« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La soirée fut agréable et passa à une allure fulgurante : il fallait reconnaître que les habitants d'El Dorado avaient un sens certain de la fête... Les mets proposés étaient divins, les boissons coulaient à flot et il eut même l'occasion de voir les cigares dont Solal avait parlé passer... Suivant son conseil, il refusa d'en prendre un - pour l'instant, du moins... Il comptait bien essayer d'en chaparder quelques-uns avant leur départ. C'était une idée stupide au possible, mais il n'avait plus l'envie d'être sérieux : autant se détendre le plus possible, après tout ce qu'ils venaient de vivre et de traverser... C'était amplement mérité. Surtout qu'il avait parfaitement conscience de ne pas s'être fait que des amis au vu de la décision qu'il avait prise un peu plus tôt : si jamais il venait à recroiser la route d'Elena, il se doutait que l'entre-vue serait loin d'être agréable... Il ne regrettait pas ce qu'il avait fait, et cela ne l'empêcherait pas de dormir non plus - cela faisait bien longtemps que la violence ne le marquait plus outre mesure... Ou, du moins, il aimait le croire. - et, dans le pire des cas, le visage de Tzekel-Khan irait rejoindre les autres, ceux qui finissaient toujours par revenir hanter ses rêves fiévreux...
Il passa la plupart de son temps en compagnie de son ami : il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils n'avaient plus passé autant de temps ensemble - et, en réalité, ce n'en était pas loin -, et il remarqua à quel point ce genre de choses lui avait manqué. Raison supplémentaire pour en profiter au maximum : tous deux, ils discutèrent beaucoup, rattrapèrent le temps perdu à grand renfort d'éclats de rire et de remarques moqueuses. Le petit Simeon resta avec eux, grappillant parfois des morceaux de conversation, interrogeant l'un ou l'autre et se montrant adorable, comme il en avait l'habitude - l'enfant parvint même à attirer l'attention de certaines femmes, qui venaient l'observer et jouer avec lui, tout en lui faisant une pluie de compliments. Si jeune, et il parvenait déjà à mettre le monde à ses pieds... Cela promettait pour l'avenir. Ce fut également le bambin qui précipita la fin de la soirée - pour Solal, du moins -, mais pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Il se frottait les yeux copieusement, restant blottit contre son père et luttant de toutes ses forces pour rester réveiller en un peu, juste un peu... Mais, au final, ce ne fut pas suffisant. Il les salua tous les deux et les regarda partir - deux jeunes femmes s'étaient proposées pour les raccompagner et les mener vers les chambres - se demandant s'il ne serait pas raisonnable d'en faire autant... Mais il n'avait pas vraiment l'envie d'être raisonnable. D'ailleurs, un groupe de Chibchas vint le chercher, l'invitant à poursuivre les festivités, à repousser l'heure du coucher toujours plus loin. En leur compagnie, il goûta à d'autres boissons, et manqua bien de succomber à la tentation de fumer avec eux... S'il avait un rapport assez tumultueux avec le tabac, cela lui arrivait encore de s'en griller une de temps en temps. Il regrettait presque de ne pas avoir son paquet de cigarettes sur lui, il l'aurait définitivement méritée.
L'idée de lui faire visiter la cité finit par être proposée et, sans vraiment lui laisser le choix, ils l'entraînèrent avec eux, lui montrant divers bâtiments et places, lui offrant les explications qui allèrent de paire avec ce qu'il voyait - il ne savait pas s'il serait en mesure de se souvenir de tout cela avec précision à son réveil, mais jouer les touristes dans un lieu pareil était bien loin d'être désagréable... Lorsque tout ce qui était digne d'intérêt fut vu, le petit groupe se redirigea vers le lieu des festivités, empruntant des ruelles moins fréquentées pour profiter d'un court moment de calme et... Au loin, Rafe aperçut Gabriel. Ce dernier marchait, seul, et semblait perdu dans ses pensées. Peut-être ressassait-il encore les tragiques événements... Ce qui était loin d'être une bonne chose, si on lui demandait son avis. Il s'excusa auprès de ses amis d'un soir, les remerciant pour tout avant de prendre congé, s'éloignant d'eux pour se diriger vers l'homme esseulé.
« Hey, Gabriel ! »
Il jugeait plus prudent de s'annoncer de la sorte, histoire de ne pas le prendre par surprise. Ce dernier s'arrêta et prit son temps avant de se retourner... Son expression, neutre encore quelques secondes plus tôt, trahit ses ressentis : ses sourcils se froncèrent légèrement et son regard se fit interrogateur, presque inquisiteur. Pourtant, il ne prononça pas le moindre mot, se contentant d'attendre. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus encourageant, mais au moins il ne lui avait crié dessus comme l'avait fait Elena... C'était toujours ça. Alors qu'il s'approchait, le chasseur de trésors leva ses deux mains en signe d'apaisement, et il esquissa un sourire qui - pour une fois - était dénué de toute trace de moquerie ou de sarcasme. Ce n'était pas le moment pour, de toute façon.
« Je me doute bien que je dois être la dernière personne que vous avez envie de voir actuellement, mais... Autant mettre les choses au clair, non ? »
« Il n'y a rien à mettre au clair... Son visage était toujours aussi froid et son regard distant. Vous avez agi comme il vous semblait bon d’agir. N’est-ce pas ? »
La question lui tira un haussement d'épaules.
« C'est vrai. C'est ma façon de régler les problèmes quand ils deviennent trop encombrants... Et je n'en ai pas vraiment honte. Quoi que l'on aurait fait, ce sorcier de malheur semblait bien décider à recommencer... Vous l'avez entendu, tout comme moi hein ? D'un geste, il désigna la ville qui les entourait. Ces gens n'auraient jamais pu rivaliser. Alors certes, ce n'était peut-être pas la solution idéale, mais... On avait pas le loisir de tergiverser pendant cent sept ans, et ça leur permettra de vivre en paix, sans avoir à redouter le prochain craquage de ce guignol. »
« Justement... »
Son regard sembla se durcir davantage, ses mâchoires donnèrent l'impression de se crisper tandis que l'impression de froideur qu'il dégageait était plus intense que jamais. ... Venait-il de dire quelque chose de mal ? Il résista à l'envie de le lui demander directement, mais ce n'était sûrement pas la bonne approche. Autant le laisser parler.
« Pourquoi l’avez-vous tué lui et pas moi ? Il laissa sa question flotter dans l'air quelques instants, avant de poursuivre. [color=#680073]Après tout, Tzekel Khan s’est servi de nous pour vaincre Solal par pure vengeance. C’était un méchant qui demandait encore à l’être même en le menaçant de mort. Je me suis servi de vous pour vaincre Ladybug et Chat Noir et obtenir vengeance aussi.[color] Il haussa les épaules, comme si ce simple mouvement pouvait chasser tout ce qui s'était jadis passé. Et vous n’avez aucune idée de ce que j’au prévu pour la suite. Alors, dites-moi, Rafael. Quelle est la différence entre cet homme et moi ? Qu’est ce qui me dit que vous ne pourriez pas me trancher la gorge avec la lame d’une épée dès que je serais en position de faiblesse. Parce que c’est ça que vous avez fait : vous avez décidé du sort de quelqu’un pour votre vision de la justice. Poursuivez, alors, ce jugement ! Pourquoi ne mourrais je pas comme lui ? »
Tout le long de sa tirade, sa voix était restée parfaitement égale, monotone. Elle ne se brisa que très légèrement sur sa dernière interrogation, renforçant son impact... Et scotchant Rafe : il ne s'attendait définitivement pas à... Tout ça. Il l'observa un moment, avant d'hausser un sourcil.
« La vache. Il ne pouvait s'empêcher d'exprimer sa surprise. À vous voir, avec votre air si composé et tout, j'aurai jamais pensé que ce genre de question vous taraudait autant. »
Il resta silencieux, le temps de mettre de l'ordre dans ses idées, de choisir ses mots avec soin afin de retranscrire au mieux ce qui l'avait poussé à agir de la sorte.
« ... J'ai pris cette décision, mais ce n'était pas pour moi. J'ai simplement fait ce qu'il me semblait être le plus avisé pour protéger les gens d'ici. Alors certes, ce n'est sûrement pas ce qu'un noble héros aurait fait... Mais je n'ai jamais prétendu l'être. Je n'ai jamais été prédestiné à ça... Un sourire teinté d'amertume étira ses lèvres. J'ai été habitué à la violence depuis si longtemps... Que maintenant, ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais pour vous répondre... Je n'aurai aucun intérêt à vous tuer. Vous ne me menacez pas, vous ne me gênez pas, alors... À quoi bon ? Malgré mes tares, je ne suis pas encore devenu un monstre sanguinaire sans état d'âme. On a tous nos envies de vengeance et, dans ces cas-là, nous n'avons plus aucun scrupules à user des autres pour parvenir à nos fins. J'ai moi-même mes propres affaires à finir... Il haussa les épaules, avant de sourire une nouvelle fois. Et si vous partez comme ça, je devrai me tuer moi-même. En guise d'illustration, il se passa un doigt sur la gorge. Je suis loin d'être un enfant de chœur. Et... Si vous voulez mon avis, vous donnez plutôt l'impression de chercher la rédemption, en ce moment. Alors... Je maintiens que je n'ai rien à craindre de vous, votre mort ne m'apporterait rien. Sinon des emmerdes. »
Ses explications furent accueillies dans le silence : Gabriel lui donna l'impression de le jauger du regard pendant un long moment - au point où c'en devenait presque gênant... - et, enfin, une réaction : l'un de ses sourcils s'arqua, et il reprit la parole.
« Oui, vous auriez des problèmes, c'est certain. Il marqua une courte pause. [color=#680073] Je peux vous dire une raison pour laquelle - peut être - vous ne me tueriez pas. Parce que vous me connaissez. Vous ne connaissiez pas le sorcier, vous n’en aviez donc rien à faire de sa présence. Je vous ai akumatisé parce que je ne vous connaissais pas... Je n’en avais rien à faire de votre sort. Maintenant... Sachez que ça n’arrivera plus.[color] Il haussa les épaules, et se tourna, son regard se dirigeant vers l'horizon. »
« Ça aurait pu être ça, mais... Autant être honnête jusqu'au bout : je ne fonctionne pas de cette façon, sachez que je n'ai aucun scrupule à tuer ceux que je connais. À partir du moment où ils m'ont berné, ils ont par la même occasion signé leur arrêt de mort. »
La remarque sembla le laisser pensif... A moins qu'il ne soit en train de penser à d'autres choses. Toujours est-il qu'il finit par reprendre la parole.
« Vous avez raison, je ne veux plus être la personne que j’étais jusqu’alors. Le Papillon cherchait à ramener une personne qui lui était chère mais il a compris qu’elle ne reviendrait jamais. Il n’a plus raison d’être. Vous ne serez donc plus akumatisé. Ce doit être une bonne nouvelle pour vous. »
En réalité, ça ne lui faisait pas grand chose d'apprendre ça ; il faillit hausser les épaules avant de se souvenir que son vis-à-vis ne pouvait plus le voir de toute façon, puisqu'il semblait plongé dans l'observation de ce qui s'étalait devant lui.
« Ça m'était égal d'être akumatisé. Au fond, j'en avais vraiment rien à ciré : si mon agressivité et mes ressentiments pouvaient être utiles à d'autres... Tant mieux, mais c'était une façon de me défouler. Peut-être pas la meilleure, mais on fait avec. »
Il finit par rejoindre le grand homme et, après un court moment d'hésitation, il se permit de lui tapoter l'épaule amicalement.
« À vôtre place, je pense qu'on aurait tous fait la même chose. Je vous souhaite bonne chance pour l'avenir et la nouvelle voie que vous comptez emprunter. Et... Si jamais vous avez besoin d'un coup de main, vous pouvez comptez sur moi. Sans akumatisation, c'est promis. Il lui fit un clin d’œil, comme si cela pouvait appuyer ses propos. Disons... Que ce sera un juste retour des choses. Vous m'avez permis de passer mes nerfs par le passé, je vous filerai un coup de main pour votre nouvelle vie.»
Visiblement, Gabriel était loin de s'attendre à une telle réaction puisqu'il reporta son attention sur lui, l'observant d'un air réellement surpris.
« Vous... Tournez mes akumatisations en un service que j’aurais pu vous rendre ? »
Il acquiesça, sans même hésiter.
« J'aurai pu faire bien pire en étant énervé. Alors... Avoir un objectif bien précis et une façon d'y parvenir, c'était pas plus mal. »
Ça ne devait pas être quelque chose à quoi il était habitué : il y eu un moment de blanc, dont le silence était seulement troublé par les échos distants de la fête qui continuait à battre son plein, plus loin. Enfin, la voix de Gabriel se fit entendre à nouveau :
« Vous ne direz rien, alors ? Je tiens quand même à vous rappeler que beaucoup de personnes recherchent le Papillon - sûrement la police désormais. Vous ne perdriez rien à dévoiler mon identité. »
« Je n'y gagnerai rien non plus. J'ai... Pas mal de problèmes avec la police, aussi. Ce n'est pas moi qui irai lui rendre une visite de courtoisie... Je ne dirai rien, vous avez ma parole. Il fit mine de sceller ses lèvres en guise de bonne foi. »
A ses côtés, il put voir Gabriel baisser les yeux vers le sol, le regard songeur et les sourcils froncés ; la chose était plutôt compréhensible, après tout ce secret était loin d'être anodin.
« ... Nous verrons bien, je suppose. »
Rafe acquiesça une nouvelle fois, ne jugeant pas nécessaire de poursuivre davantage sur ce sujet.
« Bon. C'était plutôt sympa de discuter avec vous... Et ça c'est vachement mieux passer que ce que je pensais ! Il sourit. Vous êtes quelqu'un... D’intrigant au possible. Je vous laisse profiter de votre fin de soirée - mais ils seraient heureux de vous croiser, au banquet - moi, j'ai encore une histoire d'herbes à régler... »
Le regard perdu au possible et perplexe que lui renvoya Gabriel le fit rire, et il le salua d'un signe de la main alors qu'il s'éloignait. Il regagna sans mal la fête, et parvint même à retrouver certains membres du petit groupe qui l'avait accompagné précédemment. Il passa le reste de la nuit avec eux, discutant d'un peu de tout et de rien, comparant certaines choses entre elles sans que cela n'ait réellement de sens - mais il était tard après tout, cela pouvait amplement s'excuser... Lorsqu'il alla se coucher, l'heure était déjà bien avancée et se rapprochait davantage du petit matin, mais il était satisfait de lui : il avait réussit à obtenir deux des drôles de cigares et s'imaginait déjà la tête que ferait Solal lorsqu'il les lui montrerait... Il dormit peu, mais d'un sommeil profond et réparateur.
Lorsqu'on vint le réveiller, il eut la surprise de voir qu'il s'agissait du Chef Tannabok en personne qui s'occupait de cette tâche aussi... Triviale. Ce dernier le prévint simplement qu'il était attendu dans la pièce centrale du temple, mais qu'il avait un peu de temps devant lui puisqu'il devait encore se charger de réveiller les autres. Il hocha la tête sans vraiment y penser, peinant à chasser les dernières brume du sommeil... Dans sa chambre, il trouva une bassine remplie d'eau fraîche qu'il utilisa pour s'en mettre sur le visage - histoire d'être totalement réveillé - avant de faire une rapide toilette. Lorsqu'il regagna le lieu de rendez-vous, il vit que Tadashi et Elena s'y trouvaient déjà - la jeune femme lui lança un regard noir et menaçant... Ce qui expliqua le fait qu'il se plaça relativement loin d'elle. Il n'était pas d'humeur à devoir en venir aux mains de si bon matin... Gabriel arriva à son tour, Tannabok revint accompagné d'hommes qui transportaient des bijoux tous plus soignés et éblouissants les uns que les autres et Solal finit enfin par les rejoindre, tenant Simeon dans ses bras - il salua son ami d'un signe de la tête. Tannabok se chargea de distribuer les présents de lui-même. A lui, il lui offrit une magnifique manchette finement ouvragé, que Rafe passa à son poignet afin de ne pas l'égarer - il s'agissait d'un présent précieux... En tout point. Enfin, il se recula et annonça :
« Pour vous remercier d’avoir rétabli l’ordre, la joie et la paix dans la cité. Vous serez toujours les bienvenus à Eldorado. Il affichait un sourire calme et bienveillant, comme lors de leur première rencontre. »
Puis, il leur fit signe de le suivre, les menant à travers la cité qui retrouvait toute sa vivacité et son animation : les rues étaient peuplées, les enfants jouaient à nouveau et se chamailler, des éclats de conversations animées leur parvenaient... Certains habitants commençaient à nettoyer les murs, les pavés, chassant les herbes qui n'auraient jamais dues se trouver ici. Les choses semblaient retourner à la normale, et c'était bon de le constater. Les Chibchas allaient enfin pouvoir profiter de la paix et de la quiétude.
Le groupe finit par s'arrêter devant une maison excentrée que lui montrait Tannabok, qui leur expliqua qu'ils étaient tous arrivés par ce mur précis. Il prit le soin de saluer chacun d'entre eux, en leur serrant la main et en les remerciant une dernière fois.
« Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Malgré les circonstances un peu chaotiques... Prenez soin de vous et de votre peuple. »
Il le salua une dernière fois d'un signe de tête avant de passer le portail. Il se retrouva à nouveau à Storybrooke, dans une rue qu'il ne connaissait pas très bien, parmi les malheureux qui s'étaient retrouvés mêlés à cette histoire, et Solal ne tarda pas à les rejoindre. Il acquiesça à la question de son ami, en souriant.
« Bien sûr. Pense pas que tu vas réussir à te débarrasser de moi comme ça. »
Il salua les autres, rapidement, et chacun prit une direction différente. Lui, il hésita à appeler quelqu'un pour qu'on vienne le chercher... Mais lorsqu'il vit la dizaine de messages vocaux que ses parents lui avaient laissé pendant son absence, cela l'en dissuada complètement et il rangea l'appareil dans la poche arrière de son pantalon, non sans lever les yeux au ciel. Finalement, marcher un peu jusqu'à son loft lui ferait le plus grand bien... Et lui épargnerait une conversation longue et épuisante qu'il n'avait pas envie d'avoir dans l'immédiat. Peut-être même qu'il se recoucherait un peu une foit rentré... Histoire de repousser tout cela le plus possible.
Après tout, ses parents n'étaient plus à un jour près sans avoir de ses nouvelles.
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Elena Atkins
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| Conte : Le Bossu de Notre Dame | Dans le monde des contes, je suis : : La gitane qui embrase Paris
Elena avait encore un goût amère dans la bouche. Préférant ne pas prendre part au dîner, les habitants l'avait guidé jusqu'à l'une des luxueuses chambres du temple. Ils s'étaient retirés poliment, en lui demandant une dernière fois si elle était bien sûre de ne pas vouloir assister au banquet, ni même manger. Mais comment pouvait-elle accepter des réjouissance, alors qu'une homme était mort de sang-froid devant ses yeux. Elle comprenait les pratiques culturels, mais les temps avaient changé, évoluer, de plus, cette pratique avait été faite par l'un des habitants de Storybrooke. Ils avaient préféré choisir la solution de facilité et avaient exécuté cet homme, comme s'ils étaient le juge et le bourreau. Cela était contraire aux valeurs de la gitane. Elle avait connu se genre de pratique à l'époque où elle avait vécu, mais elle ne le tolérait pas. Chaque vie, mauvaise ou bonne, ne méritait pas d'être traité ainsi. Ils n'étaient pas le Tout Puissant, ils n'avaient aucun droit de mort sur lui.
En dehors du fait de les avoir piégé dans un rêve pour ses fins, ils n'avaient été nullement agressé par lui. Certes, un combat avait eu lieu, mais cela ne justifiait pas son sort. Elle ne cessait de se répéter la scène en boucle dans son esprit. Elle s'en voulait, de ne pas avoir réussi à empêcher ça. Elle était la procureure de sa ville et pourtant, elle était déjà incapable d'empêcher un crime se déroulant sous ses yeux, était-elle digne de faire suivre cette vocation ?
La porte s'ouvrit, doucement. La bohémienne était pourtant persuadée qu'elle n'attendait pas de visite pour ce soir. Se retournant, elle tomba nez à nez avec un Tadashi, toujours akumatisé.
- Que fais tu ici ? Demanda-t-elle sur un ton lasse. - M'assurer que tout va bien. Au vue des circonstances. Répliqua-t-il, de son ton hautain qu'il avait développé en même temps que ses pouvoirs. - Comment puis-je aller bien, alors qu'un homme s'est fait épingler à côté de moi ? Ça ne t'a rien fait Tadashi ? Tu n'es pas ce genre de personne que j'ai connu... - Je ne dirais pas que ça me fait rien. Déclara-t-il en haussant les épaules. - Mais ?
Elena le savait bien, ce genre de phrase comportaient toujours un "mais", on lui avait appris à oublier ce qui était dit avant cette coordination... Mais pourtant, venant de la bouche de l'asiatique, cela semblait troublant et dérangeant. Il ne raisonnait pas ainsi en temps normal.
- Mais ce qui est fait est fait. Et honnêtement, je ne suis pas sûr qu'il y avait beaucoup d'autres options. - Il y a toujours d'autres options. Même si elles sont moins nombreuses.
La gitane changea de place dans le lit, se mettant complètement dessus afin de pouvoir être totalement en face de son interlocuteur. Chose faite, elle croisa les bras sur sa poitrine.
- Tu aurais préféré qu'il puisse être dans la même ville que ton fils ? Tu aurais aimé qu'il ai pu lui faire du mal comme il a tenté de le faire avec... (il cherche le prénom) Simeon? Parce qu'il se serait vengé sur chacun d'entre nous et le meilleur moyen de t'atteindre c'est ton fils !
Il avait monté le ton. Elena ne savait pas s'il l'avait fait délibérément, mais sa réplique la pique à vif. Il savait que son fils était l'un des seuls moyens de réellement l'atteindre, sous cette carapace qu'elle s'était créé.
- Je... Il existe bien d'autres criminels à Storybrooke. Et il n'est pas le premier avec des pouvoirs. Cela équivaudrait à devoir réinstaller la peine de mort alors? - Non ! Bien sûr que non mais tu l'as entendu, il n'aurait pas renoncé ! Et lui t'en voulais personnellement, alors je préfère le savoir incapable de te faire du mal !
Un blanc s'installa entre les deux, leur laissant le temps de comprendre l'échange qu'ils venaient d'avoir. A cet instant, la bohémienne avait l'impression d'avoir retrouvé une part du vrai Tadashi, adorable et maladroit.
- A toi ou à Hiro ou Cassie bien sûr... Tenta-t-il de se rattraper.
De nouveau le silence. Puis Elena enchaîna:
- Peut être... mais je n'approuve toujours pas cette solution, c'était contre mes principes ! On n'a pas le droit de juger un homme ainsi, nous ne sommes pas Dieu ! - Et c'est ton droit le plus strict. Affirma l'asiatique d'un ton empli de jugement, juste avant de secouer la tête. Ils auraient dû t'écouter. - Je... Ça me perturbe de te voir parler ainsi. Avoua l'égyptienne. - Je... je fais de mon mieux... pour ne pas te donner d'ordre... Je ne veux pas que tu dises ou fasses quelque chose contre ton gré... - Il n'y a pas moyen de t'enlever ça ?
Indiquant son costume, elle chercha un moyen d'enlever ses pouvoirs. Le tout était vraiment accommodant.
- Je ne sais pas... Gabriel ne m'a pas dit... Son... Papillon s'est fixé sur mon bracelet... Déclara-t-il en secouant son poignet.
Ni une, ni deux, la jeune femme s'approcha de lui en glissant sur le lit. Elle s'empara dudit bracelet et le brisa en deux d'un coup sec. Elle espérait qu'il n'avait pas de valeur sentimental pour lui.
- J'espère que c'était bien comme ça...
Accompagnant le geste, à la parole, Tadashi se détransforma et laissa place à l'ancien lui. Celui qu'Elena préférait. Il papillonna un instant des yeux, comme s'il venait de rêver et ... paniqua. Commençant même à accentuer sa respiration.
- Je suis désolé ! J'ai... j'ai agis comme un... comme une... Je ne voulais pas...
Aussi douce qu'elle pouvait l'être à certains moments, la gitane se redressa et posa délicatement une main sur sa joue. Une sourire étira ses lèvres pulpeuses.
- Chuuut... Ne t'inquiètes pas, tu étais sous emprise.
Essayant de le calmer, elle l'invita à se poser avec elle, sur le lit.
- Même sous emprise, j'aurais dû... j'aurais dû faire...agir différemment. J'aurais dû les empêcher de faire ça !
Un sentiment mélancolique passa dans les yeux de la jeune femme.
- Ce qui est fait est fait, n'est ce pas ? Je suis autant en tort que toi. J'ai essayé de les dissuader, il était à côté de moi et... j'ai mal agi.
Tadashi hésita un instant, puis il s'approcha de son visage et posa son front sur le sien. Détendant son corps, Elena se laissa aller contre lui.
- Merci d'être là. - Merci pour tout.
Et il ferma les yeux, ressentant la lourde fatigue qu'il avait accumulé depuis des jours, malgré leur rêve. La bohémienne en profita pour passer une main dans ses cheveux, ils étaient d'ailleurs plus doux qu'elle ne l'aurait pensé.
Ils s'allongèrent ensemble, tentant de retrouver un semblant de calme après ce qu'ils venaient de vivre.
- Repose toi. Demain, nous rentrons chez nous... - Hum.
Ce fut le seul mot qui prononça, se laissant déjà conduire dans les bras de Morphée. Les yeux toujours clos, il se pencha tout de même vers Elena et l'embrassa délicatement. Le contact fut bref et léger, mais il suffit à la gitane pour que son coeur manque un battement. Elle fut satisfaite à ce moment qu'il ne puisse voir son visage, elle avait sans doute viré au rouge, même si sa peau mate camouflait bien la chose. Ils n'avaient pas encore défini leur relation. Mais cet acte marquait sans doute une étape, n'est ce pas ? Elle ne savait pas si ce qu'elle faisait été toléré, mais cet échange lui avait fait un bien fou. Alors, à son tour, elle se laissa sombrer dans le sommeil.
Quelle ne fut pas sa surprise le lendemain matin, lorsqu'ils se firent réveiller par Tannabok lui même, afin de les emmener prêt du portail. Se préparant rapidement, non sans gêne de la part des deux invités, ils suivirent hâtivement le chef afin d'arriver à leur point de rendez-vous. Ils furent étonnamment les premiers à être convié ici, recevant chacun un bijou en or en signe de remerciement de la part du peuple. Cherchant dans un premier lieu à refuser ce cadeau, elle vit le chef insister, et ne souhaitant pas paraître malpolie une nouvelle fois en refusant leur présent, elle finit par céder. Elle contempla un instant le bracelet de bras finement travaillé. Elle ne savait pas encore quelle connotation aurait ce souvenir pour elle... mais pour l'heure, elle leur afficha tout de même un sourire. Ne souhaitant pas les mettre mal à l'aise. Elle comprenait leur réjouissance, même si elle trouvait que la méthode avait été radicale.
La troisième personne à les rejoindre, fut Rafael, qu'elle accueillit avec un regard aussi sombre que la couleur de ses yeux. Elle avait pu l'estimer à un moment dans cette aventure, mais elle s'était vite rattrapé avec ce qui s'était passé la veille. Comme quoi, il ne fallait pas faire confiance trop rapidement aux personnes qu'on ne connaissait pas.
Ils furent rapidement rejoins par le reste de l'équipe. Elena ne fit pas de cas, et suivit le chef après ses remerciements. Ils déambulèrent ensuite dans les rues, en quête du portail les ramenant à la maison. Peu importe où elle tournait les yeux, elle voyait bien que les habitants d'Eldorado étaient heureux. Cette mort avait-elle finalement été la meilleure solution ? Ils n'avaient plus aucun risque qu'il revienne prendre le pouvoir sans leur consentement. Ses sentiments étaient partagé, elle était heureuse pour eux, bien évidemment. Mais la culpabilité de la mort d'un homme pesait sur ses épaules.
Arrivant finalement prêt du portail, ils firent les derniers salutations et remerciements, et passèrent. Débouchant ainsi de l'autre côté, sur une des nombreuses rues de Storybrooke. L'égyptienne serra la main de Tadashi, et ils partirent, sans vraiment faire plus de discussion avec les autres. Elena espérait sincèrement ne pas les revoir de si tôt.
Tadashi Hamada
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| Avatar : Seo Kang Joon
• Ça fait vraiment du bien de boire ! Je crois que j'avais un peu soif ..
• Alors ? Qu'est ce que tu en dis ?
• Tu as beaucoup progressé depuis que tu es rentré dans la police ! C'est très bien !
| Conte : Les Nouveaux Héros! | Dans le monde des contes, je suis : : Tadashi Hamada
« L'espoir.... Est la seule chose plus forte que la peur.» - Président Snow
L’akumatisation avait été… éprouvante. Plus qu’il ne l’aurait cru. Outre le fait de devoir soigner, absolument, son vocabulaire, dans l’espoir de ne contraindre personne de dire ou faire quoi que ce soit - chose qui, déjà en soit, était tentante, mais que sa brusque transformation avait transformé en quelque chose de…. Naturel. Quelque chose qu’au fonds il… Désirait. Il devait avouer que c’était beaucoup plus simple, quand tout le monde devait simplement être d’accord avec vous, faire ce que vous demandez, agir à votre guise. Tout était beaucoup plus simple, et au fond, oui, c’était quelque chose de terriblement tentant… Et il avait adoré ça. Adoré cet excès de confiance en lui, soudaine et brusque. Adoré se sentir puissant, au-dessus de ce qu’il pensait être. Être fort. Être invincible. Cela avait été grisant, vraiment, mais face à Elena, il avait sentit une véritable fatigue, à devoir se contrôler, faire attention. Ce qui clairement l’avait… Agacé. Une part de lui aurait juste voulu s’en ficher, mais c’était impossible. Pas avec Elena.Et ça lui avait coûter. Physiquement. Psychiquement.
Autant dire que lorsqu’elle lui avait proposé de s’allonger, il ne s’était pas fait prier, persuadé de sombrer dans le sommeil en l’espace de quelques minutes. Ce qu’il fit d’ailleurs, sans l’ombre d’un problème. Il plongea dans un long sommeil, profond et sans rêve, délicieusement apaisant. Oui, mais juste avant cela, il embrassa Elena, et si sur l’instant, cela lui parut la bonne chose à faire, il en serait autrement dès qu’il ouvrirait les yeux. Mais sur l’instant… Sur l’instant, il se cala juste contre elle, l’embrassant en caressant ses longs cheveux noirs, lovant son corps contre le sien, sans aucune arrière pensées, juste… L’envie d’être près d’elle. De dormir avec elle. De partager cette… intimité qui n’était pas vraiment possible, mais qui l’espace d’une nuit le serait. Et peu importait le reste.
Le lendemain matin, cependant, les choses furent radicalement différentes. Lorsque Tadashi ouvrit les yeux, il eut déjà la curieuse surprise de se réveiller bien après que le soleil ne se soit levé. Ce qui, en soit, était déjà étrange, du moins peu ordinaire. Tadashi n’avait jamais été un gros dormeur, se réveillant souvent aux aurores et ne faisant qu’exceptionnellement la grasse matinée. Surpris, il se frotta les yeux, se redressant légèrement dans le lit, sauf qu’il rencontra une sorte de ‘résistance’, qui déclencha un soupir ensommeillé qui le figea totalement sur place. Parce que c’était la voix d’Elena, et que ça n’avait absolument rien de normal ! Très lentement, il se tourna sur le dos, observant avec stupéfaction le bras d’Elena entourer ses hanches, et le serrer contre elle. Ses longs cheveux noirs étaient recouvraient légèrement son visage, mais avant que Tadashi ne puisse faire quoi que ce soit, elle soupira à nouveau, et posa sa joue contre son ventre, toujours profondément endormi.
Aussitôt, Tadashi écarquilla les yeux, totalement perplexe. Qu’est-ce que… Hein ?! Papillonnant des yeux, il tenta de se souvenir des événements de la veille, se concentrant du mieux qu’il pu, les brumes du sommeil s’en allant en quelques secondes. Déjà, il fut intensément soulagé de constater que lui comme elle portait encore leur vêtement de la veille, ce qui annulait l’hypothèse que Tadashi redoutait le plus -pas qu’il ne veuille pas, mais de telles conditions n’avaient rien d’idéales. Réfléchissant, il finit par se souvenir de la veille, de l’akumatisation, de la fatigue, du baiser, de Tzekel-ka… Le quoi ?!
-… Merde, chuchota-t-il, pour lui même.
Une part de lui ne regrettait absolument pas de l’avoir embrasser. Clairement. Cela faisait des mois qu’il y pensait, qu’il en avait envie, et le fait de l’avoir cru morte plusieurs fois durant les dernières 48h n’avait fait que renforcer ses sentiments à son égard. Mais… Une autre part de lui se flagellait d’avoir profiter de la situation. Ils étaient tous les deux éprouvés, fatigués, et franchement, ils avaient assister à un meurtre quelques minutes auparavant, meurtre qu’il avait très clairement suggéré lui-même ! C’était… Le pire moment, et c’était celui qu’il avait choisit ! Sérieusement ?! Si il avait pu, il se serrait lui-même frappé à l’arrière de la tête. Et elle alors ? Est-ce qu’elle en avait eue envie aussi ? Est-ce qu’elle ne l’avait pas repoussé par politesse (il la savait totalement capable de frapper un homme tentant de faire la même chose sans son consentement, mais le doute était permis !) ? Est-ce qu’elle s’était laissé emporté par la fatigue, ou bien… ?
Avant qu’il ne puisse aller plus loin dans ses pensées, Elena soupira une nouvelle fois dans son sommeil, avant de doucement ouvrir les yeux. Ensommeillée, elle ne bougea pas immédiatement, se contentant de battre des paupières plusieurs fois, avant d’enfin réaliser où elle se trouvait. Et avec qui.
-Euh…. Bonjour, dit maladroitement Tadashi, sans oser bouger le moindre muscle.
Pendant une seconde, Elena ne réagit pas, avant d’écarquiller les yeux et de se redresser d’un coup.
-Oh euh… bonjour.
Elle avait l’air si gêné que Tadashi sentit ses joues rosirent, et il chercha rapidement la meilleure chose à dire.
-Euh… Tu as bien dormi ? demanda-t-il, un peu platement.
Prix Nobel de l’éloquence.
-- ... Très bien merci. Et toi ?
-Euh… Je crois. J’ai plus dormi que d’habitude, ajouta-t-il, espérant alléger l’atmosphère qui s’était installée.
-Je suis contente pour toi alors...
Le ton de sa voix lui fit baisser les yeux, les joues de plus en plus roses.
-Je suis désolé pour hier. Je... Je n'aurais pas du profiter de notre fatigue, je... Te présente mes excu...
-Oh non non ! l’interrompit-elle, agitant les mains. Pas du tout !
Il y eue un silence, avant qu’elle ne rougisse à son tour.
-Enfin, je veux dire que... j'en ai profité aussi, dit-elle, rassemblant ses cheveux sur le côté, visiblement aussi peu à l’aise que lui.
-Tu… Ne m’en veux pas ?
-Non, répondit-elle simplement, relevant les yeux vers lui. Pourquoi le devrais-je ?
Il fallut quelques secondes à Tadashi pour comprendre réellement ce qu’elle sous-entendait, finissant par écarquiller les yeux.
-Ah, laissa-t-il échappé, avant de sourire, un sentiment de soulagement intense le traversant. Pour rien alors.
Elle eu un sourire à son tour, plus discret que le sien cependant. Tadashi lui souriait d’une oreille à l’autre, transporter de joie d’un coup. C’était comme si les deux derniers jours étaient totalement effacé face à la perspective de ce qu’ils… Etaient ? Allaient devenir ? Peu importait, c’était juste fantastique, le meilleur sentiment du monde ! Il s’apprêtait à parler quand on toqua à leur porte, les faisant définitivement quitter le lit. Le Chef Tannabok était revenu, les bras chargés de cadeaux pour chacun des ‘sauveurs de la cité’. A l’extérieur, il pouvait clairement entendre le rythme de la ville, ponctué d’expression de joie et de renouveau. Les soldats accompagnant le chef eux même arboraient des sourires radieux. Au final, ils avaient peut-être effectivement réussi à faire quelque chose de bien…
- Pour vous remercier d’avoir rétabli l’ordre, la joie et la paix dans la cité, dit-il, un sourire large et franc sur le visage, avant de leur tendre deux bijoux en or.
Il tendit un bracelet à Elena, fin et ouvragé, avant d'en tendre un autre, plus souple encore, à Tadashi. Il ressemblait presque à une gourmette, tant l'or était fin, presque tressé. Il remercia chaleureusement le Chef et ses soldats, dont plusieurs voulurent lui serrer la main en signe de reconnaissance. Si Tadashi en fut profondément touché, sa main souffrit de leur enthousiasme, même si il ne le montra pas. Au fond, il était vraiment heureux pour eux, heureux de les voir revivre enfin. Il savait ce que c’était d’être un otage. Il était heureux de savoir qu’ils ne l’étaient plus.
Le Chef les amena jusqu’à un portail, par lequel ils passèrent tous, pour revenir dans leur propre monde. Ce qui provoqua un soulagement chez Tadashi, qui si il avait apprécier l’hospitalité retrouvé des… Eldoradiens ? n’attendait que de pouvoir retrouver la sécurité de son foyer. Il salua vaguement Solal et Rafael, ne sachant pas exactement si ils les considéraient comme foncièrement dangereux, avant de se tourner vers Gabriel, à qui il serra la main. Puis il se tourna vers Elena, lui proposant de marcher jusqu’à ce que leur chemin se séparent. Ce qui, pour l’heure, ne semblait pas être le cas...
(c) DΛNDELION
Gabriel Agreste
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Léonardo Dicaprio
- Qu'est-ce que tu sais exactement ?
- Que tu as échoué.
◘◘◘
Heroes make mistakes too...
| Conte : ♦ Miraculous Ladybug ♦ | Dans le monde des contes, je suis : : Gabriel Agreste alias le Papillon
Le combat était enfin terminé et toute cette histoire, quoiqu'une partie illusoire, avait pris fin sans que personne ne meurt réellement. Gabriel n'aurait jamais cru pouvoir mourir un jour... Mais désormais, il réalisait ce que ça semblait vouloir dire. À quoi avait-il songé lorsque la bête s'était jetée sur lui pour lui arracher la tête ? Ou bien, lorsque l'immense vague lui était tombé dessus d'une force inimaginable, l'écrasant contre le sol avant de le brasser vers un ailleurs ? Il se souvenait que pour cette première fois, il eut seulement le temps de songer à son devoir de ramener Émilie à la maison et d'accomplir cette mission qu'il s'était donné. C'était un échec - définitivement. Quant à la noyade, il avouait n'avoir rien pensé de particulier : le simple fait de mourir était dans cette situation un moyen - soit de rejoindre sa femme, soit de rejoindre son fils. Les deux portes lui étaient ouvertes et les deux lui convenaient. Il n'avait pas peur de la mort, seulement de ce qu'elle pouvait faire à son entourage.
Observant les étoiles, le styliste méditait sur les derniers événements puisque désormais, il en avait le temps. Tout s'était déroulé à une vitesse qu'il n'avait pas pu digérer correctement chaque nouvelle. Le combat entre lui, Ladybug et Chat Noir avait marqué un tournant dans leur histoire de superhéros ou de supervilains - Sa femme qu'il pensait en vie était définitivement morte mais cela, il n'avait pu le comprendre qu'en la perdant à nouveau - Son cadavre, lui, restait introuvable, égaré entre les mains d'un malade mental que Gabriel n'avait toujours pas retrouvé - Et finalement, il réalisait qu'en tant que Papillon, il ne valait pas mieux que la personne blessée qu'il tentait de dissimuler au reste du monde. Sa forteresse se fissurait, il n'était plus possible de cacher grand chose. Cette aventure avait bien amochée le mur de pierre après que ses coéquipiers soient donnés comme témoins puis complices de l'identité secrète du styliste. Il aurait aimé qu'il en soit autrement, qu'il enterre cette double-vie et l'oublie. Désormais, des personnes étaient là pour la lui rappeler.
Alors qu'il s'échappait des festivités dont il ne comprenait pas vraiment le motif, Solal se joint à lui pour lui demander tout d'abord de le détransformer. S'enchaîna alors une discussion moralisatrice des deux camps car tous deux pères d'un petit garçon et souhaitant le meilleur pour eux. Contrairement à Gabriel, le jeune homme assumait complètement sa vie pas toujours très rose et accepterait le chemin de son fils quoiqu'il advienne. Ce n'était pas dans ces conditions que le styliste était devenu méchant à son tour - s'il pouvait se nommer ainsi. Adrien n'avait pas le même âge que Siméon et il savait déjà qu'il n'accepterait jamais la part d'ombres de son père qu'il trouverait injuste. C'était peut-être normal puisque c'était à cause de ça que toute son adolescence accompagné d'un père avait été sacrifiée. Beaucoup de choses différenciait Solal à Gabriel après réflexion même si les intentions - en elles-mêmes - ne faisaient pas vraiment d'eux des âmes sans pitié. Ils s'adaptent... Ne viennent pas non plus du même monde. Lorsque les deux garçons partirent rejoindre les autres, Gabriel était prêt à s'engager jusqu'à sa chambre mais réalisa alors son devoir de surveiller les akumas présents. Solal avait été détransformé mais qu'en était-il de Tadashi ? Où était-il ? Son comportement durant le combat ne rassurait pas Gabriel qui se serait mis à chercher le Sophiste si un autre papillon noir ne brillait pas d'une lueur violette à quelques centaines de mètres. C'était l'akuma de Tadashi ! Le Papillon replaça sa broche sous son écharpe et son kuami en sortit. Si ce dernier ne ressemblait plus désormais qu'à un petit papillon violet des plus basiques, il n'en restait pas moins magique. Gabriel pouvait communiquer avec lui et il l'avait senti préoccupé lorsqu'inquiet, Nuuruu lui demandait :
"Encore ?"
Il faisait allusion à une nouvelle transformation, encore fatigué par les précédentes. Mais Gabriel hocha la tête de droite à gauche d'un fin sourire pour répondre :
"Non, ne t'en fais pas. Il n'y a plus de transformations... Il n'y en aura plus jamais."
Nuuruu semblait si surpris d'entendre une telle révélation. Ce n'était pas faute de s'en méfier, d'ailleurs, après tout, ce n'était absolument pas la première fois que Gabriel renonçait à ses pouvoirs pendant quelques jours, si ce n'était plusieurs mois, avant de revenir sur sa décision. Le petit papillon avait peur d'y croire.
"Pourquoi, maître... ? Qu'est-ce qui vous a fait changé d'avis, cette fois-ci ?
-Je viens de perdre Émilie... Son regard s'assombrit. Une quatrième fois. Mais celle-ci sera la dernière. J'ai fait mon deuil, Nuuruu. Émilie est morte. Elle ne reviendra plus jamais, je dois me faire une raison... Obtenir la bague de Chat Noir et les boucles d'oreilles de Ladybug était mon seul espoir de la retrouver, seulement... Qu'est-ce qui me dit qu'une fois ressuscitée, elle ne serait pas emprunt à d'autres souffrances pire que la mort ? Il marqua alors une pause songeuse. Émilie n'a jamais été autant en sécurité que là où elle se trouve maintenant. Je ne me serais jamais pardonné l'idée de la perdre au Hunger Games si jamais ça avait vraiment été elle, si jamais elle s'était faite -... Enfin. Ce n'était pas elle et contrairement à ce que j'aurais cru, savoir cela a eu l'effet de me rassurer plus qu'autre chose. Je tourne la page, Nuuruu. Le Papillon ne souhaitera plus les Miraculous des deux superhéros, il disparaîtra avec sa dernière grande bataille à jamais. Gabriel Agreste, lui, reprendra un rôle qui a depuis bien trop longtemps laissé de côté."
Un sourire rempli d'espoirs se dessina sur ses lèvres.
"Celui d'un père."
Le kuami commençait à s'agiter de joie alors qu'il battait vivement des ailes devant son propriétaire.
"Oui, maître ! Vous avez raison ! Votre fils a besoin de vous. Je suis sûr que vous reconstruirez une magnifique famille et que vous vivrez heureux entouré des personnes qui vous sont chères.
-Je l'espère." Ne put s'empêcher de dire Gabriel, le cœur battant.
Il envoya par la suite Nuuruu se charger de se faire rejoindre les deux akumas - ce dernier lui certifiant qu'en tant que Papillon, il avait plutôt une bonne influence sur eux. Il vola alors jusqu'aux deux êtres volants, laissant son maître l'observer de loin et cela jusqu'à ce qu'une autre personne se joigne à lui. Cette fois-ci, c'était Rafael. Il ne pouvait pas dire ne pas s'être attendu à le voir arriver car après tout, celui-ci venait de découvrir l'identité du manipulateur qui le transformait à sa guise lorsqu'il ne savait gérer ses émotions. Cette découverte devait demander certaines explications... Que Gabriel aurait pu lui donner avant l'acte qu'il avait commis. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir vu en Tzekel-Khan la possibilité d'une rédemption, d'une seconde chance. Du côté des héros pour une fois, ça n'empêchait pas que Gabriel comprenait le camp du mal, des méchants, ceux qui enfreignaient bien des valeurs pour avoir ce qu'ils voulaient. Il aurait souhaité qu'un terrain d'entente soit possible mais il semblait que le sorcier n'était pas le meilleur modèle qu'il ait pu trouver pour l'expérience. Rafael avait fait ce qui semblait juste à la situation et même si cela créait d'autres conflits par la suite. Il en portait tout responsabilité. Il aurait été arrangeant pour le Papillon que celui-ci oublie son identité et retrouve sa vie d'avant... C'était ce qui semblait également être le mieux pour lui. Seulement, au fil de la discussion, Gabriel comprenait non seulement qu'il n'avait pas à le craindre mais en plus qu'il méritait de savoir qui avait été son marionnettiste pendant une période. Rafael ne semblait pas lui en vouloir - bien au contraire et à la surprise du Papillon. Peut-être que de la bande - il était celui qui devait se souvenir de tout... Celui qui ne devait pas oublier.
La nuit passa. Gabriel fut réveillé par Tannabok, précisant qu'ils allaient tous bientôt partir. Il se leva alors pour se préparer - juste de quoi passer son visage dans l'eau et plaquer ses cheveux en arrière - puis il descendit rejoindre les autres au portail. Là-bas, le chef était revenu avec des cadeaux pour chacun des membres du groupe, les remerciant pleinement d'avoir... Sauver la cité. Pourquoi ne pensait-il pas avoir sauvé grand chose si ce n'était sa vie et celle de ses partenaires dans cette histoire ? Gabriel ne se sentait pas vraiment comme un héros à l'heure actuel et aurait voulu refuser les présents tout comme l'avait tenté Elena. Remarquant l'échec de son côté, il se contenta alors de prendre le bracelet en or qu'on lui tendait. Il était léger et discret, un accessoire qui pouvait pourtant tout changer dans une tenue si bien porté. Le styliste appréciait le geste et le cadeau en lui-même. Il hocha la tête en signe de remerciement puis suivi les autres jusqu'au portail. Le groupe atterrit alors de la plus simple des manières au centre-ville. Gabriel avait eu l'impression d'avoir traversé une simple porte et restait frustré de savoir l'aventure si difficile pour une arrivée si... agréable. Dans le périmètre, personne ne se doutait ce qu'ils avaient pu vivre.
Saluant chacun des membres, persuadé qu'ils n'en reverraient aucun, Gabriel appela alors son chauffeur pour qu'il vienne le chercher. Celui-ci était véritablement mort d'inquiétudes de ne pas avoir eu de nouvelles de son patron qu'il suivait habituellement comme son ombre. Une grande voiture noire arriva alors peu de temps après que celle de Solal partit. Songeur et patient, Gabriel laissait son majordome ouvrir sa porte sans poser une seule question - il ne le se serait pas permis. Le styliste retrouva son siège.
"Conduisez-moi au Mystery Hotel et demandez à la jeune fille de l'accueil d'appeler Stanford Pines. J'ai un service à lui demander..."
Bientôt, ils oublieraient tous qui étaient le Papillon. S'il le pouvait... Il aimerait oublier, lui aussi. Mais ça serait pour répéter les mêmes erreurs. N'était-il pas plus utile d'en retenir une leçon ? Après que cette affaire serait résolue, Gabriel pourrait enfin rentrer chez lui retrouver son fils qui depuis quelques temps était plutôt distant et fermé sans qu'il ne comprenne pourquoi. Il lui proposera de partir en voyage tous les deux et de mettre en pause leur vie un simple moment... Ensemble. Ils pourraient rattraper ne serait-ce qu'un dixième du temps perdu à s'éviter, ça suffirait au père pour le combler.