« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
T
Spoiler:
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Kara
iMessage Aujourd'hui
Hey. Toujours ok pour la soirée jeu chez toi ce soir ?
Yes ! comme toujours. 19h à l'appart !
Nice ! A toute
Hâte d'encore te mettre la pâtée A toute
Que tu dis
Après avoir envoyé le sms à Kara pour confirmer notre soirée jeu, j’étais passée sous la douche après mon footing matinal. Nous étions début mars et je dois dire que depuis ces fameuses petites vacances raccourcies, je prenais du temps pour moi A Storybrooke. Pas que j’évite les SPA et tous ces endroits auxquels je suis habituée depuis l’adolescence mais je me dis que finalement notre petite ville du Maine est plutôt sympa pour quelques jours de tranquillité. Enfin, tranquillité, c’est une façon de parler bien sûr.
Je m’étais rendue en urgence à New-York pour quelques soucis avec l’antenne principale de ma boite mais tout s’était arrangé alors j’étais vite revenue ici. Après une bonne douche, j’enfile une robe noire assez simple mais plutôt jolie et une fois coiffée et maquillée, mes talons enfilés, je m’empare de ma veste et de mon sac avant de quitter le loft, refermant la porte à clé derrière moi.
Dans l’ascenseur, je prends le temps de regarder mes mails avant d’arriver dans les sous-sols du bâtiment. Me dirigeant vers ma voiture, je grimpe rapidement et un bon quart d’heure plus tard, je me gare dans le parking du labo. Mes talons claquant sur le sol rompent le silence pesant du parking. Je ne tarde pas à arriver jusqu’à mon ascenseur privé avant de monter au dernier étage, donnant directement sur mon bureau.
Le bureau d’accueil de Sam se trouvait juste à côté du mien, à une dizaine de mètres, étrangement, elle ne s’y trouvait pas. Me rendant dans mon bureau, que j’appréciais de par sa luminosité offerte par les grandes fenêtres qui donnaient sur tout Storybrooke et les couleurs blanches que portaient les murs ainsi que la touche de modernité du mobilier, je manque de jurer en voyant son visage.
Lui !
Il était là. Assis dans ma chaise. Dans MA chaise. Pourquoi ? Je n’en avais tout bonnement aucune fichtre idée mais pour sûr que j’allais le virer de là d’un coup de pied au cul. Samantha ne tarde pas à revenir. Croisant mon regard sombre, elle fait rapidement demi-tour avant que je ne ferme la porte derrière elle.
« Je peux savoir ce que vous foutez là ? Assis dans MON fauteuil Dorian ? »
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
- Voilà ! Tu ne peux pas dire que je ne sers pas parfaitement tes intérêts ! Erwin leva le nez de ses papiers pour observer le dossier qu’avait déposé avec fracas son associé sur le bois de son bureau. De prime abord, un banal dossier d’un violet pâle mais il su avant de voir que Jérémie ne s’en vantait pas sans raison. Reposant d’un geste sec les documents qu’il tenait en main, il en profita pour prendre en main ce paquet offert. - Tu as déjà fixé le rendez-vous ? Demanda-t-il en l’ouvrant, feuilletant avec intérêt les feuillets soigneusement classés par Midas. Ce dernier n’avait pas attendu la fin de sa phrase pour s’installer confortablement dans le siège qui lui faisait face, l’air très satisfait.
- Oui. C’est demain. Après-midi. A 16H00. N’est-ce pas du bon travail ? Efficace - Hum ? Oui...je suppose.
Sa réponse frustrerait son ancien chien mais qu’importait, il n’allait pas le congratuler pour un travail aussi obscur qu’organiser un rendez-vous de signature. Quand bien même s’agirait-il de celui-ci.Midas posa les coudes de son costume sur le bureau, presque interrogatif :
- Qu’est-ce que tu comptes faire finalement ?
Pour toute réponse, il haussa les épaules avec indifférence :
- Y aller. Pour le reste, ça n’a aucune espèce d’importance. Le seul fait d’y être suffit. Et mon travail. Son associé accueillit sa réponse d’un petit ricanement complice. Erwin le connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’ils se comprenaient toujours parfaitement. Ils s’étaient toujours compris. A une époque, Midas avait le prolongement de sa personne d’une certaine manière, la malédiction avait remplacé ce lien de maître à animal par une amitié fusionnelle, ce qui était sûrement ce qui se rapprochait le plus de ce qu’avait pu être leur relation. Dans tous les cas, Jérémie comprenait la haine viscérale qu’il éprouvait pour Lena, autant que s’il l’avait personnellement ressentie, et le désir de destruction que provoquait la jeune femme chez lui. Nécessairement, il avait raconté à son chien les péripéties du Bon Endroit, les désagréables retrouvailles qu’il avait faites là-bas et sa volonté affirmée de faire payer Lena. Et pourtant, il avait eu à peine le temps de s’y employer. Un bon mois s’était écoulé depuis son séjour au « Bon Endroit » et il pouvait avouer sans mentir qu’il n’avait pas vu le temps passer. Finalement son séjour inopiné à Paris avec son épouse avait rempli plus d’exigences qu’il ne l’avait espéré. Il s’était dépaysé de la monotonie du Maine et la compagnie de son épouse, bien qu’initialement protocolaire, ne l’avait pas dérangé, au contraire. Il aurait pu dire qu’ils avaient passé un agréable moment de vacances. Son envie de pouvoir, sa recherche infructueuse pour sa belle-fille et son aversion pour la brune en avaient presque été gommés le temps de ces dix jours, presque. Mais ils étaient revenu le hanter sitôt le pied posé à Storybrooke. Les lettres capitales du dossier semblèrent se décupler tandis que sa haine bouillait en lui à la seule vue de son nom.
- Sais-tu, Jérémie, qu’elle a affirmé décider de m’oublier ? Il avait insisté sur le dernier mot, un coin de ses lèvres se figeant dans une moue narquoise, La pauvre enfant, comme si cela était possible. Personne ne peut m’échapper.. - Ce n’est pas pour rien que tu es ce que tu es. Le grand Preminger. - Tu m’ôtes les mots de la bouche, je n’osais le dire… opina-t-il d’un mouvement de tête fier. En réalité, il lui avait plutôt tendu la perche pour arriver à cette phrase mais là n’était pas la question n’est-ce pas ? Midas n’en n’était pas dupe et accueillit sa remarque d’un sourire, paresseusement. Parfois, il adoptait encore les mimiques d’un chien prêt à s’endormir dans son panier, ces moments là restaient ceux qu’Erwin appréciait le plus
- Elle a été très polie au téléphone. Assez agréable, je suis sûr que j’aurais pu la séduire facilement… Mais bon, tu penses...que cette peste vaut vraiment tout ça ? Grommela-t-il en appuyant sa tête sur sa main droite d’un air las. - Bien sûr. Je me renseigne toujours. Le patrimoine des Davis est effectivement assez conséquent. Pas colossal, mais conséquent. Ce qui signifiait qu’il valait son pesant d’or. Bien évidemment, il doutait que Lena en ait récupéré l’intégralité mais elle avait effectivement une fortune personnelle intéressante. Il suffisait de voir la valeur des parts de la société qu’elle dirigeait. Cela ne valait pas la mine d’or d’un royaume mais dans le monde actuel, cela restait convenable. - Je ne parlais pas en terme de monnaie, je pensais que vu que tu l’as déteste autant que ce...rouquin de lion, tu ferais mieux de l’éliminer tout aussi vite. Erwin releva la tête pour mieux observer avec sidération le visage barbu de son associé.
- Mais enfin, bien sûr que non ! Où est donc passé ton amour de la chasse, Midas ! Lorsque tu pourchassais cette vermine royale à la fourrure blanche ! - Je n’ai jamais aimé devoir reporter la mise à mort. C’est qu’il y a toujours eu quelque chose qui m’en a empêché, c’est tout. Ca m’horripilait. Et puis, je suis humain à présent, je suis Jérémie Daas, rajouta Midas comme si l’énonciation de son nom d’animal l’avait blessé. Tu pourrais les rayer de la carte des vivants si facilement… - Oui, je pourrais. Mais ce n’est pas mon intention. Le roux avorton ne paye rien pour attendre mais il patientera avant d’exhaler son dernier soupir quant à Lena… Avant, je veux lui ôter tout ce qu’elle a, et je veux prendre le temps suffisant pour que chaque blessure soit plus douloureuse que la précédente...Et j'ai décidé que je voulais son patrimoine. Et je l’aurais.
Peu importait s’il avait déjà énormément d’argent, il en méritait tellement que renforcer sa fortune ne ferait pas de mal. Et s’il s’agissait de celle de Lena, cela lui ferait même le plus grand bien. C’est la raison pour laquelle, il se présenta le lendemain à l’entreprise, revêtu d’un costume d’un gris argent, porté sur un veston noir rehaussant une chemise blanche en taffetas bouffante. Pour l’époque, c’était excentrique mais sophistiqué, bien qu’il s’en serait gaussé dans son royaume. Il aurait pu rajouter qu’il avait de l’allure, mais ça, c’était une vérité universelle, non ? S’il n’avait jamais mis les pieds dans le siège des locaux de recherche de Lena, l’apparence n’en démontra rien. Il s’annonça à l’accueil, comme on annonce un roi et on s’empressa de lui désigner la direction à emprunter.
- Je vais prévenir, Mademoiselle Davis dès son arrivée, elle… - Est en retard. Visiblement. Il avait pris la peine d’énoncer les faits sèchement mais en cloturant la fin de sa phrase d’un agréable sourire à destination de l’hôtesse. Il pensait se souvenir qu’elle s’appelait Samantha.
- Elle ne va pas tarder. Ca lui arrive quelque fois d'arriver en retard. Tout comme ça lui arrive d'arriver en retard. Mais, contrairement à ce que ça pourrait faire penser c’est une lève-tôt… Et de toute évidence, même s’il le savait déjà, la principale collaboratrice de ladite pseudo-lève-tôt était une grande bavarde. Sans quitter des yeux, la jeune femme, il posa sur le bureau high-tech son porte-documents, puis se passa une main dans les cheveux :
- Ah oui, vraiment ? J’avoue que je n’ai pas le plaisir de bien la connaître...mentit-il effrontément avant de rajouter : C’est une qualité, même si ça ne se remarque guère à cet instant précis… L’assistante se mit à rire, conquise. Si elle avait regardé un instant ses yeux plus profondément que l’apparence, peut-être aurait-elle pu percevoir la réelle absence de toute attendrissement dans les yeux du notaire.
- Elle fait son jogging, ce n’est peut-être pas une raison légitime, mais je trouve que c’est une raison valable. - Vous êtes pertinente, approuva-t-il suavement pour le simple plaisir de la voir rosir, ne vous en faites pas, je vais l’attendre. Je trouverai juste le temps long.
Il creusa sa joue d’une fossette amusée, puis désigna le bureau d’un geste las. Samantha pencha la tête, gênée :
- Peut-être… Peut-être voudriez-vous boire quelque chose ? Pendant que j’essaye d’avertir le service de l’accueil pour qu’ils l’appellent ? Il opina puis commanda une boisson, le tout avec les manières policées qu’il savait adopter en de telles circonstances et l’assistante quitta la pièce avec l’assurance de ne revenir qu’avec sa patronne. Pathétique. Au final, le retard de Lena l’arrangeait un peu. Elle ne s’attendait pas à le trouver ici, et la surprise n’en serait que plus vive.Et comme il voulait ménager son petit effet, il ne trouva rien de plus amusant que de s’asseoir dans le fauteuil qui lui était d’ordinaire réservé. Il y flottait encore une odeur féminine qu’il supposa être le parfum de la scientifique, sans en être certain n’ayant jamais prêté attention à ce qu’elle portait. De toute façon, son propre parfum aurait bientôt recouvert ce dernier. Il pivota son siège pour observer les liens avec la nonchalance de l’habitude. Pourtant, il n’était jamais encore venu jusqu’ici...mais c’était tout comme. L’ensemble arborait une décoration si commune, si dénuée de toute personnalisation. Et dire que c’était là où Lena passait ses journées. Oh cela dit, il n’aurait jamais du être surpris, après tout la pièce était aussi désincarnée qu’elle. Aussi vide, aussi terne. Des pas à l’extérieur le tirèrent de sa rêverie et il se retourna à nouveau vers la porte, adoptant une pose grandiloquente, jambes croisées, la main dans ses cheveux accoudée au rebord de la chaise.
- Oh Mademoiselle Davis ! Vous daignez enfin paraître devant moi…
Sa voix chantait mais ses derniers relents mordaient, écorchaient l’élégance de sa voix. Ses yeux n’avaient même pas la décence de dissimuler le plaisir sadique que sa présence surprise suscitait. Ils s’accrochèrent à son teint qui avait pâli, son regard qui avait vacillé avant d’observer sa tenue. Une robe noire bien taillée, un classique sans prise de risque qui aurait sied n’importe quelle femme...A l’exception de Lena, qui ne parvenait qu’à lui donner autant de valeur qu’une vulgaire serpillière. Il sourit à Samantha qui s’éclipsa vite ses cafés non distribués à la main à la vue du regard noir de son employeuse, puis riva son attention sur la brune lorsqu’elle exigea des explications à sa présente, confirmant son hypothèse. Ses lèvres se figèrent en une moue facticement surprise :
- Oh vous requerrez le dessein de ma présence ici, voulez-vous dire en langage bienséant , rectifia-t-il non sans satisfaction, mais enfin, me serais-je mépris ? N’avions-nous pas rendez-vous ? Il se stoppa là, juste pour la joie mesquine de regarder l’effet de cette phrase sur la jeune femme puis repris,
- Pour la cession de parts que vous effectuez à la Sanitary Corp, insista-t-il tout en baissant sa main futilement, n’avez-vous pas appelé mon associé à l’office hier pour confirmer la tenue du rendez-vous ? Maître Daas étant souffrant, j’ai du me rendre disponible pour lui, les rouages du Hasard, n’est-ce pas. Oh, mais évidemment ! s’exclama-t-il comme si l’idée lui traversait subitement l’esprit, vous ignoriez peut-être qu’il était mon associé ?
Il posa une main théâtralement sur son coeur, toujours superbement installé dans le fauteuil qui n’était initialement pas destiné aux clients.
Lena Davis
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Je te jure, je me sens tellement mal de t'avoir amenée inconsciemment dans cette histoire.
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
Pourquoi Lena ?! Pourquoi s’obstiner à aimer un homme qui n’a de beau que le physique ?! Mes souvenirs demeuraient là, dans mon esprit. Je ne pouvais pas effacer de ma mémoire cet instant où j’ai manqué d’air sous ses mains. Je n’arrivais pas à sortir de ma mémoire ce moment où j’ai cru qu’il allait tout simplement me briser, comme on briserait une allumette. Sous les bras d’un homme en colère, je ne fais clairement pas le poids. Mais je ne pouvais m’empêcher de trouver chez Erwin Dorian quelque chose. Quelque chose de mystérieux, d’intriguant. Je mettais les pieds sur une pente glissante. Il demeurait marié et qui plus est ne ressentait pour moi que de la haine et du mépris, je le savais pertinemment.
Il avait juré de me mettre à genoux, il l’avait dit en me regardant droit dans les yeux et je l’avais sentie dans tout mon être. La crainte. La peur. La frayeur. Trois termes qui notent le même élément. Il m’avait fait ressentir une crainte que je n’avais ressentie qu’une seule fois sous les mains d’un homme. Cette fois-là…avec mon père adoptif. Mais ça, c’est une autre histoire. Je savais que Preminger était prêt à tout pour parvenir à ses fins et qu’il serait prêt à tout également pour me faire mordre la poussière. Alors je ne devais pas montrer ce que je ressentais, je devais faire bonne figure même si quelque chose au fond de moi souffrait de ça. Mais que pouvais-je faire face à l’évidence ? Un coeur meurtri peut finir par se recomposer quand il tombe sur la bonne personne.
Que sais-je si ça m’arriverait… Pour lors, Erwin Dorian se trouvait là, assis dans mon fauteuil, se délectant de l’effet de surprise que sa présence avait causée à mon égard. Samantha était repartie aussi vite qu’elle était entrée en voyant mon regard sombre et pour sûr qu’il faudrait que je lui dise deux mots. Mais ça attendrait un peu. Mon regard sombre posé sur lui, il me faut quelques instants avant de reprendre contenance. Posant ma veste ainsi que mon sac à main sur le porte manteau près de l’entrée, je soupire et me passe machinalement la main dans les cheveux.
Il me remémora le rendez-vous que je devais avoir concernant le notariat d’une cession à un organisme de je ne sais quoi. Me pinçant les lèvres, je reprends avec tout le calme du monde.
« Si j’avais su que j’aurais votre associé au téléphone, pour sûr que j’aurais décliné le rendez-vous et que je serais allée voir ailleurs. » énonçais-je à l’égard du notaire.
Je me souvenais de ce coup de téléphone, il m’avait appelée la veille. Une voix qui ne m’avait pas laissé indifférente, je dois bien l’avouer. Mais en sachant que cet homme était l’associé d’Erwin, ça me refroidissait soudainement. Levant les yeux au ciel, je croise les bras sous ma poitrine avant de reprendre la parole.
« C’est bête mais j’ai du mal à vous faire confiance Erwin, et je crois que j’ai raison de me méfier, vous êtes vile et cruel, et je suis sûre que la Sanitary Corp est une société bidon, même si j’ai trouvé de nombreux éléments concernant les lieux, il s’avère que ce ne sont que des sites internets et les sites web, c’est facile à pirater et modifier à sa guise. Il m’a suffit de demander à mon adjointe de vérifier les codes sources du site web et elle m’a confirmée qu’il y avait quelque chose de louche. »
Samantha poussa la porte de mon bureau avec de nouveaux cafés qu’elle était descendue chercher à l’extérieur des locaux et qui étaient encore fumants. Je lui fis tout de même un sourire avant de prendre mon café.
« Merci Samantha. »
Elle tendit le second à Erwin avant de revenir vers moi.
« Dois-je annuler votre rendez-vous avec Mademoiselle Walters à 17h30 ? Vous devez l’emmener voir Mademoiselle Lemon. » « Oui je sais Samantha, appelez là et dites lui que j’annule, je lui expliquerais ce soir. » « Bien Mademoiselle Davis. »
Elle quitte mon bureau tandis que je tourne le regard vers Erwin.
« Auriez-vous l’aimable gentillesse bien que ce soit tout le contraire de vous de lever votre derrière de mon fauteuil et de prendre place dans celui destinés aux clients avant que mon fauteuil n’empeste votre parfum étouffant ? »
Je bois une gorgée de mon café, le regard rivé sur Erwin avant de soupirer.
« S’il-vous-plait. » maugréais-je en levant les yeux au ciel.
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Erwin Dorian
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Lena n’appréciait visiblement pas cette irruption impromptue.Parce que tout en elle démontrait sa peur. Elle cherchait à le dissimuler mais, ce faisant, oubliait qui se tenait devant elle. Pour un être aussi rompu à l’exercice de l’observation et de la déduction que lui, l’analyse était chose aisée. Ses yeux observaient imperturbables la raideur des mouvements entrepris par la jeune femme, le léger frémissement de ses mains et l’habileté involontaire avec laquelle elle évitait de croiser son regard tout en mimant un simulacre d’aise. Petite idiote. Au final, il se sentait admirablement bien en confort dans ce fauteuil, songea-t-il cruellement en croisant les jambes avec détachement. Le seul fait d’y être renforçait son pouvoir. Il y aurait un temps où ladite scientifique se serait précipitée vers lui avec l’intention de l’en extraire manu militari. Temps révolu à présent, elle ne s’y risquerait pas, elle avait bien trop à y perdre. Il se demanda combien de fois cette scène avait pu tourner dans l’esprit de la jeune scientifique depuis son retour, combien de fois son image avait traversé sa vision, son quotidien. Cela n’irait qu’en s’aggravant, il l’avait promis et il tenait ce genre de promesses ; surtout celle-ci. Ses yeux s’accrochèrent au geste que la brune avait initié malgré elle, trahissant son malaise et… Un sourire se dessina sur ses lèvres altières.
- Oh vraiment ? Vous ne devriez pas, c’est un joli garçon, pourtant. Du peu qu’il m’a dit de vous, il vous a trouvé charmante, c’est bien le seul. C’est presque comme si bientôt, il me vantait vos louanges, mentit-il suavement avant de poursuivre : Oh, il est honnête, assez consciencieux, un petit être inférieur, il vous plairait j’en suis certain. Tout mon contraire.
Il insista sur le dernier mot avant de détourner le visage en un sourire sarcastique. Ne connaissant pas Midas, elle n’avait aucun moyen de savoir qu’il dressait là un portrait déformé de son si cher associé. Le ton dénaturé qu’il employait renforcerait l’impression de son mépris désincarné. Qu’elle le prenne donc pour un entremetteur, cela serait inédit. Ses doigts pianotèrent négligemment sur le lustre blanc du bureau. Tout ce design lui donnait mal à la tête, le manque d’ornements l’ennuyant au plus haut point. Ou peut-être qu’il détestait aussi ce bureau parce qu’il lui rappelait sa creuse propriétaire et ses semblants de lumière intellectuelle. Comme cela pouvait être réjouissant cela dit de l’entendre émettre des hypothèses ou des faits d’un ton décisif, cassant presque, en occultant l’élément principal du puzzle, juste muée par son absolue inflexibilité. Lena Davis faisait partie de ces gens qui se faisaient un principe de ne jamais rompre devant autrui, croyant sûrement ainsi vaincre leurs nombreuses failles personnelles. On ne corrigeait pas ce genre de personnes, on les brisait, tout aussi facilement que leurs grands principes. On s’insinuait dans une de leurs infimes petites failles pour y creuser une brèche puis l’on y traçait son sillon, invisible. Jusqu’à les rompre de l’intérieur. Ces sombres pensées en tête, il ramena son attention jusqu’à elle :
- Cela, je pensais que vous ne seriez pas sans ignorer que mon office est le seul office notarial de la ville, ma très chère. Encore une fois, je mésestime votre ignorance, là où je ne devrais plus m’en étonner, persifla-t-il avec aise.
A l’inverse, il avait su qu’elle n’y prendrait pas garde. Au moins avait-elle pris la peine de dire à ses juristes de ne pas le choisir, peut-être avait-elle précisé «tout sauf lui ». Et à l’exception de lui, il n’y avait qu’un choix possible qui se trouvait néanmoins être au sein de la même structure. Mais les gens ne faisaient jamais attention à ce genre de détails, n’est-ce pas ? Elle avait vu un autre nom que le sien et avait sauté à pieds joints dans ce minuscule petit piège en bonne godiche qu’elle était. Pauvre petite sotte, elle aurait presque pu faire de la peine s’il n’avait pas eu une si violente envie de la détruire. La voir adopter une posture de défense et de repli si systématique à son égard restait délectable. Il pouffa allégrement à l’entente des doutes qu’elle lui exposa ses doutes quant à la véracité légale de l’entreprise cessionnaire, enroula une de ses mèches noires autour de son doigt sans la quitter du regard :
- « Alors comme ça on fait des petites recherches informatiques ? Tss...tss, Lena...Lena », répéta-t-il d’un ton réprobateur non dénuée de malice, en dardant vers elle une attention condescendance. Il ne doutait pas que le simple fait d’articuler son prénom la perturberait au moins un peu, tout refait de cette certitude il articula avec mépris : « Votre pertinence est d’une exquise... bêtise. Oserai-je devoir vous rabaisser à vous expliquer mon statut ou puis-je me faire grâce de sauter les notions de probité et d’excellence qu’exige ma profession ? Sachez qu’au grand jamais, je ne prendrais le risque de passer un acte avec une entreprise dont je ne me serais pas assurée de la réalité juridique, encore moins avec votre société. Pour passer un acte nul avec celle-ci, ce ne serait pas vous que je mettrais dans l’embarras, ce serait moi et loin de moi l’idée de vouloir vous donner le privilège de m’assigner en justice. Vous me connaissez un peu, vous savez que je ne ferais pas cette grossière erreur. Non pas que je ne sois pas certain d’en sortir indemne et avec les honneurs mais je m’épargnerai cette procédure encombrante. , il leva l’index pour lui intimer le silence et poursuivit : « Deuxièmement »cela pénaliserait également mon associé. Il pourrait être capable de faire preuve de sottise, pas moi. », Il ricana méchamment et le son roula jusqu’à elle avec son lot explicite de suffisance: « Troisièmement. Vous êtes si pathétiquement si sûre de vous-même, Lena, que cela est en risible. Preciosa, pensez-vous réellement être infiniment plus rusée que l’ensemble de vos employés ? Manifestez-vous donc aussi peu de considération pour les services juridiques de votre entreprise, pour penser que vous, novice à la matière, parviendriez à trouver la faille, qui plus est une faille si honteusement décelable ? Ou… » Il marqua une pause subitement, tout à son petit effet théâtral pour mieux poursuivre, un petit air rusé inscrit sur son visage : - « Ou peut-être devrais-je en être flatté au contraire ? Que vous défiez de moi au point de croire que je pourrais à moi seul abuser vos employés d’une manière aussi grossière… Ah, mais effectivement, je pourrais. Mais vous oubliez qu’à votre différence, je suis infiniment plus fin que vous. Tout en étant effectivement vil et cruel, c’est fort juste, je vois qu’en définitive, vous avez tout même appris un peu de vos erreurs. »
Hautement satisfait de son numéro, il désigna néanmoins l’épais dossier qu’il avait pris soin de disposer devant lui dans un revers de main :
- « Cela dit, si vous souhaitez vous en assurer, je vous en prie. Consultez-donc et vous verrez que cette entreprise a une existence juridique. Loin de moi l’idée de vous faire signer un acte aux dépends de votre volonté. Vous pouvez même appeler un expert ou reportez le rendez-vous si l’envie vous y prend ou si le coeur vous en chante. Je ne suis que le faiseur d’acte, je me moque bien de la société avec laquelle vous passez vos contrats. J’interviendrai quelque soit celle-ci. Mais ce n’est pas moi qui ait choisi cette entreprise, sauf erreur de ma part, c’est vous… Ou visiblement, vous déléguez cette fonction à un pôle, c’est flagrant.
Il s’interrompit et sa voix se fit narquoise : - Si je puis me permettre, ma très chère… Vous devriez vous féliciter que la seule présence en ce jour soit la mienne, moi qui suis un habitué de vos âneries informes et vos réflexions vides de sens, mais qu’aurait- donc pensé le directeur général de la Sanitary Corp, futur actionnaire de votre entreprise en se présentant ici à mes côtés ? Voyons..Prêtons-nous au jeu, voulez-vous Mademoiselle Davis ? Déjà votre retard, ce qui peut être excusable, je vous l’accorde. Votre flagrant désintéressement du dossier de cessions d’un nombre considérable de vos parts sociales l’est beaucoup moins. Pire encore votre découverte de l’acte, de ses tenants et ses aboutissements en direct et vos merveilleuses accusations infondées sur sa société… Du grand art. Pour être tout à fait franc avec vous, vous ne pouvez imaginer mon dépit lorsque j’ai su qu’il ne pourrait pas être parmi nous aujourd'hui. Le spectacle de l’étalement de votre incompétence devant un éminent commercial, Et tout cela sans que je n’ai besoin de lever un seul petit doigt… quel délice…
Il s’humecta les lèvres non sans arquer le sourcil, comme s’il imaginait les faits se dérouler sous ses yeux. Il savait ce qu’elle devait en penser, qu’il était luxurieusement détestable. Ce qui était vrai, certes, mais celui lui plaisait. Il avait toujours tenu sa propre personne en haute estime, suffisamment pour adorer ses propres agissements et ses manières. Il aurait pu ajouter des tonnes de choses mais ce fut le moment choisi pour que la secrétaire de Lena se décide à retenter sa chance, les mains chargées de deux nouveaux cafés fumants. Cette fois-ci, la scientifique ne fit aucun commentaire, prit même la boisson avec le sourire. Samantha se dirigea ensuite vers lui, la démarche un peu hésitante, due au fait de s’apercevoir qu’il occupait un siège qui ne lui revenait pas, mais pourtant exempt de toute critique.
- Merci Samantha, c’est bien gentil à vous, proféra-t-il avec élégance presque charmeur.
Elle lui rendit un sourire rosé et manqua de faire tomber sa tasse. Idiote. Il n’aurait pas tenu les mêmes expressions enjouées si cela s’était produit, tâchant par mégarde l’ensemble de son superbe costume. Quoique, il aurait pu, cela aurait été bien plus vicieux… La jeune femme interrogeait Lena sur ses rendez-vous de la journée et Erwin nota deux noms qui ne lui étaient pas étrangers et l’ordre de la jeune patronne. Une fois que Samantha eut refermé la porte derrière elle, il déclara
- Vous transmettrez mes amitiés à Honey lorsque vous la verrez ainsi que celles de Georgia. Ma épouse adorée et moi même lui sommes très attachés. D’ailleurs, il est fort cocasse de constater que vous pensez utile d’annuler ce « rendez-vous professionnel » . Vous projetez donc me dédier toute votre journée ?
Sa gorge exhala le son cristallin de son rire, tandis qu’il se repaissait de ses contradictions. A vrai dire, il ne lui en demandait pas tant mais il fallait croire qu’elle se précipitait dans chaque interstice possible et imaginable pour simplifier ses attaques. Elle s’exposait presque confusément et elle pensait encore qu’il n’avait pas compris pourquoi. Elle s’évertuait à se convaincre qu’il n’avait rien vu alors qu’il l’avait lu à extrême moment où tout cela s’était concrétisé. Inéluctablement. Le lot de toute à chacune. Un rictus creusa sa joue lorsqu’elle s’abaissa à lui demander poliment de lui céder la place. Il pouvait s’en contenter, c’était un début ou plutôt un aveu de faiblesse.
- Mon parfum ? Oh malheureusement voyez-vous, sa flagrance est assez opulente, imposante...royale n’ayons pas peur des mots , je crains que l’odeur n’est déjà imbibé le fauteuil, c’est comme toute chose voyez-vous, ce qui est faible plie devant le plus fort, murmura-t-il tout en faisant glisser son index sur la surface des anses, C’est fort décent de votre part de vous enquérir de votre volonté de revendiquer cette place si courtoisement, ma chère Lena. Je vois que vos parents ont quand même eu le temps de vous astreindre à quelques rudiments élémentaires en société avant de périr si tragiquement. Quant à la question de savoir s’il me plaît d’accéder à votre requête…Non… Mais dans ma grande mansuétude, il m’est possible de vous trouver un compromis… Vous avez une salle de signature, comme toute entreprise qui se respecte, si les sièges sont de qualité équitables pourquoi ne pas l’investir ? Au delà de tout le mépris que m’inspire votre personne, et tout le grand cas que je fais de vos capacités en tant que dirigeante, je viens en qualité de notaire faire signer une chef d’entreprise, alors soyez professionnelle voulez-vous ? Je suis sûr que vous n’agiriez pas ainsi si le directeur de Sanitary Corp était présent alors faites comme si. A défaut, nous pouvons tout autant rester là comme nous le sommes, votre fonction n’étant pas affiliée à votre fauteuil, que je sache… N’est-ce pas ? Ou alors vous êtes de ceux qui ne savent asseoir leur prestige que par utilisation d’artefacts, dénués de charisme, dénués de ascendance?
Lena Davis
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Je te jure, je me sens tellement mal de t'avoir amenée inconsciemment dans cette histoire.
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
Je pousse un profond soupir et lève le regard vers Erwin avant de reprendre la parole.
« Vous êtes un piètre menteur Erwin Dorian. » énonçais-je à ce dernier.
Tout son contraire…Je n’avais aucune confiance en cet homme. Aucune confiance et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de ressentir quelque chose de puissant pour lui. Pitoyable, pathétique, énervant, et incroyablement…séduisant. Hélas…Oui, c’est ce que je ressentais et pourtant…Il demeurait un être vil et manipulateur. Mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir quelque chose pour lui alors que ce n’était pas réciproque, aucunement réciproque et ça ne le serait sans doute jamais. Qu’elle idiote je pouvais être, qu’elle bêtise…et pourtant, je ne pouvais rien changer. J’étais amoureuse de lui.
Il se tenait là, pianotant sur mon bureau comme s’il était à lui, comme si ce monde était le sien alors que c’était mon univers. Je devais rester moi, je devais rester « forte » et surtout, tout faire pour ne pas lui montrer. J’avais des failles, de mauvaises failles et je ne voulais pas qu’il les voient. Cependant, je crois bien que c’était uniquement son physique qui m’attirait, je ne sais pas…je ne sais plus…respirant profondément, je vins à ramener le regard sur lui avant de reprendre la parole après son long monologue.
« C’est bon, vous avez fini ? » maugréais-je « je ne délègue aucunement cette fonction à un pôle de mon entreprise très cher, je m’assure toujours de veiller à protéger mes arrières Erwin. » énonçais-je à ce dernier. Un petit sourire naquit sur mon visage « Je ne me défie point de vous Erwin, je sais que je dois me méfier de vous. Vous êtes vil et cruel comme je vous l’ai dit et vous devriez vous méfier de moi Erwin, vous avez raison, j’apprends de mes erreurs. » énonçais-je.
Samantha était venue nous donner de nouveaux cafés avant de repartir après que je ne lui ai dit d’annuler mon rendez-vous du jour avec Kara et Honey et je m’étais ensuite retournée vers Erwin pour lui demander « gentiment » de lever son gros cul pour que je puisse reprendre la place qui est mienne au sein de ce bureau. J’avais envie de lui jeter mon café à la figure mais ça aurait tâché mon fauteuil et qui plus est, ça aurait été du gâchis.
« Allez brûler dans les flammes de l’enfer Erwin, je me délecterais du jour où vous me demanderez d’abréger vos souffrances. » maugréais-je les sourcils froncés.
Mes talons claquant sur le sol, je retourne à la porte et convoque Samantha.
« Rappelez Kara et dites lui de me retrouver au même endroit que d’habitude à 16h30 précise. Elle saura où venir. » « Bien mademoiselle Davis. »
Je lui souris et reviens vers Erwin. Un petit rire m’échappe.
« Si vous pensez que c’est pour vous que j’annule ce rendez-vous, c’est que vous assez stupide pour vous taper la tête contre le mur. Mais ce sont mes affaires personnelles et ça ne vous en concerne en rien mais vu que je suis polie, je passerais vos salutations à Mademoiselle Lemon. » énonçais-je à ce dernier avant de reprendre « Délectez-vous de cet instant Erwin, il n’y en aura jamais d’autre comme celui-là. La vengeance est un plat qui se mange froid. Vous avez levé la main sur moi rappelez vous et vous me le paierez au moment où vous vous y attendrez le moins. J’ai été élevé par…comment dire…plus ou moins les répliques parfaites de Lionel et Lilian Luthor et malmenée par un grand-frère tête brulée et arrogant, je me suis forgée mon propre caractère mais je suis réfléchie et quand je le veux vraiment, je peux détruire ce qui me passe sous la main. Ce n’est qu’une question de temps, j’aurais toujours trois coups d’avance sur vous Erwin. Vous n’arriverez pas à me rompre, je ne me briserais plus jamais sous les mains d’un homme. » énonçais-je alors que mes mains en tremblaient. Il fallait vraiment que je me calme.
Désormais, j’étais certaine d’une chose, il était temps que je réfléchisse comme une Davis, que je sois avisée et que je comprenne mes erreurs pour passer au dessus. Une part de cet homme me répugnait au plus haut point mais une part de lui me plaisait aussi, c’était sans doute cela le plus affreux finalement. Quand il vint à parler de feu mes parents, mon sang ne fit qu’un tour mais je vint à taire ma soudaine envie de le jeter par le fenêtre en respirant profondément. Calme toi Lena. Mets un sourire sur ton visage et fait comme si tout allait bien.
« Je ne suis pas attachée au matériel Dorian, levez-vous « s’il vous plait » et venez avec moi. »
Prenant mon portable dans ma main, nous quittons mon bureau, passant devant celui de Samantha.
« Mademoiselle Walters a dit qu’elle viendrait avec les éléments que vous lui avez demandés par sms. » « Merci Samantha. » énonçais-je à cette dernière en passant devant son bureau.
Nous arrivons quelques instants plus tard dans la salle de réunion qui servait également de salle de signature comme il semble apprécier les appeler. Une grande table avec des fauteuils aussi agréables que celui qui se trouvait dans mon bureau. Bref, je vais pas vous faire un dessin. Posant mon café sur la table, je m’assieds et lève le regard vers Erwin.
« Oh pardon, peut être que votre royal fessier souhaitait un fauteuil en or massif ? Désolée, j’ai pas ça en stock. Faudra repasser. » énonçais-je « restez debout si ça vous chante, je m’en moque. » énonçais-je avant de croiser les chevilles tout en lui arrachant presque le dossier des mains. Oui, il m’avait énervée.
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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
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Depuis sa naissance et jusqu’à sa vie dans ce monde, Erwin avait été bien des choses, un voleur, un manipulateur, un ministre, un ambassadeur, un étudiant, un notaire, un confident, un allié, un traître, un quasi régicide. Mais il y avait une chose qu’il n’avait jamais été… Un « Piètre ». Peu importait le mot que l’on ajoutait après, le seul faisant d’être associé à ce qualificatif lui donnait une envie de rire aux éclats devant tant de sottises. Le pire suivait. Un piètre menteur ? Lui ? Le stratège aux mille manigances, le défaiseur des renommées, l’orchestrateur des médisance. Comme son ancien monde lui manquait au moins ne s’agissait-il pas de vulgaires commérages futiles et fugaces, mais une réelle scène à son envergure.
- Voyons, qui croyez-vous donc persuader ? Je targuerai du contraire si aisément et je ne me trompe jamais Souffla-t-il presque plus pour lui que pour elle, en réalité.
Il se moquait bien qu’elle le pense ou pas, il ne cherchait pour ainsi dire même pas à l’en convaincre, il ne pouvait juste pas s’empêcher de se congratuler. S’il avait disposé d’un miroir à cet instant, il s’y serait miré jusqu’à se perdre dans sa propre reflet et l’effet qu’il produisait sur autrui. Privé de ce plaisir, il ne put que se contenter que d’observer son miroitement dans les pupilles de la jeune femme. Piteuse, méprisable petit être…il la haïssait, mais ne pouvait pas dénier qu’il ne se lassait jamais du pouvoir qu’il exerçait sur autrui même sur elle. Encore plus sur elle-même car il n’avait rien de plus plaisant que de vicier quelqu’un de l’intérieur. Au final, il aurait pu tout aussi bien se contenter de faire acte de présence et la regarder se détruire seule par ses propres combats intérieurs. En réalité, il n’avait même pas à créer des problèmes, de ce qu’il savait de sa vie, il suffisait d’actionner les bons rouages pour faire de la vie de la scientifique un vrai cauchemar perpétuel. Une tragédie si sordide qu’elle se roulerait à ses pieds en criant grâce. Et à cet instant précis, il verrait ce qu’il finirait par lui accorder. Une mort douce ou une infinité de supplices. En attendant, il devait encore l’entendre déblatérer toutes sortes de stupidités… Ses lèvres s’arquèrent notamment en sourire moqueur lorsque la jeune femme affirma contre mille vents et marées contraires ne pas déléguer la fonction juridique à un pôle de son entreprise et il balaya ses explications d’un geste las, comme l’aurait fait n’importe employeur devant les excuses d’une misérable secrétaire :
- Oh! Alors vous êtes celle qui a instruit le dossier avec une entreprise qui ne vous inspirait aucune confiance, sur la base d’une recherche hasardeuse sur Internet ? Grandiose. J’espère sincèrement que vous obtenez des bénéfices dans votre activité principale car je ne donne pas long feu à une entreprise qui a a sa tête une dirigeante sotte.
Il ricana, pivota un peu la chaise de sorte d’apercevoir la vue qui s’étendait à ses pieds. Pour cela, ces lieux pouvaient être agréable oui, si on passait au dessus du décorum, leur localisation devenait agréable. Mais pas suffisamment pour qu’il puisse envisager de considérer ces locaux comme supérieurs à ceux qui contenaient son étude. Sans détourner la tête de nouveau vers elle, il ajouta d’un ton dédaigneux :
- Puisqu’il faut vous l’apprendre car vous semblez y voir une différence qui n’existe pas, Se défier de quelque chose est un synonyme de « se méfier de quelque chose ». Et ce n’est même pas du langage soutenu, bien que peu usité. Quant à vos avertissements...fadaises. Enfin, sauf des talents prodigieusement dissimulés depuis nos trop nombreuses rencontres, je ne vois en rien qui préfigure un début de ce qui devrait m’inspirer de la crainte.
Peut-être pouvait-elle réellement nuire à quelqu’un si elle le voulait. Sûrement. Tout le monde le pouvait non ? Hormis Georgia. Il n’arrivait pas à imaginer la reine nuire à quelqu’un, son coeur débordait trop de bonté et de compassion, tellement qu’il s’étonnait parfois que cela soit possible. Et pourtant il l’avait vu affronter d’énormes épreuves sans pour autant que la méchanceté ne trouve même une petite place dans son être. Presque irréelle et pourtant. Et puis quoi ? Il ne ferait jamais l’éloge de la bonté, cela l’avait conduite à devenir sa femme et à mettre la main sur la couronne, voilà tout ce qu’il y avait à en retenir. Il tourna la tête pour la reporter sur Lena.
- Si vous voulez bien, je souhaiterai procéder à ce pourquoi je suis venu et ne pas subir votre navrante antipathie que visiblement vous ne savez pas surmonter pour les besoins des affaires..
Proféré ainsi, il se posait en presque victime de la colère de la jeune femme et bien lui en prenait. Après tout, on ne pouvait dénier que c’était elle-même qui avait ouvert l’hostilité à la minute où elle l’avait aperçu dans son fauteuil. Il s’en amusait, en bon instigateur de la situation qu’il était. Il jouait plus qu’autre chose, bien amusé par l’incapacité de la scientifique à passer sur sa présence et tout ce qu’elle pensait de sa personne. Au point d’en annuler ses propres rendez-vous… Au final, apparemment, sa simple apparition parviendrait à l’empêcher d’assurer l’ensemble de ses rendez-vous professionnels de la journée, fallait-il en déduire, comme il lui fit si justement remarquer… L’entendre lui rétorquer qu’un jour il la...supplierait d’abréger ses souffrances le fit éclater d’un rire cruel et suraiguë, théâtral. Puis, son rire s’arrêta progressivement, sans effacer le rictus qui déformait ses traits. Tel un prédateur prêt à son bondir, il se cala néanmoins plus profondément sur le dossier de la chaise, le visage toujours accoudé, dans sa main, nonchalamment, mais ses yeux dorés flambaient froidement :
- Pitié, ma dame, ne me donnez pas envie de vous montrer à quel point je peux vous faire prononcer ces paroles sur le champs, s’il me plaît de le faire, compléta-t-il dans un sifflement suave, vous achever définitivement dans vos propres locaux voilà qui serait savoureuse hérésie.
Elle savait qu’il en était capable même s’il répugnait à achever quelqu’un à mains nues, il fallait bien reconnaître qu’elle aurait pu être l’exception à cette détestation de se salir les mains. A chaque fois qu’il la voyait, ces idées sanguinaires lui traversaient la tête. Même s’il ne voulait pas réellement la voir mourir, non, il voulait lui arracher la langue, la faire regretter ses propos et son attitude, lui révéler sa nature frêle, fragile, son inconsistance face à son magnificence. Il voulait la détruire, l’inhaler, la dévaluer, l’anéantir, l’exterminer. Pour ainsi dire, la faire souffrir. Il la regarda s’affairer à vite rattraper son erreur pour rétablir le rendez-vous annulé, confirmant ainsi ce qu’elle souhaitait tant démentir, non sans sourire avec une toute habile gentillesse feinte à Samantha qui visiblement ne comprenait plus rien. Il l’encouragea du regard puis déclara une fois que cette dernière fut partie :
- Vous avez une bien charmante assistante. Cette jolie enfant se perd dans le rouage de votre instabilité, commenta-t-il d’un ton placide presque plaintif avant de lui dédier une moue amusée : Nonobstant ce fait, ce n’est pas en agissant de la sorte que vous me convaincrez du contraire, si cela n’a rien à voir avec moi, comme vous l’affirmez avec esclandre, pourquoi le remettre ? Je vous laisserai en débattre avec vous-même.
Tandis qu’il entreprenait de feuilleter le dossier avec indifférence pour en tirer l’acte à régulariser, son visage se crispa. Pour son propre bien, cette petite peste devrait apprendre à se taire. En l’occurrence, il ne offusquait pas, manquant juste d’éclater de rire à nouveau. Qu’il profite de… cet instant ? Il l’écouta avec un intérêt tout vif déverser sa rage envers lui, emmagasinant les informations qu’elle lui livrait toute à sa colère, sans en prendre garde. Lena était un réceptacle à ressentiment et il bénéficiait de suffisamment de talent pour exploiter toute la frustration qu’elle possédait en elle à ses propres fins. La jointure des mains qui se comprimait sur le café et le tremblement de sa main valide démontraient si le fallait l’état de vulnérabilité dans lequel elle se trouvait. Il soupira excessivement en dodelinant la tête, avec un presque ennui :
- Je devrais me délecter de ce moment ? Je ne vois vraiment pas pourquoi, il est on ne peut plus banal… Votre présence le rend presque détestable d’ailleurs.
Il gloussa avant de décréter avec arrogance :
- Oui, c’est exact. J’ai levé la main sur vous Lena, énonça-t-il avec raillerie, toujours majestueusement avachi dans son fauteuil, tel un roi sur son trône, Et que vous êtes vous empressée de faire alors, preciosa ? Vous vous êtes excusée. Comme votre misérable nature l’exige. Alors, ne vous voilez pas la face et ne renversez pas les rôles, vous avez tout intérêt à ne pas me contrarier et de ne pas considérablement me rappeler à quel point votre vue et votre existence me sont odieuses.
De cet ennuyeux panorama sur votre famille adoptive… Ces comparaisons excessives et plaintives. Pour des parents dépeints aussi exigeants que vous le faites, vous êtes une belle erreur d’éducation, pire même : une belle faute de goût. La déception familiale, pas étonnant qu’elle souhaite votre mort. C’était un constant cruel et implacable balancés négligemment, dédaigneusement. Comme s’il avait énoncé une vérité absolue que la désignation de l’endroit où ils se trouvaient. Cela ferait tout aussi mal. A sa manière en cherchant désespéramment à s’affirmer face à lui cherchait-elle peut-être une forme de reconnaissance personnelle de sa famille. Il valait bien tous les Davis réunis, n’est-ce pas ? Il ne doutait pas être pire, s’en réjouissait même. Mais il aurait mieux valu qu’elle brave les membres de sa famille plutôt que lui, un combat qu’elle ne gagnerait jamais et perdrait inlassablement, jusqu’à ce qu’il ait raison d’elle. Des informations qu’elle avait divulgué sans le vouloir, elle avait évoqué un homme qu’il jugea ne pas être lui. Il préjugea du message qu’elle avait laissé s’échapper malgré elle, de la vérité à laquelle elle n’avait pas voulu s’ouvrir mais qu’elle lui avait montrer, même involontairement. Il ne pouvait juger de la gravité des actions subies encore mais devina qu’elles morcelaient encore la jeune femme derrière l’apparence froide qu’elle tenait à conserver. Il aurait pu appuyer là où se portaient ses soupçons mais son intelligente méthodique le poussa à ne rien en faire.
- Ma chère, vous ne connaissez rien de la souffrance, ce n’est pas votre pathétique chagrin d’amour ni le considérable mépris que vous ont prodigué vos parents qui vous prépare à ce qui adviendra de vous par mes soins si vous continuez de provoquer mon courroux.
Ainsi, il minimisait ses traumatismes lui faisant croire qu’il ne les avait pas décelé. Elle le prendrait pour moins rusé qu’il n’était et baisserait sa garde, par automatisme, en le pensant moins perspicace qu’il ne l’était. Cela renforçait en réalité son pouvoir sans qu’elle n’y prenne garde lui permettant de frapper bien plus fort lorsqu’elle s’y attendrait moins. En attendant, elle céda bien évidemment à sa requête et il se leva la suivant sans se faire prier jusqu’à la salle qu’elle lui désigna, sans un mot. Elle rageait et n’avait même pas besoin de lui arracher presque le dossier des mains pour le lui prouver. Toute son attitude, nerveuse, sur le qui-vive trahissait son énervement et sa tension. Il contourna son siège, posant ses mains sur son dossier de fauteuil, en pouffant : - Repasser ? Ma chère, mes journées comme ma personne, sont inestimables, je ne vais pas certainement pas m’amuser à les gâcher en votre odieuse compagnie. Rassurez-vous, je ne m’attendais pas à de l’or. Pourquoi m’attendrai-je à du grandiose de votre part ? Les pièces sont ici, sont comme elles doivent être, sans plus, sans rien comme vous, vides, froides, sans personnalité., susurra-t-il tout en se penchant vers elle, sa main glissa le long du fauteuil jusqu’à l’accoudoir, dans sa position, elle devait se sentir presque piégée, assise ainsi dans son siège, juste à sa merci. Ses yeux d’or s’insinuèrent dans ceux de la scientifique. Vous savez ce que vous êtes, ma chère Lena ? Une petite marionnette qui aime se donner l’allure d’une constance. Aussi pardonnez-moi de ne pas faire grand cas de vos déplorables menaces… Maintenant si vous permettez…je reprends mon dossier.
Sa main frôla presque l’épaule de la jeune femme pour saisir le dossier qu’elle avait disposé devant elle. Puis satisfait de son petit effet, il fit le tour de la table pour s’installer en face d’elle et ouvrit l’acte sur la table de chêne clair.
- Bien… Après toutes ces petites mises au point… Et si nous procédions enfin à la signature de cette cession ? En principe, vous savez écrire, non ? Le stage a dû au moins être productif sur ce sujet.
Lena Davis
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«Je… »
Non en fait, je n’avais même pas envie de répondre quoi que ce soit. Et dire que j’avais tout prévu sauf sa venue. Faut dire que je m’en serais bien passée. A chaque fois que je me trouvais en sa présence, c’était comme si j’étais irrémédiablement sous tension. Et j’avais beau le cacher, je savais pertinemment que d’une façon ou d’une autre, ça se voyait. J’avais beau essayer de passer outre, j’avais beau tenter de conserver mon self contrôle, je n’y arrivais pas. Avec lui, quelque chose en moi me poussait à me tenir toujours sur l’offensive. Allant jusqu’à en paraître idiote et c’était loin d’être ce que j’étais.
Cependant, je me suis forgée sur une absence parentale durant les dix premières années de ma vie, absence qu’ils comblaient avec des cadeaux et de la compagnie domestique. Je n’avais rien à envier aux autres lorsque j’étais enfant, sauf peut être le fait qu’eux, ils avaient une famille. Moi je n’ai jamais vraiment compris ce que c’était, sauf cette nuit là, le jour de mon anniversaire quand mes parents ont été tués sans que je n’en connaisse la raison. Parfois mes nuits se résumaient à me retrouver à nouveau enfermée dans cette chambre forte, les yeux rivés sur les écrans à regarder mes parents se faire tuer.
J’avais 10 ans. A 12 ans, j’ai été adoptée. Des parents présents mais qui me voyaient finalement toujours comme une intruse. Un grand frère de qui j’ai été proche pendant plusieurs années de ma vie avant de partir vivre ma vie de mon côté. Que je l’avoue ou non, j’aime mon grand-frère même s’il est insupportable et que plus loin je me trouve de lui, mieux je me porte mais rien ne change le fait qu’il reste mon frère. J’étais forgée par l’absence puis par la crainte, la crainte que mon père adoptif pousse encore la porte de ma chambre. Qu’il glisse à nouveau ses mains là où il ne faut pas. Qu’il pose l’autre sur ma bouche pour que je ne crie pas.
Mais passons…il ne fallait pas que je vive dans le passé, je devais avancer mais je n’avais pas eu de modèle d’une vie idéale alors je m’accrochais à ce que j’avais, parfois trop sans doute. Mais j’étais certaine d’une chose, aucun homme ne prendrait à nouveau l’ascendant sur moi, jamais. Je pose mon regard sur Erwin alors que je m’étais perdue dans mes souvenirs.
« J’ai déjà été surprise par des erreurs par le passé et je ne veux pas me faire avoir à nouveau donc je me montre méfiante, n’est-ce-pas une chose logique ? Je n’ai pas envie de répéter deux fois la même erreur. Mais vous avez raison sur un point Erwin, je me suis peut être laissé influencer par ces fameuses recherches hasardeuses comme vous dites. »
Ma main vint à se resserrer autour de mon café. Un peu plus et son contenu aurait explosé et se serait retrouvé sur l’entièreté de ma tenue. Lui jetant un regard noir comme je le faisais toujours avec lui, nous finissons par quitter mon bureau pour nous diriger dans la salle de réunions qui servait également de salle de signatures. Ses paroles raisonnaient dans mon esprit « je peux vous faire prononcer ses paroles sur le champ, s’il me plaît de le faire. », des propos faisaient renaître en moi une certaine crainte mais je m’étais reprise.
Une profonde respiration prise, nous passons devant le bureau de Samantha avant que je ne lui dise de rappeler Kara pour lui dire qu’on se retrouve à l’endroit habituel. Il fallait surtout que je lui parle de l’arrivée récente de mon frère à Storybrooke, bien que je me doute qu’elle soit déjà au courant étant donné qu’il avait racheté le journal de la ville.
Voilà. Il y arrivait. A chaque secondes qui se déroulaient, chaque instants, chaque micro-secondes, je n’arrivais plus à gérer. Et pourtant, ce n’était pas bien compliqué. J’étais pourtant maligne et intelligente. Je savais gérer les choses graves et surtout, j’étais douée dans ce que je faisais mais dès lors qu’il se trouvait là, j’étais complètement perdue. Je ne m’étais aucunement rendue compte que je lui avais précédemment fait un panorama de ma famille, que je m’étais vendue comme je ne l’aurais jamais fait avec quelqu’un d’autre. A chaque fois, ça m’échappait. Comme si, comme si je voulais lui prouver quelque chose. Mais au fond, n’était-ce pas à moi que je voulais prouver quelque chose ?
Mon regard se porta sur Erwin. Mes yeux s’étaient embués. Je ne parle pas de larmes, je ne pleurerais pas devant lui. Je parle d’incompréhension. Avait-il compris ce que j’avais sous-entendu par mégarde ? Il n’était pas idiot. Je savais qu’il avait compris. Mes lèvres tremblantes, je respire et me retourne pour entrer dans la salle des signatures. M’installant sur mon fauteuil, je pose mon café devant moi avant de prendre le dossier de ses mains rageuse. Mes yeux se relevèrent sur lui, ne le quittant pas. J’étais piégée. Ses paroles s’entrechoquaient dans mon esprit alors que je tentais de retenir mes lèvres tremblantes. Je retenais mes larmes. Je me rendais compte à présent que c’était un tout. J’étais à bout. Vide. Froide. Sans personnalité.
Etait-ce véritablement ce que j’étais ? Sans personnalité ? Mon regard droit dans le sien, je tente de riposter mais je ne peux qu’avaler ma salive. Un léger frisson m’avait parcouru quand sa main avait frôlé mon épaule. Je le regarde contourner la table avant de laisser fuir une larme d’un revers de la main. J’étais sous pression, j’étais fatiguée, je ne cessais de faire des cauchemars, je n’en parlais pas, je ne disais rien, je vivais simplement, j’avais également peur. Peur de la présence de mon frère à Storybrooke. Peur de ce que je pourrais découvrir. Peur de…Peur de ce que je pouvais ressentir. M’humectant les lèvres, je lève le regard vers Erwin, essayant de reprendre une respiration normale. Prenant un stylo, je m’apprête à signer, ses dernières paroles font tilt dans mon esprit. Mes pupilles se relèvent pour croiser celles du notaire.
« Vous…. » commençais-je avant d’apposer ma signature sur les documents « vous êtes un beau salaud. Je savais bien que vous n’étiez pas étranger à cette plaisanterie de mauvais goût. »
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Erwin Dorian
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| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
Alors qu’il se trouvait là, à l’observer, il se fit la réflexion qu’il était absolument certain qu’elle n’avait pas pu outrepasser les récents souvenirs communs qu’ils avaient ensemble. Même s’il ne pouvait deviner le nombre de fois où ses pensées l’avaient ramenée à lui, fait fort regrettable d’ailleurs, visiblement l’oubli qu’elle lui avait assuré ne s’était jamais présenté. Au final, il la retrouvait tout autant, sinon plus, sensible à sa présence, là où le temps ne faisait ostensiblement pas ouvrage. Les paroles qu’elle voulait prononcer s’entrecoupaient dans sa gorge, formant un amusant spectacle. «J’ignorais que je vous troublais autant ». En réalité, il le savait très bien, mais c'était toujours un plaisir de le voir. Il aurait pu le lui dire mais il préférait la laisser dans un factice aveuglement. Ces mots proférés, il savait qu’elle s’en serait outrée et aurait blindé son visage derrière un faible mais néanmoins robuste masque de pierre. Il préférait de loin lire comme un livre ouvert en elle, cela demeurait bien plus instructif. «Instructif vraiment ? En quoi ? » Il rejeta la voix de Midas, s’il s’agissait bien de la sienne, dans un coin de son esprit. On ne pouvait demander à un ancien canidé de comprendre la psychologie humaine, quand bien même il serait investi d’une enveloppe humaine. Lena Davis était...une sale petite peste. Rien d’autre, qu’une sale petite peste arrogante. A son égard, mais cela suffisait pour en devenir une généralité. Si elle l’avait été envers autrui également n’aurait rien changé car il avait cette habitude admirable d’observer le monde à travers le prisme de sa splendide personne. Et l’humiliation qu’elle avait tenté de lui faire subir serait payée au centuple. Le plus amusant restait qu’elle s’en chargeait presque merveilleusement toute seule.
- Que vous fassiez preuve de logique est une chose assez surprenante, vous ne m’avez pas habitué à cela, commença-t-il arrogamment, mais...Oh la logique ne rencontre pas ma désapprobation, bien au contraire, ce serait folie de penser que je puisse la blâmer en connaissant l’illustre intelligence dont je suis doté, finit-il par admettre presque malgré lui, Si vous faites référence à des erreurs causées par mon fait, vous avez raison d’y prendre garde, même si je crains que vous ne soyez pas suffisamment entraînée pour y résister. Mais vous n’avez pas nécessairement à vous réprimander pour cela, je suis juste trop habile pour me faire déjouer. En revanche, ne m’offensez pas en osant insinuer que je commettrai les mêmes actions que le commun des mortels ou des plus abjects des traînes-misères.
Il haussa les épaules, d’un geste dédaigneux. Même la plus simple des situations finissait toujours par s’envenimer avec elle, mais il n’était pas contre un peu de repos, même s’il n’était clairement pas venu pour cela. Quoique..si d’une certaine manière. Il était venu la tester. Et pour signer le contrat de cession cela allait sans dire, mais malgré tout, surtout pour voir si elle pouvait parvenir à outrepasser sa colère pour accepter sa, de prime abord, si innocente présence en ses lieux. Il se mis à sourire. Preminger n’était pas aveugle et il était, comme il aimait le rappeler si fréquemment, une sorte de génie dans son genre. Fin, perspicace et brillant, l’être humain n’avait que très peu de secrets pour lui et même si certaines émotions ne trouveraient jamais écho en lui-même, il ne le permettrait pas, il demeurait pourtant capable de les déceler et les exploiter. Et il voyait parfaitement clair en Lena Davis. « Hormis la fois où elle a giflé ton superbe visage». Un spasme de colère contracta sa mâchoire, infime. Certes. Disons qu’il avait mésestimé l’état de choc dans lequel il l’avait plongé à cet instant précis. Mais étrangement, même s’il lui semblait ressentir encore le picotement de sa joue et la rage qu’il avait laissé exploser, il ne regrettait pas ce moment. Oh, il regrettait de ne pas avoir fait preuve d’un peu plus de tenue, de raffinement devant l’ensemble de toutes ces personnes présentes – qui ne lui en avaient pas tenu rigueur d’ailleurs, comment auraient-elles pu ?- mais il ne regretterait jamais d’avoir remis cette peste à sa place. On ne portait pas la main sur un roi et on portait encore moins la main sur lui sans en subir les conséquences. Mais il avait pris du plaisir à le faire et plus encore s’était délecté de la réaction de la jeune femme et de ce qu’elle signifiait. C’était peut-être même à l’instant précis où elle suffoquait sous ses doigts qu’il l’avait comprise entièrement. D’une singulière lucidité même, l’une de ses meilleures analyses. Il pouvait presque prévoir ses actions à l’avance, qu’elle comprimerait le café mais ne le lui jetterait pas à la figure, qu’elle se retiendrait également d’exploser le gobelet dans sa main pour ne pas tâcher son élégante robe noire, et qu’elle céderait sur sa dernière demande concernant le changement de salle. Trop attachée à sa fonction pour tolérer s’installer en face de lui dans un siège destiné aux visiteurs quoiqu’elle en dise. Il l’observa se diriger vers la porte chargée de colère contenue. Et pourtant, Oh, il était trop bon. Il aurait très bien pu ne pas proposer cette alternative et la forcer à rester ici et à l’observer la narguer. Peut-être aurait-il dû d’ailleurs ? Visiblement, vu qu’elle restait trop sotte pour comprendre la grande générosité dont il faisait encore preuve à son égard en cette situation… Vu toutes les insultes pathétiques qu’elle s’amusait à lui lancer au visage, il aurait pu faire preuve d’une plus grande cruauté s’il le voulait. Quoiqu’elle en pense, la violence n’était pas son moyen favori d’obtenir ce qu’il désirait. Il préférait de loin les manigances et la manipulation, les jeux d’esprit avaient son aval. Et il savait que personne ne rivalisait dans son domaine. Et il finirait par l’amener là où il voulait. Sur un certain point, Midas avait raison, bien que l’ignorât pas : il pouvait le faire si aisément dès maintenant. Au moins, aurait-il pu tirer un trait plus rapide sur tout ceci. Alors pourquoi attendre ?
- Je laisse tomber, si vous le désirez, Mademoiselle Davis...répéta-t-il d’un ton narquois son regard courant de la tête aux pieds, de toute façon, vous ne m’empêcherez pas de tirer certaines conclusions que je sais fort justes… J’ignorais que vous travailliez pour Mademoiselle Walters, d’ailleurs.
A vrai dire, il s’en moquait royalement. Les clients d’une entreprise scientifique...pff quel intérêt ? Au final, même en ayant lu intégralement les statuts de l’entreprise que possédait Lena, il n’avait pu que déduire qu’elle travaillait pour le progrès humain sans que les recherches entreprises ne soient plus développées. Peu importait, il finirait bien par le savoir très rapidement et plus facilement que la brune pouvait le penser. A vrai dire, il s’applaudissait encore pour sa remarquable habilité, si sournoise, si indétectable. Un régal pour lui-même ! Néanmoins, tout à sa grande congratulation personnelle, il ne lui échappa guère que la jeune femme s’était troublée, toujours pensive de ce qu’il avait proféré lorsqu’il avait évoqué avec un détachement tout étudié sa famille adoptive. Au final, bien qu’il prenait garde à ne jamais évoquer le sujet trop frontalement, il ne pouvait ignorer la vie tumultueuse de la jeune femme. A vrai dire, il avait mené une requête approfondie suite à leur seconde rencontre une fois la tentative de meurtre du frère Davis évitée. Outre le fait qu’il aimât être parfaitement tenu informé des faiblesses de ses ennemis, bien que la vie personnelle de Lena ne l’intéressa pas bien évidement, cela s’était avéré très.. instructif. Il savait pertinemment que la jeune femme ne plaisantait pas à dépeignant les caractères rigides de ses beaux-parents. Leur froideur avait du inspirer la jeune femme. Et leur manque d’amour distiller son caractère bancal et arrogant. Ses yeux bleus s’étaient voilés lorsqu’elle le regarda et à cet instant, elle parut plus frêle qu’elle ne l’avait jamais été sous son regard. Il eut la confirmation de ce qu'il avait déjà deviné quelques temps auparavant. Quelque chose avait été véritablement brisé en elle et ce n’était pas de son fait, cela n’avait jamais été de son fait, cela remontait à bien plus longtemps. L’identité de ce tourmenteur lui apparaissait comme une évidence également. Tout aussi cruel qu’il pouvait être et qu’il admettait être sans aucune honte, la simple perspective de ce fait là le répugna. Rien ne justifiait un tel agissement, ce n’était pas être cruel que d’agir ainsi c’était être dégénéré et obscène. Ce n’était pas qu’il se désolait de ses antérieurs propos, mais… Non, non, bien évidement que non, mais… Il trouvait cette perspective horrifiante. Voilà. Il se détourna vivement, continuant de déblatérer l’air de rien sur ses agressives remarques par des réponses sournoises et subtiles. S’appliqua même à être particulièrement impitoyable quant à la personnalité qu’il lui prêtait, lorsqu’il se pencha pour récupérer le dossier qu’elle lui avait pris des mains. Que cette leçon soit apprise et assénée. Tout à fait satisfait de sa personne, comme toujours, il relevait les yeux du dossier qu’il venait de poser devant lui, lorsqu’il surprit… Il fronça les sourcils, imperceptiblement s’appliquant à ne pas relever la tête, et feindre ne pas l’avoir vue. Pourquoi pleurait-elle ? Il n’avait rien dit de particulièrement plus mesquin qu’à l’ordinaire. Cherchait-elle à l’amadouer ? A le tromper ? Pensait-elle sincèrement qu’il allait se répandre en excuses ? Ou.. Etait-elle..déjà prête à quémander sa clémence ? Non ! Pas déjà… Il ne pouvait pas y croire. Pas tout de suite, impossible. Pas déjà. Elle cherchait juste...à … essayer de le faire bêtement culpabiliser. Voilà. Rien d’autre. Une sotte manigance. Non bien sûr que non. Elle était trop faible pour simuler quoique ce soit et lui était juste...trop puissant pour elle, voilà tout. «Achève-la». Il releva les yeux sur la jeune femme, tenté. «Achève-la et tu en auras fini avec tout ça, regarde comme elle est déjà à ta merci». Effectivement. Elle avait eu un geste instinctif de recul lorsqu’il l’avait frôlée, là où il avait parié sur autre chose. Une seconde fois, elle lui parut si vulnérable. Si fragile. Il tendait entre une espèce de ravissement et une certaine confusion quant à la satisfaction qu’il éprouvait alors. C’était...facile. Si facile… Trop facile. Du coin de l’oeil, il voyait ses lèvres trembler. S’il ne s’était pas dominé, il serait allé jusqu’à elle pour la forcer à le regarder. Mais dans son regard, il n’y aurait vu que la peur. Elle était à sa merci, mais pas comme il le voulait. « Vraiment ? Ce n’est pas ce que tu veux ? »… Si évidement si. Mais pas uniquement. Il.. ne savait pas exactement. «Espèce de sale petite peste ! » Il eut subitement envie de la gifler pour voir si cela occasionnerait une quelconque réaction de combat. Il pouvait parier que non. Elle n’aurait que peur. Une peur irrationnelle. Une peur qui n’était pas de son fait. Un goût de fiel s’immisça dans la presque confusion qu’il éprouvait, tandis que sa propre colère noircissait son regard. Il désirait qu’elle le craigne mais pas pour les torts d’autrui. N’était-il pas l’Alpha, l’Oméga, le Commencement et la Fin , La Paix et le Courroux, L’Effroi et l’Adoration ? C’était ce qu’il aurait dû représenter pour elle. Pas un simple ersatz d’un traumatisme d’enfance. Qui plus est, il ne voulait pas être associé à ce genre de vices. Il pinça les lèvres. Puis repéra le téléphone que comportait la table. Le combiné comportait une touche précisant Samantha qu’il pressa :
- Samantha ? Maître Dorian à l’appareil.
Nonobstant l’expression de stupeur qui émana de la secrétaire, il poursuivit vivement, sans regarder la scientifique ni prendre la peine d’un ton précisément aimable, ses intonations rappelant bien plus celles qu’il prenait lorsqu’il s’adressait à ses employés.
- Amenez-nous un apéritif. Finalement l’heure y est plus appropriée. Merci.
Ignorant les notes désagréables de sa voix, il raccrocha prestement et leva des yeux agacés sur Lena :
- L’alcool ravigote toujours un peu les sens… Les esprits aussi. Et j’ai besoin de votre consentement clair et éclairé pour la cession.
Non, ce n’était pas une justification. Lui-même se sentait sous tension. Instable. Insatisfait. Il détestait cette sensation, comme sur le point d’imploser sans réellement savoir pourquoi et comment. Il pianota sur le bureau, tout en faisant la moue, puis tendit l’acte à Lena ainsi qu’un stylo plume élégant :
- Je vous laisse le lire et le parapher.
L’air s’était appesanti mais il demeurerait le maître absolu de ses actions. Cette...peste… Il l’observa prendre le stylo d’une main qu’elle voulait ferme, en prenant garde à éviter tout contact quel qu’il soit avec lui. Il aurait pu en ricaner, une grande part de lui avait envie d’en ricaner mais il ne tenait en aucune façon à déclencher de nouvelles larmes qui auraient pu remettre en cause la signature. Il ne faisait aucun doute qu’il parvenait à dissimuler toute sa colère, car c’était visiblement de la colère qu’il éprouvait, malgré tout, elle devait sentir que l’ambiance avait changé et cela, il ne pouvait le tolérer. Il n’était d’aucune manière déstabilisé. Et la situation lui sortit l’excuse parfaite pour le prouver. Le stage d’analphabète ! L’occasion idéale pour le mettre sur le tapis ! Il n’avait même pas eu le temps de s’en vanter. Il l’a lança, en se basant sur capacité à écrire et sourit légèrement lorsqu’elle répliqua, reprenant un peu de la constance qu’elle avait perdue.
- C’est déplorable que vous ayez du attendre ma présence ici pour faire le rapprochement. Mais je vois que ce stage a eu du bon, s’il n’a pas réussi à effacer votre impulsivité, il a au moins tempéré votre grossièreté. Tout du moins jusqu’à maintenant. Peut-être un jour, parviendrez-vous à devenir une véritable femme du monde, Lena…, ironisa-t-il presque avant de demander négligemment: comment était-ce : racontez-moi ! Combien de temps vous a-t-il fallu avant de vous rendre compte de l’endroit où vous vous trouviez ? C’était avant ou après l’apprentissage de l’alphabet ?
Il ponctua sa phrase d’un sourire sournois qui vint creuser sa joue d’une fossette. Normalement, cette remarque n’avait pas lieu de provoquer une quelconque tristesse supplémentaire. Juste une réaction outrée et une pique, cela était tout. Comme l’ensemble de ses anciens échanges avec la jeune femme, juste colorés de haine. Sans autre sentiment intermédiaire et trouble. Pas qu’il en ressentait, Ciel ! Non, il était trop Divin pour ça, trop idéal pour se permettre de s’intéresser ne serait-ce qu’une minuscule seconde à cette peste… Son orgueil l’en préserve. Non, il faisait bien évidement référence à la peur qui la chevillait, elle, à présent, à rien d’autre. Et aux autres émotions qu’elle tentait d’étouffer. La porte du bureau les interrompit pour révéler l’entrée de Samantha, les bras chargés d’un plateau comprenant deux alcools colorés. Instantanément, Preminger releva la tête et son visage fut composé d’une bonhommie si convaincante et faussement naturelle.
- Merci Samantha, posez ça, là, je vous prie… Ce n’est pas tous les jours qu’on fête une signature, n’est-ce pas ?
Lena Davis
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : katie mcgrath
Je te jure, je me sens tellement mal de t'avoir amenée inconsciemment dans cette histoire.
La vie. Après tout, qu’est-ce-que c’est véritablement ? Un enchainement d’images que l’on regarde tel un film. Sommes-nous entièrement maître de notre vie et de notre destinée ? Si oui, alors pourquoi ai-je laissé cet homme agir ? Pourquoi n’ai-je rien fait pour sauver mes vrais parents ? Peut-être qu’au fond, c’est ainsi que je devais me construire. Mais tout cela m’avait brisée avant tant de profondeur qu’il m’était difficile d’y faire face. Je faisais « comme si », on fait toujours plus facilement « comme si » plutôt que d’affronter le monde et nos frayeurs.
J’écoutais ses paroles, j’écoutais ses propos sans rien répondre. Je me montrais simplement attentive à ce que je pouvais comprendre entre les lignes. Serions-nous aptes à parler sans se jeter mutuellement notre haine en pleine figure ? Mes yeux cependant ne pouvait croiser les siens, je ressentais une crainte profonde en moi raviver des souvenirs que mon esprit tentait de conserver dans les plus profonds et obscurs recoins de mes souvenirs et de mon esprit. Pourquoi commençais-je à le comparer à mon père adoptif ? Il n’en demeurait rien comme lui. Mais pouvais-je véritablement appeler cela de la crainte ? Il m’effraie mais pas au point de me faire trembler. C’est quelque chose chez lui que j’ai du mal à comprendre et j’ai la rude impression que c’est ça qui me fait le plus peur. Je sens que je n’ai aucun contrôle sur ce qui peut se produire lorsqu’il se trouve dans les parages. Et pour tout dire, c’est clairement quelque chose qui ne me plaît guère.
Je revenais intérieurement sur ce qu’il venait de dire, aurais-je la chance qu’il me voit comme quelqu’un d’autre que son ennemie ? Je n’en savais rien. Samantha vint ensuite auprès de moi pour que je lui demande de recontacter Kara pour pouvoir lui parler de tout ce qui commençait à me peser. Y compris la présence nouvellement de mon frère adoptif. Une présence qui était sans nul doute de très mauvaise augure pour toute personne saine d’esprit. Mes doigts serraient le gobelet rempli de café que je possédais dans la main mais j’avais assez de contenance pour ne pas le faire exploser et donc me retrouver avec l’entièreté de mon contenu sur ma tenue, ce qui serait fort regrettable d’ailleurs.
Mon regard fini finalement par croiser le sien.
« Quelles conclusions si je puis me permettre ? » demandais-je au notaire avant de reprendre « oh je ne travaille pas vraiment pour Mademoiselle Walters, nous sommes amies, je lui viens en aide, c’est tout. »
Je ne voulais pas parler du problème de Kara, après tout, peut être qu’il est vrai que je l’aidais à gérer tout cela en travaillant sur un sérum la permettant de se libérer pour de bon de Lucy mais était-ce vraiment un « travail » à proprement parlé ? J’avais fini par accepter sa requête et nous nous étions rendus dans la salle de réunion/de signature qui était aussi grande et lumineuse que pouvais l’être mon bureau. Je m’étais installée mais je ne m’attendais guère à ce que les évènements se déroulent ainsi. Pour la première fois, je faisais véritablement tomber cette protection, cette barrière que je m’étais en place en sa présence. Je ne devais en aucun cas me montrer fragile, plus jamais depuis cette fois-là mais pourtant, il avait suffit de ses quelques mots pour qu’ils se répercutent en moi et que je n’ai plus la force de garder le regard rivé vers le haut.
Je n’avais plus le courage de tout garder en moi, cependant, il ne devait pas voir. Je ne voulais pas qu’il puisse me juger en me voyant « affaiblie ». J’avais chassé mes larmes d’un mouvement de main. Il ne devait pas voir, personne ne devait voir. Je devais garder mon sang-froid, je devais garder la tête froide mais c’était tellement plus simple à dire qu’à faire. Les lèvres tremblantes, je me calme en m’emparant d’un stylo pour pouvoir signer les papiers. Mon regard se lève pour se poser sur Erwin. Que faisait-il ?
« Hum… » me contentais-je simplement de répondre.
Soufflant silencieusement pour faire redescendre la pression, je signe les quelques papiers avant de comprendre que c’était lui qui était d’ailleurs ce maudit stage complètement stupide. Quelle honte j’avais eu en me rendant là-bas, je n’y étais d’ailleurs restée que quelques minutes. Puis être à New York m’avait finalement permis de pouvoir me rendre à l’antenne principale de la boîte donc c’était finalement un mal pour un bien mais cet idiot avait dû bien rigolé ceci-dit. Je ne m’étais pas empêchée de l’insulter, c’était sorti tout seul.
« L’ironie ne vous sied guère mon cher, peut être qu’un jour parviendrez-vous à avoir de l’humour Erwin… » énonçais-je avec un petit sourire.
Il voulait que je me montre « femme du monde », il allait être servie. Après tout, j’ai tout de même été bien élevée malgré cette enfance et adolescence de merde que j’ai eu. J’ai des valeurs et des fondements. Etrangement ceci-dit, je sentais que quelque chose avait changé mais je n’arrivais pas à définir ce que cela pouvait être… Terminant de parapher les quelques pages et apposant une dernière signature, je me recule dans mon fauteuil et croise les jambes avant de croiser les bras sous ma poitrine, ne quittant pas le notaire des yeux.
« Il n’y aurait que très peu de choses à raconter Monsieur Dorian, je n’y suis restée que quelques minutes. Et j’ai appris à écrire en classe de grande-section très cher. » énonçais-je avec un sourire sournois également « vous me décevez Monsieur Dorian, j’aurais pensé que vous seriez plus rusé que ça pour me rendre la vie insupportable. » ajoutais-je avant de reprendre « Cependant, c’était un mal pour un bien, j’avais des affaires à réglées à New York et le portier de l’hôtel dans lequel je me trouvais était ravi de se rendre à ce stage. » ajoutais-je en le regardant, ne manquant pas de défiance.
Samantha vint à entrer et je lui souris, histoire de lui faire comprendre qu’on ne l’embêterait plus. Elle pose le plateau sur la table et se positionne à mes côtés. Je ramène le regard vers Erwin.
« Il semblerait effectivement. »
Je tourne le regard vers Samantha.
« Merci Samantha. » énonçais-je avec un sourire « Dois-je confirmer votre réunion demain matin ? » « Oui, à 9h30. » « J’y vais de ce pas. »
Je lui souris alors qu’elle quitte les lieux tandis que je lève le regard vers Erwin mais ne dis rien.
FICHE PAR STILLNOTGINGER.
Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »
| Avatar : Rufus Sewell
- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)
| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre | Dans le monde des contes, je suis : : Preminger
Il allait sans dire que si Preminger avait entendu les pensées de Lena concernant la vie et l’impact de la personne qui la vivait sur son existence, il ne les aurait pas approuvées. Et pas par simple plaisir de contradiction mais parce qu’il était bien intimement convaincu d’être plus que l’acteur de sa vie. Il l’écrivait. Ses expériences personnelles le prouvaient aussi. Aussi lointainement que ses souvenirs remontaient, ses décisions avaient modifié l’impact de son existence et il en était parfaitement conscient. Après tout, il n’agissait jamais comme un pantin mué par ses émotions mais bien comme le Maître de sa destinée. Au moins, en était-il convaincu. Même si la vie s’acharnait à lui jouer de curieux tours ces jours-ci. Peut-être était-ce cette croyance inverse qui poussait la jeune femme à être si hargneuse face à ceux qui atteignaient leur but sans anicroche. Sûrement possédait-elle une part envieuse en elle, plus que le masque d’arrogance qu’elle portait au quotidien. Sa vie n’avait pas été simple, il ne le déniait pas. D’une certaine manière, tenir la place qu’elle tenait à présent prouvait qu’elle ne s’était pas brisée face aux coups du sort. Néanmoins, assumer un rôle prévu pour elle ne se révélait pas être non plus un acte de bravoure. La jeune femme appréciait-elle réellement ce qu’elle possédait ? Globalement, le notaire savait que oui, elle avait un coeur généreux et une volonté d’œuvrer pour le bien des autres. Mais de cette manière ? En devenant scientifique de la société familiale qu’elle détestait tant ? Puisant dans les caisses de son héritage familial. Elle resterait une héritière de sa famille, qu’elle le refuse ou non, de par ses actions passées. S’en satisfaisait-elle ? Non. Bien évidement non. Mais elle excluait toute introspection personnelle, préférant cacher ses failles derrière son arrogance et son agressivité à son égard. Peu de personnes devait voir au-delà de cette image à la fois forte et sèche qu’elle s’était fabriquée.
Elle avait néanmoins mentionné Honey et Kara. Le notaire se souvenait parfaitement de l’amitié qu’il avait pu constater entre les deux scientifiques lors de leur rencontre dans les locaux d’Amazon et se souvenait également à merveille que Kara avait été la victime qui avait poussé Lena dans cette aventure, comme Georgia avait été la sienne. Il fallait donc en déduire que les liens entre les trois jeunes femmes étaient assez ténus. De là à laisser transparaître plus que l’image de la jeune femme d’affaire aux dents longues ? Sûrement oui. Autant qu’il pouvait voir en elle ? Non. Il était persuadé que non. Mais ce n’était pas par simple vanité de sa part, n’est-ce pas ? Il avait toujours eu un don flamboyant pour cerner autrui, don qu’il avait soigné et exploité avec richesse. Cerner Lena Davis et ses vices, il l’avait fait dès leur première rencontre. Dès que ses yeux s’étaient posé sur elle et la manière qu’elle avait de lever le nez en arpentant le pont d’Amazon, faisant mine de ne pas ressentir le vertige qu’elle transparaissait dans tous les gestes de son corps. Les commentaires sarcastiques stupides qu’elle avait distillé, plus prompte à critiquer qu’à tenter de saisir la situation, par simple volonté de montrer qu’elle ne perdait pas le contrôle. La manière qu’elle avait eu de lui rire au nez… Et elle ne riait plus du tout à présent. Elle semblait une petite souris de laboratoire, apeurée, comme prise au piège. Effrayée d’être si dénuée d’être à nue face à lui.
Sa bouche pris un arc plaisant en l’entendant réclamer ses conclusions. Elle ne les aimerait pas, n’est-ce pas ? Il eut néanmoins envie de s’en assurer et l’espace d’un instant s’imagina les lui asséner ainsi. La réaction aurait été agréable à voir. Mais… c’était trop tôt. Le contexte ne s’y prêtait pas non plus. Pas dans un vulgaire couloir de passage à proximité de la secrétaire, pas dans ses locaux et pas tout de suite. Le visage de la jeune femme s’était tendu vers lui, interrogatif et pour la première fois depuis un moment son regard s’était risqué à affronter le sien. Elle ne tarderait pas à rompre le contact oculaire. Il pouvait voir derrière l’air fier qu’elle tentait d’arborer un éclat angoissé danser dans ses pupilles. La vérité aussi redoutée qu’en suspens. Il pouvait la proférer dès à présent et une part de lui le voulait. Une autre part de lui plus grande souhaitait attendre.
- Non. Il n’est pas temps, Lena. Pas encore… Finit-il par articuler d'un ton sans détour après s'être accordé une seconde d’hésitation supplémentaire.
Midas lui aurait conseillé de les donner. Mais cela aurait été tellement moins amusant, moins fort, moins puissant. Si son chien aimait la simplicité, il ne connaissait pas le goût de son maître pour l’extravagance -ou du moins, le connaissait-il mais n’en faisait pas grand cas. D’une certaine manière, Preminger aimait le spectacle ; la mise en scène. Il visualisait toujours parfaitement ses effets, ses dialogues, les réactions d’autrui et le contexte où il les donnait. Pour Lena, il savait parfaitement les conditions dans lesquelles, il lui concéderait ces mots qu’elle pensait vouloir entendre et ce jour, elles n’étaient pas réunies. Cela serait bien plus impactant, lancinant, douloureux mais puissant. A l’image de sa toute puissance. Mais il ne souhaitait pas que son refus soit perçu comme une faiblesse de sa part, une manière de botter en touche pour dissimuler le fait qu’il n’avait rien à dire. Ce n’était pas lui concéder une victoire, bien au contraire. Il leva l’index pour empêcher toute parole et poursuivit :
- Mais, ma chère Lena, lorsque le moment propice propice, tout ce qui est tu aujourd'hui sera su. Je m’y engage.
Il ponctua ces paroles d’un petit air mystérieux presque narquois puis la laissa reprendre son chemin par de-là le couloir, la laissant à ses interrogations. Qu’elle pense préserver ainsi son petit secret, qu’elle pense donc le lui avoir caché comme elle sait se le cacher à elle-même. Qu’elle se pense effrayée mais en sécurité tout de même. Il réfléchissait en pensant à Kara et le moyen que pouvait développer Lena pour « l’aider » avait-elle dit. A maîtriser ses pouvoirs télékinétiques ? Elle ne semblait ne pas en avoir besoin lorsqu’elle lui avait produit une petite démonstration inopinée à son bureau. Mais les situations pouvaient évoluer si rapidement. Lena ne pouvait soutenir le contraire elle-même.
- Si vous lui venez en aide dans le cadre de vos capacités professionnelles, c’est bien que vous travaillez pour elle non ? J’entendais le travail dans un sens large, sans faire nécessairement référence à une contrepartie onéreuse en retour…
Il se demanda si les deux femmes avaient échangé sur lui suffisamment pour que Kara ait révélé à Lena le fait qu’elle avait déjà fait état de ses pouvoirs devant lui. Cela avait été sa première confrontation avec une forme de magie d’ailleurs. Et fort heureusement, il avait été on ne pouvait plus aimable avec Kara Walters. Lui avait trouvé l’appartement idéal. Et se souvenait parfaitement de l’air gênée qu’elle avait arborée lorsqu’il l’avait interrogée sur sa renommée dans la presse. Il aurait pu tenter de s’y pencher plus profondément mais refusa. Il ne solliciterait pas des informations à ce sujet auprès de Lena Davis. Il les obtiendrait de sa bouche s’il le souhaitait mais pas de manière aussi flagrante. Non, si elle désirait aborder le sujet avec lui, il écouterait et récolterait sans forcer et sans y prêter mine. Mais pour cela, fallait-il encore que la brune soit apte à le faire.
Visiblement son impact sur elle s’était renforcée d’une sorte si imprévisible qu’il se sentait presque démuni face à la réaction grandement disproportionnée de la jeune femme. S’il se garda bien de montrer qu’il avait saisi ses larmes, il ne pouvait se permettre non plus de la laisser se transformer en fontaine. Mais après tout, pourquoi non ? Au contraire, non ? Lui qui cherchait quotidiennement à l’humilier, à la blesser, pourquoi daignait-il lui faire l’économie d’une vexation? Le méritait-elle ? Non, certes pas ! Rien dans son attitude à son égard ne méritait cette grâce de sa part. Elle n’était pas débordante d’adoration ou plongée dans la terreur absolue de son courroux. Non. Alors qu’attendait-il pour lui servir une phrase acerbe ? Ce n’était pas qu’il ne le souhaitait pas. Non. Evidemment non. Elle pleurait pour lui certes. Mais elle ne tremblait pas pour lui. Elle vivait juste avec une peur vissée au corps qu’il n’avait pas instiguée, qu’il n’avait même pas créée ! Et il n’enviait pas l’homme qui avait pris sa place. Bien au contraire. Cet acte là ne parvenait pas à susciter en lui autre chose que du dégoût le plus atroce. Et il ne pouvait se vanter ou rire des faits d’autrui. Surtout ceux-là.
D’une certaine manière, il en était rageur. Si bien que même les ordres donnés à Samantha ne parvinrent pas à gommer toute trace de l’amertume rageuse qui l’habitait. « Mais pourquoi diable cela t’affecte-t-il ? Tu es celui qui se tient devant elle, aujourd'hui. C’est toi qui possède le pouvoir. Sur elle comme tout autre. Toi, personne d’autre ». C’était vrai. Mais c’était faux à la fois. Il ne pouvait pas gommer les actes de cette ombre passée qui planait sur la brune. Le voulait-il ? N’aurait-il pas du se faire une joie d’exploiter les faiblesses ? Cette faiblesse en particulier ? Il le pouvait, il en visualisait parfaitement le chemin. Mais.. Il ne le voulait pas. Il se refusait d’exploiter les faiblesses qu’un autre avait placé en elle. Il ne glorifierait que ses propres actions. Que son influence. Et il détruirait toute autre. Cela avait toujours été son intention, après tout. L’ombre de ce traumatisme devait être dense, néanmoins. Oh et puis, il s’en moquait, il ne voulait pas savoir. Il détruirait cette crainte pour qu’il ne reste plus que celles qu’il instiguerait, c’était tout ce qu’il fallait en retenir. Pour le reste, il ne voulait pas connaître les conséquences qu’elle subissait. Il s’en moquait. Et puis ce sujet était d’un tel ennui et d’un tel écœurement... Il s’interrogea subitement sur la capacité de la brune à se donner à autrui. Il mit en parallèle cette réflexion surprenante avec l’attitude qu’elle favorisait face à tout à chacun: fière mais rigide, inaccessible. Une marionnette… C’était ce qu’il l’avait dit ! Il le pensait. D’une certaine manière. Enfin. Avec lui, elle se révélait plus instable, volcanique. Plus saisissable. « Et alors ? ». Oh et bien...c’était plaisant. Et cela lui servirait. Sa vengeance ne serait pas complète sans cela. Mais elle ne serait pas si savoureuse s’il devait se battre contre des traumatismes.
Il se sentait agacé, sur les nerfs. Ses yeux sournois brillèrent cependant tandis que la jeune femme s’empara du stylo pour y apposer ses signatures sur le morceau de papier. Mais il ne dit rien. Le silence qu’elle observait était pesant. Il se retenait de la railler au sujet de son subit mutisme. Dans d’autres circonstances il l’aurait fait, mais en y connaissant les causes, il demeurait certain de créer de nouvelles larmes qui n’auraient pas su dominer son caractère hautain. Il n’avait pas envie de… Il ne savait pas exactement. Peut-être aurait-il été capable de lui hurler de reprendre constance ? Il ne savait pas et à vrai dire n’avait pas envie de savoir. Ce qui l’indisposait le rendait indifférent. Voilà. Aussi choisit-il une approche plus légère. Puis évoqua avec arrogance le stage qu’il lui avait débauché, s’autorisant une raillerie sur sa connaissance de la langue et de l’alphabet. Cela eut l’effet escompté sur elle. Lorsqu’il l’attaquait sans appuyer sur ses réelles failles, elle reprenait conscience. D’une certaine manière, elle devenait plus à l’aise, dans un déguisement différent. Mais cependant, même ce rôle là elle ne parvenait plus à l’endosser. Il l’observa sans mot dire lui retourner la pique sans la colère ni la hargne d’autrefois. Plus pondérée.
- Oh, Vraiment, c’est là votre opinion ? Je suis un homme exempt d’ironie ? Je pense que pourtant votre compagnie l’enseignerait à quiconque… pouffa-t-il d’un air suffisant. Peut-être est-ce parce que cela vous concerne que cela devient pour vous, trop obtus à déceler. Je suis un homme subtil, ma chère, j’aime ce qui est fin et...raffiné.
Il répondit néanmoins à son sourire et observa sans ciller la jeune femme croiser les bras et les jambes. Elle avait repris contenance à n’en pas douter même si son approche était des plus nouvelles. Pour ainsi dire il ne s’était pas attendu à ce qu’elle tombe dans le piège très longtemps. Son intelligence était limitée, pas aussi fusionnante que la sienne, comme tout à chacun mais tout de même ! Néanmoins, il réprima un fou-rire moqueur lorsqu’il l’entendit l’instruire de manière qui se voulait édifiante, mais dont les tonalités semblaient plus enfantines qu’autre chose de l’âge exact où elle avait appris l’alphabet… A la place, il adopta une posture tout à fait inverse ; mima la stupéfaction puis leva les deux mains théâtralement avant de se mettre à applaudir espaçant les claquements de manière dramatique :
- Oh ! Mais alors ! Mais que ciel ! Souffla-t-il avec une vaine suffocation Mais que le Ciel me pardonne mais je suis tout bonnement abasourdi ! Vous avez appris l’alphabet en grande section….comme 90 % de la population américaine ! Voulez-vous une image ? Un bon point ?
Ne pouvant se retenir davantage, il quitta tout vivement les manières effarées qu’il avait revêtu avec succès pour éclater d’un rire pompeux et sonore puis croisa les jambes à son tour :
- Ma chère, j’espère sincèrement que vous n’escomptiez pas susciter un élan d’admiration à votre égard pour si peu. Cela vous donnait 6 ans, ce qui est tout à fait ordinaire. Quoique...Peut-être devrais-je être agréablement surpris de savoir que vous avez réussi à apprendre ceci à l’âge normal et pas des années après.
Il aurait pu s’arrêter là mais avait soudainement l’envie de continuer :
-Savez-vous à quel âge j’ai appris l’alphabet ? Trois ans. Et seul, pouvez-vous le croire ? Bien sûr que vous le pouvez, continua-t-il avec arrogance et superbe et il sourit : Tous les mois, mon père récoltait son salaire. Les sénéchaux lui remettaient toujours la même lettre indiquant l’argent qu’il percevait. Bien évidemment, les paysans ne savaient pas lire, ils n’étaient pas instruits à l’époque et ne bénéficiaient pas de toute l’aide que la civilisation met en place pour la populace. Alors pour s’assurer que chaque travailleur comprenne bien le montant alloué, ils la lisaient à voix haute. C’était toujours la même. Avec les armoiries royales et les devises des seigneuries environnantes. Je connaissais le discours tellement par coeur que j’en suis venu à en reconnaître les mots et à le lire. Je suppose que c’est à cet instant que mes parents ont pris connaissance de mon plein potentiel. Après tout, j’ai toujours été un homme exceptionnel.
Sa voix s’était faite rêveuse, et pour ainsi dire, il s’était complètement perdu dans ses souvenirs et ses magnifiques constatations objectives mais merveilleuses à l’encontre de sa personne. Il avait toujours été un homme brillant. Et s’était donné les moyens de le devenir. Il reporta son attention sur Lena et son sourire prit une tournure différente :
- J’ignorais que vous souhaitiez tant que cela que je vous rende la vie impossible, j’avais jusqu’à présent une vision différente des choses...De ce que je pensais...percevoir, railla-t-il, mais si cela peut vous rassurer…Cela va bien au-delà d’une simple plaisanterie. Cette plaisanterie était utile.
Mais n’ajouta rien, se contenta de clore sa phrase en arquant un sourcil, mystérieusement. Ce fut le moment que choisi Samantha pour entrer les mains de nouveau chargées d’un plateau comprenant la commande qu’il avait sollicité puis repartir après qu’il lui ait dédié un sourire poli. Les liqueurs colorées versées dans le verre n’ayant pas été précisé, il se voyait bien en peine d’indiquer quel alcool venait d’être servi. Il se saisit d’une coupe en invitant Lena à faire de même, en tendant une main impérieuse vers elle :
- Alors, la transaction est-elle finalisée ? Puis-je récupérer le document ?
En attendant, il trempa ses lèvres dans la coupe. Il s’était repris de l’étrange flottement. Le fait de parler de lui-même l’ayant ravigoté suffisamment pour qu’il décidât d’omettre pour le moment l’ombre qui flottait sur Lena. Elle en revanche… Ne disait rien. Elle ne semblait plus apeurée, ni terrifiée mais indécise. Comme mue par la crainte de commettre un impair.
- Vous voilà si peu loquace, ma chère. Pour une personne au fait de votre babillage incessant, c’est un fait curieux, siffla-t-il en inclinant légèrement la tête, vous semblez ailleurs.
Même si il demeurait persuadé qu’elle n’était nulle part que là, dans l’instant présent, juste clouée par la perspective.