« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Alors que le soleil venait juste de se coucher, Hermès quitta sa sœur, Héra, aux abords du cimetière. Tout en remontant l’allée, sans regarder les tombes, par pur réflexe et peur de l’endroit, il repensa à cette journée étrange. Hadès lui avait donné du fil à retordre, mais au final, Héra avait répondu à sa question. S’il avait agi ainsi, c’était parce qu’au final, il se sentait terriblement seul. Et Hermès l’avait déçu, il n’avait pas répondu à ses attentes. Que dirait-il, si un jour, il lui annonçait que Galatée prenait plus de part dans son coeur que n’importe qui d’autres ? Galatée. Son nom résonna dans l’esprit d’Hermès, plusieurs fois. Cela faisait maintenant deux mois, qu’il ne pensait plus qu’à elle. De nombreuse fois, il s’était fait charmé, mais à chaque fois, il ne voyait que son visage. Même sa discussion avec Athéna ne l’avait pas sorti de ce chemin là. Partout où il allait, il la voyait. Elle était… En lui. Il n’arrivait pas à s’en défaire. Sortant du cimetière, il resta un long moment, les mains dans les poches. Cela faisait deux mois. Depuis leur dernière dispute qu’il ne l’avait pas vu. Et il en avait envie. Il le sentait au fond de lui. C’était maintenant ou jamais. Le monde appartenait à ceux qui agissaient. S’il restait encore trop longtemps, sans rien faire, sans rien dire à cause de son orgeuil, elle partirait de sa vie. Il en était convaincu. Il était temps de remettre les choses à sa place. L’instant d’après, il disparut. Laissant le cimetière derrière lui, il réapparut à côté de l’aura de Galatée. En plein milieu d’un bar. Etonnant. Ses yeux regardèrent autour de lui. Le bar semblait banal, mais il était déjà venu. C’était l’endroit où ils avaient commencé leur première soirée ensemble. Curieux qu’elle revienne ici. Les mains dans les poches de sa veste, il put la reconnaître entre mille. Souriante, rigolarde, elle était en train de parler en faisant de grand geste, comme à un pirate, à un autre homme. Encore. Cette fois-ci, il était hors de question de laisser passer ça. Hermès s’avança, et passa devant l’autre homme quand il eut le dos tourné. Le bousculant un peu, ce dernier se poussa. Visiblement, il n’était pas de nature belliqueuse, car il s’en alla. Qu’importe. Aujourd’hui, maintenant, il n’y avait qu’elle. Et s’il fallait faire disparaître quelqu’un pour lui parler, alors il l’aurait fait. Sans parole, sans rien dire, il attendit qu’elle se tourne pour voir qui avait pris la place de l’autre homme. Il y eut un moment de tension. Où les deux se regardèrent dans les yeux. Il le savait. Au fond de lui. Il voyait le trouble dans ses yeux. Sans rien rajouter, et alors que cet instant lui parut une éternité, il l’attrapa par le col. Trop longtemps il avait manqué d’avance. Trop longtemps, il était resté le gentil Hermès. Alors dans un mouvement fougueux, Hermès l’attira à lui et l’embrassa. Longtemps. Très longtemps. Si bien que la notion du Temps disparut à cet instant même. Alors, le charme se rompit et ses lèvres quittèrent celles de Galatée. Sa voix, était ferme. Il était bien décidé à la ramener chez lui ce soir.
« Tu m’as manqué. »
C’était des mots simples, mais ça valait mille excuses. Alors, doucement, il la lâcha. La laissant un peu respirer. Mais le Dieu messager resta quand même devant elle, ferme, solide. Et dans ses yeux, on pouvait très clairement lire qu’il n’avait aucune intention d’être ailleurs qu’ici même. « J’ai beaucoup réfléchi. C’était une erreur de te rencontrer. Mais c’était une erreur encore plus grosse que de te laisser partir de mon appartement ce jour là. J’ai voulu m’envoler, te poursuivre. T’arrêter. Mais je n’en ai pas eu la force. Et ça n’arrivera plus. Je me fiche de demain, je me fiche de ce qui peut arriver. Il n’y a que toi. Ici, aujourd’hui. Et maintenant. »
Ses mains s’enroulèrent autour de ses poignets. Et, l’une glissa jusqu’à son corps. L’instant d’après, ils disparurent. On dit souvent que les meilleurs couples sont ceux qui tournent en boucle, comme un vieux disque rouillé. Mais c’est parce que ce sont les choses simples, prises sur un instant précis, qui font que cela deviennent des moments, exceptionnels.
Galatée
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Certaines personnes détestent les surprises. Moi, au contraire, je les adore. La routine m'ennuie. Il me faut de l'action, qu'on me surprenne. Une vie planplan, ce n'est pas fait pour moi. Il faut que tout soit palpitant, qu'aucun jour ne se ressemble. Ou je risque de devenir grincheuse et d'aller embêter Hadès en prennant l'air boudeur d'une vilaine petite soeur. Ce qui arrivait rarement, grâce à mon incroyable capacité à toujours savoir m'occuper.
C'est probablement pour ça aussi que je rejoins un lit différent tous les soirs. Que mes amants, mes conquêtes d'une nuit, s'enchaînent aussi vite qu'une étoile qui file dans le ciel, avant de disparaître. J'oublie leur nom, je passe au suivant, sans m'attarder sur ces instants intimes, la tête déjà ailleurs. Avec l'envie de conquérir un nouveau corps comme un pirate s'approprie une nouvelle île. Sinon, c'est risquer de sombrer dans l'ennuie. Plutôt mourir.
J'aurai pu repousser Hermès, dont les lèvres avaient pris d'assaut les miennes avec une ardeur si brûlante qu'elle aurait pu m'embraser. Il était apparu tout à coup, figure que j'avais rangée dans le passé. Différent. Plus conquérant. Non que ça me déplaise. Mais j'avais été surprise, de le voir apparaître devant moi. Après tout ces mois, pourquoi maintenant ? Il avait éveillé ma curiosité. Forcément que j'allais rester.
Le décor avait changé. Fini le bar à l'ambiance nostalgique. La moto sur le mur et les chansons d'un autre siècle cédèrent la place à un endroit plus intime. Tranquille. Calme. Et vide. Il n'y avait plus que nous deux. Pas de risque de distraction ou d'intérrupion.
Avant qu'il puisse esquisser un geste, mon corps se pressa contre le sien. Ma bouche chercha la sienne, la trouva et l'embrassa longuement. Mes mains aggripèrent ses épaules, comme pour l'empêcher de disparaître à nouveau. Je gardais les yeux fermés, les paupières closes presque douloureusement. Je savourais juste la présence de son corps contre le mien, le goût de ses lèvres et l'esquisse de ses muscles sous ses mains.
Du moins, jusqu'à ce que je commence à resserer la prise de mes doigts sur ses épaules. Et pas qu'un peu.
J'attendis qu'il commence à faire preuve d'inconfort pour écarter mon visage du sien et plonger dans ses yeux mon regard agacé, un sourcil relevé.
- Rappelle moi, ça fait combien de temps qu'on s'est pas vu ? Deux ? Trois mois ?
Mes paumes se réchauffèrent, à peine illuminée de dorée. Je ne le relâchais pas pour autant. Est-ce que j'avais envie de lui faire mal ? Un peu, j'avoue.
- Alors explique moi pourquoi tu as décidé de réaparaitre ce soir, de me gâcher ma soirée et en plus de ça me voler un baiser non consenti ?
Si j'avais bien appris une chose en cottoyant les femmes de ce monde, c'était que le consentement, c'est important. On demande, avant d'embrasser, toucher ou tripoter. Certes, moi je l'avais pas fait, mais c'était pas pareil. J'en étais presque sûre.
- Si tu voulais tant que ça recoller les morceaux et retenter ta chance, il fallait venir me voir avant. C'est trop tard, maintenant.
Il me prennait pour qui ? Je l'avais presque oublié, depuis. Presque. Mais quand même. Qui faisait ça en espérant redevenir l'amant d'une femme très occupée ? Et surtout, qui pensait que ça pourrait marcher ?
Je le relâchais, après avoir serré une dernière fois, juste assez fort pour que des traces de doigt s'impriment sur sa peau. Je m'écartais de quelques pas en arrière, pour planter mes poings sur mes hanches, les mains encore brûlantes mais le regard froid. J'aimais peut être les surprises, mais je n'aimais pas qu'on se foute de moi. Ca me donnait des envies de casser des os avec mon poing.
Hermès
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Hermès Express, pas de stresses, que des belles fesses.
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Ils étaient dans son appartement. Grand, très spécieux, il avait choisi un loft en centre ville. Plusieurs mètres carrés, suffisant pour se battre si c’était nécessaire. Hermès venait d’un monde où la désolation était de mise. Hors de question de vivre dans un endroit étroit, où les agresseurs potentiels pouvaient devenir les rois des lieux. Le baiser de Galatée lui fit du bien. Mais… Le reste, beaucoup moins. Ses pupilles se dilatèrent et il grimaça sous l’effet de la douleur. Oh. Alors qu’elle se relevait, pour s’éloigner et lui parler de son absence, Hermès fit disparaître son t-shirt. Révélant deux traces de brûlure qui ne disparaissaient pas comme sur les autres Dieux. Depuis son aventure dans le Palais des Songes, il avait du mal à se régénérer. Ca prendrait du Temps. Et ce serait douloureux. Mais ce n’était rien à côté de ces mots. Ils faisaient encore plus mal. Le goût de ses lèvres encore sur les siennes étaient devenus amers. Alors qu’elle reculait, tout en parlant Hermès se leva et dit : « Pour quelqu’un a qui j’ai volé un baiser, tu avais plutôt l’air d’apprécier non ? »
Un sourire enfantin, espiègle, apparut sur le visage d’Hermès. Ses brûlures toujours légèrement luisantes. Oh, il avait connu pire, aussi, il fit rapidement abstraction de la douleur, qui était devenu son quotidien. Droit, face à elle, il la fixa intensément dans les yeux. « Parce que j’ai peut être fait une grosse erreur. J’aurai jamais dû et j’ai passé plusieurs mois à le regretter. Ca te va ? »
Il s’avança ; doucement, face à la guerrière, la Pirate. Il n’était pas né de la première pluie, mais il savait qu’en son absence, elle était aller voir, peut être chaque soir quelqu’un de différent. Ca aussi, ca faisait mal à l’intérieur de lui. Pourtant.. Ils n’étaient pas du tout en couple. Ce n’avait été qu’une liaison d’un soir… Alors pourquoi, c’était aussi douloureux ?
« Et aussi, parce que quand on veut quelque chose. On le prend. »
Il aurait pu, avec ses belles paroles, s’avancer vers elle et retenter l’expérience. Mais c’était hors de questions. Déjà, c’était risqué. Et puis, Hermès n’était pas du genre à forcer les gens. Si elle estimait que c’était trop tard, alors, c’était trop tard. Ses yeux brillèrent dans le reflet des poings de Galatée. « Mais sache deux choses. La première, c’est que l’on a été deux à fuir ce soir là. Donc je peux très bien te renvoyer l’ascenseur. Et la deuxième… Tu penses sincèrement que je vais me laisser dominer de la sorte ? »
L’instant suivant, son armure olympienne apparut, et ses ailes sortirent de son dos dans un claquement sonore. Alors, avec la vitesse de Mercure, Hermès s’envola, saisit Galatée par les épaules. L’instant d’après, ils volèrent tous les deux dans l’appartement, et une seconde plus tard, ils passèrent à travers la fenêtre de sa chambre. Encore. L’immeuble était assez haut. Lâchant sa prise sur Galatée, sans la frapper, il resta à bonne distance. Tout en écartant les bras, mais tout en restant aux aguets et prêt à se téléporter à la moindre occasion, Hermès la regarda dans les yeux. Un air farouche, nouveau, datant de la guerre qui l’avait complètement transformé dans les yeux. « Tu penses pouvoir me faire culpabiliser longtemps avec ton petit manège ? Qui est partie avant la moindre discussion ? Qui a été introuvable pendant plusieurs semaines ? Qui n’accepte pas ce qu’elle ressent et qui fuit chaque jour que la Nature a faites ? »
Les bras revinrent le long de son corps. La lumière dans ses yeux sembla s’éteindre. Et, son pouls redevint normal. Les deux brûlures à ses épaules lui avait ravivé de vieilles douleurs. Lui, aussi, était déçu. C’est pour ça qu’il baissa la tête.
« Si tu ne veux plus rien de moi, alors on s’arrête ici. »
La gorge était nouée. Sèche. C’était, au final, plus douloureux que toutes les guerres qu’il avait pu connaître. Ses yeux se relevèrent vers elle, et il finit par dire : « Mais tu ne sauras jamais ce que ça fait, qu’être choyée, chérie, et peut être un jour aimée profondément. Tu ne connaîtras jamais la sensation que ça fait de se sentir vulnérable devant quelqu’un qu’on aime. Parce que l'on ne connaît ça que quand on sait aimer plus que l'on ne s'aime soi-même. Je doute que tu aies jamais osé aimer à ce point. »
Marquant une pause, il l’a laissa douter sur ses propres sentiments, avant finalement d’éclaircir un point. Un petit point important. D’ailleurs, pour lui, ce fut un Mensonge. Un pur, simple, et beau mensonge. Car il l’avait su dés qu’il l’avait revu. Aussi, il finit par dire : « Mais je ne t’aime pas. Et je ne risquerai jamais plus l’occasion d’aller vers ce chemin avec toi. Arrêtons nous là. Puisque tu préfères ta liberté individuelle, à autre chose que n’a jamais connu. »
Galatée
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Si il voulait vraiment que je sois pleinement concentrée sur la discution, il aurait dû choisir un autre habit. Son armure, imposante et dorée comme un plein soleil de midi, n'arrêtait pas de faire dériver mon regard et mon attention. C'était un peu trop tape à l'oeil à mon goût, mais il avait une sacrée allure, habillé ainsi. Si notre échange n'était pas aussi sérieux, j'aurai entrepris de lui faire perdre sa protection. Mais ça n'était pas le bon moment.
Alors je pris sur moi, et je me forçais à garder mes yeux rivés aux siens. Flottant dans les airs, protégée par ma propre armure, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir légèrement coupable. Je m'étais montrée froide parce que mon égo avait été blessé, lors de la nuit passée ensemble. Mais est-ce que j'avais pensé à ses propres sentiments ? Pas une seule seconde. Encore une fois, j'avais foncé, le poing en l'air, sans réfléchir aux dégâts que je pouvais causer.
- Je m'excuse.
Je lâchais un soupire vaincu sans pour autant baisser le regard.
- Sincèrement.
Nouveau soupire. Je n'avais pas de problème à assumer mes erreurs, mais c'était plus difficile quand j'avais cette sensation qu'on me forçait la main. Si j'étais venue m'excuser de moi-même, l'ambiance n'aurait pas été la même. Je lui aurai ramené une moto miniature, j'aurai blagué, souris et toute cette situation aurait pu se régler au lit. Quel gâchis.
- Mais pour ma défense, tu l'as quand même cherché.
Je fis une petite moue, en lâchant ça de manière presque innocente. Mes cheveux me carressèrent les joues, rendus comme vivants par le vent. Ils étaient plus long que la dernière fois que nous nous étions vus. Ils tombaient plus bas que mes épaules. Je ne les avais jamais eu de cette longueur. Je n'aimais pas quand ils me glissaient dans les yeux pendant une bataille ou que je me retrouvais avec des mèches dans la bouche dès que la brise se levait.
- D'après toi, c'est quoi le principal point commun que j'ai avec Hadès ? Notre égo surdimensionné. Même si lui gagne haut la main si on doit en comparer la taille.
Je réussis à sourire. Un petit, rapide, mais j'essayais quand même de détendre l'atmosphère si chargé que j'en étais mal à l'aise. Ce type de discussion était ma première. J'étais préparée à beaucoup de choses, mais j'avais jamais pensé à comment réagir quand on est aux prises de cette situation.
Nouveau soupire. Moins défaitiste celui là, plutôt fatigué. Je me passais une main sur le visage, en essayant d'organiser mes pensées.
- Tu dis que tu ne m'aimes pas. Mais tu attends quelque chose de moi. Quelque chose de plus qu'une simple aventure, n'est-ce pas ? Pourquoi ?
J'étais vraiment curieuse. Je voulais savoir pourquoi il était là, à me tenir ce discours, à tenter de me faire culpabiliser, à me parler de sentiments, alors qu'il disait qu'il n'en avait pas pour moi et qu'on pouvait arrêter. Est-ce que c'était de l'ironie ? De la manipulation inversée ?
- Et surtout, pourquoi moi ? Tu dois en rencontrer tous les jours, des femmes qui veulent de toi. Qui sont plus ouvertes aux relations qu'une pirate sans attache. Pourquoi s'infliger ça ?
Une idée m'effleura, et j'ouvris grand les yeux en lui demandant de but en blanc:
- Tu serais pas une de ces personnes qui prennent du plaisir par la douleur et la souffrance de leur propre corps ou celui de leur partenaire ?
C'était quoi le terme, déjà... SMS ? SM ? MS ? Il y avait beaucoup trop d'abrévations pour s'y retrouver.
Hermès
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Hermès resta longtemps à l’observer en vol stationnaire. Puis… Il fit disparaître son armure. Après tout, devant elle, il était déjà assez fragile. Alors pourquoi s’équiper ainsi ? Il fallait qu’il lui prouve. L’instant suivant, un blouson simple en jean, ainsi qu’une tenue d’allure normale était apparue. Ses ailes n’étaient plus recouvertes par l’armure, et l’aspect gris qu’elles avaient luisaient sous les rayons de la lune. « Tu t’excuses, et tu places un « Mais. » juste après… Tu sais que quand ce mot apparaît, tout ce qu’il y a avant est obsolète ? »
Ses sourcils s’étaient froncés, mais un sourire en coin était apparu. Ainsi qu’un petit pincement au coeur. Encore. Mais il n’en laissa rien transparaître et il se contenta de l’observer de son regard espiègle. Ses yeux passèrent sur ses cheveux longs avec envie. Ca lui donnait un côté appréciable. Très appréciable même. Pourquoi cette relation n’était pas… Plus simple. « Oui, j’avais remarqué, pour l’égo. »
Il avait passé une journée avec Hadès, en Himalaya, et ça avait bien suffit. D’ailleurs, une conversation lui revint en mémoire. Levant les sourcils légèrement surpris, il se mit à ricaner nerveusement.
« D’ailleurs, à ce propos… Il faut que je te dise quelque chose. Il veut nous organiser un rencard. Le problème, c’est qu’il n’est pas au courant que c’est toi. Tu devais m’aider à convaincre la personne avec qui je voulais une relation… En essayant de la rendre jalouse. Le soucis, c’est que je pense que cette entrevue ne peut avoir lieu… Puisque tu serais… Juge et partie ? C’est bien ça qu’on dit ? »
Un petit ricanement moqueur s’éleva de lui. Il avait beaucoup ri, à cette idée. Car Hadès ne savait pas dans quoi il s’était engagé et si le quiproquo avait lieu un jour, il le trouvait merveilleusement beau. Détournant un peu ses yeux de son regard, de peur de perdre ses moyens, il poursuivit : « Oui. J’attends, justement une Aventure. Mais avec un grand A. Et dans une Aventure, on vit de nombreuses choses. Des hauts, des bas. On prend des risques. On tombe, on se relève, on apprend, on évolue. On partage. C’est ça que je veux. Mais je doute que tu en aies envie. Tu as la trouille. »
Soudain, ses yeux qui étaient parti ailleurs, dans les étoiles, revinrent immédiatement dans ceux de Galatée. Lui aussi, avait peur à cet instant. Elle pouvait le repousser, définitivement. Mais c’était fini la fuite. Fini le temps, où, pour résoudre ses problèmes, il s’envolait pour ne jamais revenir. Il en avait envie. Et quand on avait envie de quelque chose d’aussi fort, d’aussi immédiat et d’aussi beau que Galatée, on le prenait.
« Non. Je ne suis pas sado-maso. Je suis juste un aventurier. Qui a besoin de vivre quelque chose de fort, avec quelqu’un de complexe. Mais... »
Au moment, où il prononça le « Mais... » un très léger sourire en coin apparut. Après tout, tout ce qui avait avant, ne comptait pas non ? Si on suivait sa logique. Ses tripes se glacèrent. Sa gorge se noua légèrement. Hermès pivota pour apparaître de profil face à Galatée, comme s’il allait partir. « Je n’ai pas l’impression que ça t’intéresse. Tu préfères aller de port en port, sans réel attache n’est ce pas ? »
Ses yeux se détournèrent. C’était dur. Au fond, il savait qu’il l’aimait. Que c’était trop tard pour faire marche arrière. Aussi, tout en regardant les étoiles, d’un air assez rêveur et distrait, Hermès finit par dire : « Tu sais, je pense que je t’ai menti, et que je me mens à moi même. Je ne peux pas dire que je ne t’aime pas. C’est plus compliqué. Mais je refuse d’aller dans quelque chose à sens unique. Oui, je veux quelque chose de sérieux entre nous. Et, oui, je t’accepte avec tes lacunes. Tu penses que ça me ferait souffrir. Très bien. Mais c’est aussi pour ça, qu’on prend des risques de vivre une véritable aventure. On ne tombe pas amoureux que des qualités. »
Ses joues rosirent, son coeur s’emballa. Il l’avait avoué, à demi-mot. Mais en même temps, qu’avait-il à perdre ? Tout, très certainement. Elle était comme un animal sauvage difficile à dompter. C’était ça qui l’avait séduit. Aujourd’hui, il savait que s’il ne tentait pas le tout pour le tout, c’était terminé, à jamais. Son stresse augmenta tellement qu’un cheval ailé apparut à ses côtés, surgit de nul part. Surpris, Hermès passa une main sur les naseaux de ce dernier, et ricana légèrement à son apparition. « Ce n’est rien, Pégase. Je vais bien. »
Il lui avait murmurer ça à l’oreille, tout en la câlinant. Assez bas pour que Galatée ne l’entende pas. Leurs ailes battaient à l’unisson, et la créature lui adressa un regard… Inquiet. Hermès lui caressa le bout du museau, encore une fois pour la rassurer. L’instant suivant, elle sembla lui dire « Je suis là. » avec le regard. Puis, elle prit son envole et s’éleva bien plus haut qu’eux, tournoyant autour d’eux comme un oiseau qui surveille sa proie. Ce n’était vu d’ici qu’un petit point blanc ailé, mais Hermès fut quand même rassuré. Finalement, il glissa vers Galatée, et lui prit les mains. Ses yeux dans les siens, il déposa un tout petit baiser sur la joue de la jeune femme. Juste à la limite avec les lèvres. « Oh, et… Je suis aussi désolé de m’être comporté comme ça. J’aurai du te garder prêt de moi au lieu de tenter de m’en aller. Mais… Tu dois avouer que c’était amusant non ? Je dois être un des rares à tenter de partir au réveil avec toi. D’habitude, c’est l’inverse non ? Maintenant, tu sais ce que ça fait. »
Un petit ricanement enfantin s’échappa de sa bouche. Ca allait beaucoup mieux. Mais pour combien de temps ?