Le décor avait changé. Je n’étais plus dans la version patchwork mêlant Storybrooke et mon monde, mais dans un endroit différent, paisible, silencieux, obscure. Allongée au dessus d’un liquide frais, immobile, mon regard était fixé sur le ciel de cet endroit. Celui-ci était noir comme l’encre, parsemé d’étoile brillante et couvert de nuage aux couleurs divers, mêlant du bleu clair, du violet et du gris. Ici, je me sentais en bien. Ici, je me sentais en paix.
Mais je ne pouvais pas rester ici plus longtemps alors j’ai voulut partir. L’espace d’un instant, j’ai cru que cela provoquerait ma chute dans le liquide au dessus duquel je l’évitais, mais je me trompais. Au lieu de tomber en arrière, le décor a changé et je me suis une nouvelle fois retrouvée dans cette version chaotique, sombre, brumeuse et en ruine de ce monde cauchemardesque dans lequel j’avais atterrie un peu plus tôt.
Et durant l’espace d’un instant qui aurait pu paraître une éternité, je suis restée allongée sur le sol, silencieuse à regarder un point fixe dans l’horizon. Je pouvais encore sentir l’odeur de la peur, de la mort ainsi que celle de la fumée. A côté de moi se trouvait, les ruines encore fumante d’un endroit qui m’était familier. Un endroit qui, pendant longtemps, avait été la dernière lumière dans les ténèbres avant de s’éteindre à son tour, en même temps que ma propre lucidité.
«
Tu es morte. » Commence une voix faible, traînante et masculine, que je reconnais comme étant celle de l’une des seuls personnes à avoir eu de l’importance à mes yeux lorsque j’avais tout perdu. «
Je t’ai tuée. » Termine-t-il avec colère.
Je l’entends qui s’approche de moi lentement, en traînant les pieds. Puis il se place à côté de moi, s’arrête et reprend les larmes aux yeux en colère.
«
Tu n’es qu’une putain d’hallucination. TU N’ES PAS REEL ! » Continue-t-il en hurlant. «
Tu crois que je regrette ? (Il laisse échapper un petit rire nerveux avant de reprendre)
Tu crois que je voudrais revenir en arrière si j’en avais l’occasion ? » Cette fois, il éclate de rire sans retenu. «
Je préférerais te tuer à nouveau plutôt que de revenir en arrière, TU AS BOUSILLE MA VIE SALOPE ! TU M’AS TOUT PRIS. ABSOLUMENT TOUT ! TU ÉTAIS TOUT CE QUI ME RESTAIT ET TU T’ES TIRE COMME LES AUTRES. T’ES PAS MIEUX QU’EUX, TU MERITAIS DE MOURIR ! » Termine-t-il en hurlant tendit qu’il glisse lentement une main dans son dos pour récupérer une arme qui devait s’y trouver. «
Pourquoi tu crèves pas hein ? CRÈVE ! »
Cette fois, je détourne le regard pour le plonger dans le sien. Surprit, il s’arrête net. Le couteau levé au dessus de la tête, il ouvre de grands yeux ronds.
-
Tu hésites ? Pourquoi ? Je demande les sourcils froncés.
Tu l’as déjà fait pourtant, ça n’a rien de bien compliqué. Tu lèves, tu plantes, tu recommences, c’est aussi simple que ça. L’arme tremble dans ses mains pendant que je continue.
Ce n’est pas ce que tu cherches ? La vengeance ? Alors venge toi.«
LA FERME ! » Crie-t-il de toute ses forces le visage baigné de larme et rougie par la colère, avant d’hurler de nouveau à plein poumon.
Je me souviens de la faiblesse et de la fatigue que j’ai ressentie à ce moment-là. De la sensation de manque, de la méfiance et de la peur qui me tiraillait les entrailles. Je ne voulais pas être ici. Je devais fuir pour que jamais il ne me retrouve. Alors, à bout de force, j’ai essayé de me traîner du mieux possible jusqu’à la sortie de la pièce miteuse et en ruine, dans laquelle ont se trouvaient. Au départ, il avait essayé de me rassurer le garçon au sweat à capuche sale et déchiré à la tête de Mickey, mais avec le temps, il se contentait juste d’être présent. De m’aider contre ma volonté. Quelque part, lui aussi me séquestrait. Lui aussi me retenait captive tout comme Carter. A la seule différence que lui, semblait vouloir m’aider.
C’est comme ça que petit à petit, sa présence est devenue tolérable puis appréciable. Que ses nombreuses tentatives et effort pour me faire retrouver mon calme après les cauchemars atroce qui me secouait la nuit sont devenus sécurisants. Il avait pris des coups pour moi. Il avait pris des coups, pour essayer de me rassurer, me montrer que je n’étais pas seule, que je n’étais plus seule. Il avait le premier à s’intéresser à moi, à m’avoir sauvé la vie.
Et aujourd’hui, ce même garçon, celui qui avait été prêt à tout pour me protéger de Carter voulait ma mort. Et je ne ressentais presque rien. Je l’avais quitté parce que le poids que je portais sur les épaules, je ne voulais pas qu’il le porte aussi. Je ne voulais pas qu’il devienne une cible pour Carter, je voulais qu’il vive, que son existence soit meilleure que celle qu’il aurait pu avoir avec moi. Peut-être avais-je eu tord ? Peut-être pas. Mais l’on ne pouvait pas revenir en arrière et s’il fallait que je l’élimine de l’équation pour faire ce qu’il me restait à faire, alors je n’hésiterais pas une seule seconde.
-
Je n’aurais pas l’audace d’essayer de te faire changer d’avis, mais si tu tentes quoi que ce soit, je.. Je n’ai pas le temps de terminer mon avertissement qu’il pousse un crie de rage avant de rabaisser la lame dans le but de me poignarder avec. Sans doutes mes paroles ont ravivé en lui, la haine du passé. Toutefois, la lame n’a pas le temps d’atteindre son but, puisque j’arrête le mouvement, récupère la lame et la plante dans la jambe du jeune homme sans la moindre hésitation.
Il pousse un crie de douleur et de rage avant de s’écrouler par terre, m’adressant un regard plein de haine. Il me haïssait ? Qu’importe, il ne serait pas le premier ni le dernier.
-
Maintenant, j’essuie la lame sur mon bras et reprends à son attention,
tu peux soit venir avec moi, soit rester ici te vider de ton sang. Ton choix ?Le regard emplit de haine et les insultes à mon encontre m’avait fait comprendre sans mal, qu’il préférait la seconde solution.
Mauvaise réponse.Alors, sans attendre qu’il termine sa phrase, je lui assène un coup de pied dans la tête et le prend dans mes bras pour l’emmener avec moi en lieu sur. Notre ancienne maison, à Kyle et moi. Une fois là-bas, je le dépose sur le canapé, le soigne puis repart à la recherche de la jeune Walters mais pas seulement. Il manquait encore quelque chose, quelque chose d’important.
***
En territoire hostile, il fallait être capable de se montrer prudent. Savoir se fondre dans le décor et être discret. La moindre seconde d’inattention pouvait s’avérer fatal. Surtout dans un lieu aussi peu éclairé, avec si peu de lisibilité et entouré de créature hostile. Les pleurs. Ce sont eux qui m’ont conduit jusqu’à elle. L’enfant couverte de sang. Mais elle n’était pas seule, la jeune Walters était aussi là, allongée par terre. Et avec elles, se trouvait un petit groupe de personne très étrange. Ils avaient l’air absent, blanc comme des linges. Ils était frêle et semblait être malade, fatigué. Mais j’étais certaine, une intuition, que ce n’était qu’une façade. Quelque soit ces choses, elles n’était ni faible ni sans défense.
Autant dire que ça allait encore être une partie de plaisir.
«
Ioueseni » Sans que je n’ai eu le temps de bouger, tous les membres du groupe reportent leur regard sur moi en même temps. Bravo pour la synchronisation les gars. Ils reprennent ensuite. «
Je savais que tu me reviendrais. ».
HRP: Ah bein finalement, j'ai bien l'impression que ça va durer encore un peu. Donc pour ta prochaine réponse, je te propose une rencontre avec la gentille fille couverte de sang et des marionnettes. Ca te tente ? Pour les infos, mp moi dès que tu seras prête à répondre. En attendant, j'espère que ma réponse t'as plu bonne soirée.