Le combat des titans: Oies contre Psychopathes en tout genre !
Aguistin & pleins de gens & les oies

“Les catastrophes, ce sont les fêtes des pauvres.” ~ Guillaume Hanoteaux* Les Thibault

Vendredi 25 Octobre - Le bar La Pleine Lune

“Bon cette fois tu nous fais pas faux bond pour Halloween Aguistin !” “Hein ? Mais Whesh de où que je vous fais faux bond ? Vous avez craqué vos slips où quoi ?” Aguistin avait haussé les sourcils, totalement choqué de ce qu’il venait entendre. Lui, n’avait jamais raté un Halloween de sa vie, et on l’accusait du contraire ? Pour montrer à quel point il était contrarié, il lança son verre sur Greg, qui allait de table en table pour servir les clients, très nombreux en ce vendredi soir. “Oh mais vas y ! J’ai rien fais moi !” “J’suis sur c’est ta faute !” Greg tira la langue dans un geste d’une maturité incommensurable tandis que Zoé, sa soeur donna un coup de coude à l’ancien corbeau. “Non mais ça va pas ? T’es vraiment malade ! Tu aurais pu lui faire très mal !” “Comme si … il n’aimait pas ça …” Le sourire goguenard du blondinet, dont les mèches de cheveux commençaient à noircir, signe que l’hiver approchait à grand pas, dégouta la jeune femme. “Si tu savais tout ce que ..” “Non … non je veux pas savoir !” Si sa relation était fusionnelle avec Dolorès, la relation que ses cousins entretenaient entre eux étaient différents. En cause, Zoé partait souvent de la ville pour affaire avec l’Egypte, laissant Greg au bon soin de leur grand frère, Sheitan. À la différence de Livio, Sheitan était beaucoup plus instable. Si Aguistin avait toujours trouvé que ses cousins étaient un peu une sorte de miroir, les protégés de la Mort ‘contre’ les protégés du Diable, il était ien content d’être de son coté. Certes, Livio lui fracassait de temps à autre la tête, quand il n’était pas content -donc souvent- contrairement à Sheitan qui n’était pas souvent au clair pour voir toutes les conneries que Greg pouvait faire mais il était là. S’il avait besoin, il était là. Il avait toujours été là, comme Dolorès d’ailleurs. Et inversement. Ils pouvaient compter sur lui, même si les apparences ne le montraient pas. Aguistin était réputé -à juste titre- pour être volage, totalement inconstant, pas réellement fiable, or ce n’était qu’une façade, une image qu’il montrait parce qu’il trouvait ça drôle. Ses proches pouvaient compter sur lui, comme l’oiseau fidèle qu’il était. Alors lui reprochait qu’il n’était pas là à Halloween, c’était fort de café. “L’an dernier tu …” “L’an dernier je réparais les conneries de cette connasse de sorcière je te signale ! D’accord on est plus à Halloween Town mais je n’ai pas envie que notre réel foyer tombe en ruine. Si toi tu kiffes les ruines c’est pas mon cas.” Son regard se fit beaucoup plus perçant, beaucoup plus agressif. Oh oui, Halloween de l’an dernier n’avait pas été de tout repos. La Mort lui avait envoyé un message -étant son messager personnel ce n’était plus que logique- en l’effrayant sur un possible décès de Tibérius, dans le seul et unique but de les faire venir dans leur monde originel. La coïncidence était bien trop grande, car c’était aussi à cette période, que le dieu des enfers Hadès, organisait des sortes de voyages touristiques dans le monde de ce qu’il appelait conte. Et ce qu’ils avaient vu, là bas, n’était en rien réjouissant, pas de quoi faire la fête. Ils avaient dû affronter des créatures pires qu’eux. Des humains déboussolés, désemparés, voulant retrouver la paix originelle en faisant la guerre à ceux qu’ils estimaient responsable du chaos. Ils n’avaient pas tout remis en place, mais ils avaient fait pencher la balance en faveur des monstres et autres créatures folkloriques. Les humains s’étaient calmés, mais pour combien de temps ? Ils n’en savaient rien. Ils avaient été obligé de retourner à Storybrook, après un passage éclair à Halloween Town et une petite discussion avec la Mort. Encore aujourd’hui, Aguistin se demandait comment allait les monstres qui n’avaient pas été embarqués par le nuage violet. C’était tellement fou, quand il y repensait. Attrapant le verre de Spencer qui se trouvait à ses cotés et qui observait la dispute familiale en silence, il en bu la moitié avant de reprendre.

“Et toi hein ? Et toi tu fais quoi pour la communauté ? Tu fais quelque chose Madame je me casse dès la moindre occasion ? Non parce que tu fais des reproches, avec tes grands airs et tes bijoux en mode j’suis une Cléopâtre de contrefaçon, mais je ne vois pas bien les trucs que tu fais concrètement …” Sa voix rauque et éraillée était quelque peu dure, ses angoisses morbides ressortaient légèrement de sa peau comme un fin voile noire et il s’était légèrement redressé de son siège. Il en avait marre qu’elle le traite de cette manière. Il n’était plus un enfant. Il ne l’avait jamais été en vérité, même si son comportement était celui d’un ado en pleine crise de mal être, mais là n’était pas la question. Zoé posa elle aussi son verre sur la table, levant la tête de manière hautaine. “Je ramène de l’argent. Sans moi, ce bar serait miteux.” Aguistin leva les yeux au ciel. L’argent. Toujours l’argent. Cette fascination que les humains avaient pour l’argent … certes, il avait vite compris que c’était ça, qui faisait tourner le monde, mais il ne s’y accrochait pas. Ce n’était pas pour rien qu’il était resté pendant des années un simple stagiaire de laboratoire. “Pff … l’argent ! La pleine lune tourne assez comme ça pour ne pas avoir besoin de tes subventions Madame la Momie !” “Oh ? Tu connais ce mot ?” “Continue de me prendre pour un con …” Un accident pouvait être si vite arrivé … “Qui était là quand Spencer s’est fait tirer dessus ? Qui était là quand JB est revenu de sa pseudo croisière ? Qui était là quand Kot s’est cassé le bras et qui lui a donné du coraya ? Qui était là quand la boutique de Salleyrina a pris feu ? Qui était là aussi pour protéger les habitants de Finkelstein ? Qui l’a éliminé ? Bon d'accord c'était Tibérius mais quand même je l'ai aidé ! Et qui est là pour essayer de recoller les morceaux avec Jack ? L’argent c’est sympa mais nous, on s’en est toujours passé ! Nos liens ont toujours été plus fort que ça !” “Arrête Aguistin avec ça ! Grandis un peu ! Nous ne sommes plus à Halloween Town ici ! C’est le vrai monde ! Celui des humains, et maintenant nous en sommes aussi !” “C’est faux !” Il s’était levé de colère, ses yeux rouges comme la braise. “Parce que tu penses vraiment que nous sommes 100% humains ? Mais c’est toi ma pauvre, qui vit dans un monde de bisounours. Livio et Viktor sucent toujours le sang de tes humains. Dolorès en mange tout comme Kot. Spencer leur fait des crises cardiaques, tout comme Jack. Sheitan s’amuse à les pervertir avec Luci. Tu dis que c’est le vrai monde, mais le vrai monde EST CRUEL ZOE !” Et voila, Aguistin s’énervait. Il s’était rapproché d'elle, ses doigts prenant petit à petit la forme de serres tout en continuait de lui hurler dessus. “Tu penses que mon magasin marcherait aussi bien si les humains n’avaient pas une part de monstrueux en eux ? Bien sur que non ! Alors nous, qui sommes des monstres, des créatures de l’obscur, que tu le veuilles ou non, sommes tout à fait légitimes pour nous comporter comme tel. Mais là n’est pas le sujet, que tu as éclipsé parce que la réponse est que tu n’as absolument rien fait pour ceux, que tu considérais comme ta famille, à l’époque, bien avant que cette malédiction te donne le même nom que nous 6 !” Il ne fallait pas lui faire à l’envers. Certes, parfois, on le prenait pour un idiot, mais il en était très loin, encore plus quand il s’agissait des habitants d’Halloween Town. La jeune femme, vexé comme un pouls, attrapa son sac sans rien dire et partit la tête haute, non sans avoir donné un coup de pied à une pauvre femme qui lui barrait le chemin. “Ouais c’est ça ! Casse toi !” Frottant son front avec ses mains pour essayer de faire descendre la pression qu’il sentait monter en flèche, il lança un regard de jugement quand Greg arriva, balbutiant. “Zoé … elle est partie sans même me dire au revoir ! Qu’est ce qui s’est passé ?” Spencer lui fit un petit geste de la main, signe qu’il valait mieux éviter le sujet s’il ne voulait pas finir sous les poings du corbeau. “Bon … je sais ce qui va te remonter le moral ! J’ai une surprise pour toi ! Je te la donne en fin de service !” Aguistin se rasseya, commandant un jus de papaye. Il était vraiment à deux doigts de partir, d’aller se défouler quelque part pour faire partir la colère qu’il avait, mais Jack devait arriver. Il avait accepté son invitation, de discuter de ce qu’ils allaient faire pour cet Halloween, il n’allait pas lui faire faux bond. “Zoé est vraiment conne putain. J’y crois pas … tout ça parce que Madame a un super poste à l’étranger … elle oublie qui elle est … et en plus ça fait des reproches … sale pétasse va …” Il sentit la main de JB sur son épaule, et fit une petite moue. Il voyait bien que le fils du père fouettard essayait de calmer aussi bien qu’il pouvait le jeu, mais il allait lui falloir bien plus que ça pour lui faire descendre les nerfs. Peut être qu’il irait tester un nouveau produit qu’il avait reçu pour la boutique. Voila, c’était bien ça, une petite chasse et un petit mort pourrait l’apaiser. Puis il irait voir River aussi, sachant qu’il était de garde à l'hôpital, et qu’on le connaissait aussi bien que le loup blanc pour le laisser rentrer. Greg revint au moment où Victor arrivait, l’ancien enfant cadavre saluant avec ferveur l’ancien roi de la ville. Se tournant vers Aguistin pour lui poser son verre de jus de fruit, il trépignait, l’une de ses mains dans le dos. “Allez donne, je sens que tu vas te chier dessus d’impatience. Désolé Victor, Greg a une soit disante surprise pour moi … Tain’ même pas tu prends sa commande quoi ! T’abuses comme serveur.” Il n’en fallait pas beaucoup pour qu’Agui’ reprenne rapidement le fil de sa soirée. Il aurait tout le temps de penser à sa dispute avec Zoé plus tard. Attendant que Victor se mette sur l’un des fauteuils, Greg, tout content montra alors une énorme boite de jeu. “Tadaaa regarde ce que j’ai trouvé dans la décharge !” Immédiatement, comme un ressort Aguistin se leva, l’air totalement effrayé, alors qu’il entendit Jean Balthazar pousser un petit couinement. “Putain Greg jette moi ça de suite ! Pourquoi tu fouilles dans la décharge merde !” “Mais c’est un super jeu de société ! Attend je te montre !” “NON PUTAIN NON !” Mais Aguistin n’eut pas le temps de le prévenir qu’une lumière aveuglante balaya tout le bar.

Papillonnant des yeux, un mal de crâne tambourinant à ses tempes, Aguistin mit quelques minutes avant d’émerger de son évanouissement. Sentant la terre sous son corps allongé, et ses mains qui prenaient appui, il poussa un énorme soupir de désespoir avant d’ouvrir les yeux. “Putain Greg, je vais te tuer …. je vais te dépecer si lentement que ta peau aura même le temps de se régénérer tout comme le foie que je vais te becqueter.” Il était de retour … dans ce maudit endroit … Se relevant comme il pouvait, il remarqua que Greg n’était pas là, et qu’il y avait deux personnes en plus, qui devaient sans doute se trouver non loin d’eux. “Je vais le buter putain.” Faisant un tour sur lui même, il fronça les sourcils. L’endroit avait changé. Il n’était plus tout à fait le même. Beaucoup plus délabré. “Bon, soyez sur vos gardes … surtout ne contrariez pas les oies. Moi c’est Aguistin, c’est bon j’fais pas les présentations pour les autres, j’suis en bad mood là.” Il aida JB à se relever, qui était tout aussi fébrile que lui. “Quelque chose ne va pas…” lui murmura t’il avant de faire quelque pas sur le coté. “Ici, c’est une sorte de dimension parallèle. Nous sommes piégés. Le seul moyen de sortir est de traverser ce chemin. Vous connaissez le jeu de société français ? Le jeu de l’oie ? Bah voila … en fait on est dedans …” Il se pinça le nez fortement. Cette soirée était un cauchemar. Un véritable cauchemar. “La dernière fois … on a failli y rester … on en est pas sorti indemne … alors que bon ... il en faut techniquement pour nous faire peur ou nous tuer vu qu'on est quand même censé être des fuckings êtres immortels ... va falloir être malin et surtout s’entraider.” Aguistin allait commencer de parler, quand les deux fameuses oies arrivèrent en courant. “Gertrude regarde qui est là !” “Oui Gaspard ! C’est le corbeau et l’enfant cauchemar ! Ils sont revenus ! C’est le destin !” “Putain … j’aurais du laisser River en faire du foie gras franchement …” Ah ces oies ne l’avaient absolument pas manqué … et entendre leurs voix crissantes lui faisait mal aux oreilles. “Le chemin ! Il faut que vous l’aidez !” “Ouais c’est ça … ton chemin à la con je te rappelle qu’il était à deux doigts de nous tuer !” “Mais parce que c’est comme ça mon petit oiseau … mais là … il n’a tellement pas eu d’activité qu’il essaye de s’étendre à travers le jeu.” Aguistin lança un regard étrange à JB avant de pencher la tête sur le coté. “S'étendre ?” “Oui ! Il grandit ! Il est même venu récupérer les enfants … Il faut faire quelque chose !” Aguistin se tourna vers le groupe, faisant une moue blasée. “Ah oui je vous ai pas dis ? Si on perd, on est transformé en animal. Enfin moi j’suis un ancien corbeau mais perso me retrouver enfermé ici en cochon c’est pas vraiment mon kiff. Et ce sont nos sympathiques volatiles qui nous gardent prisonniers …Mais ils estiment être de bon “samaritains” vu qu’ils nous sauvent de l’annihilation vu que ce chemin se nourrit de nos âmes, ou de ce qui nous constituent. ... et non malheureusement on ne peut pas buter les oies ... croyez moi j'ai déja essayé ...” Souriant cyniquement, il se retourna vers les oies. “De un je vois pas pourquoi je vous aiderai … et de deux je vois surtout pas comment. C’est un fucking chemin de pierre qui possède sa propre conscience. Vous croyez que moi ? Qui l’ai insulté sur au moins des milliers de générations il va m’écouter ? En mode allez petit chemin, arrête de vouloir dominer le monde PARCE QUE TU N’ES QU’UN FUCKING CHEMIN EN BRIQUE ALORS RESTE A TA PLACE ????” Et Aguistin s’énerva encore une fois, hurlant sur Gaspard, qui lui mordit la main. “WHESH JE VAIS TE CUISINER !” L’oie s’enfuit et le blondinet se mit à courir après lui, tandis que sa femme soupira de désespoir tout en se tournant vers le groupe. “Ecoutez jeunes gens … vous n’avez pas le choix de tout façon … vous allez devoir repasser les épreuves du chemin. Mais cette fois, nous vous aiderons beaucoup plus ! Nous sommes totalement désemparé avec Gaspard. On a essayé, mais depuis la dernière fois, où vous êtes venus, il veut accéder par tous les moyens à Storybrook. Vous êtes les seuls à pouvoir faire quelque chose !”