Je t'en ficherais moi de l'éco responsabilité

RC’était la cata, avec un C majuscule. Pour certains ma situation n’avait rien d’aussi désespéré mais j’aimerais bien les voire à ma place pour qu’ils révisent leur jugement. L’anniversaire de Pocahontas était dans pas longtemps, jusqu’ici rien qui ne sorte de l’ordinaire. Sauf que cette année pour changer un peu, j’avais décidé de lui offrir des fringues. Manque de bol, en ce moment elle était encore dans une de ses « périodes » comme je les appelaient. Il y avait eu la période vegan, la période libérons tous les animaux de l’oppression humaine, et présentement elle était en plein dans sa période vêtements éco responsable. Le problème c’est que si je trouvais cette initiative chouette, et que j’avais bien envie de m’y mettre moi aussi, la majorité des commerçants ne vendaient pas ce genre de choses. Il aurait vraiment fallut trouver quelqu’un qui soit à la fois créateur de sa marque, ouvrier et vendeur. Hors, comment dire...Ben ça se trouvait pas sous le pied d’un cheval ce genre de machin.

Au boulot, j’avais demandé si quelqu’un s’y connaissait sans grand succès malheureusement. Même April, qui avait apparemment songé à ce genre de machin pour sa fille, ne savait pas où ça se trouvait. Autrement dit, j’étais bien dans la panade. Sans compter que je me voyais franchement mal demander aux clients du cabinet entre deux séances « au fait, vous vous y connaîtriez pas en vêtements éco responsable ? » J’étais à « ça » de renoncer à mon projet et de m’orienter sur tout autre chose. Mais mon côté têtu borné telle une vieille mule, se refusait à baisser les bras. C’était peut-être complètement débile de s’acharner ainsi, mais pas question de partir sans m’être battus.

Mon père et mon frère étaient des guerriers après tout, de là où nous venions, ça venait peut-être de là mon obstination sans borne. Même si ça faisait un moment que j’avais plus trop de contacte avec ma famille. La décision de dévier de la branche chirurgicale pour devenir psychologue était pas méga bien passé du côté de mes parents. Et comme ils chantaient de toute façon déjà les louanges de mon frère depuis des années, ça avait juste été le bon prétexte pour qu’on arrête de se fréquenter. J’étais pas spécialement triste, c’était mieux ainsi. Ma famille, ça faisait longtemps que c’était celle de Pocahontas. Son père et sa grand-mère me considéraient comme étant une partie intégrante, si bien que je me faisais réprimander à chaque fois, que je les vouvoyais ou que j’appelais son père « chef », même si j’y pouvais rien, les habitudes ont la vie dure.

Et probablement est-ce pour ça que je me retrouvais en ce Samedi matin prête à affronter le centre ville de Storybrooke ainsi que ses nombreuses boutiques de fringues. J’avais un plan d’action très précis : entrer dans le magasin, demander s’ils avaient ça en stock, si non faire demi-tour et passer à une autre boutique. J’avais même prévu le carnet et le stylo pour rayer les noms de ma liste. Pleine d’optimisme, je pris donc la direction du centre commercial à pied. J’avais garé ma voiture dans un parking gratuit du centre ville, pour le reste je me débrouillerais avec mes pieds ils me suffiront. Comme à son habitude, et encore plus le week-end, le centre commercial était noire de monde. Mais c’était pas pour autant, que j’avais l’intention de me laisser démonter, c’est bon je pouvais affronter la foule un Samedi pour faire plaisir à ma meilleure amie.

Commençant par le rez-de-chaussé, j’entrais dans une première boutique, puis deux, puis trois, et ainsi de suite sans grand succès malheureusement. Résultat des courses : j’avais encore aucun vêtement, mes pieds étaient quant à eux déjà en compote, il était même pas midi, et j’avais encore tout l’étage à me taper, ô joie. En dépit de cette remarque sarcastique interne, je m’accordais cinq minutes pour laisser se reposer mes pieds endolorie après quoi, je reprit mon périple de plus belle.

Malheureusement, pour moi je dût rapidement me rendre à l’évidence : il n’y aurait pas ce que je cherchais au centre commercial. Qui plus, est mon estomac criait famine en voyant qu’il était déjà l’heure du déjeuner. Aussi, décidais-je de faire une pause pour le moment, j’en profitais pour quitter le centre commercial, et prendre la direction de la grande place où se trouvait mon restaurant favoris. J’allais m’y installer tranquillement, manger et après reprendre pour l’après-midi en croisant les doigts genre méga fort pour que j’arrive enfin à trouver ce que je voulais. On avait pas vingt neuf ans tous les jours, et elle méritait un cadeau qui change de d’habitude. C’était du moins, ce que je me martelais afin de continuer.

Mon repas finit, j’étais à nouveau fin prête pour continuer mon aventure dans le centre ville de Storybrooke. Sortant mon carnet, j’en profitais pour barrer les noms des boutiques du centre commercial, ayant littéralement fait chou blanc là-bas. A nouveau j’entrais dans un premier commerce, puis deux puis trois et ainsi de suite sans succès. Là honnêtement, si la prochaine boutique dans laquelle j’entrais ne pouvait pas m’aider je jetais l’éponge. Oui, je n’avais pas fait la moitié des boutiques du centre ville, mais j’en étais au point où je n’en pouvais décemment plus.

L’enseigne avait pour nom Sun&Clothes, et c’était le dernier endroit où j’irais chercher. Si je ne trouvais pas, je me chargerais de passer par internet pour le bien de ma santé mentale. J’étais sur que le forum de discussion remplit de hippie écolo, que fréquentait Pocahontas saurait me donner l’adresse d’un site. Pour l’heure, j’ouvris la porte jetant un regard circulaire à la boutique. Elle était plutôt jolie, ça on ne pourrait pas le lui enlever, restait à savoir si en plus d’être jolie, elle pourrait m’être utile. Appercevant une jeune femme blonde un brin plus jeune que moi, je supposais qu’il s’agissait de la gérante, aussi le moment de vérité était-il arrivé :

- Bonjour, j’aurais une petite question : l’anniversaire de ma meilleure amie est dans pas longtemps et j’aurais aimé lui offrir quelque chose de sympa, qui sorte un peu de l’ordinaire niveau vêtements. Le truc, c’est qu’en ce moment elle est en plein dans la phase vêtements éco responsable. Vous auriez pas ça ici ? Honnêtement, si vous me dites oui vous êtes ma sauveuse

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« Merci. Passez une bonne journée. »

Dernier sourire à la cliente et je ferme la porte derrière elle. J’avais un peu de boulot dans l’arrière boutique. Je n’avais pas fermé à clé et je me montrais toujours avec l’oreille vive pour pouvoir être là à une future cliente mais j’avais aussi plus de travail même que je ne pouvais en avoir à New York. Depuis mon retour, je recommençais plus ou moins à faire mon pied à Storybrooke et j’étais plus qu’heureuse. Perchée sur mes dix centimètres de talons, je tente d’attraper des rouleaux de tissus mis en hauteur et manque de peu de me retrouver à plat ventre sur le sol. Etant la fée de la mode, là tout de suite, je ressemblais à tout sauf à une fée. Mais je voulais aussi être une styliste ordinaire, ne pas me servir de mes pouvoirs pour certaines choses. Je voulais juste être « humaine » même si ce ne serait clairement jamais le cas.

Je faisais du chiffre, mes collections plaisaient à beaucoup d’habitants de la ville et il fallait clairement que je bosse tous les jours pour pouvoir faire des choses qui me plaisent et surtout qui leur plaisent à eux. Enfin assise à mon bureau dans l’arrière boutique, je déroule le tissu et commence à mettre en route la machine à coudre. Les cliquetis se font entendre mais très rapidement, je me rends compte à quel point c’est chiant et pousse un profond soupir.

« J’en ai marre clairement de tout faire comme la plus humaine des humaines. Je suis une fée et il faut que je fasse avec. »

Me levant de mon fauteuil, je fouille dans mes dessins pour les tenues d’automne et d’hiver que j’ai dessiné et me mords la lèvre inférieure avant de bouger légèrement la main. Le tissu se mets à mouvement et dans une pluie d’étoiles dorées, voilà plusieurs nouvelles tenues de créés. Un sourire victorieux sur les lèvres, je bouge la main une nouvelle fois et la vitrine change littéralement. De décorations mais également de tenues en vitrines, tandis que celles qui s’y trouvaient précédemment sont désormais en rayon. Revenant dans la boutique, je range quelques articles, vérifie la caisse et me prépare à réorganiser un peu les vêtements printaniers avant qu’une jeune femme ne m’accoste. Je pose mon regard sur elle et lui souris.

« Bienvenue chez Sun&Clothes. Je m’appelle Sunny et effectivement, j’ai ce que vous cherchez. » lui dis-je avec un sourire rassurant « avez-vous une photo de votre meilleure amie ? Ou bien…vous pouvez me la décrire, que je sache à peu près ? » énonçais-je.

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Hallellujah ! Pour un peu, le chant des choristes aurait résonné en fond sonore tellement j’étais contente. Mes pieds, étaient déjà en train de remercier Sunny. A croire qu’elle était la seule personne dans cette foutu ville à savoir faire des vêtements de ce genre. Enfin, j’allais pouvoir offrir quelque chose de sympa à Pocahontas, son anniversaire était sauvé. Alors, okay d’accord peut-être que j’en faisais un chouïa trop, mais honnêtement après avoir passé autant de temps à piétiner et perdre espoir ça faisait un bien fou de toucher au but, c’était une petite victoire mais une victoire quand même alors j’avais tous les droits de m’en réjouir merci bien.

En revanche, j’aurais dût me douter que vider le contenue de mon téléphone hier pour le stocker sur clé usb était une mauvaise idée. Heureusement, une description pourrait tout aussi bien convenir et si je n’étais pas physionomiste, je savais quand même suffisamment bien décrire ma meilleure amie.

- Elle est plutôt grande, genre une tête de plus que moi, les cheveux très long et très foncés, assez fine au niveau de la corpulence, et elle a un tatouage rouge au niveau du bras gauche si jamais ça peut aider. Oh et elle est amérindienne, comme moi.

C’était une description plutôt correcte. Après en cherchant bien, si jamais elle avait besoin d’une photo il y avait peut-être moyen que j’en trouve une tout au fond de mon porte feuille. C’était une possibilité, j’en étais absolument pas sûr. Non pas que je n’étis pas soigneuse avec mes affaires -c’était même plutôt le contraire en fait- simplement, ça m’arrivait assez régulièrement de vider mes poches ou mon porte feuille pour stocker ce qui était vraiment important ailleurs. Mais quand j’y réfléchissais, le mieux c’était encore de vérifier ça moi même. Sortant l’objet en question, je fouillais dedans pour finalement en ressortir une photo qui avait sans doute connu des jours meilleurs, nous représentant Pocahontas et moi même, de quoi faire avancer un peu plus tout ça.

- Et voilà ! Annonçais-je en lui tendant l’image.

Pas besoin de lui préciser qui était qui, j’étais en face d’elle, de ce fait elle se rendrait bien compte que ma meilleure amie c’était l’autre. La photo avait peut-être été prise peu de temps après le levé de la malédiction, mais je restais tout de même, reconnaissable, même avec six ans en moins dans les dents, je n’avais pas tant changé que ça.

- Honnêtement, vous me sauvez la vie. Ça m’aurait frustré de devoir renoncer à mon idée de cadeau pour me rabattre sur un truc plus habituel.

J’avais eu envie de changer mes habitues, et de lui offrir quelque chose d’un peu nouveau, ces choses là ne faisaient à priori jamais de mal. Je ferais en sorte de conserver l’adresse pour l’avenir, j’avais mit trop de temps à trouver pour ne pas savoir comment y revenir. En plus, je pourrais la communiquer à April, elle m’avait dit être intéressé. Et puis comme ça, je pourrais aussi la donner à Poca, en fait rien qu’avec moi, la boutique gagnait déjà trois cliente supplémentaires, de quoi satisfaire tout le monde je supposais. Je pourrais éventuellement lui poser deux/trois questions concernant la gestion d’une boutique tant qu’à faire, encore une fois pas pour moi. Mais, je me disais que Pocahontas et son intérêt pour l’écologie pourraient faire un peu de bien à cette ville, au lieu de vendre uniquement ses herbes médicinales les jours de marché ou au pied de son arbre, elle pourrait avoir une boutique pour ça.

Bon évidemment, il faudrait que ça l’intéresse elle, au fond c’était Poca qui était concernée pas moi. Néanmoins, prendre des informations histoire de prendre éventuellement les devants si jamais ça venait à l’intéresser ça ne faisait de mal à personne et ne coûtait rien non plus.

- En tout cas, votre boutique a l’air très agréable, j’aime beaucoup.

J’estimais que le contacte, passait en premier lieu par l’environnement. On avait un peu abordé le sujet lorsque j’étudiais encore, ça m’avait paru un point important et je m’étais fait une note mentale de m’en souvenir le jour où je travaillerais. Aujourd’hui, j’avais fait en sorte que mon bureau où je recevais les gens, devait être fait pour qu’ils se sentent à l’aise. J’étais psychologue, alors c’était quelque chose que je prenais très au sérieux, surtout sachant que je travaillais avec un cabinet d’avocat. Mes patients étaient d’âge différents, et je ne les choisissait pas « vraiment », disons que je n’avais pas encore de cabinet bien à moi, j’y songeais pour l’avenir. Pour l’instant mon bureau était directement dans l’immeuble, et mes patients étaient ceux des différentes affaires traités par les avocats. Avoir un environnement accueillant, permettait une meilleure approche, et la prise de contacte se faisait plus facilement.

En dehors du simple bureau d’une psychologue, une boutique accueillante par exemple permettait comme c’était mon cas actuellement au client de se sentir à l’aise et d’avoir envie d’y rester. Les gens d’une manière générale n’accordaient pas assez d’importance à ce genre de petites choses, pourtant une décoration bien agencé, et pas des vêtements mit sur des cintres en vrac dans un coin qui n’attirera pas le regard du client, influençait beaucoup sur l’envie ou non d’acheter.

Bon après, ce serait franchement mentir que de dire que je passais mon temps à courir les boutiques, j’en avais pas franchement le profile. Ce qui ne voulait néanmoins pas dire, que je n’appréciais pas l’idée d’aller faire un peu de shopping une fois de temps en temps, et disons que j’appréciais flâner un peu avant de trouver le coup de cœur. Des fois je pouvais aussi repartir sans rien, mais ça n’empêchait pas le désir d’arpenter les rayons à la recherche de la perle rare, et dans ces cas là si la boutique était sympa, c’était clairement un plus. Au moins, ça ne filait pas envie de partir en courant à toute jambe sans même rien regarder. On avait beau dire, mais chaque petit détail comptait effectivement

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La jeune femme commence à m’expliquer un peu à quoi ressemble sa meilleure amie. Je visualisais dans ma tête ce qui pourrait plaire à la jeune femme. J’étais douée pour trouver ce qui pouvait plaire et surtout ce qui allait à tous. Je n’étais pas la meilleure styliste de Storybrooke pour rien. Je vins finalement à lui demander si elle ne possédait pas une photo ou quelque chose qui pourrait m’aider à mieux la visualiser. Par chance, elle possédait une photo sur elle et ne tarda pas à me la tendre.

« Merci, ça va beaucoup m’aider. » énonçais-je avec un sourire.

Je réfléchissais déjà à ce que je pourrais faire pour elle avec tout ce que m’avais demandé la jeune femme. Je savais ce que son amie aimait. Un nouveau sourire naquit sur mon visage alors que je commençais à bouger la main tandis que des étoiles dorées commençaient à apparaître devant nous. Prenant un stylo noir et une feuille, je commence à griffonner rapidement sur mon carnet. Fronçant les sourcils, je dessine quelques petites choses en plus sur la tenue. Ramenant mon regard vers la jeune femme, je reprends finalement avec un sourire.

« Je suis ravie de pouvoir vous venir en aide alors ! Vous verrez, votre amie sera plus que ravie. Disons que mes cadeaux ne sont jamais vraiment habituels. » énonçais-je avec un sourire « ils sont plus…féériques on va dire. »

New-York me manquait de temps en temps mais c’est dans ces moments là que j’étais heureuse d’être revenue à Storybrooke. J’étais heureuse d’avoir ouvert ma boutique et encore plus parce qu’elle commençait à bien fonctionner.

« Merci c’est gentil. » énonçais-je avec un sourire quand la jeune femme me complimenta sur ma boutique.

Claquant des doigts, de nouvelles tenues prirent leur place dans les vitrines tandis que les autres allaient dans les allées. Certaines couleurs changeaient tandis que d’autres s’adaptaient à la saison.

« Bingo ! » énonçais-je avec un sourire victorieux avant d’utiliser la magie pour faire apparaître la tenue parfaite devant la jeune femme « Alors ? Qu’est-ce-que vous en dites ? » demandais-je avec un sourire.