« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
NB : Ce RP continue un ancien RP commencé ICI. Le personnage d'Adam ayant été retiré du conte de la Belle et la Bête, nous reprenons la même chronologie, où Adam était encore policier avant de partir mais où la partie Belle et la Bête n'a jamais existé
Dans la famille des emmerdeurs...
Adam avait passé commande, demandant une bière ou un café. La déesse l’observa avec un sourire en coin, assez surprise de la différence qu’il existait entre ces deux demandes. Il hésitait proposait donc une boisson fraiche et pétillante qui le désinhiberait un peu ou la chaleur d’un café amer qui aurait tendance à l’énergiser. Comme Victoire n’était pas spécialement avare en mondanité, elle avait fait couler un café avant de sortir du frigo une bière et la décapsuler. Elle avait posé également le sucre pour le laisser se servir au besoin et une petite cuillère ainsi qu’un verre vide pour sa bière. Restait plus qu’à savoir à quel type d’homme elle avait affaire. Elle penchait plutôt sur celui qui aimait le café noir et boire sa bière au goulot mais bon, il était peut-être encore un peu trop tôt pour juger...
Elle l’observa en silence regarder son chez elle tandis qu’il revenait à elle, l’air un peu hagard. Il s’excusa de son comportement, justifiant le paon comme objet de distraction. Elle comprenait. Argus faisait souvent de l’effet aux gens, dans un sens positif comme négatif. C’était un animal qui ne passait pas inaperçu, qu’on appréciait ou qui effrayait. C’était tout le but du paon que d’être observé et pour elle, il constituait un atout plus que majeur dans toute sa vie. Elle eut un rire moqueur, voir méprisant lorsqu’il lui parla de son inégalité.
- Vous ne vous arrêtez donc jamais de réprimander monsieur Pendragon ? Même lorsqu’on vous vient en aide ? On vous fait avaler le code civil avant de vous faire entrer dans la police ou c’est juste votre côté tatillon ?
Elle avait plongé ses yeux dans les siens. Oui c’était bien de la moquerie, elle le maintenait et ne s’en départissait pas mais plus de la moquerie amicale que quelque chose qu’elle voulait de vindicatif. Restez à savoir comment l’homme le prendrait cependant. Elle soupira et précisa :
- Argus est mon paon depuis bien longtemps... Les lois de cette ville n’existaient pas encore qu’il était déjà à moi. Il est hors de question que je m’en sépare... mais je peux quitter la ville si vous m’y obligez, je ne voudrais pas vous forcer à me passer les menottes, vous risqueriez une déconvenue.
Elle lui avait souri avant de se retourner vers son thé qui infusait pour en retirer sa boule à thé. Elle se plaça alors de nouveau face à lui, le bar entre eux tandis qu’elle portait son mug à ses lèvres, soufflant sur la surface du liquide pour le refroidir. Il en avait profité pour la questionner sur le fait que les divinités se devaient normalement de vivre sur l’Olympe, lui demandant presque aussi directement pourquoi elle était donc plutôt ici, avec lui, que là-haut avec les autres et bien sûr la réponse ne le concernait absolument pas. Elle ne l’avait pas quitté des yeux en prenant une gorgée dans sa tasse avant de lui dire après avoir fait claquer sa langue.
- Vous avez raison, dans les faits elles sont censées... Mais il y a bien longtemps que la plupart de mes congénères ont décidé de s’installer à Storybrooke. Je dois bien être la dernière à continuer à avoir mes quartiers là-bas... Quant à la chaleur des bois...
Elle fit mine de réfléchir un instant, les yeux levés avant de reposer son attention sur lui :
- Je ne peux pas vraiment dire que c’est plus agréable c’est juste... différent. Tout le monde a besoin un jour ou l’autre de pimenter un peu sa vie, non ?
Elle lui avait lancé un clin d’œil avant de boire une nouvelle gorgée de son thé. La véritable raison était bien moi reluisante bien sûr. Phobos faisait régner la terreur, il avait demandé à chacun de se soumettre au choix d’aller dans le sens d’Elliot qui deviendrait Chronos. Elle avait refusé. Elle continuait de penser qu’il valait mieux tuer le gamin tant qu’ils en avaient encore la possibilité. Si le Titan n’avait pas encore créé son foutu Ragnarok, c’est qu’il avait forcément loupé quelque chose la première fois et qu’il avait besoin du gamin pour y parvenir. Plus de gamin, plus de Ragnarok. Mais une fois de plus, personne n’avait écouté. Alors elle avait préféré s’éloigner de ses appartements au moins pour un certain temps, juste pour éviter d’être étranglé par l’espèce de boule de sable noir que semblait être le fils de Diane. Aucune déesse n’était foutue de faire des enfants convenables mis à part elle apparemment... Mais ça, le policier devait s’en foutre comme dans l’an 40 tant que son démarreur était réparé, pas vrai ? Alors pourquoi l’embêter avec ça ?
Il avait demandé la permission d’enlever sa veste et elle avait accepté d’un haussement de sourcil rapide et d’un hochement de tête aussi petit que d’une célérité fulgurante, le sourire toujours narquois. Il avait l’air plutôt bien bâti et si elle n’avait jamais vraiment eu l’autorisation de regarder les hommes qu’elle avait eu dans son lit malgré elle, elle n’était plus prête à s’en priver à présent. Il était plutôt sympathique à regarder et sa carrure se révéla d’autant plus lorsqu’il ne resta plus que son t-shirt. Le fait d’avoir demandé la permission le revoyait à un temps bien reculé où la politesse et la bien séance était bien plus présente. C’était assez amusant de le voir transposer dans ce monde actuel même si elle appréciait la politesse dont il avait fait preuve.
- Non aucun moyen de contacter l’extérieur. Vous êtes désormais seul au milieu de nulle part sans moyen de vous enfuir. Ah, si suis-je bête !
Elle s’était frappé le front d’un air théâtral en ajoutant :
- Je dois avoir encore un pigeon voyageur dans l’une des boîtes à l’étage, j’espère qu’il est encore en vie.
Elle lui avait fait une grimace pour lui montrer son scepticisme avant que son air ne devienne que plus blasée, dépitée par la question. Elle pointa alors le téléphone qui était accroché au mur derrière lui. Après quoi, elle claqua des doigts avant de préciser :
- J’ai pensé que vous auriez peut-être eu envie que votre téléphone fonctionne mieux. Donc vous pouvez l’utiliser lui aussi désormais. Mais avez-vous besoin réellement de contacter la ville ? Votre démarreur peut être encore installer aujourd’hui s’il vous le souhaitez... et pour le reste, vous aurez tout le temps de faire votre rapport au poste. A moins que vous ne souhaitiez rester un peu plus longtemps... j’ai pleins de questions à vous poser moi aussi... Comme de savoir si vous l’avez trouvé ?
Elle laissa un temps avant de préciser:
- Excalibur je veux dire...
Elle avait le regard brillant et le sourire sincère aux lèvres.
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Adam Pendragon
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La subtilité, c’était pas le grand fort d’Adam. Honnête, franc, brute de décoffrage, oui pourquoi pas. Mais être subtil, jouer d’allusions et de sous-entendus, s’immiscer l’air de rien dans une conversation à double sens… Sûrement pas. Pourtant il ne put empêcher un de ses sourcils de se relever comme la commissure de ses lèvres, esquissant un sourire en coin aux réponses à la fois doucereuses et pourtant légèrement cinglante de son hôte. Elle pouvait tout aussi bien mentir du début à la fin qu’il n’y verrait que du feu.
Pourtant, quelque chose lui soufflait qu’elle était parfaitement honnête, du moins, dans la surface de ses phrases et la profondeur de ses mots. C’était ça, le charme d’une déesse ? Il n’en connaissait que la mythologie écrite dans des livres au fond de sa bibliothèque et n’avait jamais vraiment croisé de divinité jusqu’à présent. S’ils faisaient cet effet à tout être vivant, nul besoin de chercher très loin pourquoi on les plaçait dans une catégorie à part des mortels. Victoire dégageait quelque chose. La sensation même de vouloir se bercer du velours de l’environnement qu’elle installait… Et en même temps, la certitude que le poison serait encore plus douloureux une fois complètement distillé dans ses veines.
Histoire de ne pas savoir sur quel pied danser, autant plonger directement dans la fange d’un jeu auquel Adam n’était pas certain de comprendre les règles.
« Est-ce seulement le piment qui manque, ou bien tout autre chose ? »
Il faisait vraiment chaud ici comparé à l’extérieur et, même si le paon lui lança un regard torve à son action, le prince se sentit directement plus à l’aise. Son choix de boisson se porta sur le café qu’elle avait préparé : la bière aurait fait l’affaire mais le café froid était suffisamment écœurant pour le pousser à agir de manière logique. C’était rare mais ça arrivait.
« Pourquoi voudrais-je m’enfuir ? »
Hasarda-t-il, un clin d’œil derrière son café brûlant.
« Les paons ont votre faveur mais les pigeons sont relégués à l’étage des souvenirs ? Il ne fait pas bon d’être un volatile par ici. »
Belle mais cruelle ? Terrible duo que voilà. Ayant un léger sursaut face à l’utilisation sauvage de pouvoirs magiques, Adam jeta un coup d’œil méfiant envers son téléphone encore dans sa paume : rrempé, l’appareil daigna pourtant s’allumer comme si de rien était. Soit elle voulait vraiment qu’il parte vite, soit…
« Plaît-il ? » Trancha-t-il soudain, surprise de sa requête et incertain d’avoir saisi toutes les informations.
Avait-il correctement entendu ? Un froncement de sourcil plus tard, la méfiance revenant porter le flambeau de son regard, Adam toisa des pieds à la tête son hôtesse et ne put retenir un coup d’œil vers le café quasiment terminé. Si ça se trouvait, elle avait mis n’importe quoi là-dedans et il était tombé dans le piège comme un débutant…
Laissant un instant de silence, faisant le tri entre l’appel téléphonique, le démarreur de sa moto de fonction et Excalibur dans la même phrase, il finit par reposer la tasse entre eux. Ça ressemblait vraiment à une mauvaise énigme posée à la mauvaise époque. Il préféra la bière et la porta vers sa bouche, buvant une gorgée toujours sans répondre.
Dans quoi s’était-il fourré, exactement ? Et pourquoi décida-t-il de faire comme si ça ne le dérangeait pas ?
« Je dois informer que j’ai quitté mon poste et mes prérogatives, c’est la moindre des politesses dirons-nous, pour faute de… démarreur. »
Ça sonnait comme une terrible excuse, tandis qu’il soutenait le regard de Victoire.
« En revanche, il ne sera pas forcément utile de préciser que j’étais suis au milieu des bois avec plusieurs moyens de contact, en compagnie d’une déesse et d’un oiseau grognon, lorsque je les contacterai tout à l’heure. »
Esquissant un nouveau sourire amusé, Adam rangea le téléphone dans la poche de son pantalon épais. Jessie allait lui faire un scandale s’il disparaissait sans donner de nouvelles mais au moins aurait-il l’idée de chercher son corps s’il venait à réellement disparaître… Il existait au moins une personne sur qui il pouvait compter.
« Je ne vous demanderai pas comment vous avez compris, il semblerait qu’il existe encore des gens suffisamment cultivés pour lire leurs livres d’Histoire. »
Ou pour vivre à cette époque, accessoirement. Il oubliait des fois à quel point les dieux pouvaient être anciens… Était-elle millénaire ? Multimillénaire ? Comment on fêtait l’anniversaire de ce genre de personne ? Une bougie pour deux cent ans ?
Adam, concentre-toi.
« Ceci étant dit… »
Le prince s’appuya contre le bar qu’il venait de contourner légèrement pour être à hauteur de Victoire. Un peu plus grand qu’elle, ça lui donnait une forme d’avantage dans la composition de leur étrange duo. Trio si on comptais le paon morose. Avantage à ne pas prendre à la légère tandis qu’il réfléchissait au meilleur moyen de répondre à ce terrain glissant sans pour autant y laisser des plumes. Elle avait tiré une corde sensible ? Très bien. A voir jusqu’où il pourrait la tendre sans claquer quelque chose.
Il étira un sourire entendu sous sa barbe blonde.
« Excalibur vous intéresse jusqu’à quel point ? »
Il marqua une pause. S’étant penché, Adam était à présent assez près de la déesse pour compter le nombre d’étincelles malicieuses au fond de ses iris.
« Parce que j’ai une idée assez précise d’où se trouve mon épée. Encore faut-il ne pas avoir peur de mettre un peu de piment dans son existence pour mériter l’approcher. »
Un flottement, léger. Silence teinté.
Comme cette bière dont il reprit une gorgée après quelques secondes, rompant cette proximité et ce contact bien trop… (Bien trop quoi, étrange ? Chaleureux ?) Pour hydrater cette gorge un peu trop sèche à son goût et faire retomber l’espèce de pression appuyant sur ses épaules depuis plusieurs secondes. C’était un jeu dangereux, un peu ancien pour lui maintenant, quoique… C’était une toute autre histoire, ça.
C’était un peu lâche, mais quand on s’amusait, il fallait être deux.
« Vu que la pluie ne va pas s’arrêter de sitôt, on peut sans doute trouver un terrain d’entente entre vos questions et les miennes. »
Reprit-le prince.
« À moins que vous n’ayez une meilleure idée d’activité ? »
Comme réparer une moto, par exemple… Mais Adam évita de souffler cette proposition, se doutant que ce n’était sans doute pas la chose à dire. Puis l’endroit était grand, sans doute rempli de secrets tout aussi intéressants que leur propriétaire.
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Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
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Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Lorsqu’il avait supposé que ce fût peut-être plus que le piment qui lui manquait, elle l’avait dévisagé, la bouche légèrement entrouverte, un pouffement de rire méprisant s’en échappant. Il n’avait apparemment pas sa langue dans sa poche et aimait plutôt jouer brutalement. Ce n’était pas étonnant quand on voyait sa carrure et sa façon de se comporter. C’était plutôt divertissant, rafraîchissant même. Par certains points, il lui rappelait presque Arès... sauf qu’Arès pouvait se montrer ennuyeux alors que lui, il ne l’avait pas encore prouvé.
- Je vous rassure l’ami, je n’ai jamais manqué de rien.
C’était faux. Totalement faux. Mais dans les apparences, c’était pourtant bien le cas. Elle n’avait pas manqué d’avoir les appartements les plus spacieux de l’Olympe, avoir un statut privilégié, la vie éternelle, des pouvoirs incroyables, du sexe à n’en plus pouvoir, un mari, des enfants, une ribambelle de “frères et sœurs". De quoi donc aurait-elle pu manquer ? D’amour, de confiance, de douceur, de tendresse, de soutien, d’amitié. Toutes ces choses qui ne se voyaient pas. Toutes ces choses qui expliquaient à elles seule qu’elle avait préféré s’isoler dans une forêt à l’aurée de la ville que de se retrouver chez l’un de ses supposé semblable. Mais tout cela était derrière elle. Elle avait la rancune facile, elle ne pouvait pas le nier mais ces derniers temps, elle avait décidé de passer outre, de savourer une autre chose de laquelle elle avait terriblement manqué : la liberté. Et il fallait bien avouer que l’homme qui s’évertuait à tenter de rôder ses libertés par toutes les lois possibles et imaginables en donnait un exemple plutôt divertissant.
Elle n’avait pas répondu lorsqu’il avait posé sa question. Pourquoi s’enfuir ? Bonne question. Peut-être valait-il mieux la fuir que l’approcher. Le monstre que Zeus avait créé en elle durant toutes ces années n’était pas regardant à la dépense quand il s’agissait de le nourrir. Elle avait laissé monter l’appréhension dans l’esprit du jeune homme, retenant un sourire tandis qu’elle l’observait hasarder un œil suspicieux au-dessus du café qu’elle venait de lui servir. Elle n’avait pas manqué d’éclater de rire pourtant lorsqu’il avait parlé de volatile avant de s’asseoir sur le plan de travail de sa cuisine, l’observant toujours avec amusement :
- Tout dépend le type de volatile. Je ne suis pas sûre qu’Argus soit très à plaindre...
Pour toute réponse, l’animal se secoua, de la tête aux plumes, laissant entrevoir une roue qu’il ne déploya pourtant pas.
- Mais vous n’êtes pas un volatile, n’est-ce pas agent Pendragon ? Alors censé de regarder votre verre comme si vous y voyiez un danger imminent. Croyez-moi, si j’avais voulu vous tuer vous seriez déjà mort et je ne me serais sûûûûûrement pas pris la peine de vous ramener jusqu’ici. Je tiens trop à mon intimité.
Elle avait hoché la tête plusieurs fois, d’un air faussement appuyé et convaincu lorsqu’il lui avait expliqué qu’il devait prévenir ses employeurs pour son “démarreur”. En voilà une belle excuse. Excuse qu’il ne formula pourtant pas à la surprise de la déesse. Elle avait glissé ses yeux en direction du téléphone que le blond avait préféré finalement ranger dans sa poche plutôt que de l’actionner. Ça n’avait pas vraiment de sens et Hera n’en fut que surprise. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser un homme si suspicieux de prime abord qui avait cru à un potentiel empoisonnement ou droguerie et qui avait demandé un moyen de contacter l’extérieur de subitement revenir sur ses pas ? Elle avait sauté hors du plan de travail pour aller se mettre face à lui, au niveau du bar. S’il désirait rester, autant rendre les choses plus intéressantes et Excalibur pouvait tout à fait être un sujet digne de son attention. De son côté, le blond avait semblé surpris mais pas récalcitrant quant à l’idée de lui répondre. Il s’était un peu approché d’elle en s’appuyant sur le bar et elle l’avait laissé faire, sans bouger, avec un sourire. Faisant semblant de réfléchir, elle avait levé les yeux en ciel en se pinçant les lèvres :
- Mmmmh sur une échelle de 1 à 10 ou une échelle de 1 à 20 ?
Elle n’avait pas vraiment l’intention d’être plus précise. Après tout, comment pouvait-elle l’être. Elle était intéressée, pour l’instant juste curieuse et piquée au vif. L’épée de la légende l’avait tenue en haleine pendant de nombreux mois dans cette immense Bibliothèque, la poussant à lire toujours plus d’informations. Elle n’avait su voyager que comme cela, à travers les quêtes et les aventures d’autres personnes et elle devait bien avouer qu’elle en était assez reconnaissante à Pendragon pour cela. Elle se demandait maintenant à quel point elle pouvait se montrer reconnaissante. Y avait-il une grande dose de vérité dans tout ce qu’elle avait lu ? La réalité était-elle encore plus somptueuse ou plus ennuyeuse ? Victoire avait appris que les livres n’étaient parfois par fidèle à la réalité et qu’il pouvait y avoir quelques fortes déconvenues. Elle avait reposé les yeux sur lui, voyant parfaitement qu’il semblait s’amuser autant qu’elle. Maintenant qu’il était penché, il voyait à quel point il était proche d’elle. Elle avait eu envie de créer de la distance, émettre un mouvement de recul mais elle n’en avait rien fait, préférant le toiser avec défi. Il voulait jouer ? Alors ils joueraient. Mais le roi faisait mieux de faire attention, elle ne savait pas vraiment jouer.
- J’espère au moins que vous savez manier votre épée... Me demander autant d’effort pour si peu serait décevant...
Elle avait gardé son sourire en coin, menottant toujours son regard bleu acier dans ses yeux verts. Il flottement était apparu, comme si chacun comprenait sous cape les sous-entendus qu’avaient générés leur discussion sans pour autant être prêt à l’admettre en premier. Il avait tout de même fini par rompre le contact et elle s’était reculée à son tour, non sans le dévisager avant de se tourner pour chercher un verre à pied dans l'armoire en haut de la cuisine. Puisqu’il avait commencé les réjouissances, il n’y avait aucune raison de rester au thé, n’est-ce pas ? Elle l’avait quitté quelques instants pour se diriger dans une pièce qui lui servait de cave à vin pour récupérer une de ses bonnes bouteilles, à faire pâlir d’envie Dionysos. Tout en l’observant de nouveau droit dans les yeux, elle entreprit de déboucher la bouteille dans un petit “pop” sec qui eut le don de faire naître un nouveau sourire moqueur son visage, tandis qu’il lui demandait un terrain d’entente. Elle avait coulé les yeux sur la bouteille tout en la prenant de sa main droite pour se servir un bon verre de vin. Observant le liquide couler, elle précisa :
- Je suis quelqu’un de pacifiste, je n’ai rien contre les terrains d’entente. Si ce n’était pas le cas, je ne vous aurais pas proposer mon aide, je vous aurai juste fait rejoindre ma collection de pigeons à l’étage, vous n’êtes pas d’accord ?
Elle s’était tournée vers lui en levant son verre comme pour porter un toast. En silence et tout en le dévisageant, elle but une gorgée, ses lèvres s’étirant dans un sourire tandis qu’il posait sa dernière question.
- Et bieeeen... J’aurai eu tendance à vous proposer de réparer votre moto mais j’ai brusquement l’impression que ce n’est plus vraiment votre priorité, je me trompe ? Le téléphone, l’activité... aurais-je l’immense honneur de voir ma compagnie appréciée par monsieur Bougon en personne ? Il faut que je fasse attention, je suis à CA de me faire sauter... mon amende.
Avec un nouveau sourire elle prit une nouvelle gorgée de vin. Dans le fond, payer sa contravention n’était pas le plus grand de ses problèmes. Il ne méritait même pas d’être appelé un “problème” en soit. Mais si elle pouvait en pus passer dans les mailles du filet, elle était bien trop bête de ne pas tenter de s’engouffrer dans la faille... Tentant de redevenir sérieuse, elle proposa :
- Alors si vous m’en disiez plus sur l’endroit précis d’où ce trouve votre épée ? Une question chacun, une réponse après l’autre, du vin, de la bière (elle présenta de la main la bouteille) et la réparation de votre engin. Qu’en pensez-vous ? Je ne suis pas contre une autre proposition... je vous l’ai dit, j’aime les terrains d’entente.
Elle lui lança un clin d’œil moqueur avant de s’asseoir de nouveau sur le plan de travail de sa cuisine, en face de lui.
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Adam Pendragon
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Il y avait dans Victoire quelque chose qui sonnait très dangereux. Une espèce de sous-jacence continuelle et insidieuse, comme une double voix qui s’exprimerait au quotidien pour imiter à la perfection la première. Dire de cette femme qu’elle était bien plus que ce qu’elle avait l’air serait un euphémisme ; Adam avait appris depuis très longtemps à ne pas juger un livre à sa couverture. Prendre le temps d’analyser son interlocuteur, repérer les signes, détecter les incohérences faisaient partie de sa formation à la police et il devait reconnaître qu’elle était extrêmement douée. Le prince ne devait cette attention qu’à sa nature méfiante et pragmatique, réalisant qu’il lui était plutôt difficile de faire confiance à qui que ce soit… Fusse-t-elle aussi belle ou venimeuse qu’une déesse.
Venimeuse, c’était ça. À la regarder, il avait la sensation d’être en face d’une très belle rose à l’allure sensuelle, mais pourvue d’épines si coupantes qu’elles distilleraient leur poison jusque dans la plus petite de ses veines. C’était un paradoxe assez étrange à avoir en face de soi, créant une situation de balance où trouver le bon pied pour danser relevait de l’incertitude extrême. Pourtant, par fierté ou bien par inconscience, Adam semblait voguer dessus comme s’il en était parfaitement aise. Au jeu des apparences, il était loin d’être le dernier… Même s’il prônait une honnêteté efficiente au milieu de ses paroles. Mentir serait stupide et inutile, surtout s’il ne voulait pas terminer comme un pigeon à l’étage – que cette expression soit littérale ou non.
C’était une situation plutôt inédite dans laquelle il se glissait, à l’image de sa main qui suivi le contour du plan de travail pour retrouver le contact de la bière fraîche. Le café et le thé semblaient être relégué au placard désormais tandis que l’ambiance dissipait la platonique bienséance pour tout autre chose.
Restait à savoir quoi.
« J’en déduis que l’appréciation est réciproque. »
Ce n’était même pas une question, mais un fait. Sinon, serait-il encore ici en pleine possession de ses moyens ? Victoire répondit d’elle-même à cette évidence et le conforta dans son idée.
Il fit tourner la bouteille entre ses doigts, observant le verre d’alcool sombre qu’elle tenait comme une prolongation d’elle-même. L’effort pour ne pas hoqueter à sa tendancieuse avance fut considérable et Adam détourna tout de même les yeux un court instant, espérant que la dilatation de ses pupilles ne se voit pas de trop. Nullement gêné pourtant, l’idée même de ce petit jeu de courtisan l’intriguait et l’amusait. Si bien que lorsqu’il redressa la tête, se fut pour afficher un sourire amusé sous sa barbe blonde. Pas vraiment besoin de sous-titre pour le comprendre, celui-là.
« Je peux être autre chose que bougon, lorsqu’on tire sur le bon levier. »
Évitons tout de même le levier de vitesse pour le moment. Observant à nouveau la femme devant lui, il haussa un sourcil à sa proposition et sembla la trouver plutôt correcte. Répondre à quelques questions, obtenir quelques réponses, c’était presque un trivial poursuit mais sans le côté recherche ; quoique, les choses ne pouvaient pas être aussi simples. Ce n’était jamais blanc ou noir, toujours tamisé, toujours subjectif, toujours avec une part d’erreur ou de mystère… C’était sans doute ce qui rendait les choses aussi vraies que désarmantes.
Étrangement, en apprendre un peu plus sur la déesse l’intéressait sincèrement. Elle venait de lui donner l’autorisation de questionner ce qu’il voulait, mais elle n’avait pas précisé qu’il obtiendrait une réponse correcte n’est-ce pas ? On ne pouvait pas débarquer chez quelqu’un et se dévoiler de but en blanc comme si on ouvrait les pages d’un livre, à quoi serviraient la psychologie dans ce cas-là ? Ce serait tellement plus simple mais aussi radicalement barbant.
Il releva sa bière comme pour accepter ce que Victoire proposait. Pourquoi pas. Pourquoi donc ?
« L’idée même de me prélasser en bonne compagnie est grisante, mais je serais bien mal avisé de ne pas tenir ma parole : que diriez-vous de venir avec moi réparer cette moto une fois pour toute ? Ainsi, nous serons plus tranquilles si cette rencontre venait à se prolonger. »
Adam n’était pas prêt à écourter cette entrevue, quelle que soit la direction qu’elle prendrait. Mais il avait une envie impérieuse d’occuper ses mains avant de faire des âneries avec, les poser sur de la belle mécanique semblait tout indiqué pour éviter de les laisser se promener sur de l’interdit. À proximité de la déesse, la moindre pensée semblait prendre une tournure différente de ce pour quoi elle avait débutée et il était important de garder quelques idées claires. Pour le moment, en tout cas.
« Ah moins… Que vous ne parliez pas du véhicule qui se trouve à proximité mais d’autre chose ? »
La parole était allée plus vite que la pensée, mais les yeux n’avaient pas failli à leur tâche de soutenir ceux de la maîtresse de cérémonie. Après tout, Victoire n’avait pas bougé de la cuisine – mieux, elle s’y était réinstallée. Invitation ? Inconscience ? Cette femme avait l’air de toute sauf d’être ingénue.
Un petit silence, rien de très long, rien de trop court, et il reprit.
« Si vous voulez la voir, il faudra malheureusement le mériter : Excalibur ne se montre qu’à ceux qu’elle juge digne de sa présence. Vous pensez être en mesure d’obtenir gain de cause et pouvoir mettre la main dessus pour l’extirper de sa cachette ? »
Les iris un peu rieuses et la bouche toujours amusée d’un sourire, Adam se passa une main dans les cheveux et les repoussa en arrière, inspirant pour trouver de cet oxygène qui semblait lui jouer quelques tours désormais. Pourquoi faisait-il aussi chaud à l’intérieur quand l’extérieur regorgeait de températures indécemment basses ?
« C’est malheureusement une histoire qui reste à découvrir. Vous êtes aventurière, Victoire, ou plutôt de ceux qui attendent que tout leur revienne au final ? »
Inconsciemment (ou pas) il s’approcha pour se retrouver en face d’elle. Assise sur le plan de travail, elle arrivait quasiment à sa hauteur et il était bien plus aisé de détailler son visage. Son verre de vin lui donnait un air supérieur qu’elle devait avoir travaillé depuis des siècles mais, étrangement, cela ne le dérangeait pas. Une femme assurée était le reflet de sa confiance en ses capacités, pourquoi s’indignerait-il de la voir se mettre à l’aise au sein de sa propre demeure ? Adam avait grandi avec des figures indépendantes et intrépides, le respect pour le sexe féminin était ancré dans son éducation et il ne dérogerait pas à cette règle à Storybrooke.
Les plus dangereuses n’étaient pas forcément celles que l’on pensait, l’ennemi pouvait bien prendre le plus doux des visages que le crime serait encore plus dur… Victoire n’était pas une ennemie. Pas encore, du moins. Pas tout à fait. Et il ne la voyait pas comme tel, plutôt comme un vis-à-vis qu’il était difficile d’approcher mais qui attirait irrémédiablement des questions et de l’attention.
Un électron en orbite autour d’un atome, comme lui aurait dit Maxine. L’idée était de briser la physique et d’envoyer valser toute théorie quelle qu’elle soit… On n’était pas dans un film ou une expérience chimique. C’était la vraie vie, là.
D’un geste souple mais assuré, Adam vint déposer la bouteille de bière vide juste à côté de la hanche de la déesse. Son bras frôla sa tenue sans en paraître désolé le moins du monde. Il ne le retira pas immédiatement, releva son menton face à son visage.
« Il n’y a pas de mauvaise réponse à cette question, je m’interroge juste sur le genre d’attentes que vous pourriez avoir. Mais j’ai dû… dépasser le nombre d’interrogations autorisées par tour de parole, désolé. »
Ça… Et d’autres choses, probablement. Comme la notion d’espace vital qui devenait soudain quelque chose de particulièrement futile. Elle n'avait qu'un mot à dire et il dégagerait de là. Même s'il n'était pas désolé du tout.
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Victoire Adler
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| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
C’était nouveau, rafraîchissant et... inattendu. Il fallait bien qu’elle l’admette, Adam Pendragon était une distraction des plus intéressantes. Elle qui n’avait cru qu’à une mésaventure, un passage furtif dans sa vie d’immortelle, prenait soudain un tournant tout autrement intéressant. Il aurait pu lui coller sa prune et repartir. Elle aurait pu le téléporter directement au poste de police si son démarreur avait finalement véritablement décider de rendre l’âme entre eux deux. Et pourtant, ils étaient là. Il avait accepté bon gré mal gré de monter sur sa moto et à présent, ils en venaient à se toiser comme deux adolescents en manque de sensation forte et à la recherche d’une fierté qu’ils ne connaissaient que trop bien.
- Oh... l’appréciation... C’est un grand mot dans une bouche pas si petite. Disons plutôt pour le moment que votre compagnie ne me déplaît suffisamment pas pour que je continue à tolérer ce petit jeu...
Elle l’avait toisé avec un sourire. Bien sûr qu’il l’amusait. D’une certaine manière, elle appréciait donc sa compagnie. Mais de là à l’apprécier lui ? Il y avait peut-être qu’un pas... potentiellement pas si difficile à franchir... Elle avait toujours eu un faible pour les grognons. Ils refermaient souvent des personnes au grand cœur qui avaient été déçue par la vie et qui tentaient de se protéger sur une imposante couche d’expressions bourrus pour éviter de se faire une nouvelle fois frapper par la vie. Elle comprenait ce choix... elle avait de son côté choisi l’acidité. De l’acidité à l’amertume, il n’y avait bien souvent qu’une fine frontière. Alors elle avait tenté d’aller plus en profondeur, de râcler la surface, à l’aide d’une pique graveleuse et pourtant suffisamment bien maniée pour ne faire que percevoir un double sens. En cas de difficulté, elle pourrait en toute mauvaise foi l’accuser d’avoir mal compris, même si elle n’en avait pas spécialement envie. C’était un jeu nouveau, qu’elle n’avait que trop peu expérimenté. Et comme l’enfant découvrant le feu, elle avait envie de voir jusqu’où aller avant de se brûler.
Elle avait pincé les lèvres pour s’empêcher de rire à sa réaction. Il avait été choqué de ses mots, avait tenté de le retenir en continuant à prendre une gorgée de bière. Comme quoi elle ne tapait pas trop à côté de le penser plus sensible qu’il ne voulait le montrer. Vaillamment, il ne s’était pour autant pas laissé démonter, remontant fièrement sur son cheval après sa chute pour tenter à son tour d’entrer dans le merveilleux monde des doubles-sens. Elle n’en attendait pas moins du grand Arthur. Après tout ce qu’elle avait lu, elle n’aurait pu être que déçue du contraire. Elle s’était contentée de le toiser en levant un sourcil, l’air amusé avant de lui glisser avec onctuosité :
- Merci de l’information, je tâcherai de m’en souvenir.
Elle avait pris une nouvelle gorgée de vin lorsqu’il avait estimé que de se prélasser en sa compagnie pouvait être “grisant”, rien de moins. A l’entente de cette formulation, elle avait eu un petit pouffement de rire, les lèvres toujours collées contre son verre tandis qu’elle avait haussé les sourcils, dans une surprise feinte. Il n’y allait pas avec le dos de la cuillère, ce qui rendait cette joute verbale d’autant plus intéressante.
- Se prolonger ? Vous m’avez l’air bien sûr de vous... Je réparerai votre moto avec vous avec plaisir. Si je peux aider...
Elle avait eu un petit sourire quand elle lui avait répondu, un sourire qui s’était agrandi lorsqu’il parlait de prolongation. L’idée de lancer ses mains dans le cambouis ne la gênait nullement. Bien au contraire. Elle avait eu des années de théories, très peu de pratique et depuis qu’elle avait appris à se servir de ses mains, elle avait découvert dans cette activité une des plus grandes félicitée, un accomplissement qui la faisait se sentir libre, maître d’elle-même, peu importait que les conventions ne s’accolassent pas à sa condition. Elle n’avait pourtant pas bougé et il avait de nouveau supposer qu’ils pouvaient faire autre chose. C’était une sensation étrange, pétillante et nouvelle. La voie était pourtant toute tracée. Que pouvait-il faire de plus que de réparer sa mécanique ? Après tout, il était venu pour cela, non ? Mais ils semblaient tourner autour du pot comme deux enfants à qui on avait interdit une part de gâteau avant l’heure du goûter. Attendant, n’osant rien débuter, de peur de faire quelque chose de moins sympathique que ce qui pouvait atteindre parfois leur esprit, l’effleurer, sans pour autant y entrer complétement. Il était retourné dans ses propositions à double sens, potentiellement graveleuse avec les yeux rieurs et le sourire en cœur de l’enfant persuadé de faire une bêtise mais également bien trop sûr de lui à l’idée de ne pas se faire prendre. Elle s’était contentée de le toiser en croisant les jambes, toujours assise sur le plan de travail, prenant une nouvelle gorgée de vin d’un air nonchalant.
Il s’était avancé vers elle et elle l’avait regardé, ne bougeant pas. Elle avait aussi gardé le silence pendant un long moment, le laissant continuer le fil de ses pensées et de ses questions auxquelles elle se refusait pour l’instant de donner une quelconque réponse. Il était si proche à présent qu’il avait posé sa bière à côté d’elle, son bras frôlant sa hanche sans aucune gêne dans le regard, sans aucun empressement quant à l’idée de le retirer. Elle se galvanisait de cette situation. Là où elle avait pendant des années prit l’habitude de reculer face à un homme lui venant de front, là, où elle tressaillait à chaque touché sur sa peau, elle avait avec le temps à tenir tête. A faire la paix avec ses vieux démons, avec son corps, avec ce qu’elle était. Elle coula alors son regard en direction de ce bras qui ne bougeait toujours pas, baissant la tête pour mieux l’observer avant de replonger son regard dans le sien avec un air de défi.
- Je vous confirme que vous avez posé bien trop de question. Ce n’est pas du jeu, agent Pendragon. Ne savez-vous donc pas jouer selon les règles ou figurez-vous que les règles ne valent pas pour vous ?
Elle avait eu un sourire en coin, se moquant plus que ne posant réellement la question. A fond, elle connaissait déjà la réponse. La curiosité avait parlé bien plus qu’un potentiel égo surdimensionné qui se croyait au-dessus des règles. Elle ne l’aurait jamais laissé approcher de la sorte si ce n’était pas le cas. Elle avait posé son verre de vin avec douceur, posant ses bras en retrait, dans son dos, les paumes collées au plan de travail, pour mieux le toiser. Son bras gauche avait emprisonné le bras droit du blond, celui qui avait eu l’impudence de s’approcher de sa hanche, le menottant entre le sien et son flanc. Son pied le plus élevé, celui dont la jambe dominait sur ses jambes croisées était venu s’intercaler avec force entre les genoux de Pendragon. Elle n’avait plus bougé, se contentant de le toiser du regard, cherchant la faille, une lueur de défi dans les yeux.
- C’est très aimable à vous de me rassurer quant au fait que je ne pourrais pas vous décevoir. J’étais terrorisée à l’idée que vous puissiez me coller une nouvelle contravention.
Elle avait cillé plusieurs fois, se moquant sans gêne de lui avant de lever le regard vers le plafond, une mine pensive sur le visage.
- Disons...
Elle posa une nouvelle fois ses prunelles vertes dans les iris couleur océan du roi.
- … que je suis plutôt des deux. Mon âme d’enfant a toujours été aventurière mais on m’a très vite menotté aux conventions... et j’ai appris le jeu de la patience, celui d’attendre son heure pour obtenir ce qu’on veut... Une sorte... de fougue modérée si j’ose dire.
Elle avait fait un geste vague de la main droite, sa gauche toujours solidement collée au plan de travail pour l’empêcher de bouger son bras sans admettre son recul. Avec un sourire, elle avait reposé son autre main avec grâce, prenant un peu plus appui sur celle-ci pour cambrer son dos vers l’arrière. Lentement, son pied remonta des genoux de l’homme jusqu’à la moitié de sa cuisse, s’arrêtant une nouvelle fois pour le regarder droit dans les yeux.
- Généralement, que j’attende ou non, je fais TOUJOURS en sorte de finir par avoir ce que je veux... sinon... c’est que je ne le voulais pas vraiment. Alors je pense que je pourrais obtenir gain de cause pour retirer Excalibur de son rocher, oui... vous en pensez quoi ?
Elle avait coulé une fois de plus ses yeux sur son pied qui était remonté une nouvelle fois, mais de quelques centimètres seulement avant de se stopper brusquement. La dernière remontée, loin d’être intrusive, était bien plus là pour illustrer ce qu’elle était en train de dire et la question qu’elle lui avait posée. Elle avait souri avant d’ajouter sur un faux air d’innocence :
- C’est vous l’expert... après tout.
Elle le regardait toujours droit dans les yeux, le sourire aux lèvres. Le jeu était grisant. Elle ignorait comment ils en étaient arrivés là et même pourquoi elle le faisait mais en cet instant, jamais elle ne s’était sentie aussi proche d’Aphrodite. Elle comprenait à présent à quel point les règles de ce genre de jeu pouvaient être fascinantes et obsédantes. Elle n’avait jamais eu le droit au jeu, juste à l’exécution militaire et il lui avait fallu du temps avant de comprendre que quelque chose de ce genre pouvait exister, pas seulement pour une beauté de poupée comme celle de la déesse de l’amour mais pour tout le monde et elle aussi. Elle avait appris à apprivoiser son propre corps, ne plus le voir comme une contrainte, un instrument de torture dont il fallait se défaire mais juste un objet qui servait potentiellement ses propres intérêts. Elle comprenait Athéna, qui avait longuement joué sans s’attacher. Elle ne comprenait pas encore l’Amour que cela pouvait générer mais elle s’en fichait. Ce n’était pas ce qu’elle recherchait après tout, c’était juste le risque, le goût du risque et de l’aventure...
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Adam Pendragon
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| Conte : Merlin l'enchαnteur. | Dans le monde des contes, je suis : : Arthur.
Elle a la couleur de l'amour bien que je n'l'ai jamais croisée Bien qu'à la lumière du jour, les fleurs sont toutes belles à crever Alors j'ai mis la route en pause, à ses côtés me suis posé Puisque cette rose semblait morose d'être seule au jour achevé — AE
S’il y avait bien un sentiment qui ne caractérisait pas du tout Victoire Adler… C’était la terreur. Exit les yeux effrayés et les tremblements, si sa peau se couvrait d’un léger hale ce n’était en rien pour s’enfuir. Au jeu du chat et la souris, ils étaient des prédateurs silencieux en train de se tourner autour à attendre que le premier n’attaque. Ne morde. Ne tende la patte pour griffer l’autre… Ou lève le menton suffisamment haut pour dominer de toute sa prestance. Relever la tête mais exposer sa gorge, faire un pas en avant puis deux sur le côté, esquiver jusqu’à la déraison et songer aux pensées du vis-à-vis sans jamais savoir réellement ce qui se passait derrière ces yeux malicieux. Ils ne se connaissaient pas, mais c’était comme si tout leur texte se déliait d’un script invisible. Une facilité de dialogue. Une aisance entre les lignes. Un échange aussi lourd de sens qu’allégé de regrets. Aller sur cette route sinueuse sans savoir de quel côté serait le vide mais… Pourquoi pas ? Pourquoi refuser ? Pourquoi ne pas s’y risquer ? Qu’est-ce qui était pire que de se perdre à l’aveugle ?
Rien. Et tout à la fois, Adam le savait très bien.
La déesse l’avait mené sur un terrain qui aurait pu être tout à fait neutre… S’il n’en était pas cette capacité à happer son corps vers le sien tout en respectant une horrible distance. Bienséance. Outrecuidance. Un mixte idéal, une douleur sourde face à l’appât et le poison. Céder, c’était appeler le vice et se perdre dans une mare sombre sans fond visible. Résister, c’était s’engrillager dans des barbelés de regrets. Ils ne se devaient rien. Il ne signifiait rien. Elle ne représentait rien. Alors pourquoi cette sensation malsaine d’une place à prendre ? D’une occasion manquée. D’un acte perdu dans le néant des croisements. A droite. A gauche. Avancer à sa rencontre ou au contraire reculer. Reculer ? Le pouvait-il seulement encore ?
L’homme était un animal. Tirer sur la bonne corde permettait d’obtenir tellement de résultats, quand une autre fermait définitivement toute tentative de fuite. Adam ne voulait pas fuir. Il ne pouvait plus, trop engagé au milieu des ronces à la recherche d’une rose qu’il avait cru apercevoir. Mirage ? Simplement coup de folie d’un esprit égaré au pays des illusions ? Quand les apparences décident de foutre le camp, il faut se raccrocher à un contenu qui peut tout aussi bien surprendre que marquer. Impressionner. Questionner. Intriguer… Et si Victoire apparaissait comme inaccessible, il existait pourtant une étrange proximité qui lui donnait l’impression de pouvoir tendre la main et la toucher. Frôler son corps de ses doigts, suivre la courbe de ses formes du plat de la main, saisir le tissu et le tirer violemment à sa rencontre.
Il l’avait imaginé. Ses doigts se convulsèrent une seconde. Il résista. Peser le pour et le contre, encore. Trop de questions. Trop de réponses.
Qui voulait des réponses ? Pas lui. Ou presque. Parce qu’il en avait déjà au moins une.
« Si c’est ce que vous voulez, je peux vous apprendre comment faire. »
Son regard s’était ancré au sien, légèrement en dessous, légèrement différent et pourtant d’une teneur qui ne laissait aucun doute s’installer : elle n’avait rien de la petite fille aventurière et innocente, c’était plutôt de la trempe de guerrière aguerrie. Réfléchie. Mesurée. Éhontée et pourtant sans rien laisser planer jusqu’au hasard… L’impression frauduleuse d’avoir affaire à quelqu’un qui s’y connaissait depuis des âges ancestraux alors que quelques détails distillés l’auraient mis sur la voie de la vérité. Lui-même ne jouait-il pas à ce jeu des armures depuis longtemps ? Trop longtemps. C’était un instinct que de paraître plus solide que la réalité, de se cacher, calfeutrer et ne donner que quelques miettes. Ce n’était pas un mensonge, Adam ne savait pas bafouer la vérité, mais ce n’était pas être honnête non plus. Se livrer de trop faisait mal, c’était l’instinct de l’Homme que de se protéger. De se méfier. Survivre… Tout était toujours une question de survie.
Le prince esquissa un sourire en coin sous sa barbe blonde, penchant légèrement la tête sur le côté alors qu’un de ses sourcils se relevait. Son bras immobile près d’elle s’engourdissait légèrement, mais ce n’était rien en comparaison au fourmillement perpétuel glissant sous chaque parcelle de sa chair.
« … Ah moins que vous ne sachiez déjà exactement de quoi il retourne ? Peut-être que c’est moi qui ait à apprendre dans cette histoire. »
Apprendre à comprendre. Apprendre à lire entre les lignes de sa peau. Apprendre à deviner sous les plis de ses vêtements. Apprendre à caresser sans heurter. Apprendre à dénouer la serrure d’un accès qui lui était pourtant tout ouvert… Un voile d’illusion ou une réelle invitation ? Parfaite inconnue. Fortuite rencontre. Trop loin pour ne rien signifier. Trop jeune pour avoir une réelle importance. Il n’était plus en état de travailler, de toute manière, qui lui en voudrait ? Jessie l’incendierait plus tard. Chris le rabrouerait sûrement. Mais dans cette maison où le temps semblait s’être arrêté, Adam ne pensait plus du tout à Storybrooke. Quand on déesse vous offre un monde sur un plateau de la sorte, il serait plus que sot de refuser.
Mais irresponsable de la bafouer.
Son poignet se tourna, du contact du plan de travail il choisit celui du pantalon qu’elle portait. A cet endroit si sauvage entre sa cuisse et sa hanche, anodin et pourtant d’un érotisme marqué à travers les âges. Il pinça légèrement, provocation minime, avant de contourner le coude pour remonter légèrement. Pas trop lent, pas trop vif, juste ce qu’il fallait pour qu’elle puisse refuser sans pour autant lui en laisser l’occasion. Une balance infinie. Un fil entre deux gouffres et ses doigts funambules près du tissu. L’épaule. La clavicule délaissée pour le cou. Gracile. Altier. La nuque où la chevelure se perdait, rejetée en arrière, presque oubliée et pourtant véritable prise dans laquelle il faufila ses doigts. Adam ne tira pas dessus, il ne voulait pas la faire ployer, sûrement pas appuyer une autorité qu’il n’avait aucun besoin d’affirmer. Ce n’était pas un duel de force, plutôt une jouxte à armes égales. A terrain nivelé. A griffes acérées. Il se contenta de les toucher. De s’emparer de leur texture. De leur chaleur.
Victoire jouait avec ses pieds, le prince avait choisi les mains. Immobile devant elle, à deux doigts d’une rupture conventionnelle qui n’aurait eu aucun mérite. Y’avait-il seulement un prix à gagner ? Autre que de s’emparer d’un brasier grandissant dont il ignorait la naissance et l’aboutissement ? Il aurait pu patienter encore. Savourer, léger. Mais Adam n’était pas forcément patient ou, plutôt… Il alliait décisions spontanées aux réflexions songeuses. Animal.
Le vin flotta dans le verre, parcouru d’un soubresaut quand un coude manqua de le renverser. Le prince retrouva son goût amer sur la bouche audacieuse que la sienne rencontra dans un mélange de douceur passionnée, étouffant son souffle au sien dans une rencontre inopinée. Voulue ? Décidée. Recommandée. Évoquée et choisie. Prise. Imposée. Vraiment ? Désirée. La tendre violence. L’appel du vice illustré à l’état même de son plus simple appareil. Que n’avait-il pas cédé de la sorte depuis fort longtemps ? Elle lui avait véritablement retourné les pensées et la raison. Accuser ? Non, plutôt remercier. Ou se risquer. Un pas dans le piège, un autre dans cette main qui vint saisir clairement sa hanche, cette fois, et l’attirer au plus près de lui. Premier contact. Électrique. Ferme. Combler ce vide. Réparer cette déchirure.
Bordel.
De longues secondes qui semblèrent durer des heures. Une chaleur irradiante qui sembla le brûler lorsqu’il recula après plusieurs secondes, alpaguant ce regard qui le faisait couler dans l’obscurité latente. A deux doigts du vide. A deux doigts de la débauche. A deux doigts… Ou plutôt deux battements qui estompèrent les derniers limbes d’hésitation. Trop tard.
« Est-ce que ça respecte suffisamment les règles pour vous ? »
Narquois. Insatiable provocateur. Essoufflé ? Ce n’était que le début. Le début de la fin.
CODAGE PAR AMATIS
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
C’était comme un jeu cruel et dangereux. Un jeu d’enfant aussi. Et un jeu d’adulte. Tant de paradoxes dans un moment si court sur une ligne de Temps où celui-ci semblait s’allonger à l’infini. Un remarque jeu d’adresse, un jeu d’équilibriste où le “trop” côtoyait le “trop peur” dans un savant mélange atteignant la perfection. C’était étrange et sensuel, un jeu que Victoire n’avait jusqu’alors que trop peu joué n’y connaissait jusqu’alors que la rapidité de l’acte. D’abord contraint, pendant bien des années puis exigé, sans aucune passion ni patience, comme un apprentissage long jusqu’à la réappropriation de son corps. Mais en cet instant, c’était le jeu qu’elle découvrait, les lenteurs bénéfiques, les sursauts audacieux. C’était nouveau, hypnotisant et grisant. Comme l’enfant curieuse qu’elle était autrefois, elle avait laissé les choses se dérouler, avec attention. Un nouveau jeu qu’elle n’avait jusqu’alors qu’entrevue à travers les discours d’Aphrodite teinté d’une vulgarité sans nom, un jeu qu’elle n’avait pas prévu de jouer, pas ici, pas maintenant, pas avec lui.
Et pourtant, tout s’imposait à présent comme une évidence. Elle avait senti sa main prendre possession de sa cuisse et elle l’avait laissé faire avec un sourire. Elle était allée bien trop loin dans le placement des pions pour se permettre de reculer maintenant. Elle ne s’était même pas sentie le faire, comme parfaitement maître de ses envies et pourtant si dépassée par ce qu’elle ne connaissait pas. Alors fallait-il reculer à présent ? S’avouer vaincue et innocente ? Sûrement pas. C’était bien trop tentant de poursuivre ce jeu, de voir où celui-ci les mènerait, si cette nouvelle activité l’emmènerait vers des contrées inconnues et pourtant si révélatrices ou vers un ennui mortel qu’elle ne voudra plus jamais croiser. Pour le savoir, il fallait jouer. Et elle avait, contre toute attente, un magnifique coéquipier dans ce jeu.
Elle avait observé ses prunelles d’un bleu acier tandis qu’elle avait senti sa main puissante remonter le long de son corps, jusqu’à la naissance de ses clavicules, son cou, ses cheveux. Elle avait craint un instant qu’il y trouve une prise, une prise qui la soumettrait. Elle refuserait, bien sûr, sans aucune condition. Elle avait senti son cœur se mettre à battre plus rapidement à cette pensée, à cette peur affolée qui avait pris possession d’elle. Mais celle-ci avait finalement été remplacée par une surprise certaine lorsqu’elle l’avait senti agir avec une véritable douceur, un respect mutuel qui remettait les pièces au centre de l’échiquier, à égalité. Ils n’étaient pas adversaires, ils étaient deux alliés. Elle voyait à travers ses prunelles qu’il semblait aussi perdu et hypnotisé qu’elle. C’était inattendu, autant pour elle que pour lui, personne n’avait rien calculé et personne n’avait l’intention de reculer, attiré peut-être un peu malgré mais avec la ferme intention de poursuivre.
Elle avait alors senti la douceur de ses lèvres sur les siennes, l’amertume de sa bière et la fraîcheur de celle-ci se mêlant à la chaleur de son vin. Avec douceur sa jambe était remontée toujours plus haut, beaucoup trop haut mais sans aucune brusquerie, sans aucune violence. Elle n’avait pas l’intention de blesser bien au contraire. Elle avait accompagné son geste lorsqu’il s’était approché un peu plus d’elle, l’invitant à faire de même par une impulsion sur sa hanche de son autre main, celle qui ne tenait pas ses cheveux. Elle s’était alors avancée à son tour, laissant mourir un soupire entre leurs deux bouches entremêlées. C’était puissant. Pour la première fois depuis longtemps, si ce n’était depuis toujours, elle avait l’impression d’être exactement là où elle devait être, à sa place. Elle ne cherchait à s’extraire de la situation par sa pensée qui l’emmenait toujours vers des horizons plus beaux dans ces moments de devoir. Pour une fois, ses pensées restèrent sur l’action, sur la douceur de ses lèvres, la chaleur de leurs souffles, la puissance de ses mains. Pour la première fois, elle sentait et prenait conscience que l’on prenait entièrement possession d’elle et elle ne refusait pas cette action, ouvrant toute son attention aux sensations nouvelles que ses actions et que son corps provoqué sur elle.
Timidement, ses mains avaient fini à son tour par se détacher du plan de travail. Plus que de sentir ce qu’il provoquait sur sa peau, elle voulait à son tour pouvoir jouir de ses mains, sentir des sensations nouvelles, la douceur de sa peau, la rugosité non désagréable de sa barbe. Avec douceur, ses mains s’étaient emparées de son cou, l’enlaçant dans la puissance du baiser tandis que le bout de ses doigts remontait lentement vers sa mâchoire...
Il s’était alors reculé lentement, brisant leur baiser mais Victoire n’avait pas retiré ses mains pour autant, l’observant droit dans les yeux, comme surprise, réalisant ce qu’ils étaient en train de faire. Elle eut un sourire goguenard face à sa question. Il ne se dépâtissait pas de son humour mordant, de cette provocation insolente qui lui plaisait qui les avait sans aucun doute poussés à en être là actuellement. Était-ce réellement un drame ? Après tout ce temps, n’avait-elle pas tout simplement le droit d’être une femme, d’être elle-même tant que la personne à ses côtés y consentait également ? Elle sentait cette chaleur douce et puissante au creux de son ventre, comme une énergie nouvelle qui irradiait dans tout son corps, appelant à plus à exploser et à rejaillir au travers d’elle, comme pour illuminer le monde de toute cette nouvelle puissance dont elle n’avait aucune connaissance jusqu’à présent. Elle fit mine de réfléchir, faisant glisser ses doigts lentement de sa mâchoire à la commissure de ses lèvres, faisant glisser avec douceur le bout de son index sur la lèvre inférieur tout en chuchotant d’un ton onctueux et provocateur :
- Je ne sais pas... Dans ce type de jeu, les règles sont toujours un peu floues, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne pas définir les nôtres...
Elle était descendue lentement du plan de travail, pour éviter de lui faire mal tant ils étaient encore proche. Elle préférait être à sa hauteur et elle avait senti une certaine chaleur de distiller entre la proximité de leurs deux corps. Une tension aussi qui les plaçaient tout deux sur le fil du rasoir, prêts à basculer dans instant à l’autre dans un point de non-retour, dans une ivresse grisante. Peut-être que le point de non-retour était déjà franchi alors... Avec lenteur, elle avait alors posé les mains sur son torse, les faisant descendre lentement, sentant sous ses doigts et sous le tissu la musculature plutôt impressionnante de l’être qui se trouvait face à elle. Il était bien bâti, sans doute prenait-il soin de son corps, il semblait presque taillé dans la pierre, à la manière des statues de marbre dans les musées. Tout descendant, ses mains avaient atteint son bas ventre puis la bordure de son t-shirt. Avec un sourire innocent, elle avait légèrement plissé ses yeux verts, beaucoup plus malicieux, comme pour jauger de son envie de l’arrêter. N’y sentant aucune résistance, elle précisa avec douceur.
- Je pense par exemple que pour continuer à jouer, ceci sera inutile, qu’en pensez-vous ?
Elle avait alors remonté les bordures, sans aucune violence mais avec un geste sans appel qui déterminé son envie de le lui retirer. Ses mains s’étaient posées sur la chaleur de son torse tandis qu’elle continuait à remonter le tissu, encore et encore, dévoilant à ses yeux ce qu’elle sentait sous ses mains, la douceur de sa peau, la chaleur de celle-ci, la puissance de sa musculature. L'homme avait relevé les mains pour qu’elle puisse le passer au-dessus de lui, de sa tête mais elle s’était arrêtée juste au niveau de son nez, le privant de sa vue, l’obligeant quelques secondes à garder les bras levés, sans ajouter un seul mot qui pourrait lui expliquer ce qui se passer. Après quelques exquises secondes qu’elle laissa s’écouler sans le moindre remord, elle demanda d’une voix mutine, la voix à peine plus haute qu’un murmure rauque et sensuel.
- Vous êtes toujours là ? Ou ce n’est déjà plus du jeu ? Comment fait-on alors ? On va en prison sans passer par la case départ ?
Elle avait eu un petit rire. Sans le libérer de sa situation, elle avait de nouveau posé ses lèvres sur les siennes, seule partie de son visage qui n’était désormais plus retenue par le t-shirt. Avec douceur, lenteur, langueur, elle avait pris possession de ce baiser, sentant monter une tension de plus en plus palpable à mesure que l’étreinte s’accentuait, tandis qu’il ne voyait toujours rien, ses bras retenus en l’air, dans l’incapacité de s’en servir. Sentant la tension atteindre son paroxysme, elle avait fini par détacher ses lèvres des siennes, lui retirant définitivement le morceau de tissu, le laissant enfin voire de nouveau et utiliser ses mains à loisir. Elle avait déposé le t-shirt sur le plan de travail, observant le torse du jeune homme avec une certaine curiosité non dissimulé, un plaisir des yeux qui ne la faisait même pas rougir. C’était trop tard pour revenir en arrière, elle voulait voir jusqu’où tout cela mènerait. Elle en avait le droit après tout, elle avait attendu ça... une Eternité.
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Adam Pendragon
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You know the deal. Don't make any promises, promises. Got me flying high. Right where you want me to. Watch it, watch me burn. Right where you want me to. Dim the light, my lullaby. Touch me now, stop pretending.Fuck it, watch me burn
Le monde entier semblait sous tension autour d’Adam, le temps jouant avec un paradoxe exaltant qui donnait la sensation de secondes extrêmement lentes… et, l’instant d’après, de minutes filant à toute allure. Il n’y avait pas de règle dans cette pièce, pas de norme dans cette cabane, pas d’esbroufe autre que celle qu’ils voulaient bien montrer et pas de gagnant ni de perdant. Même si le plateau de jeu semblait étalé entre eux, les pièces avaient bougé avant d’être tout bonnement balayées par leurs lèvres s’emparant les unes des autres. Ils avaient tenté. Ils avaient feint. Ils avaient voulu jouer au plus fort pour tâter les défenses de l’autre mais, au final, les boucliers s’étaient fendus. Les épées avaient retrouvé leurs fourreaux et la lumière elle-même avait décidé de fermer les yeux pour les plonger dans une obscurité aussi remplie de promesses que de suppositions. Des superstitions. Des idées que leurs regards semblaient partager tandis qu’il retrouvait la lueur mutine de ses iris juste devant les siennes.
Elle l’étonnait. À chaque infime moment qui s’avançait sur le terrain, elle le surprenait. D’une réflexion. D’un geste. D’une attention. D’une manière de tourner les choses à son avantage. Elle avait probablement vécu mille vies et connus dix fois plus d’êtres en face d’elle – l’éternité n’était qu’une fleur au fusil de la mort latente ; et pourtant Victoire lui apparaissait comme une intouchable entité qui acceptait, en toute connaissance de cause, de retirer l’un de ses verrous de sécurité. Elle avait entrouvert la porte, laissé filtrer un brin de lumière et Adam s’était engouffré dedans sans avoir aucune idée d’où il mettait les pieds.
C’était déraisonnable. C’était inattendu. C’était au-delà de toute rationalité et pourtant ça l’appelait comme une évidence : il avait choisi de plonger les yeux bandés.
S’il rencontrait la houle, peut-être l’écraserait-elle contre les falaises. S’il rencontrait la roche, son corps se disloquerait d’avoir été trop aventureux. Et s’il se fondait dans l’eau duveteuse… Peut-être serait-elle aussi savoureuse que le son de sa voix glissant sur sa langue un esprit aussi affuté que provocateur. Le prince se prit à songer qu’elle n’avait absolument plus rien d’ingénue, hôte malicieuse d’une situation qui dérapait dans des affres intimistes ; il la laissa l’observer de sa façon singulière, nullement honteux de ce corps qu’il entretenait depuis qu’il s’était réveillé dans ce monde. On n’obtenait rien sans rien, jamais. Et ce qu’il voulait désormais, c’était une victoire.
« La prison semble toute indiquée. »
Souffla-t-il, esquissant un sourire en coin. Pourtant il ne jouait plus, se parant d’un sérieux attentif tandis que ses mains retournaient au contact de ce corps si près du sien. Adam ressentait l’extrême besoin de la toucher. De la frôler. De la caresser. De parcourir ce tissu qui la couvrait de manière obséquieuse et de connaître les secrets qui se cachaient dessous. Sa paume se posa au creux des reins de sa partenaire, l’attirant tout contre lui pour rétablir un équilibre qui semblait soudain cruellement manquer : ses baisers devenaient viraux, même s’il ne l’aurait jamais admis à haute voix. La saveur nouvelle de ses lèvres semblait insuffler plus de tension et de chaleur à chaque nouvelle proximité, pendant son esprit aussi brumeux qu’appréciateur. Ne pas perdre le nord allait être très compliqué si l’étoile censée le guider était elle aussi attirée par la déesse magnétique. Peut-être qu’il n’y avait qu’une seule direction à suivre ? Tout pouvait changer en un instant. Tout pouvait encore se défaire.
Il avait sauté, mais l’atterrissage restait encore à définir.
Quand ses doigts curieux se faufilèrent sous le tissu de son haut, frôlant la peau brûlante de sa hanche jusqu’à remonter le long de son échine comme un pianiste le ferait de précieuses touches, Adam quitta sa bouche pour glisser vers son oreille.
« Mais il me semble qu’un tout autre genre de cellule serait bien plus agréable à côtoyer… Si vous débarrasser de ces vêtements entre dans vos plans, bien évidemment. »
Lui laissait-il le choix ? Sans aucun doute, c’était plutôt une invitation voire une requête qu’une véritable imposition. On disait qu’il valait mieux demander pardon que permission… La limite était pourtant mince entre tentative et obligation, l’obligeant à jouer d’une balance aussi fine que doucereuse. Adam jonglait entre une assurance évidente et le velours de la tempérance. Se presser était-il interdit ? S’impatienter serait-il sanctionné ? Pourtant, il était extrêmement difficile de retenir des pensées embrasées alors que ses yeux eux-mêmes le trahissaient.
Elle pouvait l’éconduire. Elle pouvait se jouer de lui. Rien n’était encore impossible… Aussi s’aventura-t-il au jeu de la tentation de la meilleure manière qu’il pouvait : puisque Victoire était responsable du brasier qui pourléchait chacun de ses muscles, il allait faire de même. Ses mains parcoururent les courbes, s’emparèrent de ce qu’elle voulait bien le laisser prendre, et jouèrent sans pour autant la débarrasser du moindre centimètre de tissu. Adam aimait prendre le temps, celui qui faisait grimper la température en alignant des engagements à venir. Les esquisser. Les appuyer. Les rendre aussi réels que cette gorge qu’il embrassait lorsque ce n’étaient pas ses lèvres rougies. Jongler avec la passion soudaine et la douceur latente de deux êtres qui se découvrent.
Deux prédateurs habitués à mordre. Qui ce soir tentaient de s’apprivoiser.
Le prince ne sut pas exactement à quel moment les choses basculèrent définitivement. Ils empruntèrent une direction parallèle à ces escaliers qu’ils grimpèrent, mettant de côté ces pulsions primaires durant des secondes à peine bienséantes. Sa main s’accrocha instinctivement à la sienne, étrange échange d’un guide et d’un voyageur jusqu’alors complètement inconnus qui s’aventuraient dans la même direction. Pourquoi lutter contre sa nature ? Pourquoi remettre en cause l’appel instinctif de ce corps devant le sien, qu’il s’empressa de retrouver à peine la porte refermée. Était-ce par pudeur ? Par habitude ? Adam n’y prêta pas attention. Pas plus que l’endroit où terminèrent leurs vêtements une fois la certitude que c’était ce qu’ils voulaient tous les deux : être mis à nus. Être dévoilés sans aucun autre mot échangé que ceux murmurés à même la commissure de leurs bouches.
Ils n’étaient pas là pour débattre. Ils étaient là parce qu’ils en avaient envie. Ils étaient là parce que le jeu avait supplanté la raison. Ils étaient là parce qu’ils étaient libres de faire ça, sans compte à rendre, sans justification fournir, sans rien d’autre à faire que d’être juste ce qu’ils avaient envie d’être. Se servir. Prendre. Donner, pourquoi pas. Donner autant que percevoir. Donner… Se perdre dans la chaleur étouffante de draps qu’on défait pour le plaisir du brasier qui nous consume.
S’il fallait brûler, ils brûlaient en toute connaissance de cause. Et c’était exactement ce dont ils avaient besoin.
FIN
Dans la famille des emmerdeurs… Je voudrais les amants. Bonne pioche.