« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« N'en fais pas trop non plus. Faut que ça fasse crédible. »
Elle était belle, blonde et rebelle avec ses cheveux en désordre qui tombaient devant ses yeux clos. J'avais jamais fait style que je la trouvais moche. Non, Robyn était canon, c'était indéniable. C'était d'ailleurs là tout le problème : si elle avait été un thon, probablement que deux des personnes les plus importantes de ma vie n'auraient jamais posé les yeux sur elle. Et ça aurait facilité grandement la mienne.
Je laissai échapper un petit soupir et me penchai vers elle pour poser délicatement un doigt sur son front. Evitons les contacts trop poussés. Juste ce qu'il me fallait pour la téléporter de son lit à mon lasergame sans qu'elle ne se réveille. Elle apparut directement sur un fauteuil qui ressemblait à celui d'un dentiste, les mains et les pieds attachés par des entraves en métal. Elle se trouvait au milieu de la pièce de travail. Le ronronnement des multiples ordinateurs autour de nous paraissait l'apaiser et la bercer dans son sommeil.
L'espace d'un instant, je l'observai, presque attendri, avant d'écarquiller les yeux en remarquant sa tenue, ou plutôt son absence de tenue : elle portait en tout et pour tout qu'un débardeur -duquel débordait un peu trop de choses- ainsi qu'une culotte. Je la fixais sans ciller, mesurant la portée de mon kidnapping. Ca prenait une tournure légèrement perverse et non prévue, d'un seul coup... Devais-je la ramener chez elle ? Non, je devais aller jusqu'au bout. Après tout, c'était elle qui avait commencé.
Je me saisis du mégaphone posé sur le bureau à ma gauche et déclarai d'un ton calme :
"Cocoricooo !"
Mon imitation du chant du coq était discutable. Amplifié par l'appareil, ma voix résonna de façon synthétisée dans tout l'entrepôt. Evidemment, Robyn se réveilla en sursauts et lança des coups d'oeil paniqués partout autour d'elle avant de s'agiter.
"Tututu." fis-je tout en m'avançant d'un pas. "Si j'étais toi, je n'essayerais pas de forcer tes entraves. C'est de l'adamantium. Enfin ça pourrait l'être. De toutes façons t'as pas de force surhumaine et t'as pas la clé. Alors tu la fermes et tu m'écoutes."
Je me sentais super puissant à marcher lentement à côté d'elle alors qu'elle était prise au piège. J'aurais dû penser à faire ça plus tôt avec quelqu'un d'autre. Je secouai la tête en réalisant que c'était des réflexions de pur psychopathe. Fallait que j'arrête de regarder certains films.
Je me stoppai net et joignis les mains devant moi, histoire d'avoir l'air encore plus inquiétant.
"Tu es l'une des dernières personnes à avoir vu Lily avant qu'elle ne disparaisse, donc ça fait de toi un témoin. Je récolte toutes les informations possibles."
A défaut de ne rien pouvoir faire de mieux. songeai-je amèrement.
Lorsque l'expédition pour aller sauver ma femme avait été lancé, je m'étais de suite porté volontaire. Cependant, Hypérion avait jugé ma présence inutile à bord du bateau de Pan. Au bout de discussions interminables, il m'avait finalement convaincu de ne pas partir. Il n'empêche que si jamais l'amazone ne ramenait pas Lily en vie, je m'étais promis de me faire une descente de lit avec sa peau. "Alors vas-y, je t'écoute." fis-je d'un ton sec tout en m'asseyant sur une chaise qui venait d'apparaître.
Je manquai de la louper car j'avais mal calculé son emplacement. Je me rétablis de justesse et me composai une expression inquiétante -qui ne collait plus du tout avec ce qui venait de se passer.
"Qu'as-tu à dire pour ta défense ? Tu n'as pas sauvé Lily, tu n'as pas senti qu'elle aurait besoin de toi à cet instant. Tout comme tu l'as abandonnée pour partir à l'autre bout du monde."
Je sentais que le thème de la conversation dérivait légèrement. Tout comme mon regard. Je le remontai en vitesse pour me focaliser sur sa tête.
"Pourquoi tu as fait ça ? Elle en a énormément souffert ! Bon, elle n'a pas été elle-même jusqu'en avril donc au début ça allait, mais ensuite quand elle a appris que tu étais partie pendant qu'elle était possédée par le clown, elle a été super mal ! Qu'est-ce qui t'a pris ? En plus, même pas un coup de fil, pas une lettre ni un texto ! Et je ne parle même pas de Jules ! Il a complètement déraillé ! L'autre fois je l'ai trouvé au lit avec Bloody Mary ! La vraie, la méchante qui tue des gens ! Bon, ça va, elle l'a laissé en vie, lui."
Je roulai des yeux. Cette histoire était plutôt angoissante, je n'avais pas envie de me pencher dessus. Je décidai de repartir direct à l'attaque. "Et tes parents, tu y as pensé, hum ?" fis-je en me plaçant au bord de la chaise afin de me rapprocher de Robyn. "Ok ils ne sont pas réels, mais ils existent quand même ! Tu n'imagines pas à quel point ils ont été affecté ! Ils étaient inconsolables ! Ton père a sombré dans l'alcool après ton départ et ta mère... ta mère est en train de tomber amoureuse de son psy. Et ce malgré toutes les mises à jour que j'ai essayé de leur apporter ! C'est comme s'ils avaient leur volonté propre, comme si leur existence allait à vau-l'eau depuis que leur fille a quitté leur monde !"
Je posai un regard dur sur la jeune femme, tel un juge observant un accusé.
"Bon, j'aurais peut-être pas dû donner le physique de Pierce Brosnan au psy de ta maman, mais c'est quand même pas une raison ! Rien de tout ça ne serait arrivé si tu n'étais pas partie ! Si tu ne nous avait pas abandonnés !"
J'avalai ma salive avec difficulté tout en soutenant son regard sans ciller.
"Je veux dire... si tu ne les avait pas abandonnés. Eux." corrigeai-je en marmonnant à moitié.
Ok là... ça devenait gênant. Est-ce que cette fichue Vérité qui touchait toute la ville et au-delà avait fini par m'atteindre aussi, tout compte fait ? Je n'avais pas l'intention de dire un truc pareil. D'ailleurs, je ne savais même pas que... j'avais ce genre de ressentiment en moi envers elle.
Je m'éclaircis la gorge et proposai d'un ton radicalement différent, faussement désinvolte :
"Tu as faim ou soif ? J'ai des Monster Munch et d'autres trucs si tu veux..."
C'est forcément ce qu'on demande à une personne kidnappée et attachée à un fauteuil de dentiste, en plein milieu de la nuit.
"T'aurais quand même pu enfiler un truc plus couvrant ! J'ai l'air de quoi moi, maintenant ?" lui reprochai-je. "Les pyjamas, ça existe !"
Et puis c'était énervant de ne pas réussir à fixer uniquement son visage. Il y avait bien trop de formes à regarder. J'étais certaine qu'elle l'avait fait exprès.
Robyn W. Candy
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(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
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Les réveils difficiles étaient, pour moi, une habitude plutôt qu'un cas exceptionnel. Il m'arrivait, parfois, en ouvrant les yeux, de découvrir que j'étais mariée à un alien qui n'en était pas vraiment un appelé Lily ou bien de découvrir que j'avais été prise en otage pour la énième fois par des Dieux ou des Titans incapables de vivre d'amour et de diabolo à la fraise comme tout le monde.
Mais ce réveil là... Bordel. Il remportait haut la main la médaille d'or du pire retour à la réalité jamais effectué.
- Que ce que...
J'étais encore groggy par le sommeil, l'esprit toujours un pied dans le monde des rêves, m'empêchant de prendre clairement conscience de ce qui était en train de se passer. Je voulu repousser le voile blond qui gênait ma vision, mais je me retrouvais dans l'impossibilité de lever la main pour effectuer ce geste pourtant simple. Quelque chose entravait mes poignets avec la puissance d'un bodybuildé.
Un coup d'oeil vers le bas et j'eus un aperçu un peu plus clair de la situation. Soit un dentiste avait soudainement l'envie folle de m'installer un appareil dentaire, soit j'avais fait chier une personne aux tendances légèrement psychopathes rêvant de réaliser un remake live d'un mauvais slasher. En toute logique, je penchais plutôt pour la deuxième option.
- Elliot ?
Ah. J'avais presque tout bon. Que celui qui ne me croyais pas quand je disais que le Girafon était du genre dérangé se réfère à cet instant quand l'envie folle lui prendra de me contredire sur ce point.
Quoi que je m'étais peut être trompée sur un point, autant pour moi. En effet, si il avait l'aspect de Sophie la Girafe en moins viril, sa coupe de cheveux au delà de l'improbable faisait de lui le sosie d'une perruche péruvienne ayant plongé son bec dans une prise. Pourquoi j'avais mit si longtemps à m'en rendre compte ? Et surtout pourquoi c'était la première pensée réellement travaillée qui me venait alors que j'étais clairement prise en otage par un Elliot dérangé ?
A moins que...
- Elliot ?
D'une petite voix, je croassais une nouvelle fois son prénom, que je ne pouvais pas critiquer car choisi par Aryana. Non pas parce que je voulais me moquer de lui en imitant le perroquet (Perruche ? Perroquet ? Vous l'avez ? Ou il vaut mieux qu'on brise tout de suite mes rêves de tout lâcher pour devenir clown professionnel ? ). J'étais juste prise tout à coup par un doute. Et si ce grand phasme qui ressemblait à Elliot n'était en réalité... Pas Elliot ? Et si c'était Surt ?
Après tout, le Grand Méchant du passé et du futur devait toujours l'avoir mauvaise contre moi parce que j'avais refusé de rejoindre son côté obscur à Vigrid. En plus de ça, je lui avais plus que probablement gueulé dessus lorsqu'il avait tué Nora. Il avait toutes les raisons pour vouloir me faire passer une sale nuit dans un fauteuil vieillot de dentiste sadique.
Prise d'un doute, je cessais aussitôt de gigoter pour tenter de me défaire de mes liens. La tête rentrée entre les épaules, je me fis aussi petite que possible, pendant que Elliot-qui-n'était-peut-être-lui prenait un air menaçant peu rassurant.
Jusqu'à ce qu'il manque de se casser la gueule en loupant de peu son siège. La peur qu'il m'avait inspiré pendant une poignée de secondes disparu pour laisser sa place à un air blasé familier dès qu'il s'agissait d'Elliot. Parce que oui, je n'avais plus aucun doute là dessus. Ce n'était pas Surt qui jouait les kidnappeurs. Dommage. Au moins avec lui, j'aurai pu en placer une.
Malgré l'envie irrésistible de l'engueuler avec la férocité d'une maman ours en guimauve, je le laissais blablater sans chercher à le couper. Il était bien comme son père, sur ce point là. Entre ça et la coupe de cheveux, on pouvait presque dire qu'il était son portrait craché.
L'annonce de la disparition de Lily me fit l'effet d'une gifle. Aussitôt, je fus totalement réveillée et en alerte. Comment ça, Lily avait disparue ? Depuis quand ? Et pourquoi est-ce que je saurai quelque chose ? Aux dernières nouvelles, c'était lui son mari, pas moi ! Et elle avait vraiment été possédée par un clown ? C'était quoi ce bordel encore !
J'aurai par contre préféré éviter la mention Monsieur Verne. Surtout si c'était pour apprendre qu'il s'envoyait en l'air avec une Bloody Mary. Quoi qu'il faisait comme il voulait. Si il voulait se taper un cocktail humain, libre à lui. Après tout, j'étais qui pour juger ? Mais ça n'empêchait pas Elliot de la boucler quand même sur ce type de sujet.
En plus, il continuait à me faire du mal en me balançant la séparation future de mes parents virtuels. La pensée de mon père, malheureux comme les pierres, à noyer son chagrin dans de l'alcool dégueulasse, me brisa le coeur au passage. Je n'aurai jamais pensé que mon départ soudain les ferait autant souffrir.
Mes yeux me piquaient comme si je venais de croquer dans une part de tarte au citron ratée. Ça commençait à faire beaucoup. Je n'avais pas besoin qu'on me jette plus de pierres à la gueule alors que je souffrais déjà assez des conséquences de mes actes.
Heureusement que la langue d'Elliot fourcha, m'apportant une distraction bienvenue. Parce que j'étais certaine de ne pas avoir rêvé. Il avait bien dit que je les avais abandonné. Lui inclus. Hum hum... Intéressant. Alors comme ça, je lui avais manqué aussi ? Il pouvait rapporter la conversation sur mes habits quasi inexistants que ça ne changerait rien. Le mal était fait, trop tard.
- C'est bon, t'as fini de sortir les violons ?
Je haussais un sourcil, les lèvres pincées pour me donner un air peu impressionné. Tout le but du jeu, à partir de maintenant, allait être de donner le moins possible d'importance à tout ce qu'il venait de me balancer à la gueule sans aucune considération.
- Si tu voulais pas me voir dans cette tenue, t'avais qu'à passer chez moi dans la journée, au lieu de m'enlever en pleine nuit comme un Dracula de pacotille.
Au moins, si il avait fait ça, j'aurai pu l'éviter sans trop de problème. Là, j'étais coincée. Et j'aimais pas ne pas pouvoir fuir comme je le voulais.
- Et puis je ne vois pas en quoi ça te gêne. D'habitude, je dors à poil, t'as eu de la chance.
L'info avait été lancée avec innocence, mais je savourais l'effet qu'elle allait lui faire. Bien que ça ne soit pas vrai du tout. C'était soit ça, soit la chemise trop grande qui m'arrivait sous les genoux. Pas de chance pour lui, cette nuit il faisait une chaleur pas possible et j'avais envoyé baladé le pyjama.
En soit, je ne me sentais pas mal à l'aise à l'idée d'être à moitié déshabillée devant Elliot. Pour moi, il avait toujours été un espèce d'être asexué plus proche de l'animal que du mâle en chaleur. Même si il était marié à Lily et qu'il avait une gosse. Ce que j'avais toujours du mal à concevoir, d'ailleurs.
- En tout cas, sur ce coup là, t'as été encore plus con que ton père. Lui au moins, il est venu me voir en étant un minimum poli. Il m'a pas attaché à un fauteuil de dentiste méga creepy.
J'armais mon regard d'une tonne d'hostilité pour le mitrailler de malaise. Histoire qu'il comprenne bien à quel point son idée était la pire des idées jamais pensées. Et aussi pour, au passage, le détourner de mes tentatives d'évasion qui tomberaient vite à l'eau si il se rendait compte que j'essayais de me faire buguer.
- Mais si tu veux, on va discuter. C'est pas comme si j'avais mieux à faire, de toute façon... Avant ça, je veux juste savoir. Ils sont à quoi, tes Monster Munch ? Ketchup ou emmental ?
Pile au moment où je devais faire semblant d'aimé autre chose que les pâtes en aliment salé, mon bras gauche fut parcouru d'une multitude de petites vaguelettes bleutées. Je sentie le poids de l'entrave bloquant mon poignet disparaître. J'étais libérée. Du moins du bras gauche, mais c'était déjà un bond début. Surtout quand mon "pouvoir" faisait pour une fois l'effort de rapidement coopérer.
Avec réactivité, j'agrippais férocement le décolleté de mon débardeur et commençais à tirer dessus, dévoilant un peu plus de chair rebondie, en faisant quand même attention à ne pas trop en montrer non plus. Du moins pas tout de suite.
- Si tu ne me libères pas immédiatement, je te préviens, je vais tirer encore plus là dessus ! Et je porte pas de soutif !
J'avais dans le regard la lueur un peu folle d'un tireur sur le point de vider son flingue sur un flic pour s'échapper. Mais j'étais vraiment prête à le faire, si il ne se sortait pas les doigts et qu'il ne me détachait pas de ce siège de merde. De nous deux, c'était probablement lui qui serait le plus polytraumatisé par la scène qui risquait de bientôt lui être dévoilée.
- Je veux aussi que tu m'apportes des oréos. Et du jus de pommes en briquette. Et puis que tu m'en dises plus sur la disparition de Lily dont j'étais même pas au courant. Et je veux aller voir mes parents ! Et tu devras m'accompagner ! Parce que... parce que... t'as été leur fils pendant une heure et demi et qu'en plus tu dois te faire pardonner pour les avoir séparé en balançant un psy sexy sous le nez affamé de ma maman !
C'était la moindre des choses pour essayer de faire passer plus ou moins en douceur ce kidnapping alors que je n'avais rien fait de mal. Si je continuais à le menacer, les doigts crispés sur le tissus du débardeur, j'eus pourtant du mal à déglutir. Quelque chose me gênait. Me mettait mal à l'aise. Et ce n'était même pas l'idée de finir les seins à l'air devant mon meilleur ennemi. Mais plutôt que j'avais failli lui dire que si je voulais qu'il m'accompagne voir mes parents, c'était parce que je n'avais pas la force de leur faire face seule. C'était surprenant que je sois sur le point de passer de mon plein gré pour une personne faible devant Elliot. Il fallait probablement mettre ça sur le compte de ma nuit de sommeil écourtée. Il ne me restait plus qu'à redoubler de vigilance. Et à continuer à le victimiser comme si de rien n'était pour reporter son attention ailleurs. Ça, je pouvais facilement le faire sans trop réfléchir, normalement.
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
"ARRETE ! Je suis sûr qu'on peut s'arranger !" m'écriai-je alors qu'elle tirait à mort sur son débardeur. "Ils sont au ketchup, les Monster Munch !"
Au début, j'avais été légèrement hypnotisé par sa poitrine en forme de nibards, à moitié ahuri en me demandant ce qui lui prenait, mais je m'étais vite ressaisi. A présent, j'avais super peur qu'elle mette sa menace à exécution. Je lisais une détermination farouche dans son regard, ainsi qu'une intense envie de me faire manger mes dents. Raison de plus pour qu'elle reste attachée, même s'il allait falloir ruser. Je ne pouvais rien contre ses bugs. D'ailleurs, j'avais oublié qu'elle savait faire ça. C'était légèrement pas pratique.
J'avançai lentement les mains dans sa direction, comme si elle avait des explosifs sur elle et non des mensurations qui risquaient de me sauter au visage.
"Fais pas la conne !" dis-je d'un ton anxieux, empruntant le jargon d'un démineur du dimanche. "Tu sais très bien que tu ne veux pas faire ça. Et que tu ne veux pas que je les vois."
Essayer de raisonner une pâtissière enragée, c'est comme vouloir calmer un doberman dressé à mordre. Ca ne peut pas marcher. Pourtant, il fallait que j'essaye.
J'avais déjà eu du mal à connecter mes neurones après qu'elle ait sorti qu'elle dormait toute nue habituellement. C'était pas le genre d'infos à balancer comme ça ! "Moi aussi je dors poils d'abord !" répliquai-je tardivement, sans aucun à propos.
Ma phrase était tombée complètement à plat. Visiblement, ça n'avait pas le même effet sur elle que sur moi. Je me levai d'un bond de ma chaise, la fixant d'un oeil décisif.
"Okay, je fais apparaître tout ce que tu veux, mais tu te calmes."
Aussitôt dit, aussitôt fait : une ribambelle d'Oreos de différents parfums et couleurs -même avec un fourrage arc-en-ciel- se matérialisa sur une grande assiette posée sur une sorte de desserte, juste devant elle, à portée de main. La briquette de jus apparut à son tour, restant suspendue dans les airs, et la paille se colla direct dans la bouche de la jeune femme, de sorte à la calmer -et surtout à la faire taire au cas où. "Voilà, tu as tout ce que tu veux. Maintenant, tu la fermes et tu m'écoutes." ordonnai-je.
Ce n'était pas plutôt l'inverse qui devait se produire, normalement ? Elle était en train de m'embrouiller. Je secouai la tête et agitai les mains dans le vide en grimaçant.
"C'est de leur faute !" lançai-je en désignant rapidement sa poitrine trop généreuse.
L'instant d'après, une couverture polaire épaisse tomba sur le corps de Robyn. Voilà, au moins, je n'étais plus déconcentré. C'était une façon comme une autre de se venger -puisqu'elle allait avoir super chaud- surtout que ça faisait double fonction car je n'avais pas spécialement digéré qu'elle me compare à mon géniteur. Hadès était allé la voir ? Pour quelle raison ? Ce genre de questions pouvait attendre. Ce n'était pas ce qui m'intéressait.
"T'es sérieuse ? T'es pas au courant que Lily a encore disparu ?" fis-je, incrédule. "Eh les vacances loin d'ici c'est fini, faut te mettre à la page !"
Je tapotai son front plusieurs fois du bout du doigt, avant de me reculer d'un bond de peur qu'elle en profite pour me choper quelque part et me fasse mal. J'avais beau être un dieu, ma peau marquait facilement. A croire que j'étais le modèle avec défauts. Modèle unique mais pas top.
"T'étais présente quand c'est arrivé et t'as rien vu ? Tu t'es sûrement barrée de la plage avant qu'elle ne disparaisse... Du coup, tu sers à rien."
Je réfléchissais à haute voix sans réaliser que mes paroles pouvaient être blessantes. Oh, de toutes façons, elle était habituée à mes réflexions vaches. Elle en faisait autant avec moi. "Elle se baignait dans l'océan à Olympe et pouf! disparue ! Kida et Sebastian aussi, mais bon, ceux-là tu t'en fous, tu les connais sûrement pas. Hypérion a mis ses "meilleurs" agents sur le coup." maugréai-je avec ironie. "Mon grand-père Pan est parti à bord de son bateau pour aller les sauver, avec Eulalie et Sasha. Ca sent vraiment le plan foireux. Et bizarrement, depuis que le Hollandais Volant est parti, Jules est introuvable. Il a dû monter clandestinement à bord. Quand je te dis qu'il déraille total en ce moment... mais bon au moins avec lui, je sais que Lily a une chance de revenir. Il ne la laissera JAMAIS en arrière."
Mon pote était un homme d'honneur, je pouvais avoir confiance en lui. Mais ça ne me rassurait pas pour autant. Il n'était pas aussi solide qu'il le pensait et un jour à taquiner le danger, il risquait de ne jamais revenir. Je mis mes craintes de côté alors qu'une révélation parvenait jusqu'à mon cerveau.
Je dévisageai Robyn et lui enlevai même la paille de la bouche.
"T'as les foies !" réalisai-je, éberlué. "T'as les foies d'aller voir tes parents toute seule et tu veux que je vienne avec ! Je pense qu'il faudrait faire une photo de ce moment ! Faut immortaliser ça ! Attends !"
Je me plaçai à côté d'elle et nous tirai le portrait en selfie vite fait bien fait. Elle faisait la tronche et avait des miettes d'Oreo sur le menton mais justement, ça faisait encore plus authentique. Une Robyn sauvage à l'état naturel.
Je m'écartai tout en observant la photo sur mon téléphone avec satisfaction, puis le rangeai dans la poche arrière de mon jean. Sans aucun préambule, je posai ensuite la main sur l'épaule de Robyn et nous emmenai à l'intérieur du jeu abritant ses parents. Ca donnait légèrement le tournis à chaque fois mais on finissait par s'y habituer.
"Euh ouais... t'aurais pas dû bouffer autant. Tu risques de morfler sévère. Je suis toujours à jeun quand je saute dans un de mes jeux." précisai-je avec un large sourire mauvais.
Comme je savais qu'elle m'aurait étripé si je l'avais séparée de ses Oreos, j'avais embarqué l'assiette avec nous, ainsi que le fauteuil de dentiste sur lequel elle se trouvait, sauf que les entraves avaient disparu. Elle était de nouveau libre de ses mouvements. Je me dépêchai de me diriger vers la maison des parents Candy et frappai à la porte.
"C'est nouuuus !" claironnai-je avec exubérance. "Et j'ai même une surpriiiise !"
Je lançai un regard évocateur à Robyn, impatient que la porte s'ouvre. Sauf qu'elle resta fermée. Je toquai plusieurs fois sans obtenir de réponse.
"Ils sont peut-être sortis." supposai-je. "Ils ont totalement échappé à mon contrôle, dernièrement. Avant, quand je leur disais de rester chez eux, ils le faisaient. Un peu comme les Sims, je sais pas si tu vois... Sauf que maintenant, ils agissent presque comme... de vraies personnes."
Je croisai le regard de la jeune femme, à la fois dubitatif et anxieux.
"Va falloir qu'on les trouve." fis-je en mettant les mains sur mes hanches. "En plus, le jeu est vaste. A mon avis, tu t'en souviens. J'avais mis le paquet et ça fait un moment que j'ai pas fait le ménage. Y a sûrement une horreur ou deux qui traînent, dans le coin. Va falloir qu'on fasse gaffe."
Je balayai la zone d'un regard suspicieux. Ca semblait calme. Trop calme. C'était pas une trace de sang séché que je discernais sur un arbre du jardin ? Non, il devait sûrement s'agir d'une ombre.
Techniquement, on ne risquait rien puisque j'avais tout créé. Je connaissais chaque faille du jeu. Cependant, les parents Candy étaient vulnérables dans un tel endroit, puisqu'ils y appartenaient. J'avais un mauvais pressentiment d'un coup. J'aurais peut-être dû les avoir davantage à l'oeil. J'adressai un sourire faussement confiant à Robyn histoire de ne pas la stresser.
Robyn W. Candy
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| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
Mon self-control m'impressionnait. Je n'avais pas encore fait cracher toutes ses dents à Elliot alors que ce n'était pas l'envie qui me manquait. A peine j'effleurais la pensée de lui foutre mon poing dans la gueule, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus me supplier, que j'en avais des frissons. Et pas parce que je trouvais l'image dégueulasse.
Mais pourtant, je restais sage. Mes machoîres s'activaient pour réduire en bouillie le plus grand nombre possible d'oréos à la minute et surtout pour canaliser l'énergie négative qui ne demandait qu'à être projetée sur le Girafon Pérucheux qui me manquait de respect sans aucune concession. Selon lui, j'avais abandonné Lily. Je ne servais à rien. Je n'étais pas une personne de confiance. Et en plus de ça, j'étais une chochotte parce que je ne voulais pas assumer seule mon départ face à mes parents pas réellement réels. J'aurai vraiment du lui faire bouffer son portable quand il nous avait pris en photo. Ça aurait été une réaction tout à fait saine, même pas la peine de s'en vouloir.
- C'était pas obligé de venir les voir cette nuit, hein.
La bouche pleine, je marmonnais sans m'attendre à ce qu'il prenne en compte de ce que je venais de dire. Ça ne devait pas lui paraître logique, d'attendre le lendemain ou pourquoi pas autre jour pour passer faire coucou à Papa et Maman. J'étais toujours aussi peu vêtue, malgré la couverture, et en plus de ça, j'avais envie de gerber. Déjà que je n'étais pas très chaude pour les rencontrer, là tout était réuni pour faire de cette nuit un fiasco total.
- Attends... Tu sais pas où sont les parents ? T'as même pas un système de surveillance pour pouvoir les tracer ou au moins savoir quand ils se déplacent ?
Pourquoi je posais la question, alors que je connaissais déjà la réponse ? Il avait bien réussi à perdre sa femme, pas étonnant qu'il se montre encore moins responsable envers la famille Candy.
Je passais le dos de la main sur mes lèvres et mon menton, afin de me nettoyer un peu et essuyer les miettes noires qui devaient me donner l'air d'avoir bouffer de la terre. Une fois un peu plus présentable, je soupirais avant d'attraper d'une main, rendue collante par le jus de pomme, la gorge démesurée d'Elliot pour l'entraîner vers un tronc d'arbre sombre et le plaquer contre. Histoire de me donner un air un peu plus impressionnant, je me mis sur la pointe des pieds et retroussais ma lèvre supérieur sur mes dents. Ne manquait plus que les grognements, et j'étais le portrait craché de Cujo le chien enragé.
- Tu me fais chier, Elliot. Mais alors vraiment. Je sais pas comment tu fais, mais à chaque fois que je suis obligée de te cottoyer de nouveau, t'arrives à être encore plus con que la fois précédente. Faudra qu'un jour, tu m'expliques comment tu fais.
Ma voix était calme, relevée par quelques intonations qui trahissaient mon envie de lui taper sur la tête. Même si le contact de sa pomme d'Adam contre ma paume était dégueulasse, je me forçais à ne pas le lâcher pour pouvoir aussitôt aller me désinfecter les mains avec de la javel. Ou plutôt de l'acide, pour me débarrasser à 100% des germes d’imbécillité qu'il transportait.
- Si jamais il est arrivé quelque chose à mes parents, ne serait-ce qu'une égratignure ou un cheveux arraché, je jure sur la tête de ta mère que je trouverai le moyen de t'embarquer de force chez un tatoueur, pour que tu te retrouves avec ma gueule incrustée sur le torse. Au moins comme ça, quand tu t'enverras en l'air avec Lily, elle verra enfin quelque chose lui donnant pas envie de gerber, pour changer.
Il valait mieux pour lui qu'ils aillent bien, du coup. Et pour moi aussi. Cette nouvelle menace sonnait terrible aussi à mes propres oreilles. J'avais vraiment pas envie de découvrir ma tronche tatouée entre les tétons d'Elliot.
L'image monstrueuse fut celle de trop. Entre ça, l'inquiétude et la téléportation mouvementée dans son jeu, mon estomac avait été mis à rude épreuve. Je me retrouvais tout à coup pliée en deux, les mains sur les genoux et à vomir des restes d'oréos sur la pointe des chaussures du débile désormais libre.
- M'engueules pas, tout ça c'est ta faute. Et fais moi apparaître une brosse à dent et du dentifrice fissa, pour que je me nettoie la bouche s'te plaît.
Il avait qu'à pas me malmener comme ça. C'était moi la victime, dans l'histoire. A cause de lui, c'était comme si j'avais mangé d'oréos !
Toujours la tête en bas, je crachais par terre avec une grimace pour tenter de chasser le goût ignoble qui me restait sur la langue. Avec la chance que j'avais, je sentais gros comme une maison que mes parents allaient débarquer pile à ce moment, que j'allais avoir le droit à une embrouille parce qu'ils penseraient que j'étais complètement bourrée et...
- Y a quelqu'un dans la baraque.
Au moment où je m'étais redressée, j'avais vu une ombre passée derrière une des fenêtres du rez-de-chaussé. Une silhouette furtive, qui pourrait très bien être le fruit de mon imagination un poil tordue et malade à en vomir pour le moment. Mais malgré mon estomac barbouillé et mes yeux éclatés par la fatigue, j'avais encore toute ma tête et des réflexes de shérif enfouis quelque part sous tous ces mois de vacances à rien foutre.
- Si ça se trouve, mes parents sont pris en otages par Freddy Krueger ou le type avec son masque chelou qui essaye de buter sa demi-soeur. Ou alors c'est le retour des aliens enfants qui ont voulu me bouffer la dernière fois ! Putain mais pourquoi t'essaies pas d'appliquer des règles à ton jeu à la con ? Genre tu protèges mes parents et tu te débarrasses des monstres qui font flipper ! C'est quand même pas si compliqué ?
Les dents serrées, je pris une profonde inspiration ayant, de base, le but de me calmer un peu. Au lieu de redevenir zen, mes narines furent agressée par une odeur dégueulasse qui rappelait le vivarium du zoo. Ou alors l'abattoir. C'était une sorte de mélange entre le serpent qui pêle et le poulet qui se fait vider. De quoi encore moins me rassurer sur le sort des Candy.
- Dégage de là, abruti.
Fallait vraiment que je prenne toutes les initiatives, dans notre duo de rêve. D'un pas rapide et lourd qui trahissait un peu plus mon énervement, je fonçais vers la maison en prenant le soin au passage de bousculer d'un coup d'épaule Elliot qui restait planté sur place comme un suricate face à une hyène.
Je laissais ensuite tomber par terre la couverture qui entravait mes mouvements. Une fois cette bonne chose de faîte, je m'accroupis pour attraper un nain de jardin aux joues roses et au sourire idiot, qui tenait une épuisette, décorant un bout de gazon mal entretenu devant la maison.
- Faudra que tu répares les dégâts tout seul comme un grand, avec tes supers-pouvoirs de super loser.
Est-ce qu'il avait le choix ? Absolument pas. Sans même lui jeter un regard ou lui demander si il avait un meilleur plan, certaine qu'il n'en aurait pas, je projetais le nain vers la fenêtre qui donnait sur la salle à manger. La vitre explosa, faisant voler une multitude d'éclats de verres un peu partout.
Récupérant la couverture, je la plaçais sur le bas de l'encadrement de la fenêtre pour pouvoir l'enjamber sans risquer de finir avec les veines tranchées au passage. Je n'attendis pas que Elliot se ramène pour me glisser à l'intérieur. Ma confiance en lui était limitée au possible. Et puis comme ça, si quelque chose rôdait à l'extérieur, il serait le premier à se faire bouffer, me laissant le temps de m'échapper. Pour ça, au moins, il serait drôlement pratique.
- Ramène tes fesses, plus vite que ça !
Tout en évitant, en me tenant sur la pointe des pieds, de marcher sur les bouts de verre qui parsemaient le parquet jamais ciré, je m'avançais vers la table à manger. Je m'étais attendue à trouver des assiettes pleines de bouffe en putréfaction, laissée là par mes parents ayant fuit en quatrième vitesse un gros vilain monstre. Mais il n'y avait rien sur la nappe. Même les quatre chaises étaient à leur place, bien rangées.
Je fronçais les sourcils, sur mes gardes. Le rez-de-chaussé était plongé dans le noir, tout et n'importe quoi pouvait en surgir, les canines à l'air et les griffes sorties. Bordel, vivre à Storybrooke rendait carrément parano de tout.
- Il a l'air de s'être rien passé à l'intérieur. C'est déjà ça.
L'idée de retrouver les corps ensanglantés et froids de mes parents sur le tapis du salon ne m'enchantaient pas des masses. Je me rendis compte à cette pensée que ça faisait au moins deux minutes complètes que j'avais cessé de respirer, l'anxiété allant de paire avec la situation me faisant oublier d'actionner mes poumons.
Il fallait que je me calme. Zen. Il fallait que je reste zen. Comme quand j'avais retrouvé un insecte plus gros que tête sous mon lit, en Nouvelle-Zélande. Au lieu de l'écrabouiller avec ma chaussure de rando, je m'étais contentée de respirer un grand coup. Et d'aller dormir dans une autre chambre.
Les paupières closes, je me forçais à respirer de manière régulière. 1,2,3. On inspire. 4,5,6. On expire. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Et puis on souffle longuement et on réouvre les yeux.
En général, ça marchait pas mal. Mais dans ce cas là, l'effet se dégonfla comme un soufflet quand j'ouvris un oeil et me retrouvais face au visage pâle d'un type qui étreignait une batte de baseball comme si il s'apprêtait à me fracasser la tête avec.
- Putain ! Y a le tueur ! Il est là ! Crève, psychopathe de merde !
Avant même qu'il puisse faire un geste, je me jetais sur lui et frappais sa machoîre d'un coup de poing. Il lâcha aussitôt son arme en beuglant quelque chose que je n'entendais même pas, trop occupée à récupérer le plus vite possible sa batte pour pouvoir le menacer avec. Je m'apprêtais à l'abattre sur ses genoux pour être sûre qu'il ne puisse pas s'enfuir quand il commença à lever les mains pour me supplier. Ce qui me permis de découvrir son visage. Qui était étrangement familier. Alors que je ne l'avais jamais vu. Hum... Attendez trente secondes...
- Pierce Brosnan ! Le psy qui se tape ma mère !
J'écarquillais les yeux, ne sachant pas trop comment réagir face à cette apparition. J'oscillais entre le "Enh trop cool ! Pierce Brosnan dans mon salon !" et le "Je vais encore dégueuler, ce type se fait ma mère alors qu'elle est toujours en couple !".
Etant la digne fille de mon père, je décidais de pencher à fond la balance pour la seconde option.
- Elle est où d'ailleurs ? Ma mère ! Qui est mariée avec le shérif ! Vous avez vu son alliance, au moins ? Elle vous a dit qu'elle a une fille qui est prête à botter le cul à son amant ? Ouais, je suis prête à le faire. Me prennez pas pour une gentille gamine qui va vous offrir des gâteaux à votre anniversaire. Je suis la fille de mon père et j'ai pas besoin d'une autre figure paternelle, surtout si c'est quelqu'un sans moral comme vous !
Peut-être que j'aurai du arrêter de brandir cette batte et que j'aurai du baisser d'un ton. Et que j'aurai du aussi cesser de faire dériver la conversation vers un tout autre chose sujet que ce qui était arrivé à mes parents. Je devais lui faire peur, en sous-vêtements et prête à le frapper de nouveau. Si ça se trouvait, ça allait vraiment finir par devenir mon beau-père et suite à cette expérience, jamais il voudrait m'offrir de cadeaux pour mon anniversaire.
- Vous êtes Robyn ? La Robyn de Joyce ?
Euh... Il se croyait où, à appeler ma mère par son prénom ? Pour lui, ça serait Madame Candy. Ou même juste Madame. Ou mieux encore, qu'il ne parle pas d'elle du tout.
- La Robyn de Joyce ET de Jim. Vous savez, son mari. Qu'elle aime encore. Même si elle pense peut être autrement ces derniers temps parce que je suis partie sans les prévenir. Mais c'est pas le sujet !
Il était sûrement en train de chercher à m'embrouiller avec une astuce de psy. Il voulait que je sois confuse, pour que j'oublie mes envies de lui taper dessus ! Jamais il n'arriverait à m'avoir, je voyais trop clair dans son petit jeu !
Le psy infâme ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose ou essayer de nouveau de m'avoir sous son emprise mais un bruit de verre brisé venu tout droit du fond du couloir, au niveau de la chambre des parents, le fit ravaler ce qu'il avait à dire. Son air perplexe se changea en crainte et les mains qu'il porta à son visage se mirent à trembler frénétiquement.
- C'est lui... Il est de retour ! Il faut que l'on s'en aille ! Que l'on fuit d'ici au plus vite !
Allons donc, c'était quoi encore ces conneries ? Je haussais un sourcil peu impressionnée, en retournant la batte que je n'avais pas lâchée pour la poser sur mon épaule. Je m'écartais ensuite de Mr le Psy tremblotant qui fixait avec terreur l'obscurité du couloir d'où s'échappa un son guttural de t-rex croisé avec Godzilla, pour m'approcher d'Elliot et l'agripper par le col de son t-shirt. Je le forçais à se baisser à mon niveau pour lui murmurer quelques mots encourageant d'une voix douce.
- Si on se retrouve face à autre chose qu'un chaton tout mignon qui veut jouer à attraper des papillons, je te castre. Avec une paire de ciseaux rouillés.
Le pire, c'était peut être que j'avais dis ça avec l'ombre d'un sourire. Comme si ça promettait d'être drôle. Alors que ça serait aussi dégueulasse et traumatisant pour lui que pour moi.
Elliot Sandman
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« I'm a survivor, I'm not gon' give up! » Feat. Pierce le psy virtuel ultra classe.
La princesse bonbon commençait sérieusement à me courir sur le Haribo. Elle me reprochait de ne pas avoir un système de traceur pour repérer ses parents dans le jeu, mais si je leur avais implantés une puce GPS, elle m'aurait accusé de les considérer comme du bétail ! De toutes façons, elle passait son temps à me contredire. Ou à me faire des reproches. Jamais un mot gentil ni rien. Alors que j'aurais pu ne pas lui créer de faux parents ! Un merci pour tout ça, ça aurait été trop demandé ? Sûrement oui, puisqu'on était toujours dans l'heure suivant son kidnapping. Elle était à cran, ce qui était compréhensible. Ce n'était pas pour autant que j'allais la plaindre. On récolte toujours ce que l'on sème. Dans son cas, si elle n'était pas partie du jour au lendemain sans prévenir, on n'en aurait pas été là à l'heure actuelle.
Elle m'avait plaqué contre un arbre et menacé de me faire tatouer sa tronche sur le torse. Horrifié, je la dévisageai. Ca devenait vraiment bizarre cette proximité entre nous, sans parler de ce genre de phrases. Je me sentais sale. Et elle aussi visiblement, car elle finit par me lâcher et par vomir sur mes chaussures.
"Super." fis-je en évaluant les dégâts une fois qu'elle eut finie. "J'ai un nouveau surnom pour toi : Vomito."
Je lui adressai un sourire narquois auquel elle ne réagit pas car elle fit remarquer qu'il y avait quelqu'un dans la maison.
"C'est un jeu post-apocalyptique !" protestai-je à ses nouvelles accusations. "Si je supprimais tous les montres et les psychopathes en liberté, ça n'aurait pu aucun intérêt ! Mais promis, si jamais un jour ça me prend de faire un jeu Charlotte aux Fraises, je transfère tes parents à l'intérieur ! Ils deviendront obèses à force de bouffer des gâteaux et ils s’ennuieront à mourir ! Parce que de base, ils sont configurés pour être des warriors et des survivors !"
A cet instant, inexplicablement, une musique d'ambiance débuta. Je renversai la tête en arrière, m'interrogeant sur sa provenance, avant de me souvenir que j'avais mis en place un système de jukebox qui se lançait au son de certains mots-clés. "Survivor" en faisait partie. J'eus un petit sourire, fier de moi et de mes idées farfelues, avant de secouer la tête et de reprendre le fil de la conversation.
"Je les ai créés à ton image ! Durs à cuire ! Donc s'ils se retrouvaient dans un monde calme et sans problème, ils se feraient super chi*r."
J'en avais profité pour faire apparaître le dentifrice et la brosse à dents que Robyn avait réclamés, mais déjà elle s'éloignait pour entrer dans la baraque. Je la suivis à grands pas, gardant les objets en mains. Une drôle d'odeur nauséabonde envahissait les lieux, mélange de pourriture et de sang. Ca donnait pas spécialement envie de rester. La chanson s'était arrêtée depuis longtemps, comme si elle avait compris toute seule que ce n'était pas le moment de se la jouer épique.
La pâtissière cassa une vitre et je fronçai les sourcils. Pourquoi faire ça alors qu'il suffisait que je fasse apparaître un double des clés pour ouvrir la porte ? J'entrai de cette manière pendant qu'elle perdait son temps à enjamber la fenêtre et d'éviter les débris de verre. Le temps que je la rejoigne, elle était aux prises avec Pierce Brosnan, le psychologue de sa mère. Elle le tenait en respect avec une batte de base-ball et ce dernier avait la main plaquée contre sa mâchoire. J'écarquillai les yeux. Elle lui avait fendu la lèvre ! Ce qui était incroyable, c'est que cette blessure allait parfaitement bien avec la symétrie de son visage. Cet homme avait définitivement trop de charme. Et... moi j'étais trop hétéro pour m'attarder trop longtemps sur ses pommettes saillantes.
Un bruit au fond du couloir. Pierce qui s'affole. Robyn qui m'agrippe par le col de mon tee-shirt. Et qui me menace. Pour ne pas changer.
Pour commencer, je la forçai à lâcher mon haut car il s'agissait d'un collector Star Trek sur lequel il était écrit : "I'm on the right Trek baby. I was Gorn this way." (incompréhensible pour tout non initié, mais moi, ça me faisait marrer). Je n'avais pas envie qu'elle y fasse un accro avec ses ongles ou qu'elle le déchire.
Ensuite, je fourrai dentifrice et brosse à dents dans ses bras pour me pencher afin de tendre la main à Pierce et l'aider à se relever.
"Vomit... Robyn, voici Fernando Rivera. Fernando, voici Rob..."
Je m'interrompis en entendant une nouvelle musique d'ambiance débuter, emplissant l'espace autour de nous.
Can you hear the drums Fernando I remember long ago another starry night like this In the firelight Fernando You were humming to yourself and softly strumming your guitar.
"Bon ok. J'ai un peu trop exagéré avec l'option Jukebox du jeu." concédai-je avec une moue.
"C'est amusant d'entendre la chanson dès qu'on prononce mon prénom." dit Pierce-Fernando. "Quand Joyce le dit, c'est comme un envol de colombes sur une rivière caressée par le vent."
Je le fixai avec des yeux ronds, avant de pivoter vers Robyn.
"Je te promets, je ne l'ai pas configuré aussi cucul !"
Décidément, ce jeu n'en faisait qu'à sa tête ! Je n'en oubliais pas pour autant le bruit chelou au fond du couloir. D'ailleurs, la mystérieuse bestiole poussa un nouveau rugissement digne de celui d'un T-rex. "C'est bizarre. Je me souviens pas d'avoir mis des dinosaures." fis-je en me grattant la tête.
Etait-ce vraiment le bon moment pour réfléchir là-dessus ? Certainement pas.
"Je serais d'avis qu'on se barre avant de savoir ce que c'est."
Sans attendre d'approbation, je les attrapai par le bras et les emmenai directement dans le 4x4 garé devant la maison. J'avais placé Robyn face au volant.
"En tant que pilote de course, t'es la mieux indiquée pour nous sortir de là." expliquai-je.
A cet instant, le toit de la maison fut arraché et la tête d'un T-Rex deux fois plus grand que la moyenne en sortant un grognant. Evidemment, son oeil fut attiré vers la voiture. On se serait cru dans un film au scénario plutôt mince.
"Qu'est-ce que t'attends ? Appuie sur le champignon !" m'écriai-je.
"Robyn, nous sommes tous avec toi." intervint Fernando d'un ton tendu, sans pour autant oublier son calme apparent de psy.
"Qu'est-ce que vous fabriquiez chez les Candy, vous d'ailleurs ?" fis-je en tournant la tête vers lui.
J'étais assis à la place du mort - quelle brillante idée- alors qu'il se trouvait sur la banquette arrière.
"J'avais rendez-vous avec Joyce mais ne la trouvant pas, j'ai..."
Un rugissement couvrit le reste de ses paroles. Fernando sursauta et crispa les mains sur les sièges avant de la voiture.
"Robyn, je ne veux surtout pas vous presser, mais si vous pouviez démarrer..."
Le T-rex avait désossé la moitié de la maison pour s'en extirper. Il secoua le museau et en balaya des décombres du bout de sa patte rachitique, puis s'élança tout naturellement vers nous, faisant trembler le sol à chaque pas.
"METS LA GOOMME !" beuglai-je.
Comprenant enfin qu'elle n'avait pas les clés, j'enfonçai l'index dans le contact. Un coup de jus plus tard, le moteur du 4x4 vrombit. Je secouai mon doigt endolori et le suçotai. Ca faisait un mal de chien, mais sûrement moins que de se faire déchiqueter par un tyrannosaure affamé.
"Je pense que cette hésitation vient du côté de votre père. Il est très introverti et montre peu ses véritables émotions. Vous devez sortir de ce moule pour avancer et vous réaliser dans la vie."
"Fernando, ta gueule. C'est pas le moment de l'énerver." le coupai-je.
Et tandis que le dinosaure nous talonnait, la musique surgit de nouveau tout autour de nous, pas du tout en accord avec la scène :
Can you hear the drums Fernando I remember long ago another starry night like this In the firelight Fernando You were humming to yourself and softly strumming your guitar.
Pourquoi recommençait-elle du début à chaque fois ? Il faudrait que je pense à configurer autrement ce Jukebox, dès qu'on sortirait de ce mauvais pas.
Robyn W. Candy
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)
| Conte : Les mondes de Ralph. | Dans le monde des contes, je suis : : Vanellope Von Schweetz, ou la princesse d'un royaume de sucreries qui préfère conduire des voitures en gâteaux.
La situation dans laquelle nous nous trouvions aurait dû me faire palpiter le coeur et brailler comme un veau. J'aurais dû appuyer sur l'accélérateur, jeter des regards horrifiés au rétroviseur et me sentir tétanisée par la vision d'un lézard obèse aux patounes avant de suricate, à deux griffes de rattraper la bagnole qui zigzaguait sur une route mal éclairée.
Mais en fait... non. Je ne ressentais rien de tout ça. J'étais incroyablement calme. Sereine, même. Mes doigts n'étaient pas crispés sur le volant et mes épaules étaient relâchées. La paix intérieure avait fait son nid dans le creux de mon âme.
Ou alors c'était juste que le potentiel horrifique de la scène était parasité par toute la haine dans laquelle j'étais plongée jusqu'au cuir chevelu. J'avais l'impression d'être immergée dans un bain brûlant délectable. Surtout en pensant à la connerie que j'allais faire sans une once de remords.
Sans prendre en compte les beuglements de lamantins d'un Pérucheux et d'une chanson d'ABBA personnifiée, je braquais le volant vers la gauche, tout en assénant un coup de pieds au frein. La Jeep fut forcée de se stopper dans un dérapage maîtrisé, qui fit pousser un cri aigu à un des mâles du véhicule. Dans la même situation, à un autre moment, j'aurai roulé des yeux et me serais moqué du guenon qui braillait comme une gamine de deux ans aux cordes vocales abîmées. Mais pas cette fois.
À la place, gardant un silence de bonne soeur, je mis le frein à main, défis ma ceinture de sécurité, ouvris ma portière, glissais du siège pour pouvoir poser les pieds au sol, me dirigeais vers l'arrière de la Jeep, ouvris la portière du côté gauche, pris Pierce-Fernando-Psy par le bras, l'entraînais hors de la bagnole, le décalais d'un mètre ou deux pour le placer près d'un arbre et loin de nous, lui tapotais la tête, résistais au charme qui se dégageait de son visage parfaitement parfait, tournais des talons, remontais dans la Jeep, remis ma ceinture, retirais le frein à main, jouais avec les pédales et repris la route.
Tout ça comme si il ne s'était rien passé. Et comme si je ne venais pas du tout de laisser l'amant de ma mère finir en apéro pour T-Rex.
- Si tu dis quoi que ce soit, je te balance aussi hors de cette foutue bagnole.
Les yeux rivés sur la route, le timbre de voix étrangement jovial, j'attendis bien sagement que Elliot dise la connerie de trop qui me procurerait le plaisir de l'abandonner à son tour sur le bord de la route.
- Je pouvais plus supporter son sourire parfait, ses cheveux parfaits, sa peau parfaite, sa voix parfaite, ses conseils parfaits, ses yeux parfaits et sex-appeal parfait. Je pouvais plus voir son reflet dans le rétroviseur sans avoir la vision de lui et ma mère en train de se french kisser comme des ados attardés.
À cette nouvelle pensée dégueulasse et dégoulinante de bave, je dû retenir un haut le coeur et le goût de la bile qui me remontait dans la gorge. Hors de question que je gerbe de nouveau sur Girafon-Man. Si je récidivais, j'étais sûre à 110% qu'il allait m'appeler Vomito à vie. Et je préférai encore être juste une Emmerdeuse avec un grand "E".
- T'as ruiné ma famille. Que ce qui t'es passé par la tête ? C'est pour te venger parce que je suis partie sans le dire à Lily ? Parce que je l'ai abandonné de nouveau ? Suffisait de me le dire, au lieu de faire de moi une enfant de divorcés !
La Jeep se secoua quand une roue s'enfonça dans un creux sur la route. Elle illustrait parfaitement mon état d'esprit à ce moment là. Comme si j'étais sur le point de me renverser sur le bas côté et de faire des dégâts. Il ne manquait qu'un tout petit quelque chose, une minuscule flamme, pour qu'on passe le point de non-retour et que j'étouffe Elliot avec une touffe de propres cheveux.
- Comme si j'étais pas déjà assez instable... Maintenant, va falloir que je jongle entre Papa et Maman pour fêter Noël, Halloween, Pâques, mon anniversaire et toutes les autres fêtes à la con qui sont supposer réunir les familles. En plus de ça, par ta faute, j'ai dû assassiner mon beau-père. Et essaie pas de te défendre ! L'abandon de Fernando-Pierce avec un T-Rex pèse sur ta conscience, pas la mienne. T'as créé un putain de pervers charmeur qui s'en prend aux femmes qui se sentent seules, tu devrais aller en taule direct pour ça !
Si j'avais eu Lucille sous la main et une étoile à accrocher sur mon débardeur, à hauteur de mes seins, je l'aurai foutu dans une cellule direct. Mais ça n'était pas le cas. Au pire du pire, si je voulais vraiment le faire coopérer, je pouvais juste utiliser mes sous-vêtements comme armes. Le taux d'efficacité devrait être plutôt satisfaisant.
- Cette manie de toujours rejeter la faute sur Elliot vient d'une crainte liée à ton enfance, n'est-ce pas ? Quelqu'un t'as-t-il fréquemment et sévèrement puni lorsque tu faisais des bêtises, Robyn ?
- Putain de Pierce Brosnan !
Je hurlais en croisant le regard serein et séduisant du psy dans le rétroviseur, de retour sur la banquette arrière comme si il n'en étais jamais parti. À mon hurlement, il répondit par un sourire qui le rendit lumineux au possible, avant de chantonner l'air d'ABBA. Genre j'avais pas essayé de le tuer par procuration.
- Mais que ce qu'il fout encore là ? C'est toi qui l'a ramené ?
Et je hurlais toujours. Mon regard quittait de temps en temps la route pour se tourner vers Elliot, prêt à lui déverser un max d'hostilité si ça s'avérait vrai. Il avait séparé mes parents, il aurait du me soutenir et aider le dino à bouffer Fernando ! Putain, il avait été le gamin des Candy, lui aussi ! Pourquoi ça ne le touchait pas ?
- Je ne t'en veux pas. Tu as juste voulu protéger la relation de tes parents, je le comprends. Mais j'aime Joyce. Je l'aime comme l'Océan aime l'eau. Je l'aime comme les abeilles aiment le miel. Je l'aime com...
- Ta gueule !
Mes mains quittèrent le volant pour venir se plaquer sur mes oreilles. Je refusais d'entendre encore une autre connerie du genre. C'était dégueulasse. Et immoral. Et il n'avait pas le droit d'aimer ma mère !
- Son coeur bat de la même manière. Elle m'aime, elle aussi. Et un jour, nous formerons une famille. Tous ensemble. Lorsque j'aurai demandé la main de ma douce Joyce.
J'allais tourner de l'oeil. Je me sentais mal, les sens en pagaille et une nouvelle envie grandissante de gerber encore une fois. Les chaussures du Pérucheux ne pourraient pas me haïr encore plus, de toute façon.
- Je te déteste !
Fini la concentration sur la route. Je pivotais vers Elliot, les yeux embués et les nerfs à vif. J'avais à la fois envie de pleurer et de le cogner. Si je m'essuyais le nez dans ses cheveux, on serait quittes ?
- Je te déteste tellement ! Tu me brises les oréos ! J'en ai ras la marmelade !
La voiture continuait son chemin tranquillement, redressée de temps en temps par un coup dans le volant du bout du coude et par des redressements de pédales. Il aurait pas pu aussi dire que j'étais méga cool comme conductrice, hein ?!
- Tu gâches toujours tout ! Tu fais de ma vie l'enfer sur terre, tu me traites comme une merde et tu me considères comme si j'étais qu'un vieux malabar collé à ta semelle ! Tu te plains en disant que je suis la pire des saloperies avec toi, mais tu t'es jamais dis que si tu te comportais pas toi-même comme le plus con des cons, ça aurait pu se passer autrement ? Non, parce que tu penses comme ton connard de père !
Une nouvelle vague de mots remontèrent dans ma gorge, restèrent bloqués quelques secondes, avant d'exploser sans que je puisse les empêcher de faire demi-tour.
- Tu vois, tu me forces à te dire des choses aussi horribles. Juste pour être méchante et te faire de la peine en retour. Alors que je le pense pas. T'es pas comme ton père. Sauf pour les cheveux. Et puis entre vous deux, y a que lui que je déteste vraiment.
Ma voix se brisa, à la fin. Ce n'était plus qu'un simple murmure. Le silence se fit, à peine troublé par le ronronnement bourrin de la Jeep. Et tout à coup, je me rendis compte des conneries que je venais de dire. Mes yeux s'écarquillèrent, je devins pâle comme un linge et je plaquais ma main sur ma bouche pour empêcher de passer quoi que ce soit d'autre.
- Que ce qui m'arrive ?
Je secouais la tête, perdue, à la recherche d'une explication. Pourquoi j'avais dit ça ? Je pensais quand même pas... non. Non ! Ça n'était pas normal. C'était probablement encore un sale tour d'Elliot. Voir même peut-être un effet du charme ravageur de Pierce. Mon cerveau était en train de griller, je buguais complètement, je pétais un câble, voilà tout ! Il fallait juste... juste que je me retrouve seule une minute. Voir même une heure. Et pourquoi pas trois mois, loin de ces deux idiots ?
L'envie de fuir était tellement forte, que je fis de nouveau une connerie assez impressionnante. Laissant la bagnole continue son chemin tranquillement, je me détachais, ouvris la portière et me jetais dehors.
Ouais. Alors que la Jeep était toujours en train de rouler à grande vitesse. Au moment où mon petit corps pas bien solide percuta le sol, je regrettais mon geste. Et espérais quand même un peu que les deux autres continueraient à rouler vers le soleil comme ma mère et Fernando avaient du le faire. Yeurk.
Elliot Sandman
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« Probably that you're going to be eaten by a giant marshmallow or something. »
Ok. Ca devenait carrément bizarre dans cette voiture. Robyn venait de me faire une déclaration sauvage, mélange de reproches et d'injures tout en m'apprenant que le seul qu'elle détestait vraiment, c'était mon père. Sacrée révélation. Je ne m'y attendais carrément pas, surtout qu'elle avait lâché tout ça en même temps qu'elle conduisait si vite que le pauvre Fernando Brosnan était méchamment bringueballé sur la banquette arrière. Il n'avait pas dû penser à remettre sa ceinture lorsqu'il était réapparu dans la Jeep. On était dans un jeu vidéo, du coup certains protagonistes possédaient plusieurs vies afin de faciliter le bon déroulement. C'était pour ça que je ne m'en faisais pas trop pour les parents Candy : ils avaient trois vies chacun. Après, il était toujours possible qu'ils les aient déjà gaspillé, vu que ça avait l'air plutôt dangereux, dans le coin.
J'en étais là de mes réflexions quand la pâtissière décida de sauter de la voiture en marche. Tout d'abord, Fernando et moi n'eûmes aucune réaction, se contentant de laisser un grand silence s'installer. Puis, comme le chauffeur n'était plus là, la voiture continua allègrement sa course tout en changeant de trajectoire. Je bondis de côté et saisis le volant de justesse, juste au moment où on allait finir dans le fossé. La Jeep fit une brusque embardée alors que je braquais trop le volant à droite.
Autour de nous, le décor avait changé. De jungle urbaine, on était passé à jungle chamallow. Le système de sécurité s'était enclenché, détectant un moment critique ainsi qu'un danger immédiat. Comme quoi, j'avais beau créer des trucs hyper dangereux, j'avais également mis en place de quoi sauver la vie, au cas où. J'apprenais de mes erreurs. Je ne voulais plus que les joueurs perdent la vie à cause de moi. Bon, le risque zéro n'existait pas. On pouvait toujours quitter le lasergame avec un pied ou un bras en moins. Il faudrait d'ailleurs que je pense à faire signer une décharge aux gens qui s'aventuraient dans mes jeux. Bizarrement, le danger excitaient les Storybrookiens habitués aux sensations fortes. La fréquentation du lasergame avait repris bon train, depuis quelques temps.
Je parvins à me contorsionner pour me placer sur le siège conducteur et enfonçai la pédale de frein. La Jeep se stoppa dans un crissement de pneus, laissant une odeur de marsmallow grillé dans son sillage. Sans attendre, je descendis du véhicule dont la portière claqua dans l'air, grande ouverte. Je me précipitai vers l'endroit où Robyn était allongée, beaucoup plus loin. Elle était enroulée dans des mètres de barbapapa rose pâle, au milieu de la chaussée gélatineuse qui rebondissait à chacun de mes pas de course.
"Ca a amorti ta chute." expliquai-je, le souffle saccadé. "Ton action a activé le système de sécurité."
Je plaçai les mains sur mes hanches, observant un court instant les alentours. Ca ressemblait à s'y méprendre à Sugar Rush.
"Je me suis un peu inspiré de là d'où tu viens. Quand je connais un peu la personne, je m'arrange pour que le système de sécurité corresponde à un endroit rassurant pour elle et familier."
En gros, ça voulait dire que moi non plus je ne la détestais pas tant que ça, au fond. Elle aurait dû s'en rendre compte avant. Si je la haïssais, jamais je ne lui aurais créée des parents super cools avec une personnalité bien définie. Encore moins un beau-père psy super canon et agaçant de sincérité. C'est juste que c'était plus marrant de se balancer des vacheries à la tronche sans arrêt.
Elle était toujours par terre, à se dandiner sur le dos, engoncée dans la barbapapa comme une tortue incapable de se redresser. Fort heureusement, la friandise duveteuse était également plaquée contre sa bouche, l'empêchant de répliquer quoi que ce soit.
"Mange, c'est bon pour toi." approuvai-je. "Ce sont des suites de codes informatiques bourrés de numéros. Je leur ai donné le goût du sucre pour que ça passe mieux."
Tout le jeu n'était que des lignes de codes, comme dans la Matrice. En me concentrant, je pouvais les voir, à l'instar Neo. Trop la classe. J'adorais m'y promener car j'avais l'impression d'être un super-héros. D'avoir le contrôle total sur un univers. C'était grisant.
Cependant, je me rendis vite compte que j'avais oublié l'une des configurations du système de sécurité, quand j'aperçus une troupe de nounours Haribo accourir au pas de course en rang serré.
"C'est bon les gars, je suis sur le coup." leur dis-je, confiant.
Les nounours géants et gélatineux se détournèrent sans faire d'histoire et repartir à la même cadence. Après tout, j'étais le big boss. Je finis par m'accroupir près de Robyn.
"Je crois que tu es touchée par la Vérité. Avant y avait la vérité. Maintenant, il y a la Vérité, avec un grand "V". Personne ne peut y échapper. C'est pour ça que tu as été aussi sincère avant. Et te jeter de n'importe quelle voiture n'y changera rien. Tu es obligée de raconter tous tes secrets."
J'esquissai un sourire de psychopathe très satisfait tout en l'observant, avant de l'effacer de mon visage et de prendre une expression plus sérieuse.
"T'inquiète, je ne vais te poser aucune question. Tu avais tes raisons de partir. J'aurais pas dû te kidnapper pour ça. C'est juste que je flippe à cause de la disparition de Lily et je pensais que tu aurais des infos..."
Un soupir m'échappa. C'était dur de reconnaître que je n'avais aucune piste, et que j'avais laissé de parfaits incompétents partir à sa recherche. Heureusement que Jules faisait partie du voyage : au moins il utilisait son cerveau, lui.
Fernando Brosnan avait fini par nous rejoindre. J'avais entendu ses chaussures émettre des bruits spongieux sur la route gélatineuse. Il avait eu la décence de rester silencieux. Il sentait probablement que c'était le moment dramatique entre Robyn et moi.
Je me penchai davantage vers elle et agrippai les deux bords de la barbapapa afin de les écarter et de tirer dessus pour les déchirer. Elle fut libérée en quelques secondes, le corps tout poisseux de sucre.
"Je ne t'ai pas tout dit pour tes parents." admis-je avec la moue d'un sale gosse qui n'assume pas ses actes. "Déjà, ils ont trois vies chacun, comme la majorité des protagonistes du jeu. C'est pour ça que Fer..."
Je me tus avant de prononcer son prénom en entier, car je n'avais pas envie que le jukebox s'enclenche une fois encore. A la place, je le désignai du doigt et poursuivis :
"... que ton beau-père est réapparu dans la caisse."
Il parut flatté de l'appellation. Je roulai des yeux.
"Cela a été très désagréable de me faire dévorer par un T-Rex." précisa-t-il en tirant sur la veste de son costume. "Tu ne dois plus recommencer, Robyn. Même si je comprends tout à fait ton geste. Tu es très impulsive et tu ne voyais pas d'autre façon de régler le problème que je te crée. J'ai bon espoir qu'un jour tu m'apprécies autant que je t'apprécie, et que nous formions une belle et grande famille tous ensemble."
Il lui adressa un sourire irrésistible et lui tendis la main pour l'aider à se relever. Je soupirai de plus belle et profitai d'être plus proche d'elle pour lui passer devant, la saisir par les épaules et la soulever brusquement afin de la remettre sur ses pieds. Après quoi, je frottai mes mains sur ma chemise pour en enlever le sucre, sans succès.
"Donc je disais que... j'ai peut-être une info sur tes parents." repris-je, évasif.
Je décidai de me reculer de quelques pas si jamais elle voulait se jeter sur moi sans prévenir. Avec elle, on n'est jamais trop prudent.
"En fait, je me demande si... je ne les aurais pas rangés ailleurs."
Je me grattai la nuque, l'air contrit.
"J'ai fait pas mal de ménage dans les différents mondes que j'ai créés dernièrement, et ça me paraîtrait bizarre de les avoir laissés pas loin d'un T-Rex. Ca ne me ressemble pas."
"Tu m'as séparé volontairement de Joyce ?" s'indigna Fernando.
Je restai indifférent à ses accusations. Un seul problème à la fois, s'il vous plaît.
"Le souci, c'est que je ne me souviens plus où je les aurais mis. Un monde à la Sugar Rush, ça me semble logique. Peut-être que le système s'est connecté à ta détresse et nous a fait rejoindre l'endroit où ils se trouvent ?"
C'était une simple suggestion. Je n'en avais aucune idée. J'observai Robyn tout en me tapotant le menton, indécis. En tous cas, une maisonnette en pain d'épices se dressait au loin, au milieu des montagnes en chocolat. Une fumée rose s'échappait de la cheminée. Ca aurait pu être un endroit où j'aurais rangé les parents Candy. La parfaite destination de vacances !