“Good Morning University!"

« Tu as eu ça où ? »

Michel-Ange était à l’Université. En tenue de civil, il n’avait que son révolver dans son holster pour montrer sa véritable fonction de policier. Les sourcils froncés, il regardait dans sa main un sachet de drogue. Deux petits cachets roses. Les mettant à la lumière, le jeune homme en face de lui qui devait avoir son âge ne savait pas où se mettre.

« Je… Je sais pas... »

Michel-Ange réajusta ses lunettes de soleil. Il avait la méga classe depuis qu’il était policier. Bon, ça restait quand même Michel-Ange. Mais en plus classe. Soupirant légèrement, il prit sa voix la plus dure, qui n’était pas impressionnable du tout. Mais… Ce qu’il avait à dire, si. Et c’était suffisant pour foutre la trouille.

« Ecoute, deux choix. Soit tu me donnes l’infos, et elle est bonne, et on se connaît pas. Soit je demande à ouvrir une enquête, tu me suis, et tu es parti pour 72h de garde à vu. Je suppose que ça fait tâche sur le dossier d’un Universitaire. »

Le jeune homme blêmit. Car même si le policier avait l’air gentil et un peu maladroit, la menace était sérieuse. La discussion dura encore quelques minutes, et finalement, Michel-Ange obtint l’adresse du dealer sans trop de difficulté. Enfin, l’adresse des points de rendez-vous. Il allait devoir rentrer, ouvrir un dossier, et faire de la surveillance. Classique. Le jeune parti, mais Michel-Ange garda quand même sa carte d’identité en guise de gage. Si c’était vrai, il dirait que l’information était de source inconnue. Si ce n’était pas le cas, là, il l’arrêterait et procéderait à un interrogatoire. Cette entrevue l’avait déjà coupé dans son élan rebelle. Le garçon s’en alla, plus blême que jamais.Michel-Ange lui, soupira. Il n’avait jamais compris l’intérêt de prendre des drogues. Mais bon. C’était un des maux du siècle.
Marchant tranquillement, tout en rangeant le sachet dans une des poches intérieures de sa veste en cuire, un affichage attira son attention.

« Vous n’avez jamais fait d’études et vous souhaitez les reprendre ? L’Université de Storybrooke est là pour vous ! Une réunion de présentation est prévue… »

Mais Michel-Ange ne poursuivit pas sa lecture. Il n’avait pas fait d’étude, car leur père était tombé malade, et ils avaient du reprendre le restaurant. Après avoir mis des années à s’en sortir, ils n’avaient pas eu le temps de prendre des cours. Sauf Donatello. Qui était l’exception. Mais toute la famille s’était sacrifiée pour lui dégagée du temps. C’était un génie, et ils auraient tous culpabiliser de l’avoir empêché de suivre des cours.
Finalement, au bout de quelques pas, il revint voir l’affiche. La réunion était dans quelques minutes. Autant y jeter un œil non ?
Marchant dans les couloirs de l’Université, beaucoup d’étudiant se tournèrent vers lui, et il mit longtemps à comprendre que c’était son arme et son insigne qu’il regardait plus que lui. Soupirant un peu, il se dit intérieurement qu’il aurait peut être été plus malin de venir sans. Mais avec ce qu’il avait dans la poche de sa veste, autant garder au moins son insigne…
Une fois devant la salle, un petit attroupement d’étudiants parlaient. Certains étaient plus jeune, d’autres avaient son âge. Il s’avança pour demander des renseignements à une jeune femme qui semblait en pleine discussion avec quelqu’un d’autre.

« Excusez moi… C’est bien ici la réunion pour… les cours du soir ? »

Michel-Ange rougit un peu. En fait, il avait honte. Il était désormais Policier. Pourquoi prendrait-il des cours.

« C’est euh… Pour un ami. Qui m’a dit de venir voir pour lui. Il est très occupé. Il est policier. »

Michel-Ange passa sa main derrière sa nuque. Ca c’était vraiment très débile. Il venait de dire qu’il venait pour un ami policier… Alors que son insigne et son révolver était visible. C’était très bête.

« Il a pas l’temps… Alors je viens… euh… Je vais peut être repartir. Après tout, il viendra lui même. C’est plus sûr. »

Good morning university

L’année scolaire touchait bientôt à sa fin. Ces derniers temps, Tohru avait été énormément prise par ses révisions. Entre ses partiels et les examens de fin d’année à l’école de cuisine elle avait eu l’impression de ne pas avoir une minute à elle en dehors de ses divers petits boulots. Ce n’était pourtant pas l’envie de voir Kyô par exemple qui lui manquait. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle se disait qu’elle pouvait par hasard tomber sur d’autres Soma en ville et cela lui mettait du baume au coeur. Pour autant, elle ne devait pas oublier ses études, elle le savait. Pour l’instant, il ne lui restait plus que des révisions pour des examens secondaire, elle avait déjà rendu son dossier et passé le plus gros examen à l’école de cuisine. On leur avait demandé en condition réelle, de préparer un menu et de le donner à la dégustation à un jury composé de professionnels en ville. Elle ne connaîtrait pas ses notes avant plusieurs semaines, aussi faisait-elle en sorte de se concentrer sur ce qui lui restait à faire. De plus, elle avait juste deux matières à passer ce matin. C’était sans doute pour ça qu’elle s’était levée plus tôt que d’habitude, et qu’elle avait décidé de prendre le bus au lieu de se rendre sur le campus à pied comme elle le faisait d’habitude. Cela lui laissait plus de temps, pour se plonger dans ses cours.

Autrefois, c’était Yuki qui l’aidait à réviser ou bien faire ses devoirs. Mais Yuki n’était pas là, et elle n’avait jamais osé demander de l’aide à Kyô. Elle savait parfaitement que le rouquin n’était pas aussi patient que son cousin, et en plus elle ne voulait pas l’embêter. Il devait déjà avoir tellement de choses a faire, elle se refusait à être un poids supplémentaire pour lui.

Le nez plongé dans ses notes, elle faillit presque rater son bus, ne se rendant compte qu’au tout dernier moment, de l’arrivé du transport. Se hâtant, elle s’installa sur la première place de libre, gardant les yeux rivés sur le panneau défilant indiquant les arrêts de peur de râter le sien. Il ne fallait surtout pas qu’elle soit en retard alors qu’elle avait un examen. Si elle n’avait ne serait-ce qu’une seule petite minute de retard, on ne la laisserait pas entrer dans la salle. Heureusement, elle se dépêcha de sortir dès que l’arrêt de l’université fût indiqué et c’est a bout de souffle, qu’elle s’installa sur une des tables de dehors afin de continuer à travailler. Heureusement, qu’elle s’était levée plus tôt aujourd’hui, si elle était partie à l’heure habituelle, elle aurait sans doute dût dire adieu à son plan de révision et serait même probablement arrivé en retard.

Heureusement pour elle, son début de matinée se passa normalement, elle passa ses épreuves et sortie de la salle tout en discutant avec une de ses camarades jusqu’à ce que son professeur d’anglais ne l’interpelle :
« Ah Honda, tu tombe bien j’aurais besoin d’un service. Vois-tu l’université organise une réunion de présentation pour les cours du soir, et normalement au moins une personne de chaque cursus devait être présente afin d’expliquer tout ce qui était proposé. Malheureusement, le notre nous a fait faux bon. Je sais que c’est un peu précipité mais tu pourrais le remplacer s’il te plaît ? »

- Comptez sur moi ! Je ne vous décevrais pas ! S’exclama Tohru toujours prête à rendre service.

Bon, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait devoir faire, et elle n’avait pas non plus de discours de présentation de fait comme c’était fait à la dernière minute mais elle était toujours partante pour aider dès qu’il le fallait. Heureusement, son professeur lui tendit plusieurs documents, lui expliquant un peu comment ça allait se dérouler, et ce qu’elle allait devoir faire concrètement. Elle hocha la tête très concentré plusieurs fois, sortant même un carnet pour prendre des notes afin d’être sûr et certaine de ne rien manquer. Même si ça restait encore un terrain inconnu pour elle, Tohru ferait comme d’habitude de son mieux. Heureusement, sa camarade l’avait attendue, et proposait de lui tenir compagnie en attendant que la réunion ne commence ce qu’elle accepta évidemment avec joie.

Elles continuèrent en direction de l’amphithéâtre où se tiendrait la réunion, discutant des cours des examens et d’un peu tout en fait, jusqu’à ce qu’elles ne soient interrompus par un jeune homme d’à peut près leur âge :

- Ah non non, interviens Tohru alors qu’il parlait de repartir et de laisser son ami venir à sa place.

Réfléchissant au fait que ses paroles pouvaient être mal interprété elle s’empressa de se corriger :

- Enfin oui, c’est bien ici la salle mais non, il faut rester ! Reprit-elle en faisant de grands signes de la main afin d’appuyer ses propos.

Maintenant qu’elle y pensait, ça pouvait sonner comme un ordre ce qu’elle disait. Hors ce n’était pas du tout son intention. Simplement, c’était tellement gentil de sa part de venir pour son ami. Lui aussi était policier après tout, alors il avait dût prendre sur son temps pour venir se renseigner à la place de son ami. Ce serait vraiment dommage, de ne pas aller au bout des choses.

- Heu, ce que je veux dire c’est que vous avez fait tout ce chemin rien que pour votre ami. Si jamais vous n’entrez pas, pour vous renseigner, vous risquer de le regretter et ça ce serait dommage. Ce n’est pas beaucoup, mais vous aurez déjà des informations à lui fournir, et après il pourra revenir lui-même. Mais en attendant, la réunion va commencer alors c’est le moment d’en profiter.

Maintenant qu’elle avait rencontré quelqu’un qui venait de se renseigner, Tohru était prête à redoubler d’effort pour sa présentation. Après tout d’autres personnes étaient peut-être venus comme lui pour des amis alors c’était la moindre des choses de son point de vu de donner une présentation aussi clair et complète que possible.

- Je dois aussi parler à la réunion, pour présenter le cursus que je suis. Je m’appelle Tohru Honda enchantée.

Comme à son habitude, elle inclina légèrement le buste pour saluer le jeune homme en face d’elle.

“Good Morning University!"

Michel-Ange ouvrit la bouche et la referma. C’était comme… S’il avait pris une petite claque. Déjà, il fut grandement impressionné que son mensonge tienne aussi bien. Bien évidemment, il parlait de lui. Mais c’était quand même rare quand les gens le croyaient, tout simplement parce qu’il mentait super mal. Ensuite beaucoup de chose le chamboulèrent. Sa façon de parler, pour commencer, son nom à consonance japonaise, et pour finir sa manière de s’incliner très légèrement vers l’avant pour lui dire bonjour. Les gens ayant une culture japonaise était tellement rare ici… Que Michel-Ange était plus que ravi de l’avoir en face d’elle. Aussi, Michel-Ange commença par lui répondre de la même manière. Car il avait été lui aussi, éduqué comme ça. Un petit basculement vers l’avant, très léger.

« Enchanté, je m’appelle Michel-Ange Turtles, mais tu peux m’appeler Micky. »

Michel-Ange rougit. D’abord légèrement, puis… Beaucoup. Parce qu’il avait honte et que ça arrivait souvent. Normalement, n’importe qui se serait rendu compte de son mensonge. Mais là, c’était hors de question d’abuser de la naïveté d’une fille aussi gentille.

« Je… je rougis parce que j’ai un peu honte, désolé. J’ai menti. Je viens pour moi, mais j’ai un peu honte. Je sais, c’est un peu idiot, mais… Je sais pas. J’arrive pas à l’expliquer. »

Si, c’était facile. Il se sentait totalement honteux de n’avoir jamais fait d’étude, et d’être entouré de gens qui étaient en plein dedans ou qui avaient fini leurs cursus. En réalité, il les admirait beaucoup, et c’est pour ça qu’à côté d’eux, il se sentait un peu honteux. Il fallait avoir beaucoup de courage pour faire des études dans le monde d’aujourd’hui et surtout ici, à Storybrooke. Levant ses mains devant lui, toujours un peu rouge des joues, mais beaucoup moins car soulagé d’avoir dit la vérité, il déclara simplement.

« Je vais rester, je vais rester... »

Il ricana. Oui, elle avait dit cela un peu comme un ordre, mais sans le vouloir, et ça Michel-Ange l’avait très bien perçu. C’était plus comme une volonté de bien faire, et surtout d’avoir peur qu’il passe (enfin son ami en l’occurrence) à côté de quelque chose d’important. Ca ressemblait à de la bienveillance, et c’était… Plus qu’honorable.

« Je suis encore vraiment désolé. C’est pas facile. Je m’en suis sorti sans faire d’études, et je me rends compte que c’est super important un peu tardivement. Surtout si je veux progresser dans la Police. Je pense aller vers le droit, c’est ce qu’il faut pour être Lieutenant de Police. C’est toi qui présente la filière Droit ? Ca serait vraiment mon jour de chance ! »

Les yeux de Michel-Ange brillèrent. Pour l’instant, tout lui souriait. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas le cas. Qu’elle suivait un autre cursus que le droit. Simplement parce que son karma avait du en prendre un coup. C’était pas bien de mentir, et ça avait toujours des conséquences. Même les mensonges les plus ridicules comme celui là, pouvaient avoir des répercussions.

« Tu… tu es d’origine japonaise ? Je veux dire… Ton nom et ta façon de parler… C’est le genre de truc qu’on remarque… J’ai été élevé par un papa Japonais. Du coup, je repère ça assez rapidement en fait… Je veux pas te gêner, je te pose pleins de questions indiscrètes qui n’ont rien à voir avec le cursus ! Pardon ! »

Oui, Michel-Ange s’excusait beaucoup… Tout simplement, parce qu’il était… Gentil ? Les étudiants commencèrent à rentrer dans la salle. Un par un. Michel-Ange, lui, fixait Tohru de manière étrange. Du rouge, il était passé au blanc. Parce qu’il avait la trouille. Il n’avait jamais dit à personne qu’il avait eu une phobie scolaire très tôt. La peur de l’échec, la pression de ne pas réussir. Tout ça remonta un peu, et il sentit ses pas glisser vers l’arrière, tout doucement.

« Je… euh… je sais pas… c’était peut être pas une bonne idée tout compte fait. C’est pas pour moi. Imagine, je rentre, ça me plait, je me lance, et j’échoue lamentablement… J’ai déjà fait pleins de trucs cool ici. J’ai été Maire, je suis policier. Simple agent, mais c’est plutôt bien non ? Simple Maire aussi, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu. Je veux pas te faire perdre ton temps… »

Mais, quelque chose ua fond de lui, lui fit dire qu’elle n’allait certainement pas lâcher l’affaire aussi facilement.

Good morning university

Cela aurait pu faire une belle coïncidence, si il s’était avérée qu’elle étudiait aussi le droit. Malheureusement, ce n’était pas vraiment le domaine qui l’avait attiré. Non pas qu’elle dénigre cette branche d’étude ce n’était définitivement pas son genre, simplement Tohru était quelqu’un de simple, et pour elle la cuisine c’était simple mais le droit non. Si on était passionné, elle n’avait aucun doute que n’importe qui pouvait réussir dans ce domaine, mais en l’occurrence elle pour sa part ne l’était pas. Et elle s’en voulait presque lorsqu’elle voyait l’air plein d’espoir qu’avait Michel-Ange en face d’elle. Mais si ça se trouvait, la personne qui présentait cette filière était très gentille ! Et il n’y aurait pas à s’inquiéter.

- Ah euh non, malheureusement je suis en école de cuisine. Mais, j’ai des cours ici alors je présente le cursus pour expliquer comme ça se passe.

Elle hocha vigoureusement la tête, dès que la question de ses origines fût abordé. Il est vrai que cela ne se voyait pas nécessairement de prime abord, mais elle était contente que quelqu’un l’ait remarqué, encore plus quand cette personne avait grandit avec un parent Japonais :

- Ça ne me dérange pas ! Affirma-t-elle. Au contraire, je suis contente que quelqu’un l’ait remarqué.

Mais bien vite, la conversation s’orienta de nouveau vers les études. Dans un premier temps, Tohru resta silencieuse, laissant Michel-Ange parler et se contentant de réfléchir. Il semblait avoir peur qu’on le juge parce qu’il n’avait jusqu’ici pas fait d’études. Pourtant, du point de vu de Tohru, ce n’était pas quelque chose de honteux. Sa mère s’était arrêté au collège, et elle-même avait voulu travailler pour l’aider après son cursus en tant que collégienne. Elle s’était inscrite au lycée, parce que sa mère le lui avait demandé, elle aurait aimé pouvoir vivre cette expérience, et regrettait de ne pas pouvoir l’avoir fait. Néanmoins, pour sa part Tohru avait toujours eu dans l’idée de travailler une fois sa vie lycéenne terminée. Au final, c’était un peu par hasard, qu’elle s’était retrouvé à entreprendre des études.

- Comment est-ce que tu peux savoir que ce n’est pas fait pour toi, si tu n’as pas essayé ?

Les mots étaient sortis tout seuls, elle ne s’en était même pas rendu compte avant maintenant. Se mordant légèrement la lèvre inférieur, elle se dit néanmoins qu’il était peut-être trop tard pour faire demi tour.

- Ce n’est pas une honte de ne pas avoir fait d’études. Beaucoup de gens n’en font pas, ou bien s’arrêtent au beau milieu pour beaucoup de raisons.

Si sa mère avait eu l’occasion de reprendre ses études, l’aurait-elle fait ? Tohru savait, que si ça avait été le cas, elle aurait remué ciel et terre afin de l’aider le plus possible. Évidemment, sa mère n’aurait jamais voulu qu’elle sacrifie sa santé ou sa scolarité pour elle. Reprendre des études tout d’un coup parce qu’on en avait envie ça n’avait rien de honteux, au contraire cela démontrait que ce que l’on faisait nous passionnait ou bien qu’au final on s’était découvert un intérêt dans autre chose.

- Je pense que l’important c’est d’essayer, ce n’est pas une question d’intelligence et si on ne réussit pas tout du premier coup ça ne veut pas non plus dire qu’on est bête. Moi aussi, il m’arrive d’avoir des mauvaises notes mais je travaille deux fois plus dure pour réussir la prochaine fois, et si j’ai du mal, je demande de l’aide. Ce n’est pas grave de demander de l’aide quand on arrive pas ou qu’on ne comprend pas quelque chose.

Elle n’était pas forcément la mieux placé pour parler de cela, étant donné qu’elle avait du mal à se reposer sur les autres. Il ne s’agissait aucunement d’une question de fierté, Tohru avait depuis toujours apprit à être autonome. Quand elle vivait encore avec sa mère, elle prenait en charge les tâches ménagères afin d’alléger considérablement le nombre de choses à faire que cette dernière devrait réaliser dans la maison. Elle qui travaillait déjà si dure, Tohru se refusait à être une charge en plus. Et cet aspect de sa personnalité l’avait poursuivit, même jusque chez les Soma. Elle travaillait parfois jusqu’à l’épuisement, sans oser demander à Yuki, Kyô ou Monsieur Shigurer de l’aider. Mais, Tohru savait cependant que les deux premiers avaient depuis le temps, apprit à « contourner » ce trait de caractère. Alors, afin de ne pas être ingrate envers eux, il lui arrivait d’arrêter de se demander si elle allait être une charge pour les autres et de demander de l’aide. Les cuisine du café où elle travaillait en tant que serveuse étaient toujours ouverte pour qu’elle puisse pratiquer, et un des cuisinier n’hésitait jamais à être présent afin de l’aider.

- On ne fait que présenter, personne n’est obligé de s’engager.

Les inscriptions avaient lieu au bureau de l’administration, et si elles s’ouvraient juste après la présentation elles restaient ouvertes tout l’été afin de permettre aux gens de réfléchir et de s’inscrire ou non pour la rentrée en Octobre prochain. Ce serait l’occasion pour Michel-Ange de voir si la filière était vraiment pour lui ou non. Mais sans essayer, il ne pourrait jamais vraiment savoir et elle trouvait ça vraiment dommage. Bien sûr, elle ne pouvait pas aller contre sa volonté et ce n’était pas non plus ce qu’elle cherchait à faire d’ailleurs. Tohru n’aimait pas s’immiscer dans la vie des gens, du moins dans celle des gens qu’elle ne connaissait pas. En ce qui concernait les Soma c’était différent, tout ce qu’elle voulait c’était les voirs heureux, et pour cela il fallait briser la malédiction. Elle ne pouvait donc pas rester en retrait et attendre que les choses se fassent d’elle même, qui sait combien de temps cela prendrait ?

- C’est impossible de savoir si c’est vraiment fait pour toi si tu n’essaye pas. Enfin moi c’est ce que je pense reprit-elle en s’agitant.

“Good Morning University!"

Michel-Ange réajusta la bretelle de son sac et regarda longuement Tohru, un peu gêné. Elle avait raison, ils avaient tous raisons. Si on n’essayait pas, on pouvait pas réussir. Mais l’échec… c’était pire que tout, surtout quand on y mettait toute son énergie. Le regard un peu vague, Michel-Ange n’arriva pas à la regarder dans les yeux et se concentra sur les tableaux d’affichage, comme s’il y avait quelque chose d’important à lire.

« Oui. Peut être parce qu’ils ont pas confiance en eux. »

Michel-Ange se tourna à nouveau vers Tohru. Il comprenait ce que ces personnes ressentaient. Bon après, il savait aussi que certains arrêté parce qu’ils n’avaient plus envie ou c’était trompé d’orientation. Ca c’était autre chose, de totalement différent. Il remit à nouveau son sac correctement sur son épaule et poursuivit :

« Tu es vraiment très gentille. »

C’était le cas, et c’était ce que Michel-Ange pensait vraiment. Elle ne lui avait pas posé de questions idiotes, ne l’avait pas prise de haut et… L’avait aidé gratuitement. Ca pouvait paraître sensé et la norme, mais Michel-Ange savait que les gens comme ça étaient de plus en plus rare, même à Storybrook. Avec un léger soupire, il regarda le planning des cours, et commença un peu à paniquer. Il n’avait jamais bien compris les tableaux, et il n’avait du son salue qu’à son secrétaire lorsqu’il était Maire de la Ville.

« Tu présentes quel parcours ? »

Michel-Ange montrait la liste du tableau et des parcours. En réalité c’était une question cachée pour savoir où il devait aller. Les sourcils froncés, il finit par se dire qu’en réalité, il pouvait lui dire la vérité.

« Je dis ça parce que je comprends pas le tableau et que je suis perdu. »

Michel-Ange mit les mains sur les hanches. Au même moment, son blouson s’ouvrit et révéla son arme de service. Voyant qu’il dépassait et que certains avaient reculé, il leva la main pour s’excuser.

« Pardon, j’ai pas eu le temps de le déposer ! »

A vrai dire, c’était un peu un boulet et il oubliait beaucoup de chose. Fermant le blouson jusqu’en haut pour bien le cacher, il regarda encore autour de lui, le visage un peu perdu dans tout ça.
Le regard un peu penaud et encore un peu perdu plus que d’habitude, il fronça les sourcils et chercha le droit. D’instinct, il vérifia qu’un de ses frères ne soient pas là. Normalement, ils n’avaient rien à faire à l’université, mais on n’était jamais trop prudent, il valait mieux vérifier par soit même. Soupirant de soulagement, il regarda à nouveau Tohru et son groupe d’amies. Elles étaient toutes quand même jolies, et il se mit à rougir rien que d’y penser. Finalement, il trouva la salle et la garda en visuel sur son doigt.

« Oh, Batiment F. Je sais où est le bâtiment F. »

Ca empirait. Et plus Michel-Ange avançait dans la conversation, plus il avait peur de passer pour un débile.