« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Le trajet jusqu'au cimetière fut expéditif. Balthazar avait quitté son véhicule depuis plusieurs minutes quand il remarqua que la femme étrange, au prénom fantaisiste, Léonora, le suivait. L'avait-elle accompagné ? Il ne s'en rappelait pas. Pendant qu'il conduisait, toute son attention était focalisée sur les maigres éléments de l'enquête.
Il marcha entre les tombes d'un pas vif, les pans de son manteau claquant dans l'air glacé de la nuit, et se dirigea droit sur le lieu de l'agression. Il y retrouva Holmes et Ravenswood. Sans préambule, il avança vers ce dernier et se planta devant lui.
"Jasper Jones." lança-t-il brusquement.
Il cherchait seulement à tester sa réaction, afin d'obtenir davantage d'indices sur son niveau d'implication dans toute l'affaire. Et justement, il fut très intrigué de voir son interlocuteur pâlir légèrement.
"Ja... Jasper Jones ? Qui vous a..."
Il pivota vers Léonora.
"Oh je vois !" reprit-il en levant les yeux au ciel. "Et vous n'avez rien de plus intéressant à faire de votre temps que de déterrer les cadavres... Graves ?"
Il appuya bien sur le dernier mot pour souligner l'ironie de la situation. Balthazar resta de marbre, immobile comme une pierre tombale. C'était de circonstance, après tout.
"J'enquête." se contenta-t-il de répondre, cinglant.
"Qu'est-ce que vous voulez savoir exactement ?"
"Ce qu'il est devenu."
Ravenswood continua de le toiser avec mépris, expression partagée par le barbier. C'était bien leur seul point d'entente : leur aversion réciproque.
"Vous n'avez pas compris ce que je viens de vous dire ? Il est mort ! Tout du moins il l'est à mes yeux !"
C'était une nuance importante, surtout quand une personne se retrouvait agressée. Balthazar préférait que cet individu se retrouve véritablement six pieds sous terre. L'homme soupira et poursuivit :
"Nous étions de grands amis à l'époque... mais il avait des idées trop dérangées pour moi ! "
Tout en parlant, il détourna le regard vers la tombe de l'enfant.
"Il a disparu et je ne sais ce qu'il est devenu.... il doit certainement brûler en Enfer à l'heure qu'il est !"
Le barbier se contenta d'un rictus sinistre et désabusé. Que savait-il de l'Enfer ? Cet imbécile ignorait donc qu'il était sur terre ?
"D'après cette femme, il serait le coupable ideal dans cette affaire. Renouez contact avec lui."
Le ton était sec, sonnant comme un ordre. Il avait brièvement désigné Léonora sans lâcher Ravenswood des yeux. Ce dernier lui adressa un rictus méprisant.
"Si elle croit réellement cela, je pense que ce n'est pas vers moi que vous devriez vous tourner pour trouver des réponses !"
Il pivota dans la direction de l'étrange femme.
"Il y a rarement de la fumée sans feu..."
Il sous-entendait qu'elle en savait beaucoup plus que ce qu'elle prétendait, ce dont le barbier était persuadé. Il braqua donc un regard acéré sur elle.
"J'ai vu juste n'est-ce pas ?" insista Ravenswood à l'adresse de Léonora, méprisant. "C'était lors d'un rendez-vous galant ou lors d'une soirée à faire tourner les tables ?"
Le ton de sa voix était devenue plus grave. C'était curieux, mais le barbier ne s'y attarda pas. Il lui semblait que tout le monde était étrange, cette nuit-là, comme les ténèbres avaient fondu sur le monde. La "voyante" déglutit légèrement.
"Je... c'était une vision ! J'ai vu des flammes brûler, l'écriteau de Storybrooke et j'ai entendu son rire abominable raisonner sans cesse dans mon esprit !"
Déroutée, elle se tut un moment avant de reprendre :
"Et j'ai... j'ai entendu son coeur battre ! Pas son coeur à lui mais son coeur à elle celui de Mélanie !"
Le barbier se contenta de hausser un sourcil désabusé. Toujours davantage de mystères et peu d'éléments de réponse... En revanche, il remarqua le visage de Ravenswood devenir encore plus pâle à l'évocation de ce prénom. Par pur plaisir et méchanceté, il répéta d'un ton interrogateur :
"Mélanie ?"
L'homme, très mal à l'aise lança alors dans un cri autoritaire :
"Leonora ne prononcez plus un seul mot !"
Puis, se tournant vers Balthazar et Holmes, il reprit d'une voix plus mesurée :
"Messieurs, pouvons nous nous concentrer sur des choses plus concrètes ? Il doit bien y avoir quelque chose dans cette lettre qui va nous aider à le retrouver !"
Le barbier remarqua seulement à cet instant le morceau de papier ainsi que le mot formé à partir de lettres découpées dans des magazines. Il le parcourut rapidement et le trouva de très mauvais goût. Destiné à Angelika par son agresseur.
Il jeta un regard circonspect à Ravenswood car il se doutait que sa volonté de changer de conversation était animée par celle de cacher ce qu'il savait. Il reviendrait là-dessus en temps voulu. Pour le moment, il observa les diverses photos numérotées avec une attention accrue. Il les prit en mains et les analysa.
"A quoi ça pourrait correspondre?"
Il pivota vers Leonora et ajouta avec un sarcasme évident :
"Une idée la voyante?"
La femme s'approcha pour se saisir des photos et les observer attentivement. Finalement, elle répondit, hésitante :
"Il s'agit peut-être d'un élément pour appuyer ses menaces... il aurait placé en tête de liste ceux dont elle ne pourrait supporter d'être à l'origine de la mort ?"
Balthazar demeura silencieux, car sa théorie était plausible.
"Viens le rencontrer là où tout a commencé !" murmura alors Ravenswood, énigmatique.
Le barbier haussa un sourcil dans sa direction.
"Cas de possession?" supposa-t-il, blasé par cette possibilité.
L'homme avait un comportement étrange depuis quelques instants. Ses intonations étaient différentes, presque gutturales. Il laissa un rictus apparaître sur ses lèvres.
"Cette une théorie très intéressante je l'admets ! Mais ça ne serait pas possible... seuls les démons peuvent posséder un être humain. Ce qui signifie que si Jasper est derrière tout ça, c'est qu'il est encore en vie !"
Balthazar se contenta d'émettre un soupir lassé. Comment pouvait-il être certain que seuls les démons puissent posséder ? Avait-il côtoyé tout le Bizarre et le Surnaturel qui peuplaient Storybrooke ? Avait-il arpenté tous les mondes des contes ? Il lui semblait que cet individu était un adepte des réflexions hâtives. Il l'exécrait encore davantage, si la chose était possible.
Un frisson visible parcourut Ravenswood et il reprit :
"A vrai dire, je pensais à quelque chose de beaucoup plus terre à terre ! Et si ces indications aussi bien celles contenues dans le poème et sur les photos avaient pour but de fixer un rendez-vous à Angelika ?"
Il lança un regard à Holmes puis revint sur le barbier qui le fixait d'un oeil à la limite de l'exaspération. Il avait déduit cela dès l'instant où il avait lu la lettre.
"Après tout, il voulait la revoir. C'est ce que ce poème laisse supposer... et personnellement si j'envoyais une telle menace de mort à Baker Street, je ferais tout mon possible pour m'assurer que Holmes reste en dehors de la confidence en brouillant les pistes !"
Il haussa les épaules.
"Peut-être que c'est ce qu'il attend de nous... que nous le retrouvions ?"
Balthazar serra les poings instinctivement. Une sorte d'impatience engourdissait ses membres. Il ne demandait que ça, de retrouver l'agresseur de la jeune femme.
Ravenswood détourna la tête vers la tombe de l'enfant.
"Et si cela peut vous rassurer... nous devrions être au bon endroit ! Après tout, c'est dans un lieu tel que celui-ci que nous l'avons rencontrée notre petite Bianca ! Dans le cimetière attenant à mon manoir."
Le barbier eut un frisson désagréable, à la limite de l'agacement. Il n'appréciait pas que cet individu emploie les termes "notre petite Bianca". Elle n'appartenait à personne. L'homme se tourna vers lui, méprisant, et ajouta :
"C'était bien avant qu'elle ne tombe entre vos sales pattes !"
"Vous suggérez que la rencontre serait dans votre cimetière?" répliqua-t-il, revêche.
Il demeurait sceptique, mais il ne repoussait aucune piste. Un nouveau rictus apparut sur les lèvres de Ravenswood :
"Ne soyez pas ridicule, Graves ! Nous ne pourrions de toutes manières pas nous y rendre !"
Le barbier lui jeta un coup d'oeil incendiaire. Il n'était pas idiot, il était impossible de se rendre dans le monde des contes. Mais n'existait-il pas un équivalent dans la réalité ?
Ravenswood pivota alors vers une autre tombe, un peu plus loin.
"Mais un cimetière en vaut bien un autre..." Il éclaira la tombe tout en murmurant : "Anna Jones... Jack Schrillman..." dit-il en murmurant, puis il se retourna vers les deux hommes. "Certaines des tombes se trouvent dans ce cimetière !"
"Vous avez l'air très bien renseignés. Alors autant vous suivre." grommela-t-il à contrecoeur, car il supportait mal l'idée de devoir se plier aux exigences de cet individu.
Ce dernier lui décocha un regard mauvais auquel il répond, plein d'animosité. Après quoi, il posa les yeux sur Holmes et son regard s'adoucit légèrement. C'était impensable que cette affaire fasse passer le détective pour une personne des plus agréables en comparaison des deux autres. Le barbier était dérouté par cette constatation, et ne desserra pas les dents alors qu'il emboîtait le pas à Ravenswood à travers le cimetière.
acidbrain
Hayden L. Ravenswood
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Je suis un monstre
Toute ma vie n'aura été qu'un éternel combat ! J’ai fait des choses bien plus terribles que ce vous pourriez imaginer, vécu de tels traumatisme que quand je ferme les yeux, j’entends tellement de cris que je défie quiconque de pouvoir les compter !
Je suis l'homme qui arrête les monstres
Pourtant, je m’accroche si fort à cette souffrance que je m'en brûle les mains. Je le fais pour me souvenir de ma promesse. Plus jamais personne n’aura à vivre l’Enfer par ma faute. Pas tant que je serais là !
| Conte : The Phantom Manor + L'Etrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde | Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenwood + Henry Jekyll + Edward Hyde
Entrez. qu'attendez-vous donc ? J'ai tant de secret à vous faire découvrir !
La dernière remarque du barbier me fit lever les yeux au ciel. A l’entendre parler ainsi on aurait pu penser qu’il m’estimait responsable de l’agression d’Angelika. C’était véritablement le comble ! Lâchant Graves des yeux, je me tournais vers le cimetière ne sachant réellement ou me tourner pour progresser dans nos recherches. Je choisis alors me tourner vers Holmes, après tout le détective était bien plus intelligent que nous deux réunis. Qui mieux que lui pourrait résoudre cette affaire ?
Saisissant au vol la lettre ainsi que les photos, je me dirigeais vers notre camarde, un rictus marqué aux lèvres.
"Une idée monsieur le grand détective ? Après tout, c'est votre propre intelligence qu'il s'est permit d'insulter en prétendant que vous ne seriez pas capable de trouver la solution. Vous voulez lui démontrer le contraire ?"
L’agresseur de la souris quel qu’il soit avait été assez fou pour glisser l’enveloppe dans la boîte aux lettres même de notre amie, ne se préoccupant guère de la voir finir entre les mains du grand Sherlock Holmes. S’il n’était pas insensé, cela ne pouvait être le fruit que d’une pure provocation. Pour simple réponse, Holmes glissa son regard en direction de la sorcière et du barbier avant de le ramener vers moi.
" Pourquoi me provoquer Ravenswood?"
"Par pur plaisir j'imagine... c'est toujours flatteur de se dire qu'on a su berner un génie tel que vous ! Il a toujours été ainsi à vouloir prouver sa supériorité ! Une manière comme une autre de s'extirper de sa position peu enviable de serviteur je suppose ! »
C’était après tout les souvenirs que je conservais de mon serviteur et ami. Son intelligence n’avait d’égale que son arrogance et c’est cela qui m’avait permis de me rapprocher de lui autrefois.
"En plus, j'imagine que cela doit être assez risible pour lui de se dire que vous avez été incapable de protéger l'une de vos proches. Tout cela ne doit être qu'un amusement pour lui... un simple jeu du chat et de la souris !"
"Me berner Ravenswood? Personne ne m'a berné. ", déclara alors vivement Holmes avant de glisser ses mains dans ses poches" Ce que je me demande surtout, c'est si c'est vous qui avez placer l'objet à cet endroit là. Je ne vous crois toujours pas coupable, mais je commence à avoir des doutes..."
Levant un sourcil circonspect, je m’étonnais des paroles du détective. Alors lui aussi se mettait à douter de moi, maintenant ?
"Des doutes sur ma culpabilité ? Vraiment.... Si vous faites référence à la lettre, je vous assure que je n'en étais pas au courant. Vous pensez bien que si cela avait été le cas, j'aurais forcé Angelika à vous en parler ! Nous sommes dans le même camps, Holmes !"
Ma voix se fit alors plus catégorique, je me devais de défendre mon honnêteté même si je ne pouvais m’empêcher d’admettre qu’il y avait toujours un risque que Hyde s’en soit chargé. Cependant j’étais forcé d’admettre que mon alter-ego ne faisait pas véritablement dans la finesse. Pour toute réponse, le détective se contenta de garder le silence, seul un sourire laissait entendre qu’il avait été réceptif à mes propos. Son sourire disparut bientôt alors qu’il reprit la parole.
" Je vous trouve simplement, un peu trop bavard"
Etant loin de m’attendre à une telle déclaration, je ne pus m’empêcher de rire légèrement alors que je tentais de conserver un climat cordial entre nous.
"Si cela peut me rendre moins suspicieux, je me tairais à partir de maintenant ! Cela dit vous avez peut-être raison... après tout, je connais pas mal de choses sur l'histoire commune de Jasper et d'Angelika. Mais tous ces faits sont malheureusement à conjuguer au passé !"
Cependant cette petite déclaration me fit tourner la tête vers le barbier, je perdis alors tout de ma superbe.
"Bon et maintenant si nous concentrions sur le présent, n'est-ce pas cela le plus urgent après tout ?"
" Je ne vois pas ce qu'il y a d'urgent. On peut mettre des années avant de trouver un coupable. Pour Angelika c'est déjà trop tard. Si vous nous racontiez tout ça. Je suis sûr que c'est extrêmement intéressant, Ravenswood. »
L’infime espoir que j’avais d’éviter de parler de ce sujet s’envole ainsi en fumée. Dans un soupir, je tournais mon regard en direction de Holmes, cette fois bien déterminé à ne plus porté mon regard sur Graves. Plaçant à mon tour mes mains dans mes poches, je poussais un deuxième soupir avant de parler de mon histoire.
« Bon très bien je… le plus simple serait certainement que je reprenne depuis le début ! Tout a commencé avec la malédiction des 999 fantômes de Thunder Mesa. J’étais le père comblé d’une magnifique jeune femme qui s’appelait Mélanie. Mais j’étais beaucoup trop possessif et excessif je dois l’admettre. Le jour où l’un de mes employés a voulu m’enlever ma fille en l’épousant cela m’a rendu malade ! "
Je me rappelais encore l’arrogance crasse dont Jake avait fait preuve lorsqu’il avait annoncé vouloir fuir Thunder Mesa avec sa future épouse. Si l’idée d’imaginer ma fille mariée me rebutait, celle de la voir quitter sa ville natale et sa famille m’étais insupportable. Fixant alors mon regard en direction de Léonora, je levais vers elle un doigt accusateur.
« Je suis allé voir cette sorcière pour qu’elle me donne un moyen de me débarrasser de lui définitivement. C’est ce qu’elle a fait… cependant elle a oublié de préciser qu’elle enverrait un démon pour régler cette affaire ! »
Le ton de ma voix était alors plus brusque et énervé, s’il n’était pas en éveil pour le moment je pouvais tout de même sentir la fureur de Hyde pointer à l’horizon. Pour tenter de me calmer, je portais à nouveau mon attention en direction du détective
« Il a accompli son office mais il a exigé en échange de son travail 999 autres âmes que nous devrions lui fournir. Jasper et moi avons passés plus d’un siècle à assassiner tous les imprudents qui osaient franchir les portes de mon manoir. Mais les années passant, nous avions toujours plus de mal à rassembler nos victimes ! Je ne pouvais me résoudre à assassiner mon meilleur ami ou pire ma propre fille. C’est là qu’un miracle se produisit… et que Bianca vint se réfugier chez nous ! »
Je me rappelais encore la petite souris à l’époque où je l’avais rencontrée pour la première fois. Désigné par la fondation SOS société pour tenir compagnie aux habitants de mon manoir, elle avait été une véritable bouffée d’oxygène dans notre monde morne et triste. Et pourtant…
« A cette époque, notre brave petite souris était déjà portante ! Elle cherchait désespérément une personne pour l’aider à sauver son petit des griffes du Ténébreux. Malgré toutes ses recherches, elle ne parvenait toujours pas à trouver de solution. Nous étions son dernier espoir mais… »
Affrontant alors ma terreur, je relevais mon regard en direction du barbier. J’ignorais
« Mais la seule idée qui nous est passée par la tête lorsqu’elle nous racontait son histoire c’était de récupérer l’âme de son bébé ! De toutes manière, ce petit n’avait aucun avenir dans ce monde. Il n’aurait été qu’un bâtard, le fils d’un bon à rien qui aurait été incapable de lui offrir son amour ou d’assurer son avenir ! Sa mort ne serait pas une grande perte… alors que celle de ma fille aurait été une véritable tragédie ! »
Me tournant alors de nouveau vers Holmes, je soupirais à nouveau avant de reprendre.
« Nous y avons réfléchis durant toute une soirée après le départ de Bianca, mais finalement je me suis résigné ! Je ne pouvais pas faire subir cela à Bianca… après tout elle avait tant fait pour nous ! J’ai renoncé à ce projet mais Jasper en a fait une affaire personnelle ! Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite, la seule chose que je sais c’est qu’il est venu parader devant moi après avoir tué le bébé et nous nous sommes quittés en de très mauvais termes ! »
Soudain, j’aperçus du coin de l’œil Léonora qui passa à mes côtés. Semblant perdue dans ses pensées, elle regardait au loin et semblait préoccupée par quelque chose.
« Lénora qu’est-ce que… »
« Vous ne les entendez pas ? Ces battements de cœur ? »
Nous la regardions alors tous trois, interloqués par sa remarque. Rien ne nous semblait étrange et pourtant la voyante semblait mue par une force qui nous échappait. Connaissant l’étendue de ses pouvoirs, je commençais à la suivre espérant que Graves et Holmes m’emboîteraient le pas. Se mettant subitement à courir, elle avança jusqu’à une tombe massive qui se dressait à la sortie du cimetière. Jamais encore je n’avais prêté la moindre attention à ce coin reculé de cet endroit effrayant. Pourtant, il ne me fallu pas plus de quelques secondes pour identifier la personne qui s’y trouvait enterrée. Murmurant alors pour moi-même, je repris les propos que j’avais vu annotés dans la lettre.
« Ecoute son cœur… j’ignorais qu’elle avait été enterrée-là ! »
« Et maintenant que nous y sommes, tu pourrais peut-être nous expliquer comment en ouvrir l’accès, non ? »
Les remarques catégoriques de Léonora me firent reculer d’un pas. Il était rare qu’elle use de ce ton et particulièrement avec moi. C’est pourquoi, je ne mis pas beaucoup de temps avec de lui obéir.
Ouvrant la porte du caveau de la famille des Ravenswood, je me préparais à y accéder lorsque j’entendis la sonnerie de mon portable raisonner à l’intérieur de mon manteau. Le sortant de ma poche par reflexe, j’écarquillais les yeux en voyant le message qui s’y était affiché. Laissant Léonora jouer les guides, je demeurais en retrait alors que mes compagnons s’étaient déjà engagés dans le caveau. Je ne les rejoignis que quelques minutes plus tard, mon portable rangé dans une des poches de mon manteau. Bien que déterminé, on pouvait constater que le teint de ma peau avait légèrement blanchit.
L’édifice était suffisamment imposant pour que nous nous y tenions à trois. Il avait la particularité de posséder un sous-bassement. Si Jasper tenait à nous rencontrer, c’était sans doute là qu’il se tiendrait. Saisissant une lampe torche, nous descendions les marches de l’escalier menant à l’étage secret. Une fois arrivés en bas, nous pouvions constater que la pièce était éclairée. La pièce était très grande et bien plus imposante que l’étage du dessus. J’eus alors la grande surprise de constater qu’une table avait été installée ainsi qu’un matelas de fortune. Depuis quand Jasper s’était-il donc installé ici ? Puis soudain, un sifflement s’éleva dans toute la pièce. Son écho rebondissait aux quatre coins de la pièce et nous entendions alors un chant qui me fit légèrement frissonner de dégoût.
There was a mouse and a barber and he was beautiful A foolish mouse and a barber he was her reason and her life He was beautiful but it was dangerous and she was naive !!
La voix se tut alors quelques secondes alors que la lumière se fit plus vive, nous permettant ainsi de voir chaque détail de la pièce. Jetant un regard perdu en direction du barbier, je constatais que ce dernier restait sur ses gardes, craignant les évènements qui viendraient à venir. Le ricanement de Jasper reprit alors et il prit soin de faire une annonce officielle.
« En piste ce soir mesdames et messieurs et pour vous tout spécialement, le trio infernal d’anges gardiens de la souris… accompagnés de leur charmante assistante ! Et pour chapeauter tout cela… le criminel revenu d’entre les morts tout spécialement pour la soirée ; Jaaasper Joones ! »
Arrivant dans la pièce avec un sourire triomphateur que je lui aurais volontiers fait ravaler. Il se rapprocha alors de nous, nous dévisageant à tour de rôle.
« Mais quel joli trio vous formez messieurs ! Le schizophrène aux trous de mémoires, le détective pas suffisamment curieux pour le bien de sa voisine et le papa du petit bâtard au rasoir aiguisé ! Quel magnifique tableau ! »
Puis reculant de quelques pas, il s’assit à nouveau à la table où il avait sans doute ripaillé depuis plusieurs jours. Il ne pouvait toujours pas se détacher de l’immonde sourire qui déformait son visage.
« Je vous prie messieurs, faites-moi plaisir et dites-moi que cette petite garce a bien rendu son dernier soupir ! Je n'ai malheureusement pas de champagne pour célébrer ça mais on pourra toujours trouver un autre moyen de faire la fête ! »
C’est alors que j’entendis la voix du barbier raisonner derrière moi sur un ton des plus sarcastiques.
"Une diva."
Me retournant, je le vis jeter un œil en direction de Holmes. A ne pas en douter, il n’attendait plus que son associé de la soirée puisse enfin entrer en scène. Je décidais alors de demeurer en retrait, attendant peut-être un coup de génie de sa part ?
acidbrain
Sherlock Holmes
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« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
Sherlock resta immobile. Sa silhouette resta de marbre, tout comme son visage. Aucune émotion ne semblait sortir de Sherlock Holmes a cet instant précis. Seul un sourire sarcastique et mauvais se dessina sur les lèvres du détective : « Je garde en général les effets, et la résolution du mystère une fois que l'enquête est résolue et que le coupable est arrêté. Ou mort, en l'occurrence, c'est à vous de choisir. »
Il désigna ensuite Hayden du doigt d’un geste sec et placide. Puis Jasper. « Pourquoi vouloir l'accuser lui? Pour le faire culpabiliser de quoi? Que vous a-t-il fait ? »
Sherlock se tourna ensuite vers Hayden et Balthazar. Riant de son air supérieur, flatté de cette situation où lui avait tout compris, et eux pas grand-chose. « Oh, Hayden est innocent. Les traces de sang sur sa chemise, et sur la dague ne correspondent pas. J'espère qu'un jour quelqu'un lira enfin mon ouvrage " Mille traces de sang et deux milles aspects de cendres" »
Jasper conserva son calme et fixa Sherlock avec la même défiance. « On ne peut tuer un mort, monsieur Holmes ! Cependant libre à vous d’essayer. Cela ne fera que rendre plus risible et insignifiante la vie de celle qui vous aura servis de garde-fou ! Je me fiche de ce qui peut m’arriver tant que cette garce meurt ! »
Il sourit de manière sarcastique et attendit tranquillement la fin de l’argumentation de Sherlock.
« Jolie constatation. Bravo, je suis vraiment admiratif ! C’était tellement facile de lui faire porter le chapeau… après tout Jekyll ignore tout des agissements de Hyde, n’est-ce-pas Hayden ? Mais vous avez raison, la question du pourquoi est intéressante… c’était le prix à payer pour m’avoir abandonné ! Nous aurions dû nous charger ensemble de la mort de ce bébé mais ce lâche s’est dégonflé à la dernière minute ! Résultat, c’est à la voyante qu’il a incombé de mettre un terme à la très courte vie de ce bâtard ! »
Il se tourna ensuite vers Hayden. « Je n'aurais pas été le seul à payer la fourberie de la souris s'il s'était tenu à mes côtés ! »
Sherlock, lui se mit à réfléchir rapidement. Envisageant tous les scénarios possibles, il commença même à évaluer leurs chances de succès. D’ailleurs, alors que Jasper parlait ; tout en l’écoutant, il marmonnait des paroles incompréhensibles pour l’oreille d’autrui. Comme s’il répétait un texte éventuel. Subitement, un détail l’énerva sur ce qu’avait dit Jasper : « C'est vrai qu'il faut être courageux pour s'en prendre à un Bébé. Très bien. On va commencer par le genou alors. »
Baissant l’arme vers le genou de Jasper, il se concentra pour identifier le meilleur angle possible afin de ne toucher aucun vaisseau sanguin. Simplement le bout de l’os, ainsi que quelques nerfs douloureux. Jasper l’observa interloqué et lorsqu’il le vit murmurer, il laissa un premier rictus apparaître sur ses lèvres. « Peut-être pas, non ! Mais il en faut pour manipuler une mère… même si sa clairvoyance laisse franchement à désirer ! »
Sherlock visa un peu mieux, et ouvrit le feu. Comme convenu, la balle partie vers son genou et lui éclata le bout de ce dernier, ne touchant aucune veine et artère. Lui broyant simplement le bout des os. Jasper accusa le coup et serra les dents et les poings. Cela eut le mérite de le faire taire un moment avant de se mettre à rire/
« Vous voyez c’est exactement ce que je disais à l’instant… elle était d’une naïveté criante ! Dire que pendant ses 6 mois de grossesse, elle a cru aux bobards que je lui sortais sur cette fée magique qui allait sauver son enfant et sortir le barbier de sa prison ! Une évasion métamorphosée en souris non mais vous imaginer ? »
Il reprit son sérieux et adressa à Sherlock un sourire malicieux. « Elle était tout aussi persuadée que vous étiez quelqu’un de bien ! »
Ca ne lui suffisait pas. Concentré, comme quand il était dans les Commandos Anglais avec Mycroft, il enclencha à nouveau le système de mise à feu, et visa cette fois-ci la tête, sans tirer pour autant. « Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je suis juste un sociopathe de Haut Niveau. Et elle est ainsi. Naïve. C'est sa nature et vous en avez profiter. Je ne comprends juste pas pourquoi. »
Jasper déglutitlégèrement au moment où il vit Sherlock lever son arme contre lui, il reprit contenance lorsqu’il va évoquer ses motivations. « Tout se passait à merveilles pour moi jusqu’au jour de l’avortement. J’étais devenu son ami, j’avais réussi à la convaincre de sauter le pas cependant… j’ignorais que j’étais le seul à avoir abusé de sa crédulité. Le Ténébreux est venu me voir quelques jours après et comme vous pouvez l’imaginer, il n’a pas du tout apprécié que je lui coupe l’herbe sous le pied ! »
Il tourna son visage vers Hayden « Il m’a condamné à une vie d’esclavage où j’ai vécu l’Enfer dans un des royaumes les plus effrayants qui soit. La seule chose qui m’a permis de tenir, c’était de revenir me venger de celle par qui le malheur était arrivé… et vous pouvez me croire, rien ne m’a jamais plus ravi que l’image de la souris blanche baignant dans une mare de sang ! »
Hayden, pour ça part, essaya de s’interposer.
« Holmes ! Je vous en prie surtout ne tirez pas. Il ne vaut pas la peine que vous risquiez la prison pour lui ! D’autant plus que j’ai la certitude qu’il souffrira bien plus en restant en vie ! »
Toujours en visant Jasper au niveau du visage, Sherlock se contenta de dire d’un ton calme et posé, comme en pleine conversation banale : « Si vous ne dites rien et que vous m'aidez à cacher le corps, Hayden, je n'irai pas en prison... »
Hayden s’approcha de lui, Sherlock, lui ne bougea pas d’un pouce. « Et qu'est-ce que cela vous apportera ? Oh certes ça vous soulagera peut-être un moment, vous vous en sentirez fier... mais combien cela durera ? Vous pouvez me croire quand on tue une fois c'est toute notre vie qui est chamboulée ! »
Il soupira légèrement et ajouta : « Vous croyez sincèrement que c'est ce qu'Angelika attend de vous ? »
A ces mots, Sherlock ne bougea même pas d’un pouce. Il ne fonctionnait pas comme ça, au chantage affectif. Il se moquait pas mal de l’avis d’Angelika s’il tuait un homme. En réalité, il l’avait déjà fait. Ca ne concernait que lui. Gardant Jasper en joue, il répondit calmement : « Si je l'élimine maintenant, le problème est réglé. Il ne sert à rien. Il n'a rien à nous apprendre, et il ne recommencera pas. C'est mathématiques. Ou alors qu'il se rende. Le choix lui appartient. »
Jasper se tourna brusquement vers Hayden et intervint, visiblement craignant que sa vie ne soit menacée.
« Ça te va bien de jouer les grands héros... laisse-le faire si ça lui chante. Qu'il nous montre ce qu'il a dans le ventre Dans ce cas laissez l'un de nous deux nous en charger. Il n'y a déjà plus rien à sauver chez nous ! »
Sherlock tendit le revolver à Hayden. Finalement, cet homme était plutôt sensé. Autant que ce soit Hayden qui aille en prison, estima égoïstement Sherlock. En réalité, Holmes voulait vérifier quelque chose. Il n’avait pas envie que Jasper meurt, mais l’envie de savoir si il avait affaire à Hyde ou à Jekyll était plus forte que lui. Depuis le début, il n’avait pas réussi à l’identifié. Et cette curiosité sur le sujet était plus importante que l’affaire en elle même à plusieurs reprises. Il devait savoir. Sherlock Holmes devait savoir. C’était sa raison de vivre. « Vous avez raison. Faites le vous. Je n’irai pas en prison comme ça. Brillant Ravenswood. »
Avec une lenteur extrême, il lui tendit le révolver, attentif au moindre de ses mouvements. Prenant soin que sa peau nu ne touche pas l’arme, cette dernière glissa dans ses gants pour atterrir dans la paume de Hayden. « Très... très bien ! »
La main tremblante, il se saisit alors du pistolet et se rapprocha lentement de Jasper. « Après tout, c'est comme ça que ça aurait dû se terminer la première fois... en face à face ! »
Il se pencha légèrement. « Juste une petite remarque Jasper... elle n'est pas morte ! »
Ne laissant pas le temps de réagir, il se releva et lui tira une balle dans la tête. Essuyant furtivement une larme, il se retourna vers les deux autres. « Une idée pour se débarasser du corps messieurs ? »
Sherlock, tendit les mains vers l’avant, comme pour signifier qu’il était innocent et qu’il n’avait rien vu. Faisant « non » de la tête, comme Guillaume Canet dans les Infidèles, il se contenta de dire : « Parmi tous les scénarios possibles, celui là était le moins envisageable en réalité. Je ne savais pas si c’était vous ou Hyde aux commandes. Je me suis dit que si c’était vous, vous ne le tueriez pas. Et si c’était Hyde, il le descendrait. Finalement, c’était Hayden et vous l’avez tuer. Peut être que Hyde ne l’aurait pas tué en réalité ? »
Face à l’absurdité de la situation, Sherlock ricana, se penchant sur le cadavre d’un air concentré. Finalement, il sortit une carte de visite et la tendit à Hayden. « C’est la carte de Mister Black. Spécialiste du nettoyage de corps discret. Vous devriez l’appeler Ravenswood. Oh, et gardez le revolver. Je vous en prie. De toute manière, il n’y avait que deux balles. Une pour lui et une pour vous. Bizarrement ça ne s’est pas passé comme je le pensais. Ainsi sont les Aventures de Sherlock Holmes ! Imprévisibles ! »
Posant une main sur l’épaule de Hayden, il lui mit la carte de visible dans la poche.