« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Gabrielle sursauta de sa lecture en entendant plusieurs coups de feu provenant de la porte d’entrée du grand appartement dans lequel elle se trouvait. Sautant du canapé, attrapant la première chose qui lui passait sous la main, c’est à dire un haut talon d’au moins une quizaine de centimètre, laissant tomber la lettre qu’elle avait dans les mains, elle s’approcha doucement de l’entrée, sur le qui vive, prêt à n’importe quelle éventualité. Depuis qu’elle avait lu les mots de Queenie, elle s’attendait à tout … mais certainement pas à ça. La porte se fit défoncer d’un coup de pied, et une jeune femme apparut dans l’encadrement. Elle était mal au point. Ses cheveux blonds partaient dans tous les sens, une partie était même arraché. Ses vêtements étaient troués par endroits, imbibés de sang séchés, elle n’avait plus de chaussures et elle portait les stigmates sur son visage de la fatigue et de la douleur. Passant comme si de rien était, à côté de l’autre blonde, dont la bouche faisait un o, elle s’exclama, la voix enrouée et brisée.
“Peux tu me donner un verre de vin rouge s’il te plait, et le pot de glace à la fraise aussi !”
Elle commença à se déshabiller sans pudeur, avant de s’affaler dans le canapé, nue comme un ver, laissant apparaître tous les bleus, les coups et les contusions.
Ses yeux vairons lui lancèrent un regard noir. Oui sérieusement, elle avait soif, faim, et elle était fatiguée, pas forcément le meilleur des accueils que sa soeur venait de lui réserver. Préférant ne rien dire, elle allait se lever pour chercher ce qu’elle voulait elle même, quand elle le sentit se jeter sur elle, l’obligeant à se rasseoir.
“6 mois … 6 putains de mois Queen’ et tu fais comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ?”
Un soupir fatiguée passa la barrière de ses lèvres alors que sa main se glissait dans les cheveux blonds de la jeune femme qui lâchait enfin la pression.
“J’ai cru … on a tous cru que tu étais morte !”
Elle aussi d’ailleurs, l’avait cru à un moment donné, mais c’était bien mal la connaître de penser qu’elle abandonnerait aussi facilement. Elle préféra ne rien dire, lui laissant le temps de récupérer, de pleurer autant qu’elle voulait. Elle l'a berça doucement, le rassurant par des gestes doux. Quand elle se releva enfin, essuyant ses larmes du revers de sa manche, elle l’enguela sévèrement, s'énervant avec des grands gestes tandis qu’elle se levait pour aller dans la cuisine.
“Quoi ? Te dire la vérité aurait été pire … alors soit contente de l’apprendre et d’être toujours en vie ! ”
Au moins, cela avait eu l’effet de le faire taire pendant quelques instants, le temps qu’elle débouche sa bouteille de St Emilion. Un petit sourire satisfait en voyant son air ébahi.
“Oui Gabrielle, je suis ce que tu pourrais appeler une espionne … mais je ne travaille pas pour les canaux officiels. Des réseaux souterrains et beaucoup plus puissants existent pour protéger la terre de personnes malfaisantes…. je faisais partie de celui de la Grande Bretagne depuis mes 16 ans. ”
Oh elle en avait rêvé de ce verre de vin, et elle s’excitait encore plus en pensant à l’énorme pot de glace à la fraise qu’elle allait se descendre, mais avant, sa soeur avait quand même le droit à des explications. Après tout, elle l’avait pensé morte, et avait suivit à la lettre les consignes qu’elle avait donné vu qu’elle se trouvait dans son appartement à Central Park, avec le coffre qu’elle avait laissé à la banque Goldman Sachs. Ainsi Gabrielle connaissait toute la vérité, vu qu’elle avait lu toutes les lettres qu’elle avait écrite pour lui permettre de se préparer au pire maintenant qu’elle n’était plus de ce monde. Or c’était faux, sa mort avait été surfaite, et même si elle savait que certains en rêvaient, elle avait parfaitement accompli sa mission. Néanmoins, celle qu’elle avait à présent à faire s’avérer plus délicate.
“Donc … même quand tu es venu ici … ce n’était pas pour moi ?”
Terminant d’une traite son verre, elle lui lança un regard de jugement.
“Justement Gabrielle. J’ai tout lâché pour toi.”
La jeune femme se redressa sur le canapé, un air encore plus perdu qu’avant. Queenie soupira tout en se resservant un verre.
“Quand j’ai appris … ce qui s’était passé pour toi … j’ai donné ma démission à Kingsman …”
Est ce qu’elle regrettait son acte ? Pas le moins du monde. Certes, c’était là bas qu’elle avait été recruté dès le départ, qu’elle avait été formé, qu’elle avait connu ses premiers échecs et ses premières gloires, c’est là bas qu’elle avait grimpé les échelons pour devenir l’agent exceptionnel qu’elle était. C’était là bas qu’elle avait pu tirer définitivement un trait sur son passé. Or la santé de sa soeur passait avant tout et Queenie était comme ça, à toujours essayer d’aller de l’avant malgré la difficulté des choix. Elle assumait. Tout. Même si l’action lui manquait, devant vivre une vie normale de pâtissière, elle se devait d’être aux cotés de Gabrielle qui traversait une passe très difficile. Elle se dépendait autrement, allant tous les jours à la salle de sport, courant tous les soirs dans les rues, et parfois faisant la justicière solo, ce qui l’avait d’ailleurs valu d’être repéré par les Stateman, même si elle avait toujours pensé que c’était Merlin qui avait fait passer son dossier en douce chez les collègues américains.
“Dans tous les cas … il va falloir que j’avertisse ma hiérarchie que tu es au courant…”
Personne ne devait l’être, et s’il y avait une fuite, elle devait être rebouchée, éliminée. Mais il y avait des exceptions. Même si la vie de famille n’était pas une priorité dans leur ordre, certains de leurs collègues trouvaient l’amour de leur vie en dehors de l’espionnage, mais qui finissait quand même par y rentrer. Elle allait faire pareille avec Gabrielle. De plus, c’était exceptionnelle, elle n’avait pas divulgué l’information par plaisir. Puis, sa soeur avait des entrées qu’elle n’avait pas, un réseau où de nombreuses magouilles s’y tramaient. Gabrielle était en vue, l’un des plus grands mannequins du moment, que même le cinéma s'arrachaient. Avoir des yeux et des oreilles dans ce milieu était une source non négligeable, et quoi qu’elle ait pu entendre, elle connaissait l’énorme potentiel de sa soeur cadette.
“Mais je pense que tu vas te reconvertir dans pas longtemps ! Sur ce, je vais prendre ma douche !”
Londres - Juin 2019
Eggsy parcourait les couloirs du grand centre des Kingsman à petites foulées, tout en jetant des coups d’oeil à sa montre. Il allait être en retard, encore une fois. Pour ne pas changer à vrai dire, tout le monde était habitué, après tout, il n’était pas le protégé d’Harry Hart pour rien. Poussant les grandes portes, il ne put s’empêcher de faire un grand sourire. A vrai dire, il aimait être en retard pour être regardé par tout le monde. Le meilleur pour la fin comme on disait. D’un pas assuré, il alla prendre place à côté de Galahad senior -qui avait été à l’heure, pour une fois- tout en faisant un clin d’oeil à Lancelot, qui leva les yeux au ciel.
“Alors ? Quoi de neuf ?” “Bonjour à toi aussi Galahad …”
Eggsy pencha la tête sur le côté avec un air plus que désinvolte. Il pouvait presque entendre le soupir de désapprobation d’Harry, mais ce n’était pas de sa faute s’il n’avait jamais plus blairer Arthur. Il y avait quelque chose chez lui qui le dérangeait grandement, même s’il n’avait jamais su l’expliquer. Dans tous les cas, il ne ferait pas son lèche cul comme les autres membres, restant fidèle mine de rien à sa réputation de bad boy. Merlin leva lui aussi les yeux au ciel avant de plonger la pièce dans l’obscurité, allumant l’hologramme qui servait de rétroprojecteur.
“Résumé de la situation. Nous avons perdu deux de nos membres les deux précédents mois ...sans que cela ne soit lié à nos activités … néanmoins, c’est ce que nous pensions.”
Eggsy fit un petit mouvement de main en dessous de la table, victorieux. Combien de fois avait il bassiné Roxane et Harry sur le sujet ? Gardant son sourire satisfait, il hochait religieusement la tête aux dires de Merlin.
“Effectivement, ils n’étaient pas visés directement mais c’est parce qu’ils enquêtaient sur le sujet que je vais vous dire qu’ils sont morts.” Merlin changea les images, montrant en plus de la map monde, des dizaines et des dizaines de visages qui défilaient sans arrêt.
“En observant les statistiques de mortalité, on se rend compte qu’elle connaît une croissance exponentielle depuis plus de deux mois. Environ 20%. Ce que Bohort et Tristan avaient découvert, c’est que cela coïncidait avec l’apparition d’une mystérieuse société aux Etats Unis.” “Ouais non mais des sociétés, y en a qui sont créés tous les jours !”
Eggsy n’avait jamais su se taire, et Harry avait bien du mal à lui apprendre à ne pas parler pendant les réunions.
“Tu as raison, hors, ils ont croisés les donnés et les registres de plusieurs grandes villes. Les morts en ‘surplus’ comme on pourrait dire avait tous un point commun. Ils suivaient un régime de chez Adipose Industrie et sont morts tous, exactement trois semaines après l’avoir commencé.” “Ah bah ça, on peut dire que c’est du régime express !”
Eggsy pouffa avant de lever la main en excuse et de baisser la tête, essayant de ne pas partir en fou rire alors que le sujet était grave.
“Les Galahad, vous allez enquêter dessus ! Dès que vous aurez réussi à avoir plus d’informations, vous partez pour les Etats Unis étant donné que le siège de la société est là bas.” “Arthur … si je puis me permettre …”
Cette fois, c’est Eggsy qui soupira. Bon sang, Roxy’ était tellement plus intelligente et meilleure que le vieux croûton qu’il avait comme chef …
“Ne serait ce pas aux agents de Stateman de régler le problème étant donné que la menace se trouve sur leur territoire ?” “C’est presque déja fait en réalité !”
C’était fort rare que Merlin coupe la parole, à en intrigué le jeune homme qui se redressa sur sa chaise, tout ouïe.
“Il se trouve que l’ancien agent Perceval est aux Etats-Unis … chez les Stateman … que voulez vous, personne ne peut être parfait !”
Il suivit l’oeillade que Merlin lança à Harry, qui semblait lui répondre, remarquant même la commissure de ses lèvres remonter pour faire un début de sourire. Harry souriait ! La curiosité d’Eggsy était piqué comme un patient en pleine séance d'acupuncture.[
color=goldenrod] “Et je ne doute pas qu’elle a du déjà commencé à enquêter de son côté.” [/color]
Lexington - Kentucky - Juillet 2019
“J’aurais vraiment préféré rester avec Gaby’ à la distillerie …”
Queenie lança un regard noir à Franklin, alias agent Tequila, qui trépignait d’impatience. Ce n’était pas faute d’avoir dit qu’elle préférait partir seule en mission, mais non, Champ’ avait insisté pour qu’elle ne soit pas seule. Elle savait très bien qu’il avait eu peur, malgré tout ce qu’il pouvait dire, des fameux six mois où elle avait disparu, enlevé par un groupe de terroriste dans le désert de Libye. Mais elle s’en était sortie, l’affaire était close, elle avait tournée la page. Or non, depuis, elle était toujours en binôme. Heureusement qu’elle appréciait vraiment Jamie, sinon elle se serait jetée du haut d’un pont. Et d’ailleurs, elle sentit la main de ce dernier sur son épaule.
“Ecoute Frank’, tu peux y retourner… rien ne t’en empêche …” “Non mais c’est l’attente, j’veux voir ses fameux british …”
Elle pouvait sentir toute la moquerie et l’ironie du peuple américain face à leur -pourtant- cousins anglais. Quand elle avait annoncé, il y a plus d’une semaine, que des agents de Kingsman allaient venir, elle avait déclenché une tempête. On accusait les américains d'ingérence, mais visiblement les britanniques n’étaient pas mieux. La quasi totalité des agents de Stateman avait crié, disant qu’ils n’avaient pas besoin d’aide. Queenie avait dû faire preuve de tout son sang froid pour ne pas briser des nuques. Néanmoins, Champagne était un directeur droit dans ses bottes, qui comprenait que la nouvelle menace dont lui avait parlé la blonde, n’était pas à prendre à la légère. Il avait accepté sans soucis, et avait délégué ainsi à Frank, Jamie et elle, la délicate mission d’être leurs ambassadeurs.
“Ils ne vont pas tarder …”
Elle fit les gros yeux à Jamie. Frank était un très bon agent, mais parfois il avait de ses réactions … Une voiture noire aux vitres fumés finit par surgir au coin d’une allée, se garant juste devant eux. Mine de rien, Queenie était assez excitée de revoir ses anciens camarades. Merlin descendit en premier de la voiture, suivit par Harry, et enfin Eggsy, qui regardait tout avec des yeux ébahis. Elle resta digne, leur serrant la main même si l’envie de les prendre dans les bras était forte.
“Putain mais c’est trop cool ici ! Salut moi c’est Gala …” “Pas dans la rue …”
Queenie fronça les sourcils. Dévoiler leurs noms de code en pleine rue était risquée, mais c’est vrai que les britanniques n’avaient pas se soucis là.
“Je suis Queenie. Tu dois être Eggsy…. ou alors Harry a pris un sacré coup de jeune.” Elle rigola doucement, tout comme le jeune qui regarda le dudit Harry qui secouait doucement la tête.
“ Bien, nous terminerons de faire les présentations correctes à la distillerie.” “Genre on a le temps pour le tourisme ? Je croyais qu’on visiterait une fois tout fini !”
Frank, qui s’était rapproché d’Eggsy, lui tapa l’épaule en rigolant.
“T’es un marrant toi ! C’est le QG ! Vous avez les costumes vous il parait … chacun son domaine d’activité !”
Eggsy fit une petite moue tout en suivant le groupe, ayant redonner une tape bien entendu au fameux Franklin, qui avait l’air plutôt cool. En tout cas moins sévère que la fille et plus bavard que l’autre jeune homme.
“J’espère qu’on va goûter votre bourbon du coup !” “Bien entendu, on est pas des radins nous ! N’est ce pas Jay’ ?”
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Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Are we going to stand here all day, or are we going to fight?
Jamie détestait le mardi. On parlait beaucoup du lundi, et d’à quel point absolument tout était atroce le lundi, mais le mardi se défendait pas mal, lui aussi. En général, c’était le mardi que toutes les poisses du monde lui tombait sur le coin du nez. Et pas que métaphoriquement. Même si la marque disparaissait depuis la semaine précédente, le coup de poing que les irlandais lui avait envoyé en pleine figure avait bien marqué son visage d’un joli coquard. Rien de bien grave, mais cela lui avait tout de même valu question et remontrance de la part de la hiérarchie, même si au final, il savait que Whisky était de son côté. Mais c’était vrai que pour un agent secret, se faire refaire le portrait pour un truc aussi stupide que des paris clandestins, ce n’était pas très ‘clean’. Mais c’était les risques du métiers. Surtout que grâce à ça, il avait pu placer un mouchard dans la veste d’un des deux gorilles et que désormais, ce n’était plus qu’une question de jour avant que le FBI ne leur tombe dessus. Satisfait, il s’étira dans son fauteuil, étirant ses grandes jambes avant de placer ses mains derrière sa tête, jetant un regard à Ginger.
- ça avance, les Irlandais ?
Elle eu une petite moue, toujours la même quand elle réfléchissait, tapotant sur sa tablette, avant de hocher la tête.
-ça ne devrait plus tarder. -Tu me préviendras quand ils feront la descente ? Je veux assister au spectacle.
Elle eu un petit sourire, en coin, avant de glousser.
-Tu n’es pas au théâtre, Jay. -Bah, qu’est-ce que tu fais face à tes écrans, toute la journée ? C’est un peu comme regarder la télé !
Ginger eu un petit froncement de nez, mais Jamie n’aurait, pour rien au monde, minimiser son travail. Leur Ginger, c’était littéralement Big Brother. Elle voyait absolument tout, le concret comme le caché, la vérité comme les mensonges, rien ne lui échappait ! Sans elle, cela aurait fait bien longtemps que les Service Secrets auraient du mettre clef sous la porte. Pas par manque d’efficacité, mais parce que la technologie les avaient dépassés. Et que sans Ginger, c’était encore lui, Tequila ou Sangria qui s’y connaissait le mieux -compter sur Whisky ou Champagne aurait clairement été du suicide – et ils ne faisaient clairement pas le poids. Tout au plus, en comparaison, savaient-ils allumer un briquet quand elle éclairait la ville entière !
-Ah, les anglais sont arrivés, signala-t-elle, faisant grossir l’un des écrans sur le mur numérique.
Une voiture banalisé, noire, aux vitres teintées -un jour, il leur ferait tout de même comprendre qu’il n’y avait rien de plus suspect désormais que ces grosses berlines, merci Hollywood, entra dans la zone de rencontre, et Jamie se redressa, s’étirant rapidement en passant sa main dans sa nuque.
-Parait qu’il y en a un qui était un collègue de Sangria, en Angleterre. -C’est ce que Tequila m’a dit aussi, confirma Ginger, en tapotant son stylo sur le bord de sa tablette.
Sangria avait beau être leur collègue depuis de nombreuses années, personne n’avait oublié qu’elle était avant tout une ancienne Kingsman. Une anglaise. Beaucoup de ses collègues l’avaient immédiatement catégorisée comme une traître, une espionne à la solde des anglais, voir même une agent des affaires internes. Pour Jamie, leur métier nécessitait de la méfiance, envers toutes personnes qui croisaient sa route. Si il avait été totalement honnête, il aurait sans doute admit qu’il n’avait confiance en personne. Mais Sangria avait été suffisamment utile et efficace à l’agence pour qu’il la considère désormais comme ‘réglo’. Contrairement à Jäeger et Gin, il ne refusait pas de travailler avec elle, et ils avaient même passé d’agréable débriefing de mission dans divers bars de la planète, sans pour autant aller plus loin. Elle ne posait pas de questions, lui non plus, et ça leur convenait parfaitement.
Fixant le visage, beaucoup trop jeune à son goût, qui émergea de la voiture, il récupéra sa veste sur sa chaise, avant de sourire à Ginger.
-Allons voir ce que les Brits ont dans le ventre.
***
Le vol avait été plutôt long, mais Harry n’était pas homme à se plaindre. Surtout pas en de telles circonstances. La mission était de la plus haute importance, d’autant plus qu’ils étaient désormais ambassadeurs de leur propre agence auprès des Américains. Ils n’avaient clairement pas le droit à l’erreur, et il le savait. C’était plus important qu’une simple guerre d’agence, mais Harry connaissait un peu les agents américains, pour les avoir croiser en mission et certains, comme leur pays, avaient la folie des grandeurs, un mal typique, chez eux. Il allait devoir faire preuve de méfiance, et pas uniquement pour lui-même. Du coin de l’oeil, il observa Eggsy, dans son éternel complet de jogging Adidas, doudoune sans manche et casquette vissée sur le front, à prendre Times Square en photo à travers les vitres. Arthur avait proposé de laissé à Eggsy son ‘style habituel’ afin de passer pour un couple de touriste invisible. « Père et fils » avait-il souligné, sous le regard vaguement blasé de Merlin, et celui, coupant, de Roxy. Harry s’était lui contenté de garder le regard fixe, mais cette pique de son supérieur l’avait marqué.
Avait-il eu un comportement inconvenant vis-à-vis d’Eggsy ? Il en doutait, s’étant toujours promis de conserver une distance raisonnable entre eux, et ce, malgré…. Malgré quoi ? Malgré une sorte de lien qu’ils avaient construit ? Malgré le fait qu’Eggsy soit son protégé ? Ou était-il temps d’admettre que quelque chose de plus simple et plus complexe à la fois s’était installé entre eux ? Malgré lui, Harry s’obligea à détourner les yeux. Il était ridicule de songer à cela, surtout en un pareil instant. Il était en mission. Une mission de la plus haute importance. Une mission primordiale qui allait peut-être déterminé l’avenir du monde. Et comme l’avait souligné Arthur … Il était beaucoup trop vieux pour lui.
Après quelques détours de sécurité, la voiture finit par s’engager dans une allée, débouchant à l’arrière d’un immense bâtiment, qu’Harry avait déjà aperçut en photographie. Une distillerie, immense, et rustique, des traces de rouilles sans doute factice attestant de la fausse-vacuité du bâtiment. La voiture finit par s’immobiliser et lorsqu’il en sorti, un sourire sincère étira ses lèvres.
-Queenie, fit-il, s’approchant pour lui tendre la main, se refusant à la familiarité de lui faire une bise paternaliste sur son lieu de travail. Je suis heureux de te revoir.
Quelques années avant Eggsy, Queenie avait elle-même été son élève, et même si son départ l’avait peiné, il n’en avait pas moins comprit les raisons, et il était ravi de constater qu’elle était rester dans le domaine des services secrets. Queenie avait été l’une de ses meilleures recrues, sans aucun doute, et il aurait été fort dommage de perdre de telles capacités. Tout comme il aurait été stupide de perdre celles d’Eggsy pour une simple question d’ego adolescent. Rapidement, il tendit la main à l’autre agent, un cowboy tout en mâchoire, avant de les suivre à l’intérieur de la distillerie, tout aussi ‘abandonné’ que l’extérieur le laissait supposé. Harry ne pu s’empêcher de renâcler face aux familiarités de ce cowboy envers Eggsy, mais il s’obligea à détourner la tête, demeurant professionnel. Il n’eut pas le temps cependant d’engager la conversation avec son ancienne protégée, car un nouvel homme apparut, émergeant d’entre deux fûts.
Moins trapu que le premier, il portait une marque sous l’oeil, signe d’un coup judicieusement placé. Il était plutôt grand, et sa pilosité laissait à désirer, mais ses yeux étaient alertes, et Harry détermina rapidement qu’il devait être l’un de ces américains typique, tout en armes, pick-up et pourquoi pas, un chien ou un ranch. Et ce ne fût pas son accent qui arrangea son impression.
-ça serait dommage que vous loupiez ça.
Rapidement, il serra lui serra la main, sans mot dire, attendant que les présentations soient faîtes avec le nouveau venu pour finalement les suivre, découvrant en même temps qu’Eggsy la porte dérobée dans un tonneau d’affinage. La fausse rouille et l’abandon mimé se muèrent en mur numérique ou blanc, affichant des visages, des avis de recherches, ou parfois même un noir intégral, comme si certaines affaires devaient leurs être dissimulées. Harry ne s’en formalisa pas, c’était le lot de toutes les agences. Contrairement à Eggsy, qui se mit à questionner les deux jeunes hommes sur leurs locaux, Harry se rapprocha de Queenie, un simple sourire aux lèvres.
-Comment vas-tu ? Demanda-t-il, poliment, sans chercher à la forcer à répondre.
Il n’ignorait pas les raisons de son départ d’Angleterre, mais jamais il ne la forcerait à parler contre son gré. Il avait beaucoup trop de respect pour celle qu’il avait presque considéré comme sa fille, fut une période.
***
Les Britishs étaient assez surprenant dans l’ensemble. Il s’était attendu à deux copies conformes, ressemblant d’avantage au vieux qu’au jeune, mais dans l’ensemble, cela valait mieux. En Amérique, le plus vieux détonnait bien plus que le jeune. Il ignorait les us et coutumes des britanniques, mais c’était encore à la mode de porté des costumes trois pièces comme celui-là ? Il faisait plus dandy ou vieil héritier qu’autre chose… Et vu qu’on leur avait demandé de se vêtir de manières habituelles…. Franchement ! Mais bon, il devait reconnaître qu’il avait une sorte d’aura, quelque chose qui prévenait qu’il n’était aussi vieillard qu’il y paraissait… Et à coup sûr, il devait encore avoir un sacré crochet !
-C’est surtout pour la forme et pour que les infos circulent, mais en vrai, le cerveau informatique se trouvent beaucoup plus loin, informa-t-il quand le plus jeune (Eggsy, sérieusement?) lui demanda si c’était tous les ordis qu’ils avaient, vu le nombre.
Il avait l’air d’un jeune délinquant et Jamie se demanda si il lui avait ressembler, quand il était arrivé ici. Il ne devait pas être beaucoup plus âgé, voir même plus jeune. Un vrai rebelle, l’idole de ses ‘potes’ de l’époque. Un brin de nonchalance, voir un peu d’insolence. Une petite pointe de provocation. Malgré lui, Jamie eue une sorte de sourire en coin. Avec de la chance, ça donnerait peut-être quelque chose de sympa.
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[What If ] Manners maketh Man and Woman ! } ft Jamie Skyrunner alias Cider