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 Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox]

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-08-12, 08:54










Forget-me-not
La brune ne comprend pas ce que son futur patron attend d’elle. Elle ne veut pas s’occuper de ses chats, prendre le risque que les choses tournent mal, à cause d’elle. Le petit félin roux a l’air si paisible, sous les caresses de son maître. Elle ne veut pas imaginer ce qu’il adviendra si elle doit le porter, le déplacer, lui donner à manger. Fera-t-elle les choses comme il se doit ? Ou risquera-t-elle de lui faire du mal, sans le vouloir ? Étonnamment, elle n’a pas besoin de se poser la question pour avoir, déjà, une réponse. Le souvenir de sa peau d’âne persiste dans son esprit et ne la quitte plus. Liliann n’a jamais fait de mal à personne, dans toute sa vie, sauf à lui. Ce pauvre animal qui n’a rien demandé, mais sur qui le mal est retombé.

Lili voit bien qu’il ne comprend pas. Comment pourrait-il comprendre sans qu’elle n’explique ? Mais elle ne sait pas si elle le peut. Doit-elle avouer qu’elle est Peau d’âne ? La princesse bafouée, tombée dans la boue pour ne pas être retrouvée. Celle qui s’est cachée sous la peau de celui qu’elle a tué, comme pour en porter la culpabilité toute sa vie. Celle qui, pourtant, s’est débarrassée de cette peau si facilement, aussi vite que son prince a tendu la main vers elle, a passé cette bague à son doigt et lui a demandé de l’épouser. Y a-t-il plus malhonnête que cela ? qu’elle ?

« Je ne peux pas, nie-t-elle, la tête entrée dans les épaules, sous son gros manteau. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas trouver quelqu’un d’autre pour s’en occuper ? »

Ses yeux noirs rivés sur le chat roux, Lili ne peut que penser à tout le mal qu’elle lui ferait, sans imaginer qu’il soit possible de l’entendre ronronner sous ses doigts. Elle ne veut même pas essayer, persuadée que la crasse de Peau d’âne lui colle à la peau et pourrait le contaminer, comme une malchance contagieuse qui le précipitera vers le malheur. Comme un fléau, une malédiction plus persistante que celle de Régina, qui force Peau d’âne à s’éloigner des autres, des animaux, pour la punir de ce qu’elle a fait par le passé. Elle pourrait se défendre, dire qu’elle n’a fait que suivre les conseils de sa marraine, mais elle sait qu’elle aurait pu dire non, se contenter de trouver une autre solution. Elle a préféré sacrifier l’animal sans la moindre hésitation.

« Connaissez-vous Peau d’âne ? demande-t-elle, finalement, la tête basse. »

Elle espère qu’il dise oui, qu’elle n’ait pas besoin d’expliquer le fond de sa pensée et qu’il comprenne, tout seul, pourquoi elle ne peut pas se résoudre à toucher le félin. Néanmoins, toute cette histoire n’a pas que du mauvais. Liliann découvre, en Gajeel, quelque chose de très doux, quelque chose qu’elle soupçonnait, à force de l’observer, mais qu’elle est contente de constater. Il s’occupe des chats dont personne ne veut. De ceux-là même qui sont rejetés, alors qu’ils n’ont pas choisi d’être ce qu’ils sont. Elle comprend l’intention. Elle admire le geste.

Liliann garde, en tête, ce qu’il énonce sur ses animaux. Elle retient que Fatigante a le droit de sortir, que Kitty non. Elle échappe, néanmoins, un sourire triste en l’entendant assurer qu’il sent ces choses-là, qu’il sait d’avance si les gens sont bons ou non. Inévitablement, elle ne peut s’empêcher de se demander s’il l’aurait su, à l’époque, que son père s’était abandonné à la folie. S’il saurait lui dire, maintenant, s’il est redevenu l’homme gentil qu’il fut, autrefois, comme il le jure dans la lettre qu’il lui a écrite. Elle n’a pas envie de demander. S’il lui dit que oui, alors Lili se sentira obligée de lui pardonner. Pour une fois, elle aimerait rester égoïste.

« Vous aimez beaucoup ces chats, constate-t-elle, comme une évidence. Ils doivent être un peu tristes de vous quitter ainsi. Vous leur rendez visite, de temps en temps ? »

Aurait-elle aimé que son passé la rattrape jusqu’à New York ou a-t-elle préféré être abandonnée à son sort, loin des yeux qui auraient pu s’attrister de ce qui est advenu d’elle ? Liliann sait d’avance la réponse à cette question, mais elle sent, surtout, que ces chats ne connaîtront jamais la même chose qu’elle. La brune n’a pas eu de chance, maudite jusqu’au bout des ongles. Elle est tombée sur la mauvaise famille et son prince charmant n’avait rien d’un prince. Elle a seulement voulu croire que les contes de fée existent vraiment. Elle sait, maintenant, que ces choses-là n’existent pas.

« Vous êtes sûr ? Je ne sais pas. Je ne peux pas. »

Liliann a beau tendre la main, elle n’arrive pas à se résoudre à toucher ses poils roux. Comme si elle possédait des lames au bout des doigts, du poison sur la peau. Son autre main vient se poser sur sa bouche, comme pour retenir un cri qui ne vient pas. Bloquée dans son traumatisme, Peau d’âne n’y arrive pas. Elle se bloque en plein mouvement et cherche, du regard, le soutien de Gajeel. Elle est prête à prier le dieu dont il a envie pour qu’il lui dise d’abandonner et n’exige pas d’elle qu’elle passe ce cap. Pourtant, elle sent, au fond, qu’il n’est pas ainsi. Il est tout entier fait d’acier, quand elle n’est que coton. Peut-être même est-il prêt à la forcer, à la brusquer. Lili s’en fiche. Ça ne l’effraie pas. Peut-être que c’est tout ce dont elle a besoin : une grande claque dans le dos pour l’aider à faire un pas. Elle ne sait pas.

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-08-15, 19:57










Forget-me-not
Gajeel n’était pas le genre à se creuser la tête pour grand-chose. Le pourquoi du comment de ce qu’ils se passent, c’était très peu pour lui… mais quand il s’agit de chat, tout est différent. Il ne comprenait pas la réaction de la jeune femme … et pourtant il essayait. Mais elle n’en avait pas peur, dans le sens strict, alors quoi ?

- Pourquoi prendre une autre personne ? Vous me semblez compétente et douce. Vous ne sentez pas mauvais, je suis sur que vous êtes ma meilleure option.

Il pouvait sentir le sang, il pouvait sentir la haine. Il pouvait sentir des choses que le commun des mortels ne pouvait pas … pourquoi croire qu’il s’énerve autant envers les hommes qui battent leur copine pour jurer mordicus que ça n’arrive pas … Il le sent lui, il le sait. A sa question, que Gajeel trouvait sortie de nulle part, il pencha la tête sur le côté.

- Peau d’âne ? Non. Si c’est une référence à quelque chose de connu, il faut savoir que je ne regarde pas réellement.

Puis il avait arrêté l’école assez vite. Plus exactement il s’était enfui mais on n’allait pas chipoter sur des termes si ? Non voilà… donc pour Gajeel « Peau d’âne » n’était rien de plus qu’un terme pour définir la peau d’un âne … Il sourit doucement alors que Fatigante se mit à le mordre.

- Je n’ai pas le temps de leur rendre visite, mais je me tiens au courant par des photos. De plus, une fois que le chat est bien établi dans sa demeure, je me vois mal y mettre mon grain de seul.

Pour le bien du chat, il était mieux de ne pas leur rappeler ce qui leur avait été arraché … Il observa la main de la jeune femme… tendu mais hésitante. Doucement il approcha le chat de la main en se déplaçant. Sans un geste de trop. Il fit en sorte que la main de la jeune femme rentre en collision avec le chat. Ce dernier releva les yeux vers Gajeel qui avait maintenant une position bancale… pas adapté à la sieste qu’il espérait…

Et Hop ! il sauta sur les jambes de la jeune femme. Sans attendre il se mit à se frotter à la main contre sa bouche et à ronronner. Un chat n’avait pas besoin de parler pour que tout le monde entende « Caresse-moi ! ». Gajeel sourit.

- Elle t’aime bien apparemment.

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-08-17, 11:54










Forget-me-not
Liliann ne sait plus que faire, que dire, pour que Gajeel comprenne que cela lui est impossible. Elle ne peut pas tendre les doigts et s’emparer du chat, le caresser, le nourrir, penser à le faire sortir, à le laisser entrer. S’occuper de lui. Lili est déjà incapable de s’occuper d’elle, de savoir quand elle doit s’arrêter, quand elle doit se lancer, quand elle doit disparaître ou intervenir. Les choses ne seront pas différentes avec un chat. Elle le sait, elle le sent. Ou peut-être essaie-t-elle de s’en persuader toute seule, pour trouver une bonne raison à avancer à son futur patron, afin qu’il ne lui demande pas ça ? Tout, mais pas ça.

Il nie en bloc et la brune ne sait pas comment lui dire qu’il a tort. Liliann n’est pas compétente. Liliann n’est pas douce. Peau d’âne a l’odeur de la mort sur les épaules, des traumatismes dans le cœur, du vide au fond du ventre. Elle pue la crasse de celle qui a jugé de bon de fuir, une fois que le mal fut fait, une fois qu’il fut trop tard. De celle qui a sauté sur la moindre occasion de redevenir celle qu’elle était, sans apprendre de ses erreurs, à pardonner à tous ceux qui l’ont offensée, comme un simple caprice d’adolescente. La puanteur de la princesse qui rêve d’argent, de pouvoir, de beauté, tout en faisant croire au monde l’inverse. Il n’y a rien de pire qu’elle.

« Et je suis sûre que non, tente-t-elle, dans une attaque téméraire qu’elle regrette un peu, la seconde suivante. D’ailleurs, je n’ai pas signé le contrat, alors il me suffit de sortir et vous serez obligé de trouver votre meilleure option ailleurs. »

Elle regrette et ne peut pas faire semblant que non. Ses yeux noirs sont pleins des excuses qu’elle n’ose pas dire. Lili ne veut pas attaquer Gajeel, l’acculer dans un coin, le forcer à la rejeter. Mais elle panique. Face à un petit chat innocent, Peau d’âne panique. Elle ne trouve plus aucun mot pour lui expliquer les choses comme elles sont, la malédiction qui pèse sur elle, qui la suit partout comme une traîne. Liliann sait qu’elle ne fera pas le bien, auprès d’animaux. Liliann sent qu’elle ne supportera pas de faire du mal à d’autres animaux.

Peau d’âne, un mot craché dans un souffle, comme un poison qui déchire la gorge et précipite vers la mort. Elle essaie de croire qu’il connaît l’histoire, qu’elle n’aura pas besoin de lui dire ce qu’il est arrivé, qu’il comprendra de lui-même que Peau d’âne a fait le mal, là où elle aurait pu faire le bien. Était-elle vraiment obligée de sacrifier ce pauvre âne ? Lili n’y croit pas. Elle sait qu’il devait exister, quelque part, une autre solution. Mais la sentence tombe sur elle comme un couperet et la brune se renferme un peu plus dans son gros manteau. Il ne connaît pas et il est trop tard pour lui dire d’abandonner. Elle en a trop dit ou pas assez.

« C’est moi, Peau d’âne. Un conte qui n’a rien de magique, de merveilleux. Une histoire qui ne devrait pas s’ébruiter, mais qui traîne encore dans les maisons. » (Elle a toujours rêvé que plus personne ne la connaisse, mais les choses ne sont pas ainsi et ne le seront jamais.) « Peau d’âne, ce n’est pas mon vrai nom. C’est celui que l’on m’a donné. J’ai exigé la peau d’un âne pour m’échapper d’une situation et le pauvre âne a été tué sans la moindre hésitation. Sa mort n’a servi à rien. Vous comprenez ? Qui peut jurer que je ne pourrai pas recommencer ? »

Liliann garde ses yeux noirs baissés sur le chat roux, pour ne pas affronter le regard de Gajeel. Elle ne veut pas voir ce qu’il pense, ce que ses explications font naître dans son esprit. Elle préfère attendre qu’il comprenne qu’elle a raison, qu’elle ne doit pas rester autour des chats, que même si elle ne leur ôtera pas la vie elle-même, rien n’assure qu’elle ne leur fera pas du mal, d’une façon ou d’une autre, dans un espoir fou de se protéger elle-même.

« Vous devriez peut-être, une fois de temps en temps. Pour qu’ils sachent que vous ne les avez pas oubliés. »

Elle ne sait pas ce que pensent vraiment les chats, à l’instant où ils changent de famille et s’éloignent du Punch & Purge. Elle ne peut pas jurer qu’ils se souviennent de celui qui les a recueillis, mais Lili n’ira pas jusqu’à assurer à tout le monde que c’est le cas, qu’ils ne pensent qu’à eux et à rien d’autre. Elle n’y croit pas. Elle sait, qu’au fond, les chats sont des animaux sociables, qui ont des réactions parfois si proches des hommes que cela en devient étrange. C’est, d’ailleurs, à son sens, ce qui effraie vraiment les gens. Ce qui leur fait croire que les chats sont maléfiques. Mais à cela non plus, elle ne croit pas du tout.

Soudain, alors que sa main tendue ne peut pas atteindre le chat roux, Gajeel s’arrange pour que ce soit le cas. Sous les doigts sales de Peau d’âne, les poils roux glissent doucement. Elle s’étonne de cette douceur qui lui rappelle, quelques secondes, la douceur du duvet sur les joues de sa fille, de ce bébé si souriant. Perturbée, Lili ramène sa main à elle et se dit que tout est fini, mais Fatigante ne l’entend pas de la même oreille, apparemment.

Sans crier gare, le chat roux lui saute sur les genoux. Liliann lève les mains, sans savoir ce qu’elle doit faire, à l’instant où la tête de l’animal vient se caresser contre ses doigts. Elle ne sait plus, elle panique un peu, elle sent ce cœur presque mort, d’habitude, qui tambourine dans sa poitrine. Elle a très envie de se lever, de reculer, de mettre le plus de distance entre la bête et elle. Mais elle n’en fait rien car elle sait que la chute pourrait faire du mal à l’animal.

Au final, elle abandonne. Ses mains retombent sur ses cuisses et elle regarde l’animal qui se love contre elle en ronronnant. Les vibrations de son ventre ont quelque chose d’apaisant, comme si, enfin, depuis si longtemps, Liliann est acceptée, adoptée, pardonnée pour tout le mal qu’elle a fait. Comme si le pauvre chat essayait, à sa façon, de se gonfler des mauvaises choses qui bouillent en elle, pour qu’elle ne s’en inquiète plus. Lili ne veut pas transmettre son mal au félin, mais elle ne voit pas comment faire. Alors, ses doigts viennent se perdre dans les poils roux et elle le caresse doucement.

« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas la reprendre ? implore-t-elle, tout bas, les lèvres serrées, alors que ses yeux se gorgent d’humidité. Je ferai tous les documents que vous voulez, mais ne me demandez pas de les câliner, s’il vous plaît. Pas encore. »

Ce qui est presque étrange, déplacé, alors que ses doigts trouvent naturellement le geste qui semble plaire au chat qui, déjà, s’endort entre ses bras, bercé par la douceur et la régularité de ses caresses. Mais Lili est pleine de ce genre de contradictions. Tout comme sa propension à rejeter le monde entier, à le forcer à la laisser de côté, cache son besoin de toucher, de s’assurer que les autres sont bien là, devant elle, qu’ils ne sont pas une hallucination. Avec ce chat, c’est exactement pareil.

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-09-01, 19:35










Forget-me-not

Gajeel voulait la jeune femme dans son entreprise, mais l’envie de lui apprendre à s’occuper de chat venait de prendre le pas sur tout cela… Il ne pouvait pas croire qu’une femme qui sent l’inquiétude et la douceur puisse être mauvaise pour les félins. Peut être un chien serait différent… mais Gajeel n’aime pas les chiens de toute manière alors … Il observait la jeune femme, et son histoire de peau d’âne. Il huma l’air à nouveau et observa la jeune femme.

- Tu ne sens pas la mort, mais la douleur. Ton histoire elle me dit juste que tu es triste de l’avoir fait. Je n’ai pas peur et elle non plus.

Liliann devrait peut être rencontré un jour Kot… La créa pense qu’elle verra les chats différemment après ça … mais ce n’était pas le sujet. Gajeel aussi pensait tout cela, mais ne voulait pas faire du mal à ses chats en les abandonnant plus d’une fois. Gajeel observa la jeune femme. Il comprit qu’elle avait envie de courir de l’autre côté, de s’en fuir. Mais elle ne le fit pas. Et ce n’était pas par manque de force mais par peur de faire du mal. Il ne pouvait pas en être autrement.

- Pas encore ? Cela me va. Mais comme tu peux le voir, ce n’est pas moi qui te demande des les câliner, c’est elles. Les deux sœurs sont très tactiles et seront se mettre piles sur les feuilles de papier dont tu as besoin pour un câlin.

Il sourit en regardant le chat prendre sa place contre la jeune femme, et il regarda un instant vers la porte fermé de son appartement. Kitty va être jalouse, il n’en doutait pas le moins du monde…

- Tu es sur que tu veux que je te l’enlève tout de suite ?


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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-09-13, 09:38




Forget-me-not



S
ous ses doigts, le pelage du chat est doux. Il a quelque chose d’apaisant, comme une éponge qui absorbe, par les pores de sa peau, le mal de Peau d’âne. Elle ne veut pas s’en séparer, la brune. Elle veut garder son mal en elle, vivre au milieu de ses ténèbres sans jamais les quitter, se souvenir, à chaque instant, de ce qui est arrivé, du mal qui règne dans le monde, de l’obscurité qui enserre les cœurs. Elle comprend un peu, à peine, que sa peur des animaux vient, aussi, de cela. Peau d’âne ne veut pas être pardonnée pour ses méfaits. Elle veut que le monde lui reproche ce qu’elle a fait, qu’on la juge, enfin, coupable du mal qui a été semé derrière elle. Elle ne veut pas oublier la vie qui a été sacrifiée. Elle ne veut pas croire que le pardon puisse tout pardonner.

Le chat, lui, ne montre pas le moindre signe d’inquiétude, ni même le moindre intérêt pour toutes ces histoires. Il se contente de se blottir contre elle, adorable boule de poil qui ronronne doucement sous ses caresses. Voir le ventre rond se soulever, doucement, au rythme de sa respiration a un drôle d’effet sur Peau d’âne. Elle a autant envie de fuir que de le serrer fort contre elle, de se prouver qu’elle n’est pas, ou plus, l’être maléfique que les demandes étranges de son père ont fait d’elle. Néanmoins, elle n’en fait rien, ses yeux sombres fixés sur les poils roux, en attente. Elle ne sait plus ce qu’elle doit faire, de toute façon.

Face à elle, Gajeel rejette la culpabilité de sa future secrétaire. Ses mots sont francs, balancés comme la plus évidente des évidences et cela a un effet inattendu, sur Liliann. Elle relève sur lui ses yeux pleins de larmes et essuie, machinalement, la première d’entre elles qui coule sur sa joue, lavant, ne serait-ce qu’un peu, la crasse de Peau d’âne. Elle ne veut pas craquer comme une idiote, devant un homme qui n’a pas demandé d’être lié à toutes ces histoires, mais elle a du mal à se retenir. Ses mots ont plus d’importance qu’il ne pourrait le croire, le comprendre. Lili a, peut-être, attendu toute sa vie que l’on reconnaisse la douleur, derrière la culpabilité qui la ronge. Elle ne sait pas, plus, ou elle ne l’a jamais su.

« Merci, souffle-t-elle, tout bas, un sourire triste aux lèvres. »

Elle ne sait pas que dire d’autre, Peau d’âne. Elle n’a que ce mot à la bouche, dans son esprit. Ses yeux retombent alors sur le chat roux, sur Fatigante qui s’endort contre elle, comme si sa place était là depuis le début, qu’elle attendait simplement que Liliann vienne, s’assied face à elle, et lui donne la possibilité de prendre ce qui est à elle. Cela fait sourire Peau d’âne, un peu, à peine.

Peut-être est-ce l’histoire de ces chats, abandonnés par-ci par-là, recueillis par une âme plus charitable que ne le laisse penser son air bougon. Peut-être est-ce cette façon de se poser, là, sans s’inquiéter de ce qui peut arriver, dans un excès de confiance que le chat pourrait regretter. Elle ne sait pas, mais quelque chose, sans le moindre doute, pousse Liliann à se sentir proche de ces chats, à se reconnaître en eux. Une étrange chose que de se reconnaître dans l’histoire si triste d’une bête si belle. Mais elle a, elle aussi, été abandonnée, à sa manière, et les mains qui se sont tendues vers elle n’ont, jamais, eu la douceur de celles de Lili, sur les poils roux du chat endormi.

« Je ferai de mon mieux. »

Un aveu qui sort presque naturellement de ses lèvres sombres, alors que ses yeux ne lâchent plus le gonflement régulier du petit ventre, sur ses genoux. Liliann a moins peur, mais elle sent que la peur ne l’a pas entièrement quittée. Il faudra du temps, de la persévérance, beaucoup de patience. Pour le moment, Lili se baigne dans cet entre-deux qui lui serre le cœur, cette joie de voir que l’animal ne la juge pas pour ses crimes, pour son histoire, ou ses histoires ; cette peur de refermer les griffes de Peau d’âne sur son ventre rond, de serrer fort, très fort, jusqu’à ce que la bête miaule, crache sa douleur.

Puis, cette étrange impression que les choses, enfin, sont à leur place.

« Et si nous passions au contrat ? demande-t-elle, en relevant ses yeux noirs vers Gajeel. »

C’est la seule réponse qu’elle a à donner à sa question, alors qu’un petit sourire continue d’étirer ses lèvres et que, déjà, l’humidité sèche sur ses paupières. Lili reprend un peu de contenance. Elle a moins peur, elle a retrouvé un chemin, dans l’obscurité. Elle peut relever le menton et accepter les clauses d’un contrat qu’elle ne lira qu’à peine, persuadée que Gajeel n’est pas un être maléfique, qu’il peut bien exiger d’elle ce dont il a envie, elle s’en fiche. Liliann a juste besoin d’un travail.

Elle glisse, sur le ventre rond du chat, ses doigts fins et se gorge de sa chaleur, des mouvements réguliers de sa respiration. Elle calque, presque, son propre rythme sur le sien. En un sens, cela l’apaise, lui permet de calmer les palpitations d’un cœur peu habitué à toutes ces choses qui, soudain, lui tombe dessus. Mais elle tient bon. Elle n’a peur de rien.

« Vous êtes quelqu’un de bien, dit-elle, avec toute la franchise de Peau d’âne. Je serai ravie de travailler avec vous et de… faire de mon mieux pour m’occuper de vos chats. »

C’est tout ce qu’elle peut promettre, pour le moment. Il est encore trop tôt, pour que Liliann puisse jurer que sous sa surveillance, jamais rien de mal n’arrivera à Fatigante et aux autres chats. Il lui faut un peu de temps. Juste un peu de temps.


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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-09-22, 21:27




Forget-me-not



G
ajeel observait fatigante qui semblait tout à fait à sa place sur les genoux de la jeune femme … au moins avait il trouvé une secrétaire qu’elle appréciait … Ce qui n’était pas pour lui déplaire. Si ses chats n’avaient pas aimés la jeune femme, elle aurait été sortit par coups de pieds aux fesses tout simplement. Gajeel voyait que la jeune femme avait un souci avec son chat, mais il ne l’enleva pas… pas pour le moment en tout cas. Parce qu’il voulait voir comme tout cela allait finir … il était peut être un peu sadique sur les bords … tout petit peu…

- De rien. Je n’ai pas l’habitude de mentir, alors tu peux te mettre en tête que tout ce que je dis, je le pense.

Il ne valait pas mieux faire chier Gajeel quand il avait raison et les autres non… il pourrait peut être se mettre à devenir violent pour le plaisir … peut être pas … mais rien n’était impossible … Il observait la jeune femme. Sentait ses sentiments sans toute fois pouvoir tout comprendre. Elle fera de son mieux. C’était largement suffisant pour Gajeel. Et il ne doutait pas que son seul autre employé pour le moment serait ravi d’avoir une amie avec qui discuter…. Peut être devrait il la prévenir ? Après que le contrat fut signé. Il sortit plein de paperasse encore et chercha un contrat de secrétaire vierge, avec les devoirs pour les chats en plus noté dedans.

- Vous êtes quelqu’un de bien aussi, Liliann. C’est pour ça que je suis sûr que tout se passera pour le mieux.

Le chat avait trouvé sa place, et Gajeel se demandait si la jeune femme se rendait compte qu’elle était tout à fait à l’aise maintenant. C’est souvent une habitude de travailler avec eux… Gajeel c’est plus sur sa tête qu’il les a mais il ne dit rien. Il attendit que la jeune femme signe avant de reprendre.

- je dois vous prévenir maintenant, il y a un autre employé avec moi. On va dire que c’est mon bras droit, et celui qui gère la plupart des litiges car je n’ai pas de patience. Je pense que tu seras en étroite collaboration avec lui, mais c’est un casse burne toujours en train de parler et de gesticuler, donc s’il t’embête pour faire ton travail dit le moi et je lui donnerais une correction, ça te va ?

Oui en plein milieu de sa phrase il avait changé de vous à tu … parce qu’il n’avait pas envie de rester avec cette manière pompeuse de parler très longtemps.

- Tu commences quand tu veux. Et ici, ça sera ton bureau.

[/quote]


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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] - Page 2 _



________________________________________ 2020-09-26, 08:18




Forget-me-not



I
l y a quelque chose de rassurant dans la manière un peu brute de Gajeel. Quelque chose qui lui dit qu’il ne ment pas, qu’il est aussi franc que les pensées lui viennent à l’esprit, qu’il n’est pas le genre d’hommes à prendre des détours, à tourner en rond pendant des heures. Il dit ce qu’il pense, il pense ce qu’il dit et, elle, ça lui plaît. Elle a très envie de lui assurer qu’elle est comme lui, qu’il ne doit pas s’inquiéter à ce sujet, qu’elle n’a pas l’habitude de mentir, elle non plus. Ce qui est, au fond, la vérité. Pourtant, Lili n’en fait rien, bloquée dans les mensonges qu’elle a pu donner, de temps en temps, en espérant que les choses bougent, autour d’elle. Mentir est, parfois, comme un second souffle qu’elle se doit de cracher, un moteur secondaire qui prend le relais quand l’autre tombe en panne, toussote dans son coin et n’arrive plus à la faire avancer. Elle ne le fait pas souvent, mais elle le fait quand même et à ce titre, elle ne peut pas lui retourner ses mots.

Peut-être essaie-t-elle de s’en persuader elle-même, traumatisée qui ne sait plus où regarder pour ne pas voir ce qu’elle ne veut plus voir, mais il lui semble trouver quelque chose de doux, en lui. Quelque chose que l’on ne soupçonne pas au premier abord, derrière ses sourcils froncés, sa salle de sport faite pour se défouler. Liliann exècre la violence comme elle déteste peu de choses, au monde. Ça la met mal à l’aise, elle ne sait pas comment agir, face à elle. Tant que les clients tapent sur des sacs, elle peut passer outre, faire comme si elle ne voyait rien. Le reste, elle n’est pas sûre de pouvoir le supporter, mais elle prouve, là, qu’elle ne peut pas dire toute la vérité. Le Punch & Purge n’a, sûrement, pas besoin d’une secrétaire tétanisée par la vue des coups, plus que la vue du sang.

Le chat remue contre ses jambes et Lili baisse les yeux jusqu’à lui, comme pour trouver la force, dans les gonflements de son ventre, d’avouer son mal, de lui faire comprendre qu’il y a des choses qu’elle ne pourra pas faire pour Gajeel, même si elle essaie de tout son cœur. S’occuper des chats est une chose si facile, à côté des souvenirs qui, parfois, courent sur sa peau, frappent sa chair sans la marquer. S’il a pu forcer Liliann à ouvrir les bras à l’animal, à poser une main sur ses poils pour le caresser sans y penser, Peau d’âne refuse d’être confrontée au prochain mal, à celui qu’elle ne veut pas affronter. Alors, elle ne dit rien.

« Je ferai de mon mieux, oui, répond-elle, sans le regarder dans les yeux. »

Elle ne préfère pas répondre au compliment retourné contre elle et, même s’il est dit avec toute l’honnêteté de Gajeel, elle n’arrive pas à y croire. Il reste, sur ses doigts, la crasse de Peau d’âne, ses méfaits impunis, ceux d’Anahis, de Nahid et de Liliann, aussi. Tant de personnes qui n’en forment qu’une seule et qui n’ont, jamais, réussi à faire mieux que la première. À croire que la brune est condamnée à faire les choses mal, à finir par plonger la tête la première dans les méfaits les plus viles. Elle ne veut pas et elle relève la tête, comme pour se persuader elle-même que, ce travail-là, ne peut être fait que pour elle.

Peau d’âne tend la main vers son contrat, qu’elle survole du regard, les mots s’inscrivant sur sa rétine à une vitesse étonnante. Elle en retient chaque phrase, comme une leçon apprise sur le bout des doigts pour la réciter devant la classe. C’est plus fort qu’elle, elle ne peut pas lutter contre ce cerveau qui est le sien, qui lui a été donné pour qu’elle affronte ses crimes à longueur de journée. Liliann ne s’inquiète pas des clauses étranges sur lesquelles d’autres qu’elle se seraient, peut-être, arrêtés. Elle les survole avec le reste, persuadée que les choses n’en arriveront jamais là. Et si c’est le cas, elle s’en fiche. Elle peut bien perdre un rein, un doigt, un bras, Lili, qu’est-ce que ça changera ?

Alors, elle signe.

Et les mots de Gajeel, offerts comme des aveux qu’il n’a plus à cacher, maintenant qu’elle a signé, la font sourire. Elle relève ses yeux noirs sur lui et détaille ce visage qui, soudain, laisse tomber les apparences pour quelque chose de plus naturel, de plus lui. Elle ne s’étonne pas de ses tutoiements, elle s’en fiche, elle. Elle fait comme les autres le sentent, pour qu’ils soient le plus à l’aise avec elle. Et Gajeel, elle s’étonne presque qu’il ne l’ait pas fait avant, qu’il ait attendu si longtemps, comme si la signature, au bas de la feuille, le force à avouer le vrai lui.

« Je suis sûre que vous n’aurez pas à en arriver là, dit-elle, avec un petit sourire. Je peux faire mon travail et l’écouter parler, sans en être perturbée. Si vous préférez que je vous tutoie aussi, dîtes-le-moi. »

Elle sent, au fond, qu’elle n’a pas besoin de poser la question, mais elle préfère le faire, parce qu’elle est ainsi, Peau d’âne. Elle n’oblige personne à rien et il est, tout de même, son patron. Il peut bien exiger d’elle qu’elle le vouvoie, pendant que lui se permet plus de familiarités. Ça ne fait aucune différence pour elle. Pour ce qui est de son collègue, en revanche, Gajeel a beau se parer de mots sévères, de menaces même pas cachées, elle sent beaucoup d’affection derrière ses mots. Lili comprend qu’il ne le pense pas vraiment, tout comme son chat s’appelle Fatigante et pas Mignonne. Malgré la franchise du brun qui n’est plus à démontrer, elle sent, aussi, une sorte de déni, de ce déni qui a les traits de la timidité, en un sens. Il ne pense pas tout ce qu’il dit et ça la fait sourire. Ils ne sont pas si différents, en fin de compte.

« Dès que possible. Lundi, je dirais. Le temps d’organiser le travail avec le reste. » (Et le reste est si nombreux qu’elle finira par s’évanouir, dans ce bureau qui est désormais le sien.) « Je vous remercie infiniment. »

Liliann, coincée sur sa chaise par le chat endormi, sent qu’il est temps de bouger, de retourner au garage pour expliquer à ses colocataires ce qu’elle vient de faire, de quelle manière il faudra s’organiser. Elle ne compte pas les laisser démunis, maintenant qu’elle les a habitués à autre chose que la cuisine de Ben. Il ne faudrait pas que tout le monde quitte le navire précipitamment. (C’était gratuit, mais dit avec beaucoup d’amour, haha, bisous ♥)

« Fatigante, appelle-t-elle, doucement. »

Le chat relève la tête, sur ses cuisses, et fixe sur elle ces grands yeux qui n’ont peur de rien. Lili n’a pas envie de la pousser, mais elle ne peut pas rester là indéfiniment. Elle cesse de la caresser et fait mine de se relever, à peine, pour que le chat bondisse mollement sur le bureau, encore à moitié endormi. Une fois fait, elle tend une main à Gajeel et sourit plus franchement que de tout cet étrange entretien.

« À lundi, alors. »


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