« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je reçus son appel à la fin de la journée, alors que la nuit reprenait ses droits sur le jour dans la petite ville de Storybrooke. Anxieuse, je décrochais rapidement le téléphone. Connaissant depuis fort longtemps la réalité de sa maladie, je savais que cet appel ne présagerait rien de bon.
« Allô ? »
« Angelika c’est… c’est moi ! »
Jamais encore sa voix ne m’avait semblé plus haletante et souffreteuse qu’en cet instant. Une boule grandissait au fond de mon estomac au fur et à mesure que ses mots, prononcés avec grande difficulté, résonnaient dans le combiné du téléphone.
« Qu’est-ce qui t’arrive ? Où es-tu ? »
« Je ne sais pas ce qui s’est passé ! Je… je me suis soudain retrouvé au cimetière ! Je… j’ai besoin de toi. Je crois que j’ai fait une bêtise ! »
« D’accord ! Ne bouge pas d’où tu es, j’arrive tout de suite ! »
Raccrochant le téléphone, je me dirigeais d’un pas leste vers ma penderie pour y prendre mon manteau. J’étais terriblement anxieuse. Quelle bêtise avait-il bien pu commettre pour réclamer une aide aussi tardive ? Qu’entendait-il exactement par « faire une bêtise » ? Ayant hâte d’obtenir des réponses à mes questions, je ne cessais de me précipiter d’un coin à l’autre de la pièce pour rechercher mes différentes affaires nécessaires pour affronter les rigueurs d’un froid d’hiver glacial.
Naturellement, mon attitude étrange ne manqua pas de titiller l’attention de Katelyn qui bien blottie sous un plaid s’était lancée dans la lecture passionnante de « Deux semaines de vacances » de Monsieur Verne.
« Ma… Maman qu’est-ce qui se passe ? »
« Ce n’est rien, ma puce rassure-toi ! J’ai juste un petit problème à régler. Surveille la cuisson de la tourte… je reviendrais pour le dîner ! »
Sur ces mots, je m’approchais d’elle et déposais un rapide baiser sur son front.
« Je t’aime, ma chérie ! »
En des paroles douces et réconfortantes et en un geste tendre, j’espérais pouvoir calmer les craintes de mon adolescente de fille. Y parvenais-je réellement ? Je l’espérais au fond de moi et je partis, sans prêter attention à la petite moue désapprobatrice qui fleurissait sur son joli minois. M’arrêtant sur le palier de l’appartement de Sherlock, je demeurais interdite quelques instants. Devais-je prévenir mon ami de mes projets ? A quoi bon… sa présence n’aurait fait qu’alerter d’avantage mon pauvre ex-bagnard ! Je partis donc, persuadée que ce n’était rien et que je reviendrais très bientôt à la maison.
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Allongée sur le sol glacial et enneigé du cimetière, je tremblais tandis que je me recroquevillais pour tenter de conserver quelques bribes de chaleur corporelle. Cette tâche n’était pas des plus évidentes alors qu’il ne restait sur moi que des vêtements en lambeaux. Les tissus de mon jeans et de mon chemisier n’avaient en effet guère su résister aux coups que l’on m’avait infligés. D’un œil inquiet, je pouvais observer mon manteau d’un blanc immaculé se colorer d’un rouge carmin. Le sang qui s’écoulait de mon abdomen semblait en effet discuter mes goûts vestimentaires qu’il jugeait douteux.
« Le rouge t’irait beaucoup mieux ! »
Cette pensée vagabonde fit rouler une larme sur ma joue. Je n’avais plus la force de hurler ou de crier. Je demeurais silencieux comprenant qu’à cette heure nocturne personne ne pourrait venir à mon secours. J’étais donc destinée à mourir ici… esseulée et apeurée, victime de ma trop grande naïveté et incommensurable gentillesse ! Dans le fond, j’aurais dû accepter mon sort. N’était-ce pas ma faute si je me retrouvais dans cette situation ? La voici la souris telle que vous deviez la voir partir. Une pauvre petite proie acculée à la merci des prédateurs. Ce n’était que justice !
Alors pourquoi continuais-je à m’accrocher à ces quelques petites bribes de vie alors que tout me poussait à lâcher prise ? Pourquoi cet entêtement idiot à presser mon foulard contre la plaie béante de mon ventre ? Cette plaie qui parcourait de long en large cette partie de mon corps… à l’endroit exact de la cicatrice qui me restait de l’avortement de mon bébé ?
Pensant soudainement à mon petit garçon, mon regard s’embua de larmes alors que je tournais la tête en direction de la pierre tombale veillant sur les derniers instants de ma vie. Lisant avec tristesse le nom qui y était gravé « Anthony B. Barker ». Allais-je bientôt le rejoindre ?
Mon Anthony… mon petit ange…
Dirigeant une main maladroite vers elle, je caressais du bout des doigts la petite peluche girafe que j’avais offerte à mon enfant le jour de Noël. Dans un demi-sourire, je prononçais ces quelques mots emplis de tendresse.
« Ne t’inquiète pas mon cœur, Maman sera bientôt à tes côtés ! »
Après tout, cela faisait des années qu’il se trouvait seul dans son autre monde. Une éternité passée dans l’obscurité et la solitude, sans recevoir d’amour et de protection. Il n’y avait personne… pas même ses parents ! Le souvenir de mon fils me ramena immanquablement à celui de son Papa. Balthazar !
Je ne m’attendais pas vraiment à ce que cette pensée soit la dernière de mon existence. Verserait-il au moins une larme le jour de mon enterrement ? Songerait-il avec regret aux moments que nous aurions pu vivre ensemble… aux propos de cette fichue lettre sans réponse que je lui avais envoyée à Noël ? Rien n’était moins sûr. Je n’avais pas assez d'importance à ses yeux et cette constatation ne faisait qu’ajouter au ridicule de la situation.
Pourquoi Lui… pourquoi faut-il toujours que cela finisse par Lui ?
Et si pour une fois, cela commençait par Lui ? C’était une idée ahurissante… une pensée d’une bêtise sans nom ! Pourtant, je finis par croire très fort à cet espoir. Après tout, s’il était une personne qui affectionnait par-dessus tout cet endroit, c’était bien mon très cher barbier !
N’ayant plus la force de maintenir mon appui sur ma blessure, je laissais mon sang s’écouler plus abondamment tout en agrippant avec tenacité le médaillon que je portais constamment autour de mon cou. Je m’abandonnais alors complètement à mon Destin… laissant à la seule main qui pourrait se tendre décider de mon sort !
Ne laisse pas tomber ta souris… j’ai tellement besoin de toi ! Sauve-moi !
acidbrain
Balthazar Graves
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| Avatar : Ben Whishaw
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
I see a band of angels and they're coming after me.
La nuit avait drapé son long manteau de ténèbres sur Balthazar depuis longtemps. Il marchait entre les tombes, avec les étoiles pour seules guides. Cela faisait partie des rares moments qu'il appréciait. Le silence. La solitude poussée à son paroxysme. Le mutisme des cadavres qui pourrissaient six pieds sous terre. Il s'imprégnait de cet endroit, il aimait se figurer qu'il se fondait parmi les ombres sinistres pour ne jamais plus revenir vers le monde des vivants. Hélas, le soleil se levait toujours. L'obscurité était à chaque fois battue par la lumière. C'était la terrible fatalité de l'existence.
Pour le moment, il savourait le bref répit que lui fournissait la nuit. Le cimetière était désert à cette heure-là. Il savait qu'il ne ferait aucune bonne ou mauvaise rencontre. Il n'avait que le poids de sa peine pour lui tenir compagnie. Il évoluait d'une démarche égale, à la fois mécanique et plutôt lente, le mégot incandescent de sa cigarette témoignant uniquement de sa présence parmi les tombes, puisqu'il était vêtu de sombre.
Rien n'était censé troubler sa quiétude ressemblant étrangement à un engourdissement. Rien, excepté la tâche de lumière qui se découpait très nettement au pied d'une pierre tombale plutôt bien entretenue. Le barbier se stoppa net, les mains dans les poches de son long manteau, extrêmement attentif. Au premier abord, il crut à une apparition, mais la forme était pâle et substantielle. Un corps.
Il hésita à faire demi tour, à ne pas prendre part à ce possible rebondissement qui, assurément, allait gâcher sa sinistre soirée. Pourtant, il approcha avec méfiance, effaçant les mètres qui le séparaient de la silhouette étendue au sol. Une femme. Son visage était caché par ses cheveux blonds emmêlés, poisseux de sang et de terre. Balthazar l'observa, restant debout, analysant avec acuité la scène de crime. Le manteau blanc de la victime était imbibé de sang, de même que la terre autour d'elle. Elle en avait perdu énormément. Elle ne survivrait probablement pas à un déplacement. Des yeux, il chercha la cabane dans laquelle les fossoyeurs rangeaient leurs outils. Devait-il enterrer le corps ? Ou le laisser à vue ? Quelqu'un le trouverait forcément le lendemain. Mieux valait qu'il s'éloigne. Ce n'était pas son problème. Tout le monde mérite de mourir.
Il allait se détourner quand un détail attira brusquement son attention. Il braqua son regard sur le nom écrit sur la tombe. Son sang se glaça instantanément dans ses veines alors qu'il peinait à comprendre.
ANTHONY B. BARKER
Dérouté, il baissa les yeux sur le corps au pied de la pierre tombale, jeta sa cigarette et mit un genou à terre. Il devait vérifier. Il devait en être certain...
Avec délicatesse, il repoussa les boucles blondes du visage de la jeune femme. C'était bien elle. Jamais il ne l'aurait reconnue car elle était toujours si impeccable, irréprochable dans son allure en temps ordinaire. Au seuil de la mort, nous devenons tous de pauvres diables.
Désemparé, il écarta les lambeaux de ses vêtements, analysant avec une précision presque fiévreuse l'étendue de sa plaie abdominale. C'était trop tard. Il n'y avait plus rien à faire. La retrouver ainsi, après tous ces mois de silence, provoqua une douleur sourde dans son crâne, un battement terrible qui le faisait enrager.
Quelqu'un avait fait ça. Quelqu'un l'avait tuée alors qu'elle était sans doute venue se recueillir sur la tombe. C'était un message intentionnel. Une mise en scène. A son attention ? Un goût de bile emplit la bouche du barbier alors qu'il fixait la jeune femme ravagée. Il commençait à avoir trop d'ennemis.
Comme si elle avait senti sa présence, elle poussa un faible gémissement, les paupières closes. Il frémit et se pencha davantage vers elle afin de passer doucement une main sous sa tête.
"Ne dis rien..." murmura-t-il, anxieux.
Il fallait qu'elle économise ses forces, même si c'était dérisoire. Inutile. Elle souleva les paupières et leurs regards se croisèrent.
"C'est... c'est toi ?" balbutia-t-elle dans un filet de voix.
Sa main ensanglantée quitta alors le médaillon qu'elle avait autour du cou. La jeune femme tenta de se rapprocher du barbier dans un effort dérisoire. Lui se contenta de la soutenir davantage, de plus en plus désorienté.
"Oh Balthazar ! Je savais... je savais que tu ne me laisserais pas tomber !"
Un faible sourire apparut sur ses lèvres violacées. Il posa une main brièvement sur sa joue : elle était glacée. Son corps à l'agonie, ses dernières forces qui la quittaient provoquaient sûrement une sorte d'euphorie proche du délire. Sans attendre davantage, le barbier la redressa doucement, de sorte à passer un bras dans son dos, alors que l'autre agrippait ses jambes.
"Accroche-toi... si tu le peux." marmonna-t-il.
Il la souleva du sol et la serra contre lui, ses genoux ployant sous le poids de la jeune femme. Il savait qu'un corps devient plus lourd lorsqu'il n'abrite plus aucune vie. Son coeur s'accéléra. L'issue était de plus en plus inéluctable. Angelika s'accrocha d'une main tremblante à son manteau, laissant sa tête reposer contre son torse.
"Qui t'a fait ça ?" s'enquit-il d'un ton rauque alors qu'il avançait d'un pas vif et laborieux à la fois.
Il apercevait les hautes grilles du cimetière, encore bien trop loin. Prévenir les secours lui avait traversé l'esprit mais il n'avait aucune confiance : il était capable d'aller plus vite qu'eux. Il tentait de maintenir la jeune femme éveillée, la faire parler était la meilleure solution.
"Je... je ne sais... Hayden ! Je dois... enfin tu dois le retrouver..." balbutia-t-elle, à bout de souffle.
D'un geste brusque et terriblement difficile, elle arracha son médaillon pour le glisser dans la poche de Balthazar. Ce dernier ne ralentit pas l'allure. Qu'importe si la babiole tombait. Ce n'était pas ce qui comptait.
"Garde-le avec toi ! Il faut... que tu saches la Vérité ! Et si je ne peux plus... si je ne suis plus..."
Elle ne parvint pas à achever sa phrase, trop épuisée. Le barbier pencha la tête vers elle juste assez pour apercevoir une larme briller sur sa joue, dans la pâle lumière des rares réverbères. Leurs regards se croisèrent à cet instant, tous deux inquiets, tous deux égarés à la frontière du monde des vivants.
"C'est pas grave si tu n'y arrives pas... Mais ça... il faut que tu le fasses ! Pour Lui."
Le barbier fronça les sourcils. Lui... De qui parlait-elle ? Elle cherchait à tourner la tête vers le cimetière qu'ils venaient de quitter. Se pouvait-il qu'elle fasse allusion à la tombe ? Il la rehaussa dans ses bras et grimaça, sentant ses muscles protester. Heureusement, sa voiture n'était plus très loin. Il l'avait garée en travers du trottoir, se moquant des interdictions de stationner.
Rapidement, il déverrouilla le véhicule et plaça la jeune femme sur le siège avant passager, essayant le mieux possible de pas trop la contorsionner afin de ne pas aggraver ses blessures. Après quoi, il fit le tour et s'installa face au volant. Il démarra en trombe et roula à toute allure. De temps à autre, il lui jetait des coups d'oeil frénétiques, s'assurant qu'elle était toujours consciente. Il avait fermé son esprit, ne préférant pas réfléchir à ce qu'elle avait dit. Elle délirait, c'était évident. Ses paroles n'avaient aucun sens.
"Toujours pas le moindre sourire..."
Il lui jeta un regard avant de se focaliser de nouveau sur la route. Il roulait si vite que la rue se noyait dans un patchwork de lumières ressemblant à des étoiles filantes.
" Je te demande pardon pour tout, Sweetie ! J'ai échoué."
Ses lamentations étaient à peine plus élevées qu'un murmure. Il ne les entendait pratiquement pas.
" J'aurais pourtant tellement voulu revoir ton sourire une fois... rien qu'une dernière fois..."
Elle avait sombré dans l'inconscience depuis de longues minutes quand il arriva enfin devant l'hôpital. Il se gara juste devant les Urgences même si c'était interdit, et ignora les regards perplexes des secouristes qui fumaient leurs clopes juste devant l'entrée.
"Faites votre boulot !" s'écria-t-il, à bout de nerfs.
Les deux urgentistes se regardèrent, avant de lâcher leurs cigarettes et de se précipiter à l'intérieur. Ils revinrent quelques secondes plus tard en faisant rouler un brancard sur le bitume. Rapidement, ils prirent en charge la jeune femme inconsciente. Pendant ce temps, Balthazar s'accorda quelques instants de répit, chancelant puis s'appuyant contre sa voiture. Alors qu'Angelika s'éloignait, il baissa les yeux sur la portière ouverte, laissant voir la large tache rouge sombre qui recouvrait le siège. Puis, il observa ses propres mains et une partie de son manteau souillé de sang. Sa mâchoire se crispa.
"Monsieur, suivez-nous, s'il vous plaît !" l'appela un des urgentistes. "Savez-vous ce qui s'est passé ?"
Il cligna des yeux et secoua la tête.
"Je l'ai trouvée..."
"Il va falloir prévenir la police." dit l'autre à son collègue tout en faisant entrer le brancard à l'intérieur de l'hôpital. "Ca ressemble à une attaque au couteau."
Le barbier frissonna et se stoppa net. Trop anxieux concernant Angelika, il n'avait pas songé à l'ampleur du problème : il pouvait être accusé. Il n'y avait eu aucun témoin à cette heure-là au cimetière. Ce serait sa parole contre celle du juge. Et il haïssait les juges. Il tenta de rester calme, respirant par saccades et consentit à entrer dans l'atmosphère surchauffée des Urgences. Les secouristes emmenaient déjà la jeune femme derrière d'autres portes, là où il ne pouvait la suivre.
Il s'adossa contre le mur et ne trouva qu'une seule chose à faire : il sortit son téléphone et composa l'un des rares sms de sa vie.
Angelika. Hôpital. Presque morte.
Ses doigts fébriles éprouvèrent mille difficultés à écrire ces quelques mots et quand il envoya le texto, il laissa de petites traînées écarlates sur son écran.
Holmes allait venir. Il l'aiderait à résoudre cette affaire puisqu'il était attaché à la jeune femme. Et par ce biais, le barbier ne serait pas accusé. C'était la seule alternative que son esprit confus avait réussi à envisager. Il passa une main dans ses cheveux avant de se laisser tomber sur une chaise raide, l'esprit bouillonnant.
Il subsistait une seule question... le détective allait-il croire en son innocence ? Balthazar réalisa avec une sombre ironie qu'il venait de remettre son destin entre ses mains.
acidbrain
Angelika B. Beresford
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"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"
| Conte : Bernard & Bianca | Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca
Cette prison était terriblement lugubre ! Certes, elle avait été habituée à visiter des bagnards et fréquenter des prisons était devenu une activité quotidienne pour la petite souris de la SOS société ! Cependant, il régnait dans cette prison australienne une atmosphère si sombre et si sinistre que la simple idée de franchir ses murs devait mortifier chaque prisonnier qui en franchissait les portes. Pourtant, c’était bien dans ces lieux que sa toute nouvelle mission l’avait conduite. Le prisonnier dont elle avait à présent la charge se prénommait Benjamin Barker. Un pauvre diable venu de Londres, enfermé pour des raisons aussi obscures que suspectes ! Elle avait découvert son histoire en fouillant dans les archives… la fondation ayant pour habitude de répertorié chaque victime d’une justice corrompue. Dès sa première lecture, elle avait été touchée par l’histoire de ce père de famille doux et aimant qui n’avait rien à voir avec le portrait que l’on dressait habituellement de leurs clients ! C’est pourquoi, je m’étais résolue à m’occuper de son cas !
Le chemin fut long et terriblement fatiguant ! Le retrouver dans ce labyrinthe ne fut pas chose aisée. Désireux de le réduire au silence, les gardiens l’avaient enfermé à l’écart de tous ! Je passais donc des heures à traverser des couloirs remplis de prisonniers surpris de voir gambader la souris parmi eux. Parmi tous les regards qui s’étaient braqués sur elle, il y en avait un qu’elle n’aurait souhaité pour rien au monde ! Un terrible matou, aux dents aussi acérées que des lames de rasoirs, l’avait pris en chasse. Il lui fallut bien du courage et de la dextérité pour parvenir à lui échapper. Elle y était parvenue après qu’un miracle m’ait permis de dégager ma petite patte de sa grande gueule de prédateur.
Exténuée et blessée, c’était donc en clopinant qu’elle arrivait enfin à destination. Dans cette cellule, rien ne venait troubler la quiétude des lieux. Le silence devait régner en maître depuis des mois et c’est sans doute pour cette raison qu’elle attira immédiatement l’attention du seul habitant de ces lieux désolés. Il se trouvait alors dans un état si misérable. La longueur de ses cheveux d’eben n’avait d’égal que celle de sa barbe. Amaigri et sal, le regard qu’il lui lançait était à la fois vide et d’une infinie tristesse. Me traînant avec difficulté jusqu’à ses pieds, je relevais mon museau dans sa direction.
« Vous êtes Benjamin Barker ? », déclara-elle avec toute la simplicité du monde.
Oh bien sûr, elle n’avait aucun doute sur son identité. Son but n’était autre que de capter son attention et savoir s’il leur serait possible de communiquer. Etonné, il ouvrit alors de grands yeux avant de se mettre à balbutier
« Tu… parles ? »
A cet instant, elle ne prit guère attention à ses premiers propos. Après tout, la surprise qu’il ressentait était commune a bien des prisonniers que j’avais été conduite à aider. C’est pourquoi, elle se rapprochait de lui posant sa patte sanguinolente sur sa main.
« Je m’appelle Bianca. Je travaille pour la SOS société et je suis là pour… pour vous… »
A bout de souffle, elle finit alors par s’effondrer sur le sol. Il la saisit alors avec tendresse dans sa main et lui fabriqua une attèle à l’aide d’un petit morceau de bois et d’une paille. Ce petit geste si émouvant fit tressaillir ses moustaches de plaisir.
« Merci ! Vous... vous êtes vraiment très doué ! Auriez-vous un peu d’eau ou quelque chose à manger ? »
Le prisonnier secoua alors la tête d’un air navré
"Souvent, on m'oublie."
Cette petite phrase fendit son pauvre cœur de souris. Il était donc si isolé que personne ne prenait en compte son existence ? Désireuse d’être encourageante, elle se levait alors sur ses deux petites pattes arrière tout en le regardant.
« Moi je vous promets que je ne vous oublierais pas ! La prochaine fois, je vous apporterais un morceau de gâteau au fromage. Je suis plutôt bonne cuisinière. »
Une envie pressante de lui changer les idées lui vint alors. Grimpant sur ses genoux, elle s’assit sur ces derniers et ajoutait
« Parce que les animaux, ça ne parle pas." Répondit-il catégoriquement. « Ca doit être dans ma tête » finit-il par ajouter tapotant sa tempe et riant d’un air désabusé.
« Bon nombre d'humains ne se préoccuperaient pas non plus de soigner un animal blessé et pourtant vous l'avez fait ! Peut-être est-ce vous qui êtes spécial dans le fond ? »
Il se contenta alors d’hocher les épaules, peu convaincu par ses dires. Pourtant, ce qu’elle avait dit n’était que pure vérité. Jamais encore aucun des prisonniers dont elle avait eu la charge ne m’avait traité avec tant de gentillesse sans même la connaître. En réalité, tout en lui respirait la douceur et l’innocence ! Elle avait de la peine à croire qu’un être pareil était capable des crimes qu’on lui reprochait. Une chose particulière s’était produite en elle au moment où son regard avait croisé le sien. Cependant, elle n’aurait su mettre des mots dessus… ou plutôt elle ne tenait pas à le faire ! Cela lui paraissait tellement absurde ! Tout en lui adressant un clin d’œil, elle ajouta.
« Je peux vous assurer que vous n'êtes pas fou ! Maintenant si vous voulez vous persuader que ce n'est qu'un rêve, pourquoi pas ? S'il vous permet de vous sentir mieux, n'est-ce pas l'essentiel ? »
Redescendant de ses genoux, elle se dressa à nouveau sur sa pattes et toute fière déclara
"Comme j'essayais de vous le dire, la SOS société m'a envoyée ici pour vous aider !"
"Tu vas me faire sortir d'ici ? Tu as caché une clé derrière tes moustaches ?"
Un peu honteuse, la petite souris se plaça sur le sol et réfléchit quelques instants.
" Euh non... je viens vous aider à améliorer votre quotidien dans cette prison. Je reviens !"
Résolue à lui venir en aide, elle disparut de la cellule et revint quelques instants plus tard trainant un petit morceau de pain dans ma gueule. Ce n’était que le premier rendez-vous d’une histoire qui dura des mois et de rencontres au travers desquelles son objectif était simple. Redonner le sourire à son cher barbier qui en avait tellement besoin !
Réveillée de ses songes à l’instant où elle avait quitté les bras du barbier pour se retrouver sur la civière, Angelika peinait à ouvrir les yeux. Sa respiration était de plus en plus faible et son cœur semblait battre ses derniers coups précédent son décès. Entourée dès son entrée à l’hôpital par une brigade de médecins, qui pour la plupart faisaient partie de ses amis, elle n’avait pas tardé à être amenée au bloc opératoire. Une apparition freina cependant les médecins dans leur course. Un homme d’une quarantaine d’année, vêtu d’une blouse blanche, s’était approché de ce cortège sinistre.
«Angelika !!» s’était-il écrié en reconnaissant sa compagne allongée sur le brancard
La nature criminelle de ses blessures ne faisait alors aucun doute. Toujours aussi paniqué, Edgar Sullivan suivait le groupe, plongeant sa main dans ses cheveux et prononçant des paroles réconfortantes. C’était alors le seul geste qu’il pouvait avoir à son égard ! Après tout, son rôle était de travailler aux soins aigus de l’hôpital. Même s’il collaborait avec les urgentistes, il n’était en rien habilité à se rendre au bloc opératoire.
« Ne t’inquiète pas, ma chérie ! Ils vont te tirer de là. Tout va bien se passer ! »
« Ben… Benjamin ! »
Il se stoppa net dans sa course, ne trouvant plus le moyen de réagir ! Serrant les poings et les dents, il jeta un regard furieux à l’adresse du cortège. Elle délirait c’était évident… mais l’entendre prononcer ce nom dans l’état dans laquelle elle se trouvait l’avait totalement pétrifié ! Très vite, il fut rejoint très bientôt par un de ses amis brancardiers qui avait accueilli la jeune femme et le barbier à la porte.
« Edgar tu ne devrais pas… »
« Qui l’a accompagné à l’hôpital, Michael ? »
« Un gars pas très causant et horriblement sinistre… il prétend l’avoir trouvée au cimetière en pleine nuit ! »
« Encore et toujours ce maudit barbier ! »
« Eh mais où est-ce que tu vas ? »
Son ami n’avait pas eu même le temps de prononcer un mot de plus qu’Edgar franchit les portes du couloir pour se rendre dans le hall bondé des urgences. Cherchant du regard l’homme dont il était question, il ne le trouva pas. Cependant, la porte de l’établissement qui se refermait à présent sur elle-même réveilla en lui une bribe d’espoir. Sans attendre, il se précipita vers la sortie tout en évitant les ambulancier et patients sur sa route.
Une fois au-dehors, il trouva enfin l’objet de sa quête. S’approchant de lui à pas rapide, il s’écria de telle manière que toutes personnes alentours pouvaient l’entendre.
« Et vous le barbier… j’ai deux mots à vous dire ! »
Se précipitant au-devant de lui, il le saisit par le col de son veston et le plaqua contre le mur.
« Je crois que vous me devez quelques explications ! C’est quoi cette histoire ? Comment avez-vous fait pour la retrouver au cimetière en plein milieu de la nuit ? »
Le barbier peu coopératif se contenta de le regarder d’un air mauvais, où passait parfois la surprise, sans prononcer un seul mot !
« Votre silence en dit très long sur votre responsabilité dans cette affaire, Graves ! Et le fait que j’ai entendu très distinctement Angelika prononcer votre nom ne vas pas vous aider à vous disculper ! »
Furieux de devoir faire une nouvelle fois face au silence du barbier, il le détacha du mur pour l’y claquer avec encore plus de force.
« Avouez que vous lui êtes tombée dessus au cimetière, hein ! A moins que vous ne l’ayez fait venir à vous avec votre air de chien battu ! Trop attachée à vous, elle n’a pas su résister à l’envie de vous venir en aide et vous en avez profiter pour l’agresser ! »
Enfermé dans sa colère, il ne prenait pas même la peine d’observer le barbier. Il préféra continuer à vociférer ses accusations.
« C’était ça votre plan ? Jouer avec les sentiments d’Angelika dans le seul but de lui faire du mal et de vous venger ? »
A ce moment, le barbier s’activa enfin. D’un geste brusque, il lui lança un coup de pied qui atterrit dans le ventre de l’urgentiste. Sa respiration coupée, il se laissa être poussé par le barbier tout en demeurant recroquevillé de douleur. Il eut alors enfin droit aux premiers mots du barbier.
"Crétin.", grommela-t-il en tirant sur les pans de son manteau tout en lui attribuant un regard mauvais.
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Sherlock Holmes
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« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
Observant le texto, Sherlock fronça des sourcils tout en terminant sa sonate de Bach. Que pouvait-il bien lui vouloir ? C’était rare, de voir le barbier entrer en contact avec lui. Posant son violon de manière désabusé, Sherlock se mit à grogner. Balthazar avait le don de l’interrompre dans les moments les plus importants de sa vie. Terminer une mélodie, c’était une urgence. On terminait un cercle bien défini. Déverrouillant son smarthphone en tapant les lettres « E.U.R.U.S.C.R.A.I.N.T. », Sherlock se mit à lire le SMS plus en détail. Son sourire sadique qu’il adressait d’habitude à Balthazar disparut et sa mâchoire se contracta. Serrant son téléphone, on pouvait voir ses les jointures de ses doigts, blanches et livides apparaître. Rangeant son smarthphone dans sa poche, il se mit à marcher rapidement de sa démarche élancée et fine vers la table basse lourde en chêne massive. La poussant de toutes ses forces avec le pied, elle révéla une trappe en acier protégé par un code. Rentrant la date de naissance de Watson, il l’ouvrit d’un geste sec. Plusieurs armes étaient parfaitement rangés ça et là. Plissant des yeux, sa main se porta sur la Winchester avec envie. Non. Si on le voyait dans la rue avec ça, il ne passerait pas inaperçu. Optant finalement pour un petit pistolet de d’appoint, il se vêtit également d’un hoster de police, qui serait invisible sous manteau. Marchant à la va vite, le détective rangea l’arme à sa place et se vêtit de son manteau dans un mouvement circulaire.
« Madame Hudson, je pars pour trois jours. Occupez vous de Katelyn. Ramenez la chez vous, et n’ouvrez à personne, sauf à un Holmes ou Pheobus. »
Descendant l’escalier, il se saisit de son vélo. Il savait qu’il irait bien plus vite avec ce moyen de locomotion dans Storybrooke. Le plan de la ville était intégré parfaitement dans son cerveau et il savait parfaitement où allait. Après plusieurs minutes à pédaler en danseuse, couper par des chemins étranges et refuser toutes les priorités possible, il arriva enfin devant l’hôpital. Plissant des yeux, il reconnut l’homme qu’il ne pouvait oublier, accompagné d’Edgar. Visiblement, une confrontation avait eu lieu et elle n’était pas terminée. Jetant son vélo dans les bras d’un ambulancier, il se dirigea vers l’entrée. « Hé ! Tu m’as pris pour un coursier débile ! »
Sherlock tourna sa silhouette dans un mouvement de manteau. « Vous feriez mieux de rentrer, votre femme est avec votre meilleur ami. Vous habitez bien 56 Middle Street ? »
L’homme se mit alors à paniquer et se mit à courir vers sa voiture, laissant tomber le vélo de Sherlock au sol. « Crétin. » dit-il entre ses dents.
Montant les marches qui lui restaient, Sherlock se tourna vers Balthazar, offrant son dos à Edgar. Plissant des yeux, il lui indiqua de rentrer dans son jeu, s’il voulait se débarrasser de lui au plus vite. « Quand vous aurez fini votre querelle de maternelle, on pourra peut être avancer. »
Il s’était tourné vers Edgar. Il était bien plus grand que lui et le toisait de toute sa hauteur. En même temps qu’il parlait, son regard se porta sur lui. Analysant son comportement, sa tenue, son visage puis ses mains, un petit sourire en coin apparu sur les lèvres de Sherlock. Même si Angelika était en danger, il avait déjà quelques indices. C’était palpitant. Cependant, le fait de savoir un autre de ces coéquipiers en danger de mort raviva son attention. Quand il se releva, Edgar adressa un regard mauvais à Sherlock et tressaillit légèrement. Visiblement, ils étaient fait pour s’entendre tous les deux… Quel trio de choc haineux songea Holmes. « Aaah Monsieur Holmes... décidement vous êtes toujours là où on vous attend pas ! »
Un rictus mauvais se dessina sur ses lèvres. Sherlock songea qu’il n’était vraiment pas très bon comédien. « Et jamais là quand on a besoin de vous. Une question si vous permettez... vous étiez où exactement quand Angelika s'est faite agressée ? »
Sherlock plissa des yeux. « On prend le relais. Nous n'avons pas besoin de vous. »
Edgar sembla bouillonner de rage, outré. « Vous... vous êtes sérieux ? Cela vous arrive souvent de faire équipe avec des criminels, monsieur Holmes ? Non parce qu’il me semble que votre ami est tout indiqué pour être désigné comme le coupable idéal. Je serais donc bien curieux de connaître votre hypothèse concernant son innocence présumée dans cette affaire ! »
Ce fut à lui de croiser les bras et de le toiser. Sherlock, les mains dans son manteau se mit à rire et à regarder autour de lui. Sérieusement ? Il voulait se battre ici ? Il allait perdre. Fixant alternativement ses sept points vitaux, il ne bougea pas d’un centimètre. « Je vous rappelle, au cas où vous l'aurez oublié, que je suis le compagnon d'Angelika... et donc je ne bougerais pas avant d'avoir obtenu une explication satisfaisante ! »
Bien, il était temps de l’ouvrir un peu. D’un regard terriblement neutre et d’une voix froide, il répondit : « Et j'étais dans mon bain. Et vous, vous étiez où? »
Sherlock regarda Edgar, puis Balthazar. La suite se fit de son habitude ton désobligeant et rapide. « Je fais le choix de mes assistants comme je l'entends. Si vous voulez postuler, envoyez un courrier au 221B Baker Street. Vous connaissez l'endroit je suppose. Certes vous êtes son compagnon, mais pas son mari. Et légalement, il n'y a rien qui m'oblige à répondre à vos questions. Et même si c'était le cas, je n'en aurai pas envie. Je suis juste venu prendre rendez vous pour une coupe de cheveux. Si ça vous intéresse tant que ça, vous pouvez venir le regarder faire. »
Mettant une main sur l’épaule, il attira Balthazar à lui comme un ami d’enfance en le montrant du doigt comme s’ils étaient à une soirée alcoolisée. « Il les coupe super bien ! »
Visiblement, il n’avait pas tellement apprécié d’être traité avec autant d’ignorance et d’arrogance. « A mon grand regret, c'est encore avec vous qu'elle habite, non ? Qui croyez-vous pouvoir protéger si vous n'êtes pas même capable de veiller à la sécurité de vos propres assistants ? »
Sherlock resta impassible, sans bouger, les mains dans les poches de son manteau, mais prenant bien soin de se mettre entre lui et Balthazar. Edgar croisa les bras, et ricana légèrement. « Vous vous croyez particulièrement malin, c'est ça ? Chacun son travail, c'est ce que vous sous-entendez ? Bon très bien, faites ce que vous avez à faire... mais faite-le bien ! Ne perdrez pas de vue que votre rôle à vous est de mettre son agresseur sous les verroux... »
Son regard se porta immédiatement vers Balthazar. Sherlock se plaça à nouveau entre leurs deux visages, un sourire de gamin aux lèvres, comme dans un jeu. « Qu'importe de qui il s'agit ! Je vais terminer mon travail et vous faites le vôtre du mieux que vous pourrez ! Elle le mérite largement après tout ce qu'elle a fait pour vous ! »
Sherlock ne bougea pas d’un pouce, se contentant de le regarder partir vers l’hôpital et d’adresser un dernier regard dédaigneux au barbier. Sherlock se tourna à son tour vers ce dernier pour la première fois depuis qu’il était arrivé. Sortant un paquet de cigarette de l’intérieur de son manteau, il en fit sortir deux en tapant simplement à l’arrière du paquet. Il en prit une et proposa l’autre à Balthazar. Prenant le temps d’allumer la sienne, il leva un regard vers le ciel sombre et froid de Janvier pour dire d’un ton calme : « Ce n’est pas réellement l’enquête dont je rêvais. Bien, tu connais la démarche. Tu me donnes un récit détaillé de ce que tu as vu, entendu, et même respiré. N’oublie rien. Et arrête toi au moment précis où je suis arrivé. C’est très important. J’ai une hypothèse en tête et j’ai besoin qu’elle soit confirmée. »
Aspirant plusieurs bouffées, il tapota la cendre par terre en tournant son regard droit dans celui de Balthazar. De sa voix grave et suave, il sourit légèrement en coin avant de dire : « Qui aurait pu croire un jour que Balthazar Graves et Sherlock Holmes soient amenés à être associés ? »
Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Well, it's down at the end of Lonely Street at Heartbreak Hotel.
Associés.
Ce mot prononcé par Holmes arracha une grimace écoeurée à Balthazar, comme s'il se trouvait proche d'un objet malodorant. Il avait l'impression de revivre le scénario de son arrestation, dans son autre vie. Coupable jusqu'à ce que l'on prouve qu'il est innocent. Sauf que dans son monde sordide, il avait été seul face à l'adversité. Cette fois, tout était différent. Lui-même était différent. Plus combatif, calculateur, coriace. Il n'attendrait plus qu'une main secourable vienne le sortir de ce guêpier. Il était bien décidé à se débrouiller seul. Il avait déjà lancé la machine en prévenant Holmes. Le détective serait un outil indispensable pour démêler les ficelles de ce scénario bien huilé. Le barbier éprouvait toujours autant d'aversion pour lui, mais il savait reconnaître le talent, et Holmes, en matière de déduction, en était fortement pourvu.
"Il n'a pas répondu." déclara-t-il, pensif, après avoir allumé la cigarette.
Il la porta à ses lèvres, plissant des yeux vers le paquet que le détective tenait en main. Il s'agissait de la même marque que celle qu'il consommait. S'agissait-il d'une provocation ? Le barbier arqua un sourcil tout en considérant son acolyte, le visage fermé.
"Le crétin qui m'a menacé : il n'a pas répondu à la question que tu lui as posée." précisa-t-il d'un ton entendu.
Holmes lui avait demandé où il se trouvait lors de l'agression d'Angelika, et l'homme l'avait ignoré. Ce qui le plaçait en tête de liste des suspects.
"Aucun alibi." conclut-il avant d'aspirer une nouvelle bouffée de tabac.
"Evidemment qu'il n'a pas répondu. Puisqu'il est suspect." renchérit le détective d'un ton méprisant.
Balthazar lui offrit un regard perçant. Il détestait quand il prenait cet air supérieur, surtout qu'il venait d'élaborer la même conclusion. Toujours cette manie de vouloir être plus malin, plus rapide.
En tapotant de l'index sur sa cigarette pour en dégager la cendre, il tiqua une nouvelle fois sur le sang séché qui couvrait ses mains. Il plia et déplia les doigts fébrilement.
"Allons ailleurs." dit-il d'un ton rauque.
Hors de question de rester un instant de plus près de l'hôpital. Si le crétin avait prévenu les flics, ils ne tarderaient pas à débarquer et Balthazar n'avait aucune envie d'être placé en garde à vue. D'un pas rapide et mécanique, il se dirigea vers sa voiture, jetant au passage un coup d'oeil vers le vélo par terre avant d'adresser un rictus sardonique à Holmes.
"Ecolo." marmonna-t-il comme une moquerie.
Sans l'attendre, il monta dans son véhicule et enclencha le contact.
"Une envie particulière ?"
A travers la portière entrouverte, il vit Holmes redresser son vieux vélo sans y mettre l'antivol pour autant. Puis, sa longue silhouette pivota vers lui, les mains dans les poches pour observer la rue.
"L'Hôtel. Là bas. De cette chambre, on aura assez de hauteur pour voir la sortie principale et la sortie de service. Je veux savoir si Edgar va rester auprès de sa belle ou s'il va décider de partir faire un petit tour."
Il désigna le bâtiment à quelques mètres. Balthazar haussa un sourcil en regardant à travers le pare-brise et finit par couper le contact. Il sortit de sa voiture, la verrouilla et rejoignit le détective.
"Un hôtel ?" répéta-t-il, suspicieux.
L'idée était ingénieuse, pourtant le barbier ne pouvait cacher sa réticence. Après tout, la dernière fois qu'ils avaient partagé une chambre, c'était à Venise. Ce souvenir hantait encore Balthazar d'une épouvantable façon, car elle contenait trop de flous et de passages liés à l'amnésie. Il ne préférait pas s'interroger sur ce qu'il s'était vraiment passé, cette nuit-là.
Mettant sa méfiance de côté, il commença à marcher d'un pas vif vers l'hôtel, après avoir jeté sa cigarette. Mieux valait songer uniquement au bénéfice d'une observation assidue. Tout ce qu'il faisait était dans le but de coincer l'agresseur d'Angelika. Il pouvait envisager quelques sacrifices, dont se retrouver enfermé dans cinq mètres carré avec Holmes durant plusieurs heures.
Une fois arrivé à la réception, il demanda à la jeune femme assise derrière le comptoir :
"Une chambre avec vue sur l'hôpital."
"Lit double ou lits jumeaux ?" s'enquit-elle avec un sourire commercial.
"Pas d'importance." grommela-t-il.
"Ah si monsieur, c'est important pour les statistiques de l'hôtel et..."
A bout de nerfs, il tapa du poing contre le comptoir. La jeune femme sursauta et cligna des yeux. Il s'empressa de cacher sa main afin qu'elle ne voit pas le sang.
"Lit double." dit-il sans réfléchir.
"Oh, je vois..." gloussa-t-elle tout en observant les deux hommes.
Balthazar laissa échapper un soupir tout en la fixant comme s'il allait l'égorger, mais la réceptionniste n'eut l'air de s'apercevoir de rien tandis qu'elle demander de régler la taxe de séjour ainsi que les diverses autres formalités. Il s'exécuta le plus rapidement possible, crispé au maximum et se saisit brusquement de la carte de la chambre.
"Chambre 69, au Deuxième étage. L’ascenseur est en panne donc il faut..."
La réceptionniste n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le barbier s'élançait déjà vers l'escalier au bout du couloir pour le grimper quatre à quatre.
"C'est un sanguin votre compagnon." il l'entendit dire à Holmes. "Quelle énergie."
Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule, juste assez pour la voir adresser un sourire attendrie au détective. Ce dernier répondit par un sourire plutôt sadique en comparaison puis l'observa droit dans les yeux.
"On ne sera pas long."
"Ca c'est à vous de voir. Passez une bonne nuit !" dit-elle d'un ton roucoulant.
Le barbier secoua la tête et reprit son ascension d'un pas plus agacé que jamais. Idiote ! Et Holmes... quel idiot lui aussi de ne pas démentir ! Il perçut bientôt du bruit derrière lui, signe qu'il montait les marches lui aussi. Balthazar accéléra l'allure, plus incommodé que jamais par la présence du grand échalas.
Il entra dans la chambre sans desserrer les dents une seule seconde. Il laissa la pièce plongée dans le noir et se dirigea vers l'unique fenêtre afin de repousser le rideau.
Pendant ce temps, Holmes avait placé le panneau "Do not disturb" autour de la poignée de la porte, après avoir vérifié que nul ne les avait observé dans le couloir. Il finit par claquer la porter.
"Bien. Il faut attendre donc ! Tour de garde !"
Sur ces paroles, il se jeta sur le grand lit. Balthazar, qui ne lui avait pas adressé un regard jusqu'ici, s'emmura davantage dans le silence tout en continuant de fixer les Urgences en contrebas.
"Tu me penses innocent." dit-il soudain, plus contracté que jamais. "Pourquoi ?"
Cette question lui brûlait les lèvres. Pourquoi quelqu'un comme Holmes ne saisissait pas la chance de le mettre sous les verrous ? Etait-il un homme de principes ? Evidemment. Il voulait trouver le véritable coupable. C'était ce qui animait ce grand imbécile. La justice. Il n'y avait absolument rien d'autre.
La réponse fut toute autre. Alors que le détective avait quitté le lit pour fouiller dans les tiroirs -agitation inutile d'après le barbier car ils se trouvaient dans une chambre d'hôtel et non une maison abandonnée- il mit soudain la main sur une vieille montre.
"Oh... Passionnant..."
Balthazar lui accorda un bref regard agacé.
"Parce qu'elle n'est pas morte." répondit enfin son acolyte. "Et que tu ne te permettrais pas de faire souffrir une cible. Surtout Angelika. Tiens il buvait beaucoup ce monsieur ! On le voit aux traces de rayures sur la vitre de sa montre.... Il est sorti?"
"Non." assura-t-il, car il restait focalisé sur les Urgences. Puis, il ajouta brusquement : "Viens là."
A demi-surpris, il vit Holmes approcher de la fenêtre. Alors, le barbier s'en écarta. Il ne souhaitait pas de rapprochement particulier, juste qu'ils échangent leurs places le temps qu'il aille se laver les mains. Il se rendit jusqu'à la petite salle de bains attenante à la chambre et laissa la porte largement ouverte. Par-dessus l'eau qui coulait et le sang qui s'y mélangeait en traînées brunâtres, il consentit enfin à livrer son récit. Cela lui fut extrêmement pénible pour différentes raisons. Il n'était pas particulièrement loquace et détestait employer des phrases de plus de sept mots. Pourtant, il fit un effort et lui raconta par le menu comment il avait trouvé Angelika, baignant dans son sang, au pied de la pierre tombale de leur fils mort-né. Il n'avait d'autre choix que de coopérer s'il voulait élucider cette affaire.
"C'est une mise en scène." articula-t-il d'une voix sourde, les jointures de ses doigts bleuissant alors qu'il pressait ses mains l'une contre l'autre. "On voulait que je la trouve. On voulait que je sois accusé."
D'un geste sec, il ferma le robinet, s'essuya les mains et revint dans la chambre. Là, il hésita quelques secondes. La pénombre de la pièce invitait à la confidence. Depuis toujours, il se sentait plus à l'aise parmi les ombres. Le détective n'était plus qu'une silhouette et pensive se découpant devant la fenêtre.
"Il y a autre chose..."
Tout en approchant de Holmes, il plongea la main dans sa poche de manteau et en sortit un médaillon serti d'une améthyste qu'il lui tendit. Son acolyte ne le toucha pas, lui jetant seulement un coup d'oeil. Inutile de lui préciser qu'Angelika le portait en permanence. Il l'avait forcément remarqué. Cependant, Balthazar garda le silence sur les origines de ce collier. La jeune femme le portait déjà quand elle lui rendait visite, dans sa cellule. C'était le seul bijou dont elle se parait, à l'époque. Craignant de mourir, elle le lui avais remis, comme un gage de leur passé commun. A cette idée, le barbier déglutit tout en braquant son regard sur la rue en contrebas illuminée par les réverbères.
"Elle a mentionné un certain Hayden."
Il détailla l'expression faciale du détective autant que le lui permettait le clair-obscur, afin de savoir si ce prénom lui disait quelque chose.
"Je connais pas Hayden." répondit-il enfin, et il semblait sincère.
Sans une explication de plus, il sortit son téléphone et pianota dessus.
"Oh."
Il tourna la tête vers Balthazar qui attendait patiemment qu'il partage ses informations, ce qu'il ne fit évidemment pas.
"Oui. C'est une mise en scène, et tu étais la cible. Angelika n'était qu'un instrument."
Le barbier tiqua, lugubre : il n'avait pas besoin de confirmation. Il l'avait très bien compris tout seul. La condescendance de son "associé" atteignait des sommets.
Bientôt, Holmes plaça le téléphone contre son oreille, attendit et à l'instant où la personne venait sans doute de décrocher, il prit une voix paniquée :
"Allo!!!! Oui.... Docteur Ravenswood!!! Mon mari veut se suicider !!!! Il me faut de l'aide pour le raisonner !!! Vite!!! C'est un de vos patients ! Il n'écoutera que vous ! NON JOEY NE FAIT PAS CA !!! LE DOCTEUR ARRIVE !!! Vite je vous en supplie docteur venez... Nous sommes à la chambre 69, du Stinson Hôtel, en face de l'hôpital! "
Plus il parlait, plus son intonation était éraillée, horrifiée et désespérée. Quand il raccrocha, des larmes brillaient au fond de ses yeux, provoquées par les sanglots contenus dans sa voix.
"J'étais comment?" demanda-t-il à Balthazar.
Ce dernier le fixa sans ciller pendant plusieurs secondes, les bras croisés. Finalement, il le considéra avec un mélange de consternation et de mépris.
"Bête à pleurer." déclara-t-il en secouant légèrement la tête.
Mais efficace. reconnut-t-il mentalement, bien que cela lui aurait beaucoup trop coûté de l'avouer à haute voix.
Le stratagème était ingénieux : l'honorable docteur Hayden Ravenswood allait venir pour secourir un "patient", et il tomberait sur deux vengeurs. Le barbier caressa le rasoir plié dans sa poche : il était prêt à le recevoir, et il espérait pour lui qu'il se montre coopératif.
acidbrain
Hayden L. Ravenswood
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| Avatar : David Tennant
Je suis un monstre
Toute ma vie n'aura été qu'un éternel combat ! J’ai fait des choses bien plus terribles que ce vous pourriez imaginer, vécu de tels traumatisme que quand je ferme les yeux, j’entends tellement de cris que je défie quiconque de pouvoir les compter !
Je suis l'homme qui arrête les monstres
Pourtant, je m’accroche si fort à cette souffrance que je m'en brûle les mains. Je le fais pour me souvenir de ma promesse. Plus jamais personne n’aura à vivre l’Enfer par ma faute. Pas tant que je serais là !
| Conte : The Phantom Manor + L'Etrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenwood + Henry Jekyll + Edward Hyde
Ouvrant lentement les yeux sur un décor qui ne m’était que trop familier, je tentais de retrouver mes repères. Ma vue était alors trouble et tous les muscles de mon corps étaient tendus. En réalité, je n’avais connu ces symptômes chez moi qu’en de très rare occasions, lorsque mon alter-ego maléfique refaisait inopinément surface. Edward Hyde à Storybrooke ? Cela me paraissait tellement impossible ! Pourtant, j’avais déjà ressenti son emprise sur moi… il s’était insinué au cœur de mon esprit à tant de reprises, envahissant mon sommeil de cauchemar et de souvenirs horribles, cela dans le seul but de me déstabiliser. A ne pas en douter, il cherchait à reprendre le contrôle de mon corps ! J’avais parfois cherché à le combattre, notamment en faisant appel à l’adorable scientifique Honey Lemon pour trouver un remède. J’aurais tant voulu pouvoir m’associer avec elle pour mener à bien le plus grand combat de ma vie ! Cependant, la peur m’avait poussé à m’éloigner d’elle sans jamais reprendre contact… maintenant, il me semblait que je ne pouvais que regretter amèrement ma décision !
Regretter ? Le mot était encore faible ! Car plus je discernais le décor qui m’entourait, plus je sentais mon estomac se nouer. Ma présence dans ce cimetière, les habits poussiéreux et déchirés que je portais sur moi et surtout ce couteau… cet immonde couteau taché de sang qui reposait à quelques centimètres à peine de moi.
« Oh mon dieu Edward… qu’est-ce que tu as encore fait ? »
Je n’avais jamais aucun souvenir des actes que je pouvais commettre en tant qu’Edward Hyde et ce que je pouvais voir à l’instant ne faisait que confirmer que j’avais agresser quelqu’un ! Était-il encore en vie ? Était-il mort ? De qui pouvait-il bien s’agir ? Cependant, il fallait reconnaître qu’il y avait une autre question qui m’angoissait bien plus que les précédentes ! Comment pourrais-je m’y prendre pour échapper aux conséquences de mon acte ? C’est alors que j’eus le réflexe de fouiller dans les poches de mon manteau ! Je finis par y retrouver mon téléphone portable ! Je devais trouver du secours et je le chercherais auprès de la seule personne qui pourrait véritablement me comprendre et m’aider… Angelika ! Après tout, n’était-elle pas finalement ma seule véritable amie dans cette ville ? La seule femme dont j’étais suffisamment proche pour mettre toute ma confiance en elle en de pareilles circonstances ?
Saisissant mon portable, j’y trouvais un appel en absence ainsi qu’un appel laissé sur sa messagerie par la souris.
« Hayden où est-ce que tu es réponds-moi ! Je n’arrive pas … »
Le message s’interrompait alors brutalement, laissant sa place à la tonalité du téléphone ! Ma main se mit alors à trembler alors que je jetais un œil à l’adresse du couteau qui se trouvait toujours à terre. Une idée des plus effroyable traversa alors mon esprit… la personne que mon jumeau avait poignardée c’était Angelika ? Après tout, c’était plus que probable ! Hyde avait agi de même dans le monde des contes… il s’en était pris à toutes les personnes que j’aimais afin de mieux m’isoler et me contrôler ! Etant mon amie la plus proche, c’était logique qu’il s’en prenne tout d’abord à ma souris !
Je t’avais prévenu Hayden… pourquoi refuses-tu toujours de m’écouter ? Quand est-ce que tu comprendras que je suis la seule personne qu’il te faut dans la vie ?
S’agissait-il d’un murmure de mon esprit où la braise d’un souvenir qui s’était brutalement allumée dans mon cerveau ? Je l’ignorais et je n’eus guère le temps de me poser la question. Car un bruit furtif s’éleva bientôt derrière moi. Il ne fallait pas que quelqu’un me trouve… pas dans cette situation ! Paniqué, je ne pris guère le temps d’en savoir plus sur ce qui s’était passé en ces lieux ! Abandonnant le couteau derrière moi, je m’enfuis aussi rapidement et furtivement que possible. Toujours aussi agité par la drogue qui courait dans mes veines, je cherchais désespérément un lieu où m’abriter. Où pourrais-je me rendre ? Chez moi ? Impossible… si j’avais laissé mes empreintes sur le couteau, on me retrouverait immédiatement ! Chez un ami ? Mais chez qui… je venais peut-être de perdre la seule qu’il me restait et il était hors de question que je rende à Baker Street pour tomber sur nez à nez avec son détective d’associé !
Je choisis alors l’établissement le plus neutre qu’il m’était possible de trouver, l’hôtel situé en face de l’hôpital de la ville. Oh certes, ce n’était pas la décision la plus sensée que je pouvais prendre mais je connaissais bien la réceptionniste principale et j’espérais qu’elle serait suffisamment fiable pour ne pas me poser de questions trop indiscrètes. Dissimulant ma chemise tachée derrière la veste de mon manteau et mes mains à l’intérieur de gants fourrés, je lui adressais un sourire et mon air pâle ne manqua pas de lui échapper.
« Bonsoir Hayden… une chambre pour une nuit ? »
[color:cc0c=1D7811]« Je… je crois oui ! Une nuit ça sera parfait ! »
« Est-ce que quelque chose ne va pas ? Tu as l’air complètement secoué ! »
« Hein ? Euh non ne t’inquiète pas… tout va bien ! J’ai juste besoin de me reposer ! Les journées à l’hôpital sont vraiment épuisantes ! »
« Si tu le dis… bonne nouvelle, ta chambre habituelle est libre. Je vais te placer dans la 68 ! »
« Merci pour tout Bekie ! »
Sans ajouter un mot, je saisis la clé qu’elle me tendit ! Ce que je lui avais dit avait tout de même un fond de vérité ! Oui, j’étais épuisé… à la limite de l’évanouissement même ! Je trouvais cependant assez de force en moi pour me retrouver dans ma chambre quelques instants plus tard. Tombant de fatigue, je m’endormis quelques instants et restais plongé dans un profond sommeil… jusqu’à ce que le vrombissement d’une voiture se fasse entendre à des kilomètres à la ronde. Je n’avais alors pas manqué une miette de ce qui s’était produit dans la rue. Mon sang s’était totalement glacé en voyant l’Autre amenant le corps ensanglanté de MA souris à l’hôpital, j’avais tremblé de peur au moment où j’avais vu Holmes arriver pour s’interposer entre le nouveau petit-ami d’Angelika et l’autre abruti de barbier. Finalement, je m’étais tétanisé en voyant les deux hommes pénétrer à l’intérieur de l’hôtel.
« Ca sent le roussi pour toi, mon ami ! »
La voix de Hyde surgissant derrière moi m’avait fait sursauter. Je me retournais vivement dans sa direction les yeux écarquillés
« Tu… tu es revenu ? »
« A mon avis, tu ferais mieux de te tirer de cette ville vite fait ! Après tout personne ne te connait, personne ne te suspectera ! Et même mieux… si Holmes n’arrive pas à trouver le coupable, c’est Graves qui passera le restant de ses jours en prison ! Avoue que cette idée ne te déplairait pas ! »
A cette perspective, je laissais un léger rictus éclairer mon visage ! C’était évident que l’idée que le barbier croupisse éternellement derrière les barreaux ne me déplaisait pas du tout ! Après tout, il avait l’habitude de cet environnement, non ? Et après tout le mal qu’il avait fait endurer à MA souris, ça n’aurait été que justice de le voir mordre une fois la poussière pour elle ! Ouais mais il y avait un petit problème à prendre en compte ! Contrairement à cet ingrat, je tenais à elle… sincèrement ! Et la dernière chose que je désirais c’était bien de vivre avec sa mort sur la conscience ! Si j’étais coupable en une quelconque façon, je me devais de faire mon possible pour que le coupable soit placé sous les verrous !
Soudain le téléphone sonna… je ne pris pas même le temps de répondre, les murs étant aussi fins que du papier de riz, je pouvais parfaitement entendre la voix de Holmes raisonner à l’autre bout du combiné !
« Quel crétin ! »
Décidé, je me décollais enfin de la fenêtre pour me rendre au-dehors… mon manteau et mes gants restant dans la chambre ! Après tout, je n’avais plus rien à cacher !
« Et attends qu’est-ce que tu fais, sombre idiot ! Reviens dans cette chambre tout de suite ! »
« C’est terminé, Hyde ! Cette fois-ci je ne te laisserais pas gagner ! Je n'agirais que dans l'intérêt d'Angelika ! »
Je claquais aussi sec la porte derrière moi et me dirigeais deux chambres plus loin… où je toquais à la porte de mes voisins ! Je lançais alors à travers de la porte.
« Monsieur Holmes, si on arrêtait de jouer à ce jeu-là ? Ouvrez-moi la porte… c’est le docteur Ravenswood ! »
Je devinais très bien ce qui s’était passé. Holmes avait très certainement découvert que j’avais été en contact avec elle avant que cet incident ne se produise ! Il était suffisamment intelligent pour découvrir la vérité… il le savait ! C’était une raison en moins pour moi de me cacher.
Bientôt la porte s’ouvrit et je pénétrais à l’intérieur de la chambre. Avançant toujours aussi péniblement, je ne fis pas prier pour aller m’asseoir sur le lit placé à quelques pas de moi… c’était peut-être inconvenants de ma part mais je me retrouverais très certainement bientôt les menottes aux poignets alors les convenances… je dévisageais alors à tour de rôle mes interlocuteurs. Un regard noir et meurtrier passa dans mes yeux au moment où je toisais le barbier pour se montrer plus attendri en regardant le détective.
« Enfin nous nous rencontrons, Monsieur Holmes ! Angelika m’a tellement parlé de vous… j’en suis ravi même si je vous avoue que… que j’aurais préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances ! »
Je retournais mon regard vers Balthazar. En cet instant, je ressentais une telle haine envers lui qu’il était difficile de la dissimuler bien longtemps ! Mon ressentiment était alors si fort que le ton et les propos de ma voix adoptaient ceux de Hyde.
« En revanche, je me demande bien ce que vous foutez-la, Graves ! En quoi le sort d’Angelika peut vous êtes d’un quelconque intérêt ? Après tout… vous n’en avez rien à faire d’elle. Vous n’avez jamais été présent quand elle avait besoin de vous ! Ah moins que vous ne suiviez cette affaire que dans un but purement égoïste… ça vous ressemblerait tellement plus ! »
Sortir ainsi les mots qui m’enserrais le cœur depuis des mois me faisaient un bien fou ! Cependant, les poings serrés je sentais mes doigts s’enfoncer dans ma chair. Je ne pouvais pas laisser la colère l’emporter… il fallait que je me contienne. C’est pourquoi, ignorant temporairement son existence, je me tournais vers Holmes. Je retrouvais alors ma voix et la couleur originelle de mes pupilles.
« Je… je suis navré, Monsieur Holmes ! Je ne suis plus moi-même ces temps-ci ! Je… je répondrais à toutes les questions que vous voudriez bien me poser ! »
acidbrain
Sherlock Holmes
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« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
Sherlock s’était assis dans l’angle gauche de la pièce, dans l’unique fauteuil d’appoint de la pièce. La lumière des lampadaires extérieurs ne frappaient que la moitié de son visage. A l’entrée d’Hayden, il n’avait que tourné légèrement la tête et hausser un sourcil, comme si son interruption lui avait paru totalement normal. « Bonsoir Docteur Ravenswood. »
Marquant un temps d’arrêt, les mains jointes, ses yeux se posèrent immédiatement sur les traces de boue de ses chaussures. Puis, ses yeux passèrent ensuite sur celle de Balthazar. Un très léger sourire se dessina sur sa bouche. « Graves est ici car il est mon invité. Tout comme vous. Personne n’est présumé innocent ou même coupable pour le moment. Moi y compris. »
Le détective avait prononcé cela sur le ton de la conversation. Après tout, le Temps n’était pas spécialement compté, et de toute manière, plus rien ne pouvait sauver Angelika. Soupirant, las, il poursuivit. « Mes aventures commencent toujours par un récit. Je vous en prie. »
D’un geste lent, circulaire et négligé de la main, il invita alors Hayden à parler. Un rictus apparut sur les lèvres de Hayden, Ce dernier se permit un sourire aimable. Sherlock, lui, resta de marbre. « Vous avez raison... Après tout nous devrions tous penser au bien-être d'Angelika avant tout... d'ailleurs comment va-t-elle ? Est-ce que vous avez des nouvelles ? »
Le regard brûlant d’impatience et d’espoir, il fixa Sherlock. Soutenant son regard, le détective n’exprima toujours aucune émotion. « Je veux bien vous racontez mon histoire. Cela dit j'ai bien peur que votre enquête soit décevante à vos yeux... autant dire la vérité tout de suite, ça nous économisera du temps. C'était moi... je suis l'agresseur d'Angelika ! »
Sherlock hocha la tête dans un simple signe de négation. Allons, pas avec lui.
« Elle va comme elle va. »
Il avait dit cela d’un air parfaitement calme, malgré la situation. Fronçant des sourcils un peu soucieux sur un tout autre sujet, il poursuivit, ses mains se touchant comme deux araignées s’embrassant. « Qu'est ce qui vous fais croire cela? Ce qui est drôle dans cette société c'est que l'on croit plus facilement quelqu'un qui avoue un crime que celui qui le réfute. Or tous les deux peuvent mentir... »
Ses yeux étaient perçant et son regard se posa immédiatement, l’instant suivant sur l’intégralité du corps d’Hayden pour analyser sa pensée. C’était complexe, deux personnalités, mais elles étaient parfaitement discernable. Le soin de Hyde. La violence de Jekyll. C’était passionnant. Un sourire apparut alors pour la première fois sur le coin des lèvres de Sherlock. « Ce qui est drôle dans mon cas, c'est que bien souvent ces deux personnes sont réunies. »
Soupirant, il ne fut pas très content de faire une blague en de pareilles circonstances. Il se reprit sérieusement.
« Le plus simple serait sans doute que je vous dise qui j'étais dans notre monde originel... J'étais le docteur Henry Jekyll, le pauvre fou qui pensait pouvoir éradiquer le Mal niché en chacun grâce à une formule chimique et qui a fini par faire ressurgir ses démons intérieurs en la personne d'Edward Hyde. »
Il plaça sa main sur sa tempe, semblant avoir une migraine, Sherlock lui, l’écoutait avec attention. « J'ai commis des tas de crimes dont je ne suis pas particulièrement fier ! A chaque fois, j'étais endormi si bien que je n'avais bien souvent que des pièces de puzzle à rassembler à mon réveil. Cette fois-ci, je me suis réveillé au cimetière, un couteau ensanglanté à la main et un SOS adressé à Angelika sur mon téléphone. C'est bien là-bas qu'elle a été retrouvée, non ? »
Sherlock ne bougea pas. Fixe. C’était assez déroutant. « Oui. C'est là qu'on l'a retrouvé, effectivement. »
Son regard pivota doucement vers la fenêtre, comme si quelque chose clochait et que la réponse était dans le reflet des réverbères. « Donc le mystère est résolu? Oh, et j'étais au courant pour votre identité. »
Un sourire moqueur apparut, lui faisant comprendre qu’il n’avait pas servi à grand-chose, car il était au courant. Au 221, peu de chose lui échappait. Vous pensiez sincèrement que les invitations et le thé chaud de Madame Hudson était un acte de gentillesse ? Elle était payé pour ça. « Mais il me manque un élément. Edgar, vous le connaissez? »
Penchant la tête sur le côté, il attendit sa réaction, avec le regard curieux d’un enfant. Hayden sembla réfléchir quelques instants et répondit : « Mais pourquoi là-bas... attendez sur... sur la tombe d'Anthony ? Comment avez-vous eu mon nom en fait ? Qu'est-ce qui vous a mené sur la voie... le portable d'Angelika ? »
C’était lui qui posait les questions. Par l’inverse. Hayden réfléchit encore quelques instants. Mais Sherlock également, et peut être bien plus vite et de manière bien plus juste. « Est-ce qu'Angelika vous a dit ou fait quelque chose de particulier avant d'arriver ici ? »
Il ricana gentiment en entendant le nom d'Edgar. « Tout aussi bien que vous j'imagine ! ll est arrivé à l'hôpital il y a quelques mois de cela... c'est plutôt un bon médecin apprécié de ses patients ! Et comme vous le savez sûrement, il sort avec Angelika depuis quelques temps... c'est sûrement pour ça d'ailleurs que je la voyais presque plus ! » « Apparemment. » coupa Holmes.
Toujours dans la même position depuis le début de l’échange, il poursuivit : « Je connais tous la plupart des contacts des personnes qui me sont chers. C'est ainsi. Ça ressemble à de l'espionnage, mais ce n est qu'une protection. J'ai déjà perdu un ami. »
Son regard se porta alors pour la première fois sur Balthazar depuis que Hayden était rentré. Et lui, savait-il que lui aussi tout ses contacts étaient suivis ? Savait-il qu’il le considérait comme… Un ami. Ecoutant ensuite ce qu’il disait sur Edgar son regard se détacha de Balthazar pour rejoindre à nouveau la fenêtre.
« Très bien. Je pense qu'il est judicieux d'attendre ici. »
La suite se passa alors en un éclair. Ca s’appelait la technique du félin. Il suffisait de rester immobile un long moment pour que vous soyez convaincu que vous ne bougerez jamais. Sherlock s’était levé très vite, et en deux mouvements, il avait attaché Hayden avec des menottes au radiateur. « Je n’ai rien contre vous. Mais je doute que votre autre vous soit aussi coopératif. Mesure de prévention... »
Un sourire sadique était apparu sur son visage. Peut être était-il la mauvaise version de lui même se faisant passer pour la bonne depuis le début… Sherlock n’avait pas vu les deux versions réellement, il était donc sceptique.
Hayden fut visiblement surpris puis las d’être attaché au radiateur. « Ce n’est rien ! Je comprends… mais ce n’est pas en le stimulant que vous allez l’aider à rester endormi ! Bon et bien puisque nous sommes enfermés ici pour le moment, autant s’occuper intelligemment ! Vous voulez savoir pour quelle raison je doute qu’il s’agisse d’Edgar ? La tombe d’Anthony ! Je fais partie de ses grands romantiques, persuadés qu’il y a une raison derrière chaque décision d’un meurtrier. S’il a laissé son corps là-bas, c’est n’était pas un hasard ! Et s’il y a une chose dont je suis certain, c’est qu’il ignore tout de l’existence de cette tombe et de toute l’histoire qui gravite autour ! Vous dites que vous surveillez Angelika, Monsieur Holmes ! Mais j’imagine que vous n’avez jamais entendu parler des étranges lettres qu’elle a reçu ces derniers mois ! »
Aux dernières paroles, ses sourcils se froncèrent légèrement. Quelqu’un avait piraté son système de surveillance de courrier… Eurus… C’était tout à fait son genre. Et certainement juste pour l’embêter. Elle avait du s’amuser un moment à mettre du faux courrier dans la boîte aux lettres. Gamine. « Et si c’était ça le fin mot de l’histoire ? Si tout était lié à son passé ? »
Sherlock recula de quelques pas. Il avait besoin d’espace et de réflexion. Il déclara d’un ton cassant : « Si j'estime qu'il a son importance, c'est que c'est le cas Docteur Ravenswood. »
Se calmant un peu, il continua d’un ton plus neutre mais toujours ferme. « Non je ne suis pas au courant, et c'est de ma faute. Elle sait que je surveille le courrier. »
Comment couvrir sa sœur, la protéger, et n’éveiller les soupçons de personne en deux leçons. Sherlock pivota vers Balthazar. Ils étaient tous les deux proches, et leur cercle intime étendu à un bras était rompu. Il murmura : « Peut être que c'est lié à son passé effectivement. C'est même la meilleure des possibilités. Bien, allons la voir. »
Sherlock se dirigea vers la sortie d’un air dramatique et déterminée, passant à quelques centimètres de Balthazar. Sa main effleura le bas de son pantalon et sa poche se fit un peu plus lourde. Hayden leva un sourcil. « J'espère que vous ne comptez tout de même pas me laisser ici ! »
Un sourire malicieux se dessina sur son visage et Sherlock lui rendit un sourire assassin pour sa part. « Parce que si c'est votre agresseur a effectivement un lien avec son passé, je pourrais vous être d'une grande aide ! C'est peut-être même ce qui m'a poussé à croiser votre route ! »
Sherlock mit les mains dans ses poches, dans l’embrasure de la porte. Un mauvais sourire en coin apparu une nouvelle fois.
« Elles ne sont pas verrouillées. C'était pour vérifier que vous étiez vous même. »
Sortant le pistolet court de la poche intérieure de son manteau, il la pointa sur Hayden directement vers sa tête d’un geste sec et précis, et poursuivit sur le ton de la conversation, comme s’ils étaient tous les trois en plein barbecue. « Mais je vous averti au moindre écart, je vous éclate la cervelle sans cérémonie. »
Et sur cette brillante remarque, il laissa sortir Hayden le premier, et passa devant Balthazar. « Les grands d’abord, le barbier. »
Et il lui fit un clin d’oeil assassin.
Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Plusieurs éléments paraissaient illogiques aux yeux de Balthazar. Le plus éloquent était sans conteste le fait que Ravenswood les accompagne jusqu'à l'hôpital. A quoi servait-il, concrètement ? Il avait avoué un crime et pouvait très bien être l'agresseur d'Angelika, même si Holmes croyait le contraire. Le détective procédait d'une bien étrange façon : il n'avait pas réclamé l'arme du crime et préférait retourner à l'hôpital plutôt que de mener l'enquête au cimetière. Le barbier, n'étant qu'un barbier, décida de suivre le mouvement, bien que réticent. Il estimait qu'ils ne récolteraient que peu d'éléments en se rendant au chevet de la jeune femme, car cela aurait été miraculeux qu'elle soit réveillée et en état de soutenir une conversation après ce qu'elle avait subi. Moins d'une heure s'était écoulée depuis qu'il l'avait amenée aux urgences.
Il resta un peu à l'écart tandis que Ravenswood se renseignait à l'accueil de l'hôpital. Une infirmière se proposa de les emmener jusqu'à la chambre, précisant que depuis l'intervention, Angelika avait basculé dans le coma. Cette nouvelle ne plongea pas le barbier dans le désarroi ; il s'attendait à une nouvelle de ce genre. C'était fréquent que des personnes victimes de blessures importantes tombent dans le coma, leur corps ne supportant pas l'épreuve, mais ce n'était pas forcément une fin. Beaucoup de monde se réveillait quelques heures ou jours plus tard. Il avait décidé de ne pas dramatiser, pour une fois. Pour le moment, il devait garder la tête froide.
Il suivit l'infirmière à travers le hall, accompagné par Holmes et Ravenswood, quand il croisa une femme en soutenant une autre, en pleurs, entourée de ce qui semblait être ses deux enfants. Arrivant à leur hauteur, elle s'éloigna de la famille et salua Ravenswood, ce qui contraignit Balthazar à se stopper puisqu'il était juste derrière lui. Il serra les dents, contrarié par cette perte de temps supplémentaire.
"Hayden quelle surprise de te voir ici si tard !"
"Je pourrais te retourner la remarque !" lança ce dernier, comme si aucun terrible évènement n'avait bousculé sa soirée.
Balthazar hésita à proposer d'aller chercher le thé et des biscuits -de façon grinçante, bien entendu- mais la femme haussa les épaules, modeste, et continua de raconter sa vie absolument trépidante :
"Je suis simplement venu soutenir une vieille amie ! Elle vient de perdre son époux après des mois de coma !"
Décidément, que de coïncidences... Elle posa alors les yeux sur Holmes puis sur le barbier qui demeura impassible, impatient de reprendre son chemin. Le sourire qu'elle leur adressa ne rendit Balthazar que plus lugubre.
"Tu ne me présentes pas à tes amis ?"
Ravenswood se tourna alors vers le détective, tandis que le barbier écarquillait les yeux, stupéfait par son comportement. Il pensait avoir rencontré les pires spécimens de l'espèce humaine, mais visiblement, il avait sous-estimé la bêtise de certains hommes. Ravenswood venait d'entrer dans le panthéon réservés aux abrutis, car il préférait perdre son temps à faire les présentations plutôt qu'à poursuivre l'enquête. Le pire étant que le barbier ne trouvait là-dedans aucune satisfaction particulière.
"Je te présente monsieur Holmes quant à l'autre c'est..."
La femme leva alors une main autoritaire pour lui couper la parole. Pâlissant à vue d'oeil, elle s'approcha de Balthazar qui fronça les sourcils. Il avait l'impression d'assister à une pièce de théâtre surjouée. C'était consternant. Un instant, il se demanda si ces deux individus étaient de mèche pour les empêcher de mener à bien l'affaire. Il ne fallait pas omettre que Ravenswood était toujours suspect.
"Attends une minute..."
Elle s'avança encore, une expression grave et mystérieuse sur le visage, et leva les mains comme pour se saisir le visage du barbier. Ce dernier se déroba aussi sec et se recula d'un bond, plus suspicieux que jamais. Sa méfiance atteignit son paroxysme alors qu'elle récitait, après quelques instants de réflexion :
"Ses cheveux d'un noir d'ébène étaient aussi sombres que le plus obscur des bois dans lequel mes mains se perdaient avec délice et ses yeux d'un vert océan donnaient envie de s'y mirer tout comme Narcisse jusqu'à la noyade..."
Avec un sourire, elle ajouta :
"C'est un plaisir de faire enfin votre connaissance, monsieur Barker."
Balthazar resta de marbre, se contentant de la fixer d'un oeil oblique rendu incendiaire dès l'instant où elle eut prononcée le mot "Barker". Ainsi, elle connaissait sa véritable identité, et ne s'en cachait pas. Elle venait même de le dévoiler dans un hall d'hôpital, à la merci de n'importe quelle oreille indiscrète. Etant donné qu'elle semblait amie avec Ravenswood, il suspectait qu'il savait tout lui aussi, ce qui paracheva sa méfiance presque paranoïaque. Quelque chose se tramait dans lequel il était en train de s'engluer. Il devait y mettre un terme au plus vite.
Se détournant, il posa un bref regard sur Holmes en déclarant :
"Ça ne me concerne plus."
Il ne voulait pas entendre davantage de délires poétiques de la bouche de cette folle, encore moins supporter plus longtemps la présence de Ravenswood. Ils pouvaient continuer de discuter tranquillement s'ils en avaient envie, mais lui avait une affaire à élucider.
Evidemment, Ravenswood lui bloqua le passage, l'empêchant d'aller plus loin.
"Croyez-moi Graves rien ne me ferait plus plaisir que vous voir disparaître ! Mais vous ne pouvez pas faire faux bonds à Angelika... pas dans ces circonstances ! Elle a besoin de vous et s'il s'avère que Hyde n est pas derrière tout ca et que son agresseur n'a pas choisis la tombe d'Anthony par hasard cela vous concerne tout autant qu'elle. Agissez un peu en homme pour une fois ! Cela vous changera !"
Le barbier l'écouta piailler avec sa patience habituelle. En revanche, ses dernières paroles lui firent serrer les poings et il se retint à grand-peine de le frapper. Il se fit violence pour rester calme, du moins en apparence, jetant des coups d'oeil au personnel hospitalier ainsi qu'aux visiteurs qui les observaient avec curiosité, puisque l'imbécile avait élevé la voix. Attirer l'attention, c'était tout ce qu'il savait faire.
La femme prit la parole d'un ton apaisant qui le crispa davantage.
"Elle... elle ne l'aurait pas fait ! Elle n'aurait pas tourné les talons si elle avait su que vous aviez besoin d'elle !"
J'ai fait tout ce qui était possible pour elle... je l'ai amenée à l'hôpital. songea-t-il mentalement, au comble de l'irritation. Ecouter vos jacassements ne m'aidera pas à achever ce que j'ai commencé.
Il les observait tous deux d'un air atterré, s'interrogeant sur ce qu'ils attendaient de lui, exactement. Il n'avait pas envie de gaspiller sa salive en prononçant le fond de sa pensée. Ce serait surtout une perte de temps supplémentaire. A la place, il s'attarda sur Ravenswood pour le fixer avec animosité.
"Dégagez de ma vue." susurra-t-il.
Et sans attendre, il ajouta à l'adresse de Holmes :
"Retournons au cimetière. C'est ce que tu fais de mieux : enquêter. Il n'y a rien d'intéressant ici."
Ravenswood finit par se pousser, un sourire marqué aux lèvres.
"Rien d'intéressant à apprendre ici, vous dites ?"
Puis, sans prévenir, il saisit le cordon du collier qui dépassait de la poche de Balthazar et l'apporta à l'inconnue. Le barbier plissa des yeux, le laissant faire. Jusqu'où cet imbécile allait-il aller ? Ne savait-il pas qu'il y avait des limites à ne pas franchir avec un psychopathe ? L'espace d'un instant, il imagina lui trancher la gorge. Quel soulagement ce serait de ne plus le voir s'agiter en tous sens, ni parler pour ne rien dire !
"Tu as déjà vu ce médaillon, n'est ce pas ?"
La femme pâlit légèrement, avant de demander :
"Elle l'a gardé avec elle tout ce temps ?"
Puis, tout en se dirigeant vers Balthazar, elle reprit :
"Elle ne vous à jamais parlé du médaillon, ni même de ce qu'il signifiait. Je me trompe ?"
Ce dernier se contenta de les regarder tour à tour, agacé, et fit un geste sec pour récupérer le médaillon. Angelika le lui avait confié. Il s'agissait d'une pièce à conviction. Il ne voulait pas qu'il passe de main en main.
"Vous n'aurez qu'à me l'expliquer en chemin, puisque vous avez l'air si bien renseignés..." maugréa-t-il.
Puis, tournant la tête vers Ravenswood, il ajouta, plus suspicieux que jamais :
"... tous autant que vous êtes."
Il se détourna pour quitter le hall et retourner vers sa voiture. Il était sur le point de la déverouiller quand l'inconnue les rejoignit enfin. Se rapprochant de lui, elle annonça d'une voix douce qui l'irritait à chaque fois :
"Je crois qu’il vaudrait mieux pour vous de l’entendre ici ! Cette révélation risque de vous faire un choc !"
Elle soupira légèrement et ajouta :
"Votre Bianca est une souris intelligente. Elle savait que cet indice pourrait vous mener à son agresseur ! Il vaudrait donc mieux vous conter son histoire mais…"
Elle se tut tout en jetant un coup d'oeil aux deux autres acolytes, et précisa à voix basse :
"Mais ce que j’ai à vous dire est terriblement personnel… peut-être vaudrait-il mieux vous raconter tout cela dans un endroit plus intimiste ?"
D'un geste discret de la main, elle indiqua un bâtiment situé un peu à l'écart, qui ressemblait à une chapelle. Balthazar fronça le nez, peu enclin à se rendre dans un lieu "saint", mais avait-il vraiment le choix ? Cette femme prétendait détenir des informations susceptibles d'être reliées à l'affaire. Il était évident que le coupable cherchait à remuer le passé, puisqu'il l'avait laissée pour morte sur la tombe de son fils mort-né. La mise en scène avait été trop parfaite.
Il hocha brièvement la tête à l'adresse de la femme, puis se rapprocha de Holmes pour chuchoter à son oreille, posant brièvement une main sur son épaule :
"Surveille-le."
Tout en jetant un regard inquisiteur sur Ravenswood. Il n'avait aucune confiance en lui, ni en l'inconnue. Malgré tout, les circonstances étant ce qu'elles étaient, Balthazar s'écarta du détective pour s'éloigner en compagnie de la femme, en direction de la chapelle. Il espérait pendant ce temps que Holmes récolterait des indices au cimetière. N'avait-il pas prétendu qu'ils étaient associés ? Chacun de leur côté, enquêtant pour venger Angelika.
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"Il était une fois dans le royaume des fêtes un noël pas comme les autres"
| Conte : L'étrange Noël de Monsieur Jack & Folklore Irlandais | Dans le monde des contes, je suis : : Jack Skellington & Jack O'Lantern
There was a mouse and her barber and he was beautiful A foolish mouse and her barber he was her reason and her life He was beautiful but it was dangerous and she was naive
Tranquillement elle avait ouvert ses yeux emplis de fatigue. La cellule était encore silencieuse et seule la respiration profonde de son principal occupant venait rompre la sérénité de ce lieu. La petite souris, installée tranquillement sur le ventre du barbier le regardait encore dormir avec toute l’affection et la tendresse qu’elle avait pour lui. Bien que discrètes, elle pouvait encore apercevoir les traces des larmes séchées que Benjamin avait versées avant de parvenir enfin à trouver le sommeil… un léger instant de répit qu’il s’accordait dans cette vie de bagnard emplie de cauchemars et d’obscurité. C’était toujours au plus noir de la nuit qu’elle apparaissait tel un ange gardien pour ajouter une petite touche de lumière et d’espoir dans sa tragique existence. Oh ce qu’elle pouvait aimer ce sentiment de se sentir si indispensable à ses yeux !
Certes, elle n’était pas le seul prisonnier dont elle avait la responsabilité, mais il était sans conteste celui qui lui importait le plus. Elle aimait tant être à ses côtés qu’elle transgressait parfois la règle le temps qu’elle devait passer avec lui. Elle prenait un plaisir coupable à demeurer des nuits durant à ses côtés pour le soutenir… ou peut-être juste pour le sentir près d’elle. Le lendemain matin, c’était toujours la mort dans l’âme qu’elle s’en allait en imaginant les tortures qui lui seraient infligées tout au long de la journée ! Tout comme le joli rêve qu’elle était pour lui, elle s’en allait toujours avant que le barbier ne vienne à la toiser de son magnifique regard vert océan suppliant. Elle n’aurait pu le supporter et ce jour-là encore moins. Car elle savait que son absence durerait plus long que de coutume !
Le trajet du retour sur le continent lui semblait d’une lenteur inqualifiable ! Les jours et les nuits se succédaient alors qu’elle calculait dans sa petite tête de rongeur les kilomètres qui la séparaient de son prisonnier adoré. Une nuit, alors qu’elle était restée à fon de calle pour échapper aux chasseurs de souris, elle se risqua à s’aventurer au dehors. Le magnifique ciel étoilé qu’elle contemplait alors la laissa songeuse. Insouciante, elle repensa aux histoires que son père lui racontait lorsqu’elle était encore un tout jeune souriceau. Il lui disait souvent qu’en choisissant la bonne étoile, on pouvait faire un vœu et que celui-ci se réalisait immanquablement. Bianca n’avait jamais cru en la magie et pourtant ce soir, elle accepta de se prêter au jeu ! Après tout, cela ne serait qu’un moyen pour elle de se consoler de son absence. Elle chercha des yeux l’étoile la plus brillante puis, fermant les yeux très forts, elle lui adressa un vœu.
« Ce n’est pas de cette manière que tu devrais procéder ! »
La voix criarde derrière elle la fit se retourner vivement. Elle aperçut alors une silhouette se dessinant dans la pénombre de la nuit. Un homme était apparu de nulle part derrière elle. D’ailleurs s’agissait-il réellement d’un homme ? Car même si sa silhouette était humaine ses deux grands yeux disproportionnés semblaient être ceux d’un oiseau de proie alors que sa peau dorée ne ressemblait en rien à celles qu’elle avait connu jusqu’ici. Etonnée, elle regarda autour d’elle mais aucun autre être humain ne se trouvait à ses côtés. Était-il donc possible qu’il s’adressait à elle en particulier ?
« Qu’est-ce que vous me voulez ? »
« Oooh ça c’est plutôt moi qui devrais te poser cette question ! En tout cas je peux te garantir que cette étoile ne réalisera pas ton rêve ! »
« Vous savez » ajouta-t-elle en rigolant légèrement « Je n’ai jamais réellement cru à ce genre de choses ! »
« Tu n’as jamais cru à la magie ? C’est dommage ! Il me tardait pourtant tellement de te rencontrer, ma petite Bianca ! »
Faisant un demi-tour théâtral sur lui-même et entreprit de faire marche-arrière d’un pas très lent.
« Attendez. Co… comment connaissez-vous mon nom ? »
Il se retourna vers elle d’un air triomphant et marcha dans sa direction.
« Oh je sais beaucoup de choses sur toi, notamment ce que tu désires le plus au monde ! Et je suis prêt à réaliser ton rêve ! »
Faisant un petit pas en arrière, la souris semblait soudainement se braquer, craignant plus que tout, les paroles qui sortiraient de sa bouche !
« Je… je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! »
« Oh mais bien sûr que tu le sais… ce que tu désires, c’est pouvoir demeurer auprès de l’homme que tu aimes ! Ton beau prisonnier auquel tu as déjà donné tellement de toi. Ton temps, ton cœur et ton âme… »
Si la fourrure de la petite souris n’avait pas été si épaisse, le mystérieux visiteur aurait pu voir son museau prendre une couleur rouge rubicond. Cependant, le regard baissé de la petite créature suffit à satisfaire le sorcier. Souriant de toutes ses dents, il poussa un petit rire malicieux et poursuivit son discours.
« Bien évidemment, on ne peut négliger un problème de taille ! Ce n’est pas avec ton petit corps de dix centimètres que tu parviendras à le séduire. Sauf si… »
D’un geste théâtral, il fit apparaître au creux de sa main un médaillon serti d’une jolie pierre rose. Avec tout autant de comédie, il finit par lui tendre l’objet.
« Ce collier te donnera une apparence humaine tant que tu le porteras sur toi ! Et si tu crains de ne pas être à son goût, je te rassure tout de suite… c'est à sa propre imagination que tu devras ton enveloppe charnelle. Tiens prends-le ! »
Hésitante la sourie s’approcha du mage noir et après quelques instants d’intense réflexion finit par s’en saisir. Le visiteur releva alors un index autoritaire dans sa direction.
« Cependant j’aime autant te prévenir… je ne donne jamais rien sans contrepartie ! Si tu veux charmer ton barbier, il faudra en payer le prix ! »
« Mais… mais que souhaitez-vous obtenir de moi ? Je ne possède rien qui pourrait vous intéresser ! »
« Oooh ne t’inquiète pas pour ça… nous avons tout le temps d’en reparler à l’avenir ! La seule chose que je réclame de ta part pour le moment… »
A nouveau, il usa de sa magie pour faire apparaître un parchemin dans sa main alors qu’un plume en fit de même dans son autre main.
« C’est ta signature au bas de ce parchemin ! »
Il ne fallut guère plus de quelques minutes pour que la naïve petite souris finisse par accepter le marché ! L’amour a cela de cruel qu’il aveugle même les plus raisonnables de âmes ! Et la souris paierait à jamais l’insouciance de cet instant de faiblesse.
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La voyante assise sur un banc de la chapelle venait de terminer son histoire et s’était alors tue observant d’un œil à la fois sévère et compatissant le barbier qui lui faisait front. Cette histoire, elle l’avait entendue de nombreuses fois être prononcée de la bouche de la souris ! Mais elle se doutait que l’homme pour lequel elle avait tout sacrifié à l’époque l’ait entendue. Pourtant, son attitude des plus impatiente démontrait qu’il n’était pas encore prêt à l’écouter. Pouvait-il seulement comprendre l’impact et l’importance qu’elle pouvait avoir dans ce mystère qui l’entourait ? Ah la vigueur de la jeunesse ! Il ne mit pas très longtemps avant de réagir et ce fut d’un air blasé qu’il prononça ces quelques mots.
"Pourquoi essayez-vous de gagner du temps ? "
Ne la lâchant pas des yeux, il la toisa du regard avec beaucoup de dureté. Malgré tout, la voyante ne laissa rien paraître de son agacement.
"Vous pouvez me le dire, maintenant que nous sommes seul à seule."
Croyait-il qu’elle ne faisait cela que pour gagner du temps. Réellement ? Elle se sentait vexée de comprendre que le barbier venait à la placer à son tour sur la liste des suspects. Serrant les dents, elle ne se décontenança pas et poursuivit sur sa lancée, le plus calmement possible.
« Vous avez raison, il est parfois dangereux de prêter sa confiance à n’importe qui ! » dit-elle en songeant à la petite souris plongée dans le sommeil « Mais vous vous trompez lourdement sur moi ! »
Il fallait qu’il comprenne que toutes le personnes présentes en cette soirée n’étaient pas forcément ses ennemies. Après tout, elle aurait très bien pu passer son chemin et restée auprès de son amie. Cependant, Bianca semblait vouloir qu'on révèle la signification de ses indices pour aider ces hommes auxquels elle tenait énormément. Comment aurait-elle pu refuser ?
« Je ne suis pas votre ennemie, Monsieur Graves ! J’essaie simplement de vous aider… alors laisser moi finir mon histoire ! »
Détournant son regard du barbier, elle le posa sur le collier qu’elle tenait toujours dans sa main. Elle soupira alors.
« Ce que votre souris n’a pas su voir, c’est qu’en passant ce marché, elle pactisait tout simplement avec le diable ! La magie a toujours un prix et en ce qui la concerne… elle a payé le plus lourd tribut qu’elle pouvait offrir à ce monstre ! »
La pauvre petite souris avait tout perdu en quelques minutes, abusée par les personnes en qui elle croyait pouvoir placer toute sa confiance. Naïve, idiote… elle l’avait toujours été et c’est qui aujourd’hui encore la mènerait jusqu’à la tombe !
« Comprenez-vous où je veux en venir ? La tombe de votre petit Anthony n’a pas été choisie par hasard… pas plus que la blessure qui lui a été infligée ! »
Elle se doutait que Balthazar ne pourrait pas comprendre la signification de ses dernières paroles. Comment pourrait-il se douter de toutes ses sensations qui étaient les siennes lorsqu’elle venait à toucher un objet lourd de sens. En quelques secondes, elle avait tout vu et ressentit ! Les quelques fractions d’intense bonheur que Bianca avait connue avec le barbier, la tendresse et l’affection qu’elle avait encore à son égard mais surtout la douleur qu’avait été de sentir la blessure béante de son ventre ouvert… une fois de plus !
Le barbier à nouveau maugréa quelques paroles blessantes à l’égard de la souris. Cependant en cet instant, elle ignorait si le ton de sa voix était dû à une cruauté de sa part… ou à une volonté farouche de dissimuler le fait que cette histoire le touchait.
"Elle s'est montrée idiote et en a payé le prix. Ce que je ne comprends pas, c'est ce que le sorcier veut encore de sa part. Pourquoi orchestrer cette agression ?"
"Je l'ignore, après tout elle était en règle avec lui à la fin de son marché ! Comme elle a refusé de le soumettre à cette vie d'esclave qu'il lui promettait, il a fait en sorte de lui faire perdre à jamais sa dernière raison de vivre... vous ! »
« D’ailleurs je ne serais pas étonnée qu’il ait été derrière votre évasion manquée. "Et dire que pendant des mois, Bianca est restée enfermée dans votre grenier de Fleet Street à vous attendre... tout cela parce qu'elle refusait de croire aux mauvaises langues qui prétendaient qu'après votre évasion vous aviez fini vos jours au fond de l'océan »
Chassant d’un revers de la main ses pensées vagabondes, elle rajouta dans un profond soupir.
"Mais bref, ce n'est pas le propos ! Personne n'a plus entendu parler de lui depuis des années et je doute malheureusement qu'il soit derrière tout ça !"
"Qui êtes-vous pour savoir tant de choses ? »
Il lui demanda suspicieux alors que la voyante palissait légèrement et balbutia une simple réponse
« Je m’appelle Léonora Higgins dans ce monde mais dans l’autre j’étais connue sous le nom de Madame Léota ! J’étais une sorcière et une voyante reconnue mais si je sais toutes ces choses, c'est que j'étais par le passé une amie de Bianca ! C’est moi qui l’aie recueillie à son départ de Londres. »
Toujours désireux de poser un nom sur la personne qu’il recherchait, il demanda après un instant d’intense réflexion.
"Le sorcier... comment s'appelait-t-il?"
"Il s'appelait Rumplestilskin mais pour la plupart des habitants du monde des contes, il était connu sous le surnom du Ténébreux !"
La voyante pouvait lire à la fois de la déception et du dégoût dans le regard de son interlocuteur. La déception venait du fait que tout le monde savait que cet homme était mort aux yeux de tous. Le dégoût lui devait être nourrit par l’idiotie qu’il pouvait trouver au marché passé par la souris.
"Vous m'avez juste fait perdre du temps."
Déclara-t-il alors déçu de ne pas trouver la réponse à la plus légitime de ses questions à savoir qui était la personne qui avait pu plonger Angelika dans cet état ! Peut-être était-il temps pour la médium de révéler ce qu’elle devinait au fond d’elle dès le départ… le nom du suspect le plus évident dans cette affaire !
"Attendez une seconde ! Il est vrai que le nom du Ténébreux ne vous servira à rien. Mais il y a autre chose !"
Elle se releva alors, plus déterminée que jamais ! Il fallait qu’il le sache et qu’il comprenne l’importance que l’autre fantôme de ses souvenirs pouvait jouer dans cette histoire. Qu’importe les têtes qui devraient tomber par la suite… même s’il s’agissait de la sienne !
"Il... il n’a pas été le seul que le sort d’Anthony intéressait ! S'il vous faut un nom pour progresser dans vos recherches, celui de Jasper Jones pourrait peut-être vous éclairer !"
Elle rabaisse alors la tête vers le sol comme une enfant prise en faute. Elle reprit alors plus tristement
« Coïncidence ou non, il s’avère que Hayden et lui se connaissaient très bien ! Ce n’est peut-être pas un hasard s’il a été mêlé à toute cette affaire ! »
C’est alors que le barbier prit d’une rage soudaine saisit la voyante à la gorge et l’envoya valser contre un mur. Léonora avait alors tout le loisir de deviner la lueur assassine dans ses yeux. Elle n’était pourtant pas terrorisée, non ! Après tout il lui était arrivé de croiser le diable en personne sur sa route. C’est pourquoi elle demeura calme en entendant la menace du meurtrier qui susurra à son oreille.
"Qui est cet homme ? Ce Jasper Jones ?"
"Il a été le serviteur d'Hayden par le passé ! J'ignore ce qu'il est devenu aujourd'hui... Hayden le croyait mort depuis des années !"
"Vous avez préféré me raconter des fadaises au lieu de me dire de suite son nom. Vous devriez faire très attention."
Il la relâcha alors et quitta la chapelle, désireux sans doute d’aller interroger Hayden à ce sujet. Léonora demeura quelques instants dans la chapelle, tentant de retrouver son souffle. Inutile de lui expliquer le rapport que Jasper avait avec toute cette histoire, elle n’aurait fait que gaspiller sa salive pour rien ! Elle n’en avait déjà pas beaucoup à présent. C’est alors qu’elle entendit un petit bruit de grattement derrière elle. Une chose s’agitais dans la pénombre, une petite créature dont les poils blancs se reflétaient timidement dans la lumière de la nuit.
« J’ai respecté ta dernière volonté… tu es contente ? »
Dit-elle avait mépris tendit qu’elle serait encore sa gorge douloureuse. Furieuse de voir à quel point le prix de ses aveux lui avait coûté, elle regarda le petit rongeur fantomatique évolué dans l’obscurité du lieu saint.
« J’espère au moins que tu auras la décence de mourir… histoire que je ne risque pas ma propre vie pour rien ! »
Rangeant le collier dans la poche de son manteau, elle emboita le pas au barbier, prête à rejoindre leurs deux complices au cimetière.
acidbrain
Sherlock Holmes
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Benedict Cumberbatch
« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
La nuit était tombé. Sherlock avançait à grands pas dans le cimetière de Storybrooke, le regard placé droit devant lui, sans utiliser sa vision périphérique. C’était sa technique, pour éviter de se décentrer sur son objectif. Marmonnant des paroles incompréhensibles, on pouvait juste entendre des bribes. Hayden, lui, éclairait la voie avec une lampe torche en marchant à ses côtés. Il aurait aimé faire la route seule, mais le savoir à ses côtés avait quelque chose de bizarrement rassurant. De toute façon, si son côté Hyde refaisait surface, Sherlock le neutraliserait. Il visionnait déjà sept points vitaux pour le paralyser avec ses point si nécessaire. « Si vous vous demandez où mènent les traces de pas... je pense que je connais la réponse »
En effet, Holmes suivait les traces. C’était une constante de son métier, seulement, là où Hayden ne voyait que des traces de pas, lui y voyait tout un ouvrage détaillé. Hayden éclaira le passage puis décala la lampe torche en direction d’une autre tombe. « C'est là-bas que j'ai repris connaissance ! Considérant que je suis le premier suspect dans cette affaire, ça n'a rien de bien surprenant ! »
Sherlock ne répondit pas. Se contentant de jeter un vague coup d’oeil. Il leva simplement la main pour signifier à Hayden qu’il devait arrêter de s’autoflageller. S’y dirigeant, Hayden ramassa le couteau qui y était toujours. « Quand je me suis réveillé, j'ai trouvé ceci à mes côtés ! J'imagine qu'il n'est pas nécessaire de s'appeler Sherlock Holmes pour en tirer des conclusions évidentes ! »
Soupirant, Sherlock mit une main dans la poche intérieure de son manteau, et en sortit une paire de gant en cuire qu’il enfila. « Ce qu'il y a de sûr, c'est que si vous voulez être coupable, à vous entêter à mettre vos empruntes dessus, vous allez avoir gain de cause mon ami. »
Son regard se porta sur la tombe d’un air distrait. Sherlock connaissait l’endroit, il était déjà venu. Hayden eut un sourire désolé, signifiant que visiblement il n’avait pas eu la meilleure idée du monde. Fixant le couteau en le prenant dans ses doigts, Sherlock observa au bout du manche une tête de Janus, ainsi que les initiales « E.H. » gravés dessus. « Vous savez ce qu'il y a d'étrange... c'est que j'ignore ou Hyde a bien pu le dénicher. Il n'était plus en ma possession depuis des années... »
Sherlock ne répondit pas, se contentant de le faire tourner à la lumière de la lampe sous tous les angles. Hayden se risqua d’un ton curieux : « Est-ce que vous connaissiez l'existence de la tombe d'Anthony ? Je veux dire je sais qu'Angelika détestait venir ici toute seule. Bien souvent c'était moi qui l'accompagnait... comme Graves n'était pas fichu de le faire lui-même ! Mais vous je me dis que vous y êtes peut-être venu un jour. »
Effectivement, Sherlock était déjà venu, mais seul. Fronçant le sourcils en observant la lame du couteau, il ne répondit pas. Après tout, si Hyde et Hayden partageait la même mémoire, autant ne rien répondre. « Tout comme son agresseur... »
Sherlock, resta toujours silencieux, le couteau en main alors que Hayden se dirigeait vers la tombe. « Ce qui veut dire que soit il l'y a suivi un jour soit que l'agresseur serait une personne en qui elle avait toute confiance... parce qu'il faut bien l'avouer qu'il serait difficile de tomber dessus par accident. »
Pour toute réponse, Sherlock fit des mouvements dans le vide avec la dague. Quelques précis, d’autres moins. Fronçant les sourcils à plusieurs reprises, il fléchit les genoux, puis les releva. Au final, il plaça la dague sur la pointe, en équilibre sur son doigt. « Ce n'est pas vous qui avez porté le coup. Nous sommes trop grand pour porter un coup au ventre. Le réflexe d'une personne de grande taille est de frapper la gorge, ou le cœur. Ce qui signifie, que soit la personne regrettait son acte, soit effectivement, il était bien plus petit. »
Sherlock marqua un temps. Faisant des grands gestes avec le couteau. « Vous confondez Benjamin Baker et Balthazar Graves. Ce ne sont pas les même personnes, c'est ça qu'Angelika a du mal à admettre. »
Plissant des yeux un moment, il finit par poser la dague sur la tombe sans rien dire de plus, finalement, il jugea bon de répondre sur sa question d’avant. « Et oui, je suis déjà venu. C'est comme ça que j'ai découvert le vrai nom de famille de Balthazar. »
Hayden l’écouta sans l’interrompre. Les mains dans les poches, en face de la tombe, Sherlock réfléchissait à toutes les possibilités. « Bien si vous pensez que cela suffit à m'innocenter à vos yeux... Nous cherchons donc une personne de petite taille qui connaîtrait Angelika d'une manière ou d'une autre. Vous ne connaissez personne qui correspondrait à cette description ? »
Il soupira et ajouta : « Si ce n'est pas rageant... on croit qu'on connaît si bien une personne alors qu'en fait on en ignore tout. »
Sherlock faillit éclater de rire. Il se contenta simplement de ricaner sadiquement. Entendre ça de la bouche d’un schizophrène, ça avait quelque chose de touchant. Finalement, Hayden haussa les épaules et poursuivit : « Arrêtez de toujours lui trouver des excuses vous deux. Être un meurtrier n'empêche pas d'assumer un minimum ses responsabilités. J'ai plus de sang sur les mains qu'aucun être humain dans ce vaste monde et pourtant cela ne m'a jamais empêcher de prendre Mélanie en considération ! »
Qui était Mélanie ? Sherlock tourna la tête, fixant Hayden d’un regard profond. Il ne comprenait pas tout. Mais en même temps, c’était normal, il n’avait pas encore tous les éléments. Hayden réfléchit et poursuivit : « Je vois parfaitement ce que vous voulez dire... une visite au cimetière peut nous en apprendre beaucoup ! »
Hayden se précipita soudainement derrière la tombe d’Anthony. Dans ses mains, le sac d’Angelika était visible. Il le prit et le souleva pour éclairer ce dernier. Sherlock ne bougea pas d’un pouce, il l’avait déjà repéré, mais il avait attendu que ce soit Hayden qui le voit. Plissant des yeux, il mesura sa réaction en réflechissant. « Peut-être que la réponse que nous cherchons se trouve là-dedans ! »
Sherlock répondit alors d’un air neutre : « Beaucoup de personne sont plus petites que moi. Mais je pencherai pour quelqu'un qui est proche d'Angelika, qui a le physique de Graves, car elle a voulu le remplacer avec quelqu'un qui le ressemblait. »
C’était une évidence. Sherlock marcha lentement et prit le sac des mains d’Hayden, toujours ses gants pour en observer le contenu d’un air méthodique. Sa mémoire photographique identifia tout de suite l’élément étranger qui n’y était pas d’habitude. « Graves et moi, c'est une histoire d'amour complexe. Disons simplement qu'un meurtrier n'est pas que ça. On ne naît pas méchant, on le devient. C'est ce qui me fascine chez lui. »
Il avait dit ça avec un sourire sadique et ironique. C’était pour répondre au fait que visiblement Sherlock le défendait tout le temps. C’était vrai, et il y avait une raison bien particulière pour ça. Hayden rougit à sa première remarque, puis prit très mal la deuxième. « C'est donc cela qui vous relie à lui ? Et moi qui pensais que vous teniez réellement à elle ! »
A ses mots, Sherlock leva immédiatement la tête, le fusillant du regard sans vouloir lui répondre de peur de dire des choses tellement blessantes que Hyde laisserait la place à Hayden. Ce dernier ajouta d’un ton ferme : « Ecoutez-moi bien Holmes et je suis très sérieux ! De votre relation je m'en fous, je ne pense qu'à Angelika... si jamais elle survit à cette épreuve, faites-en sorte qu'elle ne s'en doute jamais ! Je ne dis pas ça vis-à-vis de lui parce que plus vite il dégagera de sa vie, mieux ce sera ! Mais vous, vous avez une responsabilité envers elle ! Elle a tellement investit de temps dans votre amitié et placer tellement d'espoirs en vous que si elle venait à découvrir que ses souffrances et ses confidences ont aussi peu d'importance à vos yeux, vous ne risquerez pas seulement de la perdre à jamais... vous risquerez de l'achever ! »
Hayden tourna le regard rapidement. Sherlock, lui s’en moquait. Reposant le sac sur la tombe d’Anthony dont il se servait comme table d’appui depuis quelques minutes, le détective se saisit de la lampe torche ds mains d’Hayden. Dépliant la lettre qu’il avait trouvé dans le sac d’Angelika, Sherlock répliqua, glaçant : « Taisez vous. Vous m'empêchez de réfléchir avec vos remarques d'ordre social. »
D’abord, il inspecta le papier. L’étudiant sous tous ses angles, il regarda ensuite les diverses lettres découpées du journal pour voir leurs provenances, sans lire. Puis, après avoir vider cet os d’information de sa substantifique moelle, il la lu dans sa tête.
Une souris blanche qui courait les ennuis !
Cours, cours petite souris Car qui sait ce qui peut rôder la nuit ! Ne la sens-tu donc pas, l’haleine putride du chat qui vient pour toi ?
Surgissant du passé Sa seule ambition et de se venger Car les angoisses d’une mère l’ont condamnées à brûler en Enfer !
Puisque ton chemin est déjà tracé, Viens le rencontrer là où tout a commencé. Il est temps pour toi d’y déposer ta croix.
Ecoute son cœur et agis avec rapidité ! Car qui sait dans quelle autre proie le chat pourrait croquer ? Devrais-je te laisser le choix de ce met si délicat ?
Une âme pour une âme, ma petite Bianca !
Sherlock observa toutes les photos qui accompagnaient la lettre. Plusieurs affichaient des membres qu’ils connaissaient tous. Fronçant les sourcils, il regarda les visage de Katelyn, Hayden, Balthazar, Edgar et lui même. Sur les visages, des traits étaient gribouillés. Sherlock put lire un « 1 » sur la sienne, celle de Bathazar et Katelyn. Sur celle d’Edgar, on pouvait y lire « 9 » et sur celles d’Hayden « 3 ». Sherlock leva les photos pour mieux les observer. Constatant que Baltahzar était revenu, Sherlock fit une grimace et se contenta de répondre d’un air dégagé : « C’est bizarre. Il n’y a aucune photo de nous deux. »
C’était de l’humour, pour détendre l’atmosphère. Car le visage de Balthazar n’était pas très joyeux quand il arriva.