« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
C’était une matinée comme les autres. Marchant rapidement, Esther traversa la ruelle déserte. Il était 6h00 du matin, et pas grand monde était présent à l’aurore dans les ruelles de Storybrooke. Machant un chewing-gum, vêtu d’un tailleur serré, Esther observa les alentours. Personne. Pourtant son radar à extraterrestre démontrait qu’il n’y en avait un pas très loin. Clignant plusieurs fois des yeux, elle chercha autour d’elle, en vain. « Si tu t’caches sâche que je vais te retrouver et te renvoyer chez toi cow boy ! »
Elle avait sorti un pistolet étrange, cylindrique et gris très clair. C’était un paralyseur spécial, et en cette heure de la journée, elle savait que le risque de briser sa couverture était quasiment inexistant. Plissant des yeux, elle avança d’un air pro, son détecteur dans l’autre main. Personne. Pourtant, tout semblait calme. Les rayons du soleil commençaient à peine à montrer le bout de leur nez. Réfléchissant, elle se dit que ce n’était vraiment pas une bonne idée de commencer comme cela. Rangeant son arme, elle ne garda que le détecteur. Après tout, peut être qu’il n’avait rien d’hostile cet extra-terrestre. Marchant dans les rues de Storybrooke, elle remarqua que hormis les boulangeries, rien n’étaient ouvert. Prenant soin de cacher son détecteur quand elle passa devant, elle prit son masque de commerçante et d’aimable patronne de bar que tout le monde connaissait en ville et salua rapidement la petite troupe matinale. Une fois passée, elle regarda son détecteur. Elle devait aller vers le nord. Marchant rapidement, elle en profita quand même un peu. A cette heure de la journée, pas de bruit parasite, de voitures, de bus, d’humains. Il n’y avait que le chant des oiseaux qui se faisaient entendre, et mine de rien, ça faisait un bien fou. Soudain, un homme se figea en la voyant. Mangeant un croissant, il se stoppa net. Fixant son détecteur, Esther arqua un sourcil. Les ondes radios menaient directement à lui. « Excusez moi monsieur... »
Mais, il ne répondit pas. Lâchant son croissant, il se mit à courir à une vitesse impressionnante. Elle regretta de s’être mise en tailleur. Même si ses stan smiths étaient confortable pour courir, c’était mieux d’être en jogging. Mais bon, on avait la classe ou on ne l’avait pas, comme on disait. Tournant à l’angle d’une rue, elle beugla au mec qui courrait : « Si tu fuis c’est que tu m’connais et que t’es déjà coupable mon salaud ! Attends que j’te choppe ! »
Le type renversa une poubelle et Esther passa par dessus. Grinçant des dents, il vit qu’il gagnait en distance par rapport à lui. Il lui fallait un véhicule. Mais le problème, c’était que si elle prenait un véhicule, le temps qu’elle en vole un, son adversaire aurait disparu. Elle décida d’essayer d’accélérer, courant à plein poumons. Finalement, au bout d’un certain temps, elle commença à le rattraper. Elle était peut être moins rapide, mais elle était plus endurante. Peut être que sa forme humanoïde n’était pas faites pour courir correctement dans un déguisement d’humain. Alors qu’elle commençait à s’approcher, elle déclara : « T’es fais comme un rat ! »
Mais non. A chaque moment de notre existence, quand nous croyons être arrivé au bon endroit et avoir ce que nous désirons, en général, le destin nous rappelle à notre simple condition d’être humain fragile. Une femme, rousse, d’une quarantaine ou cinquantaine d’année, sortit d’une maison sans la voir. Esther vit trop tard que cette dernière était sur sa trajectoire. Voulant l’esquiver au dernier moment, elle percuta la poubelle de la maison et la renversa sur la dame, volant dans les airs et chutant sur le côté assez lourdement. Sonné, elle regarda vers l’endroit où sa proie était en train de courir. Disparu. Il l’avait réussi à profiter de ce petit moment pour disparaître dans la nature. Un moment d’inattention en chasse et tout était fichu. Se relevant, elle se massa les coudes et les genoux, et se tourna vers la dame. « Put*** de bor*** de me**** qu’est ce que vous foutez dehors à une heure pareil ? Vous pouvez pas faire comme les personnes de votre âge, ces foutus boomers ? Faire cuire du pain surgelé et regardez S-Life TV toute la journée ? Je suis tombée sur la seule qui sort le matin aussi tôt ! J’espère que vous avez une bonne excuse ! »
Et elle leva les bras au ciel d’exaspération.
Deborah Gust
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Ah la poésie. Cet art si noble, tel un albatros éthéré qui survolerait un monde où tout n'est que luxe, calme et volupté. Eh bah vous serez peut-être étonnés de l'apprendre mais y a plein de gens qui ne connaissent pas la poésie et sont capables d'égrainer un florilège d'insultes assez incroyable de très bonne heure (à une heure que je qualifierai presque d'indue, si vous voulez mon avis) ET de renverser vos poubelles à moitié sur vos chaussures. C'était parfait, absolument parfait. Tout le monde adore les journées qui commencent comme ça. Elles présagent toujours qu'on va absolument pas s'amuser. Re parfait. Heureusement que maintenant tout le monde s'est passé le mot pour me renverser des trucs un peu dessus, je suis équipée. Alors sans d'abord répondre je me baissai pour essuyer mes chaussures, laissant le soin à la jeune femme de râler puisque manifestement elle s'était levée du mauvais pied. Des fois ça fait du bien d'extérioriser mais elle extériorisait un peu trop selon moi. Ca allait finir par déranger les voisins. D'ailleurs, qu'elle ne râle pas trop fort sinon Colère allait venir râler contre elle et elle connaitrait sa douleur. Et les voisins râleraient vraiment beaucoup vu le bruit que ça allait faire. - C'est bon, vous avez fini de râler ? demandai-je patiemment (enfin autant que je puisse l'être) après un moment. Parce que moi aussi je pourrais râler et pas qu'un peu. Les poubelles, déjà. Et votre culot ensuite, sachant que tout ça c'est quand même un peu de votre faute, sans doute pas de la mienne. Mais puisque ça vous intéresse tant : premièrement, je ne fais pas partie de la génération des boomers, mais simplement et humblement des gens les plus calés en ce qui est cool et ce qui ne l'est pas. Deuxièmement, je vais chercher un… une connaissance récente, me repris-je, estimant que Graham ne méritait pas encore cette preuve d'estime, même s'il était carrément en meilleure voie que plein de gens que je fréquente bon gré mal gré depuis plus longtemps de devenir un ami ou quelque chose qui y ressemble. Au cas où vous auriez pas remarqué, l'aéroport c'est pas la porte à côté et tant qu'à partir pour la grande ville, autant y faire aussi un peu de shopping. D'ailleurs s'il vous faut des tuyaux… Bref, je vous demanderais bien après quoi de si important vous aviez décidé de courir mais vu que ça m'intéresse pas, je vous souhaite une bonne journée, fut ma conclusion lancée d'une voix amicale avec le sourire qui va bien. Bon je ne le pensais pas réellement mais est-ce que c'était important ? Je dirais que non. Donc j'enjambai les détritus (que je n'allais certainement pas ramasser puisque je ne les avais pas mis là en première instance) et me dirigeai vers ma voiture. Comme Colère j'avais appris à conduire (parce que c'est quand même pratique quand Aryana ne peut pas me téléporter où je veux et quand je le veux) mais contrairement à lui je ne frimais pas dans une décapotable rouge fluo. On a pas besoin de ça pour être cool et s'il l'était il le saurait !
Esther Hayward
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Qu’est ce que c’était que cette bonne femme ? Esther écarquilla les yeux, et mit un très long moment avant de réagir à ce qui venait d’être dit. Serrant les poings, elle hésita à la frapper. Mais monde des contes ou pas monde des contes, Storybrooke ou pas Storybrooke, on restait quand même aux Etats-Unis et il fallait faire sonner le deuxième amendement avant de frapper quelqu’un. Passant une main sur son visage, elle enjamba les détritus à son tour, donnant un coup de pied à certains déchets par rage et observa Deborah en la pointant du doigt alors qu’elle allait remonter dans sa voiture. « Vous vous croyez maline ? Je bossais. Pour vous protégez de trucs que vous comprenez pas. Un simple merci aurait suffi ! Mais vous avez raison, continuez votre chemin ! »
Les mains sur les hanches, elle regarda au loin. C’était bien trop tard il s’était barré. Sortant son téléphone, elle envoya un message à J, son parrain mais aussi son collègue de boulot pour lui dire de prendre le relais. Maintenant, elle n’avait rien d’autre à faire, elle s’était levée pour rien et elle s’était énervé après une cinquantenaire. Alors autant bien terminer quelque chose, histoire que cette dispute soit utile.
« Une connaissance récente ? A cette heure là de la journée, ça ressemble quand même à une marche de la honte. J’espère au moins que c’était bien. Vous ferez attention, on entre dans une bagnole par le côté où y’a le volant. »
Esther ricana. Il fallait qu’elle passe ses nerfs sur quelqu’un. Et même si elle savait qu’elle n’était pas débile et qu’elle ne comptait pas rentrer du côté passager, c’était assez drôle. Tournant sa silhouette fine et élégante vers l’endroit d’où sortait Deborah, elle émit un petit ricanement de moquerie. Finalement, elle se dirigea vers la voiture et l’observa en détail. « Vous n’irez pas bien loin, vous avez un problème de courroie... »
Elle pointa le doigt sur le capot de la voiture, d’un geste moqueur et entendit le bruit de la voiture. C’était dommage ça. Vraiment dommage… Croisant les bras elle fixa Deborah à l’intérieure de la voiture. Oui, elle savait ce qu’elle pensait. Il était beaucoup plus facile de se débarrasser de poux que d’Esther. « Ca peut vous prendre 10minutes si je m’en charge tout de suite, ou alors, ça peut aussi casser votre bagnole, attendre le temps qu’un dépanneur vienne la chercher, l’amener au garage, trouver un garagiste véreux et attendre une note plutôt salée qui n’est pas du tout le reflet de la réalité... »
Elle s’assit sur le capot. Le bruit de la voiture ne trompait et elle ne mentait pas sur ce qu’elle disait. Mentir n’était pas un de ses défauts. Faire chier les gens par plaisir, très certainement, mais toujours dans la plus stricte vérité. Regardant Deborah à travers le pare-brise elle poursuivit :
« Alors qu’avec moi, ça vous prendrait… Disons, 6 ou 7 minutes, un mot d’excuse soit oral soit écrit pour avoir été désagréable avec moi et… Je sais pas moi un pot de confiture ? Les grands mères aiment bien faire ça aux jeunes. Je sais pas pourquoi mais ça m’a toujours fait rire. C’est plus la confiture bonne maman, mais la confiture Grande Maman ! Ah ah ! »
Elle s’enleva quand même du capot. Elle n’était pas à l’abri que Deborah décide de démarrer, passer la première et l’envoyer dans l’espace d’un simple coup d’accélérateur. Tournant sa tête vers la rue, elle monta quand même sur le trottoir et tapota la carrosserie du côté passager. Ce geste était simple mais il voulait quand même tout dire. « Bon courage pour la suite hein » voilà ce que ça voulait dire. Gardant sa tête de sale gamine, elle commença à partir, les mains dans les poches de son sweet à capuche. Avant de faire demi tour. Il fallait toujours partir sur une victoire.E]]
« Ah, et vos pneus sont sous gonflés ! C’esr moins grave qu’une courroie à changer, mais au premier virage trop dur, vous vous enverrez dans le fossé. Ca serait dommage de faire attendre… Cette …. Connaissance ? Non ? Vous n’pensez pas ? Enfin j’dis ça, j’dis rien. »[/b]
Deborah Gust
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A vrai dire c'est ce que je comptais faire : continuer mon chemin (en la laissant baragouiner ce qu'elle avait à baragouiner, ça me regardait pas, les gens font le métier qu'ils veulent ou, à défaut, qu'ils peuvent) et je n'avais pas besoin de son autorisation pour ce faire. Manquerait plus que ça ! Elle se prenait pour qui, d'abord, la police ? Sans doute que non. Je n'écoutais ce qu'elle avait à dire que d'une oreille distraite mais compris bien qu'elle se demandait si j'avais bu… Et moi j'avais presque envie de lui demander si elle avait besoin de lunettes ou si elle-même avait une beuverie à confesser. Premièrement, les dames comme moi ne se mettent pas une murge, genre, jamais, parce que ça fait désordre. Deuxièmement, personne, en tout cas pas moi, serait assez STUPIDE pour prendre la route vers l'aéroport le plus proche en étant complètement soûl. Ma vie est trop précieuse pour que je la mette bêtement en péril. Ma patience aussi, d'ailleurs, est précieuse. Cette pauvre cruche n'avait visiblement pas l'air de s'en apercevoir. J'avais envie de claquer fortement la portière de ma voiture avec sa tête entre, juste histoire de me défouler. Déjà qu'elle se permettait de s'asseoir sur mon véhicule… Mais ne m'appelant pas Colère, heureusement pour elle, je me contentai d'un sourire mielleux et de garder pour le moment mes idées pour la faire souffrir dans mon esprit. Pour le moment, du moins. Rien n'excluait qu'un jour, comme par hasard, y ait du poison dans son café le matin et que personne ne sache pourquoi c'était arrivé. Parce que si savait que je les connaissais tous sans exception ? Personne. Qui savait que je la connaissais ? Personne non plus. - Vous vous trompez de plusieurs décennies quand vous m'appelez grand-mère, fis-je simplement, la portière côté conducteur de mon côté. Mais c'est pas votre faute, il parait que les millenials battent des records de myopie. Faudra peut-être penser à faire réviser votre vue. J'hésite, de fait, à vous confier ma voiture même si manifestement vous savez tout mieux faire que personne. Ca serait dommage que vous vous plantiez aussi là-dessus étant donné comment vous vous plantez sur moi. J'accompagnai ces paroles d'une moue désolée et faussement embêtée. - Mais bon, admettons que vous sachiez réellement faire tout ça, est-ce que je pourrais savoir de quoi au juste je dois m'excuser ? Vraiment, je suis curieuse de l'apprendre, ajoutai-je avec une certaine douceur pas réellement ressentie mais nécessaire à cet instant. D'être sortie de là où je vis à l'heure qui me sied pour faire ce que bon me semble ? Well, sorry, mais je l'ai fait parce qu'il y a pas que vous qui ayez une vie. Il me semble qu'aucune loi n'interdise les gens de sortir de chez eux à n'importe quelle heure pour aller où ils veulent et j'y peux rien si vous êtes passée pile à ce moment-là devant chez moi et que ça n'arrange pas vos affaires. Mais je crois surtout qu'on en parlerait déjà plus si vous aviez simplement ramassé ce que vous avez dérangé sans crier tous les noms d'oiseaux que vous connaissiez simplement parce que vous n'avez pas regardé devant vous quand vous courriez comme une dératée pour… sauver le monde, j'imagine ? Car je suppose que d'après vous y a que votre petite personne qui fait des choses importantes de bonne heure et tout le reste de la journée aussi, non ? Je vais vous dire une chose que je dis pas souvent : vous avez encore plus de préjugés que moi. Et j'ai presque envie de vous applaudir tellement c'est pas facile comme exploit. Mais pour votre gouverne, et je vous invite à prendre éventuellement des notes : j'ai pas une tête à faire des confitures non plus. Cela dit, si ça peut me garantir de plus vous revoir après ce jour je veux bien vous en acheter un kilo du parfum que vous voulez. Voire plusieurs parfums. Je rajoute un deuxième kilo si éventuellement vous pouvez réparer la voiture sans que personne n'ait la migraine. Et je ne vous demande pas de ramasser les ordures - de toute façon y aura bien un éboueur pour le faire.
Esther Hayward
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Esther se figea. Qui était cette personne au coeur si tendre ? Clignant des yeux, toujours surprise, elle resta un moment assez long devant Deborah, sans savoir quoi trop répondre. D’habitude, les gens se contentaient d’être surpris par les paroles d’Esther, et restaient muet face à son flot de paroles cassantes. Mais là, ça ne s’était pas passé comme prévu. Mais alors pas du tout. Elle s’était faites retourner… La jeune femme du Bronx fixa Deborah, un long moment. Très long moment. Avant finalement d’éclater d’un rire sonore. « Vous êtes énorme ! Jamais j’avais entendu quelqu’un avec autant de réparti ! »
La main sur le ventre, elle continua à rire, et finalement se stoppa. Oui, bon parce qu’il ne fallait quand même pas déconner, Deborah l’avait quand même renvoyer bouler. « Alors déjà, il est possible que je ne sauve pas le monde, mais uniquement le quartier dans l’immédiat… J’ai pas de complexe du héros. Et si, vous vous pavanez comme une mamie. Et vous avez l’âge d’être grand-mère. On est en 2020, on n’arrête pas le progrès. »
Ricanant, elle mit les mains sur les hanches et regarda Deborah sans rien rajouter de plus pour le moment. De toute façon, sa piste avait filée, et elle avait tout le temps devant elle. Fronçant les sourcils, elle l’écouta lui parler de poubelle, et de parfum. Il y avait-il un sous-entendu très vilain, immature et infondée sur une critique de son odeur corporelle ? Etant donné le personnage assez distingué, c’était possible quoi que surprenant. « J’en ai pas pour longtemps… Mais je sais pas si j’en ai très envie... »
Esther passa rapidement le bras par dessus la fenêtre, ouvrit le capot. Fixant ce dernier en quelques secondes, elle secoua la bougie qui était mal fixé. C’était très simple, mais certaines personnes étaient capable de payer cher pour une simple réparation. Et le garagiste en profitait par la suite pour vous dire que votre voiture avait un autre problème. Puis un autre. Et finalement, avec l’argent qu’il vous a pris, on s’aperçoit que quinze jours plus tard, il refait la façade de sa maison avec votre argent. Fermant le capot, un sourire en coin et sa tête de sale gamine, elle fixa Deborah.
« Et voilà… J’veux pas me mêler de votre vie, mais vous alliez où comme ça de manière si pressée ? On a passé le stade de deux parfaites inconnues, donc je pense qu’on peut commencer un semblant de conversation. Euh… Et puis… En fait, ça dépend de votre direction, mais ça serait bien que vous me ramenez chez moi… Je me suis un peu éloigné, et c’est assez long pour rentrer. Et les bus ne passent pas encore à cette heure là. »
Croisant les bras, un peu gênée, elle préférait baisser d’un cran en terme d’égo plutôt que de rentrer à pied. Si elle avait été proche de chez elle, Esther n’aurait pas hésité à défoncer Deborah avec une multitude d’injures connues d’elle seule, avant de reprendre sa route. Mais là c’était différent. La flemme était présente. Et si il fallait faire semblant d’être gentille et de faire la conversation à Mamie pendant qu’elle conduisait, alors… C’était le prix à payer. Un prix lourd, certes, mais qui n’égalait pas le fait de rentrer vite à la maison se faire couler un bain avant d’aller travailler au bar sous sa couverture. « C’est une demande polie. Après, vous pouvez aussi me laisser là, maintenant que votre voiture est réparée ! Mais… Ca serait pas très très gentil ça. »
Et surtout pas gentil pour elle. Là, elle n’avait que son confort personnelle dans sa tête, et tout passait avant. Même si un Alien était sorti des buissons, elle l’aurait complètement ignorée. Serrant un peu des dents, elle attendit la réponse de Deborah avec impatience… Alors ? Allait-elle faire un petit bout de chemin avec cette femme si… Formidable ?!
Deborah Gust
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On riait rarement après m'avoir entendue débiter mon flot (flow ?) de paroles bien senties et bien recherchées. En fait : on ne riait jamais après m'avoir entendue, sauf si je faisais une blague et ça n'avait pas été le cas. Mais comme elle admit entre deux éclats de rire que j'avais plus de répartie que les personnes qu'elle connaissait, je décidai de bien le prendre et sourit avec fierté. En plus, contrairement à elle, je ne riais pas comme une baleine en me tenant le ventre. Raison de plus de lever le menton et d'attendre qu'elle arrête de se marrer. Ou pas, en fait. Vu qu'elle arrêta de rire pour affirmer que j'avais l'âge d'être une grand-mère. - Si tu y tiens - dans ce cas tu as l'âge d'avoir un ado de 15 ans minimum. Mais j'espère pour cet ado hypothétique qu'il est ce qu'il est : hypothétique et puis c'est tout. Faudrait pas que ta vie de famille pâtisse du sauvetage de quartier auquel tu t'adonnes avec tellement de soin, pas vrai ? observai-je avec un sourire narquois. Je voyais pas trop de quoi elle voulait sauver le quartier en fait et n'arrivai pas à savoir si ça m'intéressait ou pas. On avait bien la lune noire qui trainait dans le ciel mais c'était pas que dans le quartier et c'était surtout pas en courant contre les poubelles qu'elle y ferait quelque chose. En plus, Aspirateur Walters n'habitait même pas dans le coin - or dieu sait qu'il faudrait sauver le monde de sa laideur ! Mine de rien, pas mal de personnes en ville souhaitaient sauver le monde ou une partie. Voilà ce que c'est que de vivre dans un cluster de mondes des contes, fatalement, ça donne des idées. Mais j'arrivais pas trop à imaginer cette nana en princesse. Carrément pas, en fait. Peut-être la mécano dans Atlantide, songeai-je en l'observant en train de traficoter sous le capot de ma voiture. Clic, clac, bam, boum et c'était apparemment fini. - Merci, repris-je quand elle annonça avoir terminé. La suite n'eut rien d'étonnant. D'ailleurs, une phrase qui commence par "je ne veux pas me mêler de" ou toute formulation similaire, en général, tente de faire exactement l'inverse. Et c'est ce qui arriva. Je répondis, naturellement, non sans sarcasme. - C'est vrai, maintenant je pense qu'on est deux personnes qui se connaissent très, très peu et qui ont peu de chance de s'apprécier véritablement. Comme quoi, les accidents matinaux, ça crée des liens inespérés. J'omis sciemment de préciser que je lui en devais une étant donné que ça m'énervait. Par chance, une opportunité pour que nous soyons quittes se présenta plus vite que prévu et n'avait pas l'air d'impliquer les confitures que je ne fais pas. C'était toujours bon à prendre. J'aurais préféré qu'elle me supplie davantage, juste pour le plaisir, mais soit elle était vraiment embêtée, soit elle était bonne actrice. - Je l'ai dit avant, je vais à l'aéroport de Boston chercher une connaissance. Deux, en fait. Mais l'autre je le connais surtout de vue. Soit t'as pas écouté avant quand j'ai parlé, soit tu penses que les gens ont que ça à faire de raconter des salades quand il est même pas huit heures. Dans les deux cas, peu importe, j'ai la conscience tranquille. Bref, tout ça pour dire que je fais le taxi pour les deux et tu sais ce qu'on dit : on dit jamais deux sans trois. Si ton chez toi et entre ici et l'aéroport de Boston, ça doit pouvoir le faire. Ca m'arrange de pas devoir acheter un kilo de confiture, de toute façon. Je rouvris alors la portière côté conducteur et me glissai derrière le volant. J'allais pas non plus lui ouvrir la portière côté passager, on était pas si proches, pour commencer, et en plus même pour quelqu'un de proche je l'aurais pas fait. - Par contre, je compte pas attendre toute la journée, précisai-je une fois installée. Ensuite : c'est où ton chez toi et c'est quoi ton prénom ? Tu l'as dit toi-même qu'on était plus de parfaites inconnues alors autant faire genre, non ? Je doutais réellement qu'on pourrait s'apprécier. Néanmoins, dans les deux dernières minutes elle m'avait quand même moins agacée que toutes les minutes auparavant. C'était encourageant, surtout si nous restions enfermées dans un petit espace clos ensemble. Hors de question qu'elle choisisse la station radio, par contre.