« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
“On appelle ça la vengeance, et faire une pierre deux coups.”
Il y a quelques mois.
J’avais reculé, après qu’elle m’ait embrassé avec fougue. J’avais eu quelques instants d’arrêt, où mon cerveau ne fonctionnait plus tellement. Je ne sais pas pourquoi, ça n’arrivait quasiment jamais. J’avais l’impression d’être victime d’une mort cérébrale. Tous les éléments se mirent progressivement en place, et je l’observais. « Elle est partie. Elle est partie. »
Je l’observais, une étincelle sombre passa dans mon regard. C’était donc elle, qui m’avait embrassé, et non Sinmora. Et, elle essayait de s’en convaincre, preuve qu’elle n’avait pas apprécié le moment. Vexé, je n’en montrais cependant, absolument rien. « Ah. Tant mieux. Ce n’est rien. Je pense que la situation n’est pas normale. J’ai besoin de distance. »
Et, sans rien dire, j’avais tourné les talons. Remontant le col de ma veste violette et disparaissant dans une ruelle de Storybrooke. La laissant là, en plan. Le 24 Décembre, matin. « Sherlock… Comprends moi, avec ta mère, sexuellement, c’était merveilleux, mais je prends de l’âge, et surtout elle… Non c’est très bien qu’on fasse cette pause. »
Dans mon fauteuil, le menton dans ma main, je fis une horrible moue. Cette année, mon père avait une grande nouvelle à nous annoncer pour Noël. Noël n’allait pas avoir lieu à la maison comme tous les ans. Non, d’ailleurs, il n’y aurait plus de Noël en famille du tout. Tant mieux. « Papa. Je m’en moque. »
Ce n’était pas la première fois, que j’avais utilisé des mots durs avec lui pour lui signifier mon ignorance totale sur le sujet. Je lui avais dit « Je m’en fiche, je m’en fous, je m’en contre fiche, je n’en ai rien à faire, ce sont vos histoires » et encore d’autres. Mais, comme d’habitude, mon père avait répondu : « Ce n’est pas vrai. Maman et moi, on sait très bien que ça t’affecte. Tu as toujours été le plus sensible de tous ! »
Je roulais des yeux, me tenant toujours le menton. C’est vrai que dans la famille coeur de pierre, j’étais la pierre la moins rigide. Je soufflais. Je n’avais qu’une envie, c’était qu’il s’en aille. Lui, fit rouler les pierres à whisky dans son verre vide, signe qu’il en voulait un autre. Je lui indiquais la bouteille du regard pour l’autoriser à boire. Au moins, s’il buvait assez, il ne parlerait plus, et je n’aurai plus qu’à mettre son corps dans un taxi. Je pouvais aussi le droguer, pour que ça aille plus vite. J’aurai du piéger la bouteille de whisky. Qu’est ce que je pouvais être lent à la réflexion parfois. « Et toi alors ? Tu as quelqu’un ? Un garçon, une fille ? Tu partages ta vie ? Tu sais, nous aimons beaucoup John ta mère et moi et... » « J’ai une fiancée. »
Je n’avais pas bougé. J’avais coupé net la conversation. Ca l’avait tellement scotché que j’étais assez content du résultat. Des Holmes, mes parents étaient tout ce qu’il y a de plus normal. Ce n’était que leurs enfants, qui étaient particuliers. Aussi, ils avaient désespéré de ne pas être grand parents, comme tous les gens normaux. Je crois qu’aucun de nous n’en avait en réalité vraiment envie. Nous avions tous autre chose à faire.
« Ah ! Ah. Ah… Hm. Hem. »
Il se servit un autre whisky, la main un peu tremblante. J’y prenais presque un plaisir particulier. Lui, venait de se séparer de ma mère, et je lui annonçais que je m’étais fiancé. Ce qui était… Partiellement vrai. Puisqu’à Halloween, nous nous étions presque marié avec Nora. C’était une promesse. De mariage. Et une promesse de mariage, c’était des fiançailles. Bon, d’accord. Je ne lui avais plus parlé depuis. Trop fâché par sa réaction à se trouver des excuses pour m’avoir embrasser et ne pas l’avoir accepté. Aussi, j’avais décidé aujourd’hui, de me venger. De mon père, qui me gonflait avec ces histoires d’amour, et de Nora, qui ne savait visiblement pas ce qu’elle voulait. Mon plan consistait à faire d’une pierre deux coups. Aussi, il y a quelques minutes, j’avais envoyé à Nora le texto suivant :
Viens vite à Baker St. Urgent, vie en jeu. SH.
Elle n’allait plus tarder. Je continuais d’observer mon père, qui était visiblement sous le choc de la nouvelle. Je savais qu’il était venu ici pour se faire plaindre. Et que dans mon malheur selon lui de n’avoir personne, il y trouverait un certain réconfort. « Comment s’appelle….-t-elle ? » « Nora. »
Je n’avais pas bougé d’un pouce. Assez fier de mon manège. J’entendis soudain des bruits sourds sur le palier. Je me levais, et traversait la salle dans mon appartement que John avait décoré. Dans un costume simple, j’ouvris à Nora, un grand sourire aux lèvres, et je l’embrassais immédiatement. Et celui là, il était regretté peut être ? « Bonjour ma chérie. Entre. Comme convenu, aujourd’hui tu vas faire la connaissance de mon père ! Tu sais pour le mariage ! »
Je pris ses vêtements d’hiver, car un brasier ronflait dans la cheminée, dégageant une importante quantité de chaleur. Je murmurais en prenant ses vêtements. « Il va bientôt mourir. Je lui ai fait croire que nous nous marions bientôt. Fais ça pour moi, s’il te plaît. »
Je mis Nora sous mon bras, me tenant avec un grand sourire devant lui. « Et figure toi qu’elle est devenue te demander ma main comme le veut la tradition chez les Holmes ! Hein Nono chérie ! Allez, champagne ! Dans moins d’un an, tu es grand-père ! A moins que ce ne soit déjà le cas?!»
Je tapais dans mes mains. Heureux de cette situation que je venais de créer de toute pièce. J’adorai les vaudeville. J’adorai les huis clos. Et j’adorai les vengeances.
Sinmora
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Halloween n'avait pas été facile. Halloween n'avait véritablement pas été facile. Après tout ce qui nous était arrivé à Sherlock et à moi, c'était de cette fête là dont j'avais gardé le pire souvenir. Les jours qui avaient suivis, je n'avais pas osé adresser la parole au détective. Au contraire. J'avais passé une bonne partie de mon temps à parler de films avec Apple, afin de cibler quels personnages étaient à 100% gentils. Car désormais, quand il faudra que je porte un déguisement, ça sera forcément un personnage qui ne posera pas le moindre soucis au cas où un sorcier quelconque jugerait utile de nous faire prendre la personnalité du personnage illustré par notre déguisement.
Les jours qui ont suivi, j'ai décidé de m'intégrer au sein de la protection des habitants de la ville. Jessie James, la nouvelle sheriff, m'a proposée de donner des cours de self défense. C'était exactement ce qu'il me fallait. Les choses ne s'étaient pas totalement passé comme prévu, car apparemment il y avait déjà un prof de cours de self défense, mais bon... et puis tout ça c'était une autre histoire. Ensuite, j'avais enchaîné l'entrainement, les films de Noël et j'en avais découvert un plutôt sympa sur la fille du Père Noël : Noëlle. C'était sur cette chaîne que regardait Apple en continue et qui retraçait la vie des habitants de la ville. C'était bizarre, mais on apprenait pas mal de choses. Du coup, j'avais ajouté Noëlle sur la liste de mes déguisements possible pour le Halloween de l'an prochain. D'ailleurs en parlant de liste, je m'améliorait en écriture. Socrate m'avait donné un bon coup de main. La vie au Cottage était beaucoup plus calme depuis la fin des péripéties, même si Hyperion y passait beaucoup moins de temps. Il était pas mal occupé à côté. Chose assez surprenante, car ce n'était pas pour des affaires olympiennes, mais parce qu'il passait du temps avec Eurus Holmes. Ce qui n'arrivait pas à me faire sortit de la tête Sherlock. Car du coup je voyais souvent sa soeur.
Fermant la boite qui se trouvait sur mon lit et la rangeant sous ce dernier, j'entrepris de mettre de côté les cadeaux que j'avais préparé pour Noël. C'était ce soir le grand soir ! J'avais tout ce qu'il fallait, ainsi qu'une nouvelle tenue. Pour le moment, j'étais encore dans mes habits ordinaire. La soirée au Cottage serait des plus agréables, car cette fois ci c'était véritablement prévu qu'on soit entre nous. Du moins avec tous les colocataires qui pouvaient venir. Et comme Hyperion était censé être de la partie, je savais que ça ne risquais pas de déraper. J'avais hésité à proposer à Sherlock de venir, mais comme on ne s'était pas parlé ces derniers temps, j'avais peur qu'il m'en veuille pour la soirée d'Halloween. Par conséquent, je lui avais fait un cadeau, que je comptais lui donner demain, mais je ne l'avais pas invité.
Je venais de quitter le Cottage, vêtue de collants noirs, de chaussures noires, d'un pull rouge et d'un manteau. Le tout agrémenté par un bonnet. C'était mon look hiver de quand il faisait véritablement froid. Et au dehors, tout laissait présager qu'il allait neiger.
Au bout de quelques pas, je sentis quelque chose vibrer dans la poche de mon manteau. Le sortant, je tentais au mieux d'accéder à la messagerie. Je n'étais pas friand de ces choses. Ces téléphones qu'on pouvait amener de partout. J'avais toujours du mal à m'en servir. Si j'en avais un, c'était parce que Apple me l'avait offert et m'avait convaincu de l'avoir toujours sur moi. J'y avais entré - avec son aide - le numéro de quelque personnes. Et du coup, depuis quelque mois, je possédais cette chose que j'utilisais quasiment jamais.
Le message provenait du téléphone de Sherlock. Il me demandait de me rendre chez lui. Que c'était urgent. Voir même une question de vie ou de mort. J'hésitais. Car il m'avait déjà fait le coup pour des choses pas très urgentes qui m'avaient entrainés dans des situations plus que périlleuses. Mais je ne pouvais pas refuser de me rendre chez lui. Ca faisait quelque temps qu'on s'était pas parlé et si il avait pris les devants de me contacter, c'est que c'était urgent. Et puis... je pouvais aussi en profiter pour lui déposer le cadeau. J'avais hésité à retourner chez moi le chercher, mais tout compte fait, j'avais opté pour le rejoindre au plus vite. Baker Street était assez loin du Cottage, car il se trouvait plus proche de la ville. Il m'avait fallu un petit moment pour arriver jusqu'à chez lui.
La vieille dame m'avait ouvert, en me disant d'aller directement jusqu'à l'appart de Sherlock, à l'étage, car elle était devant son jeu et ne voulait pas louper la fin. Du coup, j'avais entrepris de monter les marches. Une fois arrivé en haut, j'avais pu découvrir quelques décorations de Noël. J'étais surprise que Sherlock ait décoré son intérieur. C'était amusant. On avait fait pareil au Cottage. J'avais trouvé cela plutôt cool de mettre toutes ces décorations. J'aimais bien Noël.
Sortie de mes pensées par Sherlock qui venait d'ouvrir la porte, j'avais voulu ouvrir ma bouche pour parler, mais ses lèvres rencontrèrent les miennes. Sur le coup, je n'avais pas réagis, pas bouger, accompagnant juste le mouvement. Pourquoi j'avais fait ça ? J'étais trop perdu dans mes pensées pour réellement me rendre compte de ce que je faisais et accepter ce qu'il faisait lui... !
Il venait de m'appeler sa chérie ? On était ensemble ? Avais-je loupé un épisode ? Son absence signifiait qu'il était tombé fou amoureux de moi et qu'il s'était imaginé toute une vie à mes côtés sans que j'y sois réellement ? C'était absurde. Il devait avoir juste consommé cette chose que consommait en grosse quantité Vaiana. J'en avais beaucoup entendu parler...
Je voulu ouvrir une nouvelle fois la bouche, mais je fus encore une fois stoppé. Il ne s'arrêtait pas de parler. Et voilà qu'il me présentait un vieux monsieur qui s'avérait être... son père ? C'était le père de Sherlock ? Il était ici, et Sherlock m'avait demandé de venir pour me le présenter ? Pour...quoi ?!
Laissant Sherlock me retirer mon manteau, je m'étais retrouvé avec mon haut rouge qui collait parfaitement à la déco de l'appartement. Il avait décoré même son intérieur de Noël ? C'était plutôt pas mal. Et la cheminée était agréable a regarder. D'ailleurs, il s'en dégageait une forte chaleur. Puis, il m’annonça discrètement que son père était mourant. Eurus ne m'avait rien dit à ce sujet. Le savait-elle ? Elle l'avait gardé pour elle ? Je me rendais compte que je n'avais pas suffisamment pris soin de lui demander si tout allait bien dans sa vie, car j'apprenais là que son père était sur le point de mourir. Je la soutiendrais quand je la verrais la prochaine fois, au Cottage.
Sherlock me prit sous le bras. Il voulait que je fasse croire à son père qu'on allait se marier.
« Je... je... oui. » bégayais-je.
Il parlait trop vite. Il enchaînait trop de choses à la fois. Et voilà que son père venait de comprendre que oui, j'étais enceinte. Fermant les yeux une fraction de seconde, je soupirais intérieurement. Après tout, faisant lui croire ce qu'il voulait, vue qu'il vivait ses derniers instants. Bien qu'il s'était levé d'un bond et qu'il était venu me prendre dans ses bras en me félicitant. Je le trouvais très en forme pour quelqu'un qui allait mourir.
« Un petit Holmes de plus ! Ca me rappelle la naissance de Sherlock. Il était minuscule et on voyait déjà dans ses yeux toute son intelligence se dégager. Et vous ma chère ? » dit-il en m'entrainant avec lui jusqu'à la cheminée. « Je ne vous demande pas si vous êtes intelligente, mais dites moi en plus sur vous. Vous vous appelez Nora, c'est bien ça ? »
« Je... oui. »
« C'est original. Et vous savez prononcer que deux mots, c'est ça ? » ajouta t'il.
« Je... oui. » dis-je en me rendant compte de ce qu'il venait de dire et en laissant échapper un petit sourire. « J'en connais d'autre aussi. » ajoutais-je avec le même sourire.
Il était plutôt attachant.
« Magnifique ! Je savais qu'il y avait cette même lueur d'intelligence que mon Sherlock dans vos yeux. Je me suis toujours dit que mon Sherlock ne pourrait être qu'avec une femme parfaite. Il est tellement exigeant. Alors comme ça il veut me faire croire que vous êtes enceinte, mais il ignore que ces choses là se voient dans le regard. Et je vois bien qu'il y a de l'amour dans vos yeux, mais pas celui d'une mère. »
Je me mordis les lèvres. Bon... pour lui faire croire que j'étais enceinte, c'était pas gagné. Autant abandonner l'idée. Mais pour... hein ? Qu'est ce qu'il venait de dire ? Je jetais un oeil en direction de Sherlock. Qu'avait-il voulu dire par là ?
« Bon Sherlock, et si tu nous préparait quelque chose à boire maintenant que je m'installe ici pour quelque temps. »
Qu'il quoi ? Sherlock allait s'occuper de son père mourrant ?
« Je lui ai annoncé qu'avec sa mère, autant sexuellement c'était bien, autant à côté de ça on avait besoin d'une pause. C'est important de faire des pauses dans la vie. Ca permet de remettre ses idées au clair. Mais dans votre cas, c'est encore un peu tôt. Surtout que mon Sherlock a besoin qu'on veille sur lui. Il est un grès grand enfant. » m'assura t'il, le faux mourant...
Je jetais un nouveau regard en direction de Sherlock. Il me faisait jouer à un jeu inutile, car son père n'était pas mourant. Il venait juste aménager avec lui. Ce qui eu pour effet de me faire sourire. C'était peut-être pour ça que Eurus passait autant de temps au Cottage. Elle ne supportait pas d'être en présence de son père ? Depuis combien de temps était-il ici ? Avait-il choisi le 24 décembre pour aménager ? Ca m'amusait. Je fis un grand sourire à Sherlock, préparant ma vengeance. Je ne me reconnais pas. Mais je ne voulais pas le laisser s'en tirer à si bon compte.
« Au début je pensais réellement que Sherlock avait une relation avec John, mais c'est encore mieux si c'est avec vous. Au moins j'aurai des petits enfants. »
Je la sentais bien venir cette vengeance. Me tournant vers le père de Sherlock, je lui adressais un magnifique sourire.
« Pour être tout a fait franche, c'est bien avec John qu'il est. »
Puis, tournant la tête vers Sherlock, je lui adressais un grand sourire vengeur.
« Tu sais, ton père est capable de l'encaisser. C'est quelqu'un de véritablement gentil et compréhensif. Tu n'es pas obligé de m'embrasser, de m’appeler ma chérie pour lui faire croire que c'est avec moi que tu es. »
Voilà. Je n'avais plus besoin de jouer à un jeu. Et une fois encore, Sherlock m'avait fait venir pour quelque chose qui n'était pas urgent.
« Oh... d'accord. Ca me va. Du coup, vous êtes célibataire ? » me demanda t'il en me prenant la main.
Sur le moment, j'allais lui répondre que oui, puis... je me ravisais. Pourquoi me tenait-il la main ? Oh non...
« Euh... » toussotais-je. « Non... je... »
« Vous retrouvez votre langage de notre rencontre. C'est tellement mignon. »
D'accord... je comprenais pourquoi Sherlock ne voulait pas vivre avec lui.
« Je suis avec Eurus. »
Voilà. Ca arrivait tellement souvent que des filles étaient ensemble... et puis c'était le premier nom qui m'était sortit de la tête. Qui plus est, si je lui disais que j'étais attiré par les filles, il arrêterait de me regarder comme ça. D'ailleurs, il m'avait déjà lâché la main. Le seul truc auquel je n'avais pas songé en disant Eurus, c'est que... c'était lui le père de Sherlock et par conséquent, il était aussi le père de Eurus... Qu'est ce que j'avais fait ?
« Oh... je vois. Hum... et ça t'arrive souvent d'embrasser les copines de ta soeur ? » demanda t'il à Sherlock.
J'eu du mal à me retenir de rire. D'accord... mais où allions nous comme ça ?
« C'est pas la première fois en tout cas. » précisais-je pour accentuer la question.
Le père de Sherlock me regarda, faisant des vas et viens entre son fils et moi.
« En tout cas je suis très heureux de vous compter dans notre famille. Avec des yeux qui pétillent comme ça, vous ne pouviez qu'être amoureuse d'un Holmes. Et je savais que Eurus pouvait être attiré aussi bien par un garçon que par une fille. Tout comme notre Sherlock. Alors raconte moi mon grand. John. Tu l'as invité pour ce soir ? On va dîner tous les trois. Et vous n'aurez que venir avec Eurus et toi, Nora. » ajouta t'il.
« On a déjà prévu quelque chose. Toutes les deux. » lui répondis-je du tac au tac. « C'est notre premier Noël, alors on veut en profiter. »
Je mentais plutôt bien...
CODAGE PAR AMATIS
Sherlock Holmes
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« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
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“On appelle ça la vengeance, et faire une pierre deux coups.”
Je restais debout, sans bouger. Un… profond rictus sur les lèvres. Je venais, clairement de prendre une gifle. Je restais, sans rien dire, extrêmement choqué par le retournement de situation. Mes yeux se posèrent sur Nora, et je ne la quittais pas pendant deux très longues secondes. Deux choses me vinrent à l’esprit, et comme d’habitude, il était assez performant pour mettre ces choses en relations. La première c’était que mon père avait sous-entendu qu’il y avait de l’amour dans ses yeux. Il n’était pas extrêmement malin contrairement à l’ensemble de la famille, mais il avait la meilleure intelligence sociale de tous. Alors, si il y avait lu ça, c’était une hypothèse à prendre en compte. La deuxième chose, c’est plus je regardais Nora, plus elle me plaisait ; sur l’instant. Au départ, j’avais cru une fille timide, réservé et légèrement impulsive qui vit uniquement l’instant présent. Mais là… Il y avait une certaine forme de finesse à retourner la situation que j’en étais très perturbé. Très perturbé parce que ça me plaisait. « Dehors. »
Droit, autoritaire, je désignais la porte à mon père. Lui, s’était assis sur le canapé réservé d’habitude aux clients. Il fit un geste décontracté de la main. « Ne faites pas attention à lui, quand il est comme ça. Il aime faire croire qu’il est le chef. Mais si on y regarde de plus près, il a toujours quelqu’un pour lui dire quoi faire, John, Martha… Faut pas se laisser démonter. »
Je baissais les bras, m’installant dans mon propre fauteuil en m’y laissant tombé ; le menton légèrement sur ma poitrine dans une attitude frôlant l’adolescent vexé. Je ne pouvais pas mettre mon père dehors… Parce que c’était… Bah, mon père. Et mon père m’avait appris à ne pas mettre les gens dehors. Rusé. « J’embrasse que ceux que j’aime, Papa, tu devrais le savoir. »
Il tourna sa tête vers moi et leva son verre de whisky pour témoigner. « Ca c’est bien vrai ! »
Il se tourna vers Nora. « Je suis content qu’il est fini par se mettre avec John ! Vous savez, Sherlock, c’est un manchot, quand il aime, il vit ça à fond ! »
Je roulais des yeux, il faisait encore la comparaison avec les manchots. C’était une de ses grandes passions. Les animaux, et faire des comparaisons. On allait pas y couper. « Quand le mâle manchot décide de prendre une partenaire, c’est pour la vie ! Bon là, y’a deux mâles. Ca marche aussi non ? »
Les yeux rieurs, il se mit à boire encore quelques gorgées. Une idée me vint alors, une idée assez brillante. « Je vis avec John. Tu ne peux pas rester ici. Mais tu peux vivre… En face. Le 221C est libre. »
Il y avait le 221A, occupé par Martha Hudson, le 221B, et le 221C qu’Angelika avait occupé avec sa fille. Il était resté désespérément vide. Il mit son verre à ses lèvres et m’observa. Un sourire en coin apparut. Son regard se porta à nouveau vers Nora, quand elle évoqua qu’elle n’était pas disponible, car elle passait Noël avec elle. Mon père était de dos et avec de grand signe, je formais avec mes lèvres : MENTEUSE. Mon père était concentré sur elle. « Hm. Très bien, c’est dommage ! C’est dommage... »
Il regarda son verre, un peu perdu l’espace d’un instant. Je savais que la séparation avec maman, même si c’était une pause, selon lui, l’affectait. Contrairement à nous tous, il avait toujours ouvert ses sentiments. Et… J’avais toujours eu du mal à les comprendre. « Tu vas bien ? »
Il posa son verre, puis se tourna vers moi. Puis vers Nora. Il resta un léger moment sans rien dire puis… « Non. Tu sais, ta mère, c’était mon monde. Mais quand ça ne marche plus, ça ne marche plus. »
L’instant suivant, il était debout. Il remit son manteau, puis son chapeau italien, qui lui donnait un genre époustouflant. On avait quand même hériter de son talent pour l’habillage. « Et ce qui me chagrine, c’est quand on m’embobine. ♩ ♫ »
Il ressemblait à Magnéto avec son chapeau. Je gardais pour moi la référence. Ce qui m’avait dit m’avait frappé. Comme une clef qui s’ouvre à l’intérieur de moi. C’était une de ses phrases fétiches, qu’il nous disait toujours gamin. Il n’avait pas notre intelligence, mais il savait toujours quand on lui mentait. « Et ce qui m’embête, c’est quand je vois des gens incapables de se dire les choses quand elles sont l’une en face de l’autre. Tu pensais réellement que je te pensais marié ? Sherlock, tu détestes les mariages. Quand à John... »
Il se tourna vers Nora, les mains dans les poches. Il ne lui faisait aucun reproche de lui avoir menti, je savais qu’il ne lui en voulait pas. On l’avait tellement habitué au mensonge qu’aujourd’hui, ça l’amusait plus qu’autre chose. « Sauf votre respect Mademoiselle, bon nombre de gens l’ont rêvé. Que l’histoire se termine ainsi. Mais… Parfois, l’amitié et l’amour, c’est presque la même chose, à l’exception prêt, qu’on ne partage son lit. »
Il déposa sa main sur l’épaule de Nora. Quelle classe. Quelle prestance. « Je vous laisse. Je crois que vous avez des choses à vous, plutôt que de trainer autour du pot tous les deux. Enfin, au moins l’un d’entre vous à des choses à dire. Le Temps, c’est précieux, ça ne s’achète pas, et j’en ai encore peu devant moi. »
Sa voix était presque chantante, avec un aisance digne d’un aristocrate, il salua Nora en enlevant son chapeau. « Un plaisir, Miss. »
Il lui baisa la main, lui fit un clin d’oeil charmeur, et s’en alla vers la porte. C’était merveilleux. Comme un rêve. Seulement. BAM. Au moment où il arrivait vers la porte, ma mère l’avait ouvrit volontairement à la volée au nez de mon père. J’en étais sûr. Elle nous espionnait. Là, nous avions hérité d’elle. J’aurai du mettre des clefs dans la serrure. « ARTHUR ! »
Il se tenait le nez, soudain, elle le saisit par le col et le traîna dehors. Elle revint quelques secondes dans la pièce. « Toi ! Faut qu’on cause mon garçon ! Et vous, j’espère que vous vous êtes enlevé à l’idée de passer une seule seconde de votre existence auprès de l’homme qui vient de sortir de cette pièce. »
VLAM. Elle referma la porte d’un claquement sec. Terrorisé comme un enfant, je regardais où s’était trouvé ma mère quelques instants plus tôt. Blême, je me levais à pas feutré, comme un chat qui avait peur d’être frappé. Puis, je verrouillais la porte. Je revins vers mon fauteuil, toujours un peu choqué par ma mère. Dehors, on l’entendait crier, et mon père répondre sourdement en parlant du nez. « Alors comme ça ! On se sépare depuis quelques heures seulement et je te trouve en train de faire la cour à cette jeune femme ! Arthur ! Regarde moi dans les yeux ! Qu’est ce qui te prend ?! Hein ?! Tu veux me tuer ? Pour que la pause soit définitive. C’est ça que tu veux. »
Observant Nora, assez gêné, je parlais de ma voix grave pour couvrir les propos de ma mère. « Complètement hystérique. Tare féminine de la famille. »
Je roulais des yeux, puis, sans gène, je finis par déclarer : « Apparemment, tu avais un truc à me dire ? Tu étais là pour ça non ? »
Là, j’avais rougi.
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Mon regard croisa celui de Sherlock, se détachant tout doucement de la porte d'entrée d'où venait de sortir le père et la mère de ce dernier. Ils étaient... surprenants. Mais j'étais heureuse d'avoir fait la rencontre de son charmant paternel. C'était quelqu'un de très censé, de très intelligent et qui voyait clairement le jeu qu'on lui jouait. Sherlock avait voulu lui faire croire qu'il était avec moi. J'avais prétexté que j'étais avec Eurus. On avait tous les deux tentés le coup et on s'était tous les deux fait avoir. Mais apparemment, lui aussi, Arthur, avait rusé auprès de sa femme, sans pour autant réussir à ses fins. Elle était venue le chercher et sans doute qu'ils allaient comme chaque année, passer le réveillon des fêtes de Noël ensemble, main dans la main. A Noël, l'Amour était de partout. C'était dans un film que j'avais vue récemment avec les filles, au Cottage, que j'avais appris cela et qui se confirmait là, sous mes yeux.
« Apparemment, tu avais un truc à me dire ? Tu étais là pour ça non ? »
Sur le coup, je n'avais pas répondu, tentant de réfléchir à la raison de ma présence ici. Sherlock m'avait envoyé un texto, prétextant qu'il était question de vie ou de mort. Une fois encore, il avait surjoué le risque qu'il encourait et qui était égal à zéro. Restant quelque instants à le fixer, j'ouvris la bouche en laissant échapper un petit souffle.
« Tu... » débutais-je en souriant et en secouant la tête. « Je n'entrerais pas dans ce jeu. C'est toi qui m'a fait venir, sans doute pour me dire quelque chose. Et je n'entrerai pas dans ce jeu. » répétais-je toujours en souriant.
Prenant mon manteau que j'enfilais, je m'approchais de Sherlock, passant devant lui, afin d'ouvrir la porte et de sortir par le même endroit d'où Arthur nous avait quitté. En passant juste à côté de Sherlock, je lui avais adressé un nouveau regard en secouant une nouvelle fois la tête de gauche à droite. Je n'étais pas énervée ou quoi que ce soit. Simplement amusée. Il tentait tout comme avec son père, de me manipuler. Il voulait me faire croire qu'il n'était pas responsable de ma venue ici et me faire dire des choses que je ne voulais pas dire. De toute façon, il n'y avait rien à dire.
« N'empêche, ton père a raison. » lui dis-je de sur le pallier tout en me tournant vers l'homme qui se tenait toujours là, dans l’embrasure de la porte. « Tu veux toujours avoir le contrôle sur tout. Mais je ne suis ni John, ni Martha. Je ne veux pas avoir à te dire ce que tu dois faire. »
Je n'étais pas son assistante ni sa logeuse. J'étais simplement Nora, son amie. J'étais toujours en train de sourire en lui disant cela. On était le matin de Noël et tout était prêt chez moi. Je n'avais donc pas été retardée en quoi que ce soit. Ce détour par chez Sherlock m'avait plus amusée qu'autre chose.
Je me stoppais un petit moment dans mes pensées et dans mon... sourire.
« Il n'a pas raison sur tout. » me contredis-je.
Car oui, son père avait raison sur certains points, mais en re-songeant à ce qu'il avait dit, je venais de comprendre à quoi Sherlock faisait allusion. Son père, Arthur, avait dit très clairement que l'un d'entre nous avais des choses à dire. Mais si ce n'était pas de Sherlock dont il parlait ? Certaines choses qu'il avait dit me revinrent à l'esprit. Puis, je souriais à nouveau en secouant la tête.
« Non. » dis-je catégorique à Sherlock en glissant les mains dans les poches de mon manteau pour y prendre mes gants et les enfiler les uns après les autres. « Il se trompe totalement sur ce point. »
Je m'étais tourné, une fois encore, afin d'entreprendre de descendre les marches de l'escalier. Là, je m'étais retrouvé face à face avec Arthur et sa femme. Ils écoutaient ce qu'on se disait d'en bas des marches ? Moi qui l'avait trouvé très classe...
« C'est très impolis d'écouter aux portes. » les sermonnais-je.
« Plus grave que l'intolérable souffrance d'être amoureux sans oser se l'avouer ? » me répondit-il du tac au tac.
Où avais-je entendu cela ? C'était pas dans le film en question ? Il écoutait véritablement aux portes. J'en étais resté bouché bée. Puis, je fis un vas et viens du regard entre Sherlock et son père. Il insinuait quoi ?
« Je suis avec Eurus. » lui répétais-je, même si je savais pertinemment qu'il n'y avait pas cru.
Il se contenta de me sourire, tandis que sa mère lui pris la main tout en me regardant avec le même sourire. J'eu un sourire - nerveux - à mon tour.
« C'est n'importe quoi. » leurs répondis-je.
« A chaque fois que je déprime en voyant ce qui se passe dans ce monde... » débuta Arthur. « Je me rappelle ce que disent beaucoup de gens, comme quoi on vie dans un monde de haine et de cupidité. Mais je ne suis pas d'accord. J'ai plutôt le sentiment que l'amour est présent partout. Ca peut être celui d'un père et d'un fils. » ajouta t'il en regardant Sherlock. « D'un mari et d'une femme. » poursuivit-il en serrant la main de sa femme à son tour. « De copains, copines, de vieux amis... de nouveaux amis... mais dans tous les cas, on est cerné par l'Amour. L'Amour avec un grand, parfois même très grand A. »
« Mais arrêtez. Vous le citez encore. »
Ca venait encore de ce film. Pourquoi je l'avais vue ? Pourquoi lui l'avait vue. Je fis une nouvelle fois des vas et viens entre Sherlock et ses parents pour qu'il leur dise d'arrêter. En plus ils étaient en plein milieu de l'étroit escalier et je ne pouvais pas passer.
« Je vais... je dois rejoindre Eurus. »
C'était véritablement de moins en moins crédible. Je sentais qu'un millions de choses me traversaient l'esprit. Je fis une nouvelle fois des vas et viens du regard entre les deux groupes présent, puis je pris une grande inspiration avant de me tourner vers Sherlock. Le même Sherlock que je n'avais pas revu depuis Halloween. Celui dont j'étais persuadée qu'il m'en voulait et dont il devait penser la même chose me concernant, d'où son prétexte bidon de m’appeler aujourd'hui et me faire venir, pile le jour de la veillée de Noël.
« Tu veux fêter Noël avec moi ce soir ? » lui demandais-je.
Je le fixais quelques instants, avant de fermer une fraction de seconde les yeux et de me mordre les lèvres. Qu'est ce que j'avais dit ? Ok... j'y avais songé ce matin. Même depuis quelque matins. J'avais envie de l'inviter. Mais à dire vrai est ce que je venais de l'inviter à venir au Cottage ou juste à le fêter avec moi ?
« On fête déjà Noël au Cottage... » laissais-je échapper.
J'y étais invitée. J'avais dit que je viendrais, ou plutôt que je resterais à la maison ce soir. Je pouvais leur faire faux bonds ? Et pour faire quoi ? Aller où ? Je voulais le passer avec Sherlock ? Je l'avais invité ?
« Venez le fêter à la maison ! » s'exclama Arthur. « C'est une tradition chez les Holmes. On le fête tous ensemble. Il y aura peut-être même Eurus ! » me dit-il en me lâchant un petit clin d'oeil.
« Je ne suis pas avec Eurus. » le rectifais-je.
« Je sais. Ce n'est pas cet Holmes là le vôtre. » ajouta t'il avec un autre petit clin d'oeil.
Je voulais clarifier que je n'étais pas avec Eurus pour pas qu'il passe la journée et la soirée à me dire x choses sur elle et... "nous" et voilà que ça n'arrangeait pas mes affaires.
« On va vous laisser. Tu connais l'adresse Sherlock. Soyez à l'heure, la dinde n'attends pas. »
Quand ils entreprirent de poursuivre leur descente de l'escalier, je me tournais une nouvelle fois vers Sherlock, croisant son regard. Je ne savais pas trop quoi dire. Je venais de l'inviter à passer Noël avec moi et on allait se retrouver chez ses parents si on suivait le plan.
« J'aime bien ton père. » avouais-je.
J'ai pas eu le temps de vraiment faire connaissance avec sa mère, sans doute ce soir, mais son père étaitt quelqu'un de très gentil... et qui voyait un peu trop bien les choses. J'avais finalement bien fait de dire à Sherlock que je voulais passer Noël avec lui. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais...
...en fait si.
Soupirant et prenant sur moi, j'avais entrepris de remonter les marches jusqu'à Sherlock. Une fois à sa hauteur, j'avais approché ma main gantée de son cou pour le faire se pencher légèrement et j'avais posé mes lèvres tout contre les siennes. Pour la toute première fois, il n'avait pas été un baiser maladroit. C'était exactement un baiser comme je l'avais imaginé. Un baiser qui m'avait fait frisonner et dont j'étais sûre de ne pas l'oublier. C'était un peu comme on disait dans ces films. Comme devrait-être en vrai le premier baiser. C'était rarement ainsi. Il en fallait plusieurs pour vraiment obtenir celui qu'on désirait. Parfois un baiser n'étais pas donné au bon moment, au bon endroit, au bon homme. Et de temps en temps, ça arrivait... il fallait juste lui laisser le temps de trouver son chemin. Et là c'était le bon moment, le bon endroit, sur ce paillasson...
Me détachant de Sherlock, j'avais laissé ma main dans son cou quelques instants, croisant le regard du détective, avant de la retirer. Puis j'avais sourie avant de prendre mon bonnet dans ma poche et de le mettre tout en entreprenant la descente des marches. Arrivé à la dernière, je m'étais tournée. C'était instinctif. Je n'avais rien dit, je l'avais juste regardé. J'avais encore le souvenir de ce baiser sur mes lèvres. Souriante, j'avais entrepris de quitter Baker Street. J'avais aucune idée de ce qui m'avait prise, mais j'avais beaucoup appréciée.
*
Plusieurs heures après, j'y songeais encore. J'étais de retour au Cottage. Les préparatifs pour la soirée avait débuté. J'avais annoncé que je ne pourrais pas rester et ça n'avait pas dérangé mes colocataires. On s'était dit de toute façon qu'on pouvait prévoir autre chose. On savait tous que parfois, quelque chose arrivait comme ça, à la dernière minute.
« Tu mets nos cadeaux sous le sapin avant de partir ? » me demanda Socrate.
Je lui adressais un petit sourire.
« Tu en as mérité un ? »
« Voyons, c'est évident ! » s'indigna t'il.
Je posais une main tout contre son bras en lui adressant un petit sourire. D'ici, je le vis rougir. C'était plutôt rare de sa part. Puis, j'entrepris, comme à sa demande, de déposer sous le sapin les divers cadeaux. On avait prévu de les ouvrir que le 25 au matin, quand on serait tous ensemble. Mais comme ça, le sapin allait être parfaitement décoré.
« Tu prends ce cadeau avec toi ? » me demanda notre hôte, le propriétaire du domaine.
Je lui adressais un petit regard, tout en regardant le cadeau que j'avais laissé en évidence sur la table basse et que je n'avais pas mis sous le sapin. Je hochais simplement la tête en guise de réponse. Pouvait-il savoir ce qui se trouvait à l'intérieur ? Voyait-il à travers le paquet ? Il semblait plutôt amusé. Peut-être parce qu'il se doutait que je me posais la question et que c'était ça qui l'amusait.
« Passe un très bon réveillon, Sinmora. » me dit-il.
Je me sentais rougir à mon tour, ne sachant pas trop quoi lui répondre. C'était toujours impressionnant de me retrouver face à lui. Ce soir plus que tout autre soir. Je voyais les autres agir avec lui comme si c'était quelqu'un d'ordinaire. Mais je venais de son époque. On avait partagé le même monde, les même croyances, les même allégeances. Il était un Titan et je le voyais au même niveau que ma mère. C'était des dieux à mes yeux. Enfin comme les gens d'ici voyaient les dieux. Je me sentais toujours privilégiée de pouvoir le côtoyer, d'habiter sous son toit et qu'il m'adresse la parole.
Je vis son regard dévier sur le collier que je portais et un grand sourire apparaître sur son visage. Sur le miens aussi...
« Vous aussi. » lui dis-je.
Sous son apparence jeune, il m'arrivait encore parfois de l'appeler Hyperion. Mais sous cette apparence, j'avais du mal à me passer du vouvoiement. Une fois je l'avais même remercié de m'avoir passé le sel à table en l'appelant "Seigneur Hyperion". Ca m'avait valu un regard de Socrate, qui étrangement s'était mis à l’appeler plusieurs fois comme ça ensuite. Il pensait sans doute que je voulais gratter des points comme je l'avais entendu dire, mais ce n'était pas le cas. Ca m'était venue comme ça.
Quoi qu'il en soit, j'étais prête. J'avais endossé ma tenue de Noël qui n'en était pas vraiment une. C'était des habits noirs avec un corset blanc. Il y avait des motifs jaunes un peu de partout. J'avais coiffé mes cheveux en chignon vers le haut et j'avais mis mon collier. Pas n'importe quel collier... car quand je me préparais, quelques heures auparavant, Hyperion était entré dans ma chambre...
*
« Je ne te dérange pas ? » m'avait-il dit.
« Non. Pas du tout. » lui avais-je répondu en posant les divers paquets sur mon lit.
J'avais entrepris de tout préparer ici avant de les amener aux pieds du sapin. Il n'y avait que celui que j'avais prévu pour Sherlock que j'avais mis à part, vue que je comptais le prendre avec. Parmi tous les cadeaux se trouvait celui d'Hyperion. Je lui avais pris quelque chose en rapport avec ce qu'il aimait bien. Mais il était difficile de faire un cadeau convenable à un Titan.
« Je voulais te voir avant que tu partes. Il y a quelque chose que je voulais te donner. »
Je pensais qu'il s'agissait d'un secret ou de quelque chose de ce genre. Je m'en sentais déjà très flattée. Mais il s'était approché en me montrant sa main et un objet qu'elle renfermait. Il s'agissait d'un médaillon. Une chaine l'accompagnait. Il était rond et tenait dans une main, représentant un grand soleil avec deux yeux.
« C'est assez ordinaire et tu as un véritable cadeau sous le sapin... »
« C'est un Basilée ? » le coupais-je, en fixant l'objet sans ciller.
En relevant la tête, je vis une lueur dans ses yeux. Il semblait flattée que je savais de quoi il était question. Il ne me répondit pas de suite, me laissant analyser l'objet. Quand je le tournais, je vis qu'il avait un petit côté ébréché... je l'avais déjà vue par le passé...
« Il appartenait à Aeon. » précisa t'il.
Une flopée de sentiments remontèrent à la surface. Je tenais quelque chose qui avait appartenu à l'un de mes meilleurs amis. Un ancien ami que j'avais perdu à Titania. Il avait pris soin de moi pendant de très nombreuses années. Il m'avait formé et il m'avait tout appris. C'était une Sentinelle. Un chef des Sentinelles.
« Je suis sûr qu'il aurait aimé que tu l'ais. »
« Je... » bégayais-je. « Je ne sais pas quoi dire... »
« Tu permets ? » me dit-il avec un petit sourire, tout en s'approchant de moi et en me passant le médaillon et la chaîne autour du cou.
Je sentis un frisson me parcourir. Il m'observa quelques instants, plutôt ému, tandis que je restais sans rien dire. Je n'en revenais pas d'avoir un Basilée autour du cou et qui plus est celui d'Aeon.
« Parfois les vestiges du passé se rappellent à nous. Et on se souviens qu'il fut un Temps où la loyauté, le courage et la bravoure étaient les meilleurs atouts dont on dispose. »
Il m'adressa un petit sourire avant de quitter ma chambre. Je l'avais retrouvé quelques instants après dans le salon. Puis, je m'étais rendu jusqu'à l'entrée du Cottage, en enfilant mon manteau sans prendre mes gants et mon bonnet cette fois. La nuit commençait à tomber. J'avais besoin de prendre l'air en attendant l'arrivée de Sherlock. Son cadeau, qui tenait dans une boite bien emballée, avec un ruban, se trouvait dans mes mains. J'étais persuadée que je passerais un excellent réveillon.
CODAGE PAR AMATIS
Sherlock Holmes
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Benedict Cumberbatch
« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
“Un truc simple. Sans éclat. Et qui me ressemble.”
« Nora. »
C’était tout ce que j’avais trouvé à dire. Je clignotais des yeux. Je ne me rappelle plus exactement du souvenir de ce baiser, mais en même temps, je m’en rappelle comme si c’était hier. Preuve que mon cerveau et mon esprit n’échappait pas au commun des mortels. Quand quelque chose vous frappait, ainsi, c’était parfois tellement violent que le souvenir restait graver en vous, mais que vous ne trouviez jamais assez de mots suffisant pour en parler. En somme, il était là, en vous, mais il ne vous était réservé qu’exclusivement. Ce qui en faisait un superbe paradoxe. « Nora. »
La machine était cassée, brisée. Je n’arrivais plus à penser correctement. Je savais maintenant ce qu’il m’arrivait. Je fermais les yeux. Hochant la tête. « Nora. A tout à l’heure. »
Nora ? Non. J’avais envie de le rajouter une fois de plus. Quand j’étais focalisé sur quelque chose, une énigme, une enquête, un mystère, j’avais tendance à répéter plusieurs fois le nom de ce dernier. Poser un nom sur les choses m’avait toujours aidé à mieux comprendre et deviner de quoi il s’agissait. J’avais un peu l’air stupide ; au seuil de ma porte, à la regarder partir. Combien de temps j’étais resté sur le palier, à regarder le vide ? Je me réanimais enfin. Balayant le palier du regard, je remarquais que plus personne n’était présent à part moi. Lentement, je refermais la porte, au milieu de mon appartement, assez vide en somme. Dos contre la porte ; je l’observais. Tout était différent. Les perspectives avaient totalement changé. Je souriais, encore. Ma tête se posa contre cette dernière. J’avais fait du chemin depuis que j’étais arrivé ici. Il avait été chaotique, comme à chaque fois. Avec de nouveaux défis, de nouvelles choses. Bonnes ou mauvaises. J’avais changé. J’enquêtais moins, j’étais moins pris par le mystère général. Je m’étais concentré sur les émotions, et… et les femmes ! Ca c’était un mystère. Et presque, peut être, en passe d’être résolue. Je clignais des yeux, et me réveillais de ma torpeur. Il fallait que j’agisse, maintenant. Les rouages s’étaient mis en marche. La roue du Temps s’était emballée. J’avais promis à Nora de passer le réveillon de Noël avec elle. Mais… Je n’avais pas envie d’être au Cottage. Je n’avais pas non plus envie d’être chez mes parents. J’avais envie qu’on soit que tous les deux. Je devais préparer quelque chose. Quelque chose de sensationnelle. Comme si la roue m’avait entraîné avec elle, je me dirigeais droit vers ma chambre. Peu de gens y rentrait. Il y avait au fond, un établi avec des traces de brûlures, et sur la gauche, une immense bibliothèque où il n’y avait pas de livre, mais… des mallettes. Traversant la pièce, je les observais. Balthazar Graves, Angelika Beresford, Mycroft Holmes. Où l’avais-je mis ? Ah. Avec soin, je décalais celle de John, et prit celle qui portait le nom de Nora. Arrivé sur le lit, j’en ouvris son contenu. Divers objets, que j’avais gardé en souvenir. Ils permettaient que je n’oublie jamais un moment passé avec elle. Avec un léger sourire, je décalais un bout de collant aux couleurs d’Harley Queen. Des fiches, retranscrivaient certaines choses, informations, goûts, paroles, analyses. Je les parcourais. Un long moment. Au bout de quelques minutes, je me mordis la lèvre, passant une main sur mon visage. Je n’avais aucune idée du cadeau que je pouvais lui faire. Ca partait très mal.
Quelques minutes plus tard.
Quelques minutes après, j’avais pris une décision. Montant quatre à quatre les marches qui menaient à l’appartement de ma sœur dans les combles, j’étais revigoré. J’avais une certaine forme d’énergie, c’était palpable. Je frappais énergiquement à la porte. Quelques secondes plus tard, Eurus m’ouvrit. En grande pompe, avec un rouge à lèvres rouge et une belle robe noire aux broderies argentées. Ca faisait festif et classe à la fois. Elle comptait mettre ça ce soir avec papa et maman ? Curieux. Pieds nus, elle haussa un sourcil en me voyant. « Oh. Que me vaut la visite du grand Sherlock Holmes la veille de Noël ? » dit-elle d’un ton plein d’ironie.
Je regardais à droite, puis à gauche, comme si j’avais peur que quelqu’un nous entende. Je gigotais, beaucoup. Parce que je n’osais pas trop lui dire ce que j’avais sur le coeur. « Je ne viendra pas à Noël ce soir. »
Je marquais un temps d’arrêt, laissant le soin à Eurus d’encaisser que le grand Sherlock Holmes ne serait pas à la soirée des Holmes. « Je suis venu t’apporter ton cadeau. »
Doucement, je lui tendais une boîte de sardine espagnole, à l’huile d’olive. La boîte était recouverte d’un magnifique ruban rouge. « L’année dernière, c’était goût tomate, cette année, c’est huile d’olive. »
Elle m’observa, la main sur l’encadrement de la porte. « À quel moment t'ai je invité ? En revanche, moi, je suis invitée quelque part. »
Elle s’adressa à moi d’un ton supérieur. C’était vraiment pas le moment. De savoir qui était le meilleur. Surtout qu’on le savait tous. On appelait le livre les Aventures de Sherlock Holmes, pas les Aventures d’Eurus Holmes. Il fallait absolument qu’elle se fasse une raison. Elle me prit la boîte des mains et l’observa avec attention. « Wouaho. Je vois que tu as augmenté en gamme. Mon cadeau va te paraître sans doute moins prestigieux. »
Elle disparut, puis revint avec une boîte de ravioli premier prix, avec elle aussi un ruban rouge. Je m’en saisis et commença à l’observer. Du premier prix. J’étais un peu vexé. « C'est une top budget. Excellent. J'ai pris une marque, à croire que je t'accorde plus d'importance que tu m'en accordes. Minute. Tu ne vas pas ton non plus au réveillon de Noël avec Papa et Maman? »
Ca c’était un peu grave. John et Mycroft n’allaient pas grand-chose à avoir à se dire au milieu des deux tourtereaux. « Les sous marques sont souvent issues des mêmes usines que les marques. Tu devrais le savoir, mon frère. »
Blablabla. Elle prit un air mystérieux, mais je savais que c’était pour se donner de l’importance. Ca me fatiguait déjà, et je ne savais pas si c’était bien intelligent de venir ici pour se confier sur ce que je venais de vivre. « Non, je n'y vais pas. J'ai prévu de voir papa et maman demain midi. Ils savent que je suis occupée ce soir. Je suis invitée chez Hyperion. »
Elle vérifia son rouge à lèvre. Moi, je fronçais les sourcils. Elle était invité chez Hyperion ? A croire que tout le monde était invité là bas pour les grandes fêtes comme Halloween et Noël. Il devait avoir un sacré budget nourriture. « Moi aussi, j’aurai pu y être invité, je pense. Mais pas pour les même raisons. »
Je l’observais de haut en bas et je commençais à comprendre ce qui était en train de se tramer sous mes yeux. Après tout, c’était une grande fille. Elle me regarda avec un sourire faussement affligé. « Ne sois pas jaloux. Après tout tu n'es peut-être pas au gout d'un titan, mais d'une fille de titan.. »
Je reniflais bruyamment d’un air assez dédaigneux. Elle avait percé à jour ma venue ici, autant y aller directement. Ca ne servait plus à rien de tourner autour du pot. Et parler de son amourette avec Hyperion m’agaçait déjà. Je préférais qu’on parle de MON amourette. Je roulais des yeux, lui saisit le poignet sans le serrer et la regardait dans les yeux. « Arrête la comédie. »
Puis, je regardais encore à droite et à gauche. « Bien, je n’ai donc rien à t’apprendre et à t’annoncer. » dis-je gravement. « Effectivement. » me répondit-elle d’un air assez froid. Elle semblait vexée de quelque chose. Qu’est ce que j’avais ENCORE fait ? Elle m’observa d’un air à nouveau dédaigneux. « Et que comptes tu faire ce soir ? Ce n'est pas dans tes habitudes de passer Noël sans John. » « Je comptais inviter Nora et te demander des... » répondis-je simplement.
Je me tirai sur le col. Gêné. Je n’avais jamais parlé de ce genre de chose avec ma sœur. J’avais l’impression qu’on me torturait. J’allais demander des CONSEILS à Eurus. J’allais en entendre parler toute ma vie. « Conseils. » terminais-je.
Elle me regarda d’un air parfaitement neutre. Mais je savais qu’elle jubilait intérieurement. Maudit soi-elle. « Des conseils. » répéta-t-elle, comme si ce n’était pas assez douloureux de l’entendre une seule fois. « Des conseils de quels sortes ? »
Elle avait dit deux fois conseils. Elle le faisait exprès. Mais j’étais bloqué. Il me les fallait, ces conseils. Je levais les bras, exaspéré. « Tu sais très bien de quoi je veux parler ! »
J’étais tout rouge. Vraiment tout rouge. « Des conseils romantiques. Pour que ça fonctionne ! Tu voulais l’entendre de ma bouche c’est ça ? »
Je croisais les bras. Extrêmement déçu par cette attitude. « Un peu. » dit-elle avec un sourire. Puis, s’écartant, elle m’offrit le graal en disant simplement. « Entre. Ca va prendre un moment et je dois finir de me préparer. »
J’entrai. Comme chez moi. Quand on avait fait entrer le loup dans la bergerie, c’était dur de l’en faire sortir. Mon excitation redoubla. « Déjà, pour commencer, détends toi. Si tu es stressé, tu n’arriveras à rien. »
Moi ? Stressé ? Hein ? Je regardais autour de moi pour voir si elle ne parlait pas à Frank. Je soupirai un peu. Elle parlait bien à moi. « Me détendre ??!! »
J’étais énervé, excité, affolé. Je commençais à faire les cents pas et du coup, je n’écoutais pas ses conseils. Ca commençait bien. « Me détendre?! » répétais-je.
Je trouvais un fauteuil, et finalement, m’y écroulait. Complètement avachi. « Me détendre. Il te reste de l’herbe ? »
Je l’observais avec plein d’avidité. Elle devait sûrement en avoir. Elle me lança un regard indécis. « Je n’ai jamais eu d’herbe. Ce n’est pas moi la toxicomane de la famille. »
Je penchais les yeux, dans un air qui voulait dire « sérieusement ? ». Elle se rendit finalement dans la cuisine. La perspective d’un petit joint m’avait un peu calmé. Quand elle revint, ce fut avec une tisane qui sentait l’hibiscus. Je m’en saisis, un peu déçu. « Bois ça. Ça ira mieux. » me dit-elle d’un air encourageant. « Ce n’est pas vraiment l’herbe que j’attendais. »
J’étais quand même impatient. D’ailleurs, je m’étais remis à gigoter. Me brûlant légèrement comme un imbécile avec l’eau chaude. Elle se dirigea vers un miroir, pour continuer à se maquiller, tout en me regardant dans ce dernier, elle poursuivit : « Avant toute chose, ne la brusque pas. Nora est une personne délicate. Oublie tout de suite les grandes démonstrations d'affection. Fais quelque chose de plus subtil. Par exemple, tu peux aller la voir avec un bouquet de fleurs sauvages. Un bouquet discret mais joli. Quelque chose de simple. »
Je sortis immédiatement un carnet de note, posant ma tasse sur la table basse. Je notais. « Quelque chose de simple... » « Ensuite, il faudrait que tu fasses un effort esthétique. Tes cheveux. Lisse-les. Il faut que tu sois à ton avantage. »
Je me redressais, d’un bond. Je passais ma main dans les cheveux, caressant mes bouclettes, de manière assez arrogante. « Maman les aime bouclés. »
Là, elle fronça les sourcils et me dit un peu sévèrement. « Tu veux plaire à Maman ou à Nora ? »
Je sursautais, me brûlant encore un peu. J’aimais pas quand elle me parlait comme ça. « A Nora. A Nora. » « Bien. »
Elle prit le mascara et commença à l’appliquer sur ses sourcils. Elle aimait commander. Ca avait toujours été comme ça. Et là je savais qu’elle y prenait un malin plaisir. « Habille toi bien mais pas trop chic. Ça pourrait la perturber. Une chemise propre. Sans cravate. Un pantalon. Et ton beau manteau. Relève le col. Tu as beaucoup de style avec. »
Je soupirai. Fortement. « Le col fait ressortir mes bouclettes. Mais soit. Je ne parlais pas de style vestimentaire. Plus de... conseils autre. Dois-je la féliciter même si elle n'a rien fait? Dois-je la complimenter, la faire rire? Dire des trucs brillants? Et si... et si... et si elle veut plus qu'un simple repas! Je ne connais aucun signal féminin. »
Elle me répondit presque immédiatement. Ce qui prouvait sa supériorité sur ce sujet. Je la maudissais intérieurement d’être meilleur sur quelque chose. « Hum... Je pense ne pas me tromper en assurant que Nora ne connaît rien aux signaux masculins. Donc à ce niveau, vous êtes à égalité. »
Elle ferma le tube de mascara et ajouta : « N'en fais jamais trop. C'est le meilleur Conseil que je puisse te donner. Et le pire à suivre pour toi, car c'est dans ta nature de tout exagérer. »
Elle me souria d'un air entendu. Moi, je fis non de la tête comme si je ne comprenais pas ce qu’elle était en train de me dire. Elle se detourna du miroir pour se poster devant moi et m'observa d'un air grave. « Pourquoi veux-tu changer quelque chose ? Si ça s'est bien passé entre vous jusqu'à maintenant, c'est que tu lui plais comme tu es pour une raison qui m'échappe. »
Je rêvais ou elle avait marmonné sa phrase ? La fin de sa phrase ? Bon. J’en avais assez entendu. Je me levais, d’un bloc, convaincu que j’en avais appris l’essentiel. C’était pas si compliqué. « Rien changer, pas en faire trop. »
Je commençais à partir. Sans un merci, sans rien. Après tout c’était naturelle qu’elle m’aide, c’était ma sœur. Je n’avais pas à dire merci. Enfin, j’avais vu des frères et sœurs, il ne se disait jamais merci. Ca devrait faire parti du truc. Je me retournai quand même, car j’avais un truc à dire. « Fais attention, avec Hyperion. »
Ah. Et je devais bien lui donner moi aussi un précieux conseil. Mes conseils étaient importants, et elle devait les entendre. Comme ça, nous serions à égalité. « Et si tu veux un conseil, puisque tu m'en as donné un précieux, je me dois aussi de te renvoyer l'asc... »
Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase, qu’on sonna à la porte. Je l’ouvris comme si j’étais chez moi. Un livreur de chez Hermès Express, avec son badge, nous observait étrangement. « Je suis bien chez Frank Holmes ? Pour la livraison d’une tonne cinq cents de croquette EPIC BABY DOG ? »
J’étais là, rayonnant. C’était moi qui avait passé la commande pour Noël. Pour mon ptit Franky. Je me tournais vers Eurus. « C’est son cadeau de Noël. » « Je ne savais pas que tu avais pensé à lui. »
Elle semblait étonné et touché. Franchement, qui ne rêvait pas d’une tonne et demi de croquette quand il était chien ? « Par contre vous pouvez stocker les croquettes au 221b Baker Street. Ici il n'y a pas suffisamment de place. C’est juste en dessous. »
Elle me sourit. Je fis une grimace, et invita le livreur à me suivre. Je savais où j’allais les mettre. « Je vais vous montrer où les placer, j'ai une chambre en Air BNB. Le temps de trouver une solution. »
Le livreur sortit, j’allais le suivre. Mais je devais quand même à nouveau l’avertir. Lui prodiguer mon précieux conseil. « Pas d’imprudence, petite sœur. Et tu peux partager ton cadeau avec Hypérion. »
Je lui fis un léger clin d’oeil. Elle me sourit et répondit. « Sois gentil avec Nora. C'est le plus important. Et c'est comme ça qu'elle verra que tu tiens à elle. »
Elle s’avança vers moi et posa son bras sur moi. « Joyeux Noël grand frère. »
Le coeur chaud, je sortis de son appartement. J’allais tout faire péter avec Nora et elle serait fière de moi. Mais bien sur, sans en faire trop. Et sans rien changer.
Quelques heures plus tard, simplement, et sans rien changer.
Dans une magnifique voiture que j’avais loué pour l’occasion, je continuais de lire des notes que j’avais emporté. Le visage concentré, je me demandais un instant si j’arriverai à m’en sortir. L’espace même d’un instant, je me demandais si c’était raisonnable de rationaliser tout ça. J’étais quelqu’un de très particulier. Je n’avais pas tous les codes, et toute ma vie j’avais appris à vivre avec. J’avais de multiples connaissances, et j’en avais oublié un bon nombres inutiles pour faire de la place. Comme l’âge requit pour conduire une voiture aux Etats Unis. « Hé bah j’crois qu’c’est là m’sieur Holmes ! »
Le garçon se retourna, avec un sourire radieux. Pourquoi était-il si content ? Il devait aimer conduire. Moi, je détestais ça. Je m’étais promis une soirée grandiose pour ce réveillon. Et une soirée grandiose, ça commençait par une superbe voiture, et un chauffeur. Aussi, j’avais employé Jimmy, qui n’avait rien à faire ce soir puisqu’il fêtait Noël le 25. Il était bien habillé, en costume et peigné avec la raie sur le côté. Il avait un air important, et une petite casquette de chauffeur était sur le siège passager. J’avais loué la Jaguar à mon nom. Car oui, moi, je louais les voitures à MON nom. J’observais le cottage à travers la vitre teintée. Nora attendait dehors, et observait la voiture. Je rosis légèrement. « Elle a un truc c’est vrai. Elle est vraiment belle. »
Je tournais ma tête vers Jimmy. Lui faisant les gros yeux. Je n’aimais pas qu’on dise ça. « Tu as oublié ton rôle ? Va lui ouvrir. »
Il sursauta, prit sa casquette et la mit sur la tête. « Tout de suite m’sieur Holmes ! »
Heureusement, j’avais loué une voiture pour handicapé. Ce qui faisait qu’il pouvait freiner et accélérer avec les manettes proches du volant. Il mit le frein à main, et sortit rapidement, son costume impeccablement bien repassé. Il s’approcha de Nora, enleva sa casquette, inclina la tête et je l’entendis déclarer. « Madame. »
Il y eut un temps d’arrêt, puis, d’un air important, il poursuivit. « Si vous le permettez, je prendrais votre manteau. »
Il prit son manteau, puis, alla lui ouvrir la porte. Elle avait un air bizarre. Jimmy lui convenait pas comme chauffeur ? Il était très compétent. Je fronçais les sourcils. « J’ai été retardé. Tu vas bien ? »
Jiimmy grimpa au poste de chauffeur, puis, appuya sur un bouton. Une bouteille de champagne apparut d’un coffre ainsi que deux flûtes.
« Madame, Monsieur, ceci est à votre disposition durant la durée du voyage. Monsieur Holmes a choisi un excellent établissement pour le réveillon, qui est d’un goût des plus raffiné. Nous arriverons dans approximativement 15 minutes étant donné qu’il n’y a pas vraiment d’embouteillage aujourd’hui. Je vais vous laisser en paix durant le voyage, il y a un interphone pour toute question ou service. Oh, et j’ai mis deux coupes, je ne bois pas, je conduis ! »
Il ricana. Visiblement, le sens de sa blague m’échappait. Il appuya sur un bouton et une vitre teinté apparut entre lui et nous. Nous avions enfin un peu d’intimité. « Tu es ravissante. »
Et la voiture démarra, un peu brutalement, car j’entendis un vase tombé. La voix de Jimmy résonna dans l’habitacle. « Ce n’était rien. Rassurez vous. »
Il était confiant. Je l’étais aussi. De toute façon, j’étais avec Nora, rien ne m’intéressait d’autre que de la regarder. Simple, sans trop en faire, et sans rien changer. Ce rencard, c’était tout moi.
Sinmora
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Etais-je heureuse ? J'en avais bien l'impression. J'étais là, debout, devant le Cottage à attendre la venue de Sherlock. J'ignorais si il allait se pointer à l'heure, en retard et si il allait venir à pied, en voiture... je lui avais simplement indiqué où me retrouver.
Hyperion m'avait offert le plus beau des cadeaux et ça m'avait rempli de joie. Mais j'avais la sensation que je me sentais déjà bien. Pour un fois, je n'étais pas stressée, pas anxieuse à l'idée d'avoir moi même invité quelqu'un pour passer une soirée en ma compagnie. A dire vrai, c'était la toute première fois de ma vie que je faisais cela. Je n'avais jamais invité personne jusqu'à présent. En y repensant, je n'avais pas seulement invité Sherlock. Je l'avais invité chez lui, devant son paillasson et surtout... devant ses parents. Et on allait passer la soirée avec eux. Il y avait de quoi stresser. Mais non. Rien. Je n'en revenais pas moi même d'être aussi sereine. La montée d'adrénaline allait sans doute arriver en le voyant arriver, puis en franchissant le seuil de la maison familiale. Ca finirait par venir, j'en étais persuadée. Pour cela que je voulais savourer l'instant présent. Celui où je me sentais particulièrement calme, sereine, heureuse.
Je tenais dans mes mains le cadeau que je souhaitais lui offrir. Il y avait un noeud rouge tout autour. J'espérais que ça lui plairait. Tout en songeant à tout ça, j'avais vue une voiture arriver au loin. Elle était plutôt jolie et bleue. C'était sans doute lui vue l'heure.
Une fois stoppée, un petit garçon était sortit de la voiture avec une casquette sur la tête. N'était-il pas un peu trop jeune pour conduire ? Il fallait avoir un certain âge et surtout des jambes capable d'amener les pieds de la dite personne jusqu'aux pédales. D'où ma surprise de le voir lui, si petit.
Arrivé à ma hauteur, il m'adressa un signe de la tête, en parfait petit gentleman. Je lui rendis par un magnifique sourire. Il était adorable. D'ailleurs, il souhaitait prendre mon manteau. Sur le moment, j'avais hésité. Il faisait froid au dehors. Mais sans doute que dans la voiture ça n'était pas la même chose, d'où sa prévenance. Du coup, je le lui avais tendu, conservant le cadeau dans mes mains. Puis, voyant que Sherlock se trouvait dans la voiture et qu'il m'indiquait de l'y rejoindre, je ne me fis pas prier pour entrer.
Le petit gars pris place au volant. Je n'étais pas totalement rassurée. Cela dit, il avait réussi à venir jusqu'ici. Et puis c'était Sherlock. Il savait sans doute ce qu'il faisait...
« Un établissement ? » demandais-je surprise en voyant une bouteille de champagne et deux flûtes apparaitrent.
Je ne buvais pas d'alcool d'ordinaire. On m'avait prévenu des méfaits que cela pouvait produire sur notre corps. Je ne voulais pas trop prendre le risque. En tout cas, on n'allait plus chez les parents de Sherlock ? Il avait changé nos plans ? Je ne savais pas si j'étais soulagée ou non. Ca aurait sans doute était compliqué une soirée avec ses deux parents pour... euh... notre première sortie ? C'était une sortie, n'est ce pas ? J'avais laissé échapper un petit sourire, tout en sentant ce stress arriver tout doucement. Je l'avais bien dit. Il finirait par s'installer...
Sherlock me complimenta, puis la voiture démarra. Je l'observais quelques instants, me rendant compte que quelque chose avait changé. Il avait les cheveux aplatis ? Pourquoi ils n'étaient plus bouclés ? J'aimais bien ses cheveux bouclés qui donnaient envie de passer les mains dedans... même si je ne l'avais jamais fait. Quoi qu'il en soit... on fut coupé par un bruit de verre provenant de l'avant et le petit bonhomme nous indiquant que ce n'était rien. Je n'étais véritablement pas rassurée...
Sur le trajet on ne s'était pas dit grand chose. Heureusement, le lieu où on se rendait n'était pas très loin. Et une fois en dehors de la voiture, mon cadeau en main et surtout en prenant le manteau que me tendait le petit garçon qui avait eu la gentillesse de m'ouvrir la portière de la voiture, je pouvais observer d'ici, le grand établissement où on allait se rendre. Ma surprise fut grande en y voyant les vitres donnant accès à une cafétéria...
J'étais restée quelques instants devant les portes d'entrées, à observer ce qui se trouvait à l'intérieur. Je souriais. Je ne savais pas quoi faire d'autre que sourire. Est-ce que Sherlock m'avait réellement conduite jusqu'à un endroit comme celui ci pour le soir de Noël ?
« Je sais ce que vous vous dites madame ! » m'avoua Jimmy. « Mais pas d'inquiétudes. Si une arrète se coince dans votre gorge, Sherlock saura vous la faire ressortir. Il a déjà aidé le grand Max une fois ! »
Je ne pu m'empêcher de rire. Est ce qu'il faisait de l'humour ou pas ? On était habillé élégament pour aller manger dans une caféteria... certains l'auraient sans doute mal pris, voir seraient repartis, mais à dire vrai... ça m'amusait grandement.
« Je vous laisse, je vais garer la voiture et manger mon sandwich. » nous annonça le petit gars.
J'allais ouvrir la bouche pour protester et lui dire de manger avec nous, mais de lui même, il entrepris de parler le premier.
« Pas d'inquiétudes madame. Pour moi Noël ne serait pas Noël sans mon sandwich au beurre de cacahuète que m'a apporté Sherlock. Et j'ai d'autres projets une fois qu'il sera mangé. Je passe vous prendre quand vous aurez fini ! »
Ok... c'était particulier. Quoi qu'il en soit, en le voyant partir, on s'était retrouvé tous les deux, tous seuls avec Sherlock devant la devanture du... Flunch. Je n'avais plus mon cadeau, il était resté dans la voiture. Je pourrais l'offrir à Sherlock à notre retour dedans. En attendant... il faisait froid, alors mieux valait entrer dans l'établissement.
Deux pères noëls en ballon nous accueillirent. Il y avait des guirlandes et des boules de Noël de partout, ainsi que pas mal de gens assis à table qui mangeaient. Pour la plupart, c'était des hommes avec des enfants. Sans doute des pères célibataires qui avaient eu du mal à cuisiner. A dire vrai, à tout bien y regarder, je devais être l'une des rares femmes présentent. On était vraiment en train d'entrer ici et de se rendre au buffet ?
« C'est... surréaliste. » dis-je au détective sans ôter mon sourire de sur mon visage. « Surréaliste, mais... sympathique. » ajoutais-je avant de prendre un plateau.
A premières vue, on pouvait se servir sois même. J'avais du coup fait le tour afin de voir un peu ce qui s'y trouvait. Il y avait toute sorte de victuailles. Je ne savais plus où donner de la tête. Tout compte fait, j'avais opté pour ces choses conseillés pour Noël. Des affiches les indiquaient un peu de partout.
J'avais désormais sur mon plateau repas un risotto saveur truffes et champignons crémés, un chapon aux fruits secs et gratin dauphinois, et un triangle aux trois chocolats. Ca me semblait pas mal du tout. J'avais également pris une bouteille d'eau plate et j'avais attendu Sherlock aux caisses. Puis, on était partit s'asseoir. Il y avait une table de quatre, ce qui laissait de la place pour déposer un peu tout sur le côté.
Posant mon plateau, j'avais ôté mon manteau et je m'étais assise. Je souriais toujours. J'en revenais pas de me retrouver ici pour cette nuit là. J'en profitais pour regarder ce que Sherlock avait sur son plateau, avant d'entendre quelqu'un s'adresser à nous.
« Là, Arthur. Ils sont à cette table. »
Tournant la tête et reconnaissant la voix, mon sourire disparu. J'étais surprise de voir arriver deux personnes avec une tasse en main, chacun.
« Dès que tu nous a dit que tu ne venais pas, on savait où te trouver. » annonça Arthur à son père. « Il ne faut jamais rompre les traditions. Même quand on commence sa propre histoire. » dit-il en nous regardant à tour de rôle avant de s'asseoir juste à la table de quatre à côté de nous.
Ils étaient qu'à deux petits mètres, ce qui faisait qu'on pouvait très bien s'entendre. Sa femme fit de même.
« Tu as réussie à l'avoir ? »
« J'essaye ! » répondit sa femme en tapotant quelque chose sur son téléphone, mais ça ne semblait pas marcher.
« Vue que vous n'êtes pas au même endroit Eurus et toi, on va se faire une viso tous ensemble. Comme ça où qu'elle soit, elle pourra manger avec nous. Et ton frère arrive ! On lui a dit que tu finirais par venir ici. Il avait encore quelque chose à faire et il prend la route jusqu'ici. »
Sur le coup, j'étais un peu chamboulée à l'idée de voir tout le monde débarquer à notre table. Mais je trouvais cela aussi très amusant... et charmant. Car ils tenaient véritablement à Sherlock pour vouloir passer Noël avec lui. En restant juste avec lui, je me serais sentie coupable de lui priver d'un tel bonheur de passer les fêtes avec sa famille.
« Alors Nora, dites moi, vous avez opté pour quoi ? » dit-il en se penchant vers mon plateau avant de sentir sa femme lui tirer la manche. « Oui, oui, je viens. On va prendre un plateau et on vous rejoins. Commencez sans nous, faut pas que ça refroidisse ! »
Je les regardais partir avant de regarder Sherlock et de lui adresser un sourire amusé.
« J'aime bien tes parents. Ils sont amusants. » lui confiais-je.
Finalement ça allait être un repas familial.
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“Un truc simple. Sans éclat. Et qui me ressemble.”
J’observais Nora en diagonale. J’étais très bien habillé. Peut être même un peu trop habillé pour l’endroit. Je clignais des yeux quand elle déclara qu’elle trouvait cela irréaliste. Je fronçais des sourcils. Ah, j’avais oublié de mentionner certains détails. « Je viens ici, car je ne supporte pas les autres restaurant. Je n’aime que les endroits où le changement n’est que très peu visible. Ici, c’est stable. Je peux prendre la même chose, sans avoir de mauvaises surprises ni être déçu. C’est très important. »
Je me dirigeais mécaniquement vers les plateaux. En entrée, je pris des œufs à l’unité. Avec de la mayonnaise. Ca faisait des œufs mimosa. Les œufs mimosa étaient à 2$. Et l’oeuf à l’unité à 1$. Je divisais la prix par deux, pour exactement la même chose. J’avais envoyé une lettre au service client, sans jamais de réponse. J’avais toujours trouvé ce détail fascinant. En plat, double rustie burger. Toujours dans la fiabilité et sans surprise. Et en dessert, je m’étais laissé aller à la bûche du moment. « Il y a parfois quelques exceptions. » avais-je expliquer à Nora comme si je cherchais à me justifier.
Tout était parfait. Parfait de chez parfait. J’avais mon petit plateau bien organisé, Nora en face de moi, et une pointe de folie avec cette bûche de Noël industrielle en face de moi. J’étais… Totalement heureux. Et, c’est dans un vrai sourire sincère que je regardais Nora en disant : « Je suis très content d’être ici avec toi. »
Mais, ce tableau idyllique fut rompu par l’arrivée de mes parents. Ma mère, concentrée visiblement sur Pokémon Go, et mon père, qui n’allait pas par quatre chemin en s’adressant à Nora. On ne commentait pas ce qu’on prenait au Flunch. Je grinçais légèrement des dents. « Mycroft n’a rien à faire. Il se fait désirer, c’est tout. » avais-je dit de manière scinglante. « Oh. Tu as tenté la bûche. Quel courage ! » me répondit mon père comme s’il ne m’avait pas entendu.
Et ils s’en allèrent. J’avais les mains crispées sur mes couverts. Je voulais être ailleurs. Enfin non. J’aimais bien être ici, mais je voulais être avec Nora. Juste Nora. Et j’allais aussi devoir gérer John. Qui serait le seul absent. J’étais très agacé. D’ailleurs, cela dut se voir sur mon visage, car je déclarai. « Non, ils sont envahissants, stupides, et ils n’ont aucun sens de la réalité. »
Je coupais sèchement mon œuf en plusieurs parties, pour rajouter la mayonnaise et faire des œufs mimosa à moitié prix. Je grommelais, avalait une première bouchée, but un peu d’eau plate, puis regardait Nora. « C’est énervant. Je voulais qu’on soit que tous les deux, pour notre premier véritable rendez-vous galant. Je... »
Ah. Je venais d’annoncer ce qu’il ne fallait pas nommer. J’avais peur que si je le nommais, Nora se serait enfuie. Les joues un peu rose, je me concentrai sur mes œufs mimosa. Pourquoi j’avais dit ça. Maintenant je paniquais. Nora, c’était comme un animal sauvage à mes yeux. Le moindre faux pas, et elle pouvait nous échapper. Je fus, alors, sauver par Mycroft, qui posa son énorme plateau à côté de moi. On pouvait y voir trois entrées, deux plats, et deux desserts. On pouvait aussi voir que ses mains tremblées légèrement d’excitations. « J’adore être ici. »
J’observais Nora. Je devais lui dire. Avant qu’elle ne fasse une bourde. « Mycroft a un problème avec la nourriture. Et c’est la faute de mes parents. Ici, dans ce restaurant, il a toujours fait n’importe quoi, et ça a généré une addiction... »
J’indiquais un panneau derrière les gens qui faisaient les cuisines. On pouvait y lire « Concours de Moules Frites à volonté, Gagnant : Mycroft Holmes : 14 assiettes. ». Je fis un léger geste de gauche à droite de la tête, un peu méprisant. « Toujours un plaisir d’être en ta compagnie, Sherlock. » dit-il d’un ton cinglant.
Sans attendre personne, il commença à prendre ses couverts de manière précieuse, comme s’il était dans un restaurant étoilé, et il commença à découper sa première entrée, un Wrap Saumon. Très mauvais choix. Comme toujours de sa part. « Alors c’est donc vous, Nora. Très… atypique. »
Il parcourut d’un seul coup d’oeil Nora, puis se concentra à nouveau sur le wrap. Il leva alors sa fourchette, après avoir avalé, comme s’il s’était soudain souvenu de quelque chose. « On s’était déjà croisé. Toujours aussi… Atypique. »
J’avais bruyamment posé ma fourchette, j’étais un peu rouge de colère cette fois-ci. « Fiche lui la paix. »
Il se tourna vers moi, dans un regard de défi. Il n’aimait pas que je le charrie avec la nourriture. Il me le faisait payer. « Vraiment ? »
CLAC. Le plateau de ma mère se posa sèchement sur la table en face de Mycroft. « Mycroft fiche lui la paix. Nous avons une invité. Tu aurais pu te tenir et ne prendre qu’une entrée. » « Mais maman... » « Taratata. Aujourd’hui, c’est un grand jour. Je te défends de continuer. »
Il pinça du nez, sévèrement et me foudroya du regard. Je crois que j’allais me risquer à prendre une carafe de ce mauvais vin pour fêter ça. « Et toi, arrête aussi. Tu ferais mieux de faire la conversation. Ca te changera. »
Mon père, qui voyait ma mère dans cette état, fit immédiatement demi-tour. « Je vais chercher du vin ! »
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C'était un rendez-vous galant. Sherlock l'avait prononcé à voix haute. Je l'avais fixé sans rien dire, le laissant justifier ce qu'il venait de dire. Mais on fut coupé par l'arrivée de son frère, Mycroft. Ce dernier était arrivé avec un plateau remplis à raz bord. Il y avait plusieurs entrées, plusieurs plats et plusieurs desserts. Etait-il accompagné ?
Observant les alentours, je n'avais vue personne nous rejoindre. Sherlock s'était empressé de justifier non pas ce qu'il avait dit sur ce rendez-vous, mais plutôt l'addiction de son frère pour la nourriture. J'avais regardé vers une pancarte où était indiqué qu'il détenait le record de mangeur de moules frittes. On pouvait ingurgiter autant de choses et avoir un corps comme le sien ? Il n'était pas aussi mince que son frère, mais il n'était pas en surpoids non plus. C'était... impressionnant !
J'allais ouvrir la bouche pour le féliciter, mais il me coupa en disant que j'étais quelqu'un d'atypique. Moi ? Atypique ? J'aurais pu riposter si je savais ce que ce mot signifiait. Mais ce n'était pas le cas. Atypique... j'essayais comme Jules me l'avait appris, à comprendre l’étymologie du mot afin d'en devenir le sens. Mais là, je séchais totalement. En tout cas vue la réaction de Sherlock, ça ne devait pas être un compliment.
Ses parents, ou plutôt leurs parents, revinrent parmi nous. Quant à Arthur, il fini par repartir afin d'aller chercher du vin. Je tentais de mon côté de faire comme si de rien était, tout en plongeant ma fourchette dans mon risotto. C'était pas mauvais du tout.
« CA Y EST ! » s'exclama la mère de Sherlock.
« Bon sang, Mère. Inutile de hurler, on est juste à côté. » la coupa Mycroft.
Elle ne releva même pas ce que venait de dire son fils, posant son téléphone au bout de sa table, le devant tourné vers nous et en équilibre contre un verre.
« Ma chérie, tu nous entends ?? »
Eurus était sur l'image. Je soupirais. La pauvre... elle allait autant subir que moi. D'ailleurs, où était elle ? Je remarquais un grand sapin juste derrière elle. C'était... mon sapin ? Elle était au Cottage ? Sa tenue était très classe et elle était véritablement ravissante comme ça. Fallait que je me concentre sur mon risotto. Baissant la tête, je me remis à plonger ma fourchette dedans.
« Oui, le contraire serait difficile. » répondit-elle légèrement crispée.
« On va commencer le repas ! Tu manges quoi ? »
« Je ne sais pas encore, je viens juste d'arriver. »
« Et c'est très mal élevé de se poser pour téléphoner quand on est invité quelque part. » la coupa séchement un... chaton...
Je voyais d'ici qu'il se penchait pour voir qui était sur le téléphone, quand nos regards se croisèrent. Je lui adressais un signe de la main discret. Il soupira et se recula de devant la caméra. Socrate...
« Je ne vais pas pouvoir rester longtemps. Je ne suis pas chez moi. »
« On te rappelle pour la dinde alors ? Enfin, je ne sais pas si ils en ont ici. Ton père a vue des chapons. Il est en train de prendre des assiettes. Et du vin ! J'espère que leur vin est bon. D'ailleurs, ne force pas trop sur la boisson Eurus chérie. »
Je ne pu m'empêcher de sourire.
« Ce n'est pas à moi de me modérer pour les excès de mon frère. » répondit-elle en jetant un regard en direction de Sherlock.
« Voyons, Sherly sait se tenir. Et puis, il est en charmante compagnie. » ajouta t'elle plus discrètement, même si tout le monde l'avait entendu.
« J'ai le vin ! » s'exclama son père à tue-tête.
« Père ! » enchaina Mycroft.
Décidément, il n'aimait vraiment pas qu'on hausse le temps.
« Ah Eurus ! Alors tu n'as pas changé d'avis ? Tu ne veux pas nous rejoindre avec ton amoureux ? On est à flunch ! Tu sais que Sherlock ne peut pas se passer de cet endroit. C'est là qu'il y a amené sa petite amie pour fêter Noël. Enfin, on ne peut pas le juger, on a tous fait des folies à son âge. »
Je ne savais plus trop où me mettre, même si ça m'amusait toujours autant de les voir ainsi tous les quatre, cinq même.
« Non. Comme je l'ai déjà dit, je suis invitée... ça ne serait pas convenable de proposer à mon hôte de venir dans une caféteria. »
« Soit ! On te rappelle pour la bûche alors. Ou si tu y arrives avant nous, fait sonner le téléphone deux fois et on saura que c'est toi. »
La communication se coupa.
« Et vos parents ma chère ? Sont-ils aussi collant qu'on l'est avec nos enfants ? » me demanda Arthur.
Je le fixais quelques instants, ma fourchette en main. Mes parents ? C'était compliqué, n'est ce pas ? Je fixais une petite seconde ma fourchette. Je n'allais pas songer à ma mère ce soir. Pas de cette manière là. Je ne voulais pas être triste. Ce n'était pas triste de toute façon. Relevant la tête vers Arthur, je lui adressais un petit sourire.
« Je l'ignore. Je n'ai pas de père, quant à ma mère elle est la meilleure mère qu'on peut souhaiter avoir. Même si j'ai passé trop peu de temps à ses côtés. »
Et par peu de temps je voulais dire que je l'avais à peine croisée. Mais elle m'avait laissé quelque chose au fond de moi d'une valeur inestimable. J'aimais ma mère. Je l'aimais énormément.
« Oh... vous avez eu beaucoup de chances alors ! C'est pareil dans l'autre sens. On a beaucoup de chance quand on est parents avec nos enfants. Même quand ces derniers sont difficiles à éduquer. »
Je n'avais pas vue lequel des deux avait souris, mais j'entendis Arthur leur répondre à tous les deux.
« Inutile de croire que je parle de l'un d'entre vous en particulier, car il est question des trois. »
C'était amusant. Vraiment. J'observais les yeux de Sherlock qui n'avait pas beaucoup diminué depuis le début du repas.
« Tu veux goûter le risotto ? » lui demandais-je discrètement.
J'avais fini de manger l'entrée et je voyais que Arthur et sa femme s'étaient mis à parler ensemble. J'en avais profité pour proposer à Sherlock ce qui restait de mon entrée.
« Inutile d'essayer. Sherlock ne déroge pas à ses habitudes. » prononça Mycroft. « C'est déjà un exploit qu'il ait pris une part de bûche. Sans doute qu'il se sevra juste après le repas. Vous n'imaginez pas l'effort considérable que ça lui demande de modifier la moindre petite chose dans sa vie. D'ailleurs, n'envisagez pas quand vous aménagerez avec lui d'ajouter quoi que ce soit à vous chez lui. Il faudra vous faire au calme plat de Baker Street et au manque cruel de décoration d'intérieur digne de ce nom. »
« Pourquoi j'emménagerai à Baker Street ? » demandais-je surprise.
« Oh ça arrivera très chère. Vous verrez. Vous verrez. » répéta t'il.
Je me contentais de baisser les yeux sur la suite du repas. C'était le plat principal. Je ne comptais pas habiter à Baker. C'était notre premier rendez vous avec Sherlock et qui plus est, j'habitais au Cottage. J'avais beaucoup déménagé ces dernières années et je commençais à peine à me faire à mon nouveau chez moi.
Mycroft se leva de table, prétextant qu'il allait se chercher quelque chose pour accompagner sa seconde entrée. C'est vrai qu'il avait une addiction... quand aux parents, ils débattaient sur où aller aux skis cette année. J'en profitais pour adresser une nouvelle fois la parole à Sherlock, vue que c'était rare qu'on pouvait parler seul à seul ce soir.
« Je comprend ton choix pour ce restaurant. » lui dis-je en répondant à ce qu'il m'avait dit précédemment. « Il y a du choix et c'est très bon. »
Je voulais qu'il sache que je ne regrettais pas d'être venu. Je n'avais pas imaginé cet endroit, mais il me convenait parfaitement.
« En tout cas c'est l'idéal pour un... premier rendez vous. » lui dis-je avec un petit sourire.
J'avais sentis qu'il avait été un peu mal à l'aise en l'évoquant précédemment. Il avait même rougis si j'avais bien vue. En tout cas, je voulais qu'il sache que je partageais cette sensation. C'était un premier rendez-vous... et ça me plaisait bien.
« Sherlock ? Y'a notre voisine qui en ce moment a des soucis avec son bailleur. Tu pourrais peut-être voir si tu peux y faire quelque chose. Selon elle il cache des choses pas très nettes. Si tu mets la main dessus, elle pourra faire pression sur lui pour qu'elle le laisse tranquille. »
Je laissais les parents-enfants parler entre eux et débutait la suite de mon repas.
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“Un truc simple. Sans éclat. Et qui me ressemble.”
Qu’est ce que le Temps ? J’ai essayé par de multiple reprise, que ce soit dans ce qu’ils appellent le monde des contes où ici de le définir. Au départ, j’ai pensé que ce n’était pas de mon ressort, que les physiciens avaient leur opinion dessus et que c’était quelque chose de purement empirique. Puis, j’ai pensé que nous avions tous notre propre opinion sur le sujet. Albert Einstein l’a philosophé admirablement bien, pour en donner une version assez proche de ses théories, en vulgarisant ses travaux. Et c’est là que j’ai commencé à y réfléchir. A la question, le temps est-il relatif, je pense qu’effectivement, il l’est. Fariboles, avais-je pensé de sa comparaison entre l’amour et une casserole d’eau brûlante. Mais elle n’en est pas moins vrai lorsqu’on l’a vécu. Il semble se suspendre lorsque l’on observe quelqu’un que l’on aime par dessus tout, puis, disparaître comme une flamme incandescente quand vous vivez des expériences avec elle. Il est à la fois figé, et éphémère de ce point de vu là, alors qu’il peut sembler véritablement long pour des moments insignifiants de notre existence. L’expression « Je n’ai pas le Temps. » en est la preuve, et nous rappelle que nous le canalisons dans les choses, et surtout les personnes que l’on aime. Nous n’en avons pas beaucoup, et nous préférons visiblement le passer auprès de ceux qui l’accélère. Preuve qu’il n’est en réalité peut être pas bon pour nous. Il est également cyclique. Nous le voyons dans tous les éléments de la nature, tel que les saisons, où les gravitations planétaires. D’aussi loin que les hommes s’en rappellent, ils l’ont toujours penser comme une roue, un cycle éternel. Sans point de départ, et sans point d’arrivé. Et je pense que c’est effectivement le cas, et que chaque existence n’est en réalité qu’un brin infime de la boucle, tel un grain de poussière plus ou moins long. Tous, sauf lui. Car Il est le Temps. De ce que j’en ai appris et de ce que j’en ai déduis, j’en suis venu à cette conclusion. D’abord curieux de l’homme, je me suis rendu progressivement curieux de l’entité qu’il représentait. De ce que j’en ai compris et déduis, il serait à l’origine du Temps lui même. Du cycle. Ce qui signifie plusieurs choses, qui un jour peut être nous aiderons. Il est le départ et il est la fin. Il est le problème, et donc la solution. Il boucle le cycle, car c’est lui qui l’a créé. C’est à la fois complexe, et d’une simplicité fascinante à comprendre. Ma théorie est donc la suivante. Je pense qu’il a essayé de sortir de la boucle. De rendre quelque chose d’inévitable, évitable. Par un procédé que je n’arrive pas encore à cerner, et que je ne cernerai certainement jamais, il a entrepris de briser cette boucle, pour en générer une nouvelle. Après tout, il avait réussi à créer la première, pourquoi ne pouvait-il pas le réaliser de nouveau ? Et je pense que c’est là qu’il s’est trompé, et surtout à ce moment là qu’il s’est perdu. Je pense que c’est l’Amour qui modèle le Temps, et qu’en le perdant, il a perdu plus de pouvoirs qu’il n’en a gagné réellement. Tout ça, je l’ai compris en la rencontrant Elle, la première fois que je l’ai vu. Je peux passé un temps infini à la regarder. Preuve de cette expression, qui nous semble que le Temps s’allonge. Et chaque moment avec elle est une expérience trop courte, car il semble fuir quand il s’agit d’amour. D’ailleurs, c’est curieux comme Elle semble attirer, par lui. La jalousie m’a toujours empêché d’y réfléchir profondément et je crois que c’est la clef de l’énigme, mais que je ne l’a trouverai donc jamais. Quoi qu’il en soit, il arrivera un jour il devra faire un choix, car c’est à un moment précis que le cercle se brise. Et je suis sûr que ce jour, il fera le bon.
Extrait du manuscrit inachevé, « Une théorie sur le Temps. », dans la valise portant le nom d’Elliot Sandman, par Sherlock Holmes.
Mes yeux étaient suspendues sur elle. Mon regard croisa le sien quand elle me sourit. Cette infime moment, resta gravé dans mon esprit, et je perdis totalement la notion du Temps. Car, oui, on peut perdre sa notion, et c’est précisément dans ce genre de moment que cela m’arrivait. C’était des moments bénis, que je revivrai éternellement si je le pouvais. Puis, cet instant disparu, aussi fragile qu’il semblait solide l’instant d’avant. Et, comme à chaque fois avec elle, tout s’accéléra par la suite, comme si le Temps se mettait à fuir, encore et encore. « Oui. Non. Oui. Pas vraiment. Déjà fait. »
Voilà ce que j’avais répondu. Voilà ce que j’avais à dire. Parce que je savais que ça allait filer très vite, et que je savais que j’avais envie de vivre plus longtemps ce moment. Je pensais certainement qu’en rajoutant du contenu à l’instant, je pouvais l’allonger, le dilater pour qu’il paraisse un peu plus long. Plongeant ma fourchette dans mes œufs mimosa, tout le monde sembla me regarder étrangement. Qu’est ce que j’avais encore dit ? Quelque chose leur échapper ? Ah oui. Comme à chaque fois, c’était évident, et ils ne voyaient rien. Comme avec Elliot, c’était évident, et il ne voyait rien. Pourquoi je pensais à lui ? Que faisait-il ? Devenais-je comme Nora moi aussi ? Un éclair de jalousie passa dans mes yeux, et je dus regarder un peu trop méchamment Mycroft, car il fit une vilaine grimace. Mais, naturellement, il devait être le seul à avoir compris le sens de ma succession de mot répété et extrêmement court. « Encore cette petite expérience ? Tu ne grandis donc pas... »
J’avais planté ma fourchette, avec une violence inouie dans la table. Ma mère sursauta et mon père devint légèrement blême. « Ca y est ça recommence... » murmura doucement ma mère. « Vous ne devriez pas vous en mêler ma chérie... » avait dit mon père en lui posant la main sur l’épaule.
L’espace d’un instant, un éclair passa entre Mycroft et moi. Je savais qu’il n’avait pas voulu déclencher ce qui allait suivre, mais qu’il était désormais obligé de s’expliquer devant Nora. Avec soin, il soigna tous les mots qu’il allait dire, pour essayer de minimiser les atteintes qu’il pourrait me porter. La dernière fois, nous en étions venu aux mains. « Sherlock essaie encore de contrôler le Temps... »
Je le coupais, car étrangement, la conversation prenait une tournure que je ne voulais pas que Nora entende. C’était comme quelque chose d’instinctif. « Tais-toi. » dis-je les dents serrés.
Mais il ne m’écouta pas. Et il avait en partie raison. Elle devait savoir, après tout, mon point de vu sur le sujet. Même si à ses oreilles, ça prendrait un sens complètement différent. « Depuis enfant, il est persuadé qu’il peut l’accélérer et le ralentir, en fonction de ce qu’il pense et de ce qu’il fait, et dit. Il pense que le Temps est relatif, et qu’on peut avoir un certain contrôle dessus si on est suffisamment concentré sur un sujet. C’est le secret de son talent, et de son caractère si spécial. »
J’étais blême, car je savais qu’il allait continuer. Je le savais parce que nous en avions parler des heures et des heures, parfois même des jours, et depuis que nous étions tout petit. Au départ, Mycroft m’avait cru, et s’était lancé avec moi dans les théories les plus folles et les plus farfelues sur le sujet. Puis, il avait grandi, et n’avait plus cru en rien. Ce qui n’avait jamais été mon cas. Là, on s’était séparé, et c’était de là, précisément, que notre animosité entre nous venait. C’était deux croyances différentes et diamétralement opposé. « Ca a commencé quand notre chien, Barberousse, est mort. Et ça ne s’est pas arrêté depuis... » « Mycroft, je crois que tu devrais t’arrêter... »
Mon père était devenu blême. Il s’était presque levé. Mais il savait qu’il avait perdu son autorité paternelle depuis longtemps. Ma mère, elle, se recula de la table et attendit que tout cela passe. « Je pense qu’elle est en droit de savoir. S’ils commencent à avoir une relation, c’est bien qu’elle soit au courant. »
On avait tous notre jardin secret. Celui là était extrêmement profond, et assez loin dans mon âme pour me blesser à chacune de ses paroles. Mais je n’avais aucune force de dire quoi que ce soit. En cet instant néfaste, le temps s’était suspendu et glissait vers une pente douce, légère et lente. « A la mort de notre chien, Sherlock a commencé à vouloir remonter le Temps, pour revenir en arrière et changer ce qui s’était passé. Il a alors commencé à étudier, et penser ça en profondeur. Bien en profondeur pour un garçon de son âge. Il a lu un nombre incalculable d’ouvrage, et il a écrit des pages entières dessus, dont j’ai pu lire quelques extraits. »
Oui, il en avait lu, et il en avait écrit, quand lui même y croyait encore. « Mais… Bien évidemment… Ca n’a pas marché. Il n’a pas réussi. Il n’a jamais réussi. Alors à défaut de le contrôler parfaitement le Temps global, celui qui vous fait revenir en arrière et tout le monde avec vous, il a commencé à essayer de maîtriser le siens. Son propre temps, à lui, celle de son existence. Il a fait des analyses plutôt correct sur le sujet. C’est pour ça qu’il alterne enquête et mystère excitant et moments vides de son existences. Il continue encore à y croire. Globalement, il est persuadé d’avoir une emprise dessus, au moins sur lui. Et quand on est le seul à croire ses propres expériences, on appelle ça un fou. »
Ma mère s’était brusquement levé et l’avait giflé. D’une gifle sèche, qu’elle lui avait rarement réservé. J’allais répondre, mais j’étais encore sous le choc du geste. Je pense qu’au fond, c’était la volonté de ma mère. Mycroft fit une légère grimace et se massa la joue.
« C’est très primaire et animal d’agir ainsi mère, je suis assez déçu. » « C’est toi qui me déçoit mon grand. Ne parle pas de ton frère comme ça. Jamais, au moins devant moi. »
Il y eut un grand silence, puis, Mycroft, qui visiblement avait encore le courage d’avoir des choses à dire, trouva la force de conclure. « Voilà le secret qui entoure Sherlock Holmes, Miss Nora. Et je pense que vous devriez le savoir plutôt que de ne jamais le comprendre et qu’il en souffre éternellement. Je parle en connaissance de cause. »
Qu’est ce qu’il était en train de faire ? Etait-il en train de regretter tout ce qui s’était passé entre nous depuis que nous étions enfant ? Pourquoi disait-il ça à Nora ? Finalement, je me levais, et cette fois-ci le Temps s’accéléra.
« Oui, je veux bien goutter ton risotto, même si c’est complètement différent de mes habitudes normalisés et sécuritaires, parce que c’est un point que j’aime énormément chez toi, tu me donnes de la confiance là où je n’en ai jamais eu. Non, elle n’emménagera pas à Baker Street, à moins qu’elle le veuille vraiment et qu’elle soit prête pour ce genre de chose et nous ne en sommes pas encore à ce point là. Pas vraiment, car à la base, ce rendez-vous était sensé être galant, c’est à dire toi et moi et sans une nuée de personne qui ne m’ont jamais compris réellement. Déjà fait, Madame Grant est passé à Baker St avant hier matin, et nous avons résolu l’affaire avec John en quelques heures. Son bailleur se servait de l’étage comme animalerie clandestine et forçait simplement cette dernière à quitter son logement car il n’avait plus de place pour les coqs de combat et que son appartement était une excellente solution de secours. »
J’étais debout, j’avais regardé tout le monde, sauf Nora. Et j’avais perdu du Temps. Du Temps avec elle. J’avais regardé l’assemblée, et, j’avais simplement dit. « Et je m’en vais. Joyeux Noël à vous. »
Et, sans un mot j’avais tourné les talons. J’avais envie de pleurer, à cause de cette incompréhension générale qui durait depuis ma naissance, et je n’avais pas envie que quelqu’un voit ça. Et, curieusement, l’instant où je l’avais regardé dans les yeux, sourire en coin en me regardant, avait passé autant de temps à mes yeux que ce moment douloureux et honteux. J’étais certains d’avoir raison.
Sinmora
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« Ah ouais, non, c'est pas cool. » constata t'il en se grattant la tête avec sa main valide.
Je croisais les bras, ne sachant pas quoi faire ni dire. J'étais contrariée ? Déçue ? Je n'arrivais pas à savoir ce que je ressentais. On était le soir de Noël. Sherlock s'était pris la tête avec son frère et ça avait dérapé. Il avait quitté le restaurant où on se trouvait et je l'avais suivi quelque minutes après. J'avais pris le temps de dire au revoir à ses parents et de mettre mon manteau. Une fois dans la rue, je ne l'avais pas trouvé. Du coup, j'avais entrepris de prendre la route de la maison.
« Tu veux que je l'appelle ? » enchaîna le jeune homme.
« Non ! » m'exclamais-je aussi tôt.
Je n'étais pas venue pour cela. D'ailleurs, je n'avais aucune idée de pourquoi j'étais venue.
« Ok. »
A dire vrai, j'avais entrepris de prendre la route de la maison, mais l'espace d'un instant, mes pas m'avaient conduit non pas au Cottage, mais dans mon ancienne demeure. Un immeuble habité par une vieille dame au rez-de-chaussée et où on logeait par le passé à l'étage. Il était situé juste à côté d'un orphelinat et en face d'une maison. Cette dernière avait été créé par Hadès par le passé et offerte en cadeau à ce charmant couple...
« Je vais l'appeler, c'est mieux. » enchaîna t'il.
« Mais non ! » m'exclamais-je une nouvelle fois.
Il semblait embarrassé et ne pas savoir quoi faire.
« Ok, ok. C'est bon. Je ne l'appelle pas. Mais rappelle moi juste ce que tu veux que je fasse ? » me demanda t'il tout en se grattant la tête, avant de se rendre compte qu'il tenait toujours son sac dans les mains. « Attends, déjà, je jette la poubelle. J'étais sortit pour ça de base. »
Le jeune homme avait quitté sa maison avec un sac poubelle en main, quand il m'avait trouvé là, à proximité de chez lui, à côté de ce banc, à observer l'immeuble où se trouvait l'appartement où je vivais avant.
« Voilà, poubelle jetée, Lily va être contente. » dit-il tout fier de lui. « Bon. Tu veux pas que je l'appelle, mais tu veux pas non plus rentrer chez toi ? Oh attends ! Tu veux venir à la maison ? On a quelque invités et il y a encore plein de trucs à manger. Ca te fera du bien. Allez, viens, je t'invite. »
Il s'était tourné pour faire route vers sa maison, avant de se rendre compte que je n'avais pas bougé. Après avoir soupiré, il était revenu vers moi.
« On peut aussi rester là et attendre dans le froid. D'ailleurs, tu veux mon manteau ? » me demanda t'il avant de se rendre compte que j'en portais déjà un. « Ah ben pas la peine. De toute façon, j'en ai pas sur moi. Je suis sortit avec ce pull de Noël... c'est un cadeau de Lily. Je le porte tous les ans pour lui faire plaisir. »
Ca lui allait plutôt pas mal. Il était vert et rouge avec un renne dessiné dessus. Beaucoup de gens portaient ce genre de pull en cette période de l'année. Je pourrais peut-être essayer d'en tricoter un, un jour.
« Et du coup ton cadeau est resté dans la voiture, c'est ça ? » enchaina t'il.
« Ca n'a pas d'importance le cadeau... » le coupais-je.
« Ouais. » dit-il en se grattant une nouvelle fois la tête avant de poser ses mains sur ses hanches comme le ferait un certain Peter Pan. « Tu te rappelles quand on s'est embrassé ? »
Sur le coup, je fus coupé dans mes pensées. Je tournais la tête vers le jeune homme, me demandant où il voulait en venir.
« Enfin, non, attends, je ne veux pas dire qu'il faudrait recommencer. Je suis marié. »
« Tu l'étais déjà... » lui rappelais-je, en insistant bien sur le fait qu'il ne me l'avait pas dit ce jour là.
« Ouais. Bon. Mais là je le suis encore plus. Enfin il y a beaucoup plus d'années de mariage de passées qu'à l'époque. Et puis c'est toi qui m'a embrassé ! »
Je ne voulais pas relancer le débat. Du coup, je n'avais rien dit, regardant plutôt ailleurs, vers mon ancienne demeure.
« Bien. Donc. Je voulais dire que la fois où on s'est... enfin où y'a eu ce baiser d'homme marié que tu as provoqué, tu as ressentis un truc ? C'est pas une question, t'es pas obligée de répondre. Mais si j'étais partit, tu m'aurais rattrapé. Alors là peut-être que tu devrais simplement aller chez lui, le rattraper ? Et peut-être l'embrasser. Ou même plus. »
J'avais tourné la tête une nouvelle fois dans sa direction. Que voulait-il dire par là ?
« Enfin tu sais, quand j'embrasse Lily, y'a souvent plus. Et puis ça détend tellement... ça lui ferait du bien vue à quel point mon pote est stressé ! »
Je le fixais sans ciller. Je voulais être sûr qu'il comprenne ce qu'il était en train de me dire...
« Ouais, ok. C'était pas comme ça que je voulais le dire. Mais peut-être que vous devriez avancer dans votre relation et éviter les rendez vous avec les parents. Ca pose toujours des soucis. Pour ça que je vois rarement mon père et que ma mère... ben je ne sais même pas ce qu'elle fait en ce moment. En tout cas les rendez-vous galants ça doit se faire sans les parents. Ni les siens, ni les tiens. Enfin je veux dire que si ta mère était encore là, fallait pas l'inviter non plus. Même si je sais que t'aimes beaucoup ta mère vue que tu en parles souvent. Mais c'est pas une raison. Elle ne doit pas être là et là je m'enfonce, donc je vais arrêter de parler de ta mère. Du coup, voilà. C'est mon conseil du soir ! Va le retrouver. Et faut fêter ça. C'était le combientième rendez vous ? Sixième, septième ? »
« Premier. » le coupais-je.
« Ah ouais... » laissa t'il échapper en ouvrant de grands yeux. « Je voyais plus. Il en faut encore au moins deux. »
Je ne comprenais pas de quoi il voulait parler en disant cela. Du coup, je le regardais sans rien répondre.
« Bon, tu sais quoi ? Laisse moi faire ! » s'exclama t'il avant de s'approcher de moi pour me prendre la main.
Mais il s'était avancé tellement vite qu'il avait failli me tomber dessus. Et du coup, il nous avait rattrapé tous les deux, nous retrouvons ainsi pratiquement collé l'un à l'autre !
« Mais qu'est ce que tu fais, Elliot ?! » m'exclamais-je, le voyant bien trop près.
« Désolé. J'ai dérapé. Attends, je me recule un peu. » ajouta t'il en se contentant de me prendre simplement la main et en se détachant de moi. « Voilà, c'est mieux. »
Je me rappelais de la fois où à la piscine... bref... ça remontait et puis fallait chasser cette pensée de ma tête.
« Quoi ? » me demanda t'il, tandis que je rougissais sans doute. « Ok, je vais faire vite ! » enchaina t'il. « Enfin vite dans ce que je veux faire. Pas dans... bref... de toute façon je suis pas très rapide pour ça. Et... bref. Nous partons ! » s'exclama t'il avant de me téléporter avec lui.
On était arrivé pile dans le lieu où se trouvait Sherlock. C'est à dire, chez lui, à Baker Street. On était dans le salon et le détective était sur son fauteuil.
« Salut ! Désolé, je ne peux pas rester, j'ai une Lily dans le four. Enfin une dinde. La Lily elle est devant le four. Sans doute. J'espère. J'ai pas prévenu que je partais. Attend, je vais vérifier que tout va bien ! »
Il disparu et je me retrouvais là, seule avec Sherlock. Sur le coup, je ne savais pas quoi dire, car je ne m'attendais pas à ce que Elliot me téléporte ici. Même si j'aurai du m'en douter. Une minute s'était écoulée, sans paroles avant que j'ouvre enfin la bouche. Mais je fus coupé par Elliot qui venait de revenir avec un torchon en main et les cheveux en pagaille.
« La dinde ! Je savais qu'il fallait pas mettre le feu si fort. Bref. On en était où ? Ah oui, attendez, je reviens ! » dit-il en disparaissant une nouvelle fois.
Mais à quel jeu il joue ?
« Je... » débutais-je avant de voir Elliot revenir.
« Voilà ! Tiens ! » s'exclama t'il en me tordant le torchon. « Euh, non attends. » ajouta t'il en reprenant le torchon et en me tendant mon cadeau qu'il était sans doute allé récupérer dans la voiture dont je lui avais parlé. « Voilà ! Là tout est bon je crois. Je vous met une petite musique ? »
Je le fixais.
« Ou pas. Bon, je vais vous laisser, vous avez à discuter. Ah et mec, c'est Noël, fuis pas un jour comme celui ci. Surtout pour laisser une jeune femme toute seule. Ca ne se fait pas. Prend exemple sur moi. J'aime pas dire ça, mais regarde, le soir de Noël je le passe en famille et je ne bouge pas de chez moi. C'est avec ceux qu'on aime qu'on doit le passer. »
Il nous observait avec un grand sourire. Quant à moi je le fixais. Comprenait-il réellement ce qu'il venait de dire ? Passer Noël en famille... ? Et il faisait quoi là, lui ?
« Oh mince, Lily ! La dinde ! Oui, faut que j'y aille. Donc prend pas exemple sur moi et reste sur place. Mais fait les choses bien. Ah et pour la soirée Retour vers le Futur ça marche toujours ? » ajouta t'il. « Ok, on en reparle, c'est peut-être mieux. Allez zou ! Kiss ! » ajouta t'il. « Ou pas. Ca fait bizarre de dire Kiss à son pote et à celle qu'on a embrassé. Bref, je... je vous laisse ! »
Et il disparu... c'est là que je me rendis compte que le paquet que je tenais dans les mains était ouvert. Pourquoi était-il ouvert ? Sans doute que Elliot l'avait ouvert sans faire exprès durant le transport ou je ne savais quoi. En tout cas, j'avais baissé les yeux pour voir si rien était abîmé, me rendant compte du coup que Sherlock pouvait de là où il se trouvait, voir son cadeau. Finalement, peut-être que ça pourrait briser la glace de que de lui offrir là comme ça ? Je lui tendis du coup le paquet.
« C'est ton cadeau. Pour Noël. » précisais-je. « Je voulais te l'offrir pendant la soirée, mais... »
...mais tu es partit en plein milieu. Voilà ce que je voulais lui dire. En tout cas, je lui avais tendu la boite. Et d'un seul coup, le même doute que quand j'avais fini de tricoter son cadeau venait de me sauter au visage. Et si ça ne lui plaisait pas ?
« Euh... au début je voulais te faire une écharpe, mais tu en as déjà une... et... enfin, je voulais tricoter quelque chose. Je savais pas trop quoi et... »
Je me rappelais que l'idée m'était venue comme ça. J'avais songé à plein de choses ensuite qui auraient été mieux, mais celle là avait été la première et j'étais restée focalisée dessus. Mais est-ce que ça allait lui plaire ? C'était à lui de juger.