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 We are rockets, pointed up at the stars ☽ Captain North

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Elsa L. Laufeysen
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Elsa L. Laufeysen

| Avatar : Nαtαlie Sexy Dormer

We are rockets, pointed up at the stars ☽ Captain North Elsafjor2

SI TU VEUX LA PAIX
PRÉPARE LA GUERRE.
Uchronia WWIII.


| Conte : Drαgons !
| Dans le monde des contes, je suis : : Astrid.

We are rockets, pointed up at the stars ☽ Captain North Drama2

| Cadavres : 59



We are rockets, pointed up at the stars ☽ Captain North _



________________________________________ 2019-06-07, 00:16





We all have our own problems,

our own issues, our own demons.

C’était… Le bordel. Le mega gros et gras bordel ! Sa vie était déjà assez compliquée comme ça mais non, Elsa avait trouvé le moyen de la rendre encore plus chaotique qu’à l’accoutumée ! Elle qui pensait être enfin parvenue à un équilibre, jonglant entre ses formations et un travail à Storybrooke au cœur de sa famille, entre ses journées remplies et ses soirées passées sur les jeux en ligne ou sur ce fameux forum aux théories du complot farfelues, entre ses amis physiques et ceux derrière l’écran… Il n’y avait pas une seule place pour que le bazar vienne poindre le bout de son nez, et pourtant ! Pourtant… C’était partie d’une bonne intention, d’un petit frère inquiet que sa grande sœur ne soit toujours pas casée, et ça avait royalement dégénéré en ex-petit ami qui revient dans votre vie comme un boulet de canon !

D’agacement, Elsa frappa dans la console qui lui faisait face, comme si c’était là le rassemblement de tous ses soucis et pensées, en s’attirant des regards en coin des personnes autour d’elle. Sans s’excuser, elle poussa un soupir et réajusta son écouteur qui diffusait « In the Name of Love » … Drôle de coïncidence. Foutue coïncidence. Theodore était revenu. Il était réapparu en ville et dans sa vie, depuis longtemps en plus mais elle l’ignorait jusqu’alors ! Comme quoi, il fallait toujours se méfier des inconnus, surtout quand ils n’étaient pas vraiment des inconnus. Soit proche de tes amis mais encore plus de tes ennemis disait le dicton, qu’est-ce qu’elle aurait dû l’écouter avec un peu plus d’assiduité plutôt que de faire aveuglément confiance. Ce mec qu’elle appréciait, ce type avec qui elle conversait en ligne dans une petite communauté soudée, cet homme qui lui plaisait malgré lui à travers son esprit cartésien et son intelligence affirmée… N’était autre que celui qui l’avait lâchement plaquée après qu’elle ai refusé de passer la nuit avec lui !

Elsa accéléra sa foulée, rythmant son rythme à celui de ses jambes qui parcouraient le tapis roulant rapidement. Elle s’y trouvait depuis un moment déjà, à tenter de maîtriser les battements de son cœur et rassembler ses pensées éparpillées dans tous les sens au moyen le plus efficace qu’elle connaissait : foncer tout droit. Ou bien fuir, ça dépendait du point de vue. Courir libérait soi-disant l’esprit et permettait d’ordinaire de se vider de toutes toxines spirituelles… Et bien, ça ne marchait pas des masses ! Le visage de Theo occupait encore toute sa magnifique cervelle, ainsi que tous les souvenirs qui lui étaient liés ! Bon sang, si elle s’était attendu à un tel retournement de la situation, elle aurait au moins apporté des pop-corn pour ne pas ressembler à une simple spectatrice impuissante. Mais à la place, elle avait vu défiler des heures sans même comprendre d’où elles venaient et du affronter la réalité.

Quelques jours plus tard, la voilà ici alors qu’il était tard et qu’elle aurait dû rentrer depuis longtemps. Elsa ne remarqua pas que les autres membres de la salle de sport la quittaient peu à peu pour la laisser seule avec sa musique et son marathon, focalisée sur un point fixe qui ne l’emmenait pas aussi loin qu’elle l’aurait voulu. Pourquoi avait-elle accepté ce rendez-vous en ville ? Pourquoi n’était-elle pas sagement restée chez elle, à attendre de repartir pour Houston ? Pourquoi diable sa chance l’avait-elle de nouveau mise à la porte pour la laisser affronter son karma toute seule ? Elsa était une viking, une battante. Mais des fois, le taureau n’avait pas de cornes suffisantes pour être saisies et retournées contre lui…

Ce fut finalement la silhouette d’ANTONI qui l’obligea à mettre un terme à « 1000 Nights », retirant ses écouteurs et ralentissant progressivement le tapis jusqu’à ne plus avoir qu’une marche simple. Campé sur deux grandes jambes, Antoni portait le tee-shirt de la salle (Cooper training) qui faisait ressortir la musculature de ses bras et lui adressait un petit sourire en tendant devant lui une serviette. Après un long coup d’œil, Elsa consentit à descendre de la machine et retrouva l’immobilité du sol terrestre.

« Tu fuis qui comme ça ? » Demanda-t-il d’un ton léger.

Elle attrapa la serviette et se la passa sur le visage, humant l’odeur d’eucalyptus qui en émanait. Elias était très regardant sur le fait de toujours avoir à disposition des clients des serviettes et des bouteilles d’eau, elle devait reconnaître que c’était particulièrement agréable. Buvant quelques gorgées d’eau à la suite, elle enroula la servietet autour de ses épaules. Essoufflée. Les muscles ankylosés. La sensation de ne pas avoir avancé d’un mètre mais, au moins, l’épuisement nécessaire pour peut-être dormir cette nuit.

« Personne. Je réfléchissais. »

« Heureusement que je suis arrivé alors, tu aurais pu continuer comme ça toute la nuit ! Mais je dois fermer, Elias est parti depuis un moment déjà, j’attendais de voir quand tu t’arrêterais… Ou si je devais t’obliger à descendre du tapis par la force. »

Il avait l’air presque désolé de l’avoir coupé dans son élan mais elle ne lui en voulu pas, riant même à sa réflexion qui lui valu un sourire agréable en retour. Antoni était un type bien, investit dans cette salle de sport qu’il avait co-fondé avec son frère, Julian. Elias était leur principal employé depuis quelques semaines déjà et ils avaient l’air ravis de son arrivée. Elsa, elle, profitait du luxe que la salle de sport offrait – et de ses relations – pour y passer son moindre moment de temps libre de la semaine. Tout pour ne pas se retrouver seule avec soi-même à réfléchir !

« Tu me laisses le temps de prendre une douche ? »

Demanda-t-elle, alors qu’ils éteignaient les lumières et se retrouvaient dans le hall qui menait aux vestiaires. Antoni pivota pour verrouiller la porte, coulant sur elle un regard partant de sa tête jusqu’aux pieds. Elle ne s’offusqua pas, pour la simple et bonne raison qu’elle savait ce coup d’œil complètement désintéressé : Antoni était gay jusqu’à l’os et elle avait même déjà rencontré son petit ami qui venait s’entraîner ici.

« Allez, c’est bien parce que t’as l’air préoccupée depuis quelques jours… Mais n’y passe pas dix ans où j’irais là aussi te chercher, que tu sois nue ou pas ! »

La jeune femme lui sourit et fila récupérer ses affaires pour ensuite se glisser dans une des cabines de douche. L’eau qui frappa son corps lui rappela qu’elle avait peut-être un peu trop tiré sur la corde ces derniers jours, le stress n’aidant certainement pas à être raisonnable ; elle ferma les yeux pour ralentir sa respiration et tenter de faire le vide dans son être. Respirer, lentement. Inspirer. Expirer. Elle se savonna ensuite rapidement, rinça sa chevelure blonde et la sécha sommairement avec sa serviette en revenant dans les vestiaires. Elle récupéra son short et un sweat rouge à l’effigie de Stanford, se disant qu’elle aurait le temps de sécher sous l’air chaud du mois de Juin ; puis revint à l’accueil.

Elsa fronça les sourcils devant les étranges lumières rouges et bleues qui dansaient à travers les vitrines. Avisant Antoni derrière le comptoir de réception, elle plissa le regard et distingua deux voitures de police aux côtés d’une voiture haute et sombre.

« J’ai mis tellement de temps que tu as appelé la police ? » Hasarda la jeune femme.

Antoni secoua la tête de droite à gauche, l’air de ne pas en mener plus large qu’elle pour le coup. Génial, qu’est-ce que c’était que ça encore ? Elle sentit sa peau frissonner d’un étrange pressentiment mais ne bougea pas, les mains dans la poche de son sweat et son sac à dos perché sur l’épaule droite.

« Je sais pas, ils viennent d’arriver… » Il marqua un silence. « Tu as des problèmes, Elsa ? »

« Pas du tout. »

Pas de ce genre là et pas qui nécessitaient la police en général. Un instant elle suspecta des ennuis avec le JSC mais ils auraient envoyé l’armée, pas la police ; sans compter qu’ils l’auraient sans doute contactés avant… D’ailleurs, elle extirpa son téléphone de son sac pour constater qu’il n’avait plus de batterie. Bien sa veine ça ! Le temps qu’elle relève la tête, un HOMME en costume noir s’approchait et passait les doubles portes vitrées pour s’arrêter à sa hauteur. Il n’accorda aucune attention à Antoni mais s’arrêta juste devant Elsa.

« Mademoiselle Elsa Laufeysen ? » Demanda-t-il, sans aucune intonation.

« Oui ? »

« Agent Weaving. »

Il leva devant lui un badge dans un écrin noir, où elle devina le drapeau américain mais ainsi un autre symbole qu’elle ne connaissait pas… Une espèce d’aigle stylisé dans un cercle. Il referma son badge une fois qu’elle eu lu correctement son identité et le rangea dans la poche intérieure de sa veste.

« Je suis navré de vous solliciter à cette heure tardive mais j’ai pour ordre de vous réquisitionner dès maintenant. Veuillez me suivre. »

D’un regard, Elsa vit Antoni contourner le comptoir mais elle l’arrêta d’un signe de tête, lui signifiant d’un sourire que ça allait. Ce n’était pas la première fois qu’on venait la récupérer de la sorte, les gouvernements étaient très secrets et particulièrement friands de ce genre de mise en scène ; restait à savoir quelles étaient leurs intentions et à quelle organisation cet individu appartenait. De part son métier, la jeune femme était soumise au secret d’état et passible d’une lourde peine si elle révélait quoi que ce soit ; on l’avait formée à ne rien dire. C’était peut-être le moment de voir si ça avait fonctionné ?

Lorsqu’elle passa près d’une des voitures de police, elle reconnu le grand blond grincheux qui travaillait avec Chris : Adam. Visiblement il n’était pas particulièrement ravi d’être là mais il la salua brièvement d’un signe du menton. L’autre voiture de police n’appartenait pas à Storybrooke en revanche… Est-ce qu’Adam et sa coéquipière – elle ne voyait pas bien qui dans la nuit – étaient chargés de les accompagner dans la ville jusqu’à la frontière ? Elle n’était pas sans ignorer que leur situation était particulière, mais elle ne posa pas de questions. Elle n’en eut pas vraiment le temps à vrai dire : à peine fut-elle près de la grosse cylindrée opaque qu’on lui ouvrit et qu’elle s’engouffra à l’intérieur, la sentant immédiatement démarrer après que l’agent Weaving l’ai rejointe.

Des vitres blindées reconnu Elsa, malgré elle, ne pouvant s’empêcher d’observer son environnement. Son cœur battait à un rythme régulier mais rapide. Elle inspira pour calmer ce dernier. L’habitacle était plongé dans le silence et elle vit peu à peu les immeubles de Storybrooke disparaitre pour laisser place à une forêt dense, avant que les lumières des gyrophares ne s’éteignent à leur tour et que le ciel ne se dégage soudainement. Elle était sortie du périmètre de la ville. Son interlocuteur attendit encore d’interminables minutes puis, voyant qu’elle le fixait attentivement, fini par prendre finalement la parole.

« Je représente l’organisation PEGASUS. Ceux sont eux qui m’ont indiqué où vous trouver. » Voyant qu’elle ne disait rien, il continua. «  PEGASUS est une agence de renseignement, d'intervention et de contre-terrorisme travaillant avec les Nations-Unies. Cette entrevue est classée secret-défense. »

« Vous savez qui je suis, vous savez donc que je n’ai pas le droit de quitter le territoire américain sans en informer le gouvernement. »

Elle avait relevé le menton en disant ça, comme pour le mettre au défi de lui annoncer qu’il l’embarquait dans une île perdue dans le pacifique, ou n’importe où ailleurs ! Weaving extirpa un dossier d’un attaché-case posé à ses pieds et le lui tendit, toujours immuable.

« Effectivement. Nous ne sortirons pas du territoire Américain. Tenez. »

Elsa se dégagea l’épaule pour le prendre et l’ouvrit sans attendre, découvrant alors des photographies d’un laboratoire dévasté qu’elle connaissait très bien : c’était celui où elle effectuait les tests et autres expériences lorsqu’elle se trouvait au JSC. Outre les entraînements militaires, Elsa était formée en biologie et biochimie et participait à une mission visant à développer des techniques de survie dans l’espace sans combinaison de survie encore vitales à l’être humain. Les dernières avancées portaient sur des organismes unicellulaires inoffensifs censés être ingérés pour réduire drastiquement la nécessité en oxygène du corps humain… Mais tout ceci n’était que prototype.

La seconde photographie montrait le corps inerte d’une femme en blouse blanche, une auréole sanguine au-dessus de la tête et les lunettes brisées. Son corps était marqué par d’étranges griffures rouges vifs semblables à des stries provoquées par la foudre. La blonde porta malgré elle la main à sa bouche quand elle reconnue le Professeur Lisa Helms, en charge du projet. Ses dents se serrèrent et sa gorge se noua. Des bris de verre jonchaient le sol tout autour d’elle, signe d’une dévastation ou de gestes vifs ayant menés à briser des fioles ou… D’autres choses ?

Elle n’osa pas regarder longtemps la troisième image, zoom sur le visage tuméfié de sa supérieure. Un liquide noir et visqueux s’échappait de sa bouche ouverte sous un dernier geste de terreur pure.

Elsa releva les yeux vers l’agent Weaving, intriguée.

« Vous êtes l’une des principales participantes du projet PANDORA, vous savez donc ce qui y était étudié et dans quel but. Ce soir, aux environs de dix-neuf heures, le Professeur Helms ne s’est pas présentée à la réunion où elle était conviée. Lors de sa recherche, des agents ont retrouvé cette dernière dans la posture des photographies et le laboratoire d’étude en parti désencombré. »

« Quelque chose a été volé ? » S’enquit-elle.

« Aucun accès n’a été forcé. »

« … Mais quelque chose a été volé. »

Il n’avait pas répondu à la question, elle devinait donc la réponse. Ou bien l’agent Weaving n’avait pas accès au contenu des études menées dans ce laboratoire, ou il était simplement avare de mots. Elle préféra tabler sur la première hypothèse, baissant de nouveau les yeux sur le dossier pour parcourir en diagonale le document texte qui y était joint. C’était une liste des débris et du matériel encore présent sur les paillasses, ainsi qu’une explication détaillée des environs.

Elle fronça les sourcils.

« Un détail retient votre attention ? »

« Il… Il est écrit qu’il y a quatre sas de conservations en parfait état, présentés sur une étagère à gauche. Où sont passés les deux autres ? »

« L’un d’eux a été retrouvé ouvert. »

Mais le second ? Elle déglutit en retrouvant le corps de Lisa sur la photographie. Qu’est-ce que c’était que cette histoire, encore ? le JSC était quand même réputé pour être un endroit sous haute sécurité, comment quelqu’un avait-il put pénétrer à l’intérieur pour faire… Ca ?! Et puis, les échantillons n’en étaient qu’à leur stade préparatoire, rien de concret, quel intérêt auraient-ils à être récupéré par qui que ce soit ?! Elsa referma le dossier après l’avoir de nouveau parcouru, se mordant la lèvre inférieure.

Le silence s’étira. La voiture bifurqua et avança sur un sol qui n’était plus le même que précédemment. Peu à peu, le ciel se dégagea complètement et ils franchirent des changements de voie qui firent sursauter la voiture. Elle s’immobilisa alors et la silhouette d’un AH-64 Apache apparaissait derrière sa fenêtre. Un hélicoptère de l’armée, carrément ? Elle méritait un traitement de faveur à quel point ?

Alors qu’elle descendait à la suite de l’agent Weaving, elle se tourna soudain vers lui et planta son regard dans le sien.

« Vous ne me dites pas tout. » Déclara-t-elle.

« Et vous ? »

Il la traitait de menteuse, là ?!

« Si ce n’était que pour faire un récapitulatif du contenu du laboratoire et aviser des pertes, je n’étais pas utile. Je travaille avec deux autres personnes, elles auraient aussi bien pu répondre à vos questions. Tout comme j’aurais pu le faire de chez moi. Pourquoi venir me chercher et m’emmener ? »

Pour la première fois, elle aperçu une expression sur son visage immuable : l’un de ses sourcils se releva légèrement ainsi qu’un petit rictus à peine discernable. Elle venait de l’impressionner ou alors de se planter complètement dans un mur ; mais au moins, elle avait touché un truc et n’était pas prête à le lâcher.

« Parce que vos deux autres collègues ont disparus. »

Et ce fut tout ce qu’elle obtint avant d’être poussée vers l’engin de guerre. Grimpant à l’arrière, réceptionnant un casque et attachant sa ceinture de sécurité, Elsa observa le sol s’éloigner à toute allure sous leurs pieds du temps que l’appareil ne se stabilise, puis vrombir en filant dans une direction qu’elle identifia rapidement comme l’ouest. Elle était pilote, si elle n’était pas capable de se repérer dans les airs autant qu’elle rende directement son matériel !

L’agent Weaving ne répondit plus à ses questions et elle les garda finalement bien pour elle, triturant son short qui la couvrait maigrement pour les circonstances. Comme s’il le constatait, Weaving lui tendit un paquetage contenant un uniforme et elle le déposa sur ses genoux. Elle n’allait pas se changer dans l’hélicoptère, quand même ! Le temps de vol fut un peu plus long que la voiture, s’étalant sur près d’une heure avant qu’ils ne se posent dans une base. Elle ne reconnu par les locaux et hésita à dire s’ils se trouvaient près de Houston ou pas. Descendant du AH-64, elle fut guidée jusqu’à un bâtiment puis escortée jusqu’à une pièce petite et neutre.

« Changez-vous. Je reviens dans cinq minutes. »

Elsa aurait d’ordinaire levé les yeux au ciel mais si elle avait appris quelque chose au cours de ses dernières années, c’était que l’armée ne plaisantait pas avec les insolents et les contrevenants. Elle se dévêtit et enfila rapidement le vêtements bleu marine, à sa taille. Alors qu’elle pliait ses affaires dans son sac, l’agent reparu à la porte et elle lui emboita le pas, devant laisser ses affaires sur place.

« Où est-ce qu’on est, exactement ? »

« Secret-défense. » Répondit Weaving. « Par ici. »

Elle n’était pas bien plus avancée pour le coup… Prenant son mal en patience, essayant de se rappeler des endroits où elle passait, il la mena vers un endroit où de plus en plus de monde semblait se rassembler. Alors qu’ils n’avaient été que tous les deux depuis le départ, ils croisèrent plusieurs hommes en costume ou des militaires et finirent par bifurquer par des escaliers métalliques jusqu’à une porte où l’agent frappa, avant d’entrer.

Il s’écarta pour laisser entrer Elsa, sous les regards inquisiteurs de quatre hommes qui la scrutèrent dans les moindres détails avec une aisance qui lui donna envie de leur mettre des baffes. Weaving referma et se décala près du mur, immobile. Chouette, le rôle son geôlier s’arrêtait là…

Elsa, fière, reporta son attention sur ses nouveaux interlocuteurs et les défia presque de continuer à la toiser sans gêne. Deux portaient des uniformes de l’US army. Un autre un costume identique à celui de l’agent. Le DERNIER, à la peau noire comme du chocolat, se cachait sous un large manteau en cuir noir et un béret, l’observant de derrière ses lunettes de soleil comme s’il savait exactement ce qu’il se passait. Il y en avait au moins un qui suivait !

« Asseyez-vous, mademoiselle Laufeysen. Votre nouveau collaborateur ne devrait pas tarder à arriver. »

Fit l’homme à la peau sombre en lui désignant une chaise métallique. Penchant le pour et le contre, Elsa finit par abdiquer et par s’asseoir avant de croiser les bras. Est-ce que quelqu’un allait lui expliquer pourquoi elle avait l’impression de se retrouver à l’orée d’une mission sans savoir ce qu’on attendait exactement d’elle ?!



Chris L. Brooke
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Chris L. Brooke

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I feel my time has come. I don't know which way I'm going. I don't know which way I've come. For you I'd wait until kingdom come, until my day is done. And say you will come and set me free just say you will wait for me.

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| Dans le monde des contes, je suis : : cяυsн, la tortue la plus rapide du courant Est Australien ♒

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________________________________________ 2019-10-22, 21:50





Night has always pushed up day, You must know life to see decay.

Get over your hill and see what you find there, with grace in your heart and flowers in your hair.

Chris fit signe à son équipier qui était assis dans la voiture avec lui. Il lui disait de se taire et de ne pas dire un mot alors que la radio de sa voiture n'arrêtait pas de s'allumer. Le commissariat demandait de leurs nouvelles. Chris n'en donnait pas depuis au moins une trentaine de minutes. Il suivait un suspect depuis un bon moment maintenant. Les gangs se faisaient de plus en plus remarquer ces temps-ci. Cela frustrait le blond de ne pas pouvoir mettre le grappin dessus. Il voulait que cette guerre civil cesse. Il ne pouvait pas être un bon shérif si les habitants avaient peur de sortir et si des hommes aussi dangereux se promenaient dans les rues. Il savait que son coéquipier mourrait d'envie de répondre à la radio mais il ne voulait pas non plus transgresser les ordres de son shérif. Chris fronça les sourcils tout en fixant le bar devant lequel il s'était garé. Cela faisait un moment que l'homme y était rentré et qu'il ne sortait plus. Chris poussa un long soupir avant d'éteindre le moteur de la voiture et ses phares. Il fit signe à son partenaire de pas bouger de la voiture tandis que lui claqua violemment la portière. Le blond vérifia le chargeur de son pistolet avant de le glisser discrètement dans son pantalon. Il respira un bon coup avant de marcher doucement vers ce fameux bar.

Chris poussa les portes de l'établissement qui semblait basique pour le moment. Pas de personne étrange qui le regardait de travers. Mais cela changea quand il osa s'asseoir sur un tabouret du comptoir. Deux hommes vêtus de vestes en cuire avec un lion dessiné dessus regardèrent Chris. Ils chuchotaient entre eux et affichaient des petits sourire avant de trifouiller leurs ceintures. Ils n'allaient quand même pas tirer alors qu'il avait de nombreux clients dans le bar. Chris se mordit nerveusement la lèvre inférieur commandant un bière sans pour autant relâcher sa garde. Quand il vit un des membres du gang sortir sa main de sa veste et pointer une arme vers lui, il n'attendit pas une seconde de plus. Le blond prit le tabouret dans ses mains et l'envoya directement se briser sur le crâne de l'homme qui le visait. Cette riposte eut le don de réveiller tous les malfrats qui sommeillaient dans ses lieux. Une dizaine d'hommes et de femmes se levèrent tout en faisant craquer des os de leurs corps avant de foncer vers Chris. L'ancien militaire afficha un petit sourire avant de prendre les deux bouteilles qui traînaient sur le comptoir, il les explosa sur les crânes des deux armoires qui fonçaient vers lui avant de frapper violemment une femme qui fonça vers lui. Pas de sexisme pour Chris, en plus la femme cherchait à le tuer alors, il se défendait simplement.

Chris mit plusieurs minutes à faire le ménage dans le bar mais une fois le combat finit, il se redressa avec quelques bleus sur le visage. Il essuya le sang qu'il avait sur le coin de sa bouche et finit par se baisser vers un des malfrats qui était encore conscient. Il attrapa sa veste en cuire afin de le rapprocher de son visage. Chris afficha un petit sourire avant de lui passer les menottes. Il venait d'en arrêter une trentaine, ce n'était rien comparés à tout ce qui traînait dans la rue mais c'était déjà pas mal. Le shérif poussa un petit soupir.

« Je vais te le demander qu'une seule fois. Pour qui tu bosses ? »


« Va te faire foutre, iro de puta. »

« C'est un peu grossier de ta part. Je te posais gentiment la question pourtant. »

Chris poussa un long soupir. Que pouvait-il faire de plus ? Lui casser des dents pour qu'il finisser par parler ? Malheureusement c'était impossible. Il n'était plus dans l'armée. C'était triste à dire mais l'armée lui manquait terriblement parfois. Tuer des méchants avec des flingues était bien plus simple que de calmer les crises de folie de Jefferson. Il finit alors par menotter ce dernier avant de le mettre avec les autres qui se trouvaient au centre du bar. Les éloigner des issus de secours, des fenêtres et des portes. C'était la base de ses entrainements. Chris finit alors par composer le numéro du commissariat.

« Ici shérif Brooke à l'appareil. Il faudrait venir chercher une trentaine de délinquant dans le bar du sud de Storybrooke. On a des questions à leur poser. Et je vous préviens, je m'en fou de savoir qu'on a pas assez de place pour trente personnes. Vous trouvez une solution et vite. On vous attends. »

Après ça il fit signe à son partenaire de rentrer dans le bar pour surveiller les détenues avec lui. Ils étaient trop nombreux, même pour Chris. Le blond était prêt à s'asseoir pour monter la garde mais son téléphone se mit à sonner. Dans un premier temps, il pensait que c'était ses collègues qui allaient lui annoncer que c'était impossible de caser autant de personne mais quand il vit ''numéro inconnu'' marqué sur l'écran de son téléphone, son visage se crispa. Ce n'était jamais bon signe. Il sortit alors du bar avant de décrocher et de coller le télephone contre son oreille.

« Bonsoir, Capitaine Brooke. »


« Général Kennedy ? »


Le shérif fût surpris d'entendre la voix de ce dernier. Kennedy avait longtemps été son supérieur lorsqu'il était à l'armée. Il avait été entraîner par ce dernier et de temps en temps, Chris renfilait la tenue de Capitaine pour faire le sale boulot à sa place. Le général avait toujours une idée derrière la tête, voilà pourquoi Chris s'en méfiait souvent. Le blond se colla finalement contre le mur avant de soupirer.

« Je suppose que vous avez besoin de moi ? »

« Perspicace, Christopher. Je sais que vous êtes occupé avec la trentaine de malfrats que vous venez d'arrêter mais c'est une urgence. »

C'était toujours une urgence avec lui mais le plus surprenant ce n'était pas ça. Chris était sous surveillance depuis tout ce temps ? Le blond fronça les sourcils avant de regarder autour de lui. Les caméras, elles étaient ou ? A moins que... Il leva le regard vers le ciel, se demandant si ce n'était pas un satellite qui faisait le sale boulot. Chris serra son téléphone dans la main, gardant le silence.

« Votre ancien bras droit, Jake Nivans vous attends dans votre voiture de shérif. Et surtout ne dites rien à votre coéquipier sinon on serra obligé de l'abattre. »


Le blond raccrocha le téléphone avant de se diriger vers la voiture sans poser de question. Il détestait vraiment le protocole de l'armée mais il n'avait pas le choix, c'était les règles. Chris ouvrit la portière de sa voiture et s'assit sur le siège conducteur. Jake se trouvait bel et bien assis sur le siège passager et d'ailleurs ce dernier bondit sur Chris pour le prendre dans ses bras. Nivans était son bras droit depuis le début. Quand il était devenu capitaine de l'équipe Alpha, il avait du former son équipe. Jake Nivans avait été le premier membre, un tireur hors norme. Doué au sniper et quelqu'un de très intelligent. Le blond lâcha un petit rire tout en tapotant gentiment le crâne de son ami. Jake était bien plus jeune que lui alors il lui pardonnait ces élans d'amour.

« Capitaine ! Je suis si heureux de vous revoir ! L'équipe Alpha c'est plus la même chose sans vous... » il afficha une petite moue.

« Jake, arrête de te plaindre. C'est toi le Capitaine de cette équipe maintenant. Alors, qu'est ce qui se passe ? »

Jake baissa son visage et regagna rapidement son sérieux. Apparemment, il ne savait pas par où commencer. Beaucoup d'informations à assimiler ? Nivans sortit alors un dossier de son sac et le tendit directement à Chris qui l'ouvrit rapidement et tomba sur trois photos qui avaient été prise dans un laboratoire.

« Le projet PANDORA. Un projet qui permettrait à l'être humain de survivre plus facilement dans l'espace. Sans combinaison de survie. Leur derniers tests portaient sur un organisme unicellulaire inoffensif, qui était censé réduire la nécessité en oxygène du corps humain. Mais comme tu peux le voir... Il s'est passé quelque chose de grave. »

Chris fixa longuement la photo de la scientifique qui gisait sur le sol. Son corps étaient marqués d'étrange griffure. Ce n'était pas un animal, ça il en était sûr. Le blond se demandait si ce n'était pas un effet secondaire de ce test qui était censé être inoffensif. Jouer avec la science était vraiment quelque chose de dangereux. Soit l'expérience se retournait contre eux, soit d'autres cherchaient à voler ces tests. Un soupir sortit alors de la bouche de Chris tandis qu'il reposa la photo dans le dossier.

« Et c'est quoi le rapport avec moi, je peux savoir ? »


« Cette dame était la supérieur. Trois personnes travaillaient avec elle sur ce projet. Deux scientifiques ont disparus mystérieusement. Il ne reste plus que Mademoiselle Laufeysen. On la emmenait directement dans une de nos bases. Elle est chargée de répondre à des questions et de retrouver le test manquant à son projet. Et comme vous êtes proche, ils... »

« Espèrent que Elsa me donne des réponses. Qu'elle crache le morceau. Je peux déjà vous dire qu'elle n'est pas coupable. Elle ne ferait jamais une chose pareille. Mais je participe à cette mission, pas pour vous. Pour elle. »


Jake ne dit pas un mot. Il se contenta de fermer le dossier et de le ranger dans son sac mais Chris n'était pas dupe. Il avait bien vu le petit sourire en coin de son ami. Nivans n'était pas toujours d'accord avec les règles, avec les lois voilà pourquoi Chris adorait travailler avec lui. Jake n'avait pas peur de désobeir de temps en temps. Les deux prirent finalement la route se dirigeant vers le point de rendez-vous. Là ou un hélicoptère venait les récupérer pour rejoindre la base ou se trouvait Elsa. Endroit que l'armée appelait souvent As de Pique. Un code pour ne pas prononcer le nom de la base. Une fois les pieds sur terre, Chris regarda autour de lui étrangement il se sentait méfiant envers tout. Tout pouvait être un piège avec ce pays. Les Etat-Unis n'était pas une simple nation, c'était bien plus que ça. Un pays remplit d'organisation, de clan, de groupe. Peut être que le voleur de PANDORA se trouvait dans ce bâtiment et se faisait passer pour quelqu'un de gentil. Chris avait pratiquement tout vu, tout connu durant ses services à l'armée.

Avant de s'enfoncer un peu plus dans la base, Jake lui tendit sa tenue de Capitaine. Tenue qu'il connaissait très bien et qu'il avait porté pendant des années. Il comprenait, un petit shérif, d'une petite ville se ferait tout simplement recalé dans ce genre d'endroit. Le blond afficha un petit sourire avant de partir dans la pièce d'à côté pour se changer. Shérif Brooke laissa la place à Capitaine Brooke, juste pour ce soir. Il reprit alors la marche et se dirigea vers un endroit qu'il connaissait très bien. Les salles d'interrogatoire qui était triste et morose. Du métal partout et seulement du métal. Nivans finit alors par ouvrir la porte à Chris, qui tomba nez à nez avecun homme à la peau noir. Homme qui semblait être un agent et qui se trouvait juste devant... Elsa Laufeysen, son ex, son amie, la femme qu'il aimait comme un dingue.

Chris aurait aimé que cette dernière ne soit pas mêlé à ce genre d'histoire. Il aurait aimé ne pas surveiller son amie de cette manière et pourtant. Le mal était fait. L'ancien militaire posa un court regard sur la jeune femme avant de finalement poser le dossier de l'affaire PANDORA sur la table qui se trouvait devant Elsa. Il poussa un petit soupir avant de croiser ses bras contre son torse.

« J'aimerai savoir quelque chose monsieur l'agent. Pourquoi porter des accusations aussi attive ? Vous avez besoin d'elle pour retrouver l'échantillon manquant mais pas seulement. Vous voulez la garder à l'oeil. Je vous l'accorde, mademoiselle Laufeysen fait partie de la liste des coupables mais pas seulement. » il marqua un petit temps de pause. « Cette Professeur Helms avait peut être un contact. Cet organisme qui était censé être innofensif, ne l'est peut être pas. Vous vous rappelez de l'affaire du Virus C ? »

Il vit Jake Nivans baisser la tête quand Chris prononça le nom du virus. Ce fût lors de cette affaire que Chris avait trouvé Althéa, qu'ils avaient perdu des hommes et qu'ils avaient vu des morts en tout genre. Le virus Cannibale plus précisémment. C'était censé être un médicament qui devait guérir les cancers incurable, un médicament qui allait tout révolutionner. Enfin avant que ce dernier ne se transforme en un cauchemar. Chris fixait longuement l'homme qui portait un large manteau noir.

« Alors avant de nous envoyer dans la gueule du loup ou avant d'accuser qui que ce soit. J'aimerai en savoir plus sur cette affaire. Et si ça ne te dérange pas, Elsa. En savoir un peu plus sur ce projet PANDORA. »

Le capitaine afficha un petit sourire à la jeune femme, essayant de lui faire comprendre qu'il était de son côté. Qu'il n'allait pas l'abandonner et qu'il allait tout faire pour la sortir de là. Mais pour cela, il avait besoin de son aide. De sa coopération. Et même si cela devait prendre plusieurs semaines, Chris allait prouver que Elsa était innocente.


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________________________________________ 2019-10-27, 01:01





We all have our own problems,

our own issues, our own demons.

L’arrivée de Chris avait brisé le silence morbide et pesant qui s’était installé dans la salle une fois qu’Elsa avait prit place. Les deux hommes en face d’elle, jusque-là parfaitement immobiles, se tournèrent d’un seul bloc vers les nouveaux venus et elle en profita pour pousser un soupir de soulagement. Primo, parce que l’arrivée de Chris signifiait au moins un allié dans cet étrange environnement militaire ; deuxio, parce qu’on allait peut-être lui fournir un petit peu plus d’explications que celles données par l’agent Weaving derrière elle. Malheureusement, quelques secondes lui suffirent à déchanter lorsqu’elle étudia l’accoutrement de son ami : chaussures renforcée, combinaison militaire, ceinture armée et tout l’attirail qu’il fallait pour partir en mission. Elle l’avait déjà vu porter de telles choses et cela ne pouvait signifier que peu d’options : soit il venait pour l’accompagner quelque part, soit…

Elsa chassa la possibilité qu’il soit venu pour l’exécuter. Si on avait voulu la tuer, on l’aurait fait depuis longtemps. Sans compter qu’elle était sous la protection du gouvernement américain et soumise au secret défense de ses activités en lien avec la NASA. D’après ce qu’elle avait compris, à l’aide du dossier remis par Weaving, ils avaient plus besoin d’elle qu’ils ne voulaient bien l’avouer… Mais ils la comptait sans doute comme suspecte principale de cette situation. Nulle doute qu’ils avaient déjà visionné les caméras de surveillance lors de sa dernière présence en poste et suivi ses faits et gestes jusqu’à Storybrooke. Le fait que sa ville soit sous couvert du plus haut secret d’état n’avait pas dû les ravir et sans doute n’avaient-ils obtenus aucunes images depuis son arrivée là-bas. Ils étaient dans le flou et avaient sans doute fait leurs propres hypothèses.

L’ennui était de comprendre lesquelles nécessitaient la présence de Christopher en ces lieux. S’ils avaient voulu l’interroger, pourquoi ne pas le faire directement plutôt que d’attendre en silence ? Pourquoi lui faire enfiler une tenue plus appropriée que son jogging ? Pourquoi la laisser voir un dossier d’informations et de photographies… Et pourquoi l’informer qu’elle était la dernière survivante du projet PANDORA ? A ça, Elsa y répondit sans mal : Weaving avait sans doute guetté sa réaction à l’annonce des disparitions. Elle devait l’avoir convaincu puisqu’il ne l’avait pas mise en état d’arrestation ; en même temps, elle ignorait réellement ce qu’il s’était passé et comment ça avait pu arriver. Leur travail n’était même pas en phase de test et les structures développées n’avaient aucune autosuffisance vivante pour se développer ; tout au mieux, le stade du virus était atteint. Mais rien qui aurait pu…

Elle eut un sursaut lorsqu’un second dossier, similaire au sien, s’abattit violemment sur la table. L’officier à côté de son ami, Nivans, posa un instant les yeux sur elle avant de baisser la tête. Elle l’avait déjà rencontré par le passé, il travaillait avec Christopher et elle n’était pas sans ignorer qu’ils avaient servis sous les mêmes ordres… Elle avait déjà eu à collaborer avec lui dans le cadre de l’armée de l’air. Le contenu de leurs missions étaient tenu secret mais Jake n’avait jamais manqué de la saluer lorsqu’ils se trouvaient à la même base. Le voir ici, en tenue aussi, n’était pas très bon signe. Ils n’avaient pas envoyé n’importe qui pour le convaincre de venir…

Cette histoire semblait bien plus personnelle que ce qu’on voulait lui faire croire.

Après avoir croisé de nouveau le regard de Chris, la jeune femme reporta son attention sur le grand type noir coiffé d’un béret qui, ses mains dans son dos, ne semblait pas impressionné par la démonstration qu’on venait de lui servir. S’il était concerné, il le cachait bien.

« Capitaine Brooke, il n’y a aucun coupable ici. Tout comme il n’y a aucun accusé ni aucune victime. Tout ce que vous entendrez dans cette pièce n’aura jamais eu lieu et notre conversation est purement hypothétique. »

Il fit signe au militaire à côté de lui, qui déposa sur la table un petit boitier noir. Une seconde passa avant qu’une lumière bleutée ne s’allume et l’homme hocha la tête. Le premier poussa un soupir puis, tendant la main pour attraper le dossier d’une chaise, la tira en arrière pour libérer la place juste en face d’Elsa.

« Prenez place. Capitaine Nivans, vous pouvez disposer. »

Au regard que le concerné leur adressa, Elsa su qu’il n’avait pas prévu d’être écarté aussi vite. Elle le vit ouvrir la bouche, tenter de dire quelque chose puis brusquement la refermer. Il reporta son regard sur Chris, puis sur elle, avant d’émettre un grognement désapprobateur.

« Je serais juste dehors. Si vous avez besoin de moi. »

Marmonna-t-il, avant de repartir par la porte d’où il était venu. L’astronaute se mordit l’intérieur de la joue : une réunion à huit-clos n’était jamais très bon signe. Elle connaissait les conditions du secret-défense et la nécessité de dissimuler des informations au plus grand nombre… Mais elle n’aurait jamais songé être directement impliqué dans une opération, quelle qu’elle soit. Encore moins face à un inconnu qui se déplaça au bout de la table et qui avait l’air de très bien connaître les façons de faire du gouvernement. Elle l’étudia quelques nouvelles secondes, un badge avec le même symbole que la carte de Weaving – un aigle dans un cercle – ornait le col de sa veste noire et le reste était sans détail significatif.

Juste devant elle, à un mètre à peine, elle sentit toute la tension de Chris augmenter d’un cran et mouru d’envie de tendre la main pour toucher son bras. Qu’il soit là contribuait à la rassurer mais aussi à l’inquiéter… Qu’est-ce qui était suffisamment grave pour le faire déplacer alors qu’il n’appartenait plus vraiment à l’armée ? Pourquoi l’avoir encore arraché à sa famille ? Pourquoi l’avoir dérangé ? Tout ça à cause d’elle et de son travail. De ses histoires. De ses… Malchances, apparemment. Contrite, elle tenta de garder une figure impassible malgré le doute qui lui rongeait le torse. S’il se retrouvait empêtré dans quoi que ce soit de dangereux par sa faute, elle allait culpabiliser pendant des années.

L’homme pris appui sur la table, à l’extrémité de celle-ci, et les toisa tous les deux.

« Je suis Alexander Road, commandant en chef de PEGASUS, agence de contre-espionnage et anti-terroriste. Si vous avez entendu parler de nous, c’est que nous faisons mal notre travail. » Il marqua une pause. « Le gouvernement n’est pas au courant de cette réunion et nous n’avons que quelques heures avant que de grands pontes ne viennent fourrer leur nez dans ces affaires. Le général Kennedy veille à nous laissez suffisamment de temps pour mettre en place votre mission mais nous sommes pressés, j’irais donc à l’essentiel. »

Il désigna Elsa d’un signe de tête.

« Mademoiselle Laufeysen travaillait sur le projet top-secret PANDORA : la création de micro-organisme capables, une fois ingérés, de permettre une survie en milieu hostile ou à faible taux d’oxygène pour l’être humain. Ces recherches, capitales pour l’industrie aérospatiale, étaient aussi cruciales dans la course à l’armement que se livrent nos nations. Malheureusement, cette nuit, le laboratoire a été forcé, une victime sur les lieux et deux autres assassinées à leur domicile. Vous comprendrez donc que vous êtes désormais sous haute surveillance, Miss Laufeysen. Il en va de votre survie. »

La concernée hocha la tête, pianotant légèrement du bout des doigts sur sa cuisse par nervosité. Elle n’aimait absolument pas l’idée qu’elle puisse porter une cible sur la tête.

« Que suggérez-vous ? Que je reste ici en attendant que vous retrouviez les coupables de cette intrusion ? »

« Pas exactement. » Répondit-il, toujours penché légèrement sur la table. « Votre laboratoire d’étude est passé en alerte maximale et a lancé les processus de sécurité visant à le verrouiller. Nos hommes ont tout de même pu accéder à l’intérieur et nous envoyer les clichés contenus dans vos dossiers il y a trois heures. »

« Qu’est-ce qu’ils ont trouvé d’autres ? » Demanda-t-elle. « Le descriptive n’est pas complet, il manque… »

« … Le contenu d’un sas. » Compléta Road. « Nous le savons. Nous ne l’avons pas trouvé. »

« Et qu’est-ce que vous attendez pour chercher ? »

Le militaire sembla s’offusquer de son audace insolente mais Elsa n’en eu cure, fuxant dans les yeux ce grand monsieur qui la prenait lui aussi de haut. Peut-être était-elle un suspect ou un témoin, mais dans aucun cas elle ne serait une victime qu’on manipule à sa guise. Le commandant ne cilla pas.

« Mes hommes ne répondent plus depuis plus de deux heures. Le dernier message que nous avons réceptionné indiquait une alerte dans les niveaux inférieurs du laboratoire, sans plus d’indications. Les communications sont coupées et je n’ai aucune idée de ce qu’il s’y déroule. Alors j’aimerais bien savoir, Miss Laufeysen… » Il bougea et s’approcha d’elle pour se pencher à sa hauteur, figeant ses yeux dans les siens. « … Ce que vous fabriquiez dans ce laboratoire pour qu’une dizaine d’agents surentraîné disparaissent en un claquement de doigt sans qu’aucune menace ne soit détectée par les capteurs et les caméras ? »

Elsa se figea, retenant son souffle tandis que son esprit tournait à plein régime. Elle ne voyait clairement pas de quoi lui parlait cet homme : elle et l’équipe du Docteur Helms travaillaient sur des virus et d’autres petites entités non douées de conscience pour développer de la résistance temporaire. Ils s’étaient basés sur du corail ou d’autres créatures vivant à des profondeurs démesurées, des études sur du vivant pour quelque chose d’infiniment petit et inoffensif. Elle était biologiste, sûrement pas une chimiste ou un inventeur farfelu ! Pour qui la prenait-elle ? L’accusait-il d’avoir créé quelque chose d’incontrôlable ou de dangereux ? C’était de la pure et simple folie !

Elle se surprit à détourner les yeux pour chercher le regard de Chris. Son ami. L’homme qui l’avait relevée quand elle avait cru s’effondrer et l’épaule contre laquelle elle aimait se lover en rentrant à STorybrooke… Celui qui l’avait toujours crue, quelles que soient les situations, et sur qui elle avait toujours pu compter. Celui qui, ce soir, avait tenté de la défendre et de l’aider à comprendre ce gros bordel. Elle eut envie de tendre la main pour enlacer ses doigts aux siens mais elle ne le fit pas, de puiser dans sa force pour se donner du courage. Parce qu’elle avait peur de ce qui pouvait arriver, malgré son entraînement rigoureux à réagir convenablement à toute forme de stress.

« Je vous ai posé une question. » Road la rappela à l’ordre.

Elle déglutit. Puis repris son assurance.

« Vous l’avez dit, nous travaillions sur des micro-organismes pour améliorer les capacités humaines de survie dans l’espace. Il ne m’est jamais venu à l’idée d’utiliser ces travaux pour autre chose. J’ignore ce qu’il s’est passé ! »

La réponse ne sembla pas spécialement plaire au Commandant Road, mais il se releva et retourna au bout de la table. Un silence s’en suivi, plutôt long, qui la mit encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà. Sentant la tension dans ses veines à son comble, elle finit par couper la parole avant que Chris ne l’ouvre et reprendre :

« Qu’est-ce qu’on fait là ? Pourquoi vous nous avez convoqué pour cette entrevue qui n’est pas censée avoir lieu ? »

Autant aller droit au but plutôt que de tourner des heures autour du pot. Elsa détestait ça. Elle appréhendait cependant la réponse, incertaine de savoir exactement à quoi s’attendre. Tout pouvait arriver lorsqu’on se trouvait dans le secret, de la plus petite chose aux grandes expéditions dangereuses ; c’était comme si le silence te le mensonge étaient plus protecteurs que la vérité. Comme si la morale foutait le camp et se cachait les yeux derrière des jolies images pour ne pas remarquer la puanteur où ils pataugeaient tous.

« Vous êtes la mieux placée pour savoir ce qui se trouvait dans ces sas, ainsi que les lieux du Laboratoire ; vous irez donc là-bas. Le capitaine Brooke, ici présent, vous servira d’escorte lorsque vous irez récupérer ce contenu et le ramènerez ici, en lieu sûr. »

Absaourdie, Elsa tenta de réfuter quelque chose mais il la coupa d’un geste de la main.

« Vous êtes nos meilleures chance de mettre la main sur cette menace. Ne croyez pas avoir le choix, Miss Laufeysen ; cette mission est top secrète et vous serez seuls jusqu’à retrouver mon équipe. Neutralisez la source de l’alerte, revenez avec et tout se passera bien. »

Tout se passera bien ?!
Et… S’ils ne revenaient pas ?




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________________________________________ 2019-11-21, 14:36





Night has always pushed up day, You must know life to see decay.

Get over your hill and see what you find there, with grace in your heart and flowers in your hair.

Chris écouta attentivement les explications de Alexander Road, le commandant en chef de PEGASUS. Encore une société secrète. Ce n'était pas la première que Chris rencontrait et d'ailleurs la dernière fois qu'il avait aidé une société, cela ne s'était pas vraiment bien passé. Une société pharmaceutique qui avait fait croire au monde entier que leurs recherches allaient tout changer. Que le cancer allait pouvoir enfin être soigné à cent pour cent. Cette société avait fait de beaux discourts devant le monde entier mais un jour, le blond avait compris que Umbrella Corporation ne travaillait pas que sur des remèdes. Il se souvient très bien d'avoir eut un appel de la part du Général Kennedy qui lui demandait de venir en urgence. L'équipe Alpha avait eu besoin de plus d'homme pour cette mission. Chris était allé dans un laboratoire en compagnie de Nivans et d'autres. Ce que le shérif avait vu dans ce bâtiment était un pur cauchemar. Il se souvenait encore de l'odeur de la mort, des corps qui gisaient sur le sol ou encore des morts qui revenaient à la vie. Umbrella Corparation avait créé des virus pour les revendre à d'autres pays. Ils ne fabriquaient pas que des remèdes pais créaient aussi des armes biologique. Depuis Chris ne faisait plus confiance à grand monde. Avec toutes ses années passaient dans l'armée, il avait vite comprit qu'il ne fallait faire confiance à personne. Ses yeux fixaient sans gêne le visage de l'agent avant de pousser un long soupir.

A chaque fois qu'il était appelé pour une urgence, c'était pour servir d'appât ou pour se jeter dans la gueule du loup. Chris en avait plus qu'assez d'être mêlé à des affaires aussi tordue. Mais il ne se voyait pas abandonner son amie de longues dates. Il avait confiance en elle et il savait qu'Elsa n'était pas du genre à créer des monstres. Le sherif se contenta alors de prendre appuie sur la table de métal afin de se lever de sa chaise. Il fixa une dernier fois Road avant de lui tourner le dos. Chris avait un mauvais pressentiment, il fallait le dire. Dix super soldats qui disparaissent comme par magie ? Au moins, ce n'était pas des zombies comme la dernière fois. On les aurait vu sur les caméras. Il passa machinalement sa main sur sa barbe avant de finalement la tendre aau commandant Road qui se trouvait en face de lui. Ce dernier lui serra la main et Chris se contenta de hocher doucement la tête.

« Comptez-sur nous. Mais on va faire ça à ma façon et avec mon équipement. Alors si vous permettez, on a une mission à accomplir avec ma partenaire. »

Chris se tourna vers Elsa pour lui faire signe de le suivre en dehors de cette pièce. Le blond tomba nez à nez avec Jake qui était clairement en train découter la conversation. Son visage était collé contre le mur mais il se redressa rapidement avant de se mettre en garde à vous. L'ancien militaire lâcha un petit rire moqueur avant de tapoter délicatement l'épaule de Nivans. Jake comprit qu'il devait suivre Chris. Le policier se dirigea vers les vestiaires en compagnie de Elsa, une fois dans la pièce, il attendit que Jake arrive dans la pièce avant de fermer la porte derrière lui, à clé. Le blond se colla directement contre la porte du vestiaire avant de fixer longuement la jeune femme et Nivans son ancien bras droit.

« Je ne la sens pas du tout cette organisation. Alors Elsa, il faut que tu me promettes quelque chose. Si on retrouve le contenue de sas, ne le ramène pas à Road. Détruis-le ou débarasse-toi en. Juste je ne veux plus en entendre parler. »


Le blond tourna finalement son visage vers Jake qui le fixait avec un air interragateur. Chris afficha un petit sourire amusé.

« Je sais que tu as à tout entendu. Tu n'es pas vraiment discret, Nivans. Mais tant mieux, je vais avoir besoin de toi. Tu devras être discret, tu n'es pas censé faire parti de la mission. Mais je veux que pendant cette mission tu sois nos yeux et nos oreilles. Tu devras surveiller le laboratoire grâce au caméra et nous prévenir si il se passe des choses, c'est compris ? »

« Bien-sûr Capitaine ! Vous pouvez compter sur moi ! »


Chris afficha un petit sourire avant de se trouner vers Elsa qui semblait perdue dans ses pensées. Elle devait sûrement penser aux chances de survie ou encore aux conséquences que sa création allait avoir. Le blond afficha une petite moue avant de passer délicatement sa main sur le dos de Elsa avant d'ouvrir la porte d'un casier des vestiaires. Il sortit une tenue militaire, un gilet avant de faire signe à Jake de sortir de la pièce pour respecter l'intimité de son amie. Lui était resté mais il avait tourné le dos à Elsa lui laissant le temps de se changer. Une fois sa tenue enfilé, Chris s'avança doucement vers elle avant de lui afficher un petit sourire. La situation était plus que compliqué. Elsa ne devait pas être en forme et il pouvait la comprendre, complètement même. Mais lui n'allait pas baisser les bras aussi rapidement. Elle était innocente et il fallait le prouver à cette société de malheur. Un soupir sortit de sa bouche tandis qu'il tendit gentiment une oreillette à la blonde.

« Pour rester en contact si jamais on est séparé. Et aussi pour pouvoir communiquer avec Jake. » il marqua un petit temps de pause avant de coller son front contre celui de la jeune femme. Il ferma les yeux avant de murmurer ces quelques mots. « Ne t'en fais pas. On va y arriver. On est entraîné pour ça. »

L'ancien militaire prit finalement la main de Elsa avant de sortir de la pièce. Sans surprise, il se retrouva nez à nez avec le commandant Road. Ce dernier donna des consignes, des ordres même. Comme quoi Chris devait rester en contact avec eux et donner souvent des nouvelles sur la situation. Le blond se contentait de hocher la tête sans trop l'écouter, il savait ce qu'il avait à faire après tout. Après avoir fait le point sur la mission, les agents de PEGASUS conduisirent Chris et Elsa dans un hélicoptère qui allait les emmener à bon port. Le trajet fût assez court grâce à l'hélico. Il remercia le pilote et descendit de l'engin. Ils s'éloignèrent de ce dernier lorsqu'il décolla. Ce ne fût qu'une histoire de quelques secondes avant que l'hélicoptère ne disparaisse complètement dans le ciel. Chris fronça les sourcils tout en fixant le ciel avant d'entendre son oreille grésiller. Il appuya sur ce dernier afin d'écouter ce que Jake avait à lui dire.

« Capitaine, faites bien attention à vous. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas laissés l'hélicoptère ici. »

« Parce que PEGASUS ne nous fait pas confiance. Au moins c'est réciproque. On passe par la porte principale, regarde si tout vas bien. »


Chris colla son G36 contre sa poitrine avant d'avancer doucement vers la porte du laboratoire tout en surveillant autour de lui. Il avait un mauvais pressentiment sur cet endroit. Nivans le sortit rapidement de ses pensées.

« La voix est libre Capitaine. Mais avant de rentrer dans ces lieux, vous devriez porter un casque. Je veux dire on ne sait pas si l'air est pur à cause des micro-organismes. » Il marqua un petit temps de pause avant de reprendre. « Je vous fais confiance Madame Laufeysen, je sais que vous êtes innocente mais on a déjà vécu ce genre de situation avec le Capitaine Brooke. »

« A toi de voir, Elsa. On le met ce masque ou non ? »



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________________________________________ 2020-01-30, 12:07





Under your scars I pray

You're like a shooting star in the rain


C’était… Quelque chose d’absolument ahurissant. A chaque seconde qui s’écoulait, Elsa avait la très nette impression de voir passer plus d’un siècle sans qu’elle ne parvienne à écourter cette temporalité. C’était comme si un étau s’était emparé de son torse et s’amusait à se réduire imperceptiblement au fil des minutes, jusqu’à la rendre complètement hors d’haleine intérieurement. Ses entrailles se tordaient et une espèce de peur lancinante grimpait tranquillement sur son échine pour relâcher son poison glacé jusque dans la moindre de ses terminaisons nerveuses. Une menace glaciale. Un ressenti si intense qu’elle en venait à se demander si son esprit ne lui jouait pas des tours…

Et pourtant, en extérieur, la jeune femme maintenait un visage aussi impassible que possible. Leur montrer qu’elle avait peur, les laisser croire qu’ils avaient une quelconque influence sur elle, et c’était le meilleur moyen de les rendre encore plus virulents. Ces types étaient dingues. Mais le problème, c’est qu’un membre d’une armée non-officielle dans un bunker non-officiel pouvait faire absolument tout ce qu’il voulait : la loi du plus fort régnait et, lorsqu’il était question d’y mêler le gouvernement, les suites prenaient souvent une teinte aussi obscures que fatales. A vouloir travailler pour la NASA, Elsa avait mis un pied dans quelque chose qui la dépassait considérablement… Et pourtant, elle était loin d’être la personne la plus stupide de cette planète. Bien au contraire, elle comprenait la plupart des choses plus rapidement que la normale et savait réagir comme il se devait. Gérer son stress était acquis depuis des années. Maîtriser ses émotions, une seconde nature.

Pourtant, alors que l’hélicoptère les conduisait vers son lieu de travail ordinaire, elle ne parvenait pas à se débarrasser des filaments d’angoisse qui l’étreignait comme un vieil ami. Des mois à s’en sortir. Des années à se perfectionner. Enfin la possibilité d’aller mieux dans son existence, de se satisfaire de ce qu’elle effectuait et de frôler du bout des doigts son rêve de partir rejoindre les étoiles… Et voilà qu’on la précipitait dans une histoire terrifiante. Pire, on y incluait un homme pour qui elle nourrissait un profond respect et une amitié débordante ; on l’avait choisi pour elle, Elsa le savait. Tout était toujours soigneusement réfléchi et ce n’était pas un hasard que Chris soit son coéquipier : il était surentraîné, il était efficace et… Il la connaissait bien. On ne pouvait se leurrer de naïveté dans le monde des manipulations politiques : sans doute avait-il reçu des ordres différents que ce de Road leur avait donné. Sans doute avait-il quelque chose à faire ici.

Et pourtant, dès qu’elle tourna un bref regard dans sa direction, elle se rappela à quel point elle lui faisait confiance. Aveuglément. Éhontément. La seule personne qui avait plongé tout aussi profond qu’elle dans les affres de la solitude… et qui l’avait aidé à remonter à leurs rythmes. Le seul qui acceptait de risquer sa vie en sa compagnie, alors que la jeune femme n’avait aucune idée de ce qui les attendait là-bas.

Elle était scientifique, pas créatrice de chimèrs ou quoi que ce soit d’autre. Son équipe était composée de personnes fiables… Mais voilà qu’elles étaient toutes mortes, assassinées ou pire, et qu’elle était la seule survivante. Et au lieu de la mettre en sécurité, comme toute réaction logique le voudrait, on l’envoyait dans la gueule du loup affronter quelque chose dont elle n’avait jamais eu vent de l’existence. Elle connaissait les formules de base, se rappelait très bien des essais et des résultats. Mais rien, ô grand rien, n’aurait été capable de faire une chose pareille ! Ce qu’ils avaient muté n’était pas vivant à proprement parler, ni capable de réflexion ou quoi que ce soit. Alors… Comment ? Et pourquoi ?

Sa main se resserra sur l’arme qu’on lui avait octroyé, sentant la fraicheur du métal contre la pulpe de ses doigts. Souvenirs. Voilà un moment qu’elle n’avait pas été autorisée à porter une arme à feu… Depuis l’armée, en fait. La NASA refusait le port d’arme sans autorisation préalable et spéciale – ce qui paraissait logique – pourtant elle continuait de recevoir des formations pour s’assurer de son excellent niveau. Sauf qu’il ne s’agissait pas là d’un simple revolver à cran d’arrêt ; on voulait clairement qu’elle tue quelque chose. Mais quoi ? Chris avait l’air bien plus à l’aise qu’elle avec ce genre de gros calibre, mais elle s’abstint d’en faire la réflexion. Tant qu’ils n’étaient pas seuls, Elsa n’avait pas le cœur à tenter une plaisanterie : tout était trop surveiller et serait retourné contre elle.

Soigneusement, elle inspira lorsqu’ils furent enfin à terre, dans la fraîcheur de la nuit. La voix de Jake dans son oreille lui tira son premier sourire de la soirée et, enfin, elle s’accorda quelques instants pour respirer convenablement. Ce n’était pas sa première mission. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait Chris pour coéquipier… Ça allait aller, il lui l’avait dit. Un poids quitta légèrement ses épaules tendues mais le reste s’installa confortablement pour ne jamais lui faire oublier de rester prudente. C’était décidément pas une semaine facile !

L’ambiance qui régnait sur le toit du laboratoire était lugubre. Bien loin des petites poses qu’elle avait pu s’accorder jusque-là, simplement pour observer le ciel avant de se faire rattraper par un vigile… Le bruit de l’hélicoptère avait sûrement dû résonner sur les niveaux les plus hauts mais la sécurité était telle à l’intérieur qu’il y avait peu de chance pour qu’on ai remarqué leur présence. Tout le bâtiment était sécurisé et suffisamment consolidé pour éviter toute attaque sismique, bactériologique ou bien d’autre encore. Cela incluait de ne pas pouvoir entrer si facilement, mais aussi de ne pas pouvoir en sortir aussi aisément. Instinctivement, elle se mordit la lèvre inférieure en considérant les différentes options qui s’imposaient à eux et, après quelques secondes de silence, elle finit par prendre la parole.

« Les micro-organismes étudiés majoritairement dans cet endroit sont censés pouvoir booster la capacité du corps humain à stocker l’oxygène sur ses globules rouges… Si tant est que quoi que ce soit ai évolué, il a évolué dans un milieu riche en oxygène et n’a aucun moyen, techniquement, de rendre l’atmosphère non respirable pour nous. »

Elsa s’accorda un instant de réflexion, avant de relever son bras et de désigner la montre qu’elle portait au poignet gauche.

« Cet appareil me permet de mesurer les constantes de mon environnement. Nous nous en servons principalement lors des entraînements en situation réelles et dans le cadre de recherches impliquant des variations d’atmosphère. »

Elle activa l’écran et pianota un instant, se rapprochant de Chris pour lui montrer les chiffres qui apparaissaient dessus.

« Si l’intérieur est nocif pour nous, ça nous avertira immédiatement. Mais nous ne pourrons pas le savoir avant d’être entrés… »

Elle gratifia Chris d’un sourire encourageant en désignant la porte métallique située devant eux. C’était l’accès à l’extérieur et le seul qu’elle connaissait. Il était verrouillé par un système de pass et de code. Road lui avait tendu ses badges d’accès lorsqu’ils l’avaient quitté et, maintenant, elle se doutait bien de leur utilité. Elle les extirpa de la poche intérieure de son uniforme et les fit légèrement tourner entre ses doigts à la faible lumière de la nuit.

« J’ai la très nette impression qu’on nous force un peu la main… » Plaisanta la jeune femme.

Et ce n’était pas qu’une impression.

« Au fait, vous pouvez m’appeler Elsa. Après tout, vous serez nos yeux et nos oreilles… C’est plutôt intime comme situation. »

La jeune femme entendit Nivans ricaner dans son oreillette. Elle outrepassait la réglementation et le savait très bien, mais étaient-ils véritablement sous couvert de légalité ? Inspirant profondément, elle passa son badge dans l’encoche prévue à cet effet et attendit que le clavier lumineux n’apparaisse pour taper son code d’accès. Après plusieurs secondes qui parurent interminables, un petit bip se fit entendre et le bruit d’un verrou résonna. Elsa vit son ami tirer sur la solide poignée et la porte s’ouvrit dans un léger grincement. A l’intérieur, l’obscurité et un escalier métallique les guidant jusqu’aux étages inférieurs.

Elsa attendit un peu, observant son poignet qui ne sembla pas lancer de signal d’alerte. Alors, après un dernier échange de regard avec son meilleur ami, elle releva l’arme en position de tir et hocha la tête.

« La voix est libre. »

Informa-t-elle, à l’attention de Jake.

« Si quoi que ce soit là-dedans bouge… N’hésite pas à tirer. » AJouta-t-elle, d’un ton plus sérieux encore, à Christopher. « Je pensais travailler sur des mécanismes innovants et inoffensifs pour la conquête spatiale… Qui sait ce qu’ils ont cachés dans les sous-dossiers et autres zones sécurisées. On étudie de la biologie ici, de la biochimie et des particules… Ca à l’air inoffensif mais les photos sont sans appel : quelque chose, ou quelqu’un, a tué ma supérieure. Et je ne tiens pas à ce que, quoi que ce soit, ça te tue toi aussi. D’accord ? »

Elle attendit son approbation, même si elle se doutait bien que Chris était comme elle sur un point : si un danger pointait le bout de son nez, il se mettrait en tête de la protéger… Et elle ruerait dans les brancards pour faire de même. Cette mission, c’était ensemble ou sans personne. Hors de question de perdre qui que ce soit. Ils allaient retrouver les hommes perdus à l’intérieur. Et ils allaient sortir de là vivants…

Ils n’avaient pas le choix.

Lentement, ils s’engagèrent dans les marches et leurs semelles résonnèrent très légèrement dans les environs. Elsa avait emprunté ce chemin des dizaines de fois mais, pour la première fois, il lui renvoya une image tout à fait différente : une ambiance tendue régnait dans l’air, presque palpable de froideur et de brûlure méfiante. Elsa inspira profondément avant de tenter de réduire le bruit de sa respiration, prudente et sur le qui-vive malgré elle. Chaque son. Chaque bruit. Chaque murmure… Le frôlement de leurs vêtements sous les mouvements. Les gestes précis de Chris quand il lui adressa un regard.

Elle hocha la tête dans une direction. Ce qui semblait plus logique… C’était de descendre jusqu’au laboratoire où elle travaillait pour voir s’il n’y avait pas un indice qu’ils auraient oubliés. Quelque chose, quoi que ce soit, qui lui confirmerait que tout ceci n’était qu’une immense blague.

Ou un mauvais rêve.



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