« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Je n’avais jamais été fan des musées. Le monde m’agaçait et je n’avais pas assez de patience pour supporter les foules. Cependant, depuis que je travaillais pour Jefferson, eh bien mon jour de congé ne tombait pas forcément durant le week-end. Et je pouvais certaines fois ne travailler que le matin, ce qui me laissait l’après-midi pour moi. Ce qui était le cas aujourd’hui. Et puisque c’est bien connu, en semaine, y a moins de monde dans les endroits culturels, j’en avais profité pour aller au musée de Storybrooke.
Ma première étape fut pour la Magic League. J’y avais participé et la cape de mon costume de Raven se trouvait là. Avec mon bâton d’onyx, c’était le seul vestige, la seule trace de mon passage dans l’équipe de la Magic League. Et j’étais assez fière de ce que j’y avais fait alors. Je n’avais qu’un seul regret : n’avoir pas pu passer plus de temps avec Scarlet. Cette fille avait des dons similaires aux miens et je devais bien avouer qu’elle m’avait bien plus avec son sarcasme et sa combattivité.
Une fois l’étape de la Magic League passée, je me baladais dans le musée, m’arrêtant çà et là pour découvrir un peu les objets exposés ainsi que les peintures. J’avais été intriguée par la vue d’un string sous verre : qui avait comme idée saugrenue que d’exposer un string ? Parfois, certaines logiques m’échappaient… Je finis par m’arrêter devant une représentation de l’Amour. C’était ainsi que les humains représentaient un sentiment pareil ? Un gamin avec des ailes ? Pourquoi ?
- Excusez-moi, vous travaillez ici ? Demandai-je à une quadragénaire qui passait par-là.
J’avais besoin de comprendre et il n’y avait aucun guide à l’horizon. Alors quelqu’un d’autre du musée pourrait sûrement m’aider non ? En tout cas, la femme n’avait pas l’air d’être un agent de service, c’était déjà ça.
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Je faisais le tour du musée pour vérifier que tout convenait. Il se passait tellement de choses à Storybrooke qu'il fallait toujours se méfier de la moindre chose suspecte mais tout semblait se dérouler au mieux qu'il n'aurait pu. Depuis la nouvelle exposition, nous avions plus de visiteurs qu'à l'accoutumée et je savais que Daemon en était content, ça se sentait. Prenant une pause, je me mis à me promener un peu dans le musée. Vérifiant les peintures et leur place précise, qu'elles ne risquaient pas d'être abîmée avec un surplus de lumière, je me dirige vers un groupe prenant des photos, leur rappelant juste qu'il était interdit d'utiliser les flashs. Il faut croire que je prenais mon job de conservatrice très à coeur. En même temps, c'était la seule chose qui me restait.
Mais alors que je continue mon chemin, je me fais rapidement accostée par une jeune femme brune et me tourne vers elle avant de lui sourire, un sourire bienveillant et presque maternant même avant de finalement prendre la parole.
- Bonjour. dis-je avec un sourire avant de reprendre Oui, je suis l'une des rares conservatrices du musée. Je m'appelle Meredith. Je peux peut-être vous aider ?
Je ne me trompais pas, elle avait besoin d'aide, ça se sentait et puis dans ces situations, mon instinct ne me trompait jamais, oui jamais. Je reste là, ne la quittant pas des yeux, vérifiant tout de même d'un regard que rien ne partait en vrille, depuis que j'avais connaissance de la particularité de l'aile d'histoire naturelles, j'espérais que tout irait pendant la journée...
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Peut-être que j’aurais dû faire l’effort de chercher un guide. Du moins ce fut ma pensée que la femme que j’avais apostrophé s’arrêta et me lança un sourire rempli de bienveillance. POUAH ! C’était à vomir ce genre de sourire. Pourquoi certaines personnes ne pouvaient-elles pas s’empêcher de noyer les autres sous leurs bons sentiments ? Pour le coup, j’étais très tentée d’utiliser ma magie, mais cela aurait été accordé trop d’importance à cette femme.
- Effectivement, j’ai besoin d’aide. J’ai beaucoup de mal à comprendre ce tableau. Expliquai-je en montrant la représentation de l’Amour pour mieux lui faire comprendre de quoi je parlais. Pourquoi un enfant ? Avec des ailes ? Et qui est assez stupide pour donner un tel pouvoir à un enfant ? Demandai-je, ne cachant pas mon mépris pour l’artiste aux idées loufoques.
À croire que l’artiste avait été copain avec Frost… Parce qu’il n’y avait bien que ce genre de personne pour croire que c’était cool de donner un arc et un pouvoir prétendument très puissant à un enfant. Je n’étais pas certaine que l’amour ait tant de pouvoir que ça. Et je rechignai toujours à admettre que c’était ça qui me liait à Aster. Enfin de mon côté. Je n’étais pas certaine de ce que lui pouvait bien éprouver ou non pour moi. Mais ça n’était pas le sujet. J’observai la femme – Meredith – attendant qu’elle m’explique de quoi il retournait exactement.
- Je m’appelle Maara. Précisai-je malgré tout avant qu’elle ne commence à parler.
Je pouvais bien être un peu polie parfois. C’était de toute façon ce qu’on attendait des autres quand on dévoilait son prénom non ? Que l’interlocuteur en fasse de même ? Bon bah là c’était fait. J’avais respecté les codes sociaux qui me semblaient complètement absurdes et contraignants la plus part du temps mais dont j’adorais jouer pour emmerder les autres. J’avais beau m’être adoucie, j’étais toujours moi et je ne pouvais pas tout simplement cesser d’être celle que je suis du jour au lendemain…
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Je ne pensais pas sentir cette réaction venant de la jeune femme. Elle semblait à la fois surprise et ecoeurée, je ne sais trop pourquoi. Néanmoins, je ne perdait pas mon assurance avant qu’elle ne me demande ce que pouvais représenter Cupidon. Pourquoi il avait été peint de telle manière à ce que ce soit un enfant avec des ailes et un arc. Je pose mon regard sur la peinture avant de sourire en voyant Cupidon me sourire pendant quelques micro-secondes.
« Cupidon a toujours été représenté comme un enfant possédant un arc avec des ailes. Dans la mythologie, c’est l’enfant de Mars et Vénus, ce qui fait de lui le dieu de l’Amour, par ses flèches, il rends les gens amoureux en les frappant. Je crois que c’est la tradition qui est ainsi, dans la mythologie, il était vu ainsi alors encore aujourd’hui, l’humanité se le représente comme ça. »
Je ne quittais pas la jeune femme des yeux, elle semblait gênée, je comprenais qu’elle n’appréciait pas grandement ce lieu et encore moins les peintures qui s’y trouvait. Elle finit par se présenter, je lui souris une nouvelle fois. Je ne réponds pas tout de suite. J’essaie de voir. Comment elle va réagir à ma réponse précédente. Elle ne réagit pas. Je reprends finalement la parole.
« Vous n’aimez pas beaucoup Cupidon, je me trompe ? » demandais-je à la jeune femme, très calmement.
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Ah. On en revenait donc aux dieux. Ces nigauds-là avaient un peu trop influencé les mentalités durant l’Antiquité, manifestement, on en payait encore le prix. Ceci dit, ce que me racontait Meredith était absurde. On était tous l’enfant de quelqu’un non ? Enfin, pas moi. A proprement parler, je n’avais pas de parent, n’ayant pas été conçue de façon naturelle. La preuve, j’avais un père mais pas de mère. Et ce n’était pas la blonde chasseresse qui parviendrait à remplir ce rôle. Déjà parce que je ne pouvais pas l’encadrer, mais en plus parce que je ne voyais pas en quoi je pourrais avoir besoin d’une mère. Ceux qui avaient été mes parents durant la Malédiction n’étaient que des déchets dont je m’étais débarrassée bien vite en faisant tout pour habiter seule. Ils ne payaient même pas mon loyer et je ne les côtoyais plus depuis quelques années déjà. Et à la différence de Pitch quand il était parti, eux ne me manquaient absolument pas.
- Donc tout ça à cause d’une stupide tradition ? C’était une habitude avant, alors on continue comme ça ? Ce n’est pas un peu trop conservateur cette façon de faire ? Demandai-je avant d’hausser les épaules. Je ne comprends pas pourquoi les humains tiennent tant à représenter quelque chose d’aussi nébuleux que l’Amour. Déjà parce que y a trop de gens qui se déclarent amoureux sans l’être vraiment, mais en plus parce que c’est stupide de vouloir représenter de façon réelle des choses qui ne sont que des idées. Expliquai-je. Ah oui, et puis j’ai un souci avec les dieux. Enfin, avec une en fait. Qui était ma belle-mère.
Et qui ne manquerait pas de le redevenir. Je le sentais gros comme une maison. Mon père ne m’en avait pas encore parlé, vu que notre propre relation était encore fragile. Mais mon instinct me disait qu’ils finiraient par se remettre ensemble. Et je serais bien un jour obligé de supporter la déesse de la lune. Quelle ironie quand on y pensait, mon père avait détesté l’Homme de la Lune et il finissait par tomber amoureux par la déesse de cet astre. Pour un peu, je trouverais ça pathétique. Mais puisque moi j’avais une relation compliquée avec Aster qui était tout de même un ancien ennemi, je n’étais pas la mieux placée pour parler…
- Vous aimez ce genre de tableau vous ? Demandai-je à Meredith. Quand vous le voyez, vous pensez à quoi ?
J’étais très curieuse. Manifestement, Meredith comprenait plein de choses de ce tableau ou de ce qu’il dégageait, alors que moi je le trouvais complètement stupide. Mais j’aimais apprendre des choses, alors c’était l’occasion de voir si j’étais capable de voir la même chose que les autres.
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« Je… » commençais-je.
En fait pour tout dire, je ne m’étais jamais vraiment posé la question. Je savais juste que c’était comme ça que fonctionnais les choses, on connaissait quelque chose alors on gardait cette idée en tête et on ne cherchait pas à en comprendre d’avantage. Je commençais à me demander si cette idée qu’il fallait conserver les choses telles qu’elles étaient allé nous mener très loin. Bref, levant le regard vers la jeune femme, j’en vins à reprendre la parole.
« En fait, je pense que les gens ont peur du changement, de l’évolution. Un jour, quelqu’un a dit que c’était ainsi que Cupidon devait être vu alors tout le monde a mis en place le fait que Cupidon devait être vu de cette manière et c’est donc comme ça que l’homme se le représente. » expliquais-je à la jeune femme. En fait, je ne pouvais pas être plus claire sur le coup.
J’écoutais attentivement ce que me disais la jeune femme, en fait, au fond, je ressentais juste le fait qu’elle avait besoin d’une oreille attentive, rien de plus et l’idée que je ne sois pas là pour l’écouter me gênait légèrement alors je l’écoutais, je ne disais rien. Comme je l’avais fait par le passé. Je lève le regard vers la jeune femme lorsqu’elle me fait part du fait qu’elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi les hommes avaient ce besoin de se représenter l’amour.
« Vous savez, je pense que l’homme a besoin de se représenter les choses pour se sentir rassuré. L’homme est perdu sans repères et je suis d’accord sur le fait que pour beaucoup, l’amour n’est qu’une idée faite, que certains sont amoureux mais que ce n’est jamais définitif… » commençais-je.
Un instant de silence s’installa entre nous. L’amour…mon destin voulait que je n’y ai pas le droit et pourtant, je l’avais aimé. Oui, j’avais aimé Bert d’un amour sincère et je l’aimais encore aujourd’hui d’un amour sincère et intemporel, je serais capable de tout pour lui. Je savais ses sentiments à mon égard, il m’aimait, il me l’avait avoué par le passé et pour le protéger, je ne lui avais pas dit pour notre fille. C’était tellement horrible de vivre avec ce secret mais d’être encore capable de l’aimer comme au début, avoir toujours dans mon coeur cette folie de l’amour interdit. Je lève le regard vers la jeune femme avant de me reprendre.
« Pardon, je disais donc que… » commençais-je avant de reprendre « l’amour n’est pas qu’idée sans réelle valeur vous savez. Pour l’homme, c’est quelque chose d’important. De l’amour naisse les sentiments sincères et pour certains, c’est un pouvoir sans limite. Je crois que toute personne qu’elle soit divine, humaine ou même magique ne peut pas vivre sans connaître un jour ce sentiment si fort. » avouais-je.
Posant mon regard sur elle, je repris la parole.
« Oh je vois…Peut être que le temps fera que vous apprendrez à l’apprécier. » hésitais-je avant de reprendre « Je dis ça comme ça… »
Je pose mon regard sur le tableau. Qu’est-ce-que j’y percevais ? Qu’est-ce-que je voyais véritablement de ce tableau? Mais surtout la grande question devrai-être…qu’est-ce-que je ressens en voyant ça. Ce couple sous le regard de Cupidon ? Ce couple touché par la flèche de ce gamin ailé. Je respire longuement avant de poser mon regard sur la jeune femme.
« Ce tableau est une représentation de ce que pourrais-être le monde si on le voyait de la même manière que le peintre. » expliquais-je avant de reprendre « Moi quand je regarde ce tableau, je vois un couple et ce petit garçon représentant leur sentiment l’un vis à vis de l’autre. Je ne pense pas qu’il soit juste la représentation de l’amour, je pense surtout qu’il représente le choix que l’on peut faire dans la vie. Je ne pense pas qu’il représente juste un sentiment qui va et vient comme pourrais le faire les vagues de l’océan, je pense que cet enfant qui représente l’amour représente surtout ce que l’on peut faire par amour… » ajoutais-je avant de dire plus doucement « comme protéger l’homme qu’on aime d’une erreur passée… »
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Ah. Le manque d’initiative des humains. C’était quelque chose que j’avais déjà remarqué. Quand quelques personnes assuraient aux autres que les choses étaient ainsi et pas autrement, on les écoutait et appliquait leurs paroles comme s’il s’agissait de règles de l’univers. Autant dire que ça ne m’avait jamais aidé à apprécier les humains. Le côté mouton, très peu pour moi. C’était peut-être pour ça que durant la Malédiction et mes faux souvenirs, je ne parvenais pas à m’entendre avec ma famille. Peut-être aussi pour cela que je m’étais très vite rendue indépendante vis-à-vis d’eux. L’idée était à creuser…
Finalement j’en vins à déblatérer sur ce qui me perturbait, allant même jusqu’à parler de ma relation avec Diane à une parfaite inconnue. Je devais être un peu perturbée pour parler de ma vie ainsi. Mais bon. En même temps, j’avais un peu besoin d’aider pour m’ouvrir un peu plus au monde. Même si Aster semblait m’apprécier comme j’étais, je sentais au fond de moi qu’être un peu plus ouverte ne le gênerait pas plus que ça. Tant que je gardais ma langue de vipère…
- Se rassurer ? Mais de quoi ? Demandai-je, surprise par cette réponse.
Je ne comprenais pas. Pourquoi avait-on besoin de se rassurer avec une peinture ? Moi quand j’avais envie de me rassurer, j’allais voir Aster et on faisait nos langues de vipère ou on montait des farces contre North et Frost… C’était bien plus concret et je me sentais toujours plus sereine après ça. Ou alors c’était la présence du Lapin qui me rendait aussi sereine. Je n’avais jamais songé à cette éventualité…
- Je serais bien obligée de la supporter de toute façon si mon père se remet avec… Soufflai-je avec exaspération. Est-ce que ça n’est pas un peu ironique de tomber amoureux ou de se sentir proche d’une personne qui symbolise tout ce qu’on déteste ?
Et là, je n’étais plus certaine de parler de mon père ou de moi-même, les deux étant parfaitement valables. Alors plutôt que de m’appesantir là-dessus, j’écoutais plutôt Meredith qui m’expliquait ce qu’elle voyait quand elle regardait ce tableau. Et bizarrement, ce qu’elle me racontait… Eh bien, ça trouvait un écho en moi. Surtout la fin.
- Je vois… Le symbole de l’impossible qui pourrait devenir possible pour quelqu’un qu’on chérit… Dis-je, songeuse. Ou de l’ennemi qui devient une personne que l’on souhaite protéger ? Me demandai-je à haute voix, me tournant vers Meredith pour savoir si elle pensait cela possible.
Parce que… Peut-être. Peut-être bien que ça pourrait définir ce que je ressentais envers Aster, ce sentiment qui surgissait toujours quand je pensais à lui ou que je me retrouvais en sa compagnie…
« Se rassurer pour ne pas se perdre. Ils se représentent les choses afin de se dire qu’ils ne se trompent pas, ils se représentent les choses pour rester dans l’idée qu’ils ont raison. » énonçais-je « je ne sais pas si vous comprenez mais c’est ainsi que les hommes sont perçus et se perçoit pourrait-on dire. »
J’appréciais la présence de la jeune femme, elle avait besoin de comprendre et j’appréciais justement de pouvoir expliquer, de venir en aide. C’était comme ça. J’espérais que la jeune femme apprécierait la jeune femme qu’elle semblait ne pas porter dans son coeur. Elle semblait recluse à l’idée que son père puisse être amoureux d’une déesse mais le temps pouvait changer les choses non ? Je pose mon regard sur la jeune femme avant de lui sourire.
« Parfois, on tombe amoureux d’une personne qu’on appréciait pas. On tombe amoureux de quelqu’un qui représente tout ce que nous sommes nous mêmes. » énonçais-je à la jeune femme « ça m’est arrivé par le passé. » énonçais-je à la jeune femme « enfin, ce n’est pas vraiment une personne que je détestais mais c’était une personne qui était mon total opposé et pourtant…je l’ai aimé, je l’ai aimé comme jamais je n’avais aimé par le passé. » avouais-je à la jeune femme.
Je lève le regard vers la jeune femme. Le symbole de l’impossible qui devient possible…Elle n’avait pas tord. Je m’humecte les lèvres avant de finalement reprendre la parole tout en ramenant mon regard vers la jeune femme.
« Oui, vous avez saisi l’idée. » lui dis-je avec un sourire « l’amour est impossible à contrôler, il naît souvent là où personne ne l’attendait, parfois là où même nous, on ne le pensais pas possible. » lui dis-je avec un sourire « vous saisissez ? » lui dis-je avec un sourire « je suis sûre que vous avez déjà ressenti ça par le passé. »
J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...
Pando
Maara Blackhunter
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| Conte : Les 5 Légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Nightmare
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Avait-on réellement besoin de se représenter une version étrange de quelque chose pour se rassurer et être certain de faire le bon choix ? C’était ce que Meredith m’expliquait pourtant je ne comprenais pas l’intérêt. Moi, quand je regardais ce tableau, je ne me sentais pas rassurée mais parfaitement perplexe face à ce qu’ils avaient voulu représenter. Comment, pourquoi, à quelle fin… C’était ces questions qui surgissaient dans mon esprit et pas l’assurance de ne pas me tromper de chemin…
- En gros, les humains ont besoin de se représenter les choses parce qu’ils sont tellement stupides qu’ils ne savent pas écouter leurs instincts pour se guider… Lâchai-je avec sarcasme.
Ça ne m’aidait pas à accepter cette nature humaine dont je m’étais trouvée affublée avec la Malédiction. Heureusement pour moi, j’avais trouvé d’autres choses sympathiques pour accepter d’être à présent humaine : le chocolat pour commencer. La parole ensuite, parce qu’avant, je ne parlais absolument pas. Or c’était bien pratique pour terrifier les gens sans même utiliser mon pouvoir. Ou pour jouer à la langue de vipère en compagnie d’Aster…
Je fus bien plus attentive par la suite quand elle me confia qu’elle était déjà tombée amoureuse de quelqu’un qui avait été son total opposé. Jusqu’à présent je n’avais eu que l’exemple de mon père avec Diane et ça n’avait été qu’une exception à mes yeux. Puis il y avait cette espèce de lien entre Aster et moi qui ne faisait que se développer sans que je comprenne comment et surtout vers où tout cela allait nous mener. Alors savoir que c’était plutôt courant en réalité d’être attiré par son opposé, ça me rassurait en un sens.
- Je ne sais pas ce qu’est l’amour… Mais l’attirance pour notre parfait opposé, ça, je connais. Révélai-je. Comment ça s’est fini pour vous ? Demandai-je, curieuse.
Apparemment, j’avais fini par saisir l’essence même du tableau, à défaut de comprendre pourquoi les humains tenaient tant que ça à représenter l’Amour et surtout sous cette forme-là plus particulièrement. Meredith semblait avoir pas mal d’instinct vu la question qu’elle finit par me poser et l’affirmation qui suivit.
- Non. Pas par le passé. Dis-je en secouant la tête. Maintenant. Je ne sais pas ce que ça signifie, mais depuis plus d’un an et demi, nous passons notre temps ensemble. Il est l’Espoir, je suis la Peur et pourtant j’ai l’impression que l’on forme un beau duo. Mais je ne parviens pas à définir notre lien. Je n’ai jamais été créé pour ressentir des émotions positives en dehors de la loyauté vous savez. Moi je suis un cauchemar ambulant, au sens strict du terme. Devenir humaine à changer beaucoup de choses pour moi et j’apprends…
Je mettais juste du temps. Parce que je n’avais personne pour me guider. Parce que mon père en qui j’avais toute confiance m’avait abandonné durant un temps, sans un regard en arrière. J’étais seule dans cette ville. Enfin, j’avais Aster, mais puisque c’était de notre relation que venait toutes mes interrogations et qu’il semblait être aussi perdu que moi, je me voyais mal me confier à lui. Peut-être que j’aurais pu demander à Diane, mais je ne me sentais pas de voir la déesse. Il le faudrait bien un jour, mais pas pour ça…
Un léger rire m’échappa à la répartie de Maara. Oui, elle avait pas totalement tord en même temps, c’est vrai que les humains (je ne me considère pas vraiment comme tel vu que je suis une fée même si on se catégorise tous plus ou moins avec deux jambes et une apparence humaine) mais je repris rapidement mon sérieux, toujours avec un sourire aux creux des lèvres « Oui, on peut résumer ça comme ça. » énonçais-je finalement.
Très rapidement, j’en vins à lui confier que j’étais tombée amoureuse de mon opposé, enfin il n’était pas véritablement mon opposé, c’était plus un amour interdit, il était humain, j’étais fée. Il n’aurait jamais dû croiser mon chemin et pourtant nos deux destinées avaient fait que nous étions tombés l’un sur l’autre et je ne le regrettais pas, loin de moi cette idée mais les choses n’étaient pas allées dans un sens positif autant pour lui que pour moi. Mon regard croisa celui de Maara lorsqu’elle m’énonça que l’attirance pour son parfait opposé, elle connaissait. Oh alors, j’avais touché juste, elle devait avoir connu ça donc. Me mordant la lèvre inférieure, je repris finalement la parole « nos deux mondes ne pouvaient pas s’accorder, nous sommes allées à l’encontre des lois… » commençais-je avant de finalement reprendre « je suis tombée enceinte. » avouais-je « il était humain, j’étais une fée. » dis-je finalement.
Pour moi qui n’expliquait jamais rien, j’avais un peu l’impression que je me dévoilais trop en ce moment mais ça me faisait du bien en même temps, j’en avais besoin de pouvoir parler avec les autres et puis, j’avais confiance, chose plutôt rare malgré le temps qui passait et les trente ans de la malédiction. Je ne quittais pas la brune des yeux, l’écoutant attentivement « Toute notre vie durant, on apprend, on avance et on fait nos propres choix. Pour beaucoup d’habitants, nous sommes nés dans ce monde de l’esprit d’écrivains, nous ne sommes que des personnages d’histoires pour endormir les enfants le soir mais je pense que la malédiction nous a donné la possibilité de choisir notre propre destin, d’être seul maître de nos sentiments et de nos ressentis. » commençais-je. Voilà que Mary Poppins revenait au galop « il faut laisser du temps, parfois devenir humaine, c’est une chance, une possibilité de poser un pied dans l’inconnu, pour beaucoup, c’est une crainte mais c’est une grande chance. Et puis, qui a dit que la peur et l’espoir ne pouvait pas s’allier ? » dis-je en faisant un clin d’oeil avant de reprendre « suivez ce que vous ressentez au fond de vous, il faut que vous vous fiez à votre instinct, c’est une des choses humaines plutôt agréables, notre instinct, surtout féminin nous trompe rarement. » énonçais-je.
J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...
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