Boule de glace et boule de riz

Voilà plus d’une heure que je sentais les cordes de mon violon vibrer sous mes doigts. J’adorais la musique, me laissais bercer et transporter par elle. Elle seule semblait réellement pouvoir m’apporter la sérénité et le calme dont j’avais besoin pour avancer dans ma vie de tous les jours. J’avais commencé à en jouer lorsque j’étais très jeune, au moment terrible où j’avais dû quitter ma maman qui souhaitait plus que tout oublier mon existence. Le petit lapin que j’étais avait alors trouvé du réconfort dans la musique. Lui qui était si sensible au vacarme qui l’entourait était parvenu à trouver en cet art délicat la mélodie et l’harmonie nécessaire à sa survie. Je ne l’avais jamais lâché depuis, rêvant un jour de côtoyer les étoiles en devenant un véritable virtuose en la matière. Je ne m’en étais sentis que plus motivé lorsque j’avais appris que ma petite sœur Momo avait débuté le violon avec l’espoir infini qu’elle pourrait un jour en jouer avec moi.

Ma vie familiale était très compliquée et Momo n’avait jamais appris qu’elle avait un grand frère. Tout de fois elle avait toujours eu des doutes. Il faut dire que même renié par ma mère, notre ressemblance physique était indéniable. Ses doutes avaient été confirmé durant toute la période qu’avait duré la malédiction. J’avais alors vécu avec ma famille une vie dont j’avais toujours rêvé. J’aimais cette sensation d’être aimé et choyé par des parents qui me regardais avec plein d’amour et de tendresse. J’adorais voir ma petite sœur grandir et devenir une ravissante petite fille. Pouvoir lui enseigner toutes les choses que je connaissais et l’aider à s’épanouir.

Mais aujourd’hui tout cela avait disparu. La rupture de la malédiction de Régina Mills avait ramené celle dont étaient victime la famille Soma. Craignant plus que tout de me sentir à nouveau rejeté par ma famille, j’avais fui pour trouver à nouveau refuge chez Hatori dont j’étais extrêmement proche. Ma vie me convenait telle qu’elle était et je tâchais toujours de voir tous les bons côtés qu’elle pouvait avoir mais j’avais l’impression que je vivrais à jamais avec ce petit pincement au cœur dont je ne pourrais pas me débarrasser… tout du moins pas tant que la malédiction ne serait pas rompue.

Une fausse note me ramena subitement à la réalité et je grinçais légèrement des dents. Je profitais alors de cette petite pause pour regarder l’heure qu’il était. J’ouvris de grands yeux lorsque je m’aperçus que l’horloge accrochée au mur affichait 16h30. Me rappelant de mon rendez-vous avec ma très chère Tohru, je me dépêchais de ranger mes affaires et de quitter les lieux. Elle avait toujours été pour moi une amie très chère. Elle était vraiment adorable, généreuse et je m’étais bien promis que je lui resterais à jamais fidèle. Je voulais lui montrer qu’elle pouvait recevoir autant que ce qu’elle savait donner et que j’étais reconnaissant de tout cet amour et cette dévotion qu’elle distribuait toujours sans compter. Et aujourd’hui j’avais décidé de le faire en lui offrant une glace. Une friandise des plus bienvenues lorsque l’on traversait des journées d’été si chaudes.

Sautillant tout heureux jusqu’à la sortie, j’aperçus bien vite mon amie qui m’attendait sur les marches du conservatoire.

« Toooohhhrruuu !! »

J’avais poussé un grand cri espérant qu’elle pourrait m’entendre. Un grand sourire aux lèvres, je m’approchais hésitant à lui sauter dans les bras. Je me résolu cependant de ne pas le faire. Le conservatoire était devenu l’un de mes refuges privilégiés et j’avais peur de voir la réaction des autres lorsqu’ils se rendraient compte de ma métamorphose en petit lapin blanc. Je me contentais alors de faire de grands gestes témoignant de ma grande joie.

« Je suis tellement content que tu aies pu te libérer. Ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas pu passer un vrai moment ensemble tous les deux. J’étais tellement impatient ! Je suis sûr qu’on va bien s’amuser. »

Boule de glace et boule de riz

Tohru avait la chance d’être en vacances, elle avait donc le temps consacré à ses études en moins, de ce fait cela lui permettait de passer un peu plus de temps à ses divers petits boulots, mais aujourd’hui elle avait pu s’arranger pour se libérer un peu plus tôt. Ces derniers temps, elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas revu Momiji, d’un côté elle avait retrouvé Kyô et Yuki en un labs de temps très réduit, et ce même si lors de ces dernières retrouvailles cela lui avait valut une belle entaille à la main. Entaille qui n’était toujours pas complètement guérit d’ailleurs, elle commençait à cicatriser et à moins se voir aussi n’était-elle plus obligé de constamment porter un pansement.

Mais justement, parce qu’elle avait passé beaucoup de temps avec Kyô et Yuki, Tohru avait l’impression d’avoir quelque peu délaissé le maudit du lapin et s’en voulait terriblement. Alors quand Momiji lui avait proposé de passer du temps ensemble elle avait immédiatement accepté, ne serait-ce que pour s’excuser et se rattraper. Estimant néanmoins, que ce n’était pas assez, Tohru avait décidé de lui apporter un petit quelque chose en plus et s’était tout naturellement dirigé vers la meilleure chocolaterie de la ville, principalement parce qu’elle savait qu’Anna serait derrière le comptoir et n’hésiterait pas à l’aider dans le choix des confiseries à apporter. Elle n’avait rien contre le gérant, il était simplement très intimidant -même si elle demeurait persuadé que ce n’était qu’une façade et qu’au fond c’était quelqu’un de très gentil.

De plus, elle savait parfaitement que le chocolat de là-bas était excellent et que contrairement à d’autres chocolateries ou même pâtisseries les prix étaient abordables, en fait avec la pâtisserie de madame Peters, c’était les deux seuls endroits qu’elle fréquentait en terme de sucreries. Généralement, elle préférait préparer elle même parce que c’était plus économique et puis elle aimait bien quand c’était fait par elle-même plutôt qu’acheté, mais elle n’avait pas toujours le temps de préparer ni même les idées pour faire, alors c’était aussi bien d’acheter des fois.

Arrivé devant la devanture, l’étudiante passa la porte d’entrée laissant la clochette annoncer sa venue. La rousse remarqua immédiatement sa présence et lui fit un grand signe de main ainsi qu’un sourire, avant de s’occuper des clients qui attendaient déjà. Ce n’était pas plus mal, ainsi Tohru aurait le temps de faire le tour et de peut-être se faire une idée sur ce qu’elle allait choisir, il y avait tellement de choix ici qu’elle en avait presque le tournis d’ailleurs.

- Un petit coup de main peut-être ?

Sursautant légèrement à cause de la surprise, elle se retourna pour se retrouvez face à Anna qui comme d’habitude affichait un grand sourire

- Eh bien si v...si tu n’y vois pas trop d’inconvénient, je ne voudrais pas te monopoliser

Oui, aujourd’hui encore Tohru avait du mal à simplement tutoyer la rouquine. Anna faisait partie de ses employeurs, puisqu’elle gardait son fils mais elle avait toujours insisté pour qu’elle la tutoie, estimant que cinq ans de différence, ce n’était pas si énorme que ça.

« Mais non, j’suis payée pour ça t’inquiète et puis il y a personne en plus. »

Hochant la tête, l’étudiante hésita quelques instants avant d’expliquer ce qu’elle recherchait :

- En fait c’est pour un ami, je cherche quelque chose à offrir mais je ne sais pas s’il y a quelque chose de spécifique.

« Huuum je dirais que ça dépend de quel genre de chocolat ton ami aime, tu peux aussi choisir quelque chose de plus personnalisé. »

Momiji n’était pas difficile, mais le problème c’était plutôt elle qui tenait vraiment à faire un beau cadeau. Même lors de la première saint valentin passé chez les Soma, Tohru avait mit longtemps avant de choisir le chocolat qu’elle voulait réaliser pour ses amis afin de les remercier. Mais elle savait qu’elle pourrait hésiter autant qu’elle voulait, Anna prendrait toujours du temps pour l’aider et justement, elle ne voulait pas faire prendre trop de temps à la jeune maman :

- Est-ce que vous auriez quelque chose en forme de lapin ?

C’est vrai Momiji, adorait tout ce qui avait un rapport avec son signe, des chocolats en forme de lapin c’était l’idéale pour lui fait plaisir. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle le connaissait pourtant bien, et savait que ce serait un cadeau idéale pour lui.

« C’est ton jour de chance ! J’ai bataillé avec Aster mais on propose depuis peu des chocolats en forme de tête d’animaux, ça fait un carton chez les petits, c’est ce qui l’a convaincu. Même les parents ont salués l’idée et en prennent pour eux. »

Suivant Anna, Tohru se décida sur un assortiment de chocolat en forme de tête de lapin que la rousse lui mit dans un jolie sac fantaisie, le fermant d’un sticker avec le nom de la boutique et d’un ruban assortie à la couleur du sac. Après avoir payé, l’étudiante la remercia et jeta un coup d’oeil sur son téléphone afin d’être sûr de ne pas être en retard. Elle se trouvait déjà dans le centre ville ce qui était une bonne chose, elle n’avait pas besoin de prendre le bus afin de se rendre là où elle était sûr de pouvoir retrouver le maudit du lapin sans problème c’est a dire devant le conservatoire. Un peu essoufflée de crainte d’être en retard, elle arriva en réalité en avance et en profita pour s’asseoir afin de reprendre son souffle. L’horloge de la ville, avait annoncé 16h30 depuis peu, quand Momiji arriva :

- Je suis vraiment désolée, je vais faire plus d’efforts à l’avenir je te le promets ! Lui répondit-elle

Elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir vraiment d’avoir passé plus de temps avec Kyô et Yuki dernièrement, Momiji était son ami et il avait fait tant de choses par le passé ! Après tout, c’était grâce à lui si elle avait pu se rendre aux sources thermales ou bien à la plage.

- Tiens ! C’est pour toi. Reprit-elle en lui tendant le petit sachet coloré en papier. J’espère que tu aimeras, je voulais vraiment t’offrir quelque chose pour te remercier.

Parce que en plus de se faire pardonner pour ne pas avoir été très présente ces derniers temps, elle voulait aussi le remercier pour ce moment qu’ils allaient passer. Ce n’était pas un secret, qu’elle appréciait vraiment Momiji, même si elle estimait que ce n’était pas très gentil de « classer » ses connaissances, elle devait reconnaître que parmi les Soma, c’était l’un avec qui elle avait le plus d’affinité. Non pas qu’elle n’en ait pas avec Hatsuharu, ou Kagura elle les considérait après tout également comme ses amis, c’était juste différent de ce qu’elle partageait avec Momiji, même si après tout chaque relation était différente au fond.

Boule de glace et boule de riz

Lorsque j’aperçus Tohru de loin je sentis mon cœur se gonfler de joie. Même s’il est vrai que mon amie m’avait manquée, j’avais vu disparaître en clin d’œil tout sentiment négatif comme le regret pour ne laisser place qu’au grand plaisir de la revoir. Depuis des années, Tohru était devenue la plus sincère de mes amies. Elle avait été la première personne que j’avais réellement fréquentée en dehors de notre cercle familial. Ce n’était pas évident pour les membres des douze signes de créer des liens en dehors du clan des Soma. Cela était avant tout dû à la crainte de nous changer brutalement en animal devant une personne qui ne connaissait pas notre secret. Nous craignons leurs réactions et l’impact que cette découverte pouvait avoir sur nos vies. C’était une réalité mais bien évidemment cela n’était pas la seule. Il y avait aussi Akito qui faisait en sorte qu’aucun inconnu ne nous approche. Tohru avait donc été cette petite exception, cette lumière qui brillait autour de nous et qui nous avait apporté tant de choses positives : L’amitié, l’amour et l’espoir. Ces valeurs avaient été réellement fondatrices pour nous et je chérissais plus que tout la personne qui était parvenue à nous les apporter. Aujourd’hui encore j’étais mû par une réelle volonté de veiller sur elle et de la protéger contre tous les obstacles et les dangers qui pouvaient se dresser sur sa route. C’était la moindre des choses que je pouvais faire pour elle après tout ce qu’elle nous avait donné.

Mais si mon amie s’en voulait de ne pas m’avoir contacté durant longtemps, je ne pouvais que m’en vouloir également. Elle n’était pas la seule à avoir manquer à certains des engagements qu’elle avait pris et pour moi il était réellement capital qu’elle en prenne conscience.

« Oh non tu sais c’est vraiment rien. Je comprends tout à fait. Tu dois avoir un programme très chargé avec ton école de cuisine, non ? Et puis moi aussi je suis désolé tu sais… »

Perdant quelque peu mon sourire, j’abaissais mon regard en direction de sa main. Je repensais alors à l’accident qui l’avait conduite à l’hôpital et je relevais un regard dans sa direction emplit de compassion.

« Yuki m’a raconté ce qui t’est arrivé le jour où Kyo t’a accompagné à l’hôpital. J’aurais dû être là pour te soutenir moi aussi. Est-ce que tu te sens mieux maintenant ? »

Je ne pus malgré tout m’empêcher de rire légèrement en imaginant la rencontre entre Kyo et Yuki à un moment aussi grave.

« J’imagine que ça n’a pas dû être évident pour toi de devoir arbitrer une rencontre entre ces deux-là. De ce que j’ai pu en juger ils s’entendent toujours comme chat et rat… mais je suis sûr qu’un jour ils parviendront à mettre réellement leurs différents de côté. »

Au fond, j’étais persuadé qu’ils ne se détestaient pas autant que ce qu’ils prétendaient. La malédiction était en grande partie responsable de leur mésentente et peut-être que le jour où elle serait rompue les choses s’arrangerait entre eux également. Je l’espérais sincèrement d’autant qu’ils étaient très proches de Tohru tous les deux. Cela devait être une épreuve pénible pour la jeune femme de toujours arbitrer leur conflit. S’ils ne se réconciliaient pas pour eux, c’était important qu’ils apprennent à vivre ensemble pour elle.

Changeant alors de sujet de conversation, Tohru me tendit alors un petit paquet rempli de chocolat en forme de lapin. Mes yeux s’illuminèrent alors et un grand sourire marqua mon visage. J’étais tellement heureux à l’idée qu’elle ait pu penser à moi. De plus, la forme des petits chocolats m’amusa réellement.

« Ooooh des chocolats en forme de tête de lapin. Ils sont tellement adorables. Merci beaucoup Tohru-kun pour ce magnifique présent. Je n’en méritais pas tant. »

Sans attendre une seconde, je sortis un chocolat du paquet et croquait dedans avec impatience. Je poussais alors un grand mmmh de plaisir, tant ils étaient délicieux. Puis une fois avalé, je tendis le paquet en direction de ma chère boule de riz.

« Tiens Tohru, prends-en un aussi ! Ils sont vraiment délicieux et ça serait dommage que tu passes à côté sans les goûter. Je te recommande le chocolat au lait et aux noisettes, il est vraiment très bon. »

Riant encore légèrement, je croquais à nouveau dans un chocolat d’une belle couleur rose qui avait un si bon goût de fraise.

« Mmmh tu sais que ça me rappelle le jour où tu nous as offert des chocolats de la Saint Valentin ? C’était tellement adorable de ta part. On avait ensuite tous fêter ça le 14 mars en allant aux bains tenus par les parents de Ritsu. Tu t’en rappelles ? On s’était tellement bien amusés tous ensemble. »

Je me rappelais très bien que cela avait été ma manière à moi de remercier Tohru pour ce fantastique cadeau. En réalité, c’était l’un de mes plus beaux souvenirs liés à notre monde originel. Mais cette fois-ci je me sentais un peu bête. Je n’avais pas rien pour la remercier de cette charmante attention. Je lançais alors la seule proposition qui me venait à l’esprit.

« Tiens pour te remercier, c’est moi qui t’offrirais ta glace de cet après-midi. Est-ce que ça te convient ? »

J’avais lancé cette question avec une frimousse d’ange. J’étais certain qu’elle ne pourrait pas le refuser et même si elle le faisait, je trouverais bien une stratégie pour réussir à régler l’addition sans qu’elle ne s’en rende compte. Rangeant mes chocolats dans mon sac, je recommençais à sautiller et saisis la main de mon amie tout sourire.

« Allez viens, il ne faut pas qu’on fasse trop attendre nos glaces sinon elles vont finir par fondre. »

Je riais alors de bon cœur, d’une manière à la fois enjouée et enfantine. Ces chocolats m’avaient redonnés la pêche.

Boule de glace et boule de riz

Elle aurait dût se douter que tôt ou tard, le restant de ses proches finirait par être au courant de sa blessure, non pas qu’elle ait vraiment cherché à la dissimuler à tout prix, mais pour elle vraiment ce n’était pas grand-chose. Même si elle savait que la blessure était plutôt profonde et qu’a priori c’était un petit peu plus que « pas grand-chose » quand elle comparait à ce qu’un de ses camarades avait eu, elle estimait qu’elle avait été chanceuse. Mais c’était surtout de sa faute, elle manquait encore de dextérité alors en voulant reproduire le mouvement que leur professeur lui avait montré elle s’était faite mal. Mais c’était des choses qui arrivait, et elle ne voulait surtout pas que Momiji s’inquiète pour elle, pas pour ça du moins. Tohru savait qu’elle ne pouvait pas lui demander de ne jamais s’inquiéter. Tout comme elle ne pouvait pas non plus le demander à Yuki, Kyô ou encore monsieur Hatori.

- Ce n’est pas grave tu sais, et je suis heureuse que tu sois si occupé par le violon, je suis certaine que tu pourras réaliser ton rêve !

Depuis que Momiji lui avait parlé de son rêve, elle espérait toujours un peu plus qu’il se concrétise. Cela serait tellement merveilleux s’il pouvait devenir un grand violoniste, du fond du coeur Tohru espérait que cela permettrait à Momji d’être réunit avec sa famille. D’ailleurs, Momiji était une des raisons fondamentales pour lesquelles elle ne renoncerait jamais à trouver un moyen de briser la malédiction des Soma, même si elle continuait de croire que ici à Storybrooke, il y avait un moyen de vivre ensemble même avec cette dernière. La magie était omniprésente dans cette ville, il y avait des sorciers, des magiciens, des fées et même des divinités ! Des choses qui auraient parut totalement impossible dans leur monde d’origine. Personne ne pouvait se cacher ou se mettre des œillères. Elle savait bien que ce n’était pas facile, et que cette malédiction les emprisonnaient, qu’ils ne seraient jamais véritablement heureux tant qu’elle ne serait pas brisé, et c’était pour cela d’ailleurs qu’elle voulait a tout prix trouver un moyen de le faire. Peut-être que sa rencontre avec Monsieur Pines pourrait changer la donne et lui permettre de changer la donne, quoi qu’il en soit elle ne renoncerait de toute façon pas avant d’avoir trouvé.

Se dépêchant de suivre son ami, pour manger cette fameuse glace, une idée germa subitement dans son esprit. C’était peut-être le moyen, pour montrer aux Soma -du moins ceux qu’elle avait retrouvé- que maintenant ils pouvaient ne plus se cacher, et tisser des liens en dehors du cercle des douze. Oh bien, sur jamais elle ne se permettrait de faire une chose qui les feraient se sentir mal a l’aise, et jamais elle n’insisterait pour qu’ils révèlent leur malédiction. C’était quelque chose, qui devait venir d’eux, ils devaient faire les choses à leur rythme. Tout ce qu’elle souhaitait c’était leur bonheur rien de plus :

- Et si on se réunissait tous pour le Nouvel an Chinois ? Avec de nouveaux amis aussi ? Ce serait amusant non ? Je pourrais en parler à Yuki et Kyô, et toi à Monsieur Hatori. S’il veut venir bien sur, ajouta-t-elle précipitamment.

Loin d’elle l’idée de forcer qui que ce soit, elle se disait simplement que maintenant qu’ils avaient commencés à se retrouver ce serait un bon moyen de se rassembler, et d’en faire un jour heureux. Et puis, c’était l’occasion de se créer de nouveau souvenirs ici à Storybrooke également :

- Ou alors, on pourrait essayer Noël, je ne l’ai jamais fêté mais ça a l’air d’être une fête très chouette.

Noël était surtout une fête occidentale, si apparemment dans ce monde-ci elle commençait à s’importer en Asie, dans son monde d’origine ce n’était pas le cas. Aussi ne l’ayant jamais fêté, elle avait continué à ne pas le faire mais de ce qu’elle en avait entendu c’était un jour pour retrouver sa famille, où on s’offrait des cadeaux. Et elle qui forcément adorait en faire, cela avait une petite tendance à lui parler. Même si ça lui paraissait encore bien loin tout ça en terme de temps. Tout ce qu’elle voulait c’était pouvoir rassembler les gens qui comptaient pour elle. De plus elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur Momiji lorsqu’il s’agissait d’organiser quelque chose, le maudit du lapin avait toujours été celui qui leur avait offert ces précieux moments tous ensemble qu’il s’agisse des sources ou bien de la plage. Rien que pour cela, elle lui en serait toujours infiniment reconnaissante. Tout comme elle lui serait toujours énormément reconnaissante de l’avoir aidé lorsqu’elle essayait de convaincre Monsieur Kureno de reprendre contacte avec Arisa.

S’approchant du camion du glacier ambulant, elle prit la carte qui était a disposition des clients afin de choisir quelle glace elle aimerait, quelque chose de simple lui irait parfaitement, elle ne voulait surtout pas abuser même si Momiji avait assuré qu’il voulait lui offrir sa glace, elle ne voulait rien prendre de trop extravagant elle savait par Monsieur Hatori -qui s’occupait généralement de la soigner quand elle se blessait- que son ami faisait en sorte de ne pas trop compter sur lui au niveau financier.

- Il y a beaucoup de choix... Commenta-t-elle concentré sur sa carte

Elle cherchait vraiment le plus simple possible, de toute façon elle n’avait jamais été quelqu’un de vraiment compliqué, en terme de glace elle devait aimer a peu près tous les parfums existant et quand bien même il y avait quelque chose qu’elle n’aimait pas qu’importe, elle le mangeait quand même. Elle trouvait ça impolie de ne pas manger, même s’il y avait un aliment que l’on appréciait pas, elle pensait surtout au travail de la personne derrière et au temps que ça avait dût lui prendre. C’était d’autant plus vrai maintenant qu’elle était en école de cuisine. Elle estimait que manger même si un aliment ne convenait pas, c’était faire honneur au travail de la personne qui avait prit du temps pour faire quelque chose de bien.

- Je vais prendre Vanille et...Yaourt. C’est ça, Vanille et Yaourt ! Affirma-t-elle avec un grand sourire.

C’était simple, mais c’était aussi bon alors pourquoi se priver ?

Boule de glace et boule de riz

Ce qu’il y avait de plus étonnant dans nos vies c’est de voir à quel point elles avaient pu changer depuis notre arrivée ici. Il y avait tellement de choses à faire et à découvrir. Une nouvelle langue, une nouvelle culture et surtout de nouveaux horizons. Ce dernier point était sans doute le plus essentiel puisqu’il était celui qui nous permettrait de voir le monde d’une toute nouvelle manière. C’était un espoir et un rêve qui pouvait se réaliser sous ce beau soleil américain et c’était certain que je ne laisserais jamais cette chance filer. J’allais au contraire me raccrocher de toutes mes forces à l’espoir que demain les nuages s’écarteront pour laisser place à l’aube d’une ère nouvelle. On allait y arriver, il fallait y croire ! Et pour cela nous avions notre adorable petite Tohru pour vivre et lutter à nos côtés. Mais il n’y avait pas que la malédiction dans nos vies. Il ne fallait pas se focaliser sur le négatif, jamais. Cela avait été mon leitmotiv tout au long de mon existence et aujourd’hui encore, j’y croyais de toutes mes forces.

C’est pour ça que plutôt que de broyer du noir, je préférais mettre de la bonne humeur dans les vies de tous le monde. D’ailleurs, j’avais toujours été doué pour ça. Oh bien sûr, pas vraiment au sein de ma famille puisque notre condition semblable ne nous permettait pas vraiment d’évoluer. Mais j’étais un vrai bout en train lorsqu’il s’agissait de faire la fête et de m’amuser. Pour se faire, j’avais vraiment eu beaucoup de chance de faire la connaissance de Julian, le roi de la fête. Il m’avait beaucoup apporté et notamment le droit d’extérioriser toute cette belle énergie qui restait un peu enfermée en moi. Il représentait un véritable modèle dans ma vie. Bon danseur, gentil et généreux, il avait compris mieux que personne l’importance d’être ouvert d’esprit et tolérant face à toutes les formes de différences qui pouvaient exister dans notre monde.

Il pouvait comprendre mieux que personne ce que je vivais. Dans un sens il avait un peu vécu la même expérience. Lémurien du monde des contes, il s’était changé en humain dans celui-ci, n’ayant gardé que sa belle queue de roi lémurien à Storybrooke. Je la lui jalousais en un sens. J’aurais tellement souhaité pouvoir conserver quelque chose de mon aspect lapin toute la journée. Imaginez que je puisse garder mes belles oreilles blanches de lapin par exemple. Ne seraient-elles pas du plus bel effet sur un garçon aussi mignon que moi ? C’était une chose fantastique lorsque l’on demeurait dans cette ville. Etant tous issus d’un monde de contes, nos bizarreries pouvaient toutes être acceptées par les habitants de cette cité. C’était une expérience très enrichissante mais bien sûr en dehors de cette ville personne ne devait connaître notre secret. Les gens de l’extérieur ressemblaient beaucoup plus à ceux de notre monde d’origine. Mes oreilles de lapins n’auraient donc été en aucun cas discrètes et m’auraient freinées dans ma carrière de musicien. Les choses étaient donc bien ainsi. Cependant, penser à Julian me rappelait que je devais annoncer une bonne nouvelle à mon amie.

« C’est vraiment adorable de ta part Tohru ! Oh et tu ne sais pas la nouvelle…. J’ai commencé à travailler à temps partiel dans une boite branchée de la ville. Le club Moite, tu connais peut-être ? Le patron est vraiment quelqu’un d’adorable et d’excentrique. Il me fait beaucoup penser à Ayamé ! Je suis allé à sa rencontre pour lui proposer d’animer ses soirées et il a accepté. J’ai commencé il y a quelques mois et je donne des concerts dans le style de Lindsey Stirling, un mélange de violon et d’électro. C’est vraiment très sympa. Attends je vais te faire écouter. »

Ouvrant mon sac, j’y plongeais la main pour y trouver mon Iphone. C’était Hatori qui me l’avait offert pour mon dernier anniversaire et bien sûr j’y prenais réellement grand soin. Il m’aidait beaucoup aussi bien dans ma créativité que pour y stocker mes musiques. J’aimais beaucoup enregistrer les fois où je jouais du violon. J’envoyais comme ça des petits bouts de musique à Momo qui pouvait les écouter en toute discrétion. Sélectionnant un de mes morceau préférés de la violoniste, un morceau dansant appelé « Shatter me » je le mettais à plein volume et le fis écouter à Tohru. Je me mis également un moment à mimer les gestes que je faisais avec mon violon lorsque je le faisais moi-même.

« C’est plutôt cool, non ? J’aime beaucoup cette violoniste, c’est enjoué et original comme moi ! »

J’adressais un petit clin d’œil à mon amie avant de voir le morceau s’arrêter et ranger à nouveau l’appareil dans mon sac.

« Oh bien sûr je ne joue pas tout. Je me base sur ses compositions et je joue du violon par-dessus. Ca me donne réellement la pêche. »

Puis, j’adoptais à nouveau une posture plus sérieuse, songeant qu’elle pourrait peut-être s’inquiéter tout comme les grands de me voir traîner dans ce genre de milieu.

« Je sais bien qu’Hatori dit que cela pourrait être dangereux pour moi de traîner dans ce genre de milieu. C’est ne pas forcément toujours facile de garder mes distances avec les autres tout en restant au milieu d’eux. Mais ça ne m’est encore jamais arrivée de me transformer. »

En réalité, ce que je prétendais n’était pas tout à fait vrai. Par accident je m’étais transformé devant Julian. J’avais eu alors une trouille bleue qu’il ne puisse avoir peur de moi et virer aussi sec mais cela n’avait pas été le cas. En réalité, il m’avait trouvé plutôt mignon en petit lapin et m’avait juré de conserver le secret pour lui. Il prenait donc grand soin à ce que je ne me transforme pas en touchant des filles. Il avait même organisé tout un système pour que je ne sois véritablement là que pour les concerts avant de disparaître aux yeux du public. Pour plus de discrétion, il m’avait même autorisé à me déguiser pendant mes représentations. J’avais donc pris l’habitude d’arriver grimé ou masqué sur scène suivant le thème de la soirée. Ne jurant pas avec le reste des visiteurs, je pouvais donc garder mon anonymat. Après tout, on ne sait jamais ce qui pouvait se passer. Un accident était si vite arrivé.

Fort heureusement, le secret de ma transformation devant mon patron n’avait pas été dévoilé à Akito. J’aimais beaucoup le lémurien et je ne voulais surtout pas qu’il ait à subir les effacements de mémoire d’Hatori. C’était une très bonne chose car même si nous commencions à rêver d’avoir un peu plus d’autonomie, nous n’étions encore que des jouets entre les mains du chef de famille. Pour le moment, il était impossible de ne pas se plier à ses décisions. Il demeurait notre chef, notre dieu, et si jamais nous venions à faire une bêtise, nous n’avions d’autres choix que de subir sa punition sans rien dire. C’était une réalité à laquelle Tohru me ramenait subitement lorsque sur le chemin nous conduisant au glacier, elle me proposa d’organiser ensemble le futur Nouvel An chinois. Je m’étais alors quelque peu assombri et mes yeux s’étaient perdus dans le vague. Même si venant de sa part la proposition était réellement adorable, je ne pouvais pas la motiver à poursuivre ce projet. Cependant, je ne voulais pas lui faire de la peine alors je pris le temps de bien réfléchir à mes propos avant de relever la tête dans sa direction avec une petite moue défaite.

« Tohru tu sais nous avons… enfin nous avons toujours fêter le Nouvel An en famille. C’est un évènement très important pour les douze signes du zodiaque. Je ne peux pas accepter. Imagine qu’Akito l’apprenne, ça pourrait réellement le mettre en colère. D’autant plus s’il découvre que c’était toi qui étais à l’origine de cette initiative. J’ai… j’ai pas envie qu’il te fasse du mal tu comprends ? »

Durant mon discours, je m’étais doucement tourner vers elle, saisissant les manches de ses vêtements. J’espérait du fond du cœur qu’elle puisse comprendre mon point de vue et ne soit pas trop fâchée avec moi. Je lui souris alors tendrement, étant toujours tourné dans sa direction.

« En plus l’année prochaine ce sera celle du bœuf. Je sais qu’Haru a vraiment répété sa chorégraphie depuis des semaines et tu sais à quel point il est étourdi… c’est déjà un miracle qu’il se souvienne de tous les pas de danse. Je ne peux pas manquer ça. »

Je prononçais cette phrase en riant gentiment. J’étais très proche d’Haru mais il est vrai qu’il avait une fâcheuse tendance à être un peu maladroit et étourdi dans tout ce qu’il faisait. Combien de fois des membres de ma famille avaient dû courir après lui pour le ramener à la maison ? Il m’arrivait même à moi de devoir en faire de même. C’était devenu presque un jeu au bout d’un moment de savoir lequel de nous le ramènerait à la maison le premier. Je le taquinais souvent mais je l’aimais beaucoup. Il avait une personnalité complexe mais était très gentil dans le fond.

Laissant ces pensées de côté, je me concentrais à nouveau sur mon amie Tohru. Elle n’avait pas réellement l’air de me tenir rigueur des propos que j’avais tenu. Au contraire, elle finit même par me proposer une option qui me plut beaucoup. Mes yeux brillèrent soudainement d’un éclat joyeux et je commençais à sautiller sur place.

« Fêter Noël ? Oh mais oui oui oui… j’ai trop envie de le faire ! Je rêve depuis toujours de pouvoir décorer un beau sapin de boules et de guirlande et de chanter à tue-tête des chants traditionnels aux côtés de toute notre famille. Je nous imagine déjà en train de manger une bonne dinde rissolée ou faire des concours de boules de neige dehors. Ça serait tellement génial ! On pourrait proposer à toute la famille d’y participer… Tu pourrais même inviter tes amies ! On pourrait même demander à Kyo de s’habiller en père Noël ! Je suis sûr qu’il adorerait le faire ! »

Taquin le lapin ? Oui je l’étais énormément et cela depuis toujours. C’est que j’aimais tellement voir Kyo s’énerver lorsque l’on lui proposait un projet auquel il n’avait pas du tout envie d’adhérer. C’était tellement marrant. Dans ma tête je me faisais déjà une idée de tous les supers cadeaux que je pourrais acheter pour mes cousins. J’avais déjà de supers idées de ceux que je leur offrirais.

« Tu sais, j’ai entendu que les gens d’ici faisaient de merveilleux biscuits spécialement pour cette fête-là. On pourrait peut-être en confectionner tous les deux qu’on offrirait à tous les participants de ces festivités. Je serais tellement content de pouvoir faire un peu de cuisine avec toi. »

Et c’était vrai ! J’avais souvent vu Tohru cuisiner et j’avais bien profité également de ses repas. Seulement je n’avais jamais eu l’occasion de pouvoir les préparer à ses côtés et cela m’aurait fait énormément plaisir. En plus, ce serait peut-être l’occasion pour elle de me présenter tout plein de trucs et d’astuces qu’elle avait apprises dans son école de cuisine. Et puis c’est vrai, j’avouais avec plaisir qu’elle m’avait énormément manquée. Je tenais tellement à pouvoir rattraper le temps perdu. Et quoi de mieux que d’en profiter en faisant pleins d’activités amusantes pour que cela nous laisse tout un tas de merveilleux souvenirs. Continuant tout joyeux, je continuais à dessiner le décor du Noël de nos rêves.

« Tu sais pendant la malédiction je me rappelle que nous faisions souvent cette fête à la maison. Je faisais des biscuits et du pain d’épice avec Maman pendant que mon père et Momo décorait le sapin. C’était vraiment fantastiques. »

Puis rougissant, j’abaissais mon regard en direction du sol. Je me rendais bien compte que ces souvenirs n’étaient pas vraiment réels. En vérité, je n’avais certainement jamais eu l’occasion de prendre part à cette fête avec ma famille. Mais cela me plaisait de pouvoir y croire et me raccrocher. Tout comme les mauvais souvenirs, ils avaient été fédérateurs de l’existence que j’avais menée à Storybrooke. Pour moi, ces derniers étaient réellement très importants. Que l’on voulait oublier ou pas ces 28 ans, ils avaient tout de même eu un impact sur notre existence. Ils m’avaient permis de devenir le jeune homme que j’étais aujourd’hui et jamais je les rayerais de ma vie. Je leur devais tellement.

Nous finissions par arriver devant le marchand de glace et j’en salivais d’avance. C’était tellement merveilleux et toutes les glaces me faisaient réellement envie. C’était un mélange de couleurs et de saveurs absolument fabuleuses et jamais je ne pourrais me satisfaire d’un seul parfum. Je proposais à Tohru de lui payer sa glace. C’était normal après tout. Nous fêtions nos retrouvailles ce jour-là et pour moi c’était réellement un moment précieux à célébrer. Gentleman, je laissais mon amie commander avant que je ne réfléchisse moi-même à ce que je désirais.

« Mmmh je crois que je vais vous prendre un cornet avec trois boules de glaces. Je prendrais une glace à la carotte, une autre à la noix de coco et une dernière à la menthe. »

Lorsque le marchand de glace me donna ce que j’avais commandé je saisis deux cuillères et j’adressais alors un clin d’œil à Tohru.

« J’en ai pris deux comme ça si tu veux, tu pourrais aussi les goûter. »

Nous nous rendions alors dans le parc et, profitant de la chaleur estivale, nous nous asseyons dans l’herbe verte de la pelouse. Plongeant alors ma cuillère dans la petite coupe, je portais à mes lèvres un morceau de glace à la carotte.

« Mmmh c’est tellement bon ! J’aime beaucoup ce glacier. Il a vraiment un don pour faire de merveilleuses boules de glace. »

Puis après avoir savourer un petit morceau de chacune, je tendis ma glace à Tohru l’invitant ainsi à goûter ces petites merveilles. L’heure était venue pour nous de discuter et je ne me gênais pas pour lui poser tout un tas de question.

« Allez maintenant il faut que tu me racontes tout. Comment ça se passe dans ton école ? Tu as appris des tas de choses j’imagine ? C’est de la cuisine américaine ou tu fais aussi un peu de cuisine asiatique ? »

Puis, finalement, je ne me gênais pas pour lui poser une autre question qui tournait en rond dans ma tête depuis des lustres. Penchant légèrement ma tête de côté, je lui adressais un petit sourire à la fois taquin et innocent.

« Et en fait comment ça se passe entre Kyo et toi ? Il est enfin devenu un peu moins maladroit qu’avant ? Il faut que tu me dises si quelque chose ne va pas. Je te promets que je serais le premier à lui en vouloir énormément. »

Je pris alors un air terriblement sérieux et me relevais tout fier en fermant les yeux. Je connaissais Kyo et j’avoue que durant un temps j’avais même été un peu jaloux que Tohru puisse avoir le béguin pour lui. J’avoue que j’en avais pincé pour celle pendant quelques temps avant de comprendre que mes sentiments amoureux me conduiraient dans une toute autre direction.

Boule de glace et boule de riz

Tohru, était resté muette pendant que Momiji lui parlait de son travail. Mais, son visage ayant toujours été extrêmement expressif, elle ne pouvait cacher l’admiration qui s’affichait dessus. Elle était tellement heureuse, et tellement admirative ! C’était un premier pas pour lui que de pouvoir jouer dans un club, et elle espérait que ce ne serait pas le dernier. Bien sûre, elle pouvait aussi comprendre les craintes d’Hatori, elle connaissait son histoire et c’était tout a fait normale qu’il s’en fasse pour le maudit du lapin, même si Tohru avait une vision légèrement différente des choses. Pour elle, Storybrooke c’était justement l’opportunité pour tous ceux concernés par la Malédiction de briser leurs chaînes une bonne fois pour toute. Mais évidemment, elle n’en dirait rien, pas comme ça du moins. Elle voulait leur bonheur, mais elle savait qu’ils devaient aussi l’atteindre par leurs propres moyens. Momiji, semblait déjà avoir commencé, tout comme Kyô. Elle se demandait s’il en était de même pour les autres.

- Je pense que Monsieur Hatori s’inquiète, parce qu’il tiens beaucoup a toi et qu’il n’a pas envie de te voir malheureux. Avança-t-elle prudemment en guise de théorie. Peut-être que s’il arrivait lui aussi à tisser des liens, et a avoir des amis, il aurait moins peur.

Ce n’était qu’une théorie, elle savait parfaitement que le maudit du dragon de part son histoire avait du mal à se lier aux autres et d’envisager d’être heureux, d’avoir des amis en dehors du cercle des douze. Peut-être pourrait-elle lui présenter Anna ? Elle était un peu plus jeune que lui, mais elle restait dans la tranche d’âge qu’elle estimait pouvoir lui convenir pour avoir des amis. La rouquine n’était rien sinon tolérante et profondément gentille, qui plus est avec son histoire elle était totalement le genre de personne a pouvoir accepter la Malédiction comme si c’était une chose totalement banale et « normale » pour elle.

Tohru n’avait pas voulut se montrer trop curieuse, mais elle était la baby sitter du fils d’Anna et Matthew adorait la Reine des Neiges. Un peu fataliste, la jeune femme avait finit par lui dire qu’elle le veuille ou non, Tohru finirait par être au courant de son histoire, elle lui avait simplement expliqué que la fin était différente du Disney. Que non, sa sœur ne lui dégelait pas le coeur, et que non Hans n’était pas réexpédié chez lui après un bon coup de poing. Elle avait tout de même souligné qu’elle en rêvait, et si Tohru n’était pas vraiment pour la violence physique, elle devait bien admettre que dans son cas, ce serait plutôt mérité.

- Je connais quelqu’un, qui je suis sûre serait une amie formidable ! Mais, je ne veux pas forcer quoi que ce soit. Rajouta-t-elle précipitamment, de crainte que Momiji ne pense qu’elle voulait a tout prix se mêler des affaires d’Hatori.

Tout ce qu’elle voulait c’était qu’il soit heureux, et qu’il comprenne qu’il avait le droit au bonheur, le droit de se lier aux gens et d’avoir des amis tout simplement. L’amitié avait toujours été une valeur que Tohru tenait en très haute estime, peut-être même plus que l’amour même si de ce côté elle était encore novice. Avec Kyô, tout s’était fait naturellement, elle avait avant tout cherché à être son amie, elle qui aimait tant le chat de la légende voilà qu’elle le rencontrait c’était un peu un rêve qui devenait réalité. Et puis en passant du temps avec lui, de plus en plus l’amitié s’était mué en quelque chose de plus profond. Une chose, qu’elle n’avait d’abord pas voulut voir de crainte que cela ne remplace sa mère. Quelle idiote, en y repensant rien ne pourrait effacer le souvenir de sa mère, il s’agissait de deux types d’amour complètement différent. Celui qu’elle avait éprouvé pour sa mère ne pouvait en aucun cas être comparable à celui qu’elle éprouvait pour Kyô et vice versa.

En revanche, elle ne pu se retenir d’éclater de rire lorsque le sujet dériva sur Noël, notamment lorsqu’il s’agit d’imaginer Kyô en Père Noël, le pauvre n’aimerait probablement pas et Tohru pouvait déjà l’imaginer protester, mais c’était tellement drôle à imaginer. Plus Momiji lui en parlait et plus elle avait envie de tester cette fête :

- On pourrait en faire notre tradition ! S’exclama-t-elle. Je pourrais demander des conseils à Anna aussi, elle a l’habitude de fêter Noël. Elle m’a même fait un cadeau l’an dernier. Avoua-t-elle un peu gênée.

Elle s’était sentie extrêmement touchée par cette attention, elle n’était après tout que la baby sitter de son fils, mais la rouquine avait insisté sur le fait qu’elles étaient amies, et que même si elle ne fêtait pas Noël, en tant qu’amie il aurait été impensable de sa part de ne rien lui offrir. Quant à l’idée de préparer des biscuits avec Momiji, l’idée lui plaisait énormément. Elle hocha la tête plusieurs fois ravie, surtout si cela pouvait mettre un peu de baume au coeur au lapin, de fêter de nouveau Noël

- Il faudra qu’on essaye ! S’exclama Tohru. C’est décidé, cette année on fêtera Noël tous ensemble !

Enfin du moins...Avec les gens qu’ils auraient retrouvés. De son côté elle n’avait encore pas revu ses deux amies mais elle ne perdait pas l’espoir, il y avait un millier de possibilités pour expliquer cela. Yuki par exemple était parti étudier hors de la ville lorsque l’occasion s’était présenté de le faire. Il lui avait expliqué que c’était grâce à Ayame que cela avait été possible.

Mais bien sûr, Momiji lui ayant posé des questions juste avant il attendait forcément des réponses. Elle n’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher de s’empourprer lorsqu’il lui avait parlé de Kyô :

- Oh non...non Kyô est très gentil. Il m’a même appelé un taxi quand on s’est retrouvé.

C’était un geste banale, que n’importe qui aurait fait dans cette situation : elle venait de rater son bus et n’habitait pas à dix minutes non plus. Mais pour Tohru, c’était quelque chose d’énorme. Elle aurait été ravis de renter à pied, ça ne la dérangeait pas. Mais le maudit du chat, avait insisté pour qu’elle le suive jusqu’au dojo afin qu’il puisse lui appeler un taxi et de passer un peu plus de temps avec lui, lui avait vraiment fait plaisir :

- Bien sur, avec Yuki c’est toujours un peu compliqué avoua-t-elle. Mais je pense que c’est juste qu’ils ne savent pas comment communiquer autrement.

De son côté, elle demeurait persuadé qu’ils pouvaient réussir à s’entendre si seulement ils apprenaient à mieux communiquer, il leur faudrait peut-être un peu plus de temps voilà tout. A Storybrooke ils pourraient peut-être apprendre à se parler sans s’insulter ou se provoquer à chaque fois qu’ils se retrouvaient dans la même pièce. Elle ne cessait de se le répéter, ici tout était différent, il y avait des gens beaucoup plus ouvert, et qui les accepteraient tels qu’ils étaient. Avec cela, ils ne pouvaient que continuer sur le chemin qu’ils avaient déjà emprunté avant que la malédiction de la méchante reine ne s’abatte sur leur monde.

- Et j’apprends énormément de choses, dans mon école de cuisine. Une fois on a même dût organisé un buffet avec de la nourriture venant typiquement de notre monde d’origine. Je n’avais jamais vu autant de nourriture différente, c’était tellement intéressant ! Des gens m’ont même demandé les recettes pour mes onigiri et mes takoyaki.

Elle s’était sentie très gênée mais aussi très heureuse que l’on aime à ce point sa cuisine. Même son professeur qui n’avait pourtant pas le compliment facile lui avait dit que c’était du bon travail.

- Tout le monde est très gentil là-bas, même si je travaille dur pour obtenir mon diplôme ! J’aimerais ouvrir ma propre boutique de spécialités japonaises.

Peut-être le lui avait-elle déjà dit d’ailleurs. Elle le répétait beaucoup, il fallait dire tellement ce projet lui tenait à coeur, si bien que par moment elle avait une petite tendance à oublier à qui est-ce qu’elle l’avait dit. Anna en avait entendue parler trois fois par exemple. Elle s’était sentie mortifié quand la plus âgée l’avait taquiné à ce sujet, mais à la place la princesse avait éclaté de rire en lui disant que au contraire, elle aimait l’entendre en parler car ça voulait dire qu’elle était vraiment passionnée.

- Je suis très heureuse de ma vie, je n’ai pas encore retrouvé ni Hana ni Uo avoua-t-elle un peu tristement mais je suis certaine que ça ne tardera plus maintenant ! Elles aussi doivent me chercher, et ce ne serait pas les encourager que de me dire que ça prendre encore beaucoup de temps. Et puis elles aussi doivent être occupé, alors je serais patiente jusqu’à ce qu’on se retrouve !

Garder le sourire quoi qu’il arrive, et une attitude constamment positive ce n’était pas faire un énorme effort pour Tohru, elle savait que quoi qu’il arrive, elle se devait absolument de toujours voir le verre a moitié plein et no a moitié vide. Ce n’était que de cette façon, qu’elle pourrait venir a bout des épreuves qu’elle aurait encore à affronter dans la vie.

- J’aimerais aussi beaucoup, pouvoir venir t’écouter jouer. Admit-elle doucement.

Elle certaine que Momiji sur scène était un spectacle à ne pas manquer, et elle espérait un jour pouvoir avoir cette chance.