Plus petit et plus poilu

Depuis toujours, l’automne était ma saison préférée. J’aimais tant voir changer les couleurs des feuilles des arbres, m’amuser à me jeter dans les tas de feuille que le gardien du parc avait rassemblé ou encore sautiller dans les flaques d’eau avec de grosses bottes lorsqu’il pleuvait. Certes, beaucoup de gens auraient pu trouver cette saison déprimante. Après tout, l’automne était également la saison où la nature que nous avions connue finissait son cycle pour s’endormit dans un profond sommeil hivernal. C’était une vie qui s’apprêtait à s’éteindre et comme toutes choses on se sentait forcément un peu triste lorsqu’elles se terminaient. Mais j’avais toujours tendance à rester optimiste. Je savais que les choses finissaient très souvent par s’arranger malgré les épreuves. Après la pluie venait le beau temps et après l’hiver rude, le Soleil reviendrait nous réchauffer de ses rayons rassurants et printaniers.

L’heure était donc à la fête et je parcourais les rues, tout heureux, saluant les personnes que je reconnaissais sur mon chemin. J’en profitais également pour jeter des coups d’œil dans les boutiques qui me plaisaient le plus. Les boutiques d’accessoires changeaient de mode pour s’adapter aux envies des consommateurs. On voyait apparaître des bijoux en forme d’animaux qui symbolisait l’automne comme de mignons petits écureuil ou encore des cerfs majestueux. Les couleurs à la mode étaient beaucoup plus franches et sombres que lors du printemps et de magnifiques couleurs brunes ou rouges donnaient un air majestueux aux boutiques de vêtements.

Eh oui j’avoue, j’étais très sensible à ce genre de choses. Etonnant pour un garçon, non ? Cela dit, je n’étais pas vraiment du genre à suivre les sentiers battus. Je le devais probablement à la malédiction du zodiaque chinois qui voulait que ma nature soit à moitié animale. Le lapin qui sommeillait en moi avait en effet une très grande influence sur ma vie et je pouvais la ressentir à chaque instant de ma vie, Ce n’était certainement pas pour rien si j’étais aussi sensible à tout ce qui concernait la nature et ses changements de saison. J’avais également une ouïe très fine qui m’aidait beaucoup lors de mes études de musique. D’ailleurs, en parlant de musique, j’entendis soudainement un chant s’élever à l’horizon. C’était une musiques très belle et très douce chanté par une jeune femme.

Curieux, je me dirigeais dans sa direction pour savoir d’où provenait ce chant particulièrement harmonieux. C’est alors que je découvris une boutique magnifique, remplie de robes magnifiques qui auraient pu faire tomber en pamoison les plus romantiques des princesses. Moi, petit prince de ces bois, j’entendis soudainement une voix m’interpeler. Me tournant vers la vendeuse, je ne pus m’empêcher de lui sourire. Elle semblait si abordable et si douce. A certains égards, elle me faisait penser à mon amie Tohru Honda. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’elle parla de ma nature animale.

« En fait, vous n’en êtes pas très loin et c’est bien possible que ça soit cela qui m’ait attiré chez vous. Il faut dire que vous chantez tellement bien. »

Amusé, j’aurais bien voulu lui tomber dans les bras pour me transformer en lapin et lui prouver qu’elle avait effectivement raison. Cela dit, j’avais promis à Hatori de rester discret à ce sujet. Même si nous nous trouvions dans une ville où l’on pouvait croiser le mystère et la curiosité à chaque coin de rue, cela ne justifiait pas un comportement trop déplacé de ma part. Akito aurait très bien pu lui ordonner d’effacer la mémoire de cette jeune femme et je savais qu’il n’aimait pas du tout faire ça. C’est pourquoi je préférais rester discret. Cela ne m’empêcha pas tout de même pas d’accepter son offre de m’offrir un bonbon.

« Je vous remercie beaucoup. C’est très gentil de votre part. Tiens en fait, je m’appelle Momiji et je suis très content de faire votre connaissance, Giselle. »

Je jetais un coup d’œil en direction de la boutique, ne manquant pas de m’extasier devant toutes les merveilles que je pouvais observer.

« Wouah ! Elle est vraiment magnifique votre boutique. C’est vous qui confectionnez ces robes ? Elles sont vraiment très réussies. »

Je me précipitais vers l’une d’entre elle ayant des couleurs blanches et bleu ciel. La décrochant de son ceintre, je la plaquais sur moi comme pour voir si elle pouvait m’aller.

« Vous savez, j’ai un cousin qui adorerait votre boutique. Il s’appelle Ayamé et comme vous il possède sa propre boutique de prêt à porter. Il confectionne majoritairement des costumes pour hommes et pour femme mais je suis sûr qu’il apprécierait beaucoup vox robes. »