« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
All that counts is here and now. My universe will never be the same !
Trainant les pieds jusque dans ma cuisine, je m’étais servis une tasse de café bien chaud pour bien commencer ma journée. Le café était d’autant plus fort que mon sommeil avait été difficile. Depuis la rupture de la malédiction, il y avait des nuits où il m’était juste impossible de m’endormir. C’était idiot, d’autant que ces cauchemars à répétition je les devais avant tout et surtout à de faux souvenirs qui s’étaient encrés durablement dans mon esprit. C’était le problème avec la malédiction, nous n’étions parfois plus capables de discerner le faux du vrai. Notre mémoire enregistrait chacune de nos humeurs et éveillait chacun de nos sens de manière quasiment réelle. Je ne savais pas comment cela fonctionnait. D’ailleurs, je doutais même mon cher crâne d’œuf de Kowalski aurait pu me donner une explication satisfaisante. Nous avions tous été victimes de la malédiction et nous avions désormais tous à apprendre à vivre avec nos deux vies entremêlées. Et ce que je racontais la mienne était véritablement terrifiant.
Que cela soit dans le monde des Contes où celui dans lequel nous vivions aujourd’hui, je n’avais jamais eu qu’un seul rêve ! Celui de partir combattre avec mon unité sur un champs de bataille digne de ce nom. Pourtant, les seuls souvenirs que j’en avais été des plus traumatiques. Toutes les nuits j’étais hanté par la trahison de Hans, les avertissements et les messages d’alerte de mes hommes, l’odeur du sang et le sentiment de honte mais surtout les cris agonisants de Private, la plus jeune et fidèle de mes recrues. Jamais ses hurlements, accompagnés du bruit insupportable d’outils de torture, ne quittaient mon esprit. Je ne parvenais jamais à les chasser de ma tête et ce n’était pas faute d’avoir essayé. Kowalski venait souvent à me reprocher de trop couver Private, de ne pas laisser à ce petit soldat l’espace suffisant pour évoluer librement. Mais à chaque fois que je le regardais à l’entraînement, je n’entendais que l’écho des tortures qu’on lui avait infligées. Alors bien évidemment, à ma place, tout le monde aurait eu tendance à se comporter comme un véritable papa poule. C’était une évidence. Mais cela, il ne pouvait pas le comprendre.
Cette affaire avait été classée Top Secret et je ne pouvais pas même en parler à mon lieutenant. Même Private qui pourtant était avec moi, ignorait ce qu’il y avait de plus terrible à savoir sur cette mission. J’étais donc seul, désemparé et tentais de dissimuler au mieux la vérité sous l’uniforme du commandant qu’ils avaient toujours connu et admiré. Car fort heureusement, mon sommeil troublé n’avait eu que très peu d’impact dans ma capacité à diriger mon équipe et dans mes capacités physiques. Au pire, elle avait aggravé mes sauts d’humeur et mon instinct un tantinet parano. C’était cependant quelque chose de ma vie que je parvenais encore à maîtriser. Mais pour combien de temps encore ?
Chassant ses vilaines pensées de mon esprit, je me relevais de mon siège pour aller déposer ma tasse dans l’évier. La matinée était déjà bien avancée mais nous avions bénéficier de deux jours de permission bien mérités. D’ailleurs, pour les récompenser de leur excellent travail de ces derniers jours, je m’étais même permis une petite entorse au règlement. En ce magnifique week-end printanier, mes hommes avaient quartier libre pour faire ce qu’ils voulaient. La seule condition étant qu’ils restent sobres et alerte au cas où une urgence imprévue nous rappelait au QG de l’agence du Vent du Nord. Si mes hommes étaient libres de faire ce qui leur chantait, il en allait logiquement de même pour moi. C’est pourquoi je décidais de profiter de ce petit moment de répit pour entraîner ma force physique et mon endurance. Et comme la nuit que j’avais passée était particulièrement exécrable, je me donnais la permission de faire ce que j’aimais le plus au monde… barboter dans la piscine devant notre immeuble.
Ramassant alors mon maillot et une serviette de bain, je me changeais et descendais bien vite pour profiter de l’eau qui venait tout juste d’être changée. C’était merveilleux de pouvoir profiter d’un moment de profond bien-être dans la piscine qui était tout juste chauffée. Mais c’était l’un des avantages d’avoir été des manchots, nous ne connaissions pas le sentiment de froid et pouvions tenir beaucoup plus longtemps dans notre bassin que d’autres espèces animales. Notre excellente condition physique nous avait suivie jusqu’ici et nous étions à la fois de très bons nageurs et d’excellents plongeurs. Un autre avantage était que je savais que quoiqu’il pourrait arriver, je serais seul à vivre ce véritable moment de délice. Pas de voisins agaçants à l’horizon qui me bloqueraient dans mes traversées de bassin, pas de badinages et de commérages stupides autour de la piscine qui troublerait ma quiétude. Rien que moi, ma piscine d’entraînement et un silence parfaitement revigorant. Tout du moins c’est ce que je croyais.
Après quelques 45 minutes de nage libre, j’avais entendu des pas raisonnés derrière moi. Cette démarche à la fois grâcieuse et agile je l’aurais reconnue entre mille. C’était Julian ! Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien ficher ici ? Ne prêtant pas attention à sa présence, je terminais mon tour du bassin et hésitais un instant à revenir dans sa direction. Cette fuite m’avait animée depuis le jour où Kowalski et moi avions effectués notre voyage à Magrathéa. Idée on ne peut plus ingénieuse de mon lieutenant, ce séjour m’avait fait prendre conscience de quelque chose que je me refusais tout bonnement d’admettre. Le cocktail démoniaque que j’avais bu, le film terrifiant que nous avions visionné… tout ceci n’était là n’avait fait que témoigner du fait que la personne vers qui tous mes désirs et mes fantasmes se tournaient n’était autre que cet autre allumé de lémurien. J’avais beau combattre cette idée de toutes mes forces, me répéter que je méritais 100 fois mieux que lui, rien n’y faisait. Cela me fâchait beaucoup à vrai dire. Il ne pouvait s’agir que d’un odieux complot des aliens qui n’avaient pour but que de me déconcentrer de ma mission d’infiltration. J’en étais absolument persuadé !
Pourtant à mon retour sur Terre cette question avait tourné dans ma tête un nombre incalculable de fois. J’avais peur qu’une rumeur ne se répande dans toute la ville. La chose la plus terrible dans les racontars de bas étage c’est que sa véracité n’avait aucune importance. Plus c’était croustillant, plus ils arrivaient rapidement sur les lèvres de tous les habitants de la ville. Or imaginer que le commandant des pingouins puisse se compromettre avec le roi des lémuriens était une chose qui aurait très vite fait jaser tous les anciens animaux de notre zoo. C’est pourquoi j’avais préféré durcir mon attitude envers Julian. Là où d’habitude je pouvais apprécier une petite discussion avec ce roi de pacotille, je ne prenais même plus la peine de le saluer lorsque nous nous croisions dans la rue. Lorsque par mégarde, l’échappatoire devenait impossible, je lui adressais des propos beaucoup plus acides que d’ordinaire dans l’espoir qu’il s’éloignerait de moi. Mais sa seule présence ici ce matin-là me prouvait que je n’avais pas su être assez méchant avec lui. Peut-être même que je n’y avais pas mis assez de volonté. Car au fond, même s’il avait le don de me taper sur le système je l’aimais bien ce Queue Rayée complètement bargeot. Comprenant que sa grâcieuse majesté ne bougerait pas son popotin de ma vue tant qu’il ne m’aurait pas parler, je finissais mon tour comme si de rien n’était pour revenir vers lui. Avec un claquement de langue quelque peu agacé je décidais de rompre le silence en premier.
« Ca fait longtemps que tu m’espionnes, Queue Rayée ? T’as vraiment rien de mieux à faire de ta journée ? »
Attendant qu’il me réponde, je me dirigeais vers les marches de la piscine pour pouvoir en sortir. Il était hors de question de continuer à barboter avec son regard de fouine posé sur moi. Saisissant ma serviette de bain au vol, je me drapais de cette dernière et m’assis sur la première chaise longue à ma portée.
« Bon j’imagines que tu n’es pas venu ici pour le seul plaisir de me regarder m’entraîner. Qu’est-ce que tu me veux ? »
acidbrain
K. Julian Andrianamady
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Julian avait hurlé depuis la cuisine en voyant que rien n’était prêt. Qu’est ce que c’était encore cette histoire ! Maurice savait qu’il appréciait descendre de ses appartements dans son peignoir de soie violet, pour aller prendre un plateau et se servir de toutes les bonnes choses qui trônaient sur la grande table en verre pour aller ensuite se poser sur l’un des transats de la première terrasse, à moitié ensoleillé à cette heure là et admirer la magnifique vue de sa sublime propriété dont les stars de Los Angeles étaient jalouse. Or là ! Aujourd’hui ! La table était vide ! Quel sacrilège ! Alors Julian se remit à crier en appelant son ami/serviteur/esclave. Mais au lieu que ce soit lui qui apparaisse dans l’escalier, ce fut Mortimer qui descendit en criant, pour se précipiter sur lui.
“KJJJJJ QU’EST CE QUI SE PAAAAASSEEEEEE”
Julian lui lança un de ses regards spécial Morty, entre le dégoût, le jugement, et … le dégoût. Il se recula de quelques pas pour éviter son attaque de calin mais cogna sur quelque chose. Tournant légèrement la tête il fit un petit sourire contrit à Cléo qui se tenait droite comme un i, les bras croisées et qui attendait des explications pour toute cette agitation matinale. Se sentant un peu pris au piège, Julian sauta par dessus la grande table pour pouvoir reculer comme il le pouvait dans l’immense salon. Voila pourquoi il avait bien spécifié quand il avait fait faire des travaux d’agrandissement qu’il voulait une cuisine ouverte. Pour éviter ce genre de choses. Levant les mains devant lui, il les plaça sur ses hanches tout en faisant une mine boudeuse.
“Mon petit déjeuner n’est pas servi. C’est tout. C’est une honte. Le roi se devait de faire entendre sa voix.”
Si Morty applaudit à tout rompre, Cléo eut un mouvement de tête en arrière totalement exaspéré, ses doigts manucurés impeccablement tapant nerveusement sur la table.
“C’est parce qu’il est malade en plus du fait que tu ne le paies pas mais ça c’est un autre débat ...!” “Pardon ? Qui ose être pleins de maladies dans la maison du Swag ? Et bien entendu que je ne vous paie pas pour ça !!”
Il se pensait déja assez généreux avec eux, les hébergement gratuitement et leur donnant un salaire pour leurs boulots en rapport avec la boîte de nuit. Qu’est ce qu’ils voulaient maintenant ? Des congés payés ? Par contre, le fait que Cléo lui dise que Maurice n’allait pas bien le chamboula plus que prévu. Sans dire un mot, il retourna dans la cuisine, commençant à fouiller dans les placards sous le regard curieux des deux autres. Au bout de quelques minutes, il trouva finalement un sac poubelle et des ciseaux. Il se confectionna rapidement une sorte de ...poncho et un masque qu’il attacha à son visage.
“Je vais le voir ! Il ne peut pas être malade ! Pas aujourd’hui ! Ce soir c’est les 5 ans du Moite !”
Sans attendre plus longtemps, il grimpa dans les différents étages de la villa pour atteindre celui où se trouvaient les chambres de ses trois amis. Ne connaissant pas vraiment le concept de vie privée, où ayant plutôt une vision particulière, Julian rentra dans la chambre de Maurice sans même toquer ou l’avertir. Bien entendu, ce dernier était réveillé à cause du vacarme qu’il y avait eu en bas. Il remonta un peu la couverture sur son visage avant de tousser et de pousser un soupir quand Julian se jeta sur son lit en s’asseyant.
“Et bien Momo ! C’est quoi ça ? Non non ! Tu ne peux pas être malade ! La maladie c’est dans ta tête !”
Le dudit Momo continua de cracher ses poumons en essayant finalement de se redresser. Julian fronça en entendant sa voix totalement cassée.
“Je suis désolé Julian … mais je crois que le fait que tu m’ais lancé dans la piscine y a trois jours à 2h du matin et que tu n’ais pas voulu me rendre mes habits sont en partis responsable de mon état …”
Julian secoua la tête négativement tout en appuyant sur le nez de Maurice avant de grimacer en le voyant renifler de manière peu glamour. Il s’essuya sur son poncho sac poubelle de protection avant de pousser un soupir à en fendre l’âme.
“Et je fais comment moi sans mon Momo ? Cinq ans du Moite ! Je peux pas le faire sans toi.”
Bizarrement, Julian s’était calmé et le regardait avec un air triste. Que ce soit dans leur ancien monde, ou ici, même avec un nom différent qu’il avait changé, Maurice restait son meilleur ami, son frère, son repère et il était hors de question qu’un évènement aussi important que l’anniversaire de son rêve ne soit pas célébré avec Maurice.
“Je me sens vraiment pas bien … Cléo a dit qu’elle avait appelé le Docteur Snake. Elle doit venir vers les coups de 10h … peut être qu’avec son traitement j’irais mieux ce soir.”
Julian restait silencieux. Ça n’arrivait pas souvent car cela voulait dire qu’il réfléchissait et il leva son doigt devant lui avec un sourire triomphal.
“On reporte ! On fait ça quand ta maladie est partie ! Genre demain ! ”
Cette fois, Maurice eut une expression de surprise, ayant réussi à se relever, le regardant totalement étonné, mettant sa main devant sa bouche pour tousser.
“Mais non ! Julian attend ! Tu ne peux pas faire ça !” “Bien sur que si je peux ! Je suis le roi ! C’est mon club ! Je fais ce que je veux ! Et si le roi a dit que la fête était reportée, elle le sera !” “Non Julian ! Trop d’argents ont été investis. Tu ne peux pas tout annuler à la dernière minute ! Tu as des invités prestigieux ! La réputation de ton club et la tienne sont en jeu ! Ça serait une catastrophe.”
Finalement, Julian grimaça. Maurice avait raison. Ses frasques étaient déjà bien connu du public, et si la majorité d’entre elles amusait, voir était soutenus, comme quand il s’était amusé à mettre le drapeau lgbt sur tous les bâtiments administratifs et religieux de la ville, là, ce n’était pas la même dimension. Toute l’équipe du Moite travaillait sur cet évènement depuis des mois. Comme l’avait dit Maurice, des sommes considérables d’argents avaient été engagés, des stars étaient invitées, et Julian avait fait la communication depuis des jours. Toute la ville ne parlait plus que de ça !
“C’est … vraiment très gentil d’avoir pensé à ça … mais tu ne peux pas. Ce n’est pas grave, je serais là par la pensée.” “Je ne veux pas de ta télépathie Momo ! Je veux que tu viennes faire la fête avec moi !”
Il regarda tristement Maurice sourire. Pourquoi il souriait ! Il allait rater le plus gros truc qu’il avait organisé et il était content ? Pff c’était à croire qu’il avait fait exprès, ne saisissant pas qu’il était content de voir qu’il était près à renoncer à ça pour lui. Sous ses airs de Diva, Julian était gentil. Terriblement gentil.
“Je te promets que dès que j’irais mieux je reviendrais faire la fête à tes cotés. Mais ce soir tu vas devoir assurer tout seul ! Comme un grand ! Comme tu as l’habitude de faire d’accord ?”
Julian hocha la tête avant de se reculer, tapant doucement la main de Maurice qui s’était posé sur son épaule.
“Tututut ne touche pas l’épaule royale avec tes mains pleins de doigts microbiennes. Que toi tu sois malade peut passer pour les gens, mais moi la maladie ne peut m’atteindre maintenant !”
Il se leva rapidement, tapant dans ses mains.
“Tu as de la chance Momo ! Dans ma clémence je ne te demanderai pas de préparer mes repas aujourd’hui !”
Il ne saisit pas vraiment le roulement d’yeux que fit Maurice qui retourna se coucher avant d’ajouter.
“N’oublie pas de passer au clôt bleu ! Je devais y aller aujourd’hui pour terminer de distribuer les flyers ! Martha m’avait même invité à prendre l’apéritif de 11h30 !”
Partant de la chambre en faisant un signe de la main, Julian pensa à ce que Maurice lui avait dit. D’aller au clot bleu. Bon, clairement, distribuer des flyers le gavait profondément. Il prendrait Morty avec lui. Il se ferait un plaisir d’aller emmerder tous les anciens animaux en lui faisant de la publicité. Il pourrait dépenser son énergie à courir partout et lui serait tranquille. Tranquille pour faire quoi ? Pour comprendre enfin pourquoi Skylar était odieux avec lui depuis quelques semaines déja. Bon, il avait une chance sur plusieurs pour que ce dernier ne soit à son travail. Tant pis, il irait aussi le voir là bas si jamais il n’était pas au clôt bleu. Parce que ça commençait à bien faire ce comportement d’ours mal léché ! Et il s’y connaissait en ours ! Tout en redescendant dans la cuisine, son cerveau se mit à penser à des raisons pour lesquelles il avait changé du tout au tout. Certes, il savait parfaitement qu’ils n’étaient pas des meilleurs amis, mais tout de même ! Avant, ils se parlaient correctement ! Et il ne l’aurait clairement pas aidé en l’embauchant s’il ne comptait pas un minimum pour lui. Maurice lui avait demandé s’il n’avait pas fait quelque chose de mal, de déplacé mais non ! Il était persuadé qu’il n’avait rien fait qui sortait de l’ordinaire. C’était devenu un mystère qu’il s’employait à répondre, sans grand succès actuellement il fallait bien l’avouer.
“Mortimer ! Tu viens avec moi on a du travail ! Cléo, tu restes avec Maurice ! J’ai pas totalement confiance au docteur Snake … même si elle exerce plus au fond d’une grotte elle en reste toujours chelou.” “D’accord…. Julian … tu devrais peut être t’habiller non ?”
Ah oui ! Avec toute cette histoire il en avait été bousculé dans ses petites habitudes. Attrapant un des fruits qui se trouvait sur la table, les deux autres ayant mangé sans l’attendre, il partit à nouveau dans les étages mais cette fois pour aller dans ses appartements. Cléo avait raison, il ne pouvait pas sortir comme ça en ville ! Il avait un certain standing à respecter ! Et son standing lui pris un peu plus de deux heures. Morty était affalé dans le canapé, regardant la télévision et Cléo attendait d’une minute à l’autre le docteur. D’ailleurs, Julian se dépêcha d’attraper Morty par le col de son tshirt pour lui faire comprendre qu’ils devaient accélérer la cadence. Passant par le garage, il lui fit porter le carton de flyers alors qu’il réfléchissait quelle voiture il allait prendre. C’est finalement sa classique Ferrari rouge qui fut désignée comme moyen de transport. En temps normal, c’était Maurice qui conduisait, mais là, il n’avait pas forcément confiance en Morty pour lui laisser ses petits bijoux roulants. Il décida alors de prendre lui même le volant. Abaissant la capote après s’être placé dedans, ils partirent à toute vitesse de la luxueuse propriété pour rejoindre le quartier populaires, totalement à l’autre coté de là où il habitait. Il faisait bon aujourd’hui. La chaleur était entrain de s’installer doucement à Storybrook, et Julian se languissait déjà des jours torrides de l’été.
En moins d’une vingtaine de minutes, ils arrivèrent devant la résidence. Julian appréciant le regard envieux de ce petit peuple se poser sur sa belle voiture, et aussi son beau corps. Il s’était habillé tout en simplicité, comme lui seul savoir le faire. Un pantalon en cuir zébré de fils d’or. une chemise blanche avec des petits animaux dessus et une veste aussi brillante que le soleil. Ajouté à ça des bottines vernis à talons et son immense queue touffue soyeuse. Le tableau était plus qu’original. Lunettes de soleil visé sur le nez, il fit un petit selfie avant d’ordonner à Morty de commencer à travailler. D’une démarche chaloupée qui respirait la grâce et la confiance en soi, Julian s’avança dans l’immeuble. Maintenant qu’il avait envoyé son larbin faire le travail, il pouvait faire ce pourquoi il était venu. D’abord il sonna chez Skylar. On ne sait jamais, peut être que ce dernier lui ouvrirait. Bien entendu ce ne fut pas le cas, alors Julian, dans son impatience légendaire décida d’appuyer sur toutes les sonnettes pour qu’on lui réponde. Au bout de quelques minutes, une voix fébrile sortie de l’interphone.
“Oui … c’est pour quoi ? Je n’ai pas commandé de médecins …” “Aaaah mais c’est ma petite girafe hypocondriaque ! Encore en recherche de maladies ? Si tu veux Maurice en a pleins …” “Julian … je suis ravi de t’entendre mais …” “Ouvre moi ! J’ai un truc très important à faire et Skylar ne répond pas !”
Il n’aurait pas pu tomber mieux que sur Melman ! La porte s’ouvrit et Julian ricana avant de s’engouffrer dans l’immeuble. Se faisant des commentaires mentales et à voix haute sur la décoration qui manquait de style, il grimpa les marches rapidement pour arriver à l’étage, tambourinant à fond sur la porte. Décidément … il commençait à l’agacer légèrement le petit pingouin là. Au final, c’est la porte d’en face qui s’ouvrit, laissant apparaître un Ricardo curieux. Julian se retourna en sursautant, portant la main à son coeur avant de se rapprocher de lui.
“Dis moi petit pingouin ressemblant à Morty …. où est ton frère le chef psychotique ?”
Pour toute réponse, Julian crut comprendre le mot piscine avant que ce dernier ne parte en claquant la porte. Vraiment étrange. Haussant les épaules, il avait eu sa réponse, et il alla à l’endroit indiqué. Hors, la piscine n’était accessible qu’avec un badge. Insultant la porte, Julian ressorti, faisant le tour. Ah ouais, on ne voulait le laisser entrer dans cet endroit VIP ? Il allait lui même le faire. Les grilles de derrière n’étaient pas si hautes que ça pour l’ancien lémurien. Prenant de la vitesse, il courut pour prendre de l’élan et sauter dessus, grimpant avec agilité dessus. Ce n’était pas des petites grilles comme ça qui allait l’empêcher d’aller là ou il voulait et effectivement, quelques minutes après, il était dans l’endroit réservé aux résidents. La piscine ! Il entendait les clapotis de l’eau. Quelqu’un nageait. Et quel quelqu’un ! Se rapprochant avec le style qui lui était conféré, il ne se priva absolument pas pour mater le corps qui bougeait avec force. Encore plus quand il sortit de l’eau, suivant avec une attention particulière Skylar qui allait se mettre une serviette. Bon sang, ce corps lui faisait tellement de l’effet !
“Que de te mater ? Bien sur que non ! C’est une activité tellement intéressante. Je ne vois pas pourquoi les yeux royaux se priveraient d’une telle vision.”
Yeux qui le scanner et le détaillant sans vergogne et qui en aurait fait rougir plus d’un.
“Presios ! Je suis venu parce que je travaille moi ! Enfin Morty distribut les flyers pour la méga soirée de ce soir !”
Et Julian était parti. Que ce soit sa queue ou ses mains, il faisait des grands gestes, bondissant presque tout en parlant tant il était excité.
“On fête les 5 ans du Moite ce soir ! Me dit pas que tu en as pas entendu parler ! Je sais que tu ne connais pas vraiment la définition du mot divertissement mais on a mit la gomme pour la com’ ! Le Moite est sur toutes les lèvres depuis une semaine. Ça va être LA TEUF DU SIÈCLE !”
Julian avait enlevé ses lunettes de soleil dans un geste de star tout en dabant, avant de pointer le soleil. Puis il passa sa main dans ses cheveux ondulés à la perfection, lançant un petit regard langoureux à Skylar.
“Deuxios ! Je suis aussi venu pour régler nos comptes.”
Bizarrement, il redevient sérieux en un instant, fusillant du regard son homologue.
“C’est Maurice qui m’en a donné l’idée. Le pauvre, il est malade, à l'article de la mort, et il m’a donc chargé de venir distribuer les flyers dans l’immeuble parce que c’était le dernier. On voit qu’il est malade, me confier ce genre de toi à moi ? Enfiiiiin bref et là, forcément en pensant aux gens du clot bleu qui pourraient venir, je me suis dis ‘Oh Julian ! Mais il a y a le petit pingouin … qui t’ignore depuis des jours, qui ne te parle qu’en t'insultant, qu’en disant que des méchancetés totalement fausse. Comme si moi je disais à chaque fois que tu ne sais pas et que tu ne sauras plus jamais volé.”
Il avait prit une position du penseur de Rodin, sa main qui soutenait son menton entrain de réfléchir et de parler, avant de baisser la tête et de la relever de manière terriblement dramatique, son regard renforcé par son eye liner noir.
“Si je le dis … parce que c’est la vérité et parce que tu m’obliges ! Maurice pense que j’ai fais un truc qui t’as contrarié ? Moi ? Vraiment ? Faire un truc pouvait blesser ou vexer les gens ? Pff mais quel racontars franchement ! Sooooo ! Pourquoi est ce que tu es de mauvais poil encore plus que d’habitude avec moi ?”
À la vue du regard que lui lançait Skylar … il eut une seconde de doute sur le fait qu’effectivement il n’aurait peut être pas du dire comme ça. Il se mordit fortement la lèvre inférieure tandis que sa queue se baissait légèrement derrière lui.
“N’essaye pas de me noyer. J’ai Morty avec moi ! Même si ça prouvera juste le fait que Maurice avait raison …”
(c) ANAPHORE
Skylar T. McMillan
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
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A ma sortie du bassin, je regardais les alentours me demandant comment Julian avait fait pour me rejoindre. Mes yeux se posèrent alors sur le grillage entourant le bassin et un petit sourire malicieux éclaira mon visage. Décidemment, il était assez impressionnant ce petit roi des lémuriens. Il semblait que son corps n’avait rien perdu de l’agilité et de la souplesse qu’il avait autrefois. Quel dommage qu’il ne puisse l’utiliser que dans ses activités frivoles habituelles. Il aurait pu s’en servir pour des choses bien plus essentielles que cela, même si j’imaginais vraiment mal Queue Rayée devenir espion. Son cerveau ralenti par toutes les saletés qu’il absorbait n’aurait pas été capable de suivre son corps bien trop rapide pour lui. En parlant de corps, le lémurien aux yeux de fouine ne se gêna pas pour poser son regard sur le mien. Je soupirais alors lourdement, tellement j’en avais marre des propos qu’il ne cessait de me tenir lorsqu’on se croisait. Son petit numéro de séduction m’épuisait véritablement. Alors pourquoi j’avais cette curieuse sensation de sentir des frissons s’emparer de mon corps à chaque fois qu’il se permettait ce genre de remarque ? Me passant une main sur mon visage, je me tournais finalement vers lui.
« Tu sais Queue Rayée, il y a des tas de poissons dans l’océan. Pourquoi tu n’irais pas jeter tes filets dans des zones plus hospitalières où tu trouverais des proies toutes prêtes et fières de se faire croquer par ta grâcieuse majesté ? Avec moi tu pers ton temps, je ne suis pas intéressé ! »
J’avais prononcé cette phrase de manière brutales et vindicative, comme je le faisais à chaque fois. Je me disais qu’à force de le lui répéter, l’information finirait bien par entrer dans sa boîte crânienne pour ne plus jamais en sortir. Pourtant, ça ne servait à rien ! A chaque fois et je me désespérais à l’idée qu’il ne me lâche jamais les rangers. Bien sûr, je savais que je n’étais de loin pas le seul que le lémurien voulait ajouter à sa liste de conquête. Il était tout aussi frivole que moi et j’avais eu l’occasion de le constater lorsque je travaillais pour lui au club moite. J’avais vu se succéder tellement de partenaires intéressés que je n’arrivais même plus à les compter. Pourtant j’aurais pu le faire, mes yeux ne cessant de faire des allées retours entre mon patron et les autres clients du club. Il n’y avait pourtant aucune raison personnelle là-dedans, après tout c’était mon travail de veiller à la sécurité du roi pendant ces évènements. Et puis le don d’attraction de Queue Rayée lorsqu’il dansait attirait à chaque fois tous les regards, pourquoi le mien aurait-il fait exception ? En réalité, je venais de comprendre d’où venaient mes fantasmes, de la magie Poudre aux yeux qu’il possédait. Ah oui ? Alors pourquoi est-ce que même lorsque ce n’était pas le cas, je posais le même regard discret sur lui ? Pourquoi est-ce que je sentais une boule se former au fond de mes estomac lorsque je voyais un beau parleur ou une midinette s’approcher de lui avec des intentions toutes sauf belliqueuses ? Fermant un instant les yeux pour chasser ses réflexions déplacées, je repris sur un ton tout aussi ferme mais beaucoup plus amical.
« En plus, ça doit franchement pas être bon pour ton égo de t’accrocher comme ça. Alors arrête ! C’est un conseil d’ami. »
Je lui avais adressé un sourire à cette dernière phrase. Même s’il avait le don de m’exaspérer plus que personne, je ne pouvais nier que nous nous entendions parfois très bien. Queue Rayée avait fait partie de ces personnes qui gravitaient autour de moi depuis longtemps. Nous avions traversé bien des tempêtes ensemble, nous soutenant du mieux que nous pouvions nous permettre lorsque les choses allaient mal. Bien évidemment que je le considérais comme un ami. C’était sans doute pour cette raison-là que même si mon instinct me hurlait de le jeter dehors à grands coups de pieds pour poursuivre mon entraînement, je prenais tout de même le temps de l’écouter me parler de son club. L’enthousiasme qu’il mettait dans sa fierté de célébrer les 5 ans de sa boîte de nuit me fit immanquablement sourire. J’en oubliais même de lui faire une remarque sur le fait que si je n’en avais pas entendu parler c’était sans doute parce que je m’en contrebalançais. A la place, j’accompagnais amicalement sa réflexion.
« Ca fait déjà 5 ans ? Ben écoute euh… félicitations. Je ne pensais pas que ton affaire tiendrait si longtemps. »
J’étais sincère dans tous mes propos. J’étais heureux de voir qu’il était capable de mettre autant d’énergie dans un projet à la fois constructif et bénéfique pour lui. Au moins, il ne perdait pas son énergie à se regarder le nombril chez lui, même s’il continuait à le faire dans un cadre plus professionnel. J’étais également très surpris par la ténacité dont il avait pu faire preuve dans cette aventure. Ce n’était pas réellement son style de pouvoir s’accrocher si longtemps à un rêve sans s’en lasser. J’imaginais facilement que Maurice avait beaucoup dû l’encourager dans ce sens. Une véritable crème ce type ! Parmi tous les sujets de Julian c’était sans doute celui avec lequel j’avais plus le contact facile. Il n’y avait rien de vraiment surprenant là-dedans. Il était également le seul membre de cette cour illusoire qui avait un tant soit peu de plomb dans la cervelle. Et puis, il avait l’extraordinaire mérite de supporter son roi depuis des années, ce qui représentait un véritable exploit à mes yeux. Je fus d’ailleurs assez inquiet d’entendre qu’il était malade même si Julian en parfait Drama Queen avait sans doute beaucoup exagéré la situation.
Je perdis totalement le sourire au moment où Julian me confia que s’il était venu me voir c’était également pour obtenir des explications de ma part. Je sentis dès lors mon cœur manquer un battement. J’étais tellement surpris à l’idée qu’il ait pris le temps de se déplacer jusqu’ici pour prendre de mes nouvelles. Cette situation le préoccupait donc tant que cela ? Il se faisait réellement du souci à l’idée que nous ne pouvions plus nous entendre comme avant ? Je devais bien l’admettre, il y avait quelque chose dans son attitude qui me touchait profondément. Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse autant s’accrocher à l’espoir d’une réconciliation. Je pensais et j’espérais même qu’il finirait par m’ignorer pour se concentrer sur ses autres sujets qui passaient leur temps à lui lécher les bottes. Pourtant non, il se tenait bien là en face de moi à attendre une raison qui justifiait ce brutal changement de comportement. Il méritait donc amplement la peine que je prenne au moins le temps de lui parler. Même si, une fois de plus, je ne pouvais me départir totalement de l’amertume habituelle dans mes propos.
« OK donc le premier gars auquel tu as pensé dans ta liste d’invités du Clot Bleu c’est celui qui passe le plus clair de son temps à te traiter comme un mal propre ? Tu devrais franchement penser à revoir ta manière de concevoir l’amitié Queue Rayée. Tu ne peux pas être aussi masochiste que ça, si ? »
Je fermais alors un instant les yeux, comprenant que j’avais vraiment fait preuve de maladresse. Cette phrase me peinait beaucoup moi-même et je finis par sentir mon cœur se serrer à l’idée de devoir m’infliger ça. Comme à chaque fois que je disais quelque chose de vraiment déplacé, je sentais les regards moralisateurs de Kowalski et de Private se poser sur moi pour me faire comprendre que j’avais poussé le bouchon beaucoup trop loin. Détournant un instant le regard, je rabaissais ma tête vers le sol tout en passant une main dans mes cheveux. Je me sentais véritablement idiot ! Je n’avais pas envie que notre histoire se termine ainsi. D’une certaine manière, et sans que je m’en explique la raison, j’avais vraiment peur de le perdre. Je ne voulais pas que cela arrive et d’autant moins à cause d’une soirée idiote passée chez des aliens complètement siphonnés du bocal et leurs loisirs du diable.
Il y avait bien un moment où mon désir de lui passerait, non ? Il arriverait bien un jour où je ne me sentirais plus frissonner en sentant son regard sur moi, où je pourrais faire taire ce besoin oppressant de le toucher à chaque fois que je le voyais, où je pourrais chasser cette envie maladive de découvrir le goût qu’avaient ses baisers à chaque fois que mes yeux imprudents venaient à se poser sur sa bouche… En un mot, je ne voulais pas briser une amitié uniquement parce des tarés venus des étoiles voulaient me dicter ma conduite. Je méritais mieux que ça et la place qu’occupait Julian dans ma vie était bien plus importante que les fantasmes terriens de cette bande de minables.
Plongé dans mes pensées, je finis par en sortir au moment où Julian affirmait que je risquais de le noyer dans la piscine. Fronçant les sourcils, je relevais un regard presque outré dans sa direction.
« Mais j’ai pas du tout l’intention de te noyer. Où est-ce que t’es allé chercher une idée pareille ? Tu ne mériterais même pas que je gâche mes plus belles années en taule uniquement parce qu’une envie de meurtre m’a subitement prise. »
Je ne pus m’empêcher de rire à la suite de mes propos. Mais que voulez-vous ? C’était bien connu que les militaires n’étaient que rarement capables de faire preuve de tact et de bon goût. J’aurais sans dû lui dire quelque chose de plus gentil, mais la gentillesse et moi ça avait rarement fait moins que 30. J’espérais cependant que le lémurien arriverait à lire entre les lignes pour comprendre que j’étais prêt à ouvrir le dialogue, même si lui parler des expériences fantasques que j’avais vécus sur Magrathéa étaient loin d’être à l’ordre du jour. Je réfléchissais donc à une parade pour être honnête tout en lui cachant le fond du problème, ce qui était loin d’être une mince affaire.
« Tu sais ce qu’il y a de plus injuste dans cette histoire ? C’est le fait que tu n’aies absolument rien fait justement ! Si j’ai commencé à me comporter comme ça avec toi c’est parce que je venais de terminer une mission vraiment traumatisante qui m’est restée sur l’estomac. Je pense que je me suis déchargé sur toi par habitude, parce que j’ai cumulé tellement de rancune envers toi pour des conneries que ça sortait tout seul. Parce que pour être franc, il n’y a personne qui arrive à m’agacer autant que toi et cela même quand tu ne me fais rien. »
Je m’arrêtais alors pour détourner une nouvelle fois le regard vers le sol. Je me mordais alors la lèvre en me maudissant intérieurement. Pourquoi fallait-il vraiment que je me montre aussi méchant envers lui ? Pour quelle raison fallait-il que je finisse par m’énerver à chaque fois que je lui adressais la parole ? La réponse en était que plus évidente. Je n’étais vraiment pas doué pour tout ce qui concernait les sentiments et l’émotionnel. Je ne trouvais jamais les bons mots lorsqu’il s’agissait de m’excuser ou d’avouer que je regrettais profondément mon comportement. Pourtant, il fallait bien que je finisse par vider mon sac, non ?
« C’est pas ce que je voulais dire… »
Sans vraiment y réfléchir, je m’approchais alors un peu de lui. Pour m’assurer qu’il ne bouge pas d’une oreille, je posais mes mains sur ses genoux sans vraiment réfléchir à ce que je faisais.
« Ecoute Queue Rayée, je suis désolé. Je suis vraiment… vraiment désolé ! Je ne pensais pas que ça t’affecterait autant. Je ne pensais pas que tu tenais assez à moi pour t’inquiéter du fait que je pouvais te faire la tête. Je ne suis qu’un minable et je ne mérite pas de pouvoir te compter parmi mes amis. La seule chose que je sais c’est que j’ai pas envie de te perdre ou de perdre notre amitié. S’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour me racheter dis-le moi et je le ferais. »
Me reculant légèrement et reprenant ma position initiale, je me mis subitement à réfléchir. En fait, c’était sans doute à moi qu’il revenait de trouver un moyen de me faire pardonner. Je finis alors par secouer la tête, songeant que ce que je pouvais faire pour lui je le savais depuis quelques minutes déjà. Il me l’avait expressément demandé en arrivant ici. Plantant à nouveau mon regard dans le sien, je laissais apparaître un sourire plus tendre sur mes lèvres.
« En fait, maintenant que j’y pense, je pourrais peut-être venir à ta petite fête pour… euh je veux dire à ta fête grandiose. Bon tu me connais, je déteste ça et je ne resterais certainement pas bien longtemps. Mais si ça te fait plaisir, je veux bien y rester une heure ou deux ! »
J’espérais du fond du cœur qu’il réaliserait l’immense sacrifice que cela représentait pour moi. C’est vrai, je détestais faire la fête. Lorsqu’il s’agissait de m’amuser, j’appréciais surtout les petits comités. Mais connaissant Queue Rayée, il est probable que les invités se compteraient par milliers. La seule véritable bonne nouvelle c’est de penser que Julian serait si accaparé par ses autres invités qu’il ne s’apercevrait même pas du moment où je disparaitrais. Cela ne m’engageait donc à rien, hormis de rester durant les deux heures que je lui avais promises. J’avais donné ma parole et aucune marine digne de ce nom ne se permettrait de briser un serment !
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Quand Skylar lui fit remarquer qu’il y avait des poissons plus gros dans l’océan, le sourire de Julian s’agrandit encore plus et il haussa les épaules dans un mouvement totalement désinvolte. Bien sûr qu’il y avait des gens meilleurs à reluquer que ce beau militaire, lui même d’ailleurs faisait parti de ces gens là, se regardant dès qu’il le pouvait dans une glace pour admirer ce magnifique corps. Mais tout de même ! Il n’allait pas se priver ou détourner le regard comme une petite midinette. Ce n’était un secret pour personne que Julian adorait regarder tout ce qui était beau, femme comme homme, alors non, il ne détournerait pas le regard. Bien au contraire, dans une provocation encore plus appuyé, il laissa son regard couler sur son torse puis plus bas, passant sa langue sur ses lèvres quand il le posa sur son maillot de bain.
“Tant pis. Tu ne sais pas ce que tu rates.”
Et c’était vrai ! Il ratait la meilleure partie de jambes en l’air de sa vie, mais tant pis comme il le lui avait dit. Il n’était pas intéressé ? Soit. Julian s’en passerait… même si en pensant ça il eut un gros pincement au coeur, qu’il préféra attribuer au fait que justement, Skylar venait de le rejeter plutôt qu’à autre chose. Comme d’habitude d’ailleurs. Il lui jeta ses insultes à la figure. Il tchipa, faisant autant un mouvement de main que de queue avant de secouer la tête comme s’il avait dit la plus grosse des âneries.
“La bave visqueuse du crapaud n’atteint pas la blanche colombe que je suis !”
Pour confirmer ses dires, il ne releva pas le fameux conseil d’ami et continuer de lui parler du pourquoi il était là. Parce que bien entendu que de base il n’était pas là pour les magnifiques yeux de cet ancien pingouin psychotique. Il était là pour amasser le plus de monde pour sa soirée. Non il était là pour Maurice en vérité. Il savait qu’il y aurait beaucoup de monde. L’évènement avait fait la une de tous les journaux, même des plus sérieux ! Et c’était la soirée où il fallait être. Pour une fois que quelque chose de bien se passer à Storybrook ! Alors ça ne servait pas à grand chose de continuer la distribution de flyers. Néanmoins, le clot bleu abritait les anciens animaux du zoo de central park dont il avait pu faire la connaissance quand le cirque c’était arrêté à New York. Puis il abritait surtout les personnes qu’il considérait comme ses amis. Ses vrais amis en dehors des lémuriens et ce n’était pas rien ! Si Julian était toujours entouré de personnes, il savait parfaitement pourquoi ils étaient là. Pour son argent. Pour sa beauté. Pour sa gloire. Mais pas pour sa véritable personnalité. Alors que les résidents de l’immeuble arrivaient à l’apprécier pour qui, il était. Lui. Tout simplement Julian. Comme le faisait Maurice depuis toutes ces années, et il en était vraiment touché, même conscient qu’au fond, il n’avait pas tant que ça d’amis qui seraient prêt à se sacrifier pour lui, où tout du moins l’aider le jour où il serait vraiment dans le besoin. Puis il y avait Skylar aussi. Quoi qu’il dise, il était aussi là pour lui. Pour savoir pourquoi il avait changé. Il serait fortuit de le penser aussi naïf pour ne pas avoir remarqué qu’il était devenu beaucoup plus vindicatif avec lui. La preuve en était encore maintenant. Julian plissa les yeux, croisant ses bras sur sa poitrine. Ok donc il ne le considérait même pas comme son ami… C’était bon à savoir.
“Je ne t’ai absolument pas proposé de venir. C’est toi pour le coup qui prend tes rêves pour des réalités. Je t’informais tout simplement de ce que je faisais ici….”
Bon il l'avait sous entendu en lui hurlant dessus, mais vu le ton que Skylar adoptait avec lui, il n'allait pas se laisser pas faire. Il ne l'avait jamais fais et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Lui aussi prit un ton beaucoup plus piquant. Skylar voulait une guerre ? Vu qu’il adorait ça ? Très bien. Il l’avait signé, son traité de guerre !
“Tu as raison. Des amis comme toi je n’en veux pas. Même des simples sujets en vrai …”
Bon c’était faux. Il mentait. Il était son ami. Il était juste affreusement vexé de voir qu’il se fichait totalement de lui. Et c’était bien pire ! C’est qu’il continuait le bougre à s’enfoncer … Julian commença alors à marcher autour de la piscine, sentant la douce brise de la colère soufflait sur lui. Sa queue fouettait vivement l’air, n’essayant même plus de scruter le regard azur de son vis à vis. Il le snoba tout simplement, tchipant de la bouche avant finalement de se retourner. Alors s’il n’avait rien fait pourquoi dépassait il tous les jours la limite de la méchanceté gratuite ? Certes, il savait parfaitement que la gentillesse n’était pas dans ses gênes. Lui aussi parfois pouvait se montrer humiliant envers les autres.
“Ah. Cool. Ouais … Super méga cool.”
La voix de Julian partit dans les aigues tandis qu’il mettait ses mains devant lui dans une vieux réflexe primaire de protection. Donc il lui avouait qu’il était tout simplement son punching ball parce qu’il le détestait. Mais c’était vraiment super génial. Il se sentait tellement triste à cette idée, qu’il ne l’avait jamais réellement apprécié. Qu’il s’était tout simplement servi de lui depuis des années. Ah il était bien sympa le roi quand on était au chômage ! Quand personne ne voulait de vous, et que même les bas fonds vous rejetez ! Mais quand il s’agissait de faire la fête comme tout ami se respectant … Visiblement Skylar s’aperçut lui même qu’il était allé trop loin dans ses propos car il s’excusa. Mais est ce que ça allait suffir ? Absolument pas ! Julian venait d’être plus que blessé, comme l’indiquait sa bouche qui avait fait une magnifique imitation de poisson rouge. Il le clashait et deux minutes après il s’excusait ? Tss, non non, on ne la lui faisait pas à lui ! Il avait très bien saisit. Skylar ne l’aimait pas, et il avait du faire semblant toutes ces années. Comme tous les autres. C’était peut être ça le pire. C’est qu’au moins, les gens qui profitaient de lui, avaient la décence d’être gentil. Les mots qu’il lui disait rentraient par une oreille et ressortaient par l’autre. Ses excuses sonnaient creux, et même le regard attendri qu’il lui lança ne lui fit rien. Bon d’accord c’était faux, il était totalement sensible à ce foutu regard mais il ne pouvait pas perdre la face maintenant ! Surtout qu’il lui proposait de venir à sa fête. Non non il ne devait pas céder même si c’était tentant ! Oh que oui ! Il aurait adoré en vrai qu’il vienne mais il avait une position à tenir.
“C’est bon j’ai compris, pas besoin d’user plus ta salive pour un punching ball ! Vraiment tu crois que moi ? King Julian ? Je vais continuer de t’écouter donner des excuses en carton ? Alors que … que je sers de … de paillasson à un gars .. qui … qui … je sais même pas qui fait quoi ! Qui n’a pas d’honneur à mentir ... à faire croire des trucs faux !"
Bim, en pleine face. Prenant un air très fier de lui, il plaça une main sur sa taille et l’autre le pointa, pour lui mettre bien le seum -ce qu’il pensait bien sur-. Beaucoup moins idiot qu’il voulait le laisser paraître, il n’était pas uniquement nombriliste. Même si sa personne occupait les trois quarts de son temps, il connaissait quelques détails quand même sur les gens qu’il estimait important et quoi de plus important que l’honneur pour un militaire.
“Parce que je fais rien et tu m’attaques ? Comme ça ? Gratuitement ? Tu m’as bien regardé ? Mais t’as raison il faut croire que je ne sais vraiment pas choisir mes amis. Et oui je me répète parce que toi aussi tu te répètes … la dernière fois je t’ai entendu murmurer que tu espérais bien que je comprennes de ne plus t’approcher. ET OUAIS J’AURAIS DU T’ECOUTER au lieu de penser que tu disais ça pour rigoler ! Parce que … t’es comme ça … un peu paranoïaque comme Cléo et que j'ai l'habitude !”
Il était de notoriété publique que Julian s’emportait souvent pour un rien. Qu’il était ce que l’on pouvait appeler une drama queen. Forcément, dans un moment pareil, il ne pouvait que laisser exploser sa colère d’être si peu considéré par quelqu’un qui avait pourtant une énorme place dans son coeur. Peut être la plus grande si on exceptait Maurice.
“Minable ? Même ce mot là je ne l’aurais pas employé pour toi. Au moins j’ai eu ma réponse sur le pourquoi de la mangue.”
Comme s’il avait une cape imaginaire, il se retourna, se mettant dos à Skylar. Sa position était altière et il transpirait la vexation. Sa queue n’avait pas arrêté de bouger d’un côté à l’autre signe aussi de sa nervosité. Néanmoins, rien ne transparaissait sur son visage à part le dédain qu’il pouvait avoir pour lui. Ne l’écoutant plus, il repartit en direction de la grille, levant la main sur le côté comme pour le faire taire.
“Suffit. Mes oreilles divines en ont assez entendu pour la journée.”
Il prit un petit élan avant de sauter par dessus la grille comme si de rien n’était, ne se retournant pas, même si pourtant l’envie était là. Il avait une furieuse envie de pleurer mais ce n’était pas digne de lui. Il ne pouvait pas faire ça en public ! Il ne pouvait pas briser son image juste pour ça. Envoyant un sms à Morty pour qu’il le rejoigne dans moins de dix minutes à la voiture, il s’y installa, mettant de la musique électro à fond, ainsi que ses lunettes de soleil. C’était … jamais il n’aurait pu penser qu’en vrai il n’était pas son ami. Il disait qu’il ne voulait pas perdre son amitié mais … il avait l’impression que ce n’était que du vent, des paroles en l’air.
“On va pas manger chez Martha ?”
Il tourna la tête vers Mortimer qui venait d’arriver, quelques flyers encore en main. Ce dernier rentra dans la voiture, penchant la tête sur le coté.
“Mais … Julian ? Qu’est ce qui ne va pas ? Tu …. oh non … non … tu pleures … qu’est ce qu’il y a dis moi touuuuuuut ?”
Il essuya rapidement les larmes qu’il avait laissé échappé avant de repousser Morty qui venait littéralement de lui sauter dessus.
“Ne me touche pas ! Et je ne pleure pas ! Ce sont ses foutus pollens ! Tu sais que je fais des allergies !”
Morty se remit à sa place, balbutiant quelques mots avant que Julian ne démarre sa ferrari qui rugit férocement pour repartir à la villa. Ils n’avaient plus rien à faire ici. Le trajet se fit en silence. Où du moins sans paroles car la musique pulsait ce qui avait au moins le don de faire oublier son engueulade avec Skylar. Pourquoi lui avait il demandé des comptes ? Il était con ! Il aurait préféré vivre sans savoir, à continuer ces échanges que plutôt savoir qu’en vrai il se déchargeait sur lui comme il l’avait dit parce qu’il l’exaspérait. Certes, ce n’était pas nouveau, il savait qu’il exaspérait un bon nombre de personnes mais il était comme ça ! Pff de toute façon il s’en fichait, il n’avait de comptes à rendre à personne !
Se garant, il repoussa encore Morty, peut être plus violemment qu’il ne l’aurait voulu car ce dernier tomba fesses les premières sur le gravier. Ne se souciant pas de lui, Julian monta directement dans ses appartements. Ce n’était pas un stupide pingouin qui allait lui gâcher sa journée. Déja il allait se changer. Rien de mieux que de porter de nouveaux vêtements pour avoir le sourire. Puis il allait vérifier les derniers préparatifs pour sa soirée. C’était ça le plus important ! Et s’il avait le temps il se mettrait en maillot et irait faire un tour à la piscine ou plutôt dans son jacuzzi. Oh oui il avait besoin de se détendre … Skylar l’avait contracté à un point … D’ailleurs, il allait faire ça en premier. Il allait d’abord aller dans son jacuzzi, avec un bon cocktail et tout serait oublié.
“Vous êtes déja rentrés ?” “ Fais moi un mojito.” “ Pourquoi est ce que j’ai vu Morty partir en courant dans les étages ?” “ Et pourquoi il faut toujours que tu parles alors que je te dis de me faire un mojito ?”
Il vu Cléo s’approcher de lui avec un regard mauvais. Bon, il se recroquevilla un peu sur lui même parce qu’il fallait bien avouer qu’elle foutait les chocottes mais il resta fidèle à lui même. Puis au final elle lui fit quand même son cocktail. Alors il daigna lui répondre.
“Je ne sais pas. C’est Morty … parfois on dirait qu’il est prit de convulsions alors qu’il respire …”
Il lui fit les gros yeux et Cléo hocha la tête. Mortimer était bizarre. Tout aussi bizarre que quand il était à Madagascar et ils s’étaient tous habitués à lui. Heureusement car il pouvait en jouer là dessus pour ne pas à avoir à justifier certains comportements comme maintenant.
“Le docteur Snake est passé ?” “Oui. Maurice à une bronchite. Elle lui a donné des médicaments, une ventoline et un appareil pour respirer la nuit. D’ici une semaine ça devrait aller mieux …. s’il respecte ce qu’elle a dit. Sinon c’est l’hospitalisation.” “Une semaine ! Mais … mais non !”
Il ne pouvait pas rester sans son fidèle Maurice pendant une semaine … mais il ne pouvait encore moins le voir rentrer à l'hôpital. Poussant un soupir, il joua avec le lot de pailles que Cléo avait sorti.
“Très bien. Engage quelqu’un pour lui. Une infirmière je ne sais quoi, et quelqu’un aussi pour s’occuper de moi.” “Le docteur va repasser en milieu de semaine. Quant à toi, on fera un appel auprès des autres. Je suis persuadée que tu auras une foule de prétendants.” “Ouais très bien tu feras le casting.”
Attrapant le verre qu’elle lui tendait, il s’en alla sans un merci, comme il avait l’habitude de le faire. Son jacuzzi l’attendait. En plus il faisait un temps merveilleux, il allait pouvoir bien décompresser. Mettant la musique forte, la maison étant quand même assez grande pour ne pas gêner les autres habitants, il se déshabilla pour rentrer finalement nu dans le bassin. L’eau était à température idéal et ce fut encore plus le pied quand il enclencha les différentes bulles et systèmes de massages.
~~
Pendant ce temps, Morty était allé trouver Maurice, lui non plus ne tapant pas pour rentrer dans sa chambre. Parfois Maurice pensait vraiment à déménager, à se prendre un petit appartement rien que pour lui, mais l’amour fraternel qu’il éprouvait envers Julian l’en empêchait. Et puis, il fallait dire, qu’à part ça, il n’était pas malheureux et qu’il n’aurait jamais pu se payer le luxe dans lequel il vivait actuellement.
“Qu’est ce qu’il y a ?”
Même malade, on devait le déranger. Il ne pouvait pas regarder plus de quatre épisodes de sa série tranquillement. Lui qui pensait qu’ils en avaient au moins pour une bonne partie de la journée.
“Julian est triste et je sais pas quoi faire pour lui remonter le moral.”
Maurice haussa un sourcil. Julian était rarement triste et jamais pour des futilités. Certes il pouvait crier, taper du pied, réclamer, mais il ne dévoilait jamais sa véritable tristesse. Ce n’était pas sa philosophie de vie, lui qui avait décidé de vivre au jour le jour, comme si c’était le dernier, donc le meilleur.
“Tu es sur de ça ? Pourquoi tu dis ça ?” “Je l’ai vu pleurer ! Il a dit que c’était pas vrai mais je reconnais quand mon roi n’est pas bien !”
Maurice se redressa totalement dans son lit, cette fois préoccupé. Il n’y avait qu’une fois où il avait vu Julian pleurer, pour de vrai, quand il avait comprit que ses parents ne l’aimaient pas, lui qui les mettait sur un pied d’estale.
“Vous avez fais quoi ?” “Et bien on est arrivé au Clot bleu et il m’a dit d’aller distribuer les flyers … que lui il avait un truc important à régler. Donc j’ai fais tous les étages, ça a du me prendre une heure au moins et après il m’a envoyé un texto pour qu’on se retrouve à la voiture et voila.”
Après avoir à nouveau cracher ses poumons, Maurice se gratta le menton. Qu’est ce qui avait bien pu se passer. Il poussa alors un grand soupir. Il avait compris. Julian était idiot. Il le savait déja mais c’était bien de lui faire une piqûre de rappel.
“Je m’en occupe …”
Même malade il devait veiller sur lui. Il n’était pas là de 10 minutes et forcément, il se faisait manger tout cru. Bon il fallait dire que son homologue n'était pas vraiment mieux et il eut un petit sourire moqueur en imaginant la tête de Kowalski et Stoyan.
“Et moi je fais quoi ?”
Se levant avec grand mal, il mit quelques minutes à répondre à Morty.
“Va voir Guntner et vérifie les playlists de ce soir avec lui.”
Heureusement même si Morty était creepy, il était plus obéissant que Julian. D’autant plus à Storybrook, pour le plus grand bonheur de Maurice. Une fois ce dernier parti, il alla chercher son téléphone. Il savait parfaitement qu’aller voir Julian ne servirait à rien. Il allait s’attaquer directement à la source du problème. Il s’assit sur le rebord de son lit, réfléchissant pendant un long moment à ce qu’il allait bien pouvoir lui écrire. Les médicaments ne l’aidaient pas à être très constructif.
“Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais quoi qu’ait pu te dire Julian, ne le croit pas.”
Il attendit quelques minutes avant d’envoyer un deuxième message à Skylar.
“Je n’ai pas besoin de lui parler pour savoir qu’il s’est vexé parce que tu as du lui dire une vérité, sans doute de manière blessante, et il n’a retenu que ce coté là. Il est très susceptible quand il s’agit de liens profonds. Son histoire fait qu’il ne supporte pas le rejet. Sois indulgent avec lui. Ça fait des jours que ton comportement le travaille considérablement.”
Les personnes connaissant les faits se comptaient sur les doigts d’une main. Il n’y avait plus que l’abandon à Madagascar, il y avait aussi celui dans cette réalité, la malédiction ayant été toujours aussi cruelle avec lui. Mais encore, si ce n’était que ces faux souvenirs ...mais non, il avait fallu que ce soit vrai. Qu’une fois la malédiction brisée, et surtout une fois la frontière de Storybrook levée, ses parents aussi changés en humain se barrent de là pour aller ailleurs. Bon débarras avait il dit. Que ce soit avant ou maintenant, il ne les aimait pas. Sauf qu’il savait parfaitement que Julian en avait été profondément touché. Il n’en parlait jamais mais le rejet lui faisait encore plus mal qu’un coup poignard et il espérait que Skylar pourrait comprendre, même s’il fallait avouer, que lui aussi était intrigué par l’attitude qu’il avait eu avec Julian ces derniers temps.
~ ~
Finalement, la journée s’était déroulée sans plus d’encombre que ça. Il s’était reposé jusqu’au coup de 14h dans son jacuzzi, s’endormant même à un moment donné. Il ne comptait pas bien sur cette partie affreuse, où il s’était réveillé en sursaut à cause de l’une de ses angoisses qu’il avait quand le sommeil le prenait. Vu que Maurice était indisponible, il n’était pas allé le dérangé, s’occupant de lui comme une grande personne. C’était chiant mais il n’avait pas le choix. Il était seul. Cléo et Morty étaient partis au Moite avec Ted, Pancho était à la salle de sport et Gigi sans doute au travail. Il avait finalement appelé Loukas pour discuter pendant des heures, au bord de la piscine, avant de rapprocher en lui donnant rendez vous à la soirée. Il était grand temps qu’il se prépare. Il était le roi de l’évènement. Il était le roi de la soirée. Il se devait d’être au top du top du top. Sa tenue avait été créé sur mesure par un grand couturier et ça faisait un peu plus d’une dizaine de minutes qu’il se regardait devant le miroir tant il se trouvait magnifique avec sa tenue quasiment transparente d'un blanc immaculé . Sa coiffeuse était aussi passée pour lui rafraîchir sa coupe, court sur les côtés et un peu long dessus, qui rappelait étrangement la marque qu’il avait sur son pelage à l’époque. La maquilleuse aussi était venue. Oh il aurait pu le faire seul, il était assez doué comme ça, mais il avait envie de se faire chouchouter. Tout comme les cheveux, ses yeux n’échappèrent pas au rappel, cernés d’eye liner et ses longs cils sublimés par du mascara. Au final, il était un peu en avance, mais l’excitation qu’il avait été bien trop importante pour rester à la maison sans rien faire. Il voulait y aller, et quand Julian voulait un truc il l’avait. Alors prenant cette fois une masserati blanche, assorti entièrement à sa tenue, il se rendit au Moite.
Bien entendu il n’y avait encore personne à part les quelques lémuriens qui y travaillaient et qui y squattaient aussi. Ces derniers le saluèrent en s’inclinant comme il le devait tandis qu’il passait pour aller au bar.
“Tu est sublime !”
Il était rare que Cléo lui fasse des compliments aussi directement, mais là, elle ne pouvait pas faire autrement. C’était un fait. Il était bien plus beau que n’importe quelle icône de mode. Passant sa queue touffue qui était le détail, sous son menton tout en papillonnant des cils, il se tourna vers Ted avec un grand sourire.
“Prêt pour la plus grande soirée de l’année ? Que dis je de la décennie ?”
Toujours avec un cocktail à la main, Ted lui fit un petit clin d’oeil.
“Bien sur ! Toute la brigade a été briefé pour l’open bar. Là ils se reposent ils arrivent dans pas longtemps.” “Niveau sécurité on est bon ! On en a embauché des gardes en plus. On sait jamais avec le monde qu’il va y avoir.”
Il hocha la tête avant de partir vers son bureau. Maurice lui avait dit qu’il en fallait un, alors il en avait fait construire un, au deuxième étage, un peu en retrait. Au final c’était plus une sorte de salon VIP comme il y en avait directement dans la boîte de nuit qu’un véritable bureau. Au moins il pourrait décompresser un peu car à vrai dire, Julian sentait l’angoisse monter. Il attendait tellement cette soirée. Déja qu’il n’y avait pas Maurice pour en profiter, et puis … son engueulade avec Skylar lui était restée en travers de la gorge, et Cléo venait de la lui rappeler. Bien sûr elle ne pouvait pas savoir, elle ne faisait que son travail, mais parler de gardes, rappelait à Julian des souvenirs qu’il aurait voulu taire à l’heure actuelle. Il n’allait pas se gâcher sa fête pour … pour lui. Mettant la musique, il se servit cette fois son propre cocktail, mélangeait en vérité du rhum et du jus de coco qu’il sortit de son petit réfrigérateur avant de se laisser tomber dans le grand canapé lounge, sauf qu’il ne put en profiter car une poignée de minutes après, l’on toqua à la porte.
“Entrez ?”
C’était bizarre. Aucun de ses employés ne toquait réellement à la porte. Bon peut être parce qu’ils n’avaient pas le droit d’y venir. Ils ne s’appelaient pas Maurice et Cléo. Alors quand la porte s’ouvrit sur un Skylar magistralement bien habillé, Julian en fit tomber la paille de son cocktail avant d’essayer de retrouver un peu de contenance et de faire à nouveau la tête, tout en se levant -pour aussi l’impressionner dans sa tenue de lumière-.
“Désolé mais le punching ball est très occupé. Prend rendez vous avec ma secrétaire pour hum… dans trois milles ans … je suis persuadé qu’elle pourra te trouver une microscopique place.”
(c) ANAPHORE
Skylar T. McMillan
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| Avatar : Jake Gyllenhaal
"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
All that counts is here and now. My universe will never be the same !
Je n’avais jamais réellement su comment parler aux gens et d’autant moins aux personnes qui m’étaient réellement chères. Savoir parler et bien communiquer ne faisait de loin pas partie des aptitudes que l’on pouvait acquérir lorsque l’on était dans l'armée. Du langage, je ne connaissais que celui qui faisait mal, que celui qui menait immanquablement au conflit. C’est ce qui c’était passé avec Julian. Parlant sans véritablement réfléchir, j’avais prononcé des paroles qui l’avait vexé et l’avait atrocement fait souffrir. Je l’avais remarqué au ton avec lequel il m’avait répondu, aux mots particulièrement durs qu’il avait employés mais surtout à ses magnifiques yeux émeraude qui s’étaient rapidement remplis de larmes. Son attitude m’avait littéralement retourné l’estomac.
Bien évidemment que non, je ne le considérais pas comme un vulgaire paillasson ou un punching ball. Bien sûr que oui, j’avais des choses bien plus intéressantes et gentilles à lui dire. Il ne pouvait même pas imaginer à quel point il était devenu capital dans vie ni combien je pouvais tenir à lui. Tout simplement parce que je ne laissais rien transparaître dans mes gestes ou mes paroles qui en témoignait. Ah ça pour feindre leurs émotions les militaires étaient vraiment des champions toutes catégories ! Mais lorsqu’il s’agissait de parler de ce qu’ils avaient sur le cœur là bien évidemment c’était des zéros pointés. Le résultat ? Je me retrouvais tout seul comme un gros con à vivre avec l’idée que j’avais réussis à faire pleurer Julian un des jours les plus joyeux et les plus importants de sa vie. Le lémurien avait raison, le mot minable était bien trop faible pour moi. Il n’y avait aucune insulte et aucun mot assez gros pour exprimer à quel point j’avais été une immonde ordure.
Fort heureusement, pendant que Julian parlait, je m’étais mordu suffisamment fort la lèvre pour ne pas répliquer. Devant la crise totalement justifiée du lémurien, je n’avais pas répliqué ou même chercher à me défendre. Heureusement d’ailleurs, la colère me faisait souvent dire des énormités plus grosses que moi et les propos que je tins après son départ ne firent que le confirmer. Tout en regroupant les objets que j’avais employé pour mon entrainement, je pestais contre Julian pour me passer les nerfs.
« Eh ben c’est ça, barre-toi ! Va donc pleurer dans les bras de tes sujets, ta majesté ! J’ai pas besoin d’un casse-pied comme toi dans mes pattes ! Je m’en sortirais bien mieux sans toi dans ma vie de toutes manières. »
J’avais alors balancé un énorme coup de pieds dans un ballon de plage qui était tranquillement posé à côté de la piscine. La violence du choc fut telle que le ballon s’envola presque jusqu’à l’autre côté de la piscine. Je m’étais alors assis sur la chaise longue, ma tête entre mes mains, je réfléchissais à ce qui venait tout juste de se produire. Le cœur gros, je laissais mes pensées vagabonder tranquillement alors que je tentais de retrouver mon calme. Pourquoi je me sentais aussi triste en cet instant. Me débarrasser de lui, c’était tout ce que je désirais, non ? J’avais finalement obtenu ce que je désirais, j’aurais alors dû sauter de joie. Bien sûr, la réalité était toute autre. La preuve était que je sentis bientôt une larme couler sur ma joue. A cet instant-là, je n’étais animé que par l’envie d’aller retrouver Julian pour m’excuser et tenter de lui redonner le sourire. Mais c’était beaucoup trop tôt et sa fureur était bien trop présente pour qu’il me laisse m’exprimer convenablement. D’ailleurs c’était trop tard, j’entendais déjà le moteur puissant de sa voiture démarrer en trombe et quitter l’immeuble.
« Je te demande pardon Queue Rayée. Tu n’imagines même pas à quel point tu te trompes… je tiens tellement, tellement à toi. »
Je me relevais alors de mon assise pour terminer mon travail. Faisant le tour de la piscine pour aller récupérer le ballon, je revins le déposer à sa place initiale et je rangeais tranquillement mes affaires dans le coffre réservés à notre entraînement aquatique. Puis, reprenant ma serviette de bain je m’enveloppais dedans et remontais lentement les escaliers qui me ramenaient dans mon appartement. Dès mon arrivée, je m’enfermais à double tour dans ce dernier. Je n’avais pas envie de recevoir la visite de l’un de mes hommes à l’improviste. J’avais besoin d’être seul pour réfléchir. Je ne pouvais pas quitter Julian sur un coup de tête. Je n’étais pas prêt à renoncer à notre amitié aussi facilement que ça. C’était moi qui avais explosé notre relation en milles morceaux, c’était donc à moi de tout faire pour les recoller ensemble et faire en sorte qu’ils tiennent avec la colle de mes aveux et de mes plus plates excuses. Le temps n’était plus à s’apitoyer sur mon sort mais à agir ! Ce qui tombait plutôt bien, l’action c’était le seul domaine dans lequel j’excellais véritablement. Je me sentais prêt à me battre pour récupérer mon Queue Rayée. Je comprenais bien vite qu’en fin de compte me battre pour lui avait bien plus d’impact et d’importance à mes yeux qu’une bataille livrée contre lui.
Cependant, il me fallait encore trouver un plan d’action. Je profitais donc d’une bonne douche chaude pour réfléchir au moyen de lui prouver que je tenais véritablement à lui. Mon esprit n’était plus hanté que par cette idée. Notez que ce n’était pas la première fois que toutes mes pensées se dirigeaient vers lui. Cela me prenait parfois aux moments les plus insolites de la journée et bien trop souvent dans les pièces les plus intimes de mon appartement. Notre petit séjour à Magrathéa n’avait fait qu’empirer les choses. J’étais hanté par les souvenirs de cette soirée, encore plus par la petite ballade fantasmée au bord du super yacht imaginaire que Julian m’aurait offert. La petite ritournelle des paroles que je lui avais susurrées à l’oreille ne cessaient alors de tourner en rond dans ma tête.
Je t’aime Julian… je suis dingue de vous mon roi…
Ah c’est certain que ces paroles auraient sans doute eut plus d’impact positif que celles que j’avais prononcé quelques minutes plus tôt aux abords de la piscine. J’y repensais souvent, tout comme j’avais imprimé dans ma tête l’attitude de Julian qui n’avait jamais semblé plus serein, épanoui et heureux que dans ce rêve-là. Bon bien sûr, c’était sans doute un peu exagéré ! Il connaîtrait sans doute beaucoup plus de plaisir dans les bras d’un autre homme que moi. Mais cette idée flattait drôlement mon égo et je devais bien admettre que moi aussi dans ce rêve je semblais partager ses sentiments de plénitude. Au lieu de cela dans la réalité, je préférais supporter une frustration sexuelle qui devenait de plus en plus pesante et faire pleurer cet homme que je souhaitais inconsciemment voir devenir mon amant. Après tout, pourquoi faire simple lorsque l’on pouvait faire compliqué ?
Une fois correctement doucher et bien habillé, j’entendis subitement mon téléphone portable sonné. Curieux, je le saisis dans ma main pour découvrir un message de Maurice. Bien évidemment, c’était à prévoir. Même cloué au fond de son lit, c’étai évident qu’il s’inquiéterait en voyant l’attitude de son roi qui devait sans doute être pris d’une violente mélancolie. Mais alors que je soupirais en m’attendant à recevoir un torrent de reproches, je constatais encore une fois que le lémurien était doté d’un sang-froid et d’une sagesse extraordinaire. Il ne faisait pas uniquement que me rapporter les petits malheurs de Julian, il cherchait à me guider dans ma conduite pour que Julian et moi puissions nous réconcilier et mieux nous entendre. De plus, certains de ses mots me touchèrent profondément. Le fait notamment de comprendre une fois de plus que Julian semblait tenir infiniment à moi et que notre mésentente ne cessait de le travailler. Sans hésiter un instant, je lui répondis alors pour le rassurer.
« Je suis vraiment navré Maurice. Tu me connais mes mots ont dépassés ma pensée. Je te promets que je vais tout faire pour tenter d’arranger la situation. Qu’il veule ou non, je viendrais à la fête de ce soir pour m’expliquer avec lui. Je te souhaite un bon rétablissement. »
J’avais envoyé ce message confiant, ayant déjà des idées bien précises en tête de ce que je voulais faire pour y parvenir. Reprenant en main mon téléphone, je composais alors le numéro de fleuriste de la ville.
« Bonjour ! C’est le commandant Skylar McMillan. Je voudrais vous commander un bouquet personnalité si c’est possible. »
« Bien évidemment. Que souhaiteriez-vous comme bouquet ? »
« Je voudrais commander votre bouquet de fleur exotiques Pitaya en y incorporant et en enlevant certaines plantes. Je voudrais faire remplacer les fleurs Anthurium par des oiseaux de paradis et y ajouter 3 roses violettes, 4 branches de gypsophile et deux lys blancs. »
« Très bien, pour quand souhaiteriez-vous le recevoir ? »
« Il me le faut pour ce soir. Ne vous préoccupez pas de la livraison, je viendrais le chercher à votre fermeture en nageoires propres. Je vous réglerais alors. »
Je raccrochais avec le téléphone, tout content d’avoir eut cette idée. En vraie, je ne m’y connaissais pas très bien en fleurs. Il était d’ailleurs assez rare que j’en offre, c’était beaucoup trop girly pour moi. Si j’avais été aussi exact dans ma commande c’est parce que je voulais qu’il soit la réplique exacte d’un autre que je comptais offrir à Julian mais qui n’avait jamais réussis à trouver son propriétaire. C’était d’ailleurs un des souvenirs les plus pénibles de mon ancienne vie. Il m’avait fallu ma séparation avec Julian lors de mon voyage de noces pour réaliser qu’en réalité je n’avais d’yeux que pour lui. Malheureux en couple, j’avais fini par divorcer de mon épouse pour rejoindre le lémurien dont j’étais tombé follement amoureux. Bête et terriblement naïf, j’avais été le plus beau bouquet de fleurs qui soient pour lui faire ma grande déclaration d’amour. Finalement, j’étais resté comme un con sur le quai de la gare de la ville de Rome en regardant s’éloigner Julian avec sa nouvelle compagne Sonia à dos de tricycle. J’avais alors l’impression d’avoir pour la première fois de ma vie mon cœur brisé en mille morceaux. Pire que tout, cet abruti de lémurien était venu m’arracher le bouquet des nageoires pour aller l’offrir à son ourse mal léchée, sans se douter une seconde qu’en fait ces fleurs étaient pour lui.
Aujourd’hui je n’étais plus du tout amoureux de lui et j’étais même bien content de savoir que je ne m’étais pas engagé dans un couple voué à l’échec ! Je cherchais juste à rendre justice au pauvre petit pingouin malheureux que j’étais à l’époque en le débarrassant d’une tâche qu’il considérait inachevée. Ma commande une fois passée, je me dirigeais vers mon coffre-fort personnel pour y récupérer deux petits paquets. En réalité, tous deux étaient des présents que je comptais offrir au lémurien à un moment ou à un autre. Je les avais dissimulés là-dedans parce que je ne voulais surtout pas que mes hommes sachent que je gaspillais de l’argent pour lui faire plaisir. Je souris en les saisissant dans mes mains. Si Julian venait à douter que je tenais à lui, je savais que ces cadeaux là en serait la preuve la plus probante.
Le reste de l’après-midi se passa bien. Je consacrais une partie de cette dernière à taper aux cartes avec des frères tout en buvant des bières. Sans en préciser la raison, je les avais prévenus que je serais absent durant la soirée. Ce n’était pas vraiment nécessaire en somme. Après tout, je ne partirais que quelques petites heures et je serais revenu bien avant qu’ils ne prennent conscience de mon absence. Mais au moins ils savaient que s’ils en avaient besoin, ils pouvaient toujours me contacter sur mon portable en cas d’urgence. Et puis lorsque le moment fut venu de partir, je me vêtis de mon plus beau costard, embarquait les cadeaux dans un sac en papier et je partis cherchais mon magnifique bouquet de fleur qui m’avait coûté une blinde. Je me promettais alors que si Queue Rayée avait le malheur de me le renvoyer à la figure, je prendrais un malin plaisir à lui faire bouffer les fleurs une par une.
J’avais choisi de me rendre à pieds jusqu’au moite club. Cet exercice physique me permettait de me concentrer uniquement sur le discours de réconciliation que j’allais lui tenir. Je savais d’ores et déjà que ce ne serait pas une mince affaire. Nous réconcilier après cette grosse dispute était une tâche presque herculéenne, mais j’étais bien résolu à faire la paix avec lui d’une manière ou d’une autre. C’était mon objectif de la soirée bien plus que de participer à cette fête qui ne réjouissais pas vraiment. J’espérais donc bien pouvoir mener cette mission à son terme après tout, elle était vraiment capitale à mes yeux. Après avoir échangé quelques mots avec mes anciens collègues de travail, je demandais gentiment à Cléo où se trouvait Julian. Elle m’envoya donc vers le bureau du roi lémurien. Une fois devant la porte, je dissimulais le bouquet derrière mon dos et prenant une très grande inspiration, je toquais à la porte.
J’entendis alors la voix de Julian, sans doute étonné de recevoir de la visite ci-tôt. Je ne pris pas la peine de m’annoncer et franchis la porte de la pièce en silence. Je trouvais alors Julian tranquillement installé dans le grand canapé de son salon VIP. Mon cœur manqua un battement au moment où je l’aperçus aussi bien coiffée et habillé pour sa grande soirée. Même si ces goûts vestimentaires me dépassaient complètement, je devais bien admettre qu’il les portait à merveilles. Le voir ainsi ne fit qu’augmenter ma gêne et mon angoisse de cet instant.
« Bonsoir Queue Rayée ! J’ai pas apporté de drapeau blanc avec moi. Si c’était le cas crois bien que je le hisserais bien haut. Mais je… j’espérais que tu pourrais me consacrer cinq minutes de ton précieux temps ? »
Comme auparavant, j’étais angoissé, maladroit et je ne savais pas vraiment par où ni par quoi commencé. D’ailleurs, comme je l’attendais, Julian ne m’accueillit pas à bras ouvert. Il prétendit même ne pas avoir deux minutes pour moi. Resserrant pas angoisse l’emprise autour de mon sac de cadeaux, je finis par retrouver confiance en moi. Je souriais tandis que je lançais avec malice.
« Je veux bien attendre 3000 ans mais je doute que ces fleurs attendront si longtemps. Accepte-les au moins, qui a les balancer à la poubelle par après, au moins je suis sûr qu’elles seront arrivées à bon port. Je les commandé exprès pour toi. »
Je lui tendis alors le bouquet devant moi en attendant qu’il le saisisse. Bien évidemment, je me doutais bien que ces fleurs n’évoqueraient rien chez lui. Dans un sens, je l’espérais même. Je me voyais très mal lui expliqué l’histoire qu’il ignorait et qui était cachée derrière. Comme il ne le saisit pas immédiatement, je pris moi-même la liberté d’aller le déposer sur la table devant les canapés. Tout en lui tournant le dos, je pris une grande respiration avant de me tourner à nouveau dans sa direction.
« Comme je me voyais mal arrivé à un anniversaire sans cadeaux, je me suis dit qu’il fallait que je marque le coup. »
Je sortis le premier cadeau du sac et le lui présenta tout en sachant qu’il finirait sans doute également sur la table. Il s’agissait d’une toute petite boîte, assez petite pour contenir un bijou. Je pris alors la peine d’y ajouter du contenu parce que le plus important c’était le message qui était caché derrière.
« Celui-ci je l’ai acheté il y a environ un mois de ça à New-York. On devait remplir une mission qui s’est déroulée au milieu d’un concours de danse international. Je regrettais vraiment que tu n’aies pas pu y assister avec nous alors je me suis dit autant te rapporter un cadeau. Ça compensera ton absence. Je me promenais parmi les stands de ce marché et lorsque j’ai trouvé le stand de l’île de Madagascar j’y ai vu ce petit bijou qui j’étais persuadé te plairait beaucoup. »
Je le déposais alors sur la table et sortis le deuxième paquet, contenant la poupée que Kowalski et moi avions achetée lors de notre séjour à Magrathéa.
« Celui-ci on va dire que c’est un peu particulier. Disons que j’ai… j’ai beaucoup pensé à toi pendant cette mission et je me voyais mal revenir ici sans te prouver à quel point ton omniprésence m’avait marquée. »
Je relevais alors des yeux embués de larmes dans sa direction, un petit sourire maladroit et attristé aux lèvres.
« Ce que j’essaie de te dire, c’est que tu n’es un paillasson qui ne vaut que la peine que je me défoule dessus. Tu es quelqu’un de très important pour moi. Il ne se passe pas une journée sans qu’une musique, un article de magasine ou même une mission ne me fasse penser à toi… même si je ne le fais pas exprès. Tu me manques quand tu n’es pas à mes côtés et je ne m’imagine pas vivre toute ma vie sans mon grand copain Queue Rayée pour me montrer à quel point la vie peut être drôle et amusante lorsque l’on prend le temps en profiter à chaque instant. Je suis peut-être qu’un soldat idiot… j’ai jamais vraiment appris à m’exprimer et je suis vraiment qu’un gros empoté lorsqu’il s’agit de parler sentiments… alors je me contenterais de te dire que je tiens énormément à toi et j’ai pas envie que tu sois triste par ma faute. »
Je me relevais alors, repliant le sac en papier dans un grand froissement avant de me tourner vers lui et de hausser les épaules.
« Maintenant, fais ce que tu veux de ces cadeaux, je m’en fiche. Tout ce qui compte pour moi c’était que tu puisses comprendre pourquoi je les avais achetés. Je vais te laisser à ta soirée et je chercherais plus à te revoir. Je te le promets. »
Je m’approchais alors de la porte et finis par me retourner en me dirigeant vers lui d’un pas sûr.
« Ah oui et j’ai encore autre chose à dire… en tant que commandant. Il faut que je sois en ça le porte-parole de mon unité. Tu veux une preuve que tu n’es pas pour moi que tu n’es pas qu’un moins que rien ? Pense aux nombres de fois où j’ai dû intervenir pour te sauver la vie, le nombre de fois où je t’ai défendu face aux autres animaux qui voulaient te faire la peau à cause de tes grosses bêtises. Pendant des années, mes hommes et moi on a versé notre sang pour toi, on a donné nos tripes et notre cœur dans les missions qui te concernaient de près ou de loin. Tu crois vraiment que j’aurais risqué ma vie ne serait-ce qu’une fois pour toi si tu n’étais pas aussi capital dans ma vie ? Réfléchis à ça au lieu de tirer ses jugements trop hâtifs… parce que je ne suis peut-être pas très bon lorsqu’il s’agit de parler. Mais tu ne pourras jamais prétendre que je n’étais pas là lorsque tu avais vraiment besoin de quelqu’un pour sauver tes belles petites miches ! »
Ayant fini de vider mon sac, je me dirigeais vers la porte avec la ferme résolution de repartir si jamais Julian restait campé sur cette résolution.
« Sur ces belles paroles, je ne t’embêterais pas plus long. Je te laisse à tes célébrations d’anniversaire. Profite bien de ton royaume et de tes sujets, ta majesté ! »
acidbrain
K. Julian Andrianamady
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Le plus beau, le plus grand, le plus génialissime des rois de Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : King Julian Baby
Il avait dit ça mais au fond une certaine excitation à le voir être là le prenait. Il était venu. Bon d’accord, il était censé lui faire la gueule pour toutes les horreurs qu’il lui avait dit, mais il était venu ! Et en avance. Pourquoi d’ailleurs ? La fête n’avait pas commencé … alors pourquoi était il là ? Sur le pas de la porte. Julian le dévisagea, le scannant exactement de la même manière que le matin même avant de faire un petit mouvement hautain de la tête. Ce n’était pas parce qu’il était vraiment très attirant dans son plus beau costume qu’il allait lui parler. Comme il le lui avait dit, il n’avait pas le temps pour jouer les punchings balls. Néanmoins, quand Julian entendit le mot fleur, il haussa un sourcil d’étonnement. C’était … si … étrange. Julian adorait les fleurs et la verdure. Cela lui rappelait la jungle dense de Madagascar et il y en avait toujours que ce soit à la villa ou au moite. Il en avait fait commander exprès pour la soirée et Morty était d’ailleurs en train de les installer un peu partout. Alors que Skylar, lui offre un si beau bouquet, le scotcha sur place. Il le regarda déposer les fleurs sur la table, essayant de contrôler quand même ses lèvres qui voulaient se retourner en sourire. Il ne devait pas sourire. Il était fâché contre lui. En colère même ! De ce qu’il lui avait dit et ce n’était pas parce que le bouquet contenait ses fleurs préférés, ne sachant même pas comme il l’avait su, qu’il devait sourire à pleine dent. Non, il attendait des explications, il ne fut absolument pas déçu par le spectacle. Déja parce que Skylar se retourna et se rapprocha de lui, pouvant admirer sa tenue, mais surtout, parce qu’il sortit autre chose de son sac. Il n’y avait pas seulement des fleurs, il y avait aussi des cadeaux. Cette fois les yeux de l’ancien lémurien s'écarquillèrent et il se fit vraiment violence pour ne pas se jeter sur les choses qu’il sortait au fur et à mesure. S’il aimait les fleurs, il aimait d’autant plus les cadeaux, mais il était rare qu’on lui en fasse en vrai. Oh il n’était pas à plaindre, il avait souvent ce qu’il voulait d’un claquement de doigt mais au fond, il ne recevait pas de cadeaux comme ça. Il fallait toujours une raison. Un anniversaire. Noël. Juliansvert, et c’était tout. Lui en faisait tout le temps. D’accord il avait beaucoup d’argents à dépenser comme lui avait dit Maurice, mais il ne faisait pas uniquement pour montrer qu’il avait la plus grosse. Oh non ! Il faisait ça parce qu’il adorait faire plaisir. Voir un sourire se dessiner, des yeux pétiller et il appréciait la sensation qu’il avait lui même. Cette joie intense qu’il ressentait quand il achetait en ce disant que la personne allait forcément aimer, qu’il allait voir que lui, sa grande majesté, avait fait plaisir. Il adorait ça. Faire plaisir aux gens, -on comprend pourquoi beaucoup de profiteurs gravitaient autour de lui et surtout à ses amis. Ses vrais amis. Alors recevoir un cadeau, et en plus de la part de l’ancien pingouin le remua beaucoup plus qu’il ne l’aurait voulu. Il tendit légèrement la main droite vers la table pour saisir la petite boite avant que sa main gauche de frappe sa consoeur dans un geste totalement schizophrène. Il se mordit la lèvre tandis qu’il se mit à sautiller sur place. Il n’y avait pas seulement un cadeau … il y en avait deux ! Skylar lui offrait deux cadeaux ! Sa queue fouettait l’air avec vivacité et il tapa même dans ses mains avant finalement de faire un grand mouvement de respiration pour se calmer. Il y avait bien plus important que de savoir ce qu’il y avait dans ces deux paquets … Beaucoup plus important …
Comme le fait qu’il remarqua que Skylar était triste. Il n’avait encore jamais vu le commandant dans un état pareil et il sentit son coeur se briser. Il était triste, parce qu’il avait décidé de ne plus lui adresser la parole … mais … ce n’était pas ce qu’il recherchait ? Toutes les fois où il avait priait les dieux du ciel -façon de parler il savait qu’il n’y croyait pas- pour qu’il dégage, qu’il sorte de sa vie. Même s’il savait que c’était dit sur le ton de la plaisanterie, il en était venu à se convaincre, ces dernières semaines que c’était vrai. Jusqu’à ce matin, où il lui avait craché au visage qu’il aimait juste se défouler sur lui pour ne pas blesser ses vrais amis. Alors pourquoi est ce qu’il était triste ? Julian avait du mal à le comprendre -le pauvre la suite serait pire- mais il le sentait honnête envers lui. Il l’écouta avec attention, se rapprochant au fur et à mesure qu’il parlait. C’était … Julian en était bouleversé, mais dans le sens positif du terme. Est ce qu’il comprenait bien ce qu’il lui disait ? Qu’il ne pouvait vivre une journée sans lui ? Qu’il hantait ses pensées jour et nuit ? Qu’il n’arrivait pas à exprimer ce qu’il avait sur le coeur ? Julian mit ses mains devant sa bouche en le regardant s’asseoir pour se prendre la tête entre les mains. Est ce qu’il était bel et bien entrain de vivre ce moment où Skylar lui faisait une déclaration … d’amour ? Certes le mot n’était pas dit mais Julian le ressentait comme tel. Peut être que tout son comportement n’était du qu’au fait qu’il avait du mal à accepter ses sentiments pour lui ? Qui sait son homosexualité ? Même s’il à vrai dire, il l’avait déja vu traîner avec quelques hommes aussi. Il s’en fichait à vrai dire de toutes ses questions annexes car il croisa son regard si bleu, qui lui rappelait l’océan qu’il y avait tout autour de son île. Il ne mentait pas. Il était sincère et s’il ne s’était pas dit au début qu’il le laissait parler entièrement il lui aurait déja sauté au cou. C’était trop beau pour être vrai. Vraiment trop beau. Une part de lui même n’arrivait pas vraiment à croire que c’était de l’amour qu’il essayait de lui faire passer. Cette part réaliste qui savait parfaitement que ses parents étaient les pires enculés de la terre. Cette part qui savait qu’il ne traitait pas Maurice comme il se devait. Cette part qui savait qu’il était en constante recherche d’attention et d’amour parce qu’il avait un creux à la place du coeur que ses parents dûment cités lui avaient arrachés et qu’il cherchait à combler par tous les moyens. Mais l’autre part qui le constituent lui disait de se jeter sur lui pour l’embrasser fougueusement, le serrer dans ses bras et ne plus jamais le lâcher. Il était à lui ! C’était comme ça, c’était un fait qu’il avait instauré dans sa tête depuis des années et des années, bien même avant la malédiction. Sauf que c’était dans sa tête. Il l’avait bien compris ça, que ce n’était pas possible. C’était l’une des rares choses sur lequel il s’était lui même mit un stop. Parce qu’il n’avait pas envie de souffrir Parce qu’il savait que ce n’était pas possible, et même quand ça l’était devenu, maintenant qu’ils étaient sur un pied d’égalité par rapport à la nature, il se rendait bien compte … Skylar n’avait jamais eu un geste qui lui prouvait son attirance physique, mais comme il l’avait dit lui même, il n’avait jamais hésité une seconde pour le sauver de tous les danger dans lequel il se fourrait. Non rectification, il faisait bouclier pour éviter le danger qui était lui aussi irrémédiablement attiré par son corps.
“Oh my gad …”
Il n’avait pas tiré des conclusions attives. Après tout c’était lui qui l’évitait ces derniers temps et qui n’arrêtait pas de lancer des choses méchantes, blessantes. Lui avait toujours cru en son amitié. Il ne l’avait jamais remise en question et il ne se pria pas pour lui rappeler, les poings sur les hanches.
“Tutututut où tu penses aller comme ça petit pingouin ? Tu es ici, tu restes !”
Il crut voir un vif sourire sur ses lèvres tandis qu’il se rapprochait de lui, rentrant clairement dans son espace vital, lui faisant un signe de la main, et même du doigt, le secouant devant son nez.
“Je te signale, que je le sais tout ça … mais j’ai bien dû comprendre qu’à un moment donné tu me détestais vu toutes les horreurs que tu débitais sur moi et clairement c’était plus drôle comme avant ! ”
Il remarqua que Skylar baissait la tête, presque honteux avant de le regarder à nouveau et Julian lui fit un vrai sourire sincère, et pas ceux qu’il donnait à tout va.
“Je n’ai jamais prétendu le contraire … mais tu le répètes tellement sans arrêt que … je ne vaux rien qu’à un moment donné … on finit par y croire.”
Ce fut à son tour de baisser la tête avant que sa queue ne vienne devant son visage pour chasser tout ça en un clin d’oeil.
“Le roi accepte tes excuses.”
Encore un pas. Il était rentré dans son espace vital sans ciller, son regard bien planté dans le sien.
“Et ce n’est pas pour rien que je fais toujours appel à toi quand j’en ai besoin … c’est parce que je sais que tu es le meilleur.”
Tout le monde savait que Julian n’aimait que la crème de la crème, les meilleures des choses dans tous les domaines. Matériels, physiques, amicales. Il lui fit alors un petit haussement de sourcil charmeur avant de se retourner avec grâce et panache tel la diva qu’il était pour aller prendre les fleurs sur la table.
“Elles sont vraiment magnifiques. Tu as tapé juste. Ce sont les préférés de Julian ! Surtout les oiseaux du paradis.”
Il les renifla en prenant une grande inspiration, s'enivrant de ce doux parfum exotique qui s’en dégageait. Il se dépêcha alors pour les mettre dans un très beau vase qu’il avait acheté à une vente aux enchères. Il aimait la qualité, et aussi la rareté. Puis comme un enfant à Noël pouvant enfin se lâcher maintenant que tout allait mieux, il tapa à nouveau dans ses mains en prenant les paquets sous l’oeil amusé de Skylar qui avait contourné la table.
“Si tu veux te faire un cocktail n’hésite pas. Le frigo est plein. Ouuuuuh qu’est ce que ça peut être !”
Il avait commencé par le plus gros des paquets, qu’il commença à secouer dans tous les sens, qu’il tripotait de ses longs doigts agiles en essayant de deviner ce que c’était, sans succès. Finalement sa patience eut raison de lui et il déchira le paquet, qu’il laissa tomber sur le sol.
“Mais OH MY GAD QUOI ! C’est moi !!! C’est … c’est une reproduction de moi ! avec un mini moi ! Qu’est ce que c’est beau !”
Il regarda la statuette sous tous les angles, pouvant admirer sa beauté magistrale.
“Où tu l’as trouvé ? Non parce qu’il m’en faut des dizaines comme ça ! C’est tellement bien !”
Il avait sauté au niveau de l’accoudoir du canapé, là où se trouvait Skylar, lui agitant la figurine sous le nez. C’était tellement extraordinaire comme cadeau ! Il n’en revenait pas…. Est ce qu’il lui avait fait sur mesure ? Pour lui ? C’était d’autant plus beau et précieux comme cadeau ! Posant la petite figurine sur le meuble à coté du canapé, il l’échangea en vérité avec son cocktail, qu’il descendit à une vitesse phénoménale avant de passer au second cadeau. Où plutôt le premier qu’il avait switché. C’était une boite. Une petite boite, qui ressemblait à celle dans laquelle on mettait les bijoux. Non, quand même, Skylar ne lui avait pas acheté un bijou … il secoua la tête pour stopper cette conversation intracrânienne, passant plutôt à l’ouverture de l’objet. Au moins il serait fixé. Il était tellement excité qu’il en avait les mains qui tremblaient. Il leva rapidement les yeux vers son invité, qui le regardait faire, lui aussi avec un peu d’appréhension, buvant son verre. La boîte s’ouvrit d’un coup, tout comme la bouche et les yeux de Julian. Si ! Il avait raison dans sa tête ! C’était un bijou. On venait de lui offrir un bijou. Skylar venait de lui offrir un bijou. Son pingouin venait de le faire. Il resta muet quelques minutes, contemplant le pendentif en forme de lémurien, qui le représentait lui. C’était encore plus formidable que le premier cadeau et il sentait ses yeux devenir humide.
“Oh mon dieu Skylar …”
Il voyait que ce dernier s’était levé, pour le rejoindre alors qu’il sortait le bijou de sa boite. Il voyait bien que ce n’était ni de l’argent, ni de l’or mais en vérité il s’en fichait totalement. Déja parce qu’il aimait bien aussi l’acier, ensuite parce que le lémurien qu’il y avait était très jolie et surtout parce que c’était un cadeau. Il le lui tendit, lui faisant un petit signe de la tête pour qu’il le lui attache. De toute façon il avait déja des boules d’acier autour du cou ainsi que le gros anneau. Au moins ça ne jurerait pas avec sa tenue. Il sentit Skylar passer dans son dos, frôler sa queue qui s’était calmé et il frissonna de ce contact sans qu’il ne puisse se retenir. Délicatement, il le sentit lui mettre le collier et Julian poussa un soupir, sa voix tremblant sous l’émotion.
“C’est … c’est le premier bijou que l’on m’offre comme ça. Pour … juste pour moi.”
Et c’était ça qui le touchait énormément. En vérité, personne ne lui avait offert de bijoux. C’était toujours lui, qui dans cette optique de faire plaisir, en offrait à de nombreuses personnes. Mais lui même … à part ceux des partenariats qu’il faisait avec les joailliers … aucunes personnes privées, de son entourage ne lui avait fait un tel geste. Il se retourna doucement une fois que les mains de Skylar descendirent dans son dos et il se retrouva face à lui. Il était légèrement plus grand mais vraiment pas de beaucoup. Par contre, il aurait clairement pu se cacher derrière lui tant il était fin comparé à la montagne de muscles qu’il était. Toujours dans cette même dualité, la partie qui voulait l’embrasser commencer à prendre le dessus, encore plus maintenant que son regard était posé sur son sourire magnifique. L’autre disait qu’il allait faire une connerie monumentale et qu’il regretterait. Or ça se saurait si Julian écoutait sa conscience. Il plaça ses bras autour du cou de Skylar, se rapprocha encore de lui, leurs nez se touchant, avant que finalement il brave cet interdit qu’il s’était mit. Il posa ses lèvres sur les siennes dans un soupir de bien être tandis qu’enfin, il l’embrassait langoureusement. Il avait le goût de la noix de coco et c’était délicieux. Vraiment, s’il n’avait pas sa soirée de prévue, il l’aurait passé accroché à Skylar. Ses mains baladeuses avaient commencés à caresser doucement la racine de ses cheveux et l’autre était partit toucher son dos musclé à travers son costume. Quand il se recula un peu, le sourire jusqu’aux oreilles, sa queue faisant des mouvements lents et souples, il poussa un nouveau soupir, mais cette fois de déception car se terminant par une petite moue.
“Tu l’as dis toi même … mon royaume m’attend ! C’est jour important aujourd’hui même si t’embrasser encore et encore est très … délectable.”
Il se retourna, sa queue caressant dans un mouvement séducteur le menton du militaire avant d’aller se regarder dans le miroir. Il était parfait. Encore plus maintenant, avec ces adorables petites joues rouges, ce baiser lui ayant fouetté le sang. Il attrapa son manteau assorti qu’il enfila, complétant sa tenue, appréciant le regard flatteur que Skylar lui portait. Il passa à coté de lui sa main frôlant la sienne.
“Et je compte bien continuer de ‘discuter’ avec toi durant la soirée.”
Le clin d’oeil était plus que équivoque, tandis qu’il reprenait sa marche chaloupée.
“Tu peux rester un peu ici si tu as envie, la porte de claque automatiquement. Tu peux aussi aller directement dans le club, il doit y avoir du monde. Normalement je fais mon discours dans une vingtaine de minutes.”
Un petit clin d’oeil pour la route, et Julian partit presque en courant de son bureau. Alors là … c’était le meilleur rebondissement qu’il pouvait avoir dans sa journée. Lui qui avait cru pendant une bonne partie qu’il n’était qu’un looser aux yeux de son ami le commandant pingouin s’était trompé … il était juste timide ! Il pouvait le comprendre, aborder un roi, même si on le connaît depuis des années est toujours difficile. Tous les griefs qu’il avait contre lui étaient envolés. Il entendait déja la musique de là où il était, continuant de descendre les escaliers en courant, sautant même par dessus certains avec fougue et agilité, encore plus quand il se rapprochait du bruit qui se faisait de plus en plus fort. Passant par une porte dérobée, il n’avait pas menti à Skylar, il y avait déja au bloc de monde, et il voyait au loin les videurs devoir trier. Alors Julian fit ce qu’il savait faire de mieux, il se jeta dans la foule, commençant à se faire accoster par tout le monde. Il répondait par des grands sourires, des poignées de mains, des accolades et se fraya un chemin pour arriver devant les portes d’entrée. Dès qu’il fut aperçu par l’immense file d’attente, cette dernière se mirent à hurler. Cette douce mélodie résonnait dans son être qui était au comble de la joie. Il y alla aussi avec grand plaisir, faisant des selfies, signant des autographes, avant de se diriger vers l’autre entrée. Là où les quelques stars qu’ils avaient invités arrivaient. Les accueillant comme le Roi qu’il était, il salua aussi les médias, prenant la pose à coté d’elles, et répondant quand elles partaient dans la boîte à des interviews. Il arriva à trouver Giuliana et son amie, leur faisant un petit signe de ‘ne t’inquiète pas, tout à l’heure tu auras une interview exclusive’. Le temps passait extrêmement vite au milieu de la foule et c’est Morty qui vint le chercher à l’extérieur pour lui dire qu’il était l’heure ! Encore plus survolté, buvant d’une traite aussi le cocktail que ce dernier lui donna sans penser à vérifier ce qu’il avait mit dedans, il rentra dans le club qui était bondé comme une véritable rockstar. Sautant avec grâce sur l’une des barres de poledance, il alla comme ça, de barre en barre, jusqu’au bar, sur lequel il sauta une dernière fois au moment où les lumières s’éteignièrent. La musique baissa un peu et finalement la lumière fut, uniquement sur lui.
“Mes chers sujets ! Mes chers amis ! Nous sommes ici pour fêter l’anniversaire d’un projet qui m’a tenu particulièrement à coeur. 5 ans que le Moite existe et c’est grâce à vous !”
La foule hurla, l'applaudissant à tout rompre alors qu’il faisait signe de se calmer un peu.
“Je remercie mes associés. Moramanana qu’on appelle tous Maurice et/ou Momo et Cléo qui vous fait tous peur. Sans eux je ne suis rien. Et bien entendu sans moi ils ne sont rien n’ont plus car bon, je suis quand même Roi, faut pas déconner. Mais je vous remercie aussi vous,vous qui avez cru en moi et cela touche énormément le roi que je suis. C’était difficile, mais King Julian ne renonce jamais devant l’adversité car des situations périlleuses il en a connu ! C’est pour cela que je vous dis et que je vous le répète … profitez de la vie ! Vivez votre journée comme si c’était la dernière. On ne sait pas ce dont demain est fait, mais on est sûr de ce qui va se passer maintenant ! Alors profitez, vive l’instant présent car c’est au moins ça que les dieux du ciel ne vous prendront pas lorsque l’heure aura sonné. Vivez ! Amusez vous ! Aimez vous ! C’est tout ce que l’on veut faire ici et surtout ! Que ça continue encore pour des années et des années. ”
Il attrapa par le goulot la bouteille de jéroboam de champagne que lui tendait Ted. Jambes écartés pour prendre bien appuie, il se mit à secouer la lourde bouteille avant de faire exploser le bouchon qui parti très loin. Le liquide explosa aussi et inonda les personnes présentes, Julian prenant un malin plaisir à les arroser de champagne tandis que la musique repartait de plus belles.
“N’oubliez pas ! Open bar grâce à vos bracelets verts ! Si vous n’en avez pas vous avez toujours la possibilité d’en acheter auprès de Mimi, dans la deuxième salle. Et quand vous entendez ça !”
Un bruit de sirène retentit dans toute la boite, en surprenant plus d’un alors que Julian reprenait en hurlant.
“C’est que c’est l’heure des surprises ! Des tonnes de cadeaux seront distribués et des surprises par dizaines jusqu’au bout de la nuiiiiiiiiiiit !”
Et pour bien commencer, des centaines de ballons multicolors se mirent à tomber du plafond. Julian lui dansant avec envie sur son pied d’estale qu’était le bar, l’endroit central.
(c) ANAPHORE
Skylar T. McMillan
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
All that counts is here and now. My universe will never be the same !
Durant dix minutes, j’avais passé mon temps à vider mon sac devant un lémurien qui semblait de plus en plus titillé par la curiosité. Malgré la colère totalement justifiée qu’il nourrissait à mon encontre, il avait tout de même pris le temps de m’écouter déblatérer sur la considération et la profonde amitié que j’avais pour lui. Je m’étais alors livré sans aucune barrière et sans contrôler les mots qui sortaient de ma bouche. J’allais peut-être le regretter à l’avenir mais au moins il savait. Il savait que malgré toutes ses conneries, sa vantardise et sa forte tendance au nombrilisme… il avait au moins un ami qui l’appréciait sincèrement et qui malgré sa maladresse serait toujours prêt à lui tendre une nageoire charitable pour lui venir en aide. C’était alors drôle de le vois ainsi se débattre avec lui-même, ne sachant exactement quelle attitude adopter. Bien sûr, je connaissais mon Queue Rayée et je savais que rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de recevoir des cadeaux. Dans son île de Madagascar, il avait même converti la fête de Noël pour qu’elle le célèbre lui pour qu’il soit vénéré comme un dieu en recevant une pluie de cadeaux. Mais je savais également qu’il pouvait se montrer terriblement généreux avec ses proches. Il avait donc amplement mérité de recevoir un retour sur investissement.
Je pouvais en cela remercier grandement mes hommes. Je ne le précisais pas devant Julian, mais au fond je leur devais beaucoup dans cette idée d’achat de cadeaux. C’était Private qui avait pointé du doigt le stand de l’île de Madagascar à New-York, ajoutant que Julian l’aurait forcément apprécié vu la montagne d’objets consacrés à ces étranges singes indigènes dont il était le monarque. Bien sûr, il n’avait eu aucunement besoin d’insister pour que je lui achète un présent dans le dos de mes hommes. J’avais d’ailleurs choisi moi-même le cadeau et je l’avais fait en y mettant autant d’implication que je pouvais. Il n’en demeurait pas moins que sans la remarque de Private, l’idée ne me serait pas venue à l’esprit. De même à Magrathéa, c’était Kowalski qui m’avait tendu la figurine pour que je l’achète. Connaissant l’arrogance au combien agaçante de Queue Rayée, je savais à quel point cela serait un moment pénible de devoir le voir s’admirer à haute voix durant des heures et des heures. J’avais donc du prendre sur moi pour l’acheter malgré tout, sachant que j’allais grandement regretter mon achat. Mais je me réjouissais malgré tout à l’idée de voir l’un de ses beaux sourires éclairés son visage quand il ouvrirait son paquet. Une fois encore, je pouvais remercier ma fidèle nageoire droite de me l’avoir recommandé avec un trait d’humour que j’avais partagé.
C’est en sortant son deuxième cadeau que je compris réellement que son attitude envers moi avait changé. Le voir sauter partout m’avait réellement mis du baume au cœur et malgré mes yeux humides, je n’avais pas pu m’empêcher de sourire. Cela avait vraiment réchauffé mon cœur de glace de savoir que j’étais parvenu à le rendre si heureux, après m’être senti si mal à l’idée que son après-midi avait dû être un calvaire par ma faute. Cela dit, son attitude n’était rien en comparaison de ses magnifiques yeux vert luisant comme des soleils à la suite des paroles que j’avais prononcées. Même si je trouvais son attitude quelque peu exagérée, le voir au bord des larmes et totalement muet face à ma belle déclaration d'amitié me rendait réellement tout chose. Pourtant il le méritait et je n’avais dit que la plus stricte des vérités. Sans lui à mes côtés, ma vie me semblait bien morne. C’était réconfortant d’avoir un ami bout en train, toujours prêt à nous redonner le sourire quand on le perdait. Si je tenais tellement à lui, c’était pour ça. Malgré son inconséquence et ses idioties, Queue Rayée avait véritablement un cœur d’or toujours prêt à l’ouvrir pour quiconque voulait s’y faire une place. Il avait une innocence désarmante qui malgré mes yeux qui se levaient sans cesse vers le ciel, me faisait craquer à tous les coups.
Toutes ces belles qualités, il les avait démontrées au moment où m’avait arrêté dans ma course alors que je m’apprêtais à sortir. Malgré la cruauté dont j’avais fait preuve, il se sentait prêt à me pardonner tant ma sincérité l’avait profondément touchée. Un immense sourire avait alors éclairé mon visage car j’étais heureux à l’idée que j’avais de peu échappé à la perte définitive de ce lémurien auquel je tenais tellement et qui avait pris une place énorme dans ma vie. Je n’avais pas vraiment eu le temps de répliquer car très vite il m’annonça que j’avais tout le pardon de sa gracieuse majesté. J’avais tout de même le cœur lourd à l’idée que par maladresse j’avais pu le convaincre d’idées à son propos que je ne pensais qu’à moitié. Il prit même le temps d’ajouter que s’il comptait tellement sur moi, c’est parce que j’étais le meilleur. Sa réflexion me fit alors bomber le torse de fierté. C’est sûr que lorsqu’il fallait lancer des compliments, Queue Rayée était très fort pour le faire. Il savait taper juste et trouvait toujours les bons mots qui immanquablement faisaient mouche.
« Merci à toi, Queue Rayée ! C’est bon de se savoir apprécié à sa juste valeur. »
Bien évidemment que j’étais le meilleur officier qui existait. Je passais toute ma vie à prouver à tous, et surtout à moi-même, que jamais aucun militaire ne pourrait m’égaler en termes de compétences et de dévotion à la bannière étoilée. Je me sentais alors aussi fier qu’un petit coq.
Puis, Julian décréta qu’il était l’heure des cadeaux. Avec une émotion certaine, je le vis ramasser son bouquet avec beaucoup de tendresse. Cette scène réveilla en moi des souvenirs malheureux du tout jeune pingouin que j'étais balayé pas ces images beaucoup plus joyeuse. Il tenait à présent entre ses mains et ne retenais pas pour le couvrir de compliments et sentir son parfum. Oh certes, il n’était pas accompagné de la magnifique déclaration d’amour que j’avais prévu de faire à Rome, mais il n’empêchait que le bouquet correspondait parfaitement aux goûts de mon Queue Rayée. Je le savais depuis toujours au fond de moi. Je le connaissais si bien ce lémurien. Une fierté étrange m’envahit à l’idée qu’aucun des autres jolis cœur et midinettes qui l’avaient dragué jusqu’ici n’avait su le cerner avec autant de justesse que moi.
Chassant cette idée de mon esprit, je répondais à l’invitation de Julian en allant me servir un rhum avec un peu de jus de coco dans le frigo du salon. Ce n’était d’ailleurs pas une si mauvaise chose. Cette occupation m’éviterait de soupirer maladroitement en imaginant que j’allais gonfler la vantardise du roitelet avec sa propre statuette. Je fronçais cependant les sourcils en voyant avec quelle délicatesse il pouvait ouvrir son paquet. Si ce Julian là ne finissait pas décapiter avant que son propriétaire ne le découvre, ce serait un véritable miracle. Pourtant il finit par y arriver et ses cris raisonnèrent dans toute la pièce. Revenant tranquillement à ma place, j’écoutais d’une oreille distraite les propos de Queue Rayée. Cependant lorsqu’il me posa la question de l’endroit où je l’avais trouvée, je sentis le rouge me monter aux joues. Je ne pouvais pas répondre à cette question. Qui sait s’il ne ferait pas la bêtise de se rendre à Magrathéa ? Je n’osais imaginer qu’il puisse faire la connaissance des deux tarés qui nous avaient servis de guides à Kowalski et moi. Qui sait si en cadeau de bienvenue, elle ne lui offrirait pas un DVD du film coquin sorti tout droit de mon esprit ? Non il fallait éviter ça à tout prix. Je me contentais alors de hausser les épaules, comme si les propos que j’allais lancés étaient la plus pure des banalités.
« Oh tu sais, je les ai trouvés dans un petit magasin… mais je me rappelle plus vraiment où. Tu sais qu’on est des célébrités dans ce monde. D’ailleurs, ils ont même fait des films et des séries avec nous en héros principaux. Tu devrais les regarder, c’est vraiment réaliste et terriblement poilant. »
J’avais ainsi essayé de noyer le poisson, ne sachant véritablement si Queue Rayée croirait un traître mot de ce que je venais de dire. Mais après tout, le lémurien restait quelqu’un de crédule, peut-être que cela suffirait ?
Tout en sirotant mon cocktail, j’observais les réactions de Julian alors qu’il défaisait le premier paquet que je lui avais offert. J’étais alors plus attentif à sa réaction. Après tout, celui-ci je l’avais vraiment choisi sans influence aucune et j’espérais vraiment qu’il lui plairait. Le regard et la bouche entreouverts, il admirait alors le petit médaillon lémurien qui brillait à la lumière nocturne de la pièce. Sa réaction me fit sourire mais sûrement pas autant que d’entendre toute l’émotion qu’il y avait dans sa voix. Le collier en lui-même n’avait pourtant rien de particulier mais c’était comme si je lui avais offert une rivière de diamants. Tout heureux de sa réaction, je déposais mon verre sur la table et me relevais du canapé.
« Attends Queue Rayée, je vais t’aider à le mettre. »
Je ne me rendis pas tout de suite compte à quel point c’était une mauvaise idée. Bizarrement, je sentis mon cœur manquer un battement. Jamais encore je ne m’étais trouvé volontairement aussi près de lui. Je me sentais alors troublé par son odeur que je respirais bien involontairement et discrètement tant je la trouvais agréable. Frôlant légèrement sa queue de lémurien, je tâchais de me placer à une certaine distance pour conserver ne serait-ce qu’un minimum de concentration. Je fronçais légèrement les sourcils, tentant de masquer une fois mon trouble par des paroles qui sortaient sans que j’y réfléchisse vraiment.
« Ta toute première fois, vraiment ? Je t’avoue que ça m’étonne… connaissant tes goûts, je pensais que tous tes amis devaient forcément t’en offrir. J’aurais peut-être dû choisir autre chose ? Un CD de musique de danse de Madagascar, par exemple. »
Ce que je disais n’avait absolument aucun sens. Je savais qu’il lui plaisait beaucoup et que j’avais tapé dans le mille au vu de sa réaction très émouvante. Après m’y être repris à deux fois je parvenais enfin à crocher ce maudit fermoir. Je restais alors dans le dos de Julian, plaçant mes deux mains sur ses épaules. Je profitais alors de la chaleur de sa peau dissimulée à peine derrière son haut presque transparent. Je déclarais ensuite avec tendresse.
« Et voilà, ta majesté ! C’est fait… tourne-toi vers moi, j’ai envie de voir s’il te va. »
Était-ce vraiment pour le collier que je tenais tant à ce qu’il se retourne dans ma direction ? Je n’avais pas bougé d’un centimètre, restant aussi proche de lui que je l’étais auparavant. J’avais alors le souffle coupé et je sentais mon cœur battre à la chamade. Je me perdais dans la jungle luxuriante de Madagascar que me renvoyaient la superbe couleur verte de ses yeux soulignée encore par le noir de son maquillage. Brusquement, je me trouvais animé par une volonté irrépressible de le prendre dans mes bras. Mais j’étais incapable de bouger, toujours mut par cette volonté ferme de demeurer à distance de lui. Finalement, ce fut Julian qui franchit le premier la limite en entourant mon cou de ses bras. M’approchant de lui, je posais déjà mes mains sur sa taille, profitant de ce bref instant de répit avant de passer à l’action. Collant mon visage contre le sien je fermais les yeux tandis qu’il déposait un baiser langoureux sur mes lèvres auquel je répondis avec passion. J’aimais cette saveur d’exquise d’exotisme que je découvrais alors que ma langue faisait connaissance avec la sienne. Désireux de profiter encore plus de cet instant paradisiaque, je plaçais tendrement une main sur sa nuque alors que ma deuxième main elle s’égarait dans le bas de son dos. Sachant très bien que cela le ferait frissonner de plaisir, j’abaissais suffisamment ma main pour venir caresser les poils à la base de sa queue. Je goûtais chaque seconde de cet instant qui était encore plus intense, profond et passionné que dans tous mes fantasmes nocturnes. J’eus beaucoup de mal à résister à l'envie de l'entraîner jusqu'au canapé pour le garder égoïstement pour moi toute la nuit. Mais je savais très bien que les devoirs de Julian l’appelaient ailleurs. Voilà pourquoi je détachais avec un petit regret mes lèvres des siennes avant qu’il vienne à me faire lui-même une remarque qui me remplit de fierté.
« Tu as raison, le devoir avant tout. Il faut que tu remplisses tes obligations. Après tout, c’est toi le roi de la fête. »
Je ne pouvais cependant pas m’empêcher de fermer les yeux pour profiter de la caresse si agréable de sa queue, quitte à m’en ronger les sangs juste après. Ce n’était pas bon du tout ! J’avais déjà cru percevoir dans le regard de Queue Rayée qu’il avait compris mes propos de travers. L’échange de ce baiser n’avait fait que confirmer mes crainte et le fait que j’y avais répondu avec passion ne me rassurait pas d’avantage. Il fallait qu’il comprenne que je n’étais pas prêt à céder du terrain, que l’on devait placer une limite entre une relation amicale et amoureuse. Dans ma tête, il était plus que certain que dans le domaine sexuel, nous ne devions en conserver que l’aspect récréatif.
Au moment où il s’apprêtait à partir à l’assaut de ses fans, je lançais alors à l’adresse de mon ami.
« Queue Rayée, il faut que je te dise quelque chose d’important. »
Cependant, je finis par y renoncer. Nous n’avions pas encore franchi le point de non-retour, je n’avais donc encore aucune raison de lui faire un sermon à ce propos. Et puis Julian paraissait si heureux en cet instant que je n’avais aucune envie de le faire descendre de son petit nuage. Il avait déjà suffisamment pleuré par ma faute. Je pouvais largement lui épargner une autre crise de larmes. Attendant tranquillement que je lui parle enfin, Julian ne cessait de me regarder. Il fallait donc que je trouve une idée rapidement. Souriant tendrement à son adresse, je me permis de faire un compliment pour endormir sa méfiance.
« Je… je te trouve vraiment très beau ce soir ! »
Le compliment était réellement sincère. Je le trouvais vraiment très élégant dans son costume immaculé digne de ce roi de mascarade qu’il tenait tant à rester.
Après son départ, je restais quelques instants dans le salon assis à siroter le reste de mon cocktail. Il s’était passé tellement de choses ici que j’avais besoin de retrouver mon calme. En plus, pour être honnête, je n’avais jamais franchement aimé les bains de foule. Je les supportais à l’époque où je travaillais ici mais ils avaient le chic pour me mettre mal à l’aise. C’est pourquoi, je me mis en tête d’attendre le moment du discours de Julian pour les rejoindre au club. Je pouvais donc boire un verre et je ne me gênais pas pour le faire. Après tout, entre mes cadeaux et notre baiser, j’avais largement gagné le droit de me sentir ici comme chez moi. Et dans le fond, n’est-ce pas ce que Julian m’avait invité à faire ?
Soudainement, je sentis mon téléphone portable vibrer dans mon veston. Je venais de recevoir un message. Prenant le temps de le lire, je m’aperçus qu’il m’avait été envoyé par Marjolène, mon amie loutre du Clot Bleu.
« Hello Skylar ! Martha attend toujours de tes nouvelles concernant le pique-nique de la semaine prochaine. Tu veux venir ? »
Je ne manquais alors pas de froncer les sourcils. Pourquoi prenait-elle la peine de m’envoyer un message alors que nous habitions littéralement dans le même immeuble. Elle aurait très bien pu venir toquer à ma porte un autre jour. D’ordinaire c’était comme ça que l’on procédait, non ? Alors pourquoi m’écrire… et surtout ce soir ? Je n’eus pas le temps de lui répondre car quelqu’un venait tout juste de rentrer dans la pièce.
« Ah ah c’était donc toi ce fameux secret ! »
Cette voix, je la reconnaissais, c’était celle de la journaliste Giuliana. Je connaissais l’ancien toucan de réputation et je savais que comme tout bon journaliste, elle adorait mettre son grand nez dans des histoires qui ne la concernaient pas. Nom d’un iceberg, ce que je pouvais haïr ce genre de personnes. Poussant un grand soupir, je me retournais pour la voir tout heureuse. Elle semblait avoir tout juste épinglé un criminel sur le point de voler quelque chose.
« Salut Giuliana. Je peux savoir de quoi tu parles exactement ? »
« J’ai entendu mes amis lémuriens discuter entre eux, ils semblaient très étonnés de voir Julian si heureux et épanoui après être sorti de la loge. Je suis donc venu vérifier de mes propres yeux ce qui avait pu le rendre si joyeux. Je suis contente de constater que c’est toi. »
« Mais bien sûr, je contraire m’aurais étonné. Au risque de te décevoir c’est pas ici que tu pourras trouver un scoop croustillant à te mettre sous le bec. Maintenant si tu pouvais bien t’en aller ? »
Elle secoua alors négativement la tête avec un petit air malicieux.
« Non non pas avant que tu me l’aies dit ! »
« Tu veux que je te dise quoi exactement ? »
« Ce qu’il y a entre Julian et toi par exemple. »
Je levais alors les yeux au ciel, exaspéré par le fait qu’elle essaie de trouver de la romance là où il n’y en avait aucune.
« Il n’y a rien… hormis notre bonne vieille amitié conflictuelle qui a fait notre réputation. »
Cela ne la satisfaisant absolument pas, elle fit rapidement le tour de la pièce pour trouver une preuve de ce que j’avançais. Son regard se dirigea vers le bouquet de fleur que j’avais offert à Julian. J’eus alors un haut le cœur.
« Mmmmh et tu offres souvent des bouquets de fleurs à tes amis ? »
Comment est-ce qu’elle avait fait pour deviner que cela venait de moi ? Reprenant rapidement contenance, je pris alors le parti de lui répondre sur le ton de l’ironie.
« En fait, j’espérais pouvoir lui offrir une boîte de cigare mais il n’en avait plus en magasin. »
Comprenant alors qu’elle ne me lâcherait pas les baskets avant que je crache le morceau, je choisis la carte de la sincérité.
« Ecoute il y a vraiment rien à dire, je t’assure. Queue Rayée et moi on a eu une grosse dispute aujourd’hui et il en repartit tout triste. Alors, comme de toutes façons je devais venir, j’en ai profité pour lui acheter un bouquet pour faire la paix. C’est tout ! Je suis juste venu pour rendre le sourire à un vieil ami. »
Soudain, on pouvait entendre de l’agitation en bas. Regardant ma montre, je constatais qu’il était bientôt l’heure pour Julian de faire son discours. Je vis le toucan devant moi s’agiter.
« Excuse-moi c’est bientôt l’heure du grand discours du roi. Je ne manquerais ça pour rien au monde ».
Elle fila alors que de mon côté, je bus d’une traite le restant de mon verre de cocktail. Si j’étais venu ici, c’était également pour apporter mon soutien à mon ami. Je ne voulais surtout pas manquer ce grand moment pour lui. Après tout c’est ce que font les vrais amis, non ?
Sortant du salon de Julian, je descendis dans la grande salle des fêtes où je constatais qu’énormément de monde était rassemblé. Le roi des lémuriens ne plaisantait vraiment pas lorsqu’il prétendait que toute la ville était rassemblée. C’était incroyable de voir à quel point cette fête avait attiré du monde. Julian nous offrit alors une entrée en fanfare comme seul lui savait les faire. Il adressa alors au public présent de chaleureux remerciement et une cordiale bienvenue. Bien évidemment, je pris le parti de lancer les applaudissements de rigueur à la fin de ce dernier, au moment où Julian saisissant une bouteille de champagne l’ouvrit en aspirant les gens aux alentours tout en s’amusant comme un gamin. Puis le silence se fit de nouveau lorsqu’une sirène retentit. Dans sa grande générosité, le souverain de ce club lança alors l’annonce qu’une immense distribution de cadeaux auraient lieu tout au long de la nuit. De mon côté, je regardais la scène les bras croisés. Je souris en me disant que l’on aurait pu facilement me comparer aux vigils présents. Après tout, j’en faisais également partie il n’y a pas si longtemps que cela. Je guettais ce qui se passais aux alentours, ne pouvant détacher mon regard du lémurien que je voyais se dandiner et sauter partout avec toute l’énergie qu’était la sienne. Cela aussi d’ailleurs me rappelait de bons souvenirs. Je rougis légèrement en pensant que cette fois-ci je ne serais plus obligé de le dévorer du regard de loin. Cette fois-ci, j’aurais peut-être une chance de pouvoir jouer les cavaliers sur le dancefloor aux côtés de ce lémurien que j’appréciais tellement et qui même après toutes ces années me faisait toujours autant d’effets.
acidbrain
K. Julian Andrianamady
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| Avatar : Robert Sheehan
| Conte : Le plus beau, le plus grand, le plus génialissime des rois de Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : King Julian Baby
Le moins que l’on puisse dire, était que Julian était dans une forme olympique. S’il était déja d’une nature plutôt énergique et joyeuse, ce soir était l’apothéose. Même les lémuriens l’avaient rarement vu dans un état aussi avancé de gaieté. Certes, l'événement principal de la soirée en était la cause. Le Moite avait 5 ans. Si on avait dit à Maurice, au début de l’aventure, même quelques jours avant qu’elle ne commence, que Julian arriverait à tenir un projet sur le long terme, il aurait eu du mal à croire cette personne. D’accord, il savait que quand Julian voulait, il déplaçait des montagnes. Son règne pendant des années à Madagascar en était la preuve, qu’il n’était pas qu’un idiot fêtard et maladroit. Qu’il savait dirigeait une entreprise qui lui tenait à coeur, mais tout de même… Alors forcément, c’était normal que ce dernier soit si heureux. Il venait de passer un cap et sa tête fourmillait encore de multiples idées pour faire connaître le Moite à travers le monde ! Storybrook n’était pas assez grand pour sa mégalomanie et il voulait conquérir tous les autres royaumes qui n’étaient pas dans le sien ! Et puis, il n’y avait pas que ça … qui donnait l’impression que Julian avait absorbé une dose massive de drogues en tout genre. Il était heureux parce que Skylar s’était excusé ! Non ! Il n’avait pas fait que s'excuser ! Il lui avait avoué à demi mot qu’il était amoureux de lui, et ça, ça n’avait pas de prix ! Bon, c’était son esprit survolté qui avait analysé la scène dans cette optique là, parce qu’il n’en voyait pas d’autres. Qui offrait des bijoux comme ça pour dire pardon d’un comportement déplacé depuis des semaines ? Qui offrait des fleurs après une dispute ? Qui faisait des compliments sur le physique ? Qui embrassait sans repoussait la personne pour laquelle vous étiez venu exprès ? Qui avait cette lueur dans le regard, cette passion qui brûlait et qui avait failli faire rater le discours d’anniversaire du roi ? Un amoureux bien sur ! Et Julian n’en était que plus heureux ! Des années qu’il avait compris qu’il voulait que le commandant des pingouins reste à ses côtés pour le protéger ! Ce n’était pas pour rien, si quelques années auparavant, il lui avait proposé d’être son garde du corps personnel …. mais Skylar avait refusé … anéantissant ses espoirs. D’accord, il aurait du être plus clair, lui dire explicitement que cette promotion n’était que le reflet de ses sentiments. Mais de toute façon, Skylar serait quand même parti. Il savait parfaitement que ce job n’était que temporaire, qu’il préférait la droiture de l’armée et de la justice, à la fête permanente de sa vie. Il ne lui en voulait pas. Il savait. Comme il avait su quand il s’était marié à Dodelinette en Afrique. C’était comme ça. Il était passé à autre chose, dans sa légèreté ambiante et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais voila … ce soir, pour la première fois, Skylar lui avait répondu positivement à ses avances ce qui voulait dire qu’il avait de l’espoir ! Et c’était bien connu que l’espoir faisait vivre ! Il était un carburant dont Julian se servait bien avant d’être un humain. Il avait espoir d’être un bon roi pour son peuple. Il avait espoir que les foussa les laissent tranquille pour vivre une vie de joie. Il avait espoir que son oncle ne veuille pas le tuer. Il avait espoir que ses parents l’aiment véritablement. Il avait toujours eu espoir, même si le retour à la réalité était souvent brutal. Il aurait du apprendre de ses déceptions mais ce n’était pas très julianesque de réfléchir à ses expériences passées. Il avançait tel un bulldozer sans jamais se retourner pour profiter de chaque petite seconde que la vie lui accordait. Tel était son crédo, comme il l’avait si bien dit quelques minutes auparavant. Alors oui, il avait ce terrible espoir que si Skylar n’était pas bien ces derniers semaines c’était parce qu’il était en proie à de violents sentiments à son égard et qu’il ne savait pas les gérer. C’était tellement mignon ! Julian fondait ! Encore plus en voyant qu’il avait enfin pris son courage à deux mains, et il fallait dire que la taille de son courage était énorme, pour venir lui parler. Que pouvait il demander de plus pour cette soirée magnifique ?
Il sautait de comptoirs en comptoirs, s'agrippant même parfois à certaines barres de pole dance. Il se jetait dans la foule qui le rattrapait et le faisait passer de mains en mains. Il était véritablement une rock star. La star de la soirée. Tout le monde voulait faire un selfie avec lui. On le félicitait. On l’ensençait en hurlant à s’époumoner pour passer au dessus de la musique forte émise par les enceintes. Il s’était même mit à un moment donné à coté des deux DJ’s pour mixer un peu avant de retourner dans la foule qui l’adorait et inversement. Julian leur rendait tout l’amour qu’il avait pour eux en les serrant dans ses bras dès qu’il en avait l'occasion. Si bien qu’il éclata de rire quand sur le moment il avait mis quelques secondes à capter qu’il avait sa grande amie Gigi dans les bras. Cette dernière lui claqua à nouveau une forte bise et lui attrapa le poignet pour l'entraîner dans un petit recoin, entre les deux salles bondés.
“Julian chéri ! Cette fête est tellement grandiose ! Même la party des 20 ans de l’Amnesia à Ibiza n’était pas aussi dingue !”
Flatté totalement dans son égo, Julian bomba le torse, aussi fier qu’un paon. Il regarda ses ongles manucurés parfaitement, pouvant faire rougir plus d’une fille présente ici avant de les frotter sur sa veste blanche et de lui faire un sourire éclatant digne d’une publicité pour dentifrice.
“C’est normal Gigi, c’est parce que c’est moi ! Et rien n’est plus grandiose qu’une fête organisé par King Julian. Tu devrais le savoir depuis le temps !”
La journaliste gloussa avant de se pencher vers lui, prenant entre ses mains le bijou qui luisant sous la lumière bleue pour le regarder attentivement.
“Ooooh mais que c’est beau ! C’et bien la première fois que je te vois un bijou de la sorte ! Tu l’as acheté où ?”
Bien entendu, Julian fonça tête baissé dans le piège de son amie. Mais après tout, lui n’avait rien à caché ! Quand Gigi lui parla de son lémurien, il se mordit la lèvre tout en commençant à minauder.
“Tu veux savoir hein ? Il est beau n’est ce pas !” “Bien sur que je veux savoir ! J’aimerai bien en trouver un avec un toucan !”
Julian gloussa avant de se rapprocher un peu plus, se penchant à son oreille.
“Tu le répètes pas hein !” “Pour qui me prends tu … vraiment …. Julian chou !” “Et bien … c’est Skylar qui me l’a offert ! Pour s’excuser du fait qu’il était vraiment méchant avec moi ces dernières semaines … Il m’a même offert des fleurs et une statuette de ma magnifique personne ! Donc il faudra que tu voies avec lui pour savoir le magasin !”
Si Julian aurait été attentif au comportement de son amie, il aurait bien vu qu’elle attendait ce scoop avec impatience, mais il était bien naïf sur certains points. Néanmoins, avant d’être journaliste, Guilianna était l’une de ses plus vieille et fidèle amie. Elle était sincère dans ses paroles et son ressentiment. Il se laissa attraper les mains et ils sautillèrent tous les deux comme deux adolescents.
“Je suis tellement contente pour toi Julian ! Tu mérites à 100% d’être heureux !!”
Oh que oui ! Et il l’était ! Comme jamais ! Enfin si, il avait ressenti cette immense joie le jour où son oncle lui avait posé la couronne sur la tête et qu’il s’était évanoui tant c’était trop pour son corps. Il n’en était certes pas encore mais mais tout de même … Il embrassa cette fois Gigi sur la joue avant de se retourner, sa queue en écharpe.
“On se capte tout à l’heure, mais la première surprise va bientôt avoir lieu !"
La jeune femme fut immédiatement tout aussi excitée, partant dans la première salle tandis que Julian allait dans la deuxième. Il y faisait un tour, saluant les personnes qu’il n’avait pas encore vu, réalisant la même chose que dans la première. Des photos, des bisous, des accolades, des sourires, des clins d’oeils. Il était vraiment comme un poisson dans l’eau. Regardant vite fait l’heure sur son téléphone, il se rendit dans la grande salle et commença à chercher Skylar du regard. Un novice n’aurait su se repérer dans cette foule dense et compact, mais pas Julian. Il y était habité et il trouva le grand gaillard non loin des vigiles. Il secoua la tête en tchipant avec sa langue. Il lui avait dit de s’amuser bon sang, pas de prendre place là où il était à l’époque où il travaillait. Il ne l’avait pas invité pour assurer la sécurité du Moite … Sautillant comme un cabri, ou plutôt comme le lémurien qu’il était, il se fraya un chemin facilement pour arriver devant lui, un grand sourire plaqué sur son visage.
“Alors Commandant ! Qu'est ce que tu fais là ? Va sur la piste !”
Jetant un coup d’oeil à ses poignets, il tchipa encore une fois avant de lui en attraper un et de l'entraîner dans la foule, nageant à contre courant pour aller dans un coin, où se trouvait une énorme file d’attente devant une table où trois personnes s’activaient à mettre des bracelets aux gens et à les encaisser.
“Mimi ! Je te prends un bracelet pour Skylar !”
La jeune femme salua chaleureusement son ancien collègue de travail pendant que Julian accrochait délicatement à son poignet le bracelet. Il leva son regard pour l’ancrer dans le sien et il sentit son coeur se gonfler de joie. Il l’aurait embrassé là s’il n’avait pas de pudeur ! Bon en vrai il n’en avait pas, mais il connaissait Skylar, il n’avait pas envie que ce dernier se barre en courant comme un lapin pris en plein phare d’une voiture sur l’autoroute. Glissant ses doigts dans les siens, il l’entraina avant de se stopper en plein milieu de la queue quand il entendit qu’on appelait Skylar assez fortement. Les deux se retournèrent rapidement pour tomber nez à nez … avec les frères de ce dernier. Julian roula des yeux, à se les coincer quand il entendit Kowalski parler, ne voyant même pas le petit sourire malicieux qu’il arborait ainsi que le regard de Stoyan, braqué sur la main qu’il tenait, et les lèvres pincées.
“Et bien, je vois que ta soirée est effectivement très tranquille.” "Je croyais que Julian était l'ennemie Commandant. Je croyais qu'on pouvait pas lui faire confiance."
Julian lança un petit regard suspicieux à Skylar avant d’hausser les épaules. Il avait certainement du dire ça quand il était en colère. Ça ne comptait pas. Il allait répliquer, mais Stoyan reprit, tout en croisant ses bras sur sa poitrine avec un air totalement outré qui pouvait lui faire concurrence.
"Alors je vois qu'on m'interdit de sortir juste pour avoir le champ libre." “Skylar fait ce qu’il veut, tout comme toi ! Il n’a de compte à rendre à personnes et franchement petit Stoyan tout mignon, si tu serais à sa place tu aurais fais la même chose ? On sait très bien que l’amusement et lui ça fait deux ! Attend je l’ai trouvé à son ancien post de vigile alors qu’il ne l’est même plus ! Mais ne t’en fais pas, grâce à moi il va pouvoir bien s’amuser et se détendre comme il faut !”
Il avait fait un petit geste de sa main gauche, appuyant sur le nez de Stoyan. Kowalski, dont le regard allait sans arrêt de Julian à son grand frère, posa la main sur l’épaule de Stoyan n’étouffant même pas son ricanement.
“Entre nous, je pense qu’il vaut mieux que pour ce soir, nous soyons pas ensemble… Comme dit … Julian va sans doute trèèèès bien s’occuper de lui si tu vois ce que je veux dire.” "Je me fiche bien de ce qu'ils font tous les deux et je compte bien rester ici et m'amuser sans que personne m'en empêche."
Se pourrait il que petit pingouin soit jaloux ? À la vue de la réaction qu’il avait ? Julian eut un sourire cynique. Tant mieux, cela voulait dire aussi qu’il l’appréciait et rien n’était mieux pour son égo. Il le regarda pester avant qu’il leur tourne le dos, s’enfonçant dans la foule pour aller vers le bar. Le soupir que Kowalski poussa s’entendit même à l’extérieur de la boite de nuit, mais contrairement à d’habitude, ce dernier ne lui lança pas une de ses méchantes piques, très certainement parce qu’il s’adressait à Skylar.
“T’en fais pas. Dans dix minutes, quand je lui aurais filé son bracelet vert, il aura oublié ! N’est ce pas Rico ?”
Le plus grand des deux hocha de la tête tout en levant le pouce et baragouinant un truc incompréhensible.
“Bien, de toute façon je ne veux pas de personnes qui font la tête le jour de l’anniversaire ! Et puis il va y avoir les surprises ! Bye bye amis pingouins !”
Julian n’entendit pas ce que Kowalski dit à Skylar tout en rigolant car il entraina ce dernier vers le plus grand des bars, de l’autre coté de la salle.
“Bon, qu’est ce que tu veux boire ? Grâce à ton bracelet tout est en open bar ! C’est trop bien n’est ce pas ?”
Poussant tout le monde, vu qu’il était le roi, pour pouvoir accéder au comptoir, il s’y assis dessus tranquillement alors que Ted s’approcha d’eux pour prendre leurs commandes.
“Comme d’habitude pour moi !”
Une fois que Skylar avait commandé, il tendit sa main vers lui pour que ce dernier se rapproche, profitant de sa position pour passer ses jambes autour de sa taille.
“N’y pense plus ! Eux aussi ont le droit de faire la fête ! Aujourd’hui tout le monde fait la fête ! C’est ça qui est génial ! Même des gens qui ne la font pas d’ordinaire si sont mis !”
Il attrapa le cocktail que Ted lui passa pour le donner à Skylar avant de descendre du comptoir. Il leva son propre verre pour trinquer en sa compagnie avant de le descendre à la paille avait une rapidité affolante, son regard malicieux toujours ancrée dans celui de son compagnon.
“Dépêche toi de boiiiiiiire ça va commencer !”
Délicatement, il plaça sa main juste sous le verre de Skylar pour le monter un peu, dans un rire quasiment enfantin. Comme la tornade qu’il était, il saisit à nouveau son poignet et l’entraina cette fois au milieu de la piste tandis que la sirène retentit. Tout le monde s’arrêta de danser, impatient de voir ce qui allait se passer. Les lumières s’éteignirent, puis elles se rallumèrent très rapidement, tandis que la musique repartait de plus belle et que surtout, des gigantesques canons à mousses avaient fait leurs apparition au dessus des pistes de danses. Ce qui devait arriver arriva, la mousse envahit le Moite pour le plus grand plaisir des teufeurs, et de Julian qui éclata de rire tout en enlevant sa veste blanche qu’il jeta en l’air, dévoilant ainsi sa tenue quasiment transparente, qui n’allait pas tarder à le devenir à la vue de toute la Mousse qu’il y avait. Mousse pailletée au passage. Julian avait fait ça dans les règles de l’art des plus grandes soirées mousses de la planète. Sautant au rythme de la musique, il se rapprocha de Skylar et de sa chemise qui commençait à se coller sur son torse pour lui montrer de très près son déhanché endiablé.
“Alleeeeeeez laisse toi allez ! On a pas tous les jours 5 ans ! Pour une fois, écoute moi et vis ta vie à la seconde même !”
(c) ANAPHORE
Skylar T. McMillan
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."
"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"
"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."
"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."
| Conte : Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper
All that counts is here and now. My universe will never be the same !
Cette fois c’était parti ! La fête avait commencé et tout le monde se mettait à boire et à danser. La foule était si dense qu’il était difficile de pouvoir s’y retrouver. Dans mon cas, j’aurais ajouté qu’il était également bien dur de pouvoir respirer. Je n’avais jamais réellement apprécié les bains de foule et je commençais même à m’interroger sur la raison de ma présence ici. Oh bien sûr, je ne le regrettais pas vraiment. Notre réconciliation avec Julian s’était merveilleusement bien passée et je laissais cette scène se rejouer indéfiniment dans ma tête, comme un joli souvenir qu’on a aucune envie d’oublier. Et puis, il n’y avait pas uniquement les paroles qui me trottaient dans la tête mais également les gestes. Qui aurait pu penser qu’il serait si agréable de se retrouver dans les bras de ce lémurien qui en plus embrassait à merveille ? A cette pensée, je rougissais légèrement tandis que je regardais Julian évoluer comme un poisson dans l’eau parmi ses invités. Me tenant bien sûr à l’écart, au seul véritable endroit où je me sentais parfaitement à mon aise, j’observais ce qui se passait autour de moi. Je voyais alors Cléo passer ses troupes en revue, les interrogeant sur ce qu’ils avaient pu voir de suspect jusqu’à présent et leur rappelant ses premières instructions. Je souris lorsque je la vis passer à mes côtés.
« Ça fait plaisir de voir que tu es toujours aussi efficace, Feu Follette. »
Cette dernière me regarda alors un instant, tout en dévisageant de la tête aux pieds. Elle finit alors par croiser les bras devant elle.
« Tu me connais bien pourtant. Tu devrais savoir que je pense à la sécurité avant tout. J’espère que tu n’es pas revenu là pour piétiner mes plates-bandes, Skylar ! »
Je poussais alors un petit rire tout en levant une main devant moi espérant pouvoir la rassurer.
« Rassure-toi, je n’ai pas du tout la nostalgie de cette époque. Je sais que j’ai pris la bonne décision en te laissant les rennes de la sécurité. Je ne suis pas fait pour ce monde-là. »
Et c’était vrai ! Je n’étais pas fait pour évoluer dans un monde peuplé de lémurien. Ils recherchaient constamment le plaisir immédiat et ils aimaient beaucoup trop faire la fête à mon goût. Les paillettes et la danse... très peu pour moi. En réalité, il fallait bien que je me rende à l’évidence, il n’y avait aucune chance pour que je trouve un jour ma place parmi ces drôles de primates. Cela m’attristait en un sens parce que cela signifiait également qu'un potentiel couple entre Julian et moi n’avait aucune chance de perdurer et entretenir une belle relation amoureuse était tout simplement impossible. C’est la raison pour laquelle je m’étais mis des barrières dès le départ, même si cela ne m’empêcherait pas de chercher à bien m’amuser avec lui ce soir. Remarquant soudainement que le regard de Cléo était braqué sur son monarque, je finis par sourire.
« Ne t’inquiète pas, il ne pourra rien lui arriver de fâcheux. Et puis je te rappelle que tu ne seras pas la seule à jouer les gardes du corps ce soir. Je suis là et je ferais en sorte que tout se passe bien pour lui et qu’il passe la meilleure soirée de sa vie. »
Je bombais alors le torse, tout fier à l’idée que si quelqu’un osait s’approcher de lui, je serais là pour le protéger. Malgré toute nos disputes et nos malentendus, je me sentais rarement aussi fier et heureux que lorsque je pouvais mettre mes compétences à son service… même si pour être parfaitement honnête, je ne me serais jamais senti la patience de le faire tous les jours. Cléo me toisa alors du regard, me prenant un peu de haut elle maugréa.
« Mouais c’est vrai que cela pourrait toujours m’être utile. C’est d’accord, je veux bien te prêter ma confiance, du moment que cela ne te monte pas à la tête. »
A ces mots, elle m’abandonna à mon sort, poursuivant son travail avec toute la compétence qui était la sienne. Je remarquais alors que Julian était en pleine conversation avec Guilianna. Je me crispais alors soudainement, me rappelant la conversation que nous avions eu dans la loge quelques instants auparavant. Je savais parfaitement ce qu’elle cherchait à faire. Elle souhaitait plus que tout prouver que nous entretenions bien une romance secrète qu’elle se ferait une sacro-sainte joie d’exposer en exclusivité à la face du monde. Bien évidemment, je savais qu’il n’en était rien mais Queue Rayée était tellement parti au quart de tour qu’il risquait d’apporter encore plus d’eau à son bocal rempli de piranha dévoreur de ragots. Je soupirais en songeant que j’aurais réellement mieux fait de lui parler sérieusement avant qu’il quitte sa loge. Ils discutèrent un moment, tout aussi chaleureusement que j’avais l’habitude de les voir avant que le lémurien ne se tourne dans ma direction. Je lui adressais alors un large sourire tandis qu’il s’approchait de moi avec toute la grâce et l’agilité possible. Je lançais alors avec malice tout en pointant son amie journaliste de la tête.
« Je crois que tu ferais mieux de la surveiller de plus près. Si on la laisse faire elle va faire de moi la reine de la fête avant même qu’on soit passé à la grande élection du soir. »
Je lui avais adressé cette remarque avec tout le sérieux dont je pouvais faire preuve. J’aurais encore de la chance si elle se contentait de me couronner reine du bal. Elle aurait déjà pu me couronner reine du peuple des lémuriens et franchement ça m’aurait vexé au plus haut point. Il ne fallait quand même pas déconner ! Cela dit, j’avais peut-être été un peu brusque dans les propos que je m’étais adressé à Julian. Lorsqu’il m’ordonna de rejoindre la piste, je saisis son avant-bras et je le fis virevolter dans ma direction. Je le rattrapais en le penchant légèrement, de la même manière qu’un danseur rattrapait sa partenaire au vol. Je fixais alors mon regard dans ses ravissantes orbes émeraudes avant de lui adresser un sourire charmeur.
« Cela dit, je serais ravi d’accepter d’aller sur la piste de danse à la seule condition de pouvoir te servir de cavalier pour la soirée, ta majesté. »
N’attendant pas sa réponse qui allait de toutes manières de soi, je m’écartais de lui tout en le plaçant délicatement sur ses pieds. Je le laissais alors m’emporter jusqu’au bar ou il alla chercher un bracelet pour moi. Jetant un regard en direction des autres clients du bar, je me sentais un peu gêné à l’idée que contrairement à eux je n’aie rien à payer. C’est pourquoi, avec toute la discrétion qui était la mienne, je profitais d’une seconde d’inattention de Queue Rayée pour glisser un billet de 40 dollars en direction de Mimi tout en lui lançant un clin d’œil. Je glissais alors à mon tour mon regard dans celui pétillant de mon compagnon. Je fus pris alors d’une grande envie de déposer à nouveau un baiser sur ses lèvres offertes mais je m’y refusais. A la place, je glissais une main derrière sa nuque un geste affectueux que j’avais tendance à faire avec les personnes qui m’étaient réellement proches.
« Je te remercie Queue Rayée, mais tu n’étais pas obligé de me l’offrir, c’est vrai ! J’aurais pu le payer. »
C’était d’ailleurs ce que j’avais fait, mais je portais bien garant qu’il n’en sache jamais rien. Il avait l’air tellement heureux à l’idée de pouvoir le faire sans contrepartie. J’aimais sa générosité et son grand cœur mais je m’étais bien juré de ne jamais faire partie des personnes qui en profitaient. Je tenais trop à lui pour le traire comme une vulgaire vache à lait. Rabaissant ma main, je sentis la sienne se glisser à l’intérieur sans que je ne réagisse. J’étais heureux à cet instant et je voulais juste profiter de toutes ces petites marques d’affection que l’on pouvait s’offrir. Après tout, ce n’était pas comme si quelqu’un de mon entourage de gênant pouvait nous surprendre. Tout du moins c’est ce que je croyais.
Inutile de vous dire que lorsque j’aperçus mes frères, mes joues rosées perdirent immédiatement de leur couleur. Pourquoi fallait-il que je tombe sur eux ? Oh bien sûr, je les aimais de tout mon cœur mais je refusais qu’ils en viennent à se faire également des films sur ma relation avec Queue Rayée. Voyant Kowalski sourire malicieusement en voyant ma main dans la sienne, je la retirais immédiatement et croisais mes bras devant moi reprenant mon attitude habituelle.
« Et alors, je n’ai pas le droit de m’amuser moi aussi peut-être ? On est en permission je te rappelle. Par définition tout est permis du moment que cela ne déshonore pas notre uniforme et que cela ne blesse personne. »
Lorsque Stoyan prit la parole à son tour, je me sentais tout d’abord gêné. C’est vrai que j’avais passé mon temps à affirmer que je ne portais pas Julian en très haute estime. J’avais même prétendu qu’il fallait s’en méfier. Il faut dire qu’après tous les ennuis vers lesquels il nous avait entraîné, c’était tout ce qu’il méritait. Mais Julian était loin d’être Hans et cela j’étais bien décidé à le clamer haut et fort.
« Tu sais techniquement Queue Rayée tient plus du bouffon agité du bocal que d’un ennemi à proprement parlé. »
Et voilà, j’avais recommencé ! Dès que mes hommes se trouvaient à proximité il fallait forcément que je délaisse mon côté charmeur pour redevenir un machisme aux manières peu reluisantes. Avant que Julian n’ait le temps de dire quoique se soit, je me tournais dans sa direction et finis par placer une main sur son épaule.
« Ne le prends pas mal. Ce que je voulais dire c’est que malgré tes gaffes à répétition tu es quelqu’un de vraiment adorable. Tu n’as pas une once de méchanceté en toi et finalement tu représentes bien plus un danger pour toi-même que pour les autres… enfin c’est sans compter ceux qui doivent te secourir d’un danger mortel, bien évidemment ! »
C’était vrai et il le savait en plus. Mais le connaissant, je savais qu’il risquerait à nouveau de démarrer au quart de tour. C’est pourquoi je me tournais encore une fois en direction de ma plus jeune recrue pour lui lancer.
« Et puis, autant admettre la vérité devant vous tous une bonne fois pour toutes. Même si on se dispute beaucoup, c’est pas pour autant qu’on se déteste. Queue Rayée est moi on est amis et on compte bien pouvoir le rester. C’est pas vrai, ta majesté ? »
Je lui adressais alors un petit clin d’œil tandis que je plaquais une de mes mains dans son dos. Mine de rien, c’était un grand pas que je venais de franchir. Clamer haut et fort mon affection pour lui c’était quelque chose de quasiment miraculeux. Cependant, j’espérais une fois de plus que Julian ne déformerait pas mes propos pour entendre ce que lui souhaitait que je dise.
C’est alors que Stoyan me lança que lui interdire de sortir c’était quand même trop injuste. Je m’apprêtais alors à rétorquer lorsque le lémurien prit lui-même ma défense. Je l’écoutais alors déblatérer tout en ouvrant de grands yeux étonnés. C’était rare qu’on en vienne à inverser les rôles de défenseur et allez savoir pourquoi, d’un certain côté cela me plaisait beaucoup.
Je finis par foudroyer Kowalski du regard au moment où il sous-entendait que cette fête finirait sans doute sous les couvertures. Recroisant les bras, je claquais alors ma langue dans ma bouche en signe de mécontentement et m’adressait à mon lieutenant avec agacement.
« Je n’aime pas beaucoup tes insinuations, Kowalski ! Je ne m’abaisserais même pas à y répondre. Comme on dit dans l’armée, don’t ask, don’t tell ! »
Stoyan affirma alors que tout ce qu’il désirait c’était qu’on le laisse s’amuser. Je ne voyais rien à y redire, d’autant plus que Kowalski et Rico se trouvaient avec lui, ce qui signifiait qu’il était suffisamment bien encadré pour que ses grands frères puissent réagir en cas de problèmes. J’avais une foi inébranlable en mes hommes pour ce genre d’affaires. Tout se passerait bien, j’en étais persuadé ! Je plaçais alors une main réconfortante sur l’épaule de mon fils spirituel.
« Grand bien t’en fasse, soldat ! Tu as ma permission pour t’amuser et profiter de la soirée. D’ailleurs vous l’avez tous autant que vous êtes. Ne vous préoccupez surtout pas de moi et faites ce qui vous fait plaisir. »
J’avais souligné la phrase de ne surtout pas s’occuper de mes affaires avec une certaine emphase directive. Ce soir c’était notre soirée avec Queue Rayée. La seule de notre vie ou je pourrais réellement me laisser aller et obéir à toutes nos envies du moment. La dernière chose que je souhaitais c’était bien que mes frères moqueurs et enquiquineurs viennent gâcher l’ambiance avec leurs remarques déplacées et leur sous-entendus pervers. Je recommandais donc à Kowalski de bien prendre soin de ma petite troupe. Je les abandonnais alors, bien résolu à faire comme si nous ne nous étions jamais croisés. J’étais bien obligé si je ne voulais pas mettre un terme à la fête de ce soir. Pour une fois, je laisserais les besoins de Queue Rayée passer avant ceux de mes frères. J’espérais seulement qu’il n’y prendrait pas goût car cela ne risquait pas de se reproduire.
Une fois arrivé au bar, je suivais le maître des lieux qui profita de sa position privilégiée pour approcher du bar en toute facilité. Sautant que le comptoir, il me fit signe de venir plus près et me demanda ce que je souhaitais boire.
« Pour moi ce sera un grand verre de whiskey sans glace, s’il te plait Ted. »
Je laissais alors Julian placer ses jambes autour de ma taille alors que je plaçais mes mains de chaque côté de son visage.
« Ne t’en fais pas pour ça Queue Rayée, je compte bien en profiter à fond. Ce soir, ma priorité ce sera toi quoiqu’il arrive. »
Je collais un instant mon front contre le sien avant de me libérer de cette étreinte au moment où Ted revint avec nos verres. Julian sauta alors du bar pour se placer à mes côtés. Il saisit alors son verre pour le descendre à une vitesse assez phénoménale. Je le regardais avec amusement alors que de mon côté je me résolus à prendre plus de temps pour le boire. Bien évidemment, cela ne convenait pas à la pile électrique qui me servait de partenaire. Il me poussa à accélérer ma descente et j’eus à peine le temps de poser mon verre sur le comptoir avant que le lémurien ne m’entraîne avec lui jusqu’à la piste de danse. Pour la première fois depuis longtemps, je me mis à rire sans véritable raison, goûtant simplement à la simplicité et au bonheur de l’instant. Je regardais avec plaisir Julian éclater de ce rire sans égal qui avait le pouvoir de faire manquer un battement à mon cœur. Je levais les yeux au ciel pour voir de la mousse s’étaler sur la piste de danse et je ris de plus belle alors que la musique me plongeait dans un état second. J’éclatais alors d’un second rire tandis que le Julian complètement frappadingue que je connaissais retira sa veste pour la jeter au loin avec un enthousiasme qui lui était propre. Je me rapprochais alors de lui, passant l’un de mes bras derrière sa taille tandis que je continuais à fixer mes yeux au plafond.
« Décidemment, il n’y a vraiment que toi pour avoir des idées pareilles. »
Je me tournais alors vers lui, la main recouverte de mousse pour lui en mettre sur le bout du nez tout en continuant à rire. Je finis par me pencher à son oreille en lançant amusé.
« Tu n’as pas peur que cela abime ton superbe maquillage et ta coiffure de rêve, ton altesse. »
Je m’écartais alors de lui, voulant profiter un peu plus de ses réjouissances. Si j’avais été avec mes frères à ce moment-là, nous nous serions sans doute lancés dans une bataille de mousse et jetés avec plaisir dans toutes ces petites bulles qui éveillaient notre nature de pingouins, comme tout ce qui rappelait l’eau en général. Mais avec Queue Rayée, je savais que les règles du jeu seraient différentes et que nos jeux eux-mêmes ne seraient pas aussi innocents que ceux-là. Faisant alors dos au magnifique roi des lémuriens, je me tournais alors vers lui et adoptait une attitude plus sérieuse. A deux pas de là où il se trouvait, je profitais du spectacle qui s’offrait à moi. La mousse faisant son office, rendait pratiquement invisible le haut de sa tenue. J’admirais alors son torse finement sculpté non sans une certaine envie dans le regard. Mon regard n’était pas des plus discret j’en conviens. Cependant, il m’aurait été impossible de dissimuler mes pensées, tant mon désir de lui ne faisait que s’accentuer à chaque seconde. En plus, il me semblait que le malicieux lémurien prenait un malin plaisir à jouer avec moi quitte à me rendre totalement dépendant de son corps divin. Il n’y avait qu’à voir avec quelle langueur il se déhanchait tout en s’approchant de moi. Il m’invita alors à le rejoindre et à m’amuser. Je souris alors à la magnifique et délicate bulle d’oxygène qui représentait pour moi dans une vie trop régie par les règles strictes de l’armée. Je tendis alors ma main dans sa direction tout en lui souriant.
« Tu m’accorderais cette danse, ta majesté ? »
C’est vrai qu’il n’y avait pas d’endroit plus inapproprié pour une danse de salon. Mais je n’en avais que faire. La seule chose que je voulais, c’était pouvoir le tenir durant des heures entre mes bras et réellement laisser mon regard se perdre dans le sien, en ignorant le fait qu’il y avait un autre monde que celui qui se reflétait dans ses belles prunelles étincelantes. La place que nous avions à notre disposition n’était pas très grande mais on s’en contenterait. De toutes manières, le sol savonneux ne nous permettrait pas d’évoluer élégamment sur le dancefloor. Avec une audace peu commune, je le saisis par la taille avec l’un de mes mains alors que l’autre se glissait dans la sienne. J’effectuais quelques petits pas pour avoir réellement l’impression de danser.
« Je sais que tu dois trouver ça injurieux pour un danseur aussi talentueux que toi, mais je n’ai jamais rêvé notre première danse autrement que de cette manière. »
Je le basculais légèrement vers l’arrière avant de le ramener vers moi. Me resserrant contre lui tout en continuant de danser, j’abaissais ma main dans le fond de son dos et collait mon visage contre le sien.
« Tu as raison. Il faut savoir profiter de l’instant présent ! Je ne sais pas où le vent nous emportera demain. Je ne sais pas dans quels bras nous allons nous retrouver ni ce que nous réserve l’avenir l’avenir. En réalité, la seule chose que je sais… »
Relâchant mon emprise sur son dos, je le faisais tourbillonner devant moi pour me retrouver dos à lui. Fermant un instant les yeux, je collais mon bassin contre le sien suivant à ce moment-là le rythme de la musique. Je laissais mes mains baladeuses s’égarer sur ses vêtements mouillés, dessiner la courbe des muscles finement dessinés de son torse. Je finissais même par laisser une de mes mains s’abaisser jusqu’au bas de son ventre. Je murmurais alors à son oreille dans un doux soupir.
« La seule chose que je sais c’est que ce soir, tu es à moi Œil de braise. »
Je déposais enfin un baiser brûlant dans son cou avant de le ramener dans ma direction dans un éclat de rire. Je le tenais encore dans mes bras profitant du temps qui nous séparait encore de la prochaine surprise organisée par le roi de la fête.
acidbrain
K. Julian Andrianamady
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Le plus beau, le plus grand, le plus génialissime des rois de Madagascar | Dans le monde des contes, je suis : : King Julian Baby
La fête battait son plein. Si c’était habituel pour le Moite d’être rempli, Julian en était encore plus heureux aujourd’hui. Clairement, il était sur son petit nuage, et même l’intervention des frères de Skylar n’avait pu entaché sa bonne humeur. Même s’il avait été étonné de les voir là, il avait juste haussé les épaules en amenant Skylar loin d’eux. Tout le monde avait le droit de s’amuser, même les plus coincés ! En vérité, il était content pour eux. Il arrivait à leur apporter de la joie et du fun dans une vie qui semblait bien trop cadré et rangé pour lui. La réciprocité avait été de mise, le petit pingouin mignon avait été très surpris de voir son grand frère. C’était vrai que le Commandant n’était pas connu pour son sens de la fête, mais il pouvait y avoir de grosses surprises. Julian le savait. Il le sentait. Que toute au fond, sous l’armure et l’uniforme de militaire, se cachait une personnalité joyeuse, et qui aimait s’amuser. Il avait souvenir de soirées à Madagascar où Skipper n’était pas le dernier pour accepter un bon cocktail et plonger dans la piscine des merveilles. Il fallait juste qu’il soit mis en confiance, et Julian savait qu’il partirait au quart de tour. Il lui avait même parlé de l’élection de la reine de la soirée ! D’ailleurs, comment savait il ? Il était vraiment trop fort ! Ou il le connaissait bien. Sans doute un mélange de deux qui avait fait sourire Julian un peu trop. Il n’avait même pas tenu compte des propos que son cavalier avait balancé assez froidement à ses frères. Une part de son cerveau, la plus grande partie, embuée par l’alcool, lui disait qu’il avait juste fait ça pour rire. Qu’il ne le pensait pas. Pourtant, il aurait du écouter cette petite voix, qui lui expliquer clairement que Skylar faisait toujours ça en présence de ses frères. Le diminuer. Se moquer de lui. Le traiter de bouffon. Or il avait fait comme s’il ne l’avait pas entendu. C’était pratique cette forme d’ouïe sélective qu’il pouvait avoir.
Il avait emmené ensuite Skylar profiter de son super bracelet qui lui donnait droit à prendre tous les alcools possibles et inimaginables. Il n’avait même pas encore été servi qu’il lui avoua qu’il était sa priorité. Julian sentit son coeur faire des bonds dans la poitrine tandis qu’il descendait du comptoir pour aguicher d’autant plus son beau commandant qui attrapa le verre qu’il lui donna. L’entrainant sur la piste, il attendit avec impatience la première surprise qu’il avait prévu, et quand cette dernière arriva, il était d’autant plus surexcitée. Le rire de Skylar était la plus belle des musiques qu’il avait entendu. C’était rare, et d’autant plus précieux qu’il rigolait pour lui, et non de lui. Alors il en profita au maximum, l’enregistrant dans son cerveau pour se le repasser plus tard. Comme il enregistrait cette vision de lui si séduisante, qui lui donnait très chaud malgré la mousse qui continuait de tomber dans la salle.
“Elle te plait mon idée ?”
Il minaudait, le regardant faire. Il loucha sans trop s’en rendre compte pour regarder la main qui lui mettait de la mousse sur le visage. Il était si bien. Encore plus quand il continua sur sa lancée en lui faisant des compliments à demi voilé. Julian prit la pose, mettant ses mains sous son menton alors qu’il battait de ses longs cils noirs.
“Voyons, la mousse sait parfaitement qu’elle ne peut abîmer une beauté telle que celle de King Julian !”
La modestie n’était pas vraiment un trait de caractère que l’altesse pouvait avoir. Il était beau, c’était vrai. La malédiction lui avait donné un physique fin, presque androgyne et il s’amusait encore plus à brouiller les pistes. Il se savait magnifique et il n’hésitait pas une seule seconde à s’en vanter. C’était un fait de la nature alors pourquoi le cacher ou le minimiser ? Surtout que visiblement, Skylar n’était pas insensible à ce charme digne des dieux ! Si d’ordinaire il avait remarqué les petits coups d’oeil qu’il lui jetait, ce soir il voyait bien qu’il le dévorait littéralement et il aimait ça. Julian aimait l’attention. De tout le monde. Avoir le regard de centaines de personnes qui le reluquait était jouissif, ne faisant que gonfler encore plus son égo. Mais avoir le regard océan de Skylar sur lui, c’était différent. C’était … quelque chose qu’il n’arrivait pas tout à fait à définir mais qu’il aimait tout autant que si milles personnes lui faisaient des compliments en permanence. Gloussant comme une jeune fille émoustillée, Julian saisit la main virile que Skylar lui tendit pour terminer de se rapprocher de lui. Il pouvait sentir son odeur totalement enivrante.
“Avec plaisir … Commandant”
Certes, ce n’était pas trop la danse qu’il fallait mais Julian s’en fichait pas mal pour une fois. Skylar lui proposait de danser. Rien que ça, en soit, était une chose exceptionnelle dont il devait vraiment profiter, ne sachant pas vraiment quand cela pourrait se reproduire. Coulant ses pas dans les siens, il cligna plusieurs fois de ses paupières, assez absourdi par ce qu’il entendait. Il avait vraiment rêvé de danser avec lui ! Il ne se faisait pas des idées alors … sa théorie sur le fait que Skylar l’aimait depuis longtemps mais qu’il n’avait jamais osé lui dire par timidité était donc vraie. C’était si romantique ce qu’il lui disait qu’il poussa un énorme soupir de contentement se laissant conduire. La place n’était pas grande mais elle était largement suffisante car Julian voulait tout simplement être collé à lui.
“J’aime t’entendre dire que j’hante tes rêves…”
Ses yeux émeraudes étaient plantés dans ceux de Skylar et il n’avait aucune envie de détourner le regard. Il avait l’impression d’y voir tout l’amour qu’il pouvait lui porter, faisant continuer de gonfler son coeur qui était presque sur le point d’exploser. Il fit une petite pirouette quand Skylar tendit le bras avant de revenir vers lui pour l'écouter parler. Là encore il était si mignon, à faire son timide ! Il n’osait pas dire le fond de sa pensée et Julian craquait vraiment en voyant ça. De plus, il lui donnait raison, et ça, ça n’avait pas de prix !
“Oh moi je sais parfaitement quel sera notre avenir !”
Il s’y voyait déja ! Le couple royal que tout le monde allait envier. Il s’y voyait déja ! À se pavaner au bras de son Commandant dans les rues de la ville. À expliquer partout qu’il était l’homme de ses rêves et que le destin les avait enfin réuni après des années d'atermoiements compliqués. Oh oui ! Ça allait être bien, très bien, et il serait enfin véritablement heureux. Il avait enfin trouvé ce qu’il lui manquait au plus au monde et qu’il recherchait constamment dans ces foules qu’il galvanisait. L’amour.
Quand Skylar se colla à lui après avoir fait un petit pas de danse, il en eut un frisson, qui s’accentua en sentant cette main baladeuse. Oh il n’avait pas du tout froid, c’était bien le contraire. Un brasier important brûlait en son fort intérieur et l’homme qui le tenait dans ses bras ne faisait que mettre des litres et des litres d’huiles dessus. Il dut même se mordre fortement la lèvre du bas pour ne pas gémir comme une midinette quand il sentit Skylar l’embrasser dans le cou. Se retournant pour faire face à lui, ses yeux brillaient d’une lueur de désir intense. Il passa ses bras autour de ses épaules, se collant une nouvelle fois à lui. Ses lèvres allèrent presque se coller à son oreille pour lui murmurer sensuellement.
“Et à personne d’autre !’
Il attendait ce genre de déclaration depuis si longtemps qu’il aurait pu en pleurer de joie si son excitation n’était pas aussi grande. La mousse avait arrêté de sortir des canons et la musique avait repris de plus belle. Julian s’en donnait à coeur joie. Tantôt proche de son partenaire, il faisait mine de s’éloigner pour mieux revenir avec son grand sourire éclatant. Pancho arriva à un moment donné pour leur donner deux cocktails. Après tout, il était le directeur, il avait bien le droit à un traitement de faveur de la part de ses employés et il se délectait de pouvoir en faire profiter Skylar. Quand la deuxième sirène retentit, Julian garda la main de l’ancien pingouin dans la sienne pour le tirer vers les abords de la piste. Il connaissait les clubbers, et ce soir il y avait aussi d’autres personnes qui allaient se jeter comme des souris sur un bout de fromage. Des sortes de gros ballons arrivèrent depuis l’entrée pour remplir le plafond des salles, intriguant tout le monde. Puis ses derniers éclatèrent les uns après les autres, déversant des paillettes mais surtout une multitude de petits cadeaux. Des lunettes de soleil, des portes clefs, des stylos, des friandises, des ecocups et même des petites peluches de lémuriens. Comme prévu, les gens se mirent à hurler et se précipiter pour avoir un souvenir de cette folle soirée. Julian en profita pour glisser à l’oreille de Skylar.
“Que dirais tu que nous profitions du désordre ambiant pour aller dans un endroit beaucoup plus calme ?”
Il savait aussi que Skylar faisait un véritable effort ce soir, et cela le touchait énormément. Ils auraient pu rester encore plus longtemps, jusqu’à ce que le soleil se lève sur la boite de nuit mais Julian avait bien d’autres projets, dont il était sur, ravirait le soldat. Passant dans le petit couloir qui reliait les deux pièces, tenant toujours sa main, ils sortirent par la porte coupe feu, débouchant à l’arrière du bâtiment. L’air était toujours plus frais que dans le four qu’était devenu les dancefloors.
“Où vas tu King Julian ?” “Arrrg ….”
Levant les yeux au ciel, il se retourna doucement en voyant Mortimer qui le regardait avec des grands yeux étonnés. Bon sang … s’il y avait bien une personne sur laquelle il n’avait pas voulu tomber c’était bien lui. Ce dernier remonta son regard de la main qu’il tenait vers son propriétaire, en fronçant les sourcils, un air peu commode sur le visage.
“Je fais prendre l’air à Skylar ! Il ne se sentait pas très bien.” “Il n’avait qu’à aller voir un des gars de la sécurité … il l’aurait sortir et appeler les pompiers.”
Il recula légèrement quand il remarqua que Morty s’avançait bien trop près d’eux. Secouant la tête, il mit la main devant lui, prenant un air sévère.
“Ecoute Morty, j’étais là, je me charge de lui. C’est bon. Retourne à la fête ! Surtout que Mimi te cherche …. ce qui veut dire que tu n’es pas à ton poste … est ce que tu veux gâcher la fête de ton roi Morty ?” “Non non ! Surtout pas ! Je … j’y retourne !”
Il n’était pas difficile d’appuyer sur la corde sensible de Morty. Julian le connaissait depuis très (trop) longtemps maintenant et il savait le gérer. Dès qu’il lui fit penser au fait qu’il aurait pu être triste à cause de lui, Morty baissa la tête, balbutiant des mots d’excuse après avoir éteint sa cigarette sur le sol. Port de tête altier, Julian passant devant lui en tirant Skylar pour sortir de la ruelle. Il n’entendit pas, ou ne fit pas attention aux murmures que Morty balança à l’intention du commandant, une sorte de “tu n’avais qu’à mourir”. Marchant sur quelques mètres, une magnifique Masserati blanche apparut dans leurs champs de vision. Julian sortit la clef, qui n’en était pas une, plutôt une sorte de carte qui servait maintenant de clef avant de se tourner vers Skylar, un sourire malicieux sur le visage.
“Tiens. Dans ma grande mansuétude, vu que tu n’as pas eu de cadeaux au club, tu peux la conduire ! Un très gros privilège, rends toi en compte.”
Il n’était pas donné à tout le monde de conduire une voiture de luxe. Il n’était encore moins donné à tout le monde d’avoir le droit de conduire l’une des voitures de luxe du grand Roi des Lémuriens. Julian espérait vraiment que Skylar comprenait l’immense honneur qu’il lui faisait à cet instant précis. Montant à la place passager, il ne put s’empêcher de le regarder toucher le volant avec une certaine admiration. Qu’il était beau ! Quand leurs regards se croisèrent, Julian lui offrit son plus beau sourire avant de placer ses bras sous sa tête et de regarder la route. Le moteur rugit sous le pied de Skylar et la voiture démarra au quart de tour.
“Pas besoin de mettre le gps non. Tu connais l’adresse de la magnifique villa de Julian.”
Ils sortirent rapidement du centre ville pour longer la côte. L’air marin était rafraîchissant et la lune illuminait l’océan. Peu de temps après, Skylar gara la voiture devant l’immense propriété du lémurien, qui s’illumina dès qu’ils posèrent un pied sur les gravillons blancs. Il n’y avait personne, tout le monde étant à la fête. Tout le monde sauf Maurice, mais ça, Julian l’avait bien oublié. Il rentra dans le hall comme la superstar qu’il était.
“Alexa ! Met Madonna sur Spotify !” “Playlist This is Madonna trouvé sur Spotify.”
La voix de la commande vocale s’éteint pour laisser place à celle de Madonna et la première musique qui s’enclencha fut Like a Prayer. Ce n’était pas une coïncidence pour Julian, qui n’arrêtait pas de sourire tandis qu’il ouvrait la mappemonde qui servait de bar.
“Sers toi ! Fais comme chez toi ! ”
Lui même avait pris un verre de rhum, qu’il coupa avec un peu de jus d’orange. Il aurait bien voulu du punch, mais il avait clairement la flemme de s’en faire. Laissant le commandant se servir, il se rapprocha de lui par petits mouvements, en rythme sur la musique que l’on entendait dans le grand salon.
“J’ai une idée … que dirais tu pour nous enlever cette mousse poisseuse, d’aller faire un bain de minuit ?”
Julian avait privatisé un bout de la place, celui qui se trouvait devant sa propriété et quand il ne faisait pas de soirées au Moite, les beach party du roi étaient à la limite reconnu d’utilité publique. Ce soir, il n’y avait que Skylar, mais il savait à quel point il aimait l’eau. Lui aussi adorait s’amuser et le pingouin n’avait jamais eu l'occasion de voir comment il avait transformé. Avant qu’il n’ait pu lui donner de réponse, Julian était déja parti en vérité, avec la bouteille de rhum pleine, étant sortie par les grandes baies vitrés du salon. Elles donnaient sur la piscine et le jardin. Il fallait descendre les quelques marches au fond du jardin, passer par un petit portail, et l’on accéder enfin à ce bout de plage aménagé. Il y avait une paillote, que Julian alluma, recréant vraiment l’ambiance de Madagascar avec les ombres des grands palmiers qui se projettent sur le sable fin. Des transats étaient installés à une distance raisonnable l'un des autres. Il y avait aussi un grand tobbogan non loin de la clôture privative. La musique reprit, et Julian se trémoussait, faisant un grand signe de la main à Skylar qui arrivait par le petit chemin.
“Tu as vu çaaaa ! On se croirait vraiment à la maison !”
Posant la main sur sa poitrine, il hocha la tête pour acquiescer ses propres dires, comme souvent.
“J’ai encore eu, une idée vraiment géniale en faisant ça. Bravo moi ! ”
Il s’embrassa même le dos de la main avant que Skylar ne soit assez proche de lui pour qu’il la pose sur son épaule avant de la retirer, jouant à ce petit jeu de séduction, tout en continuant de boire son verre de rhum. Se décalant de quelques pas, il commença alors à enlevait ses vêtements. Certes, son haut était transparent, mais ce n’était pas la même chose. C’était subjectif alors que là … il dévoilait tout, très sensuellement. Enfin, pas tout d’un coup. Gardant son pantalon, il fit un clin d’oeil à Skylar avant de partir en courant, après avoir sauté par dessus les transats, vers les vagues. Assez éloigné, il termina de se déshabiller, se dandinant, sachant que mine de rien, il était toujours dans son champ de vision. Une fois entièrement nu, il se jeta dans l’eau. Froide. Elle était quand même assez froid et il hurla, d’un cri très aigue, tout en faisant des grands gestes. C’était d’ailleurs tout le temps quand il rentrait dans l’eau qu’il se souvenait qu’il n’était malheureusement plus sur son île natal, où l’eau était toujours très chaude. Grelottant, il resta quand même dans l’eau, faisant comme si tout allait bien, encore plus quand Skylar s’approcha pour le rejoindre, entièrement nu. Julian avait du mal à ne pas le regarder tant il le trouvait beau ! C’était sur, il en était persuadé, les dieux avaient ce corps là ! Flottant comme un bouchon, recroquevillé sur lui, il attendit que Skylar soit à proximité pour attraper sa main et se coller directement contre sa peau. Pour le coup, Julian avait tellement froid qu’il n’avait aucunes pensées lubriques.
Il claquait des dents tout en s’aggripant à Skylar, qui lui était comme un poisson dans l’eau. Forcément. Il était un ancien pingouin ! Il devait avoir l’habitude de ces eaux froides. Poussant un grand souffle, comme pour essayer de se concentrer, et de ne plus penser à la température, il passa ses jambes autour de sa taille, se mordant encore plus fortement la lèvre en sentant son sexe frotter le sien. Il décida alors de l’embrasser langoureusement, espérant que ce baiser le réchaufferait. Même si ce n’était pas le cas, il en profita allègrement, se laissant porter par l’eau, passant ses mains dans les cheveux de Skylar. S’arrêtant pour reprendre son souffle, saccadé par l’envie et le froid, il dit alors en rigolant.
“Je pense … qu’en fait … on aurait du faire … le bain de minuit … dans mon jaccuzzi … j’avais oublié qu’ici l’eau … était trop froide …”