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-Putain, c'est bon ! J'arrive !

Je roulais les yeux au ciel et fuma une dernière fois ma cigarette avant de la jeter sur le sol et l'écraser sous mon pied. Je pouvais même pas prendre une pause de cinq minutes tranquille ? Je travaille comme une malade tout le temps mais non, ce n'est jamais assez pour monsieur le boss apparemment. En plus d'avoir les mains baladeuses, c'est un dictateur. Je rentrais à nouveau dans le bas, contente de retrouver au moins la chaleur qu'il faisait à l'intérieur. Je souris à mon patron, répétant dans ma tête "Pense à la paye" jusqu'à que cette pensée fasse oublier toutes les autres. Ce fut un échec. Il me dit devenir derrière le bar et me montra une table de jeunes adolescents qui venaient d'arriver. Ils avaient l'air insupportables. Je les avais vus rentrés il y a deux minutes et ils commençaient déjà à crier dans tous les bars. Je n'étais même pas sur qu'ils aient dix-huit ans. Mais bon, tout bénéfice est bon à prendre. Il me dit d'aller prendre leur commande et alors que je partis dans leur direction, il me mit une fessée suivi d'un petit mot doux : "Aller, au boulot ma ptite !" Bien sûr, tout cela derrière le bar afin que personne ne remarque. Je me suis alors retourné d'un coup sec, lui attrapa le poignet et lui fit une clé de bras. Alors que je le maitrisais avec toute ma force, je lui chuchotai à l'oreille :

-Touche moi encore une seule fois, et je te jure que je te couperais la main moi-même.

Je savais très bien que cela me couterait surement mon travail mais, et alors ? Je devais me battre pour ce que j'étais et ce n'était surement pas le salaire minimum qui allait me donner envie de me laisser faire. Des bars ? Il y en a plein la ville, je n'étais pas obligé de travailler dans celui du pervers de la ville. Je lui lâchais le poignet alors qu'il partit en direction de la réserve. Avant de sortir de mon champ de vision, il se retourna et me regarda droit dans les yeux en disant : "Tu vas regretter ça, salope." Vive la toxicité masculine. Je levais les yeux au ciel en hochant ma tête de gauche à droite. Je ne savais vraiment pas quoi penser. Je sentais la pression monter. J'étais contente de m'être défendue, je n'avais pas honte de l'avoir fait mais j'avais tout de même peur. Certes, il y a des bars plein la ville mais ce que je venais de faire pouvait me couter cher. Je finis donc par préparer les boissons que les adolescents m'avaient demandés, soudain une collègue vint me voir. Je ne savais pas ce qu'elle voulait et je sentais mon coeur battre de plus en plus vite au fur et à mesure qu'elle s'approchait. peut-être avait-elle vue ce qui s'était passé avec le patron ? Ou peut-être que ce dernier lui avait parlé et avait réussi à retourner la situation ? Peut-être même elle m'annonçait mon licenciement à l'avance ?

-Excuse moi Altana mais, un homme vient d'arriver et je cours déjà partout avec toutes les tables que j'ai. Tu peux t'en occuper ?

Je lui souris et lui dit de ne pas s'inquiéter, que j'allais le faire. Elle me remercia de bon cœur et me montra l'endroit où le fameux homme s'était assit. J'étais si soulagée. Je m'étais inquiété pour rien. Du moins, pour le moment. Elle repartit à ses occupations après m'avoir expliqué qu'elle se souvenait vaguement de lui et que c'était peut-être donc un habitué. Il fallait que je fasse gaffe sur les commandes. Les habitués, c'est ultra important pour faire tourner un bar et j'avais pas intérêt à le perdre. Quoique... Je venais de plus ou moins me battre avec le patron, donc j'avais plus grand chose à perdre. Peut-être pouvais-je profiter de cette situation pour profiter un peu de ma soirée ? Quitte à être licenciée dans peu de temps, autant en profiter pleinement. J'ai alors apporté les boisons demandées aux adolescents et partit en direction de l'homme. Je lui sorti mon plus beau sourire.

-Bonsoir monsieur. Dites-moi, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?

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L'homme à qui j'étais venu demander la commande m'informa qu'il avait déjà commandé du rhum. Une de mes collègues avait sûrement dû prendre les devants. Tant mieux, ça me faisait moins de boulot. Du rhum. C'était tout de même rare que l'on commande cela. La plupart des personnes demandaient souvent des cocktails, du vin, ou des shots. Rarement de l'alcool fort pur. J'étais assez intriguée. De plus, il avait l'air de se sentir ici chez lui, puisqu'il avait mis les pieds sur la table. Je ne lui fis aucune remarque, j'allais de toute façon être virée à la fin de mon service, alors à quoi bon ? L'homme me proposa de m'asseoir à ses côtés. Je ne savais pas bien si la formulation me donnait le choix ou non. Je n'avais pas l'impression que ce soit un ordre mais la formulation laissait les choses assez floues. Mais, j'ai accepté, m'asseyant sur le siège qu'il m'indiqua. J'espérais de cette façon mettre le patron dans la merde. Il s'y reprendra à deux fois pour me faire chier, la prochaine fois. Et puis, discuter avec les clients était ce que je préférais dans le métier. Je rencontrais des personnes de tout horizon, en particulier à Storybrooke, avec chacun leur histoire à raconter. L'homme me fixa quelques temps avant de me dire qu'il avait déjà vu mon visage quelque part. J'ai haussé un sourcil. Son visage à lui ne me disait absolument rien.

-Je ne crois pas que l'on se soit déjà rencontrés. Je m'appelle Altana.

Peut-être qu'en mettant un nom sur mon visage, il se rappellerait plus facilement de qui j'étais ? Il me demanda ensuite si mon patron faisait ça souvent. Il devait se référer à ses attouchements sexuels. J'étais certaine que personne ne m'avait vu. Il fallait vraiment que je fasse plus attention. Bizarrement, je me suis sentie gênée, alors que ça ne devrait pas être le cas. la seule personne qui devrait se sentir mal à l'aise, c'est mon boss, pas moi. Sans que j'eus le temps de répondre, l'homme surenchérit. Il me dit que j'avais bien fait. Pas que j'ai besoin de la validation de qui que ce soit, ça faisait toujours du bien de l'entendre. En particulier d'un homme. La plupart se seraient rangés du côté de mon patron me disant que ce n'était qu'une blague, qu'il faisait ça pour rire et qu'il n'y avait rien de méchant. Et puis bon, il ne m'avait que mis une main aux fesses, c'est pas comme si on m'avait violé ! Justement si. On m'avait violé. Lui, non, en l’occurrence, encore heureux, mais quelqu'un d'autre l'avait fait. Alors une main aux fesses, rien qu'une main aux fesses comme certains peuvent le penser, ça pouvait faire remonter tout un tas de souvenirs qui devraient rester enfouis. Alors qu'il continua de parler, une serveuse vint déposer la bouteille de rhum sur la table. Il me parla de pirate. Je déglutis. Seulement quelques personnes connaissait ma véritable identité. Pas que je m'en cachais, loin de là, j'étais au contraire, ravie d'en parler. Mais, peu de gens en parlait. Pour beaucoup à Storybrooke, notre ancienne identité représentait des mauvais souvenirs. Mais j'étais certain qu'il n'avait pas placé le mot pirate au hasard. Mais je n'avais toujours aucune idée de qui pouvait être cet homme. Il connaissait sûrement qui me connaissait... Préférant ne pas me mettre en danger, je fis mine de ne pas comprendre pourquoi il parlait de pirate d'un seul coup, omettant tout simplement d'en parler.

-Si je ne me fais pas virer à la fin de mon service pour désobéissance, je démissionnerais. Je ne compte pas rester travailler pour un connard qui ne me respecte même pas. Et pour te répondre, oui, il fait ça souvent. C'est la première fois qu'il le fait avec moi, sinon, il serait déjà mort, mais plusieurs de mes collègues m'ont déjà confiés qu'il agissait souvent de cette façon.

Il but quelques gouttes de rhum. La serveuse m'avait amené un verre aussi, je me permis donc de me servir dans la bouteille et d'en boire quelques gorgées à mon tour. Boire pour oublier, c'est bien cela qu'on disait ? Il fallait tout de même que je fasse attention à garder mon identité secrète pour le moment et l'alcool a tendance à délier les langues. Je ne savais pas ce que cette personne pouvait bien me vouloir, mais il valait mieux faire attention. Je me retrouvais déjà suffisamment dans des situations problématiques pour éviter d'en rajouter. Il ajouta qu'il pensait savoir qui j'étais. Puis, il parla de mon rang. Tout cela commençait à être bien bizarre. sans que je puisse répondre, mon patron arriva, sûrement pour me passer un savon. L'homme avec qui je discutais sortit un pistolet assez ancien de son pantalon et le pointa en direction de mon boss qui s'arrêta. Il lui conseilla de retourner à la caisse. Je vis mon patron totalement effrayé. Son visage d'effroi me fit sourire. Je ne comptais pas le défendre. Il venait de m'attoucher sexuellement alors que le coup du pistolet parte ou non, ce n'était pas mon problème. Encore moins si je n'étais pas celle qui le tenait. je me suis levée, m'approchant de mon dégoutant patron.

-Alors ? Qu'est ce que tu voulais me dire ? Je fis une petite pause, le regardant avec un grand sourire alors qu'il en répondait pas. Je ne travaille plus pour toi, c'est bien compris ? Maintenant, hors de ma vue avant que mon ami ait la malheureuse envie de tirer ! Et si tu tentes quoi que ce soit, je te jure que je n'aurais besoin de personne pour te tuer.

Il fit alors marche arrière, comprenant qu'il ne pouvait rien faire et qu'il valait mieux qu'il déguerpisse. Ma menace était parfaitement réelle, je n'avais pas peur de tuer qui que ce soit. Je ne le faisais pas par plaisir, mais si la personne le méritait, je n'hésitais pas une seule seconde. Je suis retournée m'asseoir, regardant l'homme qui tenait le pistolet.

-Tu peux le ranger maintenant, je pense qu'il ne reviendra pas mais merci. Alors, dis moi, qui penses-tu que je sois ? Je serais bien curieuse de savoir...

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Tout continua à se passer si vite. Il me conseilla de le suivre, puisque l'homme avait appelé la police. Ou les "prévôts" comme il les appelaient. Heureusement que j'étais une pirate, ce qui me permettait aussi de comprendre les vieux mots comme celui qu'il venait de l'utiliser. Une fois dehors, il me dit de le suivre, qu'il me garderait en sécurité. Je lui ai donc emboité le pas. Sa démarche était des plus étranges, ce qui me fit pouffer de rire, du moins pas trop fort, je ne voulais pas le froisser. Il m'intriguait terriblement et je voulais en savoir plus. Il prit la direction du port. Je le savais très bien. C'était un endroit où j'adorais passer du temps, en dehors de la plage. Je me promenais souvent sur les bateaux, à la recherche de comment en voler un pour reprendre le large comme auparavant.

Alors qu'il marchait, il me dit que j'étais la fille de McBernik, disant que je ressemblais à ma mère. Je me suis arrêtée quelques secondes, étonnée qu'il ait réussi à me reconnaitre. Alors comme ça, il connaissait ma mère ? Mais qui était-il ? Il me tendit la bouteille de rhum après en avoir bu quelques gorgées, chose que j'acceptais volontiers. Vu ce qui allait suivre, j'en aurais sûrement besoin. Il se présenta alors comme étant Jack Sparrow. Il avait raison, ce nom me disait quelque chose. j'étais certain de ne jamais l'avoir rencontré, mais j'avais déjà entendu mes parents s'engueuler à son sujet. Alors, c'est lui l'amant de maman ? Elle avait vraiment un faible pour les pirates...

-Je crois que ça ne sert à rien de te mentir alors... Oui, je suis Scampi McBernik. Ou du moins, j'étais. Ravi d'enfin rencontrer la raison pour laquelle mes parents ne sont sûrement plus ensemble maintenant...

C'était peut-être un peu bas de dire cela, mais c'était la vérité. Mais, je ne lui en voulais pas. Pas à lui du moins. Contrairement à ma mère. C'était elle qui avait trompé mon père. Jack était seulement l'amant (il avait peut être trompé quelqu'un aussi avec ma mère, mais ça c'était loin d'être mon problème). Si notre famille est détruite aujourd'hui, c'est seulement par la faute d'une seule personne. Ma mère. Il m'emmena alors sur un bateau, sûrement le sien (du moins je l'espérais). Un magnifique bateau d'époque que j'avais déjà vu de nombreuses fois et qui m’impressionnait toujours autant.

On grimpa tous les deux sur le pont, avant qu'il me dise qu'on était en sécurité. Il n'avait pas tort. Personne ne penserait à me chercher ici. Il m'emmena jusqu'à sa cabine où il m'indiqua un siège où m'asseoir et sortit des verres qu'il remplit de rhum. Il me parla ensuite de ma mère et de sa soi-disant culpabilité. En tout cas, Jack avait l'air d'être vraiment quelqu'un de gentil. Il me dit qu'il était là pour moi. Cela faisait longtemps que l'on ne m'avait pas dis des choses pareilles. Et après ne pas avoir vu ma famille durant des années, ces mots me firent chaud au cœur. il finit par me demander de l'empêcher de me draguer. Pour ça, il n'avait pas à s'inquiéter.

-Je te rassure tout de suite, si tu tentes de me draguer, je te ferais la même chose qu'à mon patron. Si ce n'est pire... J'ai marqué une pause, avant de reparler d'un sujet beaucoup moins drôle. Non, je n'ai pas recontacté ma mère. Elle se porte très bien sans moi, avec sa nouvelle fille. Et avec toi apparemment. Tu sais, elle est à l'origine de la destruction de notre famille. Sans ses tromperies et ses mensonges, on serait encore tous ensemble et soudés. Je ne veux plus lui adresser la parole. Et je te conseille de ne pas lui parler de notre rencontre, où tu n'auras plus l'occasion de parler à qui que ce soit.

Je sirotais tranquillement mon verre de rhum, pensant à quelque chose. Si ce magnifique bateau était bien le sien, pourquoi ne partirions nous pas voguer sur les mers ? De toute façon, j'étais libre toute la journée vu que je venais de quitter mon lieu de travail. J'étais même libre sur plusieurs jours puisque je ne comptais pas y retourner de si tôt. Je regardais Jack dans les yeux, faisant une tête angélique.

-Ce bateau, c'est bien le tien ? Tu penses qu'on pourrait partit naviguer ? Je n'ai pas conduit un bateau depuis la malédiction et je dois t'avouer que ça me manque énormément...

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Je n'arrivais pas à aligner un seul mot. Pas que je ne le voulais pas. Mais, aucun mot ne voulait sortir de ma bouche. Tout ce que Jack m'avait expliqué me paraissait si étrange. Je n'avais jamais entendu parler de cette fameuse Lagertha. Je savais que ma mère avait trompé mon père avec Jack, mais je n'avais jamais su que celle-ci avait eu un enfant avec lui. Elle était plus vieille que moi et si Jack disait vrai, à propos du fait que mon père l'avait laissé à l'abandon, cela pouvait expliquer pourquoi je ne l'avais jamais connue. Que lui était-il arrivé ? Tout faisant sens dans ma tête. La rupture de mes parents. Le comportement parfois étrange de mon père.

Les dernières pièces du puzzle semblaient enfin être dans mes mains mais, je n'avais aucune envie de les placer. Je ne pouvais tout simplement pas le croire. Je ne le connaissais que depuis une heure. Il était l'amant de ma mère, c'était normal qu'il la défende. Rien ne me disait qu'il n'avait pas inventé tout ça. Peut-être que Lagertha n'existait même pas. Je devais réellement avoir une conversation avec ma mère. Mais, je ne savais pas si j'étais prête à ça. Elle m'expliquerait sûrement les mêmes choses que Jack. Je ne voulais pas détruire tout ce que je ressentais pour mon père. Je l'aimais, il m'avait superbement bien élevé. Il m'était impossible de croire qu'il avait fait une chose pareille. Je fis un mouvement de la main, comme si je voulais balayer tout ce que venait de dire mon beau-père.

-Je... Je ne peux pas te croire. Pas comme ça. Je dois y réfléchir. Tout cela semble si... surréaliste. Je n'ai jamais entendue parler de Lagertha, et encore moins de cette histoire d'abandon. Je fis une pause, réfléchissant quelques secondes. Mais, si je recontacte ma mère, je te promets qu'on parlera de tout cela. Et tu seras le premier informé !

J'avais une folle envie de changer de sujet, et heureusement, l'idée de naviguer son bateau m'était venu. Et il accepta. Fort heureusement. J'étais ravie. J'allais enfin retrouver le plaisir de naviguer sur un bateau, ça faisait si longtemps. J'attendais qu'il me donne les directives à suivre (bien que je savais faire sortir un bateau d'un port, je préférais ne pas prendre d'initiatives pour ce coup) qu'il reparla de ma mère. J'appréciais réellement tous les efforts qu'ils faisait pour nous réconcilier mais le sujet me mettait réellement mal à l'aise. En particulier après ce qu'il m'avait dit. Je me sentais stupide. J'aurais dû laisser une chance à ma mère. Je l'avais sûrement trop vite jugée. Je devais penser à reprendre contact, bien que ce serait quelque chose d’extrêmement difficile, je savais que je ne serais pas déçue quand ce sera fait. J'essayais de sourire à Jack, en vain. J'avais plutôt envie de pleurer.

-Je l'aime aussi malgré tout. Mais, tu as raison, elle mérite que je lui accorde une chance. Au moins une chance de s'expliquer. On verra bien où cela nous mènera.

Il me demanda ensuite d'aller hisser la voile pendait qu'il partait lever l'ancre. Je sortis de la cabine, le sourire revenant petit à petit et les cheveux aux vent. Je sentais déjà le vent de liberté effleurer ma peau et c'était si agréable ! Je partis faire ce qu'il m'avait demandé, espérant ne pas être trop rouillée, mais tout se passa bien. Une fois, cela fait, je retournais le voir près de la barre du bateau.

-Alors, quelle est la destination capitaine ?

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Les paroles de Jack me rassurèrent quelque peu. Si un pirate comme lui défendait mon père, c'était peut-être qu'il n'était pas si horrible après tout. Il avait fait ce qu'il devait faire pour le bien de sa famille. C'est vrai que faire venir Lagertha dans la famille aurait pu déstabiliser l'équilibre déjà fragile que l'on avait réussi à construire tous les quatre. Mon père n'avait pas accepté l'infidélité de ma mère, chose que je comprenais parfaitement, mais abandonner Lagertha était quelque chose de profondément horrible. Il fallait être dérangé pour abandonner une enfant. Si ce que Jack me racontait s'avérait être vrai (et je commençais de plus en plus à y croire), je ne pardonnerais jamais mon père pour une chose pareille. Du moins, s'il était encore vivant... Jack avait même comparé son père au mien, me prouvant que c'était normal d'idéaliser son père. En effet, je l'idéalisais peut-être, ne voyant que ses bons côtés. Il était important que je me reprenne. Je fis un petit sourire à Jack comme seule réponse, avant qu'il m'explique ce qu'on allait faire. Je n'avais pas envie de relancer la conversation, je devais avancer.

Rester dans les limites de la ville. Parfait. Je pensais que ça pouvait être dans mes cordes. Si je n'étais pas trop rouillée. Je le vis alors vérifier les canons. Il avait peur qu'on rencontre un bateau ennemi ? Dans les limites de Storybrooke ? Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter selon moi, mais bon, je lui faisais confiance, il savait quoi faire. j'espérais quand même ne pas avoir à me battre lors de ma première séance de navigation depuis des années. Je n'étais clairement pas prête à ça. Je mis toutes mes inquiétudes de côté, et prit un ton assuré pour lui répondre.

-Pas de problème ! C'est vrai que partir dans un monde enchanté paraît bien plus intéressant... mais tu as raison. Il vaut mieux qu'on soit amis avant de s'embarquer dans une aventure pareille ! J'espère quand même être encore capable de naviguer après tant d'années.

Il fit une petite remarque sur la façon de naviguer de ma mère, à laquelle je pouffais de rire. L'ambiance était bien plus légère qu'auparavant. Je préférais profiter de ce moment, de cette rencontre avec le copain de ma mère à faire autre chose que de parler de cette dernière. Mais, rire d'elle par contre ne me dérangeait pas le moins du monde. Et puis, c'était bon enfant. Pour l'avoir déjà vu faire, ma mère naviguait très bien. C'était mon père qui m'avait appris surtout, mais je savais que ma mère s'en sortait très bien. Jack m'expliqua qu'il me laissait à la barre, sans aide. Aucune pression. Vraiment aucune. Mais bon, il n'avait pas l'air d'avoir peur. Il laissait une presque inconnue naviguer son bateau, sans vérifier ses capacités auparavant, mais il n'avait pas l'air de flipper. J'admirais ce côté relax. Beaucoup plus que son côté dragueur lourd. Ma mère avait réellement des goûts étranges. Elle avait le don de choisir des copains étranges... Je levais les yeux au ciel avant de lui mettre un coup de poing sur l'épaule.

-Non, on va éviter que tu me pelotes, en effet. Touche moi et je n'aurais pas besoin de ma mère pour te retirer ton attirail. Si tu vois ce que je veux dire.

Je pris les commandes sur ces mots. Jack fit son cinéma avec le compas et alors que je pensais que tout allait bien, il cria. Une baleine ? Dans le port de Storybrooke ? Pas le temps d'y réfléchir. Je fis ce que Jack me dit. à bâbord. Je fis un coup sec sur la barre et le bateau mit un peu de temps à tourner, ce qui paraissait normal pour un navire de cette taille. J'espérais avoir évité la baleine de peu. Je vis que Jack avait l'air soulagé. Cela devait donc être le cas. C'est alors que je sentis le bateau se... soulever ? La baleine ! Elle était sous le bateau, et quand elle s'est levée, elle a dû lever le navire avec elle. J'espérais juste qu'elle ne cracherait pas l'eau avec son trou. Je ne pensais pas que cela réagirait comme dans les films, où le jet pousse le navire dans les airs, mais plutôt qu'il le percerait. Et dans ce cas, on coulerait. Pas vraiment la sortie imaginée. Heureusement, elle nous reposa sans faire d'histoires et je pus continuer à avancer à la vitesse maximale que le navire me le permettait. Il fallait qu'on se sorte d'ici. Qu'on aille le plus loin de la baleine.

-Je ne suis pas certaine que me laisser naviguer était une si bonne idée finalement !