souviennent à votre place. Enfin... si je peux me permettre ce conseil, nuança la profiler qui n'était pas non plus conseillère en gestion des relations.
Même si ces souvenirs d'adolescence étaient faux, conçus de toutes pièces par une malédiction que toute la ville avait subie, il n'en était sans doute pas moins précieux pour Skyler car ils étaient la base de vraies relations - ou leur continuation, pour ce qui était des liens qu'elle avait tissés dans son monde d'origine.
Des liens peut-être contenus dans le médaillon qu'elle avait trituré quelques instants plus tôt ? L'idée traversa l'esprit d'Anastasia qui se retint pour ne pas porter la main à son propre cou, où elle portait toujours la clé de sa boite à musique. "Ensemble à Paris", c'était cette phrase énigmatique qui l'avait portée pendant dix ans, jusqu'à ce qu'elle retrouve sa famille et sa vie. Mais c'était aussi un secret entre elle et sa grand-mère. Anastasia savait que triturer ce collier en public suscitait inlassablement des questions, or elle ne souhaitait pas détourner la conversation sur ce sujet.
Les secrets, de son point de vue, c'était mieux quand on les gardait... secrets.
- Et ce collier que vous venez de tripoter, reprit la jeune femme en accompagnant sa question d'un signe du menton en direction du bijou. C'est peut-être un indice, non ? On vous a dit de qui il vous vient, pourquoi vous l'aviez eu ? C'est souvent les petits détails qui reviennent en premier et font revenir le reste.

✧ @anastasia romanov

Give me my memories
◇ ◆ ◇

Je lève le regard vers la rousse avant de lui sourire.

« Vous savez dire ce qu’il faut pour rassurer. » énonçais-je avec un sourire « Oui, les médecins me l’ont dit quelques temps après mon réveil. Oui c’est vrai, parce que ce serait quand même assez bizarre… » avouais-je « peut être effectivement que mes parents pourront m’aider à retrouver des repères de mon passé. » continuais-je.

La jeune femme pianota sur son écran avant de le tourner vers moi pour que je puisse voir une photo de moi de dix ans plus tôt, en cheerladers en train de danser sans doute et supporter l’équipe de basket. Je lui fais un signe positif de la tête.

« Je veux bien s’il vous plait. » énonçais-je avec un sourire.

Je me pince les lèvres et fait un simple signe de la tête quand elle me conseille d’y aller doucement, de faire chaque choses en son temps. Je fronce légèrement les sourcils avant de ramener mon regard sur la jeune femme.

« Pardon mais…est-ce-qu’on s’est connu avant ? » demandais-je à la jeune femme « vous donnez l’air de m’avoir déjà rencontrée, c’est pour ça que je m’interroge. » avouais-je à la jeune femme.

Je porte rapidement mon regard sur mon médaillon. Elle avait raison, je venais de le triturer quelques instants plus tôt.

« C’est ma mère qui me l’a donné quand je me suis réveillé du coma. Je ne sais pas vraiment d’où il vient mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose à l’intérieur qui me protège, je ne saurais pas vraiment dire ce que c’est. »

Depuis mon réveil, je ne me souvenais même plus être une fée et je n’avais tout bonnement plus conscience d’être une fée, d’avoir de pouvoirs mais le médaillon bien que je l’ignorasse contenant une part de ma poudre de fée et pouvait m’aider mais encore fallait-il que je le découvre. II était en forme d’étoile et possédait en son centre une petite fiole.

« C’est étrange mais j’ai l’impression d’avoir déjà eu ce médaillon par le passé, ma mère m’a dit qu’il m’avait été utile par le passé, vous pensez vraiment que ça peut m’aider ? » demandais-je à cette dernière.

⇜ code by bat'phanie ⇝

Anastasia n'avait pas l'habitude d'entendre qu'elle était rassurante, c'était un type de compliment encore totalement nouveau pour elle alors qu'elle avait intégré la police depuis plus de deux ans et que rassurer les personnes en demande d'aide faisait partie intégrante du travail. Elle n'avait, en fait, jamais soupçonné qu'elle avait en elle cette capacité, se rendant peu à peu à l'évidence que c'était le cas. Parfois elle se demandait si elle ne devait pas cette évolution de tempérament à la maternité. Avec une petite fille encore si innocente et fragile (en dépit d'un fort caractère qu'elle devait à ses deux parents) dans un monde parfois si noir Anya n'avait d'autres choses que de trouver des façons de lui faire garder espoir sur le monde et de préserver son innocence aussi longtemps que possible.
- Je fais seulement mon boulot, sourit finalement la rouquine, un peu gênée mais paradoxalement aussi flattée par le commentaire.
Quelques clics de souris plus tard, elle lançait l'impression - en couleurs tant qu'à faire - de la photo de Skyler. L'imprimante, dans un coin de la pièce, ronronna quelques instants et sortit bientôt l'image en format A4. Anastasia se leva pour récupérer le papier et le tendre à la jeune femme avant de se rasseoir derrière son bureau. Une feuille de papier, ce n'était concrètement pas grand-chose. Mais, pour avoir été à sa place, Anastasia savait - ou imaginait très fortement - à quel point c'était important. C'était peut-être même comme lui rendre, littéralement, une bribe de son passé. La profiler imaginait sans peine comment Skyler allait observé longuement la photo, plus tard, seule dans sa chambre en se posant des tas de questions et en imaginant des tas de choses. Tant que ça ne virerait pas à l'obsession ça irait sans doute pour elle.
Justement, pour éviter de provoquer une obsession, mais aussi pour ne pas bombarder Skyler d'informations, Anastasia ne lui avait, jusqu'à présent, pas dit qu'elles avaient fait partie de la même promotion au lycée. Elle était aussi, et devait bien l'avouer, curieuse de voir si son visage pourrait lui rappeler quelque chose ou pas et ne put s'empêcher de sourire quand Skyler demanda si elles se connaissaient. Maintenant, bien sûr, elle n'allait pas nier la vérité ni l'omettre sciemment.
- On était dans la même promo au lycée mais pas spécialement copines. On avait pas le même cercle de connaissances, disons, expliqua brièvement la profiler. C'est sans doute bon signe si mon visage vous rappelle quelque chose alors que nous n'étions pas copines, ajouta-t-elle en guise d'encouragement.
Anya n'était pas certaine qu'avec son coup sur la tête elle aurait été en mesure de reconnaitre quelqu'un qui, quand elle était enfance au palais, n'aurait été à ses yeux qu'un élément de l'environnement à qui elle ne parlait jamais. Un palefrenier, par exemple, ou un commis de cuisine. Skyler était sans doute plus forte ou sa tête avait moins souffert. Dans les deux cas, c'était une chance.
- Vous avez ouvert le médaillon pour voir s'il y avait bien cette espèce de talisman ? demanda Anya, préférant poser des questions que raconter des souvenirs du lycée qui, bien que faux, n'avaient pas été les meilleures années de sa vie. Vu ce que votre mère a dit du médaillon, ça me parait bien de creuser cette piste. Je ne suis pas experte en bijou mais il y a peut-être quelqu'un en ville qui pourrait l'examiner. Moi tout ce que je peux dire c'est qu'il est joli, sourit Anastasia.

✧ @anastasia romanov

Give me my memories
◇ ◆ ◇

Je souris à la rousse en face de moi alors que j’ai l’image d’un passé qui m’est totalement inconnu dans le creux de ma main. M’humectant les lèvres, je finis rapidement par reprendre la parole tandis que la jeune femme m’énonce qu’elle ne fait que son travail « en tout cas, je me sens rassurée et ça, depuis mon réveil, ça m’est rarement arrivée, je dois bien l’avouer. » énonçais-je finalement « puis, vous ne me regardez pas comme une petite chose fragile et ça me change. » ajoutais-je.

Depuis que j’étais sortie de l’hôpital, j’étais un peu trop le centre de l’attention de mes parents et ça commençait un peu à me peser. Certes, j’avais perdu mes repères et je n’avais plus de souvenirs de ma vie passée mais j’allais retrouver la mémoire, j’en étais certaine, cependant, c’était pas en m’étouffant qu’ils allaient m’aider. Par la suite, je fis demande à la rouquine si nous nous étions rencontrées avant. Elle exprima le fait que nous avions été au lycée ensembles mais qu’on n’était pas vraiment copines « c’est sans doute que vous êtes quelqu’un que l’on oublie pas. » énonçais-je avec un sourire « oui vous avez raison en tout cas, c’est sans doute bon signe, peut être que mes souvenirs sont encore là quelque part. Encore faut-il que je retrouve les bons… » énonçais-je finalement.

J’avais mis du temps à assimiler le fait que nous avions tous deux identités et plus ou moins deux vies avec un passé bien loin de cette ville qu’est Storybrooke. En même temps, c’était dur de se dire que j’étais un personnage de dessin animé dans ce monde réel, que je demeurais une fée et que j’avais des pouvoirs magiques tout ça, tout ça. Cependant, peut être qu’effectivement, il y avait une part de vérité dans tout cela vu que ça me rappelait la visite des deux filles à l’hôpital. Je fais un signe négatif de la tête à la question de la jeune femme.

« Non je dois avouer que c’est quelque chose à laquelle je n’ai pas pensé. » énonçais-je en haussant les épaules avant de me saisir du médaillon pour détacher la chaine de mon cou « merci. » énonçais-je avec un sourire avant de le poser sur la table pour le regarder quelques instants. Passant mes doigts sur les extrémités du médaillon, j’avais l’impression qu’il détenait une solution à mon problème, peut être une première aide pour retrouver ce que j’ai perdu. Me saisissant du médaillon, je fronce les sourcils avant de lever le regard vers la jeune femme « vous vous moquez de moi si je vous dis que je ne sais pas comment il s’ouvre ? » énonçais-je à la jeune femme « enfin ça ne doit pas être bien compliqué… » ajoutais-je avant de me rendre compte de la présence d’une sorte de petit capuchon. A la seconde où je vins à retirer le capuchon, une poudre lumineuse couleur dorée s’éleva dans les airs avant de me recouvrir entièrement.

Restant silencieuse plusieurs minutes, les yeux clos, des images parvenaient à mon esprit comme si des cases gommées par l’accident reprenait de la couleur. Certains souvenirs revenaient. Des souvenirs de ma vie ici, à Storybrooke et certains souvenirs de mon ancienne vie. Alors que je vins à rouvrir les yeux, posant mon regard sur mes mains, je remarquais deux boules d’énergie lumineuse et chaudes que je venais de faire apparaître « je…je viens de retrouver certains souvenirs, c’est encore flou mais apparemment, je suis vraiment une fée et je m’appelle Stella. Beaucoup de souvenirs sont encore mélangés dans mon esprit entre la vie de Skyler et mon ancienne vie. J’ai encore du mal à distinguer les deux mais je crois que mon médaillon contenait une partie de ma poussière de fée. D’où la protection… »

⇜ code by bat'phanie ⇝

Anastasia avait l'impression que c'était avant tout son manque d'empathie, sa carapace et son rôle de flic qui donnait l'impression à Skyler d'être considérée de la sorte mais puisqu'elle semblait satisfaite, la rouquine se contenta d'opiner d'un air entendu. Ceci étant dit, dans ses souvenirs - faux, certes - Skyler n'avait rien d'une "petite chose fragile". On ne devenait pas la reine des cheerleaders en en étant une. Le lycée était, après tout, un milieu impitoyable où seuls quelques rares élus passaient effectivement de bonnes années. Anya n'avait clairement pas fait partie de cette élite mais songeait que si on avait su, à l'époque, qu'elle était fille de tsar, les choses auraient sans doute été très différentes.
- On a tendance à se souvenir des élèves populaires - et de son cercle d'amis, ajouta la jeune femme. Alors oui, je suppose qu'on peut dire que vous n'êtes pas de ceux qu'on oublie. Profitez-en même s'il est possible que quelques rancunes du lycée aient subsisté, la prévint la rouquine. Peut-être, c'est vrai, qu'ils ne peindront pas un portrait très flatteur de qui vous étiez il y a dix ans mais, très franchement, à dix-sept tout le monde se cherche, se prend pour un adulte sans en être un. Il faudra que vous soyez indulgente envers ces souvenirs qu'on vous renverra à la figure - et ceux qui reviendront peut-être autrement. Vous avez le droit de ne pas être en accord avec eux. Vous avez le droit de changer. Vous êtes en quelques sortes une feuille blanche sur laquelle on peut écrire un nouveau départ. Vous pouvez en profiter pour devenir qui vous voulez être sans a priori.
Anastasia outrepassait largement son rôle en prodiguant ces conseils. Cela dit, son rôle de profiler ne servait pas si souvent que ça, dans une petite ville magique. Elle ne sillonnait pas le pays pour traquer les serial killers comme on le voyait dans quantité de séries télévisées. Il fallait bien qu'elle exprime ses atouts d'une autre façon qui prouvait bien combien la gamine impétueuse de dix-huit ans avait évolué en à peine neuf ans. Parfois Anya trouvait ça dingue. Mais jamais ô grand jamais elle n'en parlait à Dimitri. Si c'était pour qu'il lui rappelle qu'elle avait pu être un peu peste, non merci.
La rouquine chassa cette pensée de son esprit et tâcha de garder un visage impassible quand son ancienne camarade de lycée annonça ne pas avoir essayé d'ouvrir le médaillon. Ca, vraiment, elle ne le comprenait pas. Dans la situation de Skyler c'était la première chose qu'elle aurait essayé de faire, peut-être par tous les moyens (après tout, la princesse Anastasia n'était pas la plus délicates des femmes) et quitte à le casser. Elle se serait auto-persuadée qu'une réponse, ou au moins un indice, y était enfermé, que ce médaillon n'était pas là par hasard.
Mais elle n'était pas Skyler et peut-être qu'elle avait peur de ce qu'elle pouvait découvrir à l'intérieur du bijou. Plus généralement, peut-être qu'une part d'elle redoutait - plus ou moins consciemment - de se redécouvrir, une idée qui n'avait jamais traversé l'esprit de l'amnésique Anya dont le regard bleu acier était à présent rivé sur le médaillon, comme Skyler. Sans le quitter du regard, elle lui répondit :
- Non, je peux comprendre... J'avais une clé, à une époque. Je savais qu'elle était importante mais je ne me rappelais pas pourquoi. C'est un peu pareil pour vous, je suppose, commenta la rouquine, songeuse en se retenant de passer la main sur cette même clé, montée en médaillon, qu'elle ne quittait jamais.
Elle allait lui suggérait de faire appel à un bijoutier, qui aurait sans doute l'expertise ou les outils pour l'ouvrir sans le casser (une idée qu'Anastasia n'aurait jamais eue si les rôles avaient été inversés car elle aurait voulu l'ouvrir seule à tout prix, quitte à le casser), mais constata que ce n'était pas nécessaire.
Et que le médaillon contenait, en effet, un fragment du passé de Skyler. Le spectacle était même plutôt joli à voir et Anastasia ne le quitta pas des yeux, suivant la poussière qui s'élevait dans l'air avant de recouvrir la jeune femme en face d'elle. Anya se demandait ce dont il s'agissait, si c'était de la poussière de fée comme dans les contes ou quelque chose comme ça. Elle sourit quand Skyler annonça avoir retrouvé une partie de ses souvenirs. Comme quoi, les enquêtes étaient toujours en partie résolue en écoutant victimes et témoins, cela se démontrait une fois encore, même s'il y avait clairement un peu de magie dans l'air pour saupoudrer le tout. A Storybrooke, c'était une journée ordinaire.
Anastasia retint ses commentaires spontanés qui n'avaient pas lieu d'être dans le cadre du travail mais félicita Skyler tout de même :
- C'est une très bonne chose. Je pensais bien que ce médaillon était capital dans notre enquête. Qui vient de faire un bond assez conséquent, d'ailleurs. Malheureusement je ne connais pas de fées... je ne sais pas si vous avez un club d'anciennes fées en ville ou pas, on peut chercher si quelqu'un en a parlé en public. Il y a bien le cercle des princesses de la reine Elsa, commenta la rouquine, sceptique quant à cette invention mais tâchant de ne pas le montrer. Essayez de vous focaliser sur les détails de vos souvenirs. Si vous vous voyez dans un château avec des licornes c'est votre vie d'avant, du monde des contes, et si c'est plus normal ce sont sans doute les faux souvenirs de la malédiction qui reviennent. Vous pouvez fermer les yeux et me dire ce que vous voyez, parfois ça aide, suggéra la policière.