« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Depuis mi-février, j'avais remarqué que Nora courait beaucoup plus souvent qu'avant. Auparavant, ses footings avaient lieu le matin très tôt, aussi je ne pouvais jamais l'accompagner car mes maux de crâne au réveil m'interdisaient le moindre exercice physique. Mais depuis qu'elle faisait son sport plusieurs fois dans la journée, j'avais la possibilité de la rejoindre. Et je n'allais pas m'en priver. J'appréciais sa compagnie, ou alors j'aimais bien la taquiner, la pousser à bout. C'était sans doute un mélange des trois.
En la voyant passer au pas de course sous ma fenêtre, j'enfilai mes baskets, un survêtement et descendis l'escalier quatre à quatre. Evidemment, elle était déjà loin quand j'arrivais dans la rue ; je n'avais aucune intention de lui courir après. Cela n'aurait pas fait distingué. Je lançai un regard plein de malice à ma moto garée sur le trottoir, juste devant le 221 Baker Street, et grimpai dessus. Quelques vrombissements plus tard, je me retrouvai dans une rue parallèle à celle que Nora allait emprunter. Je coupai le moteur, descendis de mon deux roues et entrepris de rejoindre la jeune femme par un raccourci. Normalement, elle faisait toujours le même circuit (je l'avais espionnée par le biais des caméras de surveillance de la ville). J'avais contourné son parcours de sorte à ce qu'elle ne se doute de rien, afin que notre rencontre paraisse fortuite.
Je commençai à trottiner d'un pas vif, après avoir lancé la playlist de mon téléphone rangé dans la poche ventrale de mon survêtement. Comme prévu, je lui tombai dessus à l'angle de la rue. Nous nous stoppâmes d'un même élan et j'enlevai un des écouteurs de mon oreille, jouant la surprise à la perfection.
"Qu'est-ce que vous avez tous à venir quand je cours ?" s'écria la jeune femme, visiblement de mauvaise humeur.
Je fronçai les sourcils, douchée par cet accueil. Je ne m'attendais pas à une étreinte chaleureuse, mais tout de même ! On ne s'était pas vues depuis des semaines, et c'était ainsi qu'elle entamait la conversation ? Soit. Heureusement que j'avais appris à ne plus être touchée par la méchanceté d'autrui.
"Flash info : la ville ne t'appartient pas. Il est autorisé à toute personne possédant deux jambes fonctionnelles de courir quand ça lui chante." lançai-je d'un ton cinglant. "Moi aussi, ça me fait plaisir de te voir. Je te sens un peu trop déborder de joie. S'il te plaît, contiens-toi un peu. Ca devient gênant."
J'esquissai un sourire afin d'appuyer toute l'ironie de mes propos. Nora avait une expression aussi aimable que si elle allait mordre.
"Tu as vu ? J'ai adopté le même style que toi : survet' et pas de maquillage."
C'était faux : j'étais obligée de mettre un peu de fond de teint et de blush afin d'avoir bonne mine. Il fallait à tous prix cacher les cernes. Sans ça, au naturel, je ressemblais à un zombie. Mais Nora n'y verrait que du feu, car mon maquillage était discret. Juste ce qu'il fallait.
J'espérais me rapprocher d'elle avec cette attitude.
"On peut courir ensemble, si ça te dit. Je te promets qu'il n'y a aucune entourloupe." dis-je en levant les mains en signe de bonne foi. "Je n'ai aucun projet sur le feu, pour une fois."
Ca aussi, c'était faux. J'avais toujours quelque chose à faire, un plan en suspens, un coup fumant dont les braises s'enflammaient déjà. Cependant, pour une fois, je ne voulais pas y mêler Nora. Elle semblait soucieuse. Je l'avais remarqué quand j'avais piraté les caméras de la ville. Elle courait beaucoup trop souvent. Elle cherchait à fuir quelque chose. J'avais hésité à l'embarquer dans une nouvelle péripétie afin de lui changer les idées, puis j'avais réalisé que ce n'était sans doute pas ce dont elle avait besoin. Le seul problème, c'est que je n'étais pas certaine d'être la bonne personne pour l'aider. A s'ouvrir. A parler. Je savais le faire uniquement quand j'avais quelque chose à y gagner. Par pure gentillesse, en serais-je capable ? Avais-je encore quelques degrés de bonté ? Rien que d'y penser, je me sentais démunie.
"Je veux seulement... discuter." admis-je avec une petite moue contrite. "Je me suis rendu compte qu'on n'a jamais vraiment parlé, toutes les deux. Et tu m'intéresses."
Je posai sur elle un regard pénétrant.
"Ou on peut juste courir." repris-je en haussant les épaules. "Ou faire les deux en même temps."
Je devais faire des efforts considérables pour avoir l'air désinvolte, alors qu'en réalité, je me sentais incroyablement nerveuse à l'idée qu'elle refuse. Qu'elle me tourne le dos. Car je n'avais pas envie de la forcer à rester en ma compagnie, cette fois. Je ne voulais pas la déranger. Je souhaitais qu'elle soit d'accord de partager un peu de temps avec moi.
Si mes frères m'avaient vue, ils se seraient probablement moqués. Heureusement, ils n'étaient pas là. Je n'avais pas besoin qu'ils me jugent pendant que je cherchais à me faire une amie. En avais-je vraiment besoin ou n'était-ce qu'une lubie passagère ? Je m'aperçus subitement que ma volonté de l'aider était égoïste, puisqu'elle était régie par celle de ne pas être seule.
J'ouvris la bouche, mais la refermai sans prononcer un seul son. J'en avais suffisamment fait. Autant attendre le verdict.
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Je serais là pour te rappeller à quel point... Ne m'arrache pas ça, car tu ne sais pas à quel point ce que cela signifie pour moi...
Pourquoi c'était toujours quand je me mettais à courir qu'on venait me déranger ? Ca ne s'arrêterait donc jamais ? Depuis quelque temps, je m'étais mise à courir le matin, mais aussi l'après midi et parfois le soir. Ca me faisait du bien. Ca avait eu surtout pour effet de me muscler les jambes, même si elles l'étaient déjà. En tout cas, j'évacuais. Et le petit accident qui s'était produit sur Olympe, ne s'était plus reproduit depuis. Cookie en avait gardé le secret, comme je lui avais demandé. Personne savait. Personne devait savoir. Il était trop tôt pour en parler. De toute façon, je ne savais pas avec qui évoquer cela.
« Love of my life you've hurt me. » chantonna la jeune femme. « You've broken my heart and now you leave me. ».
Elle passait ses doigts sur sa guitare, assise sur mon lit. Et elle me faisait écouter le doux son de sa voix. C'était du Queen. Elle écoutait ces chansons en boucle et tentait de les reproduire à la guitare et au chant.
« C'est beau. » murmurais-je.
Ca parlait d'Amour. C'était beau. Même si ça commençait un peu à beaucoup m'embarasser. Car depuis qu'on avait parlé avec Apple - qui vivait désormais chez nous - du fait que j'étais la Racine de l'Amour ou je ne sais quoi. Elle s'était mise à composer des chansons, et à en trouver sur ce thème. Selon elle, l'Amour était quelque chose de magique.
On passait beaucoup de temps ensemble, et elle m'apprenait beaucoup de choses. C'est fou ce qu'elle m'avait manqué. A l'époque, on avait commencé à se créer un lien fort. Puis, elle était partie. Ce n'était pas qu'elle avait voulu partir. Hyperion lui avait effacé la mémoire pour son bien. J'évitais au maximum de l'évoquer avec elle. Mais d'un côté, je n'arrivais pas à cerner ce qu'elle ressentais.
« Tu es allé le voir ? »
Elle frotta une nouvelle fois ses doigts contre les cordes de sa guitare.
« You've taken my love, you now desert me, Love of my life can't you see, Bring it back, bring it back, Don't take it away from me because you don't know, what it means to me. »
Quand je disais que je n'arrivais pas à la cerner. Elle s'exprimait bien trop souvent en chansons.
« Ca veut dire, non ? » tentais-je.
Elle posa sa guitare. Puis, elle tourna la tête dans ma direction et me regarda droit dans les yeux sans laisser transparaître la moindre émotion. Je ne me sentais pas très à l'aise.
« Tu es allée la voir ? » demanda t'elle, avant d'afficher un grand sourire.
C'était à mon tour de la fixer et de la fusiller du regard.
« Ce n'est pas important. »
« Ah oui ? Vraiment ? Pourtant tu continues à courir autour de chez elle. »
« C'est totalement faux ! » dis-je outrée.
Suite à cela, j'étais partit courir. Au début, j'avais opté pour un tout nouveau chemin. Mais ce n'était pas ma faute si Storybrooke était si petit. On en avait vite fait le tour. Du moins quand on courait uniquement dans cette partie de la ville. Et si j'étais passé devant cette maison que j'avais vue dans les Songes où on avait été envoyé en février dernier, c'était uniquement parce qu'elle se trouvait sur mon chemin. D'ailleurs, je ne m'y étais pas arrêté. Je ne l'avais même pas regardé. J'avais continué à courir, jusqu'à me faire arrêter par elle. Par cette maison. Cette fille. Eurus.
« Toi aussi. » lui répondis-je.
J'avais ouvert une nouvelle fois la bouche, pour poursuivre, mais je m'étais rendu compte que ça avait mal débuté. Je n'avais pas voulu dire « toi aussi ». Je ne comprenais pas le sens de cette réponse. Ce que j'avais voulu dire, c'était presque ça, mais pas ça.
« Moi aussi. » me rattrapais-je. « Moi aussi je veux discuter. »
Voilà. C'était bien mieux que quelque chose comme : « toi aussi tu m'intéresses ». Car elle l'aurait encore mal interprété. D'ailleurs, qu'est ce qu'elle voulait dire en disant cela ? Je l'intéressais à quel point ? J'étais une proie facile ? Elle voulait savoir jusqu'à quel point je serais capable de me mettre dans une situation impossible à gérer ? Elle voulait simplement se moquer de moi ? Comme pour ma tenue vestimentaire et mon maquillage ? Je devrais partir. J'aurais du partir. Mais j'avais besoin d'elle. De parler avec elle. De clarifier ce que j'avais vue.
« Je voulais te voir. J'ai pas eu le temps. »
A force de courir, je ne faisais plus rien de mes journées. Enfin si... je courrais. Et j'allais me battre. Mais pas à Olympe. On avait trouvé un nouvel endroit avec Cookie. C'était un lieu rien qu'à nous, et qui ne mettrait pas la Cité en péril si mon pouvoir réapparaissait comme la première fois. C'était difficile d'employer, ou même de songer au mot « pouvoir » sans que ça me fasse frissonner. Ce n'était pas mon pouvoir. Il ne s'agissait que d'une anomalie et ça avait duré qu'un temps. Tout était fini désormais.
« Je peux voir ta chambre ? »
Je m'en souvenais maintenant. C'était pour cette raison là que je ne voulais pas aller la voir et lui parler. Apple m'avait conseillée de le faire. Socrate avait donné un avis tout différent, en trouvant cette demande bizarre. Mais moi, j'étais convaincue qu'en voyant sa chambre, il y aurait comme un flash. Un déclic. Peut-être que la vision, ou le songe que j'avais eu dans la précédente aventure où j'avais été conduite, n'était qu'un message caché. Et la solution se trouverait chez elle. Dans le grenier. Dans sa chambre. Il fallait que je m'y rende. J'en étais convaincue. Tout comme j'étais désormais convaincue que Socrate avait raison. Cette demande était des plus étranges. Je ne savais pas comment me rattraper. En fait, que ça l'intéressait ou non de me voir dans une situation encore pire que les précédentes, à m'enfoncer d'avantage, à me prendre un mur sans cesse, c'était désormais chose faite.
Eurus J. Holmes
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Elle était mignonne quand elle s'embrouillait. Je me contentai de sourire tout en l'écoutant. Elle prétendait ne pas avoir eu le temps de me voir, ces derniers temps, ce qui était absurde étant donné à quoi elle occupait principalement ses journées. Je le savais très bien puisque je l'avais espionnée. Elle ne pouvait rien me cacher, ou pas grand-chose, en tous cas.
"C'est sûr que courir, ça ne laisse de place pour rien d'autre." appuyai-je d'un ton faussement compréhensif.
Mon sourire se fit plus large et mutin, mais se figea brusquement en entendant sa question. J'écarquillai les yeux, prise au dépourvu. C'était bien la première fois qu'elle me "coupait la chique", pour employer une vieille expression. Aussitôt, un flot d'interrogations traversa mon esprit, qui se résumait surtout par un vaste : POURQUOI ? Une quantité de suppositions me passa par la tête, mais aucune n'était suffisamment logique, étant donné la personnalité de la jeune femme. Elle n'avait pas des habitudes aussi directes. En aucun cas ça ne pouvait être une invitation grivoise. Elle avait forcément une bonne raison de me le demander, et j'avais hâte de savoir laquelle. Quoi qu'il en soit, je décidai d'accéder à sa requête. Je hochai la tête et pivotai en direction de ma moto, mais me ravisai brusquement. Inutile de lui donner une raison de râler. Si elle apprenait que j'avais manigancé notre entrevue, elle risquait de monter une fois encore sur ses grands chevaux, et je me sentais trop lasse pour calmer le jeu.
J'empruntai donc le chemin opposé pour retourner vers Baker Street.
"Tu te rends compte de la singularité de ta question ?" lui demandai-je après quelques instants de silence.
Tout en continuant de marcher, je lui jetai un petit coup d'oeil malicieux.
"Tu ne devrais pas tenir des propos aussi ambigus. Avec quelqu'un comme moi, ce n'est pas grave, parce que je sais que tu n'as aucune arrière pensée."
Cette fois, je soulignai mes paroles d'un regard nettement plus appuyé, comme si je cherchais à sous-entendre le contraire. Ca m'amusait énormément. Plus elle était embarrassée, plus j'étais ravie.
"Mais avec une autre personne, ça pourrait vite dégénérer. J'espère que tu ne demandes pas à visiter les chambres de n'importe qui. Imagine l'effet sur ce pauvre monsieur Jules, par exemple."
Il était évident que cet homme souffrait de solitude. A Magrathéa, de la fumée ne sortait pas des oreilles pour rien. Les Cigares de là-bas ne mentaient jamais.
Après plusieurs minutes de marche, nous arrivâmes enfin à Baker Street. Je poussai la porte et grimpai l'escalier quatre à quatre, évitant de justesse Mrs. Hudson qui était occupée à passer l'aspirateur sur le palier. Heureusement, son vieil appareil faisait tellement de bruit qu'elle ne nous entendit pas monter. Je n'avais pas envie de lui présenter Nora. En fait, ce jour-là, je n'éprouvais pas le besoin d'être sociable. Ou seulement avec une personne en particulier. Celle qui désirait voir ma chambre.
Avant d'entrer dans mon loft, j'hésitai, la main sur la poignée. Je passai rapidement en revue ce que mon appartement contenait, puis haussai les épaules et ouvris, m'effaçant pour laisser passer Nora dans un geste théâtral. Dans mon souvenir, il n'y avait rien à cacher, car mes médicaments étaient planqués derrière un mur amovible (de cette manière, mon frère ne pourrait les trouver même en fouinant). J'avais seulement laissé traîner des bijoux sur une table à tréteaux, à côté de l'emplacement de mon ordinateur et d'autres matériels informatiques.
"Ma chambre, c'est tout mon appartement. Ou plutôt, tout mon appartement est ma chambre." déclarai-je, désinvolte après que la jeune femme se soit avancé vers le milieu.
Effectivement, l'espace était largement ouvert sur une seule pièce qui faisait toute la surface du grenier. Il était mansardé mais le toit était si haut que j'avais tout de même de la place. Un matelas deux places se trouvait en travers de la pièce, près du mur du fond. C'était plus ou moins rangé, plutôt moins que plus, mais j'aimais vivre dans le désordre. Je m'y retrouvais mieux.
"Est-elle à ta convenance ?" demandai-je d'un ton suave tout en m'approchant d'elle.
En chemin, mes yeux accrochèrent les diamants posés sur la table à tréteaux, montés en boucles d'oreille ou collier. Des pinces et divers autres outils facilitant la minutie étaient abandonnés tout autour.
"Ce sont des babioles sur lesquelles je n'ai pas fini de travailler." dis-je avec un geste désinvolte.
Je les avais volés quelques jours plus tôt dans une bijouterie de Portland, et je n'avais pas terminé de les démonter afin de les revendre. Tranquillement, je me saisis d'un collier plus simple que les autres. Un unique diamant, petit et taillé en goutte, pendait au bout de la chaîne en argent. Je contournai Nora pour me placer derrière elle. Là, je soulevai délicatement ses cheveux pour passer le collier autour de son cou.
"J'ai envie de te l'offrir." déclarai-je, mon souffle caressant sa nuque. "Quand je l'ai pris, il m'a fait penser à toi."
J'agissais toujours par instinct, même si la réflexion était importante en certains cas -comme pendant un braquage. Cependant, en compagnie de Nora, je me sentais curieusement en confiance. Je voulais lui donner quelque chose, je le faisais. Avec elle, tout semblait simple. C'était cette farouche jeune femme qui se compliquait trop la vie. J'avais choisi ma prochaine mission : il s'agissait de lui montrer que l'existence était un jeu. Qu'il fallait utiliser les bonnes cartes au bon moment. Elle avait tout pour se dessiner une vie rêvée, si seulement elle s'en donnait la peine...
Rien ne me révoltait plus que tous ces gens qui n'avaient pas conscience de leur chance.
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Je serais là pour te rappeller à quel point... Ne m'arrache pas ça, car tu ne sais pas à quel point ce que cela signifie pour moi...
J'ouvris la bouche. Puis, je la refermais. Pourquoi elle parlait d'arrières pensées ? J'avais dit quoi encore ? Je voulais juste voir sa chambre. Personne ne lui avait jamais demandé de voir sa chambre ? J'aurais peut-être pas du lui demander de cette manière là. Mais après tout, je ne voyais pas comment lui demander cela d'une manière plus claire. J'avais envie de voir sa chambre. C'était tout. Sans la moindre arrière pensée.
« Pourquoi voudrais-je visiter la chambre de Jules ? » lui demandais-je intriguée.
Il n'y avait aucune raison à cela. C'était sa chambre à elle que j'avais vue lors de ma précédente aventure. Je n'avais pas besoin de voir celle de Jules. Même si je me doutais qu'elle devait être magnifique, vue la vue qu'il avait. Quoi qu'il en soit, on s'était mise à marcher en silence jusqu'à chez la jeune femme. J'avais reconnu la maison, ainsi que la porte que j'avais franchis à deux reprises. On était entré. On avait vue une vieille dame passer l'aspirateur, mais Eurus ne semblait pas avoir envie de nous présenter. Elle s'était mise à monter quatre à quatre les marches, avant de se rendre compte que je ne suivais pas. Je fixais toujours la dame de dos qui continuait sa vie sans nous voir. Quand Eurus m'indiqua d'un geste rapide de la main de la suivre, je me pressais à sa suite.
« C'est qui la dame en bas ? » demandais-je sans obtenir de réponses.
Elle ouvrit la porte. M'indiqua l'intérieur. Je m'étais avancé dedans, me plaçant au milieu. J'attendais que ça vienne. C'était évident que quelque chose allait venir. Tout ce qui m'entourait, c'était des appareils informatiques, des meubles, des bijoux. Peut-être un peu trop de bijoux. La jeune femme m'affirma que sa chambre c'était son appartement. A comprendre par là, que tout ce qu'elle possédait au monde, se trouvait ici.
Le tout était plus ou moins rangé. Pas trop non plus. Mais d'un côté elle avait beaucoup de choses. C'était pour ça que chez moi tout était rangé, car j'avais très peu d'objets.
« Qu'est ce que tu fais ?! » me défendis-je tandis que la jeune femme faisait le tour de moi.
J'avais sentis ses mains soulever mes cheveux et me mettre quelque chose au cou. Ca me dérangeait. C'était dérangeant ! Je m'étais dégagé d'elle, posant une main sur la dite chose autour de mon cou.
« Je ne veux pas ! » dis-je catégorique en passant mes mains sur ma nuque.
Je tentais de trouver le mécanisme. Elle avait bien réussi à me le mettre. Du coup, il y avait forcément un moyen de l'ôter. Ce n'était pas facile, mais j'avais réussi à détacher le dit collier de mon cou et à la mettre dans les mains de la jeune femme. Puis, je m'étais reculé de plusieurs pas, manquant de tomber sur le lit. Heureusement, mes pieds s'étaient juste cognés dessus. J'avais observé une nouvelle fois la pièce. Elle était trop petite. Je ne trouvais pas mes marques. Ce que je voulais, c'était partir d'ici. Mais après lui avoir demandé de me conduire là, elle ne comprendrait pas. Du coup, j'avais pris sur moi, et j'avais tenté de me concentrer. Ca allait venir. Ca allait forcément finir par arriver.
Mais rien. Absolument rien. C'était comme si je me trouvais dans une pièce ordinaire. Ca m'énervait. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi en penser. Tout ça était absurde. Pourquoi j'étais venu jusqu'ici ? Je croyais quoi ? Que des réponses allaient me tomber comme ça dans les mains ?
« Je ne comprends pas. » dis-je une nouvelle fois catégorique, tout en observant ce qui m'entourait. « Je pensais qu'il y aurait quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais quelque chose ! »
Peut-être que si je lui racontais, elle pourrait m'aider ? Ou alors elle se moquerait de moi. Voir, elle me prendrait pour une folle. Ce qui ne serait pas impossible, vue que ces derniers temps je ne me comprenais plus, moi même.
« Dans ce futur, je me voyais ici ! Je me réveillais ici à chaque fois. Dans cette chambre ! » dis-je sur un ton d'avantage plus sec. « Elle n'a rien de spécial cette chambre. C'est juste un endroit où tu stockes tout ce que tu voles ! »
J'étais peut-être folle, mais pas stupide. Tous ces bijoux. Celui qu'elle m'avait mis autour du cou. Tout ça, c'était malsain. Ca venait de divers vols. Comme ces appareils informatiques dont je ne comprenais pas le fonctionnement. Tout était à d'autres personnes ! Absolument tout !
« Pourquoi tu t'acharnes à voler les gens ? Pourquoi tu n'es pas capable de vivre convenablement ? »
Ca me dépassait tout ça. Elle ne pouvait pas être comme tout le monde ? Elle n'avait pas l'air méchante, mais elle se comportait comme une vilaine ! De toute façon, ce n'était pas la première fois qu'on abordait cette discussion. Ca finissait toujours par tourner en rond. Ce que je souhaitais là, à défaut d'avoir des réponses, c'était de quitter cette chambre. Elle ne m'inspirait rien de ce que j'avais imaginé. Et cette jeune femme m'énervait !
« C'était une mauvaise idée de venir ici. Je n'aurai pas du. Je pensais que ça m'apporterait quelque chose, mais ça m'aide en rien. Ca ne fait que tout compliquer. »
Je ne comprenais pas encore ce que ça compliquait, mais les mots de la jeune femme me revenaient en tête. Elle avait parlé d'arrières pensées. Qu'est ce qui m'avait pris de lui demander de me montrer sa chambre ? Bien sûr que c'était déplacé ! C'était un lieu intime qui lui appartenait. Je ne savais pas pourquoi j'étais allé jusqu'à réellement lui demander de me conduire ici. J'aurais du y réfléchir avant.
« Tu sais quoi ? On doit faire une pause. » lui dis-je.
J'en avais besoin. On en avait besoin toutes les deux.
« Pendant quelque temps, faudrait mieux qu'on ne se voit plus. Que tu arrêtes de me suivre. Que tu ne tentes plus de m’enrôler dans tes histoires. Je n'ai pas besoin de ça en ce moment ! »
Voilà qui était clair. J'y avais bien réfléchis. Du moins, je venais tout juste d'y réfléchir. Mais ça me semblait cohérent avec ce que je vivais en ce moment. J'avais besoin qu'on s'arrête. Que... que quoi en fait ? Amitié ? On n'était pas ami. Copinage ? On n'était pas copine. A dire vrai, elle n'avait juste pas besoin de moi dans sa vie, tout comme je n'avais pas besoin d'elle. Alors pourquoi m'imposait-elle tout ça ?
« Thé et biscuits ? » demanda la petite dame qui venait d'entrer, surprise de me voir.
Eurus J. Holmes
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Nora posait beaucoup de questions. Beaucoup trop. J'appréciais les gens qui étaient curieux par nature, mais seulement quand j'avais envie de jouer. Ce jour-là, je me sentais lasse et épuisée.
La jeune femme avait refusé le collier. Elle l'avait enlevé et me l'avait rendu. Je m'assis au bord du lit, les jambes croisées, tout en l'observant s'agiter, tandis que je frottais mon pouce contre le petit diamant qui se réchauffait de seconde en seconde. Elle prétendait être venue dans mon appartement dans le futur. Je ne comprenais pas tout, mais cela m'intriguait énormément. J'adorais les problèmes insolubles, même si je n'étais pas comme mon frère, dont la passion était de résoudre des enquêtes.
« Pourquoi tu t'acharnes à voler les gens ? Pourquoi tu n'es pas capable de vivre convenablement ? »
Jusqu'à présent, j'étais restée silencieuse, mais cette question méritait une réponse. Aussi avais-je lancé du tac au tac, de façon décontractée :
"Où réside l'amusement dans une vie convenable ? Je veux vivre pleinement et entièrement. Sans contrainte."
Ca ne lui plaisait pas, je le voyais bien. Cependant, j'avais depuis longtemps arrêté de vouloir me conformer. Je devais avoir quatre ans quand j'avais décidé d'être moi-même, à défaut de ne pouvoir être personne d'autre. On ne peut pas plaire à tout le monde, de toutes façons.
Lorsqu'elle évoqua le fait de faire une pause, je haussai un sourcil surpris dans sa direction, avant d'étouffer un petit rire. Décidément, elle était douée pour prononcer des phrases à double sens. C'était un des nombreux talents qu'elle s'ignorait posséder. Cela lui conférait un côté attachant.
"Je ne t'enrôle plus dans rien." ripostai-je, quelque peu indignée d'être accusée injustement. "La dernière fois que je t'ai proposée une activité divertissante à la banque, c'était le 31 décembre. Depuis, je travaille en solo. Donc, si mes calculs sont exacts, ça fait quatre mois que je te laisse tranquille. Et puis, c'est toi qui as insisté pour monter voir ma chambre, je te rappelle."
Un sourire mutin passa sur mes lèvres tandis que je toisais Nora. Il s'effaça très vite quand j'aperçus Mrs. Hudson débarquer dans mon loft, un plateau avec du thé et des biscuits en mains. Comment avait-elle fait pour préparer tout ça si vite alors qu'elle passait l'aspirateur cinq minutes plus tôt ? Elle était redoutable : elle avait fait semblant de ne pas nous remarquer pour mieux s'imposer ensuite.
Sans attendre d'approbation, elle se dirigea jusqu'au canapé et posa le plateau sur la table basse.
"Buvez tant que c'est chaud, ça sera meilleur." nous conseilla-t-elle tout en versant le thé dans les tasses.
Je notai qu'il y en avait trois. De toute évidence, elle comptait rester. Merveilleux...
Je me levai du lit pour me diriger jusqu'au canapé sur lequel je m'étendis de tout mon long. Mrs. Hudson fronça les sourcils.
"Ce n'est pas très poli de prendre toute la place, Eurus." me gronda-t-elle.
"Quelle importance ? Nora ne reste pas." annonçai-je, nonchalante. "Elle vient de dire qu'on doit faire une pause, toutes les deux."
"Oh." fit la logeuse et la théière trembla dans sa main.
Il y eut un petit silence puis elle reprit d'un ton désinvolte.
"Je sais ce que c'est. J'ai été jeune, moi aussi." dit-elle tout en allant tapoter le bras de Nora. "J'espère que vous arriverez à surmonter ça, toutes les deux."
"Je pense que c'est trop tard." soupirai-je, fataliste. "Elle a refusé mon cadeau."
Faussement accablée, j'ouvris la main sur le collier. Mrs. Hudson eut un soupir attristé et s'éloigna de Nora pour venir me tapoter le pied. C'était étrange qu'elle se sente obligée de nous toucher l'une après l'autre. En quoi était-ce sensé nous réconforter ? En tous cas, mon talent d'actrice n'était plus à démontrer : ma logeuse était tombée dans le panneau. Encore quelques secondes, et elle allait me proposer un gâteau.
"Que dirais-tu d'un bon cake ?"
Bingo. Je réprimai un sourire victorieux. A la place, je fis trembloter ma lèvre inférieure et baissai les yeux sur le diamant au creux de ma paume.
"Seulement s'il est au chocolat avec des éclats fondants de caramel." déclarai-je avec un soupçon parfait de dépression.
"Je vais faire de mon mieux." promit Mrs. Hudson.
Elle prit sa tasse et s'en alla, après un dernier regard hautain en direction de Nora. Etant donné qu'elle pensait que la jeune femme m'avait fait de la peine, elle avait décidé de la prendre en grippe. Le comportement humain est absolument fascinant.
Tout compte fait, je trouvais le jeu plutôt plaisant. Même sans toutes mes facultés, je restais douée.
J'attendis qu'elle ait fermé la porte pour lancer à Nora :
"Ne me remercie pas : je t'ai évité un interrogatoire interminable."
Oui, j'avais manipulé Mrs. Hudson pour l'éloigner, mais je l'avais fait uniquement pour que la jeune femme ait la paix qu'elle revendiquait tant. En prime, j'allais recevoir un gâteau.
"Tu comptes faire la pause en restant dans la même pièce que moi ?"
C'était trop tentant de la taquiner. Avec un regard narquois, je me redressai juste assez pour boire une gorgée de thé. Après quoi, je m'allongeai de nouveau.
"Si jamais tu restes, je te conseille de ne pas manger de biscuits. Le cake qu'elle va apporter est fameux, ça serait dommage de te remplir l'estomac avant. On l'aura dans une heure, à peu près."
Tranquillement, je joignis les mains sous ma tête et soupirai en direction du plafond.
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Parfois j'ai la sensation que je vais exploser. Le monde autour de moi change. Et ma vie deviens un grand n'importe quoi.
« Incorrigible. » déclarais-je.
Voyant que ça ne faisait ni réagir la jeune femme, ni le jeune homme, j'avais croisé les bras tout contre ma poitrine. Je ne me sentais ni soutenue, ni comprise.
« Elle manipule mes propos. Elle fait ça constamment ! » dis-je en élevant le son de ma voix.
La jeune femme plissa des yeux, tout en serrant les lèvres. Elle avait envie de dire quelque chose, mais elle se retenait. Quant au jeune homme, il ferma le livre qu'il tenait dans ses mains et leva la tête dans ma direction.
« Je veux qu'elle s'éloigne de moi. C'est tout. C'est pas grand chose ce que je demande. Il doit bien y avoir un moyen ! »
« Tu as essayé de l'embrasser ? » me demanda Gretta, tandis que j'ouvrais grand les yeux.
C'était quoi cette question totalement hors de propos ? Socrate posa la livre sur la table jouxton le canapé, avant de m'adresser un regard.
« Je me posais exactement la même question. »
Je plissais une nouvelle fois des yeux. Cette fois ci, je fusillais du regard le jeune chat.
« C'est quoi cette réponse ? Elle n'a aucun sens. Je ne vous demande pas conseil par amusement. J'ai besoin d'aide. D'une réelle aide ! »
« Quant à moi, j'ai besoin qu'on trouve une solution pour la taxe d'habitation. Ce n'est pas moi qui ira voir le Seigneur Hyperion. » précisa le chat en tendant son bras afin d'attraper une feuille posée sur la table base.
Il la dirigea dans ma direction avec un grand sourire.
« Vous ne comptez pas m'aider ? » demandais-je en ignorant la feuille.
Greeta se leva et se dirigea dans ma direction. Elle posa une main tout contre mon épaule tout en se montrant la plus compatissante possible. Je décroisais les bras et soupirais tout en détournant mon regard. Ca m'énervait quand on se fichait de moi. C'était l'impression que j'avais.
« Dit toi que je fais ça uniquement pour toi et que tu me remercieras un jour. » précisa t'elle.
J'allais ouvrir la bouche pour lui demander de quoi elle parlait, mais cette dernière ne me laissa pas le temps d'en placer une. Elle déplaça sa main de sur mon épaule jusqu'à ma joue, avant de placer son autre main sur mon autre joue. Ses lèvres se posèrent sur les miennes, et tandis que je tentais de me dégager, elle m'embrassa tendrement, tout en jouant avec sa langue qui effleurait le bout de mes lèvres. Je finis par réussir à me détacher d'elle, manquant de trébucher.
« S...stop ! » lui ordonnais-je d'un ton pas très convaincant.
« Pourquoi tu dois toujours être aussi compliquée ? Tu ne veux pas te laisser aller pour une fois ? »
« Si vous comptez continuer, allez dans une chambre. » précisa Socrate.
Une chambre ? Non, mais... c'était quoi leur délire ? Je tentais de retrouver mes esprits.
« C'est toi qui me mets mal à l'aise. » répondis-je en détournant mon regard.
J'avais déjà embrassé Elliot. Ca avait été une erreur. Même si ça avait été parfait. Mais là... Greeta ? A quoi elle jouait ?
« Désolé Princesse. On recommence ? » me demanda t'elle.
Non mais, ça ne va pas la tête ? Pensais-je.
« Alors ? » insista t'elle. « Tu as des lèvres très douces. »
« C'est pas bien ! » m'emportais-je.
Elle fut surprise par ma répartie. Socrate me porta une nouvelle fois toute son attention. Greeta pris un air choquée.
« Pas bien ? Pourquoi ? »
« Parce que ! »
Voilà une bonne réponse. C'était pas bien. Et ça l'était parce que ! Je n'avais pas besoin d'en dire d'avantage, tout était résumé avec ces simples mots.
« Parce que je suis une fille ? » demanda t'elle.
Je semblait offusquée qu'elle puisse penser une chose pareil. Mais elle était une fille, n'est ce pas ? Socrate la regarda, avant de me regarder.
« Non d'un Miaou, c'est une vernienne ! »
Quel rapport avec Jules tout ça ? Il m'avait peut être appris que les hommes embrassaient les femmes et que les femmes embrassaient les hommes. Mais ça s'arrêtait là. Et puis, c'était logique de toute façon.
« Que veux tu que je te fasses? » me demanda Greeta.
Je fus une nouvelle fois surprise.
« R...rien ! Qu'est ce que je voudrais que tu me fasses ? »
« Je ne sais pas. Demande. Tu crois que je ne suis pas capable de faire tout ce qu'un homme pourrait faire ? »
Je me sentais devenir toute rouge. C'était quoi cette façon de parler ? Comment qu'on avait dérivé de Eurus à ce genre de discussions ?
« Tu rigoles ? J'ai pas envie que cette discussion aille plus loin. » dis-je en quittant la pièce, tout en voyant Socrate rouler des yeux.
Je me rendis directement dans ma chambre. Mais au moment où la porte aurait du se refermer, j'avais entendu Greeta entrer. Elle avait mis sa main pour bloquer la porte et elle m'avait suivie. Je n'avais pas envie de poursuivre cette conversation.
« Pourquoi tu ne te déshabilles pas ? » me demanda la jeune femme, tandis que je sentais mon coeur s'accélérer.
Qu'est ce qui lui prenait ? On ne se parlait pas ainsi d'ordinaire.
« Si tu veux que je le fasse moi même, il suffit de demander. »
Elle allait s'avancer, mais j'avais placé mes mains devant moi pour lui faire comprendre de se stopper. Les mots me manquaient. Elle leva les yeux vers le haut, avant de mettre ses mains sur le bas de son haut et de le retirer. Elle était en soutif dans ma chambre. Dans ma chambre. En soutif. Pourquoi ? Je commençais à paniquer légèrement. La fenêtre était à proximité d'elle, tout comme la porte. Ca rendait toute fuite impossible. Je n'avais que mon bâton pas trop loin de moi.
« Embrasse moi. » me dit-elle.
« Que...quoi ? » bégayais-je tandis qu'elle avait fait les pas qui me séparaient d'elle.
Sa bouche n'était pas très loin de la mienne. Juste quelque centimètres séparaient nos lèvres. Son souffle chaud venait droit sur mon visage. J'avais envie de fuir. De fuir très loin et très vite. Je sentais quelque chose grimper en moi. Quelque chose aller jusqu'au bout de mes doigts. Je baissais les yeux, et remarquais des minuscules étincelles sur mes doigts. Ca recommençait. Cette chose. Ce don ou je ne sais quoi. Ca allait à nouveau tout faire sauter. J'allais dire à Greeta de fuir très loin avant qu'il ne soit trop tard, mais je sentis ses mains se poser sur mon visage. Elle me forçait à lui faire face.
« Tu ne va pas exploser Princesse. » chuchota t'elle d'un ton vraiment, vraiment, vraiment très excitant.
Je mis mes mains derrière sa nuque et mes lèvres se posèrent toutes seules contre les siennes. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je l'embrassais beaucoup moins tendrement qu'elle l'avait fait. Je n'arrivais pas à me contrôler. Je ne sentais plus les étincelles au bout de mes doigts. C'est comme si elles me traversaient tout le corps. Je n'allais pas exploser et en même temps je brûlais totalement. J'entendis un léger bruit émaner de la jeune femme, avant de me rendre compte que ce n'était pas elle, mais moi. Je me sentis rougir, une nouvelle fois. Je me sentais mal à l'aise, une nouvelle fois. Je voulais partir, une nouvelle fois. Mais mon corps était tellement magique à ce moment précis que je n'osais pas détourner mes lèvres des siennes. Ce fut elle qui rompis le lien.
J'avais le souffle saccadé. Je n'arrivais plus à reprendre mon respiration. Ce qui venait de se passer... c'était... il n'y avait pas de mots pour décrire cela. Et en même temps, je ressentais au fond de moi une terrible frustration.
« Pourquoi ? » demandais-je en fixant la jeune femme, comme si ma question paraissait évidente.
Elle me souri, avant de récupérer son tshirt par terre.
« C'est bon maintenant ? Tu es un peu moins mal à l'aise ? »
Je restais sans voix. Déjà que j'avais du mal à parler et à respirer. C'était quasi impossible de retrouver mes esprits ou de... redescendre, comme diraient certains. A quoi elle jouait ? Je secouais la tête, ne comprenant pas.
« Je vais me faire un bon thé. » précisa t'elle avant de quitter ma chambre.
Quoi ?
Hein ?
« GREETA ! » l'appelais-je, sachant pertinemment qu'elle m'entendrait de là où elle était. « Mais qu'est ce que tu fais ? »
Je quittais la chambre à mon tour, passant devant Socrate qui venait de quitter le salon. Il m'avait à peine adressé un regard, avant de mettre ses mains contre ses oreilles et de continuer son chemin. Je l'ignorais totalement, me rendant dans la cuisine où se trouait la jeune femme. Elle venait de sortir l'une de ses tasses magrathéennes avec un visage d'Hyperion et d'Ellie dessus.
« J'ai fait quelque chose de mal ? » demandais-je en me mettant face à elle.
« Hum ? » laissa t'elle échapper avant de faire un "non" d'un mouvement de tête. « Je ne crois pas, non. Tu veux du thé ? »
« Je ne veux pas de ton thé ! » m'emportais-je un peu trop.
« Tu veux autre chose de moi ? » me répondit-elle du tac au tac avec un petit sourire qui se voulait être très aguicheur.
Je ne savais pas quoi répondre. J'en restais bouche bée. Je voulais quoi ? Pourquoi je l'avais suivie ? Pourquoi je l'avais embrassé surtout ! Je passais mes mains sur mon visage. J'étais dingue ! Complètement taré ! Quant à la jeune femme, elle se contenta de mettre de l'eau chaude dans sa tasse.
« Va... va... » bégayais-je en pointant un doigt accusateur dans sa direction.
« Va te faire foutre ? C'est ça que tu essayes de dire ? »
Je baissais le doigt et serrer les lèvres. Elle cherchait la bagarre ou quoi ?!
« Ecoute. On est amis et j'ai fait exactement ce que tu voulais. »
Alors là, il y avait aucune chance qu'on reste amis. Et je ne voyais pas ce qu'elle avait fait pour moi, contrairement ce qu'elle prétendait.
« Eurus par ci. Eurus par là. Elle est méchante. Tu es gentille. Tu veux que je te dise ? En réalité, tu es raide dingue d'elle. C'est juste que tu n'arrives pas à l'accepter. Mais maintenant que tu es capable d'accepter qu'embrasser une fille c'est peut-être pas si mal que ça, tu attends quoi pour te jeter à l'eau ? Hein ? T'as quoi à perdre ? Tu vas la voir. Tu l'embrasses. Et ensuite, tu viens tout me raconter. » acheva t'elle avec un grand sourire.
Je serrais les poings après avoir serré les lèvres. Elle m'adressa un petit sourire avant de passer à proximité de moi avec sa tasse et de poser une main sur mon épaule.
« Nora. Tu es quelqu'un de géniale. C'est une de tes grandes qualités. Ne laisse pas la stupidité casser ton groove. »
Sur ces douces paroles, elle quitta la pièce. Quant à moi, j'avais juste envie de hurler !