« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il voulait des questions, il aurait des réponses. Même si Alejandro était parfois connu pour tourner autour du pot et s’amuser avec sa proie, tout était différent. Parce que c’était Rémi qui lui avait demandé. C’était Rémi qui avait posé la question en premier. Et quelle question. Si au début l’ancien chat avait pensé que l’ancien rat ne se rendait pas compte des conséquences que cela allait avoir, il se disait maintenant, en le voyant si sensuel, avachi comme ça dans le fauteuil, qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait, et qu’il l’avait peut être sous estimé. Après tout, il n’avait jamais vraiment pensé à Rémi de cette manière, où du moins, il n’aurait jamais pensé que Rémi puisse être aussi accessible et libre et la question suivante confirma sa pensée. Il renversa même du whisky à coté de son verre tant il était surpris par l'abrupte de la chose. Essuyant rapidement avec le sopalin, il bu une gorgée avant de prendre la parole, sa voix ayant perdu quelques octaves.
“Et bien normalement non. Si ça fait mal c’est que la personne n’est pas assez préparé, ou qu’elle aime ça, au choix.”
Lui aussi gloussa, buvant finalement son verre d’une traite. C’était vraiment étrange de parler de ça avec Rémi, et son imagination lui envoyait toutes sortes d’images qui terminaient de l’achever un peu plus. Il bougea légèrement pour essayer de faire partir la sensation désagréable de son entrejambe beaucoup trop serré dans son jean moulant.
“Oh tu sais, l’homme a quand même plus de quelques millions d’années d’évolutions. C’est comme avant l’appendice servait, maintenant non … tout se transforme.”
Pourquoi disait il une chose pareille ? Il n’en savait strictement rien. Son cerveau s’était déconnecté et il avait l’impression de raconter n’importe quoi. Mais c’était la seule chose en vérité qui lui était venue dans son esprit embuée d’alcool et de désir.
“Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ce genre de choses … mais je n’ai eu aucuns retours négatifs de mes prestations.”
Il faisait chaud. Très chaud. Une sorte de duel de regards venait de se mettre en place, mais pas l’un de ses duels jugeant. Oh non. Un duel pour savoir qui craquerait en premier. Qui céderait à ses pulsions animales en premier. Forcément, le rat tomba dans le piège du chat. Oui, Alejandro voulait aller à la vitesse de Rémi, sachant que le sexe n’était pas vraiment sa catégorie prédestinée mais il savait aussi mener les choses comme lui voulait. Son sourire s’étira quand il sentit les lèvres de Rémi sur les siennes, quand il sentit ses mains vouloir toucher son corps. Mu par ses instincts primaires, il le repoussa avec grande force, le faisant tomber dans le fauteuil pour le surplomber de toute sa hauteur et continuer de l’embrasser avec passion. Bon sang que ses lèvres étaient délicieuses. C’était à la fois quelque chose de connu, ce n’était pas la première fois qu’il embrassait un homme quand même, et à la fois quelque chose de tout nouveau, quelque chose qui faisait ressortir toutes les pulsions de son corps. Ses mains étaient passées directement dans les cheveux de Rémi, les tirant légèrement alors qu’il lui dévorait la bouche. Cependant, quand il entendit son prénom avec une note d’inquiétude, il cligna plusieurs fois des yeux, se reculant, soufflant plusieurs fois par les narines pour se calmer. Il devait garder dans un coin de sa tête que c’était Rémi ! Putain Rémi ! Pas n’importe qui !
“On est pas obligé tu sais … je ne veux pas te forcer à faire quelque chose que tu regretteras plus tard.”
La main qu’il avait dans ses cheveux descendit doucement sur sa joue, la caressa tendrement. Rémi n’était pas n’importe quel conquête. Rémi n’était pas n’importe quel plan cul. Sinon cela aurait fait longtemps qu’il couchait avec lui, qu’il n’aurait pas écouté ses craintes. Ce n’était clairement pas dans ses habitudes mais il s’en fichait. Ça venait de ses entrailles. Il voulait Rémi. Il le voulait entièrement, pleinement, et uniquement. Bon, il sentait que c’était assez réciproque à la vue de la bosse qui frottait la sienne.
“Viens.”
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Rémi LePetit
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Il ne répondit rien quand il entendit ce petit mot, embrassant juste son pectoral doucement, sa main caressant très lentement son flanc. Si, pour des raisons techniques et pratiques, il n’avait pas été obligé de se redresser, il ne l’aurait certainement pas fait. Il était bien. Vraiment bien. Sentiment qu’il n’avait pas connu depuis des lustres. Jetant le préservatif usagé dans la poubelle de la salle de bain, il fit un détour par la cuisine pour attraper deux parts de pizzas et une bouteille d’eau, revenant rapidement dans la chambre. Croquant allègrement dedans, il tendit l’autre à Rémi, un petit sourire plaqué sur le visage.
“J’espère que tu feras un bon rapport à ton ami.”
Il rigola, s’étouffant même à moitié avec la pizza. Heureusement qu’il avait bien fait de prendre la bouteille d’eau. Léchant ses doigts, il rentra dans les draps, venant se coller à Rémi. Il comptait bien profiter de ce grand corps toute la nuit, même si l’alcool qu’il avait ingéré était toujours bien présent. Il papillona des yeux, luttant contre le sommeil, essayant de s’occuper comme il pouvait en léchant ce qui passait à proximité de sa langue rapeuse. Il avait la tête posé contre la clavicule de Rémi, sa main parcourant son torse avant qu’elle ne s’arrête, et que le chat n’aille rejoindre les bras de Morphée.
Quand il ouvrit les yeux, Alejandro eut l’impression qu’on lui avait mit une immense pelote d’aiguilles dans la tête. Il mit quelques minutes à émerger totalement, ses yeux s’écarquillant en se rendant compte de la chose. Il était dans un lit avec quelqu’un. En soit, ce n’était pas dérangeant, ni inhabituelle. Ce qui le choqua à l’instant présent était la dudite personne. C’était Rémi ! Bon sang ! Rémi ! Le chef cuisinier ! L’un de ses amis proches -très proche- ! Ce n’était pas possible … une boule d’angoisse se forma dans la gorge … est ce qu’il … est ce qu’il lui avait fait du mal ? Après tout … il était un chat … dont le met préféré était le rat … et vu le taux d’alcoolémie qu’il devait avoir … La peur remplaça la surprise et il s’extripa très rapidement du lit. Bon. Vu comment ce dernier était entrain de dormir -comme un rat- , il n’avait certainement pas du le violer. Mais il ne pouvait pas rester là ! Rapidement et tel le ninja qu’il était, il attrapa des vêtements et se rendit en silence dans la cuisine. Il remarqua les pizzas à moitié entamé et les bouteilles d’alcool. Ne réfléchissant pas encore aux flashs que son cerveau lui envoyaient, il écrit en gros, sur le tableau veleda accroché à son frigo, un petit mot à son intention. Déja il pouvait faire comme chez lui pour se faire un petit déjeuner. Ensuite il avait un truc à faire et il devait y aller, qu’un double des clés était sur la table. Et pour finir, un on se rejoint au restaurant après ton service de midi ! Ce n’était pas parce qu’il s’enfuyait actuellement que c’était définitif. Pensant qu’il n’avait rien oublié, il s’éclipsa de l’appartement en silence. Le soleil était déjà levé et il en profita enfin pour regarder son téléphone. Il n’était vraiment pas tard. 9h du matin. Il décida alors d’aller se poser au Fantasia pour prendre un café qui lui remettrait les idées en place et pouvoir tout décortiquer. Il avait couché avec Rémi. Il n’en revenait pas lui même à vrai dire, et il espérait vraiment ne pas l’avoir traumatisé. Dès qu’il repensa à sa nuit, une chaleure agréable l’envahit et une nouvelle excitation. Bon sang c’est qu’il avait apprécié. Vraiment, si on le lui avait dit … il aurait juré que Rémi était un hétéro pur jus. Et lui qui essayait de le faire coucher avec une femme depuis ces derniers mois … il aurait du lui montrer aussi les hommes. Même si un petit sourire était collé sur son visage, il ne put s’empêcher d’avoir intérieurement une pointe de jalousie. Soupirant, se massant les yeux sous ses lunettes de soleil, il atteint la pâtisserie et alla s’installer dans son coin. Gabrielle n’était pas là, c’était l’une des employés qui s’occupa de lui. Tant mieux. Il n’aurait pas à raconter ce qui s’était passé. Pas qu’il en avait honte, loin de là, mais il préférait faire le point, avec lui même, et avec Rémi. Faire le point. Il ne se reconnaissait pas. Il n’avait jamais pensé à faire le point après avoir couché avec quelqu’un. En général, il prenait du bon temps, son et/ou sa partenaire aussi, et il partait. Ils ne se revoyaient pas et si le destin les forçait à se recroiser, Alejandro était strict. Pas de seconde fois. C’était comme ça. La seule exception à la règle avait était Carmen, mais parce qu’elle avait changé de sexe, et qu’au final il lui avait accordé cette deuxième chance pour ça. Puis parce qu’il lui avait dit qu’il l’aiderait jusqu’au bout dans sa transition, ce qui avait été le cas. Ils avaient couchés une fois avant, une fois après et c’était fini. Mais là … Que faire ? Se prenant la tête dans ses mains il poussa un gros soupir. Rémi n’était pas comme les autres. Il le connaissait très bien. Les coups d’un soir, les plans culs, ça ne faisaient pas partie de son vocabulaire. Il le savait romantique et généreux. Petit à petit, il prenait la mesure, espérant tout simplement qu’il n’est pas brisé quelque chose en lui -à part ses fesses-. Puis la question fatidique passa aussi dans son esprit au moment où la serveuse lui apporta son café. Et s’ils venaient à remettre le couvert ? Tout son corps lui disait de cesser ces conneries. Après tout, Thomas couchait souvent avec les mêmes personnes et il n’y avait pas mort d’homme. Mais c’était différent. Rémi. C’était Rémi. Et même si rien que d’imaginer à nouveau son grand corps pâle se tordre de plaisir dans des draps de satins, avec cette magnifique expression de jouissance sur le visage, lui procurait un début d’érection, il ne pouvait pas. Il avait des principes.
Principes qui s’envolèrent dès qu’il posa les yeux sur lui quand il rentra dans le restaurant comme il l’avait indiqué dans la matinée. Cette dernière était passée plutôt rapidement. Après avoir remué ses méninges comme son café malgré le mal de crâne, il s’était rendu à la boutique de l’un des antiquaires avec qui, il travaillait. Heureusement son téléphone lui avait rappelé son rendez vous professionnel. L’heure avait tourné, et c’était avec une excitation certaine qu’il s’était rendu dans son lieu favoris. Les odeurs du service de midi lui avaient fait monter l’eau à la bouche, ou était ce de voir Rémi, terminer les derniers plats, dictant avec autorité ce qu’il devait faire à sa brigade. Immédiatement, les images de la veille -qui n’étaient pas très loin- se plaquèrent et Alejandro sentit son ventre se tordre d’envie. Il avait couché avec de nombreuses personnes, mais ressentir un tel truc rien qu’en l’observant … c’était une grande nouveauté. Il avait envie de le prendre là, contre ce plan de travail. L’entendre crier mais pour cette raison lubrique auquelle il pensait. Silencieux, les bras croisés, appuyé contre le mur entre la porte et une armoire, il attendait patiemment, l’ayant salué et gratifié d’un petit sourire enjôleur.
“J’ai faim. Pourrais tu me cuisiner l'une de tes spécialités culinaires s'il te plait ?”
La cuisine s’était vidée et il sortit de l’ombre, ayant presque fait oublié sa présence. Passant sa main dans ses cheveux sombres, il observa Rémi quelques minutes avant de prendre la parole, un peu moins à l’aise que d’ordinaire.
“Pour ce qui s’est passé hier soir … j’espère que tu ne m’en veux pas … et …”
Il déglutit, baissant un peu les yeux, ayant comme une certaine forme de honte. Ce n’était pas bien. Après réflexion, il aurait préféré que Rémi ne soit pas alcoolisé et soul, tout comme lui.
“Et que tu ne penses pas que j’ai profité de toi en te faisant boire dans l’unique but de coucher avec toi.”
C’était la vérité d’une certaine manière. Ce n’était pas prévu. Absolument pas prévu. Au contraire il avait même voulu le caser avec l’une des nanas du bar ! Oui c’était vrai, il avait voulu qu’il passe du bon temps mais jamais de cette manière. Quand il remarqua le regard de Rémi, il s’approcha de lui, son sourire charmeur étant revenu immédiatement, sa main se posant sur son bras.
“En tout cas … je ne savais pas que les hommes t’interressaient … C’est … une très bonne chose car il aurait été fort dommage que je passe à côté d’une nuit pareille.”
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Rémi LePetit
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Lorsque Rémi se réveilla, il eut l’impression de s’être fait rouler dessus. Sa tête résonnait comme un clairon et ses muscles étaient endoloris, comme si il avait clairement forcé dessus la veille. Ses souvenirs ne revenant pas immédiatement, il grogna dans le cousin où il avait enfouit sa tête, soupirant fortement avant de légèrement décaler son visage, espérant attraper la bouteille d’eau qu’il avait l’habitude de laisser au bord de sa table de chevet… Avant de constater qu’il n’y avait ni bouteille, ni table de chevet, du moins, pas celle de d’habitude. Son cerveau fit encore un effort, commençant doucement à mettre les pièces du puzzle en place, et Rémi roula sur le côté, dans le projet de s’asseoir, mais il abandonna assez rapidement quand une douleur, sourde et totalement inconnue se mit à pulser de ses fesses, le ramenant brutalement à la réalité.
-…. Oh putain, chuchota-t-il, avant de brusquement soulever le drap et de se mettre à rougir en une seconde.
Mais qu’est-ce qu’il avait fait ?!
Instinctivement, il jeta des coups d’oeils tout autour de lui, cherchant la moindre trace de présence du chat, mais il se crispa assez rapidement, la douleur pulsant de ses fesses le faisant grimacer. Ce n’était pas vraiment douloureux, mais c’était plus intense qu’une simple courbature, presque comme une crampe, mais qui irradiait de là et c’était à la fois affreusement gênant et terriblement honteux. Mon dieu… Il.. Avait couché avec Alejandro… Il avait couché avec Alejandro ! Les images dans son esprit se mirent à défiler rapidement, colorant ses joues et ses oreilles de rouge, et lui provoquant même une réaction involontaire qui souleva légèrement le drap, achevant de le couvrir de honte et de remords. Mais qu’est-ce qu’il avait fait ?
Maladroitement, il s’extirpa du lit, grimaçant légèrement, cherchant un peu partout ses vêtements, toujours rouge de honte, avant de se rhabiller, du mieux qu’il put. Par réflexe, il voulu s’asseoir sur le bord du lit, y renonçant finalement, passant ses mains sur son visage en fixant la porte de la chambre où il se trouvait. Où était Alejandro ? Avait-il disparu, comme à chaque fois qu’il concluait avec une conquête, comme il le lui avait toujours dis ? Etait-il parti pour toujours ? Malgré lui, Rémi sentit un sentiment horrible lui rompre les entrailles, et une peur étrange lui envahir le coeur. Non. Alejandro ne pouvait pas partir comme ça. Pas… Pas comme ça… Pas sans… Pas juste comme ça…
Doucement, il ouvrit la porte de la chambre, tendant l’oreille pour tenter d’entendre le moindre son pouvant trahir la présence du chat, mais rien. Aucun son. Pas même le bruit de l’eau venant d’un robinet. Rien du tout. Presque sur la pointe des pieds, Rémi rejoignit le salon, s’attendant à y trouver Alejandro en intense réflexion… Mais rien. Un étrange sentiment l’envahit à nouveau, mélange d’angoisse, de frustration et de déception, et il fit rapidement le tour de l’appartement pour découvrir qu’il était seul. Totalement et résolument seul. Alejandro… Etait parti. Il était parti, l’avait laissé là, sans… Malgré lui, Rémi se laissa tomber dans le canapé -le regrettant aussitôt mais restant assit, se prenant le visage entre ses mains.
Est-ce que c’était fini ? Est-ce qu’il allait réellement ne plus jamais le revoir ? Est-ce qu’il allait le fuir, comme une vulgaire conquête ‘usée’ ? Sans qu’il puisse vraiment lutter contre, il sentit des larmes amères lui piquer le coin des yeux. Il n’aurait jamais du faire ça. Jamais. Il aurait du quitter le bar et ne pas… Ne pas… Mais est-ce qu’il regrettait la suite ? Pas vraiment. Pas du tout même. Il n’avait pourtant jamais pensé coucher avec un homme, jamais même penser à comment on le faisait… Jamais eue envie avec un autre. Et là. Là, il se retrouvait juste seul, seul avec ses questions, ses fesses douloureuses, ses sentiments… Quelque part, il en voulait à Alejandro. Et à lui même. Il s’en voulait terriblement, d’avoir espérer et à Alejandro de l’avoir laissé seul. Même si c’était pour lui dire ‘adieu’, il aurait préféré… Le voir. Le savoir présent. Et pas d’être totalement seul dans un endroit inconnu, avec un mal de crâne et de fesses terrible, tout seul avec toutes ses interrogations.
Passant ses mains sur son visage pour chasser les larmes, il se redressa, marchant en boitant légèrement vers la cuisine pour se laver le visage. Il fallait qu’il se ressaisisse. Il devait être au restaurant d’ici une demi-heure. Il fallait encore qu’il passe chez lui, qu’il se douche et se change. Il ne devait pas perdre de temps, il devait… Cherchant un torchon, il avisa enfin le message sur le frigo, ses yeux s’écarquillant légèrement. Un… ‘Truc à faire’ ? De quoi est-ce qu’il pouvait bien parler ? C’était vrai qu’il ne connaissait pas son emploi du temps, sachant juste que le chat avait… Des journées plutôt remplies, quand il ne les passait pas à squatter tel ou tel bar ou pub. Alors est-ce qu’il était possible… Qu’il ne soit pas juste parti ? Pas juste... Envolé pour l’éviter ? Une part de lui n’y croyait pas totalement, mais la fin du message le rassura un peu, malgré tout. Au moins, il n’avait pas l’intention de l’éviter à tout jamais… C’était déjà ça…
En moins de temps qu’il n’en fallait en réalité, Rémi arriva au restaurant, frais et douché, un simple t-shirt blanc passé sur un jeans. Emile avait à peine émergé quand il était sorti de l’appartement, évitant ainsi l’interrogatoire du ‘tu n’as pas dormi là hier soir’ qui, il le savait, n’était que repoussé pour l’heure, et il avait accueilli la brigade quelques minutes après sa propre arrivée, énonçant à voix haute les plats et menus du jour, et les encourageant comme d’ordinaire. En quelques minutes, les fourneaux chauffaient et les légumes étaient blanchis, et Rémi se concentra sur son sauté de bœuf aux champignons, oubliant un peu ce qu’il s’était passé la veille. Il échangea à peine avec Colette et Alfredo -lequel lui demanda d’ailleurs si il avait encore une sciatique, vu la raideur avec laquelle il marchait, mais esquiva les questions potentiellement gênantes du type ‘est-ce que Alejandro passe aujourd’hui ?’. Il marmonna un ‘oui oui’ distrait, reprenant la découpe de ses légumes, et Colette lui pansa le doigts quelques minutes plus tard, le commandant de faire plus attention. Dans le restaurant, tout le monde connaissait la légère maladresse du Chef quand il pensait à autre chose, aussi personne ne fit réellement de commentaire.
Il fallut attendre une heure pile pour que le Chat passe les portes du restaurant, et ne vienne directement en cuisine. Dès qu’il le vit, Rémi sentit son ventre se contracter, et ses fesses pulsées, ayant brusquement l’impression que tout le monde pouvait lire ses pensées. Il salua rapidement le chat du menton, continuant à donner ses instructions, en tâchant de ne pas trop le regarder. Il était absolument heureux de le voir. Sincèrement. Ayant cru pendant quelques minute le matin même qu’il ne le reverrait plus jamais, il était plus que soulagé. Mais il n’avait pas le temps de lui parler encore. Et son petit coeur de français était encore vexé de s’être réveillé seul, le matin même…
Quand le service toucha à sa faim, et qu’Alejandro lui demanda à manger, Rémi haussa les épaules en guise de réponse, sans vraiment savoir quoi dire. Allait-il vraiment faire comme si de rien n’était ? Cela aurait été une cruelle erreur, mais heureusement, il n’en fut rien, et lorsqu’il s’approcha pour lui en parler, Rémi ne put s’empêcher de croiser les bras sur son torse, relevant les yeux vers lui, l’écoutant attentivement.
-Je n’en savais rien moi même, soupira-t-il, un peu à mi-voix, les joues rouges rien que d’y penser. Je… Je ne suis pas gay, enfin je ne le pensais pas...
Rémi n’avait jamais songé qu’un homme puisse l’intéresser, mais la veille lui avait bien prouvé le contraire.
-Je sais… Que tu ne m’as pas fais boire pour… Coucher avec moi. A vrai dire, c’est plutôt moi qui ai tendu la perche...
Ses joues et ses oreilles prirent une couleur encore plus soutenue, le faisant courbé la nuque sans le vouloir.
-… Alors ? Qu’est-ce qu’il va se passer, entre nous, maintenant ? demanda-t-il, d’un ton un peu fataliste, craignant affreusement sa réponse.
Il savait qu’Alejandro n’était pas ce genre de personne. Qu’il n’était pas comme lui, à espérer une vie stable, la monogamie, se réveiller auprès de quelqu’un… Il savait qu’il ne l’aimait probablement pas, du moins, pas comme lui l’aimait. Qu’il prenait juste du bon temps, sans penser aux conséquences. Et quelque part, Rémi l’enviait, vraiment. Il aurait aimé ne pas être si banal. Si ‘plan plan’. Si accroché à ses sentiments. Il aurait aimé pouvoir s’en détacher, s’en éloigner, ne garder que le bon et passer à la suite. Mais… Il n’était pas comme lui. Ils n’étaient pas compatibles. Rémi le savait.
Alors qu’est-ce qui allait arriver ?
(c) DΛNDELION
Alejandro De La Vega
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Rémi n’avait pas semblé réagir sur le moment et Alejandro s’en étonna très fortement. D’ordinaire, quand il lui demandait -poliment en plus- de lui cuisiner quelque chose, il s'empressait de le faire avec une joie non dissimulé. Mais là … rien du tout. Au contraire, il le fixait, les bras croisés, comme s’il attendait une réponse à une question silencieuse. Alejandro n’était pas idiot, il avait bien compris de quoi il en retournait et son ventre se serra. Est ce que Rémi lui en voulait ? Il aurait le droit, il n’était pas très fier de l’avoir fait boire. Il ne s'appelait pas Thomas ! D’ailleurs, quand l’ancien rat répondit à sa question, il soupira par les narines, assez rassuré mine de rien qu’il ne lui en veuille pas.
“Non non, nous étions tous les deux consentants.”
Honnêtement, il avait eu un jeu de mots avec perche qui lui était venu à l’esprit, mais voyant l’air tendu de Rémi, il s’était retenu de le faire. Surtout que ce dernier baissa la tête, comme s’il avait fait la faute la plus grave du monde. Presque collé à lui, il posa son bras sur son épaule, le fixant, lui faisant même un petit signe de la tête pour l’obliger à la relever. Quelques minutes de silence se firent avant que Rémi ne sorte ce qu’il avait sur le coeur. En vérité, Alejandro s’en était douté, et c’était ça qui lui faisait peur. Oh grand jamais il ne pouvait lui avouer, connaissant la réaction qu’il aurait. Alors il prit la vie comme il l’avait toujours prit, au jour le jour.
“Je peux faire une exception dans mes principes.”
Le regard que lui envoya Rémi le fit se rapprocher encore plus, collant son bassin contre le sien.
“J’ai trouvé que tu étais vraiment un partenaire exceptionnel et je ne vois pas pourquoi je me priverais de ça. Enfin si tu as aimé aussi. Je pense … que l’on peut remettre le couvert quand l’on a envie ?”
C’était la conclusion à laquelle il était arrivé. Oui il ne le faisait pas en temps normal mais il en avait vraiment envie. Maintenant qu’il y avait goûté, il serait difficile de s’en passer, tout comme de l’amitié qu’il avait avec lui. Rémi était important et il ne comptait absolument pas l’enlever de sa vie.
“Et quand on en a pas envie et bien tu restes mon ami ! Mon très bon ami ! J’apprécie réellement ta compagnie Rémi, et je n’ai pas envie de perdre le lien qui nous unit.”
Il se recula de quelques pas, croisant à son tour les bras sur sa poitrine, moins joueur que d’ordinaire, beaucoup plus strict même, signifiant l’importance que ça revêtait avant finalement de sourire, et de secouer la tête.
“Allez, je te laisse le temps de digérer ce qui s’est passé. Sache que pour moi ça ne change rien du tout à notre amitié et que je suis là quoi qu’il se passe pour toi ! Puis si de temps à autre … tu as envie de prendre du bon temps et du plaisir, tu sais où me trouver.”
Il se détendit, lui faisait même un petit clin d’oeil avant de mettre ses mains dans ses poches et de passer sa langue sur ses lèvres.
“Par contre, j’ai pas mangé depuis hier soir … ça serait sympathique de partager un morceau … ensemble !”