C'était le weekend, et ce qui était génial, avec le weekend, quand elle n'était pas coincée à la caserne à servir à manger à de charmantes montagnes de muscles, c'est qu'elle pouvait câliner sa ménagerie sans penser à rien. Juste apprécier, ressentir, point.
Ou pas. Elle n'avait rien prévu mais, en se levant ce samedi, réveillée à l'aube par un soleil magnifiquement brillant, Kitty avait été prise d'une soudaine envie de bouger. Ca lui arrivait, souvent, elle avait trop d'énergie à dépenser, se sentait vite trop à l'étroit dans son appartement ou dans sa ville en général... Après avoir vécu, ou cru vivre, dans une forêt, sans murs et sans frontières, elle rêvait d'espace, de nature. Et comme elle vivait au jour le jour, aucun plan de prévu pour ce weekend. Alors à peine levée, elle se réveille à coup d'eau froide sur le visage, enfile un jogging, des baskets, donne plein d'amour (et de nourriture) à tous ses colocataires réveillés (plumes et poils inclus, pas de favoritisme chez Kitty) et sort dans le matin glacial pour un petit jogging jusque la forêt de Storybrooke.
Elle courait sans musique ni rien, juste le son de la nature, du vent, des oiseaux... Il y avait encore peu de voitures, vu l'heure, alors elle peut presque profiter d'un monde sans moteurs, sans pollution auditive. Ce que ça fait du bien, plus encore que l'effort physique, ça la requinque. Et c'est encore mieux, quand elle atteint le bois. Elle n'avait même pas pris son portable, aucun appareil électronique pour brouiller ses énergies, c'était un peu comme revenir aux sources, se laisser pénétrer par la paix et l'amour et... contrairement à deux matins auparavant, ce n'était pas pour se laisser pénétrer au sens propre du terme. Nope, aujourd'hui, Kitty était bien toute seule sans humains.
Elle perd un peu le fil du temps, mais comme elle avait oublié de prendre une gourde (ne jamais rien prévoir avait un plus, le côté imprévisible, le plaisir de se laisser porter ; mais aussi un moins quand elle oubliait la moitié des choses) elle décide de faire une pose près de la rivière. Kitty s'arrête, reprend son souffle et bois avec délice l'eau transparente. C'était tellement mieux, de boire comme ça, que dans une bouteille en plastique polluante ! Elle avait abandonné les plastiques, de toute façon, Kitty ne jurait que par le bio et le durable.
Elle reste assise près de la rivière, seule avec la nature et quelques poissons d'eau douce qui nageaient ensembles près de la surface. Son attention se tourne vers eux et, rapidement, Kitty se déconcentre du reste pour observer les créatures aux écailles qui s'illuminaient quand le soleil les touchaient. C'était beau. Apaisant.
Et... Ca lui rappelle des souvenirs. D'avant. Avec Happy, après son éclosion, quand il apprenait à pécher. A son amour gourmand des poissons. Ca la fait sourire, Kitty. Si seulement elle avait juste pu emmener Jude pêcher pour retrouver ce qu'ils avaient avant...
...Et pourquoi pas ?! Le sourire de Kitty s'étend, et elle se redresse, prête à fondre sur sa proie, à attraper un poisson à main nue. Merci, Amazonie.
La pêche improvisée avait été bonne, Kitty avait récupéré un gros poisson, et aurait sans doute pu en prendre d'autres, mais il fallait qu'elle puisse le ramener, et le but était que Jude en veuille plus ! Enfin, non, le but c'était que Jude soit content, repu, et souriant, et heureux et... Beaucoup de choses.
Elle avait du pain sur le planche ! Ou en tout cas, du poisson.
La jeune femme reprend son footing avec une charge supplémentaire, en direction de la nouvelle Guilde, qui n'était pas si loin que ça. Après une petite heure, elle arrive enfin devant le bâtiment, transpirante mais ravie. Même si elle n'y vivait pas, elle pouvait venir quand elle voulait, ce qu'elle faisait souvent pour passer voir toute la grande famille. Elle avait aidé à rénover l'endroit, après tout. Et même si ça ne serait jamais comme avant... Elle aimait cet endroit. Ou plutôt, elle aimait ceux qui y vivaient.
Kitty rentre et, sans attendre, monte à l'étage ou logeait Jude. Elle toque énergiquement à la porte en sautillant presque sur place, enthousiaste. Jude allait en avoir, une belle surprise.
« Jude, j'ai ramené le petit-dej' ! » S'exclame-t-elle joyeusement en guise de salut, lorsque la porte s'ouvre, en tendant devant elle le poisson mort par la queue, sous le nez d'un Jude qui n'allait sans doute pas en revenir.
« Tadaaam. Fraichement pêché et prêt à être cuisiné. » 
