Storybrooke était une ville de taille moyenne et cela donnait certains avantages. Il y avait plusieurs commerces différents et on pouvait y accéder sans se perdre dans la ville. La plupart des boutiques se trouvaient dans le centre-ville de Storybrooke et étaient donc accessibles à pied. Violette avait posé ses bagages chez son père, en attendant de trouver un petit boulot et de se faire de l’argent pour vivre seule. Elle voulait son indépendance. Malheureusement elle n’avait pas réussi à vivre la faculté dans laquelle elle s’était inscrite. Pourtant Violette possédait largement les capacités. Simplement le moral n’était plus là. Travailler grâce à la méthodologie que lui avait enseignée son professeur particulier lui rappelait également ce qu’il lui avait fait subir. Alors pour l’instant, les études étaient entre parenthèse. Cela lui permettait de se retrouver, de penser à autre chose, de se rapprocher de ses amis et de sa famille.

La première personne avec qui Violette voulait absolument renouer, à Storybrooke, c’était Honey. Elles avaient vécue tellement de chose ensemble. Et pourtant Violette était partie à New-York sans lui dire au revoir et elle ne lui avait pas donné de nouvelle durant cette longue année. Ce comportement ressemblait à celui d’une personne qui n’en avait rien à faire de son amitié. Seulement c’était totalement l’inverse. Elle n’était juste pas douée pour les aux revoirs et elle en avait trop fait en si peu de temps. Et maintenant que Violette était de retour à Storybrooke, elle ne se voyait pas revenir comme une fleur dans la vie de celle qu’elle considérait comme sa grande sœur de cœur. Aussi, Violette décida de passer lui acheter des fleurs pour essayer de se faire pardonner…même si au final Vi’ ne savait même pas si Honey lui en voulait ou pas. Qu’importe. Elle partait du principe qui fallait qu’elle s’excuse. C’est pourquoi avant de se rendre chez son amie, Violette prit la direction de la seule boutique de fleur de la ville.

Game Of Thorns. C’était ce qu’il y avait d’écrit sur la pancarte. Ce jeu de mot était excellent. Le nom de la boutique donnait vraiment envie d’y rentrer. Alors sans attendre Violette poussa la porte. Une fois à l’intérieur, Violette fut saisi par l’incroyable odeur. Cela sentait tellement bon et toutes les fleurs étaient magnifiques. Impossible de ne pas remarquer que la fleuriste avait une véritable passion pour les fleurs. Mais elle semblait aussi avoir une passion pour la musique car des mélodies rendaient la boutique encore plus agréable. D’ailleurs cette dernière était présente dans la boutique, seule. Violette lui adressa un léger sourire.

« Bonjour. »

La fleuriste lui répondit avec enthousiasme et en lui adressant un franc sourire. Mais sans s’expliquer, la jeune femme partit à l’arrière -boutique.

« Euh..Ok…bizarre. » murmura-t-elle à elle-même.

Violette avait besoin de conseil, et elle pensait vraiment pouvoir compter sur l’aide de la fleuriste. Malheureusement cette dernière s’était enfuie. Est-ce que c’était à cause de Violette ? La brunette fut soulagée de constater qu’elle s’était totalement trompée. La jeune femme qu’elle avait vu une minute auparavant était une vendeuse. La véritable fleuriste venait d’arriver. Elle lui adressa un sourire polie tout en la saluant. Violette en fit, évidemment, de même. Elle s’avança vers le comptoir où se trouvait la gérante de la boutique.

« Bonjour. Merci beaucoup. Votre boutique est vraiment très agréable. Les fleurs sont sublimes. L’odeur est enivrante. Et puis ce nom, c’est bien trouvé ! »

Violette se stoppa d’un seul coup remarquant qu’elle était en train d’assommer la fleuriste de compliment. Elle était bien loin la Violette complètement timide. Grâce à sa carapace de fille forte, la brunette arrivait à déballer tout ce qu’elle pensait. Et parfois, ça pouvait jouer des tours. Mais pas dans ce cas-là. Violette se racla un peu la gorge après avoir marqué une longue pause.

« Alors oui je pense que vous pouvez m'aider…je vais vous expliquer mon problème. Vu que vous êtes fleuriste, vous connaissez la signification des fleurs ? Je cherche à me faire pardonner…et pour faire passer ce genre de message, j’aimerais utiliser des fleurs. Y-a-t-il des fleurs à offrir lorsqu’on veut se faire pardonner ? »

Violette n’avait pas vraiment envie d’épiloguer sur le pourquoi de ce pardon. Elle espérait maintenant que la fleuriste pourrait la guider. Après tout, elle devait bien être passionnée par les fleurs vu comment sa boutique était tenue !

Violette comprenait totalement la petite déception qui se lisait dans la remarque de la fleuriste. Avoir si peu de reconnaissance malgré un jeu de mot réussi, c’était dommage. Néanmoins, il fallait qu’elle sache que le nom de sa boutique était bien trouvé. Peut-être que d’autres clients pensaient la même chose mais qu’ils n’avaient pas eu le temps de lui dire ? Violette lui adressa un léger sourire qui se voulait motivant et réconfortant. Ce sourire se transforma rapidement lorsque la musique changea une nouvelle fois, laissant profiter les oreilles de chacun de la musique du générique dont le nom de cette boutique faisait référence.

« Quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue….enfin là, on l’entend plutôt ! » s’amusa Violette en rigolant légèrement.

Cela lui faisait vraiment un bien fou de se retrouver de nouveau à Storybrooke. Même si cette ville avait son lot de surprise désagréable et d’aventure dangereuse, il y régnait également une bonne ambiance, une relative bonne entente entre tous les habitants. C’était agréable.

« J’ai encore du mal avec cette notion de magie. Comment arrivez-vous à ensorceler des objets ?? »

Si les dons de Violette étaient de source magique, c’était la seule chose qu’elle savait faire. D’ailleurs, elle pensait que tout ceci avait des limites. Mais Storybrooke lui prouvait le contraire. Il y avait une autre forme de magie qui intriguait énormément Violette. Lorsque la vendeuse lui annonça qu’elle pourrait sans aucun doute l’aider sur le bouquet de fleurs, Violette lui adressa un large sourire.

« Génial ! Merci beaucoup ! »

Violette observa la fleuriste se diriger vers un comptoir où était posé différentes fleurs. Violette les admira. Elles étaient sublimes et sentaient divinement bon. Lorsque la vendeuse lui posa quelques questions pour mieux cerner les attentes de Violette, la brunette essaya d’expliquer le mieux possible la situation afin d’avoir les meilleurs fleurs possibles.

« Non. C’est pour une personne que je considère comme ma grande sœur. Mais je suis partie d’ici sans lui dire au revoir. Pour nos retrouvailles, je veux me faire pardonner en lui offrant les fleurs adéquates. »

Pas trop d’information mais bien assez pour que la fleuriste comprenne ce que voulait Violette. La jeune héroïne stressa quelques secondes lorsqu’elle vit la moue contrite de son interlocuteur. Néanmoins, elle se rassura rapidement lorsque la blonde se dirigea vers différentes roses. Néanmoins elle ne s’y arrêta pas. Elle continua sa route vers le fond de la boutique, passant devant les tulipes. Finalement c’est devant les lys que les deux femmes s’arrêtèrent.

« Des lys ! » commenta Violette en lisant la pancarte. « Je n’y aurais jamais pensé. » Elle se retourna vers la vendeuse. « Classique lorsqu’on connaît les fleurs je pense. Pour moi connaissant seulement les roses comme fleurs de l’amour, je trouve ça parfait ! J’espère que ça conviendra à Honey »

Car oui, celle à qui il fallait faire plaisir c’était avant tout Honey. Mais connaissant le tempérament de la jeune femme, Violette était persuadée que ce geste lui ferait plaisir, qu’importe les fleurs. La brunette regarda le bouquet prendre forme avant de poser son regard sur la vendeuse.

« Je pense que ça sera tout. » commença Violette avant de se retourner vers le côté de la boutique que lui indiquait la blondinette. « Des bougies et des cristaux ?? Pour faire quoi ? »

Oui. Le monde magique était tout nouveau pour Violette. Il y a un peu plus d’un an, rien de tout cela n’existait. Elle vivait dans un monde totalement normal où la seule chose d’exceptionnel c’était les super-héros comme elle. Cela ne faisait que 6 mois à peu près qu’elle avait appris que l’origine de ses dons était finalement magique. Violette écouta attentivement la promotion que lui proposait la gérante de la boutique.

« Et ça fonctionne vraiment ?? » demanda-t-elle en se retournant vers la blonde. « Je veux bien faire un petit tour dans ce côté de la boutique. Je dois avouer que je suis intriguée par tout ce qui est magique. »

Violette se stoppa. Il n’était pas nécessaire de lui raconter sa vie, de lui avouer qu’elle avait des dons magiques. Par contre, elle pouvait peut-être la renseigner sur des objets qui pourraient lui servir. Violette se dirigea vers le côté magique de la boutique, balayant les différentes étales du regard.

« Auriez-vous quelque chose qui permettent de booster, d’augmenter la puissance d’un don ? »

Si elle pouvait augmenter la puissance de ces dons, elle pourrait encore mieux se défendre aux différentes agressions qui pouvaient avoir lieu ici…ou ailleurs.

Il était évident que Violette irait discuter avec Charlotte. La magie l’intriguait beaucoup et elle semblait être une grande connaisseuse dans ce domaine. Alors lorsque Délia – si c’était bien son prénom – lui indiqua qu’elle pourrait discuter avec Charlotte, Violette hocha positivement la tête tout en souriant. Elle ne répondit rien de plus, mettant fin à la conversation sur la chaîne-hifi. Ce n’était pas vraiment pour ça qu’elle était venue de toute façon. Ce qui intéressait le plus Violette, à cet instant, c’était son bouquet de fleur et surtout faire plaisir à Honey.

D’ailleurs la conversation fut rapidement orientée sur le prénom de la personne à qui Violette offrait ses fleurs. Il fallait avouer que ce prénom était très original et que peu de personne le portait. Violette ne connaissait qu’une seule Honey dans sa vie. Et il semblait qu’Honey et la fleuriste se connaissaient aussi. A vrai dire, cela n’étonnait même pas Violette. Après tout, la brunette était partie pendant presque un an. Honey avait largement eu le temps de se faire plein de connaissance, plein d’amis…peut-être même avait-elle remplacé Violette ?? A cette pensée, la jeune héroïne ne put s’empêcher de se mordre la lèvre. Elle espérait tellement avoir tort ! La question de Délia tombait bien. Cela lui permettait de ne pas rester focaliser sur une pensée négative.

« Oui ! C’est elle ! Vous la connaissez ?? Elle et moi, nous venons du même monde, Terre-2. On est arrivée à Storybrooke ensemble, via un mail. Et passer 5 mois enfermé dans un mail en pièce jointe, ça resserre les liens ! »

Violette se stoppa brusquement, remarquant qu’elle était en train de raconter sa vie à une inconnue. Peut-être n’avait-elle pas envie de savoir tout ça ? Peut-être avait-elle mieux à faire que d’écouter les annecdotes de vie de ses clients. Bref, Violette regrettait un peu de s’être emportée dans les explications. Mais quand elle parlait de ses amis, cela pouvait durer des heures. Puis, en face d’elle, elle avait une interlocutrice très sympa et féminine. Il en allait de soi que cela ne se serait pas passé si elle avait eu en face d’elle un homme. Elle aurait juste pris son bouquet et au revoir. Elle n’avait malheureusement plus confiance en eux.

Violette suivit tout naturellement la fleuriste dans l’arrière-boutique, afin de discuter avec Charlotte. Peut-être aurait-elle un objet ou une potion ou autre pour booster ses dons. Ce n’était pas du tout une question de vie ou de mort. Violette pouvait s’en passer. Mais elle savait que cela serait utile en cas de mission. Elle avait parfaitement conscience du danger que le sauvetage de monde pouvait avoir, même en équipe. Alors un peu d’aide ne pouvait pas faire de mal !

« Merci ! »

Cela était adressé à Charlotte, qui était repartie à l’avant de la boutique afin de vérifier si elle n’avait pas quelque chose. Délia en profita pour raccompagner également Violette à l’avant de la boutique, afin de terminer la préparation du bouquet. La brunette se dirigea vers la caisse, posant son regard sur les fleurs.

« Elles sont vraiment belles ! Merci beaucoup ! »

Le regard de Violette remonta légèrement vers Charlotte qui les avait rejoints. Malheureusement elle n’avait rien en stock. Violette fit une petite moue déçue mais se ressaisit bien rapidement lorsqu’elle lui demanda ses coordonnées. Cela voulait dire qu’elle lui ferait un petit quelque chose. Elle passait en quelque sorte une commande. Violette lui adressa un franc sourire avant d’hocher la tête.

« Oui, si cela vous dérange pas ! Je m’appelle Violette Parr. Et mon numéro de téléphone c’est 410-221-3844. » renseigna-t-elle avant de se retourner vers la fleuriste. « Délia, c’est bien ça ? Combien est-ce que je vous dois pour ces magnifiques fleurs ? »

La brunette glissa sa main dans son sac, prête à sortir son porte-monnaie afin de régler son petit achat du jour.

Lorsque la fleuriste évoqua sa rencontre avec Honey, Violette ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure. Les examens médicaux dont elle parlait faisaient forcément référence à ses jambes. La pauvre Honey était dans un fauteuil roulant…Chose dont Violette se considérait comme coupable, alors qu’évidemment elle n’y était pour rien. Disons plutôt qu’elle aurait tellement voulu être là pour éviter ça, pour la protéger dans ces fameux champs de force. Malheureusement le destin en avait décidé autrement. La mort de Gordon, la perte de l’usage des membres inférieurs d’Honey. Trop de chose qui avaient poussé Violette à s’enfuir. Mais stop. Il fallait qu’elle arrête de penser à des choses négatives. Elle était de retour, pour de bon. Désormais, elle assumerait tout ou presque !

La jeune femme secoua nonchalamment sa tête pour sortir de ses pensées et garder en tête uniquement le positif. Et dans les dernières paroles de la fleuriste, il s’agissait de son rôle dans les hôpitaux. Elle apportait des fleurs à ceux qui en commandaient, leur apportant un peu de joie et de couleur dans leurs chambres bien tristes.

« C’est sympa de votre part de venir apporter de la chaleur aux malades. Les bouquets donnent toujours des couleurs et de la chaleur. Ca égaye une pièce. Alors une chambre d’hôpital, je ne peux qu’imaginer. »

Mais Violette s’égarait un peu sur le sujet. Après tout, au début, ils étaient partis sur le sujet Honey. Et les voilà à discuter des hôpitaux. Ce n’était pas très gai. Aussi la brune décida de rebondir sur les dernières paroles de Cordelia, à propos de l’arrivée de Violette et Honey à Storybrooke. A la petite gêne que Cordelia ressentit en posant des questions sur son voyage en mail, Violette ne put s’empêcher d’avoir un sourire amusé. Ce sourire, elle ne l’avait absolument un an auparavant. Mais maintenant, elle rigolait de cette situation cocasse.

« Oh non, ça ne me dérange pas d’en parler. Ca commence à dater, beaucoup d’eau à couler sous les ponts. »

Beaucoup trop. Et de pires événements avaient remplacé celui-là.

« C’était particulièrement étrange. Les sensations ne sont pas pareilles. Le temps ne passe pas de la même façon. Puis, à l’époque, j’étais tellement dévastée par les événements qui s’étaient abattus sur mon monde et ma famille, que j’avais perdu la joie de vivre, de me battre. Justement, Honey m’a beaucoup aidé. »

Et il fallait croire que Violette s’attirait souvent les merdes, car souvent il lui arrivait des bricoles, plus ou moins grave. Une fois de plus, Violette chassa ses pensées en fermant les yeux quelques instants tout en pinçant ses lèvres.

Une fois le montant de la commande annoncée, Violette ouvrit son sac et en sortit son portefeuille. Elle chercha un billet de 10$ et un billet de 5$. Une fois les deux billets trouvés, elle les tendit à la vendeuse.

« Vous pouvez garder la monnaie. Mon pourboire pour vous et votre gentillesse. »

Violette se retourna vers Charlotte.

« J’ai hâte d’avoir de vos nouvelles ! »

Un objet magique, ça l’intriguait tellement d’en posséder un qu’elle avait hâte. La brune rangea son portefeuille dans son sac et prit le bouquet de fleur que lui tendait Cordelia.

« Merci beaucoup ! J’espère que ces fleurs plairont à Honey ! Merci encore pour votre accueil et vos conseils ! Bonne journée et à très bientôt ! »

Et c’est sur ces quelques gentilles paroles que la jeune femme tourna les talons pour sortir de la charmante boutique de fleurs.