ft. Adrien Agreste
Cela faisait plusieurs minutes que Violette était assise dans sa voiture. Le contact éteint, un dossier ouvert à la main. Elle lisait attentivement les informations que Chris lui avait données sur l’affaire sur laquelle il l’avait mise. C’était sa première mission en solo et elle n’avait pas envie de tout foirer. Elle voulait prouver qu’elle avait sa place dans la police, qu’elle était une très bonne stagiaire. Et il y avait encore du travail à faire. Les différentes affaires de l’été, le stage chez les militaires. Tout cela avait un peu entaché l’image de Violette au sein de la police. Tous ses collègues ne voyaient pas en elle un très bon élément, trop jeune, trop femme. C’était sexiste, mais c’était clairement le sentiment que certains de ses collègues lui donnaient. Heureusement il y avait Chris, il y avait quelques collègues très sympathiques. Et c’était pour eux qu’elle se battait, mais également pour elle. Alors voulant bien faire, Violette avait pris son temps dans la voiture, lisant et parcourant les différentes pages du dossier. Cette affaire était sombre et beaucoup trop mystérieuse. Il devait sans doute y avoir une raison magique ou divine ou surnaturelle à tout ça. Et clairement, Violette ne faisait pas la fière dans sa voiture.
Elle était déjà garée devant la maison et pourtant elle avait préféré relire une dernière fois le dossier, comme si elle ne le connaissait pas. Alors qu’évidemment ce n’était pas le cas. Elle connaissait l’affaire, elle avait parfaitement intégré les différentes informations du dossier. Pourquoi donc ne sortait-elle pas de sa voiture ? Tout simplement car elle stressait. Elle ne savait pas ce qui l’attendait à l’intérieur et elle était seule. Du moins, presque seule car l’oreillette placé dans son oreille la fit sortir de ses pensées.
« Test, test. C’est bon, ça fonctionne ? »Ce n’était pas la voix de Chris. Il devait être encore occupé. Mais Violette savait qu’il reprendrait le contact plus tard. Pour l’instant elle devait faire avec son collègue.
« Oui, c’est bon. Je vais entrer dans la maison. »Sur ces bonnes paroles, Violette ferma le dossier qu’elle laissa sur le siège passager. Puis la jeune policière prit une lampe torche et son arme de fonction dans la boîte à gant. Elle sortit de sa voiture et avança prudemment vers la maison. Violette s’arrêta devant et leva la tête vers la demeure. Elle n’avait pas l’allure d’une maison hantée mais elle était loin d’être accueillante. Prenant une grande inspiration, Vio' alluma sa lampe torche et éclaira l’entrée.
La porte était entre-ouverte, laissant alors la possibilité à des squatteurs de venir s’abriter là-dedans. Peut-être que l’odeur venait d’eux ? Car il fallait avouer qu’une fois à l’intérieur, l’odeur était insoutenable. Clairement ça puait la mort. Violette décida d’aller inspecter la première pièce. Il semblait s’agir d’un salon. Du moins, c’était ce que les meubles présents laissaient supposer. Il y avait une télévision, un canapé, des fauteuils, une table basse. Tout avait l’air normal dans cette pièce plongé dans l’obscurité. Néanmoins lorsque Violette s’avança elle put remarquer que la télévision avait un gros impact, comme si quelque chose s’était cogné dedans. En pointant sa lampe torche sur les rideaux, la brune put voir qu’ils étaient comme déchirés. Clairement il s’était passé quelque chose dans cette maison. Le quoi restait un mystère. Mystère que Violette comptait bien résoudre. En quête d’information complémentaire, la jeune femme décida de fouiller un peu la pièce. Elle se dirigea vers une grande commode de salon, composé de multiples tiroirs. Elle en ouvrit un au hasard. Elle tomba sur des babioles sans intérêt. Dans un deuxième tiroir elle tomba sur plusieurs photos. La lumière de sa lampe torche permettait de réaliser que c’était une jolie famille qui vivait là. Il y avait de la joie, de la chaleur, de la bonne humeur qui se dégageait des visages présents sur la photo. S’imaginer qu’il s’était passé quelque chose de terrible dans cette maison faisait un pincement au cœur de la policière.
En ouvrant un troisième tiroir, Violette remarqua qu’il y avait beaucoup de poussière. Pas des petits grains non. Il y avait carrément des moutons, cachant ce qui se trouvait réellement au fond du tiroir. Vio plongea sa main vide dedans, poussant les boules de poussière. Et c’est à ce moment là que sa main se retrouva en contact avec quelque chose de gluant. Violette afficha une mine dégoutée tout en sortant sa main du tiroir. Un bonbon moisi était collé à son doigt. C’était absolument dégueulasse !
La brune voulu immédiatement se laver les mains. Le meilleur endroit pour cela était la cuisine. Même si la maison semblait abandonnée depuis plusieurs mois, il devait encore y avoir de l’eau dans les tuyaux. Elle sortit alors de la pièce en direction de la cuisine. Et là BAM. Elle se cogna violemment à quelqu’un. Le premier réflexe de la brune fut de sortir son arme de fonction. Elle la pointa sur le jeune homme face à elle, tandis qu’il posait des questions. Erreur. C’était normalement à elle de poser des questions.
« Vous êtes un squatteur ou une drag-queen ? »Oui. Elle ne l’avait pas beaucoup écouté. Mais il fallait avouer qu’elle était un peu sonné par cette rencontre inattendue. Elle qui pensait être toute seule dans cette maison. Le pire c’est qu’elle était en face d’un homme chat. C’était étrange. Peut-être allait-il à une soirée costumé ? En tout cas il s’était trompé de maison. Et la seule parole de l’homme-chat qui resta dans l’esprit de la policière c’était qu’il devrait rentrer chez lui.
« Oui, vous avez raison. Vous devriez rentrer chez vous. Vous n’avez rien à faire ici. Ça m’a l’air dangereux ici. Et je peux pas m’occuper de vo… »La brune s’arrêta brusquement. En effet, du bruit se fit entendre venant de l’étage au dessus. Apparemment ils n’étaient pas seuls. D’autres squatteurs ? Ou autre chose ? Violette ne savait pas mais elle n’était pas très rassurée. Vio’ garda son arme près d’elle, mais plus pointer sur l’homme chat. Les questions de l’inconnu la fit revenir sur terre. Elle le regarda en arquant un sourcil. Il était clairement sans gêne. Il parlait de Chris comme s’il le connaissait.
« Parce qu’il veut que ça soit fait maintenant et je vais clairement pas le décevoir ! »La jeune policière voulait absolument mener à bien cette enquête et résoudre l’affaire, que Chris soit fière d’elle, qu’il ne regrette pas son choix de l’avoir intégré dans la police ! Violette fronça les sourcils lorsqu’il lui indiqua d’aller voir dans la cuisine. Elle y entra en essayant de trouver ce qui clochait. Est-ce qu’il s’agissait des assiettes laissés en plan et rempli de nourriture, ou l’odeur atroce ? Mais Violette s’arrêta immédiatement lorsqu’il expliqua avoir vu un corbeau mort dans le micro-onde.
« Sérieux ? Un corbeau ? Qui mange du corbeau aujourd’hui ? »Evidemment, Violette n’allait pas vérifier les propos de l’inconnu. Elle le croyait. Elle n’avait pas envie de tomber nez à nez avec un animal mort dans un micro-onde. La brune décida tout de même d’aller se laver les mains. Qu’est-ce qui pourrait lui arriver en ouvrant un robinet ? Et bien la jeune femme ne tarda pas à le découvrir lorsque l’écoulement d’eau devint rouge sang. La brune ne put retenir un petit cri de frayeur avant de refermer immédiatement le robinet.
« Ok. Du calme. » commença-t-elle à se dire avant de se retourner vers l’homme chat.
« Je pense que vous avez raison. Il s’est passé quelque chose ici. Et c’est à moi de découvrir quoi. »Clairement, elle ne voulait pas se faire saboter son affaire par un homme déguisé en chat. Alors elle prit son arme, pointa seulement la lampe torche sur l’homme en face d’elle.
« Je vais aller inspecter les autres pièces. Vous. Vous restez là ! »Allait-il l’écouter ? Violette ne savait pas. Mais elle, elle avait déjà quitté la cuisine pour rejoindre l’escalier. Clairement avec le bruit qu’ils avaient entendus tout à l’heure, il y avait quelque chose à l’étage. Violette craignait le pire, mais il fallait qu’elle se montre courageuse.
« RAS dans le salon. Des éléments suspects dans la cuisine mais aucun signe de vie. Enfin si mais pas ce qu’on recherche. Je monte à l’étage, où l’on…enfin où j’ai entendu du bruit. »Violette parlait à son interlocuteur de la police. C’était une aide précieuse. Cette oreillette lui permettrait de faire les bons choix, de ne commettre aucune erreur. Du moins, ça c’était si l’homme chat ne l’avait pas suivi…