« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
No, we're not lying to ourselves Feat Stella & Archi
C'était ridicule. Toute cette histoire était ridicule. Stella ne m'adressait quasiment plus la parole depuis cette histoire dans le bar et j'avouais ne rien avoir fait pour tenter de mettre fin à ce froid. J'étais parti en mission pour sauver des hommes en Afrique et depuis que j'étais revenu, il n'y avait toujours pas d'amélioration. Noël approchait et je faisais comme si je n'avais rien remarqué, comme si tout était normal. Je ne ressentais absolument rien pour elle, je passais d'ailleurs tout mon temps libre loin de la caserne quand je n'étais pas de garde. Je n'avais jamais autant habiter mon appartement, ce qui avait légèrement décontenancé Alejandro qui avait cru devoir partir jusqu'à ce que je lui confirme qu'il pouvait rester squatter même si j'étais là. Je tentais de me convaincre que je n'étais pas obsédé par elle mais c'était difficile. J'avais été incapable de ne pas lui acheter de cadeau pour Noël.
J'avais vu ce joli petit bracelet en argent et j'avais songé qu'il serait très joli autour du poignet de Stella. Je n'avais pas résisté et je lui avait pris pour lui offrir. Je ne savais pas encore comment je lui donnerais, j'utiliserais peut-être le prétexte du sapin ou alors, je le glisserais dans sa chambre pour qu'elle le trouve en rentrant. J'avais écrit un mot manuscrit, juste trois mots en réalité. "Je suis désolé". Des mots que je n'aurais jamais le courage ni la fierté de lui dire en face. Mais l'écrire sur un bout de papier, ça allait. Parce que c'était ce que je ressentais. Toutefois, j'avais fait attention à ce que mes hommes ne remarquent pas que ce silence me pesait. J'arborais donc un visage neutre, celui que j'avais en permanence. J'étais peut-être légèrement plus silencieux encore que d'habitude.
La soirée du réveillon de noël battait son plein, les hommes étaient déjà enivrés, la salle était bruyante de rires, de chants et de joie. J'avais même réussi à me dérider un peu, envahi par l'ambiance environnante. Je n'avais pas pu m'empêcher de glisser quelques regards vers Stella mais je le détournais toujours avant que quelqu'un ne me surprenne. J'avais invité Kitty à se joindre à nos festivités, il n'y avait pas de raisons pour qu'elle reste seule dans ses cuisines. Elle déambulait entre les soldats, petit elfe remplit de vie et de joie de vivre. Mon rire accompagna plusieurs celui de mes hommes à l'entente de quelques blagues bien sorties. Je venais d'en entendre une particulièrement drôle lorsque mon regard croisa celui de Stella qui me fixait. Je ne détournais pas les yeux, la contemplant à mon tour avant de lui adresser un léger sourire.
Je me décidais à m'approcher d'elle sans trop savoir comment j'allais être reçu. Je sortis le cadeau de l'intérieur de ma veste. Je n'avais pas pu me résoudre à l'abandonner sur son lit. Je voulais lui offrir en personne. Voir son visage et son expression lorsqu'elle l'ouvrirait. Je lui tendis donc le présent avec un petit sourire un peu pincé, je ne savais vraiment pas comment elle allait le recevoir et je n'avais jamais été très à l'aise avec ça, encore moins en public. J'espérais juste qu'elle ne me rejetterait pas complètement.
"Joyeux Noël, Stella."
Je lui adressais un léger sourire avant de poser le regard sur Wilson qui me dévisageait comme si j'avais deux têtes. Je levais les sourcils interrogateur, comme si je n'avais jamais rien offert à personne. Toute la salle me fixait et je me tournais vers le sapin où avait été amoncelés tout un tas de cadeaux. J'esquissais un sourire amusé, c'était donc ça. J'observais mes hommes avec un demi-sourire.
"Et bien alors ? Qu'est-ce que vous attendez ? Allez donc les distribuer ces cadeaux !"
Dans un brouhaha infernal, ils se levèrent et se dirigèrent vers le sapin en se chahutant. Ils commencèrent à se distribuer leurs cadeaux respectifs mais mon attention était revenue à Stella alors que je l'observais ouvrir son propre cadeau. Une fois qu'elle l'eut déballé, je lui pris des mains et lui mis autour du poignet, gardant sa main dans la mienne plus que nécessaire, observant le bijou sur sa peau pâle. Mes yeux remontèrent pour trouver les siens sans plus les lâcher, je me perdis dans leur bleu magnifique et je dus me retenir pour ne pas caresser sa joue qui me semblait aussi douce que la soie. Je n'avais toujours pas lâché son poignet alors que mon regard était toujours perdu dans le sien.
"J'espère qu'il te plaît... J'ai pensé qu'il t'irait à merveille. Et en le voyant sur toi..."
J'avais eu totalement raison. Il lui allait à la perfection. Même si elle n'avait clairement pas besoin de ça pour briller.