« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 On va se faire un Grec ? ☆ Luci Le Démon

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On va se faire un Grec ? ☆ Luci Le Démon  _



________________________________________ 2019-06-01, 05:58





Celui qui perce en Grèce, fera de la graisse en perse


Ah, l’université. Les grandes écoles, les sections spécifiques, les diplômes à obtenir, les mentions des professeurs, les sororités se vouant une guerre sans merci, les examens provoquant cheveux blancs et hausse de consommation de tabac, les vacances scolaires pour se détendre avant de mieux revenir l’année suivante… Tout un tas de choses pour rythmer votre vie et vos habitudes, un quotidien bien rempli avec la dose de stress pour bien faire et les imbécilités des uns pour le bonheur des autres. Des cours à n’en plus finir, d’autres terminés trop tôt, des programmes à rallonge où on se demande comment l’appréhender, des heures passées dans des amphithéâtres bondés ou des laboratoires déserts. Des professeurs présents, absents, bienveillants, sadiques, attentif, nonchalants ; tout un tas de caractères entre la droiture de Mme Nichols et la nonchalance légendaire de Mattarella… Aussi populaires l’un que l’autre si ce n’était que l’un en profitait outrageusement quand l’autre apportait un respect inné dans son silence et sa performance.

On ne pouvait pas toujours être parfait.

Malheureusement pour moi (ou heureusement, allez savoir), le directeur – et accessoirement professeur de philo ou un truc du genre – était extrêmement populaire entre les murs de la faculté et il n’arrivait pas une seule heure où on ne parlait pas de lui entre les bouches des étudiant(e)s. Même Romy, si pure et si innocente Romy, parvenait à prononcer son nom dans tout un tas de sujets qui n’avaient pas forcément à voir avec lui… Je la soupçonnais de prendre cette particularité pour un jeu puisqu’elle relevait à chaque fois qu’elle entendait quelqu’un faire de même. La dernière fois, elle avait noté pas moins de quatre-cent deux interventions en faveur du directeur, bonnes ou mauvaises critiques ! Je lui avais conseillé d’arrêter de gâcher de l’encre pour ça et elle avait cessé avec une petite moue boudeuse, comme si je la privais d’un jeu extrêmement divertissant. Franchement, je ne comprenais pas exactement ce qu’elle trouvait de si drôle à parler de ce type…

Bon, j’étais un peu mauvaise foi de dire ça. Après tout, la dernière fois avait été disons… Electrique ? Rock’n’roll même, puisqu’on s’était retrouvés au festival organisé par la mairie, en pleine bagarre générale avec des robots, sous la musique assourdissante de vieux groupes en hologrammes qui avaient fait exploser les basses sous les rifs de guitare. De quoi se mettre de bon humeur et dans un très bon état général pour attaquer la soirée, entre bière à volonté et cigarettes plus ou moins légales à échanger dans le plus grand des secrets. Ce qui se voyait le plus se remarquait le moins, la police ne nous avait même pas fouillé quand nous avions quitté l’esplanade centrale de Storybrooke ; trop occupés à réguler les droïdes et éviter toute nouvelle effusion de violence. Peut-être que j’avais trop fumé ce soir-là, ou peut-être que l’alcool m’était monté à la tête lorsque nous avions rejoins La Cour des Miracles, la boîte de nuit de Raja. Aucune idée. En tout cas, je m’étais réveillé dans un appartement qui n’était pas à moi, dans un lit que je ne connaissais pas, avec un grand mec musclé pour m’accueillir de son sourire malicieux si particulier.

SI on m’avait dit un jour que je m’enverrais en l’air avec le directeur de l’université qui avait bien voulu m’accueillir malgré mon casier judiciaire et mes emmerdes… J’aurais direct sauté du pont le plus proche. Bordel, se réveiller aux côtés d’un mec c’était déjà quelque chose, moi qui ne voulais pas entendre parler d’homosexualité ou de ce genre de trucs ; mais en plus quelqu’un que je devais croiser régulièrement et qui me sortais tout un truc autour d’un lien entre un démon et son âme sœur… De quoi y perdre la tête mais pas que. Si vraiment je devais donner mon avis, je pense que ça avait été une des meilleures nuits de ma vie. J’avais eu la sensation de pouvoir dire ce que j’avais envie, de faire comme j’avais envie de faire et, pour une fois, de me sentir complètement vivant. Un truc étourdissant. Un salto arrière dans mes réserves mais un plongeon tête la première dans quelque chose d’aussi dangereux que délicieux.

Mais j’avais des idées à respecter et surtout un anonymat à conserver : il avait déjà tenté de me faire entrer dans sa sororité bizarre (sérieusement, qui a un jacuzzi et un spa au sous-sol ?!) et convaincu les Troublemakers de me prendre dans leur équipe d’a-capela… J’appelais pas ça rester dans un coin d’ombre pour ne pas se faire remarquer. Je savais que Luci était du genre à collectionner les conquêtes, sa réputation le précédait et ils étaient nombreux à espérer attirer son attention par un moyen ou un autre. Etrangement, je n’avais pas eu à le faire, c’était lui qui était venu à moi : il m’avait abordé, sabordé, suivi, reconnu, retrouvé, et tout un tas de trucs que ne font normalement pas les professeurs. Où j’en étais avec lui ? Aucune idée. Strictement. Je continuais de faire comme si de rien était, après tout qui s’intéresserait à ça ? Et tentais de considérer ça comme un passage dans ma vie qui n’aurait pas de lendemain. Je n’étais pas dupe, j’étais sans doute une histoire d’un temps et après il passerait à autre chose. Ça fonctionnait comme ça depuis longtemps, pourquoi changer une habitude qui gagnait ?

Peut-être pour cette fameuse histoire de démon lié pour l’éternité à un humain. Le démon, c’était Mattarella et l’humain, c’était moi. Génial. Raja aurait adoré cette histoire mais hors de question de le mettre au courant de quoi que ce soit… Pour lui j’étais l’éternel gamin hétéro qui venait se perdre au milieu des drag queens et je comptais bien garder cette image encore de longues années. Fumer tranquille, boire tranquille, et tenter de garder un peu loin de moi les bandes que j’avais énervé alors même que je n’étais encore qu’au lycée. J’avais suffisamment d’emmerdes pour pas me rajouter un directeur d’université entre les lignes ou entre les cuisses.

Extirpant la dernière bouffée de ma cigarette, je posai un regard fatigué sur Romy qui ne cessait de sautiller sur place. Sa longue tresse blonde ramenée sur son épaule, elle m’adressa un sourire enchanteur tout en me priant de me dépêcher. Les cours allaient commencer et j’avais très exactement quatre minutes pour rejoindre l’amphi qui se trouvait dans le bâtiment à côté du sien ; j’aimais bien l’attendre et la laisser vérifier nos emplois du temps pour y trouver les similarités, j’avais l’impression que même dans des sections séparées on pouvait être toujours aussi proches qu’avant. C’était ma meilleure amie, la seule, aussi bizarre et lunée qu’elle pouvait être. Ecrasant mon mégot sur le cendrier d’une poubelle, je réajustai mon sac sur l’épaule et lui emboitai le pas en direction de la grande entrée principale. D’autres jeunes empruntaient le même chemin, pressés ou non quoiqu’ils étaient plutôt nombreux à courir ce matin ; y aurait-il eu une annonce dont je n’étais pas au courant ? Je ne regardais jamais mes mails de la fac alors, sans doute.

Dans les couloirs, un brouhaha général fait de chuchotements, d‘exclamations et même de larmes commença rapidement à me casser les oreilles. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à s’exprimer aussi fort au lieu de rejoindre leurs salles de cours comme tout bon étudiant haïssant le matin ? Face à mon froncement de sourcils, Romy m’attrapa la manche doucement et me désigna les panneaux d’affichage.

« Ils ont sortis les listes pour les voyages scolaires. » M’informa-t-elle dans un gloussement.

Ah, les voyages scolaires… Chaque année, la faculté organisait plusieurs escapades en fonction des spécialités et des moyens disponibles (autant dire, quasiment illimités) dans le but de promouvoir l’intérêt professionnel des étudiants pour leurs sections. Autant dire que c’était surtout un moyen de s’amuser et de passer quelques jours à l’étranger à faire la fête irraisonnablement. Le voyage le plus connu pour ça était, évidemment, celui organisé par Luci et Fat Amy dont les places se payaient à prix d’or et provoquait presque des Hunger Games à chaque annonce de l’ouverture des candidatures. Les gens pouvaient être de vrais malades des fois. Ils embarquaient une vingtaine d’étudiants sur des sites historiques, généralement en Europe, et c’était voyage le plus prisé par les jeunes en manque d’aventures aussi bien sexuelles que sensorielles.

Autant dire… Très peu pour moi. Je n’avais candidaté pour aucun voyage en fait, déjà parce que je n’avais pas envie de faire avancer des frais à ma famille d’accueil, et ensuite parce que je n’avais pas d’intérêt à participer à l’une de ses sorties. Quitte à avoir quinze jours de vacances, je préférais les passer ici en compagnie de Romy.

« Bientôt les vacances, donc. » Commentai-je, songeant déjà à la tranquillité des lieux quand tous seraient partis aux quatre coin du globe.

Près du panneau d’affichage, je distinguai la silhouette de Bean qui, lorsqu’elle nous aperçu, nous fit de grands gestes de la main pour nous saluer. Si Romy n’avait pas couru vers elle pour la prendre dans ses bras dans un câlin-du-matin, je me serrais contenté de tracer ma route pour éviter d’être en retard au cours du Professeur Nichols… Mais non, voilà que l’arrêt était devenu obligatoire et que je levai mon index et mon majeur droit à ma tempe pour lui adresser un signe bienveillant. J’aimais bien Bean, elle était franche et avec un sacré caractère, le genre de nana que tu n’emmerdais pas longtemps ; pas du tout comme Elfo, trop gentil et trop simple. Romy le préférait lui, j’allais pas vraiment lui demander pourquoi.

Bean me donna un coup de poing affectueux dans l’épaule lorsque je fus à sa portée.

« Alors, petit cachotier… Tu m’avais pas dis que Luci t’avais convaincu ! »

« Convaincu de quoi ? »

Non, il n’aurait quand même pas parlé de… ?! Pas avec Bean ?!! A ma tête, elle éclata de rire.

« Pour le voyage ! »

Le voyage ? Quel voyage ? Je ne comprenais plus rien là, quelqu’un avait un traducteur de disponible ? Merci !

« Je pars en voyage ? »

« Oui, regarde ! » Cria Romy, me tirant à travers les étudiants agglutinés face au tableau d’affichage pour désigner la feuille du voyage en Grèce. « Tu es là ! »

Juste sous le logo coloré et le slogan tout aussi bigaré s’étalait une liste de noms et de prénoms… Au milieu desquels se trouvait mon identité écrite en toutes lettres avec une évidence incontestable. Un voyage en Grèce ? Moi ? Mais… J’avais même pas demandé à y aller ! Puis j’allais pas aller en Grèce, je savais à peine où ça se trouvait sur une carte ! Qui m’avais foutu sur cette liste ?! Je croisais le regard de Bean – dont le nom se trouvait aussi dans les fameux nominés – et elle haussa un sourcil évocateur.

Oh putain…

« C’est quoi ce bordel ?! »

Mais je crois que Bean connaissait aussi bien que moi le responsable.



E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

E. M. Kowalski

| Cadavres : 1158



On va se faire un Grec ? ☆ Luci Le Démon  _



________________________________________ 2019-06-19, 18:00


On va se faire un Grec ?
Luci' & Zach


Le jour tant attendu était arrivé. Le jour pour lequel Luci se préparait depuis des mois et des mois. Ce jour qui lui accordait tant de bonheur, et qui lui avait coûté tant de peines, à devoir supporter Amy l’obliger à travailler jusque tard dans la nuit alors qu’il aurait pu être en compagnie de sublime créature, était arrivé. Enfin, ce n’était pas le D-Day, juste l’avant D-Day. Celui où des vies se brisaient, où des plans commençaient à naître et où surtout, plus aucunes activités ne comptaient. Les professeurs étaient au courant, sachant particulièrement que leurs élèves ne seraient pas en état d’écouter leurs cours. Déja qu’en temps normal ce n’était pas trop ça, ils étaient bon aujourd’hui pour prendre un jour de congé. D’ailleurs, certains l’avaient fait, libérant les étudiants en prétextant des séminaires de dernières minutes. Même pas le courage d’assumer. Luci aimait bien ça, regarder la décadence de ce monde, dont il était le principal responsable. Rien n’avait pu entacher sa bonne humeur, ni enlever le sourire qu’il avait plaqué sur son visage. Ni le stress d’Amy, qui vérifiait depuis le début de la semaine que toutes les réservations étaient faites, que les assurances étaient bien signés et tout un tas de paperasse qui l’ennuyait au plus haut point. Ce n’était pas pour rien s’il avait Katya, Linda et Bianca pour s’occuper de ça lors des conseils d’administrations. Ni le fait que Maze, comme il s’amusait à appeler Rajah pour avoir l’impression de l’exclusivité de son amitié, lui avait demandé dans un premier temps s’il n’avait pas violé Zach quand il lui avait avoué avec la joie d’un gamin ouvrant un paquet à Noël qu’il avait réussi à le ramener dans son lit pour jouer à autre chose qu’aux cartes. Même si l’envie l’avait démangé depuis très longtemps, il préférait clairement quand son ou sa partenaire était consentante. Il avait attendu la fin de la soirée organisée par la Mairie pour se lancer, brûlant comme le feu de l’enfer dont il était issu. Pari gagnant. Or depuis, il avait l’impression qu’il l’évitait. Maze lui avait dit qu’il se faisait des idées mais ça ne le rassurait guère, n’effaçant pas l’étrange sensation qu’il avait. Enfin, cela n’écornait pas non plus sa bonne humeur contagieuse. Les jours étaient passés à une rapidité effarante mine de rien, et il attendait que les secrétaires dévoilent enfin les tableaux. Il se délecta de l’hystérie collective qui se répandit comme une traînée de poudre. Dans l’ombre du couloir, il ricanait de voir les larmes couler. De joie, de bonheur infinie et aussi de tristesse, d’envie, de jalousie. Il entendait les tractions qui commençaient immédiatement. Les places se vendant très chères. Il n’était pas vexé que certains de son groupe lançait aux enchères leurs places. Bien au contraire, il appréciait même ce geste d’une pure mesquinerie. Il savait parfaitement que ceux qui s’engageaient sur cette voix n’était en aucun cas des honnêtes gens. Sans scrupules, manipulateurs, ils arnaquaient les pauvres étudiants en quête de rêves, qui ne pouvaient pas venir réclamer auprès de l’administration, sachant pertinemment qu’ils étaient rentrés eux même dans l’illégalité en acceptant d’acheter une place. Encore moins maintenant. Bizarrement, malgré sa popularité qui ne faisait que croître, Luci était considéré comme intransigeant, voir autoritaire. Il en avait été le premier surpris, quand Bean lui avait rapporté les bruits de couloirs, mais s'accommoder très bien de cette schizophrénie d’image qu’on lui octroyait. Comme si vraiment, il était deux personnes différentes. Le président Mattarella, qui remettait l’université dans les rangs de la grandeur académique. Luci’ le chanteur qui avait fait gagné en son temps les troublemakers, le parrain de la plus grosse fraternité et séducteur sans scrupule qui s’occupait de dévergonder le plus d’âmes pures possibles. Parfois les deux images se mélangeaient, en faisant fantasmer plus d’un, chose qui arrivait à ses oreilles, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Alors quand il sortit nonchalamment de son coin, faisant comme s’il venait d’arriver, tous les regards se portèrent sur lui, ainsi que les cris d’acclamation. Aucun directeur n’avait été aimé comme lui, son aura l’aidant sans aucun doute. Il entendait les remerciements de ceux qui étaient content, les pleurnicheries de ceux qui n’avaient pas été contenté. Faisant quelques gestes de la main pour retrouver son espace vital, il s’éclaircit la voix pour parler solennellement. “Mes chers étudiants et étudiantes. Je sais que certains d’entre vous n’ont pas été satisfait … mais c’est le jeu. Vous savez très bien qu’ici l’argent ne compte pas. Ce n’est pas pour rien s’il faut faire un dossier. Nous privilégions vos cursus et les compétences que vous pourrez développer dans un cadre idyllique.” Le silence s’était abattu dans l’espace plutôt restreint. Certains hochant de la tête pour bien se faire voir, allant même jusqu’à poser des mains sur les épaules des déçus. “Mais ne vous inquiétez pas ! Ce soir est organisé la soirée de l’année pour remonter le moral à ceux qui n’auraient pas eu ce qu’ils auraient voulu ! Début 20h. Chez les BOH. Open bar pour tout. Soyez au rendez vous.” Et le messi descendit sur terre. Il aurait pu entendre les louanges chantés à sa gloire tandis que les étudiants commençaient à se disperser dans les couloirs, même si certains restaient pour le regarder, en toute discrétion bien sur. “Toujours aussi évangélisateur.” Il checka Bean qui ricaner de voir son ancien démon agir. Elfo leva les yeux au ciel, tandis qu’il lui donnait une grande claque dans le dos, le faisant couiner de douleur. Il fit un mouvement beaucoup plus doux pour Romy, qui le regardait de ses grands yeux. Elle était tellement innocente … qu’il se serait fait un plaisir de la corrompre, mais il avait promis à Zach et même à Bean de ne rien lui faire. Il la regardait donc comme une sorte de … petit chaton, lui tapotant la tête dans un petit sourire contrit. Il s’en détourna bien vite pour tomber sur l’objet de sa venue, son sourire changeant du tout au tout, devenant presque prédateur quand il croisa le regard de Zach. “Alors ? Contents de vos voyages ?” “C’était prévisible…” Bean continua de ricaner avant de croiser les bras sur sa poitrine. “Bon c’est pas que j’ai cours, mais j’ai cours. Romy tu viens ?” “Tiens, tu essaies d’être sérieuse Bean ? Ça ne te ressemble guère.” Ce fut à son tour de ricaner en voyant la jeune femme rougir légèrement. “Je me rattraperai ce soir ! Soyez sage tous les deux.” Luci lui fit un signe de la main, éclatant de rire en la voyant revenir chercher Elfo, qui était resté planté devant eux, le regard concentré, comme essayant de devenir quelque chose. Le démon se mordit la lèvre pour ne pas balancer une réplique cinglante, préférant se concentrer sur Zach, qu’il dévorait du regard sans se gêner. “Un soucis peut être ?” Il le laissa parler, levant les yeux au ciel avant de s’approcher plus de lui, le dominant de toute sa hauteur. “Et si nous allions plutôt en discuter plus en … détail … dans mon bureau ?” Il ne put s’empêcher de passer sa langue sur ses lèvres avec gourmandise en pensant à toutes les choses qu’il pouvait faire en plus de parler de comment il avait pu atterrir par mégarde sur son groupe. Vraiment, Luci ne voyait pas du tout qui avait pu glisser son nom, comme lui avait glissé sur et dans son corps cette fameuse nuit, acte qu’il était actuellement prêt à réitérer. “Mlle Nichols ne prendra pas en compte ton absence en te sachant dans mon bureau. C’est du gagnant gagnant.” C’était aussi l’une des raisons pour laquelle il s’était fait élire directeur. Pour avoir le pouvoir. Le pouvoir de faire ce qu’il voulait, quand il voulait et à qui, il le voulait et qu’il exerçait presque sans aucune limite, la main posée sur l’épaule de Zach, lui serrant fortement.

~

Le jour j était enfin là. Le vrai cette fois. Tout le petit monde universitaire était à l’aéroport de Storybrook, surexcité à en faire pleurer le personnel. Surtout un. Qui avait déja chaussé ses lunettes de soleil de grande marque et qui avait quasiment fait un caprice à Amy pour mettre sa chemise blanche. Tu auras le temps de te trimbaler à poil lui avait elle dit. Il avait dû donc s’habiller encore correctement. Pour quelques heures lui avait il répondu dans son insolence caractéristique. Et Amy s’était dit, comme chaque année, qu’elle regrettait de faire ça. Heureusement pour elle, Linda, Aimée et Dan étaient avec elle pour supporter le plus infernal des garnements. L’organisateur en personne. Qui, actuellement, au lieu de checker ses élèves, achetait tout un tas de choses totalement inutile au dutty free. Il soupira tout en faisant un clin d’oeil à la vendeuse quand Linda fut envoyé le chercher. “Bon alors ? On décolle bientôt ? Non parce que Madame a pas voulu la téléportation donc bon …” “Il manque encore trois étudiants et on sera bon pour aller en salle d’embarquement.” Luci fit un drôle de bruit avec sa bouche, consentant à la suivre au point de rendez vous. Les étudiants étaient joyeux, aussi excités que lui en vérité, et il ne comprenait pas comment ceux qui manquaient, pouvait manquer. Il aurait été à leur place, il aurait été là la veille. Non, la veille, il était à fêter son départ à la Cour des Miracles dans des litres d’alcool. “Tiens, y en a un qui arrive.” “Merci Captain Obvious !” Luci qui avait attrapé la liste des mains de Dan pour voir qui étaient les manquants, fronça les sourcils en voyant que Zach n’était toujours pas arrivé. Il avait levé la tête, tel un suricate, pour voir si ce dernier n’était pas parti acheter une collation ou autre. L’avant dernier arriva en courant, essoufflé par la course qu’il avait sans doute du faire pour arriver. Luci déglutit. Il était prêt à aller le chercher dans sa chambre, cette tête de mule. Il n’en revenait pas. Il lui offrait un voyage, tout frais payé, en Grèce, et ce dernier boudait toujours. Qu’est ce qui clochait chez lui. Bean, qui était à ses cotés, lui souffla dans le cou. “Elfo a parié avec Amy qu’il ne viendrait pas. J’ai hésité à le suivre sur ce coup là …” Sans s’en rendre particulièrement compte, il sera la feuille de papier entre ses mains, qui prit d’ailleurs feu rapidement. “Mais … je veux penser qu’il est moins con que ça … alors j’ai parié qu’il viendrait….” “LUCI !” Il se tourna vers Amy, qui avait hurlé en voyant les flammes jaillirent de ses mains, tandis que Bean partait en sifflotant rejoindre Elfo et son groupe d’amis. “Quoi ?” “Fait attention ! Tu veux qu’on nous vire de l’aéroport avant même qu’on est décollé ?” Soufflant par les narines, il passa une main dans ses cheveux sombres, pour faire comme si de rien n’était. “Un coup de chaud ça arrive non ? Je me suis imaginé les nombreux délices qui m’attendent là bas. L’impatience.” Oh oui. Et ce n’était pas ce petit chieur qui allait lui pourrir ses vacances. Il ne voulait pas y aller ? Tant pis pour lui. Il ratait une occasion de s’amuser. Pour quelqu’un se vantant de faire des trucs funs, il ne l’était pas. Assez énervé, il empoigna sa valise, préférant prendre la tête du groupe, leur faisant signe de le suivre vers les portiques. “Et Zach ? J’ai son numéro là ! Je peux l’appeler pour voir où il est ...” Aimée le regarda un peu étonnée, elle qui tenait aussi une liste d’appel, fermant le groupe. “Laisse tomber. Si Monsieur ne sait pas se réveiller le jour du voyage le plus attendu de l’année … c’est qu’il n’a pas envie de venir. Peut on lui reprocher ?” Quelques ricanements se firent entendre, de ceux qui commençaient à se battre pour être dans sa garde rapproché. “Luci …” Aimée soupira, en envoyant tout de même à son insu un sms au concerné, qui arriva quelques minutes après. “Oh mais regardez qui voila ! C'est magique ! Il suffit de prononcer son nom pour qu'il arrive. Je devrais essayer plus souvent.” Tout le groupe se tourna d’un seul homme vers Zach, Luci en tête, lui faisant un grand signe de la main. “Nous avons failli partir sans toi ! Panne d’oreiller ?” Il sentit Bean dans son dos, et il tendit le bras, lui faisant un petit check tout en faisant une grimace à Elfo. “J’ai eu raison. Je ne parie que sur des gagnants.” “Je t’ai bien coaché c’est pour ça.” “Tout à fait.” Donnant les passeports aux agents, il laissa passer tous les étudiants, se mettant au niveau de Zach, frôlant son épaule au passage. “J’étais à deux doigts de venir te chercher … mais je me suis dis que nous aurions perdu encore plus de temps si ça avait été le cas.” Son regard, et son sous entendu étaient équivoques. Bon sang, il aurait pu l’amener dans les toilettes s’ils n’étaient pas sur le point de s’envoler pour des contrées sauvages. Il se colla à lui, dans la file d’attente, sans que personne d’autre à part lui ne le voye, et ne le sente surtout. “Je suis quand même content de voir que tu as répondu présent…. le cas contraire m’aurait assez déçu.”


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On va se faire un Grec ? ☆ Luci Le Démon  _



________________________________________ 2019-07-01, 12:30





Celui qui perce en Grèce, fera de la graisse en perse


Étalé sur son lit de chambre universitaire, Zach fixait le plafond et le ventilateur qui tournoyait autour de sa tête… Enfin, ça serait sûrement vrai s’il était sobre et pas en train de se descendre une bouteille de vodka en fumant allègrement. La situation actuelle l’emmerdait considérablement et sa seule porte de sortie, depuis des mois, ça avait été de simplement se bourrer la tronche pour ne pas avoir à réfléchir davantage à tout ça. Une fuite sans élégance mais qui faisait un bien fou, au moins quand il était dans cet état il n’avait pas besoin de se raccrocher à quelque chose, juste se laisser porter comme les vagues aux remous désordonnés. C’était exactement ça : des vagues. Des va-et-vient dans son crâne qui percutaient les rochers pour se briser et éparpiller leurs informations à vau-l’eau. Trop de choses dans son crâne. Trop de sensations dans son corps. Trop d’expérimentations. Il avait coupé court aux émotions qui le submergeaient et noyé tout ça pour flotter hors de portée. C’était toujours plus simple de faire l’autruche que d’affronter la réalité en face…

L’altercation avec Pilib, quelques jours plus tôt, ne l’avait pas aidé à aborder les évènements à venir d’un bon angle. C’était déjà à se demander pourquoi il s’était rendu à ce foutu repas de famille, ils n’étaient pas vraiment une famille juste des morceaux reconstitués pour ressembler à quelque chose ! Son véritable frère, Elijah, ne lui adressait plus la parole depuis longtemps et il devait vivre avec d’autres types qui l’avaient vu grandir comme dépérir sans jamais vraiment lever le petit doigt. Trop occupés dans leurs vies respectives. Trop incompris pour leur laisser la moindre porte ouverte, Zach ne s’entendait pas vraiment avec eux et chaque repas commun était un calvaire supplémentaire. Maintenant qu’il était à la fac, il supportait un peu mieux de ne pas les voir quotidiennement mais le retour aux « sources » le rendait passablement mauvais et déprimé.

C’était simple : il ne se sentait à sa place nulle part et c’était bien ce qui l’emmerdait au plus profond de lui.

* * *


« Alors, comment ça se passe en ville, Zach ? » Demanda leur mère en s’installant à sa place une fois tout le monde servit. « Steve m’a dit qu’il adorait l’université, je suis un peu triste qu’il n’ait pas pu venir… Mais tu es là et c’est tout aussi important. »

Elle portait un sourire si doux que Zach refusa de la regarder plus longtemps, détournant les yeux vers son assiette sans trop savoir comment il allait avaler tout ça. Elle en mettait toujours trop. Le silence qui s’abattit fut lourd et, rapidement, il sentit les autres personnes autour de la table s’agiter. Mais quoi, elle voulait qu’il lui réponde quoi ? Si Steve avait déjà fourni une réponse, pourquoi s’emmerder à en rajouter ? Il devait dire qu’il adorait ça et qu’il s’envoyait en l’air avec des étudiants régulièrement ? Parler des Troublemakers, ce groupe d’a-capella qu’il avait rejoint quelques jours après son arrivée là-bas ? Citer qu’un directeur timbré lui avait mis le grappin dessus ? Sûrement pas.

De toute façon, ils se fichaient de sa vie, ici. Ils étaient tous trop occupés par la leur.

« Zach ? » Insista-t-elle.

« Quoi ?! » Railla-t-il, peut-être un peu plus méchamment que ce qu’il aurait voulu.

Les têtes de ses frères se redressèrent et il ne manqua pas le regard noir que lui adressa Pilib en face de lui. Lui, c’était peut-être le pire : toujours présent aux repas, toujours efficace, toujours à se prendre pour un cowboy et toujours à lui faire la moral… C’était pas parce qu’il s’occupait de personnes complètement détraquées qu’il devait le foutre dans le même panier !

« Arrête de faire le merdeux. Elle te demande juste des nouvelles. » Lâcha sèchement Pilib.

Zach sentit ses poils se hérisser et un frisson d’agacement le parcourir. Il plissa le regard par pure provocation à son encontre, reposant la fourchette qu’il venait de saisir juste avant.

« Ah parce que toi, t’en as quelque chose à faire peut-être ? »

Son frère poussa un petit soupir avant de poser un regard sur Aaron qui lui faisait signe de se calmer. Malheureusement Pilib n'avait pas le caractère le plus facile. Tant mieux, ça aurait presque déçu Zach s’il n’avait pas répondu.

« Ça recommence. La victime le retour. Même si ça peut te surprendre, ouaip j'en ai quelque chose à foutre. On est une famille, putain c'est quand que tu vas le comprendre ? »

« Super famille. Que des pieces rapportées. »

« Les garçons… ! » Intervint Mme Miller, essayant de temporiser de ses mains devant elle. « Zach, peux-tu nous dire comment ça se passe, simplement ? J’aimerais beaucoup savoir comment tu vis l’expérience de la ville… Je n’y suis pas allée depuis un moment. »

Le concerné poussa un nouveau soupir avant de baisser les yeux.

« Ca va, c’est la fac quoi. » Finit-il par admettre du bout des lèvres. « Je pars en Grèce la semaine prochaine avec d’autres étudiants. »

« En Grèce ? Oh, c’est si loin ça ! Tu as besoin d’aide pour ton voyage ? Tu as tout ce qu’il te faut ? »

Zach soutint le regard de sa « mère » avant de secouer la tête rapidement.

« Non, la fac prend tout en charge. »

« Et pour ton… »

Elle n’eut pas besoin de préciser de quoi elle parlait, le garçon le compris directement. Il agita nerveusement la jambe concernée sous la table, refusant encore de manger malgré sa fourchette qui tournait dans la purée maison.

« Ils l’enlèvent la veille et j’dois retourner au commissariat une fois rentré pour qu’on me le remette. Le shérif voulait pas mais c’est juste un connard de toute façon alors tant mieux si c’est pas lui qui décide de ça. »

Il ne portait absolument pas Chris Brooke dans son cœur, stéréotype du type parfait, blanc, blond et américain. Si Storybrooke tout entier semblait l’adorer, ce n’était pas son cas et ça ne le serait jamais ; ce type respirait tellement la perfection que ça en devenait maladif.

« Dans un sens, le shérif n'avait pas tort de ne pas vouloir. » Lâcha Pilib. « C'est fou qu'on soit obligé de te tirer les vers du nez pour avoir ce genre d'info. »

« Tu le défend maintenant ? C’est aussi un de tes potes d’enfance, comme Matteo ? »

Alias le genre de mec parfait qui bravait le danger pour défendre la veuve et l’orphelin ? Rien à voir avec Pilib donc, mais ça aurait été trop simple de juste lui dire ça. Comment son frère avait fait pour s’entendre aussi bien avec un type ennuyeux comme Matteo Solano ?! Qu’il soit pompier ne le rendait pas divin. Finalement, qu’il connaisse Chris Brooke n’était peut-être pas si hasardeux que ça… Entre relous, on tissait des liens.

« Ta gueule, pour une fois ferme-la. Je le connais pas le shérif. Et je m'en porte très bien. C'est juste que des petits cons comme toi mérite pas de voyager gratuitement. »

« Et qu’est-ce que je mérite selon toi, Pilib ? » Rétorqua Zach, ignorant royalement leur mère qui tenta à nouveau d’intervenir. Un rictus narquois apparu sur son visage, insolent. « Vas-y, je suis tout ouïe pour une fois. T’as un truc à me dire ? »

« C'est simple. Liberté surveillé. Assigné à la maison pour que tu arrêtes tes conneries et que se sourire merdeux disparaisse de ce foutu visage. »

Zach serra les dents. Sa liberté, la seule qu’il avait, c’était de ce déplacer entre le campus et ici. Et Pilib voulait qu’il reste dans ce foutu ranch tout le temps de sa peine ? A les supporter alors qu’ils le détestaient cordialement tout autant les uns que les autres ? Mais qu’il aille au diable ! Il aurait jamais dû revenir ici !

« T’aime la simplicité hein ? Ca m’étonne que ta sœur soit jamais revenu te voir quand tu l’as abandonnée. Ca aurait été tellement simple pourtant. »

« ZACH ! » Intervint Madame Miller, d’un ton outré.

« Quoi, c’est pas la vérité ? Il est là à me faire la leçon alors qu’il est même pas foutu de garder sa propre famille dans sa vie ! Il est pas mieux que moi ! »

Du coin de l’œil, il vit Aaron saisir le bras de Pilib pour l’empêcher de lui bondir dessus. La table vibra et le plus jeune affronta le regard d’Aaron qui lui déclara, d’un ton sobre :

« Tu ferais mieux de t’excuser ou de t’en aller. »

S’excuser ? En plus c’était à lui de s’excuser ?! Zach attrapa violemment le bord de la table et recula sa chaise pour se lever prestement. Furieux.

« Pas de problème, je me casse. Bon appétit. »

« Zach ! »

Mais il ne se retourna pas lorsque Mme Miller l’interpella et fit claque la porte d’entrée avec toute la violence dont il était capable. Bordel, son jumeau l’avait laisser tomber comme une merde et maintenant il devait se coltiner une fratrie qui ne voulait pas de lui ; si on appelait ça une famille, il voulait bien se pendre haut et court à la prochaine réunion commune.

* * *


Au lieu de reprendre sa vie en main, d’aller de l’avant comme il l’avait prévu et de continuer sur les rails que la terminale lui avait permis de prendre… Zach avait sombré dans tout autre chose. Dans un nouveau poison enlisant, fait de soirées dangereuses et de relations obscures. Il avait fuit le gang et tout ce que cela signifiait, il s’était caché dans La Cour des Miracles où Raja l’avait pris sous son aile, il avait tenté de se faire une autre réputation pour dissimuler ce qu’il avait fait… Mais son corps parlait pour lui et ses tatouages, aussi vivants que vindicatifs, trahissaient un mauvais garçon dans l’âme. Romy avait beau avoir confiance en lui et lui prouver tous les jours qu’un avenir meilleur était possible, quand il se retrouvait dans des merdes pareilles il se demandait comment faisaient les gens pour ne pas se jeter sous un train. Sa vie lui échappait, les décisions se prenaient sans son consentement et c’était exactement comme ça que vous finissiez dans le bureau du directeur ; à tenter de le repousser alors qu’au fond vous mourriez d’envie de le laisser glisser son corps contre vous et de sentir à nouveau sa peau sur la vôtre.

Il avait refusé les avances de Luci la dernière fois, bien qu’il ait accepté de faire quelques pas dans l’immense pièces où des idées aussi tendancieuses qu’audacieuses l’avaient pris immédiatement. Il fallait dire que le démon savait jouer de son charme pour l’amener exactement là où il le voulait… Mais peine perdu, le caméléon avait refusé ses avances et s’était noyé sous les explications farfelues qui justifiaient sa présence à ce maudit voyage de fin d’année. Si Luci avait réponse à tout, en tant que directeur mais aussi en tant qu’homme de philosophie, il n’avait pas eu le dernier mot sur le corps à corps dont il avait été privé. Zach lui avait accordé un long baiser, à la fois passionné et prometteur, avant de l’abandonner là. Parce que c’était la règle : une nuit et ensuite plus rien. Tous connaissaient le directeur et ses tendances, sa capacité à séduire et à draguer, mais ils savaient aussi qu’il se lassait à une vitesse folle. Ils avaient eu leur moment, désormais le reptile refusait d’être la proie d’un jeu où il sortirait à tous les coups perdants.

C’était pour ça qu’il n’était pas à l’heure. Pour ça qu’il traînait ici au lieu de courir choper le bus pour le mener à l’aéroport à l’heure. Pour ça que son sac était à moitié fait était jeté au pied de son lit et qu’il songeait très sérieusement à ne pas monter dans ce putain d’avion qui le mènerait au bout du monde. On décidait pour lui, on le poussait à sortir de sa zone de confort et il ne savait même pas s’il était complètement prêt à ça. Il voulait reprendre sa vie en main mais il ne savait absolument pas par quel bout commencer…

Peut-être par le sms de Romy qui fit tinter son téléphone et l’obligea à se redresser sur le coude pour le récupérer :

Où es-tu ? J’attends à l’arrêt de bus mais je crois que je suis du mauvais côté de la route…

Bon sang de bordel de merde ! Il lui avait dit de ne pas venir pour l’accompagner ! Après elle était capable de se tromper de chemin pour rentrer et de ne jamais revenir chez elle en un seul morceau. Fulminant, il se releva de son lit pour faire les cent pas dans l’appartement en lui répondant :

Qu’est-ce que tu fous là ? Rentre chez toi !.

Il fourra l’appareil dans sa poche arrière et se baissa pour rassembler ses affaires qui trainaient. Ben, son colocataire, avait un talent indéniable pour la magie et pour garder tout son côté de la chambre impeccable au milieu des figurines et autres gadjets… Ce n’était pas complètement son cas. La réponse de Romy vint rapidement :

Tu pars en voyage alors je t’ai apporté de quoi manger dans l’avion. Il y a des gens qui me regardent bizarrement, je devrais leur demander s’ils sont perdus vu qu’ils n’ont pas l’air d’être de la fac.

Zach poussa un juron sonore, levant les yeux au ciel en tentant de ne pas tanguer et fini par attraper son sac à dos prestement pour y fourrer quelques affaires. Cette fille était impossible ! Si lui avait un problème avec le monde, Romy ne possédait aucun filtre social et était incapable de différencier les bonnes personnes des mauvaises. Dévalant les escaliers à toute allure, il s’élança en direction des arrêts de bus à l’entrée de la fac et la trouva… Toute souriante dans sa robe printanière et son chapeau, tenant un sac devant elle et lui adressant le plus gentil des sourires quand elle l’aperçu. Agitant la main à son encontre, elle fit un pas en avant et manqua de se faire renverser par la voiture qui passa à toute allure pile à ce moment-là ! Le caméléon leva les yeux au ciel et la rejoignit en deux-trois enjambés, lui évitant ainsi de traverser et de mourir encore.

« Je t’avais dis de ne pas venir. » La gronda-t-il.

« Mais Bean m’a dit que tu avais besoin de motivation et de te remplir le ventre pour partir, alors je me suis dis que de la nourriture t’aiderait à affronter ta peur de l’avion ! »

Il grinça des dents.

« Je n’ai pas peur de l’avion. » Faux. « Et ma seule motivation est de rester ici pour être sûr qu’il ne t’arrive rien ! Tu devrais être contente que je décide de ne pas aller en Grèce pour rester avec toi. »

La jeune fille lui appuya sur le nez, fronçant les sourcils en lui fourrant le sac dans les bras.

« N’importe quoi, monsieur Zach ! C’est important que tu y ailles parce qu’il y a ton amoureux qui part aussi ! Et Elfo m’a dit que les amoureux adoraient partir en voyage ensemble, parce que c’était romantique et que ça rapprochait beaucoup ! Alors c’est évident que tu vas partir en Grèce. »

« Romy… » Prévint-il, se jurant intérieurement de frapper Elfo.

« Quoi ? Tu veux pas d’un voyage en amoureux ? »

Mais n’importe quoi ! C’était un voyage scolaire en compagnie des professeurs de l’université, pas du tout un tête à teête avec… Avec qui d’ailleurs ? Attendez, elle ne considérait quand même pas qu’il était amoureux de quelqu’un et encore moins de l’autre grande bouche de… Oh le bordel ! Il se pinça encore l’arête du nez, dépité, jusqu’à entendre les frein d’un bus dans son dos. Romy lui fit un grand sourire et se pencha pour lui embrasser la joue d’un air tout à fait joyeux.

« Voilà ton transport ! Tu m’écriras, hein ? Je crois que ton avion ne va pas tarder à décoller et c’est le dernier bus qui arrivait possiblement avant donc ne le rate pas ! D’après mes statistiques, la circulation devrait le permettre… Bon voyage ! »

Diable qu’il la détestait quand elle subissait l’influence de Bean et se révélait aussi bien un allié qu’un ennemi. Il la toisa des pieds à la tête et le coup de klaxon du chauffeur l’obligea à prendre une décision rapide… Faisant fit de son envie de rester sur le trottoir juste pour prouver à tout le monde qu’il n’était pas facilement manipulable, il grimpa à l’intérieur et cru apercevoir Romy envoyer un sms une fois qu’il eut démarré. Le trajet fut aussi long que chiant, les chaleurs pré-estivale se faisant sentir et avec elles la capacité des gens à se coller les uns aux autres en suant comme des porcs. Fort heureusement pour lui, Zach resta près de la porte et des courants d’air frais le parcouraient à chaque fois que quelqu’un descendait… Mais l’aéroport étant le dernier arrêt de la ligne, il dut subir cet étalage de chair dégoulinantes jusqu’au bout.

S’extrayant du bus, il suivi la file de panneaux pour tenter de retrouver le bon terminal de départ et ne tarda pas à apercevoir une troupe d’étudiants avec à leur tête, le type qu’il n’était pas certain d’avoir envie de voir du début à la fin de ce voyage. EN fait, c’était un putain de mensonge parce qu’à l’instant où il l’aperçu, le corps de Zach réagit violemment en mourant d’envie de courir se pelotonner contre le sien. Merde, merde et merde. Il ignora sa remarque, s’excusa poliment auprès d’Aimée et tenta de faire bonne figure au milieu de ce petit groupe de gens qui collait au cul du directeur comme les petites mouches voraces qu’ils étaient. Certaines filles lui glissèrent des regards enthousiastes et Elfo ne tarda pas à le rejoindre… Il lui casserait la tronche plus tard pour avoir fait croire des conneries à Romy.

Maintenant qu’il était là, le jeune homme réalisa qu’il n’avait aucun véritable moyen d’éviter l’objet de ses fantasmes… Cette histoire de lien avait beau être rocambolesque et déstructurée, il ne pouvait que reconnaître l’incroyable connexion que cet homme semblait maintenir avec lui. La preuve, il se colla immédiatement à lui et dans le creux de ses reins, Zach sentit son bassin venir épouser la forme du sien. Bordel, ce simple contact suffit à virer tout l’alcool de son sang pour une redescente vertigineuse, lui faisant se mordre la lèvre à ses propos aussi graveleux qu’inconvenants. Bordel, l’éviter allait être très compliqué pendant le séjour ; et il savait qu’il ne pourrait pas compter sur ses « amis » pour le tenir à distance. Son souffle chaud dans sa nuque le rendit tout chose et il déglutit avec force pour s’obliger à avoir l’air parfaitement naturel.

« Je n’aurais raté tes sarcasmes pour rien au monde. » Rétorqua-t-il, faisant mine de lui adresser un regard courroucé lorsqu’il insista un peu trop pour se coller dans son dos. « Tu n’avais pas assez à faire avec ta cours que tu m’attendais ? Je t’aurais manqué ? »

Il n’obtint pas sa réponse puisqu’un agent lui demanda d’avancer en direction des vérifications. Il déposa son sac sur le tapis, quitta ses chaussures et sa ceinture et vida le contenu de ses poches dans un plateau. Puis il passa sous le détecteur et se laissa palper sommairement avant qu’on lui dise de continuer. Personne ne sembla lui faire de réflexion sur son casier ou sur le retrait, temporaire, du bracelet à sa cheville pour lui permettre de voyager. Les sécurités d’aéroport étaient bizarres…

En récupérant ses affaires, il aperçut un téléphone posé à côté de plusieurs capotes dans le bac suivant. Relevant les yeux vers leur propriétaire, il leva les yeux au ciel en constatant qu’un seul homme était capable de faire ça et de l’assumer avec un sourire machiavélique en le fixant profondément. Zach avait été clair la nuit où ils avaient couché ensemble : protection obligatoire. La queue de Luci trainait n’importe où et il avait été suffisamment lucide pour lui imposer cette règle ; ça avait agacé le démon mais il s’y était plié pour accéder à ce qu’il désirait.

Peut-être que c’était pour lui, peut-être que pas du tout, mais en les observant disparaître dans les poches de son vis-à-vis, Zach eu soudain très chaud. Il détourna le regard pour éviter celui du directeur et profita de l’arrivée massive des autres membres du voyage pour se faufiler loin de lui et de son sourire narquois. Il savait très bien qu’il l’avait vu et ça semblait le ravir, quand lui préférait chasser très loin la moindre idée d’avoir une chance de nouveau un jour. Attendez, une chance ? Non mais n’importe quoi ! Bean vint glisser un bras sous le sien et l’entraîna vers quelques boutiques de Dutty Free, lui demandant des nouvelles de Romy avec une telle innocence qu’il flaira le piège avant même qu’elle ne le pose. C’était elle qui avait écris à sa meilleure amie pour l’obliger à sortir de chez lui et voilà où il en était rendu : à devoir monter dans un avion, carlingue mortelle propulsée à dix kilomètres au-dessus de la terre sans qu’il n’en ait la moindre envie !

Rien qu’à le voir à travers les immenses vitres du terminal, son ventre se serra douloureusement et sa gorge sembla prisonnière d’un étau qui comprimait ses poumons et l’empêchait de respirer convenablement. Comment faisaient les autres pour sembler si détendus alors que lui mourrait de trouille rien qu’à l’idée de s’asseoir là-dedans ? Ils avaient plus de douze heures de voyage ! Elfo ne faisait que s’extasier d’être assis à côté de Bean, deux rangées derrière la place de Zach. Ce dernier observa un peu plus attentivement le billet que Linda lui avait tendu et remarqua finalement l’inscription « Business Class » inscrite. C’était quoi ce bordel encore ? La fac avait les moyen de se payer ce genre de trucs ?!

Fermant les yeux pour tenter de garder son calme, la colère grondant au même rythme que l’appréhension et la peur, il entendit le premier appel d’embarquement pour leur vol et sentit ses jambes flageoler. Et s’ils couraient pour réclamer de quitter l’aéroport, qui s’en apercevrait ? Ouais là, tout de suite, ça semblait être une putain de bonne idée.

Mais c’était sans compter sur la main qui s’abattit sur son épaule pour le retourner et l’obliger à faire face à ce sourire hautain qui l’exaspérait autant qu’il lui plaisait. Bordel, comment faisait Luci pour provoquer une telle contradiction en lui ? Ca devait être à cause de la vodka. Obligatoirement. Il serra les dents en le suivant plutôt docilement pour une fois et à sa question, il se contenta de répondre un :

« Je n’aime pas les avions. »

Linda le couva d’un regard doux en venant presser quelques instants son bras, leur emboitant le pas parmi les derniers passagers de l’avion et s’assurant que le jeune homme avançait sans avoir besoin d’être trainé sur le sol. Zach avança d’un pas mécanique en direction de l’appareil et, véritablement, si Luci n’avait pas été à côté de lui pour le suivre comme son ombre… Il n’auriat sans doute jamais posé le moindre pied à l’intérieur. Le sourire de l’hôtesse lui fit l’effet d’une douche froide quand elle les dirigea vers leurs sièges et qu’il constata que son cher voisin de bord n’était autre que le type qu’il s’était promis d’éviter tout du long. Magnifique ! Pourtant, trop anxieux à l’idée de décoller, le garçon ne fit pas de réflexion et se contenta de se laisser tomber à sa place en priant le ciel que ce trajet soit déjà terminé.

La tension grimpait en flèche dans son esprit et voir les hôtesses et stewarts procéder aux dernières vérifications et explications ne le rassura pas le moins du monde. Agitant nerveusement sa jambe sur le sol, déglutissant une salive inexistante, il finit par surprendre le regard attentif du directeur posé sur lui. Se mordant la lèvre inférieure, Zach souffla en tentant à peine de dissimuler son anxiété.

« Si t’as un moyen de me détendre là tout de suite, fais-le parce que je te jure que je vais quitter cette avion dans trois secondes. »

Il était déjà prêt à déboucler sa ceinture pour bondir hors de son siège.



E. M. Kowalski
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

E. M. Kowalski

| Cadavres : 1158



On va se faire un Grec ? ☆ Luci Le Démon  _



________________________________________ 2019-07-16, 00:30


On va se faire un Grec ?
Luci' & Zach


Avoir Zach à la porté de ses mains était un délice dont il n’arrivait pas à se passer. Il lança un petit regard à l’agent qui l’avait dérangé en pleine discussion pour sortir tout ce que ses poches contenaient. Dire qu’il pouvait faire concurrence à Mary Poppins et son sac était un euphémisme. Il eut un énorme sourire à l’homme qui commença à le palper, faisant même une petite moue intéressé quand il passa sur ses fesses, avant de lui faire un clin d’oeil quand il récupéra ses affaires. Il remarqua des rougeurs sur ses joues, bien content de provoquer le vice partout où il allait. Or, il y en avait un qui l'intéressé beaucoup plus que ce simple employé et qui le fixait lourdement. Sa langue humidifia ses lèvres dans une mimique beaucoup trop lubrique pour leur propre bien. Le message était clair. C’était en partie pour ça qu’il l’avait fait venir avec lui. Le regardant partir avec Bean, il reprit ses fonctions de directeur pour quelques instants, terminant de checker tout le monde avec Aimée. “On va pouvoir embarquer !” Elle était tout aussi enthousiaste que lui, et il appréciait le ressenti qu’elle avait. “Allez les enfants ! En rang par deux et pas de bêtises !” Amy secoua la tête en prenant la tête de la file avec Dan, dépité comme toujours du comportement qu’il pouvait avoir dans ce genre d'événement. Pire qu’un gosse. Gosse qui était déjà entrain de faire le contraire de ce qu’il avait dit vu que la blonde l’observa entrain de s’enfiler une petite bouteille de vodka et d’en donner à ceux qui l’observaient à ce moment donné. Elle n’allait pas y aller, ça ne servait à rien. Elle préférait largement discuté musique avec Dan. Puis de toute façon, après avoir commencer à saouler les plus téméraires, Luci était partit rejoindre Zach. Il pencha la tête en voyant ses mains trembler. Il eut une drôle de sensation au creux de son estomac, essayant de la chasser avec une autre dose d’alcool qu’il avait acheté au Duty Free. “Et bien … on dirait que tu n’as vraiment pas envie de venir …” Bizarrement, il était assez déçu. Lui qui pensait bien faire en l’inscrivant -certes de force- à ce voyage grandiose, dont des centaines d’étudiants se battaient aussi férocement que dans les Hunger Games. “Oh …” Il n’aurait jamais pensé à une chose pareille. Il n’avait pas voulu le prendre de base parce qu’il trouvait ça long, mais Amy avait insisté. Tout le monde ne peut pas se téléporter Luci …Voila, il aurait du utiliser l’argument de la peur. Enfin bon, de toute façon maintenant c’était trop tard pour renoncer. Il lança un petit regard à Linda, qui avait entendu le jeune homme grincer des dents. Il fronça les sourcils, lui faisant un signe de tête pour lui dire d’avancer. Non mais il pouvait très bien gérer Zach tout seul. Oui c’était clairement du favoritisme mais il s’en fichait comme de l’an 40. De toute façon, il en faisait souvent, voir tout le temps, alors il n’était pas étonnant de le voir tantôt proche de l’un, tantôt proche d’un autre. Il salua chaleureusement le personnel de l’avion, vérifiant d’un regard qui se trouvait à quelle place. Bean et Elfo n’étaient pas très loin, et il fit mine de vomir en voyant Elfo bégayait en demandant de tenir la main de la jeune femme pendant le décollage. Amy était avec Dan sur la rangée située de l’autre coté de la sienne, et Aimée était avec Linda, les deux femmes dans une discussion visiblement passionnée. Marchant d’un pas tranquille dans l’immense avion, il dut repousser plusieurs assauts d’étudiants un peu trop zelé qui avait envie de profiter dès maintenant en minaudant pour qu’il se mette à côté d’eux. Bien, les hôtesses commençaient leur cinéma qui ne servait à rien et il se posa à sa place dans un soupir, son rictus toujours sur son visage en voyant que Zach. “Tu n’iras absolument nul part.” Il fit apparaître une bouteille de vodka beaucoup plus grande que les petites dosettes qu’il avait prit en boutique. “Déja, bois un coup, tu verras ça ira mieux. Si jamais je dois avoir de la cocaïne qui traîne, où peut être de la meth’ que Jeff m’a passé.” Il commença à fouiller dans ses poches quand Zach lui retenir la bouteille, s’essuyant la bouche, une hôtesse arrivant. “Monsieur Mattarella, nous allons décoller. Veuillez vous attacher s’il vous plaît.” “C’est demandé si gentiment … mais en général c’est plutôt moi qui prononce ce genre de phrases.” L'hôtesse gloussa tout en continuant de vérifier si tous les passagers étaient attachés. Luci reporta son attention sur le jeune homme à ses côtés, plissant ses sourcils dans une réflexion intense. “J’ai une idée. Mais je ne sais pas si elle va marcher à 100% étant donné que je ne l’ai pas refait depuis que j’ai mon corps humain.” Il se mordit la lèvre en soupirant, sentant la carlingue de l’avion vibrer en même temps que Zach poussa un petit couinement de surprise, le regardant comme si sa dernière heure était venue. “Bon ... j’espère que t’as une bonne assurance et que ta famille aura assez d’argents pour nous enterrer tous les deux si je me rate.” Luci ferma les yeux après avoir saisit la main droite de Zach. Il se concentra au maximum, usant de son pouvoir. Il sentait le transfert et en moins de temps qu’il ne l’avait pensé, il se retrouva dans l’esprit de l’ancien caméléon.

De l’extérieur, Luci avait l’air de s’être endormi comme une masse sur son siège. Zach quand à lui avait un drôle de regard, une lueur rouge dans ses yeux. Il se retourna vers Bean, qui le remarqua, écarquillant les siens, de yeux, alors qu’il lui fit un clin d’oeil et passa un doigt sur sa bouche pour lui faire signe de se taire. Elle qui avait subit une possession de ce style, là encore parce qu’il voulait la sortir d’un mauvais pas, serait amène de l’aider si ça tournait mal. Zach, dont le corps était contrôlé par Luci reprit place, gardant la main de son vrai corps dans la sienne avant de poser l’autre sur son ventre, et de faire comme s’il commençait à s’assoupir, se fichant du fait que l’avion venait enfin de décoller. Dans son esprit, Zach faisait face à la véritable forme de Luci, qui avait levé les bras avant de soupirer. “Ouais, moins glamour hein …” Sa queue fouetta avant qu’il ne se mette sur ce qui semblait être un sol. Ils étaient dans une pièce banale, sans décor, comme une salle d’attente. “Pour te la faire court, étant donné que je ne sais pas combien de temps je peux tenir … je viens de te posséder. C’est à dire que j’ai le contrôle entier de ton corps. Comme tu as pu le remarquer. Nous sommes dans l'antichambre de ta conscience. Ce n’est pas vraiment une grosse possession comme dans l’exorciste, étant donné que j’ai pensé que ça serait plus sympa que tu sois là. Enfin que tu es conscience de ma présence dans ton corps.” Il aurait pu faire un sous entendu grivois mais ce n’était pas le moment. Mine de rien, Luci pouvait être prévoyant, voir prudent sur certaines choses. Et là, il était concentré sur sa tâche. “Tu vois, tu ne ressens plus de peur pour le moment. Je l’ai supprimé. Bon enfin tu verras quand tu te réveilleras, là tu ne ressens rien parce que c'est moi qui décide de quoi te faire.” Zach, ou du moins la représentation de son âme s’assit en face de lui et ils commencèrent à discuter de ce qui était entrain de se passer, ainsi qu’un tas d’autres choses. “Pour être honnête, je ne suis pas un spécialiste des possessions. La dernière fois que je l’ai fais à Bean … je me suis retrouvé exorcisé par un prêtre qui a tout simplement failli me tuer... J’espère qu’il n’y a pas d'aumônier à bord …” Il ricana de sa voix grave, appréciant de retrouver pour quelques instants sa vraie forme. “Lamia était une experte des possessions. Bon ça n’a pas empêché l’enculé de prête totalement corrompu, et c’est un pro des corruptions qui te le dis, de la capturer. Elle était justement entrain de posséder une reine quand il l’a choppé. Lamia est vraiment cool, j’ai couché avec elle, même si tous les démons à ma connaissance ont couché avec elle, mais bon sang niveau pénibilité on atteint des sommets.” Parler de ses anciens camarades le rendit tout à coup nostalgique. Il s’étira - comme un chat - avant de se rapprocher de Zach. “Moi je suis plus rêves normalement. J’adorais venir hanter les rêves sous la forme d’un crâne. Tellement jouissif de connaître les circonvolutions de la conscience, et ça demande beaucoup moins d’énergie que ce que je suis entrain de faire là.” Il avait essayé à Storybrook, et il y arrivait de temps en temps. Amy avait été son cobaye, et Bean aussi. Rien ne changeait pour cette dernière, il avait l’impression de regarder un ancien film qu’il avait vu des dizaines de fois. “Bon après Big Jo, c’est le nom de l’exorciste véreux pensait vraiment me buter en me jetant dans un volcan en fusion …” Il éclata d’un rire sinistre, sa queue fourchue touchant Zach sans le vouloir. “Certes j’aurais fondu mais c’est pas comme ça qu’on détruit un des plus vieux démon du monde. J’ai techniquement plus de deux billions d’années … et le dernier qui m’a tué c’est juste mon grand frère alors bon … Ouais les exorcismes ça me fait pas du bien mais boo-hoo faut être tranquille.” Il soupira, de la fumée sortant de ses naseaux. Ses oreilles pointues bougèrent rapidement et il regarda ses mains qui commençaient à devenir transparentes. “Bon .. si je ne sors pas de ton corps, je vais certainement fusionner avec. Ce monde est vraiment pourri quand même … enfin je dis fusionner mais je ne sais même pas et disparaître serait assez balo. Du coup je vais nous faire reveiller. Je ne sais absolument pas ce qui va se passer. Tu risques peut être d’être vaseux, ou pas du tout. Dans tous les cas, je pense que ta peur de l’avion restera dans les oubliettes pour un petit moment. Et si jamais ce n’est pas le cas, je t’assomme.” Il allait partir quand il remarqua quelque chose. Forçant un peu plus sur son pouvoir, il toucha l’âme de Zach dans un petit sourire. “Oh et si tu ne me croyais pas quand je te disais que j’étais ton démon personnel, regarde !” Il pointa du bout de sa queue vers son poignet. “Ceci, est ma marque. Tu as la preuve que ce que je te raconte depuis quelques temps n’est absolument pas des bêtises inventés pour t’avoir dans mon lit. Je t’avouerai même … que j’ai longtemps hésité avant …”

Luci cligna des yeux avec une drôle de sensation. Il avait l’impression qu’on lui avait roulé dessus avec un énorme camion et que ce dernier s’était amusé avec son corps pour le rendre le plus fin possible. Il avait une migraine d’enfer - c’est le cas de le dire - et une sensation pâteuse en bouche. Même l’alcool et la drogue ne lui faisaient pas cet effet là. Il essaya de se redresser sur son siège, sans grand succès, ses membres ankylosés lui refusant cette faveur. Il siffla entre ses dents avant de tourner dans un craquement sa tête vers Zach, qui avait l’air, lui, de péter le feu. “Je … te serais reconnaissant si tu pouvais m’apporter de l’eau …” Au moins, ce qu’il avait fait avait marché. Il leva difficilement le bras pour se frotter le visage. C’était encore pire que la fois où il s’était retrouvé dans le bocal de Big Jo. Il tâta aussi son corps, pour voir s’il était entier. Dommage, il aimait bien ses oreilles et sa queue. Il remercia silencieusement Zach pour le verre, le buvant comme s’il n’en avait jamais bu. “Ok, tu m’as clairement mis KO et même pas à cause du sexe. Chapeau bas l’artiste.” Il était caustique, pour cacher la faiblesse dont il avait l’impression de faire preuve, mais soulagé que le jeune homme aille bien. Il arriva enfin à bouger, la douleur dans ses muscles toujours présente. “J’ai tenu 13h ! Pour une première c’est vraiment pas mal !” C’était plus que ce qu’il n’avait imaginé. Pas étonnant qu’il soit aussi fracassé. “Maintenant, je te prierai … de profiter de la fin du vol vu qu’il reste pas moins de 3h de vol, d’aller rassurer …. Bean qui a du stresser comme une malade que je ne te fasse faire un 360° avec ton cou comme j’avais fait avec le sien….” Il parlait à moitié endormi, Morphée l’appelant pour qu’il puisse se régénérer, lui qui avait attendu ses vacances avec autant d’impatiences ces six derniers mois. C’est la voix de Linda qui le sortit de son sommeil profond et sans rêve. Il grogna d’abord comme il avait l’habitude de faire quand Amy osait le réveiller tôt le matin. Puis il se rendit compte que justement, il n’était pas dans son lit et que ce n’était pas Amy. Il se rappela petit à petit les choses. Il était dans un avion, à destination de la Grèce et du soleil … Comme un coup de fouet, il se leva en sursaut, regardant autour de lui. Il n’y avait quasiment plus personnes. “Tu es vraiment difficile à réveiller ….Ça fait bien une dizaine de minutes déja qu’on a atterri …” “Quoi ?” C’était lui, le premier à vouloir être dans cet endroit, et il se retrouvait dernier. Super … génial … Et il avait toujours l’impression d’avoir fait un marathon d’une cinquantaine de kilomètres. Remerciant les hôtesses de leurs patiences, il attrapa Linda par le poignet pour la faire courir, sortant enfin à l’air libre. Ah oui .. le décalage horaire … il avait pensé que c’était l’un des effets de sa possession de voir encore la lune, le soleil commençant tout juste à se lever, alors qu’il faisait grand soleil quand ils étaient partis de l’aéroport. “Le bateau est à 6h30. Nous avons techniquement un peu plus d’une heure pour arriver au port sans nous perdre. Il faut qu’on se dépêcher, à récupérer les bagages et tout.” Luci préféra ne rien rajouter, pas forcément dans le meilleur des états, ayant oublié la fameuse traversé en bateau de Milos jusqu’à l’île qu’ils avaient choisi, Sifnos. Heureusement, selon la compagnie de ferry, le voyage ne durerait pas plus d’une heure. Quand ils arrivèrent à l’intérieur du hall, Luci chercha immédiatement Zach du regard. Ce dernier discutait avec Bean, Elfo et leur groupe d’amis. Bien, tant mieux. Il esquiva les questions d’Aimée sur sa mine affreuse. La jeune femme faisant toujours preuve d’un tact immense. Amy passa sa main dans son dos, et il lui fit un signe de tête que tout allait bien. “Je t’expliquerai plus tard … mais si tu peux t’occuper de la marmaille je t’en serais reconnaissant !” La blonde acquiesça et Luci se laissa porter jusqu’à l’arrivée sur l’île. Il ne parlait quasiment pas, et son aura noire faisait en sorte que personne n’osait l’approcher ou dire quoi que ce soit. Son regard rougeoyant de temps en temps aussi. Seul Zach resta quelques temps avec lui, et le démon ne put s’empêcher d’ironiser en lui demandant s’il n’avait pas non plus le mal de mer, tout en fumant un énorme joint. Et comme internet avait raison, la traversé fut rapide. Le soleil commençait d’ailleurs à se lever quand ils arrivaient à l’hôtel qu’ils avaient réservés en début février, un charmant établissement type. “Bon les z’ouailles. Vous avez quartier libre jusqu’à 15h. On fera les groupes des activités autour d’un bon déjeuner en commun. N’oubliez pas que ce soir, on fête notre arrivée. Sur ce, votre serviteur va de ce pas, tester son lit. Si vous voulez le rejoindre, demandez le numéro de bungalow privé à Amy. Elle se fera un plaisir d’y répondre.” Il ricana malgré ses traits tirés face à la tête de la jeune femme qui n’avait pas forcément envie de faire sa secrétaire. Il tapa dans les mains pour dissiper la foule, même s’il voyait bien que certains le regardaient avec tout l’espoir du monde. Or Luci fixait Zach, avant de disparaître dans son nuage habituel de fumée et de s’écrouler sur son lit. Il avait environ 8h de libre à pouvoir dormir. Il aurait d’ici là récupérer son énergie légendaire, prêt à en défriser plus d’un.


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