Tu es sûre que tu ne trouve aucun indice ? Demanda Fred à Vera, aussi déconcerté que son acolyte. Le blond et la brune, au milieu de "la scène de crime", l'un regardant le sol et l'autre regardant le mur vide, se grattaient tous les deux la tête. Toutes leurs enquêtes se déroulaient pourtant toujours de la même façon, et il y avait toujours des indices. Pour être précis, il y avait toujours des indices qu'ils remarquaient mais sans comprendre que c'en était, jusqu'à la fin de l'aventure après que Fred ait piégé le méchant dans un piège beaucoup trop compliqué dans lequel Sammy et Scooby-Doo ont fait office d’appât.

Mais là, il serait dur de continuer l'enquêter et d'arriver à ce moment, puisqu'il ne remarquait rien du tout, même sans comprendre. Comment Vera pourrait revenir sur tout ce qu'elle avait remarqué à la fin pour expliquer comment elle avait comprit qui était le fautif ?

Aucun, répondit-elle, décontenancée et désolée. Ce voleur est un expert ! Il a réussit à s'introduire dans le musée, pour voler le tableau, sans laisser la moindre trace. Ni matérielle, ni vidéo, ni génétique, ni visuelle... il n'y a rien à comprendre, à part la disparition du tableau !

Daphnée revint alors dans la pièce, avec Sammy et Scooby-Doo qui revenaient les bras chargés de nourriture. On a interrogé les potentiels témoins du restaurant d'en face. Ils n'ont rien vu ! Fit-elle, défaitiste elle aussi. Pourtant, ses amis à ses côtés rayonnaient.

Mais ils nous ont fait d'excellents sandwichs, pas vrai Scooby ?! S’enthousiasma Sammy à qui Scooby répondit en mangeant ce qu'il avait dans les pattes d'un coup de langue rapide.

Fred croisa les bras, réfléchissant d'un air sérieux. Même les détectives privés Gryf et Solaris sont partis sans aucune piste. Et la magie de Daemon, alors qu'il a un contrôle sur tous les types de sorcellerie, n'a rien trouvé. Comment découvrir ce qui n'existe pas ?

Il va le falloir pourtant. La voix de Daemon avait surpris tout le monde, alors qu'il venait d'entrer à la suite de Daphné, Sammy et Scooby-Doo. Ils respectaient tous le conservateur du musée, d'ailleurs ils l'appréciaient même, c'était après tout le patron de Sammy et Scooby-Doo et qui les payait très bien. Mais ils savaient qu'il pouvait faire amèrement regretter à la personne qui avait volé son bien. Et il était contrarié que sa magie n'ait pas fonctionné, que les détectives privé n'ait rien eu non plus, et que maintenant, le Scooby-Gang, spécialiste dans les mystères, ne semblait pas plus avancé.

Il n'était pas seul. Une femme s'approcha à ses côtés, que Daemon avait probablement après en voyant que ça n'avançait pas. Fred allait-il perdre l'affaire ? Il semblerait oui.

Bonjour mademoiselle Meredith, fit Sammy d'un air ravi en reconnaissant l'employée de Daemon, alors qu'il avalait sa dernière bouchée.

Avec elle, nous allons interroger d'autres témoins. Les peintures elles mêmes. Nous risquons de les encombrer en y allant tous ensemble. Peut-être que deux d'entre vous suffiraient pour plonger là-dedans.

Fred, Vera et Daphné se tournèrent en cœur vers Sammy et Scooby-Doo, qui comprirent seulement au bout d'un moment qu'on les regardait avec insistance. Sammy et le chien eurent soudainement l'air inquiet, en avalant leur salive à l'unisson. Ca tombe encore sur nous, c'est ça ?

Quelques instants plus tôt

Puisque la magie n'avait pas aidé, et que le duo de détectives n'avait rien trouvé, Daemon avait laissé le Scooby-Gang enquêter dans la pièce de "crime". C'était Sammy et Scooby, qui travaillaient pour le démon et qui culpabilisaient qu'un tableau se soit fait subtiliser sans qu'ils n'aient pu le voir ou l'en empêcher, qui avaient insisté pour que le Scooby-Gang n'enquêtent malgré le fait que la magie ou d'autres détectives avaient déjà essayé sans succès. Du coup, en attendant, il s'était rendu dans l'aile animée du musée pour mener son propre interrogatoire.

Les nymphes ne savaient rien, pourtant, puisque les petites statues de marbres élégantes et discrètes semblaient se faufiler partout et avoir des yeux partout, Daemon les avait interrogé en premier. Les statues non plus, ni même les lilliputiens qui étaient aussi professionnels pour se glisser n'importe où, leur taille ayant pour égal leur passion pour fouiner partout. Les animaux ensuite, mais ils donnaient aussi peu de résultats. Même Cléopatre, qui s'assurait que ses esclaves soient partout pour qu'elle sache tout, prenant le musée pour son royaume (et n'aimait pas Daemon à cause de ça), ne pouvait pas se montrer utile. Betty le T-Rex squelette, mascotte du musée, avait même l'air triste de ne pas fournir à son maître les informations nécessaires.

Les derniers sur la liste étaient les constellations conscientes du planetarium, mais puisqu'ils restaient sans cesse dans leur propre salle, il était inutile de leur demander, et enfin les peintures. Et c'est ici que le démon vit quelque chose d'étrange. Elles semblaient toutes plongées dans un mutisme étonnant, elles qui semblaient toujours curieuses de tout savoir avec l'envie irrépressible de rajouter leur grain de sel tout le temps. Mais toutes les protagonistes des œuvres picturales étaient rentrées à l'intérieur de leur habitation de peinture, laissant les tableaux sans représentants. Et puisqu'elles ne répondaient pas ici, Daemon se résolut à leur parler une par une.

Il appela alors Meredith.

Maintenant

Daemon n'en était pas surpris. Il ne savait pas quel genre d'amitié exiguë liait les membres du Scooby-Gang, mais à chaque fois qu'il fallait envoyer des cobayes, Daphné, Fred et Vera envoyaient toujours Sammy et Scooby-Doo malgré leur terreur constante, pas assez lâches pour dire non. Finalement, le démon soupçonnait les trois premiers d'être les véritables lâches du groupe. Mais soit, il ne s'en formalisa pas, en réalité, ça lui allait très bien, connaissant mieux le brun et son chien puisqu'ils travaillaient pour lui.

Il laissa Meredith les rassurait, promettant que ce soit amusant même si Daemon doutait que ça soit suffisant pour les rassurer. Il voyait juste, puisque les éternels excessivement angoissés semblaient l'être encore plus. Mais ils ne s'opposèrent pas, encore une fois, à la décision commune, et suivi Meredith qui elle même suivit Daemon lorsqu'ils se dirigeaient dans l'aile d'Histoire Naturelle où se trouvaient les tableaux discrets qu'ils voulaient interroger.

Commençons par le premier, puisque aucun d'entre eux ne semblent aptes à parler d'ici. Le premier est le plus proche de la porte qui relie les deux salles.

Meredith usa alors de sa magie, et l'instant d'après, ils se trouvaient dans la dimension de peinture, un espace dessiné que Daemon avait déjà exploré avec elle, lors d'un jour de chaos au musée, dans un tableau de période de guerre mondiale. Mais cette-fois, ils étaient face à un lac gelé dans un paysage enneigé, et rudement froid.

Sammy et Scooby grelottèrent aussitôt. Froid d'canard ! Déclara le chien intelligent en tremblant.

C'est clair, comment un tableau peut être aussi glacial ! Marmonna Sammy comme il le put. Le tableau ne ressemblait pas du tout ça, de l'extérieur ! S'enquit-il ensuite.

En effet, Daemon parût troublé. Quel est ce tableau ? Il en était sûr : ce n'était pas dans un tel décor que Meredith les avait téléporté, et surtout, Daemon n'avait aucun tableau qui ressemblait à ça. Le quatuor fut perdu, sans que l'un d'entre eux n'ait de réponse. Et surtout, absolument pas habillé pour l'hiver , le froid beaucoup plus pénétrant qu'à Storybrooke n'eut pas de mal à les refroidir rapidement.

Curieux aussi, car d'habitude, ils étaient habillés en conséquence du décor. En regardant leurs habits, ils étaient tous les quatre recouvert de simples soies de Chine, absolument élégants mais pas du tout adaptées. Nous sommes habillés pour le décor du tableau que nous aurions du visiter, comprit le démon.

Il leva les yeux, et vit, au dessus d'une colline toute enneigée, un temple chinois, dont le rouge avait du mal à dominer sous la neige qui le pesait. Ils étaient bien dans le tableau oriental qu'ils avaient voulu visiter, mais ce qu'ils n'avaient pas vu de l'extérieur, c'était la neige anormale qu'il y avait là.

Les mystères sont la base de la vie du démon des cauchemars et de l'illogique. Bill Crypto en jouait, les provoquait, et créait la folie chez ses victimes. On pourrait doc supposer qu'il adore les mystères. Non. Il adore les siens. Il était assez dangereux de se risquer à vouloir lui en donner. Et lorsque l'on disait que quelque chose était "dangereux" autour de Bill, cela signifiait généralement qu'on y risquait la mort, la torture, la folie ou les trois selon les cas.

Pour autant, après avoir vécu quelques milliards d'années, il savait être patient et ne réservait son humeur colérique que dans quelques extrêmes, ce qui n'était pas arrivé depuis sa première destruction il y a plus de 30 ans. Ainsi, parfaitement prêt à détruire, physiquement ou métaphoriquement (ou encore une fois, les deux à la fois) le responsable de ceci quand ils l'auront trouvé, il marchait dans cette neige qui n'avait pas été dessinée dans ce tableau parfaitement calme (difficile d'être plus agité que Sammy et Scooby-Doo de toutes façons), vers ce temple oriental qui avait l'air de peiner à supporter le poids de la neige, donnant l'impression de faire de nombreux efforts pour ne pas céder à une météo à laquelle il n'était pas prévu.

Ce tableau n'était pas seulement un paysage, il vivait comme les autres, dit-il alors qu'ils s'approchaient du temple en question qui n'avait pas l'air occupé : les personnages de ce tableau auraient dû s'y trouver, à défaut de pouvoir se trouver ailleurs dans leur paysage beaucoup trop froid pour y rester.

Ils finirent alors par rentrer, et le soupir de soulagement des compères du Scooby-Gang se fit si grand que le nuage de leur respiration se perdit dans l'obscurité. Mais il ne dura pas longtemps : ils croyaient pouvoir se réchauffer à l'intérieur, mais il faisait tout de même excessivement froid. Puisque l'intérieur était totalement sombre, Daemon claqua des doigts, faisant apparaître une petite flamme sur le bout de ses doigts comme le ferait une bougie ou un briquet, pour donner assez de lumière sans risquer de bruler quelque chose dans la peinture.

Le temple était totalement gelé, si bien que marcher davantage était dangereux tant le givre commençait à rendre le sol glissant. Mais ce n'est pas à cause de ça que Daemon arrêta ses compagnons de route. C'est plutôt en voyant les quelques personnages du tableau devant eux, immobile dans la glace frappante. Sammy et Scooby hurlèrent alors de tous leurs poumons en voyant ce spectacle, et voulurent courir, ce qui leur valut une chute sur les fesses.

Cessons cette mascarade.

Les yeux de Daemon s’illuminèrent de bleu... et rapidement, ses cheveux s'embrasèrent aussi de flammes de la même couleur. Il joignit les mains face à lui, avant de les ouvrir, ouvrant un cercle de feu qui grandit à toute vitesse pour réchauffer l'intérieur puis l'extérieur. La lumière bleue envahit tout le tableau, faisant fondre la neige et répandant une chaleur bien différente du froid mortel.

Sammy et Scooby se calmèrent alors, mais Daemon ressentit que sa magie n'allait pas durer, et que dans quelques minutes à peine, le froid et la neige allaient revenir. Ce qui n'était pas normal.

Que se passe-t-il donc ici ? Demanda fermement aux personnages finalement délivrés de la glace, qui se remettaient de leurs émotions.

C'est au bout d'un instant que l'un d'eux répondirent : Il a volé le soleil dans notre ciel ! Et il est parti avec !

Le démon fronça les sourcils. Il ?

Un second répondit : On ne l'a pas vu... il était trop rapide. Il est venu et a arraché le soleil de la peinture du ciel ! Puis il s'est rendu dans un tableau voisin... Aidez nous !

Daemon se tourna vers Meredith. Il semblerait que nous ayons un voleur en série sur les bras. Il est déjà loin, ne restons pas ici.

Bill a toujours été attiré par les sources de pouvoirs, leur différence, leur force et leurs origines, et depuis qu'il avait en lui cette force étrange de l'Arbre-Monde qui lui éclaircissait les choses par rapport aux magies de l'univers, cette attirance n'était pas allée pour diminuer. Alors si Meredith imaginait quelqu'un avec des pouvoirs similaires aux siens, Bill était bien curieux de cette possibilité. Rien ne disait qu'elle avait raison, il y avait même des chances que non puisque sinon, il aurait certainement trouvé le coupable avant qu'il ne puisse commettre son délit, ou alors aurait-il déjà mis la main dessus. Mais l'idée était tout de même attrayante pour un démon comme lui.

Découvrons ça rapidement, dans ce cas, répondit-il, déjà impatient que cette histoire se termine, agacé par l'idée que ça dure déjà autant de temps.

Le tremblant petit Sammy ne put qu'approuver l'idée. Oui! Plus vite on aura fini, plus vite on sortira pour la pause déjeuner !

Scooby-Doo se lécha les babines à cette idée.

Sans plus attendre donc, Meredith les emmena dans le tableau suivant. Celui-ci était plus personnel à la ville, de la main d'un artiste storybrookien de 1985, à savoir de la malédiction. L'artiste avait peint la tristesse des rues, en recommençant chaque jour son tableau à cause du temps qui se répétait toutes les 24 heures sous la malédiction. Ce n'est qu'au bout de 28 ans, lorsque Emma Swan a rompu la boucle temporelle en décidant de s'installer dans la ville, que le peintre a finalement pu achever sa toile, saluée par la critique pour le sentiment puissant, triste, qui parlait au public, de pour cause : ils étaient maudits depuis presque trois siècles. Il avait trouvé sa place dans le musée dès lors, Bill étant déjà conservateur à l'époque, et appréciant le désespoir qu'il incarnait.

Le quatuor se trouve ainsi cette fois dans la cour de l'orphelinat de Storybrooke, pièce centrale du tableau. Leurs vêtements n'étaient pas bien différents, s'adaptant juste à la Storybrooke de 1985 à 2013, au look des années 80 donc. Et cette fois-ci, pas de problème de température ou autre dérèglement climatique et anomalie picturale, rien ne semblait, à première vue, différent.

Sammy sourit. Ah, je préfère déjà cet endroit ! Moins froid, moins effrayant, c'est bien mieux ! Son sourire et son intonation durent bien se perdre cependant sur le groupe d'orphelins tristes dans la cour, se rendant compte que tout n'était pas "bien mieux" pour tout le monde.

Bill étouffa un rictus amusé de la situation, se fichant royalement de la tristesse environnante. Il s'avança sans plus s'en préoccupé, et arracha même au groupe un oeuf de chocolat qu'ils semblaient s'apprêter à manger, les laissant derrière lui en train de pleurer. Il n'en avait cure, ils n'avaient qu'à avoir des parents dans cette peinture. Dépêchons-nous, pressa-t-il son groupe avant de gober tout rond le chocolat.

Ils entrèrent dans le bâtiment de l'orphelinat dans lequel il n'y avait pas que les enfants qui étaient tristes : la femme qui semblait être la propriétaire du bâtiment dans la peinture semblait sangloter elle aussi. Son regard s'illumina en voyant Crypto, l'homme du musée dans lequel ils étaient affichés, s'avancer. Oh Dieu soit remercié, vous êtes venu arranger la situation !

Que se passe-t-il ? Votre soleil semble bien en place, dans ce tableau-là.

Elle hocha la tête négativement pour indiquer que ce n'était pas le problème. Non non ! Des enfants de la peinture ont été emmenés ! On n'a pas pu voir qui les avait pris... c'était si rapide !

Bill se mit à réfléchir. Serait-ce le schéma d'une recette magique qui se dessinait là ? Les enfants sont des pièces maîtresses de beaucoup de sortilège... La pauvre femme en fut horrifiée et se remit à sangloter de plus belle. Associé avec un soleil... nous pourrions déjà affiner notre liste. Pouvez vous nous dire quelque chose de plus ?

La femme ne savait pas quoi répondre, n'ayant rien à ajouter pour les aider, mais plus loin, Sammy semblait interessé par un détail nouveau qui lui réveilla ses inquiétudes. Monsieur Crypto... c'est normal ça ?

Scooby-Doo avala sa salive. Soleil maléfique ! Marmonna-t-il.

Le démon et la nourrice s'approchèrent de l'entrée d'un couloir, devant laquelle des traces de brûlures striaient le sol en direction dudit couloir. Il s'adressa à Meredith. Il semblerait que notre voleur de soleil sait comment se servir de son butin...

Si Meredith fut la première à passer le couloir, Sammy et Scooby-Doo furent bien évidemment les derniers. Cependant, pour s'assurer qu'ils ne restent pas ici à chercher où se cachait la nourriture de cet orphelinat pictural afin de rester hors de danger, Bill s'arrêta et se tourna vers eux, les incitant à passer devant avec un air autoritaire.

Maître et chien déglutirent de crainte, mais ils savaient qu'il n'était pas bon d'argumenter avec le conservateur du musée, même s'ils l'aimaient bien et que le démon n'avait jamais essayé ou songé de les nuire. Pas pour le moment en tout cas. Ayant conscience de l'autorité de leur patron, ils passèrent devant lui, et laissèrent Bill fermer la marche pour être sûr que tout le groupe avançait.

Evidemment, le couloir ne menait pas à davantage de l'orphelinat : cela restait un tableau, univers 2D, qui n'avait que peu de profondeur, l'entièrement de la bâtisse n'était pas dessinée même animée par la magie qui permettait d'y pénétrait et d'en voir un peu plus. Non, le couloir était un passage vers le tableau voisin, c'était avec ce genre de passages que les personnages d'un tableau se baladaient dans un autre, de temps à autres, comme l'avaient si bien compris les décorateurs de Poudlard en créant les films Harry Potter.

La tableau voisin dans lequel ils arrivèrent en ouvrant la porte, était celui d'un mariage à la belle étoile, décorations et chaises installées dans une magnifique clairière de forêt devant l'estrade où les heureux concernés étaient figés par le peintre au moment des voeux. Mais, la nuit, et spécialement en ces temps de crise, personne n'y était figé. Le Mariage du Vagabond Malheureux, nomma Bill le tableau en le reconnaissant. Crée par la malédiction de Regina, mais les faux souvenirs du Sort Noir racontaient qu'il était peint par un artiste plein de désespoir qui n'avait qu'un seul moment heureux dans sa vie, son mariage, et dont il aurait peint après l'avoir gâché.

Il n'expliquait pas tout cela pour en faire une visite touristique. La nuit, les tours culturels n'étaient plus ouverts. S'il racontait le contexte de la peinture, c'était surtout pour qu'ils sachent à quelle ambiance s'attendre. Le ton de ce tableau était la mélancolie, un instant à l'origine heureux - bien qu'il n'ait eu lieu uniquement dans la vie artificielle qu'a imaginé la malédiction - mais transformé par son faux peintre pour en devenir triste. Le mélange créait cette mélancolie étrange.

D'accord, je crois que pour une fois, j'ai tout compris ! Ou plutôt... presque, répondit Sammy d'abord avec enthousiasme, puis ensuite prit de doute, en tendant le doigt vers la mariée. Même pour le mariage d'un vagabond malheureux, il faut que le marié soit présent, non ?

Le groupe regarda dans la direction indiquée, mais ne vit que la mariée, en effet. Les traces de brûlures dans l'herbe menait jusqu'à l'endroit où aurait du se tenir le malheureux, qui manquait à l'appel. Voilà ce qui manquait dans cette peinture, l'un des deux personnages principaux. Mais Bill fronça les sourcils. Pour un mariage interrompu par les traces d'un soleil venu kidnapper le promis, la foule n'a pas l'air davantage inquiète.

Il y avait beaucoup de monde, si bien qu'il était impossible d'analyser toutes les personnes présentes, mais globalement, elles n'avaient pas l'air davantage affectée et semblaient toutes pris de leur mélancolie habituelle, ne bougeant pas plus que ça.

Il y a beaucoup de monde, la foule peut cacher encore de nombreux détails, séparons-nous. Vous deux, explorez les alentours, dit-il en parlant à ses deux employés peureux.

Scooby-Doo en trembla. Nous deux ? Les alentours ? Bégaya-t-il en regardant la forêt de nuit. Bill l'ignora.

Meredith, immergez vous dans la foule pour voir si rien de suspect ne s'y trouve, indiqua-t-il plutôt à sa restauratrice.

Pour sa part, il allait regarder de l'autre côté de l'audience, du côté de la scène principale, celle des mariés. Mais alors, aussitôt qu'il arriva, la mariée haussa les sourcils en le voyant. Les personnages de ce tableau n'avait que peu d'expression, alors ce mouvement nonchalant de la tête indiquait ici que son visage s'illuminait, malgré l'arc de ses sourcils qui ne se changeaient pas de leur position de tristesse. Mon mari, vous revoilà, le mariage peut reprendre ! "S'écria"-t-elle, s'écrier ici voulant dire parler de façon monotone mais avec une légère intonation pour marquer le point d'exclamation.

Pardon ? Réagit Bill en haussant un sourcil avec un regard blasé.

Il regarda alors la tenue qu'il avait ici. Meredith, Sammy, Scooby-Doo et lui avaient oublié qu'ils changeaient de tenue en changeant de tableau. Et maintenant qu'il s'observer, il se vit en costume noir avec la petite fleur dans la poche, et une chemise blanche dessous, dressée d'une cravate. Il avait la tenue du marié.

D'abord, vous ne vous inquiétez nullement du départ de votre fiancé, et ensuite, vous en prenez un autre pour lui ? Siffla-t-il, méprisant.

Mais la mariée n'en avait que faire, et lui prit les mains. L'audience eut une réaction anormale aussi, se contentant de s'asseoir à nouveau, et que le maître de cérémonie s'approchant également pour reprendre les textes religieux. Quand bien même ça n'avait pas été Bill mais le véritable marié de retour, le manque de surprise, même pour des personnes aussi molles que celles-ci, n'était pas ordinaire.

Bill lâcha les mains de la mariée, et chercha du regard si ses acolytes avaient trouvés quelque chose. Meredith cherchait encore, parmi les rangées des invités, alors que Sammy et Scooby-Doo... s'étaient arrêtés au buffet du mariage.

Voulez-vous épouser la mariée ici présente ? Demanda le maître de cérémonie à la fin de son texte, ramenant l'attention de Bill.

Et si cela n'a rien à voir avec la peinture originelle, vous n'en voyez aucun problème ? Demanda, colérique, le démon en faisant un pas menaçant vers lui.

L'homme eut une légère crainte, mais n'eut pas davantage de réactivité. Vous êtes un marié, c'est ainsi que va le tableau.

Bill n'attendit pas davantage, et porta sa main autour du cou du personnage. Que savez-vous, Mon Père ? Dit-il avec force en serrant les dents, la femme reculant alors, de peur.

Avez-vous trouvé quelque chose, mademoiselle Newton ? Demanda-t-il ensuite, alors qu'il ne lachait pas l'homme, ni de la main ni des yeux.