Fait intéressant à savoir : Malgré mes compétences d'esthétiques pratiques en machinerie combinées au goût de F pour la technologie avancée... Le Labtron restait moins élégant que le Shacktron créé pour la Bizarrapocalypse de Bill. À croire qu'une tête de dinosaure dans de l'ambre et des jambes montées en voiture d'occasion faisaient plus leur effet que des écrans et du métal réfléchissant. F trouvait même que le nom donné au nouveau robot était moins "classe" que la version antérieure. "Classe ?" Avais-je répondu d'un regard plissé qui demandait un peu plus de développement. Il me montra à nouveau l'image du Shacktron pour comparer avec le Labtron. Je ruminais...

"Peut-être manque-t-il de la couleur...

-C'est vrai que ça en jetterait plus. Acquiesçait mon partenaire. Peut-être devrais-tu demander à ta petite nièce ? Les étudiants en Arts Plastiques aiment la récup' de nos jours. Elle pourra toujours... harmoniser le tout."

Mabel ? Oui, je ne doutais pas de son imagination pour ça. Ses créations ne cessaient jamais de me surprendre depuis son retour, elle avait beaucoup progressé. Nous n'étions plus au scrapbooking d'un album photo mais à l'élaboration de montage vidéo, de création d'accessoires ou encore de tenues. J'aurais pu lui demander de l'aide, mais...

"L'objectif de Labtron n'était-il pas d'être discret et passe-partout ? J'ai peur que le rose bonbon ne sciait pas très bien à ces critères, si tu vois ce que je veux dire..."

F haussa les épaules en hochant la tête de droite à gauche avant de simplement répondre :

"On ne peut pas tout avoir, je suppose. En tout cas, ton robot est fonctionnel et prêt à l'emploi. Si une guerre se prépare, tu seras prêt !

-J'espère ne pas avoir à en arriver à là. Riais-je nerveusement. Mais je devais rendre ce laboratoire mobile. Je suis certain que cela me sera très utile - tant dans l'utilisation d'une prochaine attaque ou bien, au contraire, d'une défense. Je me méfie encore de l'hôtel du Mystery Shack... Cette entité m'interpelle. Imagine si nous avions à faire à la création d'un démon comme la mystérieuse maison hantée que j'avais visité il y a de cela un an ?"

Chose assez paradoxale en sachant que j'ai doté au bâtiment d'un système de détection d'énergie démoniaque non-enregistré dans nos bases de données. Si mon système ne détecte rien concernant l'hôtel, soit il n'en ait pas un... Soit il s'est ajouté comme étant un hôte de ces lieux. Les deux seraient très probables mais à vrai dire, ni l'un ni l'autre ne me rassurait.
Je ne pouvais plus rester longtemps sur le terrain, j'avais promis à Danny de l'aider dans ses devoirs il y a de cela quelques jours. Il souhaitait aller loin dans ses études et je ne pouvais que valoriser et respecter tant de détermination. Quel chercheur scientifique serais-je si je ne venais pas l'y aider ? J'aurais aimé trouver, moi aussi, l'aide approprié dans ma famille lorsque j'en avais besoin ! Malheureusement - et loin de là souhaiter leur en tenir rigueur - aucun membre n'avait le niveau nécessaire pour m'apprendre la science et la recherche. Depuis petit, j'ai donc appris à être autodidacte et les livres devenaient mes enseignants... Puis arrivé à l'université, les enseignants prenaient de leur temps à résoudre avec moi des équations complexes ou à débattre de la relativité générale. Que de bons souvenirs ! J'espérais le même présent à Danny à quelques détails près.

Rejoignant mon bureau pour croquer dans mon journal la version abouti du Labtron - il faudra que je change le nom - j'entendis frapper à ma porte. Pile à l'heure ! J'invitais le garçon à entrer sans décrocher les yeux du dessin que je peaufinais et commençais à légender. Une fois fait, je tournais le fauteuil à roulettes en direction de Danny et remarquai, alors, sa mauvaise mine.

"Et bien, Danny ? Que se passe-t-il ? Tu es de meilleure humeur habituellement quand il s'agit de réviser l'astronomie. J'ai pu récupérer le livre dont je t'ai parlé la semaine dernière ! Je n'arrive pas à croire qu'aussi peu d'éditions se le soient approprier... C'est une mine d'or d'informations. Un sanctuaire du domaine astronomique, tu peux me croire."

Difficile de ne pas être emporté par le sujet dès qu'il était commencé quand on avait tant à dire dessus. Cependant, il semblait que Danny ne soit, comme deviné, pas dans un état propice à acquérir des connaissances. Laissant à part le travail pour lequel il venait, je le laissais poser la question qui semblait jouer avec ses nerfs. Quelle surprise que de savoir que ça concernait l'hôtel. Je savais que certains clients se posaient des questions mais Stanley savait y faire de son speech toujours très théâtralisé "L'hôtel de l'étrangeté détient des mystères que vous ne pourriez même pas imagineeeer ! Mais ne vous en faites pas, il n'y a jamais eu de meurtres en ces lieux. JA-MAIS." Seule la première partie est véridique. Je vois déjà venir le "C'est un demi-mensonge" qui ne vaut rien face à la justice. Danny devait savoir à qui s'adresser pour détenir l'entière vérité. De plus, si Stanley était celui qui s'occupait le plus de l'entretien de l'hôtel dans ses apparences, j'étais celui qui connaissait le mieux chaque recoin de bâtiment ainsi que son fonctionnement. L'étrangeté était mon domaine de prédilection.

"Et bien..."

Je commençais à chercher mes mots pour expliquer ce qui pouvait bien se cacher dans son placard. Personne n'avait encore manifesté ce genre de problèmes quoiqu'il y en ait eu des similaires. Je me contentais de laisser un blanc de réflexion quand Danny poursuivait sur un autre étrange phénomène sur lequel, cette fois-ci, nous pouvions mettre un nom. Je détournais le regard au coin de la pièce pour y percevoir un mouvement dans le périmètre avant que ne se dessine clairement la silhouette d'une jeune fille sous une longue couverture qu'elle retira. Je reconnaissais Mabel et c'est après sa défense que je comprenais mieux la situation.

"Dipper et Danny m'avaient en effet fait part de l'attachement que tu lui prêtais mais il faut croire, Mabel, que ta personnalité magnétique et quelque peu trop... attractive à sens unique. Je soupirais, tendant une main en direction de ma nièce. Je n'aurais pas du te laisser cette cape d'invisibilité, son utilisation n'est pas à des fins personnelles mais scientifiques ou... défensives - tout au plus. Je te prie donc de me la rendre."


Notre visite de fond en comble dans les passages secrets de l'hôtel avaient amené de grandes découvertes à son sujet. La cape d'invisibilité nous était toujours utile dans les situations d'extrême discrétion mais il était de ma responsabilité d'encadrer les moyens les utilisés. Stanley aurait passé au broyeur ce qui aurait servi à faire fuir les clients et je n'avais pas le temps de m'amuser à cloner des capes aux mêmes composants physiques. Lorsque le tissu revint en ma possession, je le posai sur ma chaise puis me tournai à nouveau vers Danny, deux mains plongées dans les poches de mon manteau.

"Bien. Maintenant, je propose que nous allions voir ce qui pourrait être la source de ces bruits dans ton placard. Je doute également que ça soit des rats ou quelconque autre animal de petite taille - même si j'aurais espéré -. Mon frère est souvent visité par les contrôleurs d'hygiène et ils n'auraient pas laissé passer ça."

Je ne dis pas que nous avions la même réputation à Storybrooke qu'à Gravity Falls mais il est certain qu'ici, nous étions plus encadrés. Et ce n'était pas plus mal. J'étais heureux qu'ils se contentent de contrôler l'hygiène et que l'hôtel fasse preuve de décence en leur visite. Il était certain que s'il le voulait, une invasion de cafard aurait su trouver sa place en son sein. Je n'étais pas vraiment certain de ce qu'il se profilait dans la chambre de Danny, mais je ne souhaitais pas tirer de conclusions trop hâtives. Ce serait trop en dévoiler pour peu. Certaines choses ne méritaient pas d'être dites et d'autres étaient nécessaires à avouer pour ne pas s'enfoncer dans son propre problème. J'avais appris à faire un certain équilibre entre "Ne faire confiance à personne" et "tout dire au risque de mettre les personnes que nous aimons en danger". Maintenant, ça ne signifiait pas que je contrôlais tout pour autant.

Je laissais Danny ouvrir la porte de sa chambre et m'autoriser à ouvrir son placard. De toute évidence, j'étais le seul à ne pas encore avoir visité les lieux. Ouvrant les portes du meuble, mon premier réflexe fut de rechercher toute trace de passage qui pourrait témoigner d'un grattage excessif. Je n'en voyais aucune trace.

"Tu as expliqué entendre les bruits le soir, saurais-tu me donner un créneau un peu plus précis ? Est-ce la nuit entre 00h00 et 6h00 ou plutôt en fin de soirée entre 21h et 23h ?"

L'armoire de Danny n'avait pas d'innombrables coins où se cacher. Il m'était donc assez simple de voir ou non tout élément anormal que lui aussi aurait pu remarquer plus tôt. Si les passages répétitifs de ce qui causait les bruits n'étaient pas visibles, j'avais peur de m'imaginer le pire. Par mesure de sécurité, je pris le temps de décaler le mobilier et regardai derrière, en-dessous, au-dessus... Jusqu'à ce que ça perde son sens. mais rien à signaler...
Perdu dans ma réflexion, je songeais que malgré le niveau de danger peu élevé de cette histoire, il y avait tout de même de quoi marquer dans mon carnet. Certes, aucun client ne s'était plaint de grattage dans une armoire, mais ça ne signifiait pas que rien ne se passait dans les chambres...

"Je vais aller chercher mon carnet de registres ainsi que mon scanner détecteur d'entités, nous aurons le cœur net. Méditais-je à haute voix avant de me rendre compte de la disproportion des mesures que je prenais face au problème. Danny n'avait peut-être pas besoin qu'on vienne lui annoncer que sa chambre pouvait être placée en quarantaine pour une armoire qui faisait du bruit à une heure de la soirée. Ce n'était pas le moment. Mais, me rattrapais-je alors, je suis certain qu'il n'y a rien de grave. Simple mesure de précaution. Cette hôtel héberge l'étrangeté. - j'haussais les épaules - N'est-ce pas le cas de Storybrooke ?"

Puis je passai à nouveau la porte d'un sourire qui se voulait rassurant suivi d'un "je reviens", laissant Danny, Mabel et l'armoire déplacée dans la chambre.