Slow Recovery

Depuis mon accident au cirque, mes jambes étaient extrêmement fragiles. J'étais tombé de quelques mètres de haut pendant l'une de mes performances en tant que trapéziste. Bien que cet accident remontait à plusieurs années maintenant, il arrivait encore que je fatigue si je restais debout trop longtemps ou si je marchais sur une trop longue distance. Ce n'était pas tellement handicapant dans la vie de tous les jours mais ce n'était pas non plus agréable quand ça arrivait. De plus, ce problème me faisait toujours penser que j'étais une personne faible. Et je détestais montrer ma faiblesse, je devais paraitre forte pour être la meilleure. C'est aussi à cause de ma condition que je ne faisais presque plus de sport, du moins qui demandait à forcer sur mes pieds. J'ai toujours été une très bonne danseuse mais je n'ai pas pu continuer à cause de cela. Je faisais maintenant un peu de natation, c'était l'un des seuls sports que le médecin m'avait conseillé et qui me ferait même du bien.

Mais, aujourd'hui, je me sentais particulièrement mal. Je finissais souvent dans mes retranchements à force de repousser mes limites. Cette fois, c'était à cause d'un idiot dans la rue, et non pas à cause de moi. Pour une fois. Ce matin, je partais en direction du cabinet à pied, profitant qu'il fasse beau pour prendre un peu le soleil. C'est alors qu'un homme courut dans ma direction et tenta de m'arracher mon sac à main. Malheureusement pour lui, je le tenais extrêmement bien, et il ne réussit pas à l'arracher. Il n'abandonna pourtant pas, me poussant en arrière pour que je le lâche. Sa technique était apparemment la bonne puisqu'il réussit et partit en courant. Un couple qui passait par là vinrent à mon secours : l'homme partit à la poursuite du criminel et la femme s'approcha de moi, m'aidant à me relever. Le fait est que je ne pouvais pas. Je n'arrivais plus à pousser sur mes pieds. Bien que j'appréciais l'aide du jeune couple, je ne voulais pas que l'on me voit dans cet état. Je dis donc assez sèchement à la femme d'aller s'occuper de ce qui la regardait, mais elle n'abandonna pas, beaucoup trop paniquée pour me laisser sur le bord de la route.

Elle resta donc à mes côtés tout ce temps et appela une ambulance. En même temps, arriva son petit-ami, mon sac à main dans les bras. Je lui fis un sourire léger quand il me le rendit et m'expliqua que le malfaiteur l'avait laissé sur le trottoir. J'ai haussé un sourcil. Je trouvais cela particulièrement étrange. Je ne comprenais pas pourquoi il aurait laissé mon sac à main sur le trottoir après m'avoir jeté au sol simplement pour le récupérer. Oui, j'avais de l'argent, mais je ne pensais pas être la personne la plus riche de la ville. Je fouillais donc vivement mon sac à main, essayant de me rappeler tout ce que j'avais mis à l'intérieur ce matin. Mais, rien ne semblait manquer à première vue. Mon portefeuille avait été dépouillé de l'argent liquide qu'il contenait ainsi que de ma carte bleu, mais il y avait toujours mes papiers d'identité. Je soufflais de soulagement, c'était déjà ça de moins à faire. J'étais ravie de retrouver mon sac à main presque intacte. Il fallait tout de même que j'appelle la banque, mais l'important était déjà que je me remette sur pied. J'essayais de nouveau à me relever, aidé par la jeune femme, et ne réussit à faire qu'un seul pas avant de tomber au sol. J'avais honte de moi même et j'étais énervée. Énervée de ne pas être assez forte pour simplement me remettre debout. Honteuse de me montrer comme ça devant deux inconnus en plein milieu de la rue, à la vue de tout le monde.

Puis, l'ambulance arriva. Les ambulanciers me prirent sur leur brancard et me firent monter à l'intérieur alors que le couple me souhaita bon courage pour la suite. Ils étaient véritablement gentils. Je leur fis un grand sourire, ne les remerciant pas directement (je trouvais que c'était un signe de faiblesse). Le voyage me parut interminable. Plus le temps passait, plus la douleur s'intensifiait. Je ne savais pas ce que j'avais, j'espérais juste que mes jambes n'étaient pas de nouveau cassées. Je ne me voyais pas finir ma vie en fauteuil roulant. C'était quelque chose qui rendait bien trop dépendant. Les ambulanciers firent leur travail correctement et je finis par arriver à l'hôpital. La procédure habituel se déroula et je finis par arriver dans une chambre. C'est alors que je vis un jeune adolescent sur le second lit de la chambre. Il me regarda attentivement, sûrement content d'avoir un peu de compagnie, parce qu'on s'ennuyait à mourir dans les hôpitaux (sans mauvais jeu de mot bien sûr). Cependant, j'étais loin d'être une source de distraction.

-Qu'est ce que tu regardes toi ?

Il tourna la tête automatiquement. Ce n'était sûrement pas un adolescent qui allait encore plus empirer ma journée. Il n'avait pas intérêt à prendre la parole une seule fois. Les personnes qui me déposèrent essayèrent de me rassurer en me disant qu'un médecin arriverait vite et qu'ils envoyaient un infirmier en attendant. Super... je en comprenais pourquoi le médecin n'arrêtait pas directement ce qu'il faisait pour venir me sauver. J'étais quand même très importante. C'était un honte. Et c'est alors que le fameux infirmier rentra dans la pièce.

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L'infirmier entra donc dans la salle d'hôpital. Il prit la feuille, avec mes informations personnelles j'imaginais et la lut. Quel manque de respect. J'étais ici pour qu'on me soigne, pas pour qu'on connaisse tout de ma vie. Il me sourit. Je haussais un sourcil. Je détestais que l'on me sourie. Encore plus quand cela venait d'un parfait inconnu. J'espérais juste que cet infirmier n'était pas un gros pervers. Je le vis annoter quelque chose sur la feuille avant de la reposer. Qu'est ce qu'il avait bien pu écrire ? Que j'étais sublime et parfaite ? Si c'était ça, ça ne me dérangeait pas. C'était la vérité après tout. Il m'adressa enfin la parole. "Mademoiselle Price". J'aimais bien, c'était respectueux. Il se présenta à son tour. Shinta. Ce prénom ne m'inspirait pas confiance. Vraiment pas. Il voulait observer mes jambes. Hum. S'il voulait, oui. Après tout, j'étais blessée aux jambes, donc sa demande me paraissait normal. Il me demanda la permission pour regarder. Il était poli, c'était déjà une bonne chose.

-Oui, vous pouvez regarder. Mais, je vous préviens : on touche avec les yeux.

S'il posait une seule de ses mains sur moi, je lui cassais le bras. Ce n'était pas plus compliqué que cela. Je n'avais confiance que dans les vrais médecins. Eux faisaient leur voulot. Un infirmier ça servait simplement à donner quelques pilules et faire le beau. Et puis franchement, je n'étais pas à l'aise avec le fait que mon infirmier soit un homme. J'avais entendue de folles histoires dans les journaux, alors je préférais me méfier. Et, une chose était sûre, ce n'était pas l'adolescent boutonneux qui me sauverait si quelque chose viendrait à mal tourner. Je remarquais que le fameux Shinta fermait les rideaux. Une action suspecte, tiens. Avait-il quelque chose à cacher ?

-Est-ce que je vous ai demandé de tirer le rideau ? Je ne pense pas non. A moins que vous souhaitez cacher quelque chose ! Parce que clairement, ce n'est pas mon cas. Un corps de rêve comme le mien, on ne s'en cache pas. Mais peut-être que vous êtes ici pour autre chose que simplement m'observer. Et l'adolescent boutonneux est votre complice !

J'étais assez fière de moi d'avoir découvert ce que ce faux infirmier voulait me faire. Et l'adolescent cachait vraiment bien son jeu. Simuler une maladie pour finir dans la même chambre qu'hôpital que moi, c'était quand même du génie. Je devais bien lui accorder cela. Mais bon, il fallait que je me sorte d'ici. Fort heureusement, je n'avais pas encore baissée mon pantalon. J'attrapais d'un geste vif la première chose qui me tombait sous la main. Une fourchette ? Bon, c'était déjà ça. J'essayais comme je pouvais de menacer Shinta avec la fourchette. De mon autre main, j'avais attrapé mon téléphone portable et avait tapé le numéro de la police, prête à les appeler. Personne ne me faisait du mal, c'était bien compris ?

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L'homme avait l'air excédée par mon comportement. Tant mieux. Qu'il fuit, qu'il me laisse tranquille. Ce n'était pas cet idiot qui allait me soigner ! Non, je voulais un véritable médecin, pas un vulgaire infirmier qui n'avait même pas l'air de savoir ce qu'il faisait. D'ailleurs, le boulot des infirmiers n'était pas aussi d'être bienveillant avec les patients ? Je n'étais pas certaine qu'insulter sa patiente d'idiote était quelque chose qui se faisait dans le corps médical. Et je me trompais rarement. Jamais, en réalité. Mais je n'allais pas le laisser m'insulter impunément, oh non. Et j'appellerais la police s'il le fallait. Je ne comptais pas laisser un prédateur sexuel s'attaquer à moi. Mon meilleur ami était policier il pouvait bien s'occuper de son cas. Et il viendrait me sauver, c'était un fait. Jamais il ne me laisserait en danger.

-Insulte moi encore d'idiote, et je te ferais abandonner toute possibilité d'avoir une progéniture. Je réagis comme je l'entends. Vous ressemblez à un prédateur sexuel, ce n'est pas ma faute !

Il ouvrit le rideau. Enfin. Et commença à faire le malin avec l'adolescent. Son complice, forcément. Ce genre de personnes maléfiques ne travaillaient jamais seuls. "Tu acceptes d'être mon cobaye ?" Mais oui, bien sûr, je devais croire leur petit numéro qui avait dû être répété une bonne centaine de fois ? Non, je ne tomberais pas dans le panneau. Le syndrome de Toulouse-Lautrec ? Quoi ? Le nom ne ressemblait même pas à une maladie ! Je n'étais vraiment pas la bonne personne pour avaler leurs couleuvres. Je les regardais faire leur petite scène, un sourcil haussé. Voulait-il vraiment que j'ai de la peine pour cet adolescent boutonneux qui me donnait plus la gerbe qu'autre chose ? Il faisait même l'éloge de sa façon de toucher les jambes du garçon. Un véritable comportement de violeur. Mais c'est alors que le garçon fit un bruit de douleur ! Ahah ! Leur scène était loin d'être parfaite en réalité ! Parfait, j'allais pouvoir jouer là dessus. Quel bonheur de descendre un violeur. Il osa quand même me regarder en me demandant si j'étais rassurée... Quel culot ! Il venait de blesser un enfant et je devais être rassurée ? Je n'avais aucune idée du monde dans lequel il vivait, mais cet homme était profondément malade.

-Rassurée ? Absolument pas non ! Vous venez de blesser ce jeune homme ! Le pauvre, vous le faites souffrir ! Je n'imagine même pas ce que vous allez faire de moi ? Me violer ou me blesser ?

Nous étions dans une impasse. Je ne voulais pas qu'il me touche, et il ne partirait pas tant qu'il ne m'aura pas soigné. Et malgré mes efforts pour le faire fuir, il n'avait pas l'air motivé à me laisser tranquille. Quel dommage. J'aurais pu être tranquille. Enfin. C'était vraiment trop demandé de se faire soigner par un véritable médecin dans cet hôpital ? Mais oui ! Voilà ce qui allait me sortir de cette impasse. Soit il avait ce que je lui demandais, et j'accepterais d'être plus conciliante à son égard, soit il ne l'avait pas et il devra partir. Un deal que même un idiot comme lui pouvait comprendre. Et la barre était haute.

-Bon, je veux bien accepter que vous me soigniez à une condition. Montrez moi votre diplôme d'infirmier. Il me semble normal qu'une patiente puisse attester des compétences de la personne qui veut l’ausculter, non ?

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Ce petit idiot avait réponse à tout alors ? "J'adopterais" mais oui bien sûr. Ils sont tous là à dire la même chose mais quand le moment arrivait, la décision était bien plus compliquée à prendre. Enfin... ce n'était pas comme si j'allais véritablement le castrer. Pas que je n'en ais pas le courage ou que je ne le puisse pas (je le faisais bien assez sur les animaux qui passaient dans mon cabinet) mais simplement parce que je n'avais pas envie. En revanche, je ne pus m'empêcher de garder l'idée dans un coin de tête, au cas où Mr Je-Sais-Tout continue à me taper sur les nerfs. Mais je ne doutais pas qu'il finirait par abandonner. Je voyais bien que je l'agaçais, et ce n'était que le début. Il avait intérêt à s'accrocher, car je ne comptais pas le laisser tranquille.

En revanche, j'ai détesté son commentaire à propos du viol. Comment osait-il pouvoir parler du physique de quelqu'un en cas de viol ? Nous vivons dans un monde où trois quart des femmes subissent au moins une agression sexuelle dans leur vie, et lui pensait encore que cela avait un rapport avec le fait d'être irrésistible ou non ? Quel culot... Le problème venait simplement des prédateurs qui avaient un comportement absolument irrespectueux envers les femmes qu'ils voyaient plutôt comme un bout de viande sur pattes. Cet homme n'était peut-être pas un violeur, et encore... mais il parlait comme un en tout cas. Ce qu'il disait signifiait basiquement que si j'avais été plus jolie, selon ses critères, là il ne se serait pas gêné. Je ne savais pas si c'était simplement lui qui s'était mal exprimé ou c'était ce qu'il pensait vraiment, mais il ne repartirait pas d'ici sans une petite leçon.

-Je ne suis donc pas assez jolie pour que vous me violiez c'est bien ça ? Vous vous rendez compte de la gravité de ce que vous venez de dire ? Vous êtes en train de banaliser le viol, le rendre presque normal quand la femme est assez jolie ? Le fait que je sois jolie ou non, selon vous, n'est pas la question dans un cas pareil. Des femmes sont traumatisées à cause de personnes qui pensent comme vous ? Vous pensez sûrement que je ne suis qu'une autre féministe qui veut remettre les hommes à sa place j'imagine... Eh bien vous avez totalement raison. Personne, je dis bien personne, ne peut dire des propos aussi violents à propos d'un crime aussi grave que celui-ci et rester impuni. Vous avez un comportement de violeur, monsieur l'infirmier et j'espère que vous remettrez vite en question.

J'étais déjà énervée mais là je venais d'attendre un autre niveau de rage. Attrapez les popcorns, vous allez en avoir pour votre argent. L'infirmier finit par me montrer les photos de son diplôme sur son portable. Je levais les yeux au ciel. Dommage, j'étais vraiment persuadée qu'il n'avait pas de diplômes... Je trouverais bien autre chose pour le discréditer, je le savais très bien. J'attrapais son portable ayant envie de le jeter au sol mais mon doigt glissa et je retournais sur l'écran d'accueil où je pus remarquer une photo de lui et de... Dinah ? Mon infirmier connaissait l'imposteur ? Et apparemment très bien puisqu'elle était sur son fond d'écran, là où on ne mettait pas n'importe qui. Je souriais, d'un sourire malicieux, ayant milles et unes idées qui me venaient en tête. Il avait parlé de "la personne qu'il aime" plus tôt... Et s'il parlait d'elle en réalité ? Je savais que l'imposteur n'avait pas très bon goût mais de là à vouloir sortir avec un potentiel violeur... J'étais à deux doigts de la plaindre, puis je me rappelais de son visage affreux, et tout alla soudainement mieux. Il était maintenant temps de faire marcher mes petits tours de manipulation. Quelques mensonges, et le tour serait joué.

-Oh, tu la connais ? C'est Dinah non ? Dinah Smith ? C'est ta copine ? J'aimerais dire que je suis content pour elle d'avoir trouvé quelqu'un, mais ce serait mentir. Elle m'a rendue la vie tellement dure ces dernières années à me harceler constamment... Enfin, tant mieux si elle est passée à autre chose ! Au moins, entre une harceleuse et un violeur, vous vous êtes bien trouvés.

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Plus il parlait et plus il s'enfonçait. Mais ça ne servait à rien. Peu importe ce qu'il dise, qu'il s'excuse ou non ou qu'il s'explique ça revenait au même. Je ne le connaissais pas avant aujourd'hui et peu importe s'il pensait vraiment ce qu'il disait ou non, le fait restait le même : il venait de banaliser le viol. D'après ses dires, il s'était mal exprimé et ne voulait pas violer qui que ce soit. Encore heureux ! Il ne manquerait plus qu'il m'annonce qu'il avait envie de violer quelqu'un... C'était un homme étrange et potentiellement dangereux alors je n'avais aucune envie qu'il m'ausculte. Fort heureusement, il ne m'avait pas encore touché, et ne le ferait pas, je m'en assurerai. Finalement, j'étais presque heureuse que l'adolescent boutonneux soit dans la pièce, il pourrait au moins témoigner en ma faveur si quelque chose tournait mal. Je voulais qu'un véritable professionnel le fasse, pas un simple infirmier qui banalisait le viol et qui était particulièrement désagréable. J'avais peut-être un caractère de cochon, comme il le disait si bien, mais je n'étais pas la seule. L'infirmier m'expliqua ensuite que, selon lui, il existait deux types de violeurs et commença à me parler des hommes qui se font violer, comme si c'était la généralité et le problème principal ici... Je levais les yeux au ciel, affligée par ce manque d'éducation.

-Écoutez, je n'ai aucune envie de reprendre toute votre éducation mais vous devriez vraiment faire attention à ce que vous dites. Il n'y a pas plusieurs types de violeurs : ce sont tous des connards avec des problèmes mentaux. Et quand au viol que certains hommes subissent... oui, c'est vrai. Et alors ? Vous n'osez quand même pas insinuer que les hommes sont les premiers touchés par ce crime si ? Si nous parlons des femmes qui se font violées, ou soyons plus généraux, des attouchements sexuels que les femmes, comme moi, subissent c'est parce qu'elles sont les premières concernées. Huit femmes sur dix ont déjà subi des attouchements sexuels, vous le savez ? Et si seulement c'était le seul problème dans notre société sexiste... Alors votre excuse des hommes qui se font aussi violer ne fonctionne pas car ce sont les hommes et la société le problème. Rien d'autre.

La discussion devint ensuite un peu plus légère, ce qui n'était pas difficile quand on parlait de choses aussi graves que le viol peu de temps auparavant... Il connaissait l'autre Dinah, aka l'imposteur. Malheureusement, il ne me crut pas quand j'essayais de le faire croire que l'autre Dinah m'avait harcelé. Il avait raison en soit, puisque c'était un énorme mensonge mais c'était triste de voir qu'il avait une confiance aveugle en elle. En tout cas, bien que je ne l'appréciais pas, je me sentais désolée pour l'autre Dinah qui devait supporter cet infirmier avec un comportement louche. Surtout que vu comme il avait hésité quand il avait décrit leur relation, cela cachait forcément quelque chose. Une amie ? Je n'y croyais pas une seconde ! Pauvre Dinah... Si j'ai la foi, j'irais peut-être la prévenir de ce que fait l'homme de sa vie à l'hôpital : insulter des patientes et banaliser le viol. Pas même pour instaurer la discorde dans leur couple (quoique...) mais simplement pour la prévenir. Elle avait le droit de savoir après tout ! En ce qui concernait lui qui ausculte ma jambe, c'était hors de question. Je sautais de mon lit, marchant à cloche pied jusqu'à la porte que j'ouvris et cria.

-Docteur ! Docteur ! Venez vite ! Je refermais la porte d'un coup sec et me retourna vers mon infirmier, un petit sourire amusé sur les lèvres. Je ne vous laisserai pas m'ausculter, pervers. Maintenant, je pense que vous pouvez disposer.

Je repartis m'asseoir alors qu'il me regarda étonnée, se demandant sûrement s'il devait m'écouter et déguerpir d'ici ou insister. S'il faisait le deuxième choix, je ne pouvais pas être certaine que je n'allais pas m'énerver une bonne fois pour toute et l'attaquer. J'avais déjà du mal à garder mon calme et trouvait donc qu'avoir tenu jusque là tenait du miracle, il n'avait donc pas intérêt à me pousser encore plus. Fort heureusement, un véritable médecin fit irruption dans la pièce, lançant un sourire amical à moi et les deux autres personnes présentes dans la pièce. Il s'approcha de moi et regarda mes jambes rapidement avant de se tourner vers l'infirmier.

-Merci de votre travail, monsieur Kamiya, mais je vais prendre la relève. Je crois que l'un de mes collègues pourrait bénéficier d'un coup de main si ça ne vous dérange pas.

Eh bien voilà ! Enfin tranquille. Il suffisait simplement qu'un supérieur intervienne...