SOS Déesse en détresse

Gavroche semblait très enthousiaste à l’idée de s’être fait un nouvel ami, et redoublait d’effort pour chercher et ramener son bâton, tandis-que j’observais tout cela franchement amusée. Je ne manquerais pas de le mentionner à Apollon. Simplement, pour le plaisir de l’embêter. Après tout, vu comme il était insupportable en ce moment ce n’était que justice. Et puis, il fallait bien trouver une compensation. Je le supportais depuis des siècles. Si je ne pouvais pas l’embêter un peut, à quoi cela servait-il d’avoir un frère jumeau ? Surtout un frère comme Apollon en fait.

- Les souvenirs, sont là pour nous aider avancer. Parfois ils sont tristes, parfois joyeux mais ils fond partit de nous. En créer de nouveaux permet de ne pas vivre dans le passé, et c’est une bonne chose. Du moins, c’est ainsi que je vois les choses.

Vivre dans le passé, n’était pas une bonne idée. On finissait par rester prisonnier de ce dernier. Je le savais pour l’avoir expérimenté. Mais, depuis que j’étais ici, ma vie avait prit un tournant radicale et le passé s’il se rappelait de temps en temps à moi, n’avait plus exactement le même goût amère qu’autrefois. Je n’étais simplement plus la même. J’avais arrêté de constamment me carapacer le coeur et de rejeter les gens. A la place, j’avais appris à tisser de vrais liens. Des personnes à qui je n’avais rien à cacher, qui savaient qui j’étais et ce que j’étais vraiment. Et mine de rien, il y avait une sacrée différence. C’était plus...Reposant en quelque sorte. J’avais accepté d’autres choses. Comme la perte par exemple. Elle, n’était plus tellement une fin comme je l’avais toujours vu. Elle restait toujours douloureuse mais cela faisait partie de la vie. Et les personnes dont le chemin s’étaient arrêtés, vivaient encore au fond de mon coeur. C’était le plus important.

- Les deux qui se chamaillent un bâton ce sont Eclipse et Sherlock, dis-je répondant à la question que Jules venait de me poser sur mes chiens. Eclipse est à l’extrémité gauche et Sherlock à l’extrémité droite, une petite astuce pour mieux les différencier, le pelage d’Eclipse est un peu plus foncé que celui de son frère. Votre nouvel ami s’appelle Gavroche et celle qui semble toujours les surveiller a pour nom Athéna. C’est la mère de tout ce petit monde. Normalement, il y a encore trois autres chiens mais eux ont un propriétaire. Peut-être avez-vous déjà croisé Luna. C’est la chienne d’Apollon.

J’adorais parler des chiens, et je pense que cela se ressentait au ton de ma voix. Néanmoins, Luna restait un cas à part parmi ses frères et sœurs. D’un côté la personnalité d’un chien dépendait également, de la manière dont on l’avait éduqué. Et comme Apollon, n’était pas un as dans le domaine de l’éducation canine elle avait prit tout un tas de mauvaises habitudes que même moi, je ne pouvais plus corriger. La seule pouvant encore aider c’était sa mère. D’ailleurs, elle ne se privait pour disputer Luna quand elle en faisait trop. Elle nous l’avait prouvé cet automne, lorsque sa fille avait décidé de montrer à son maître à quel point elle était malheureuse à l’idée qu’il parte sans elle -c’était à quatre vingt dix neuf pourcent de la comédie.

- Lorsque je suis allé chez l’éleveuse de la portée dont est issus Athéna, c’est elle qui a le plus retenu mon attention parmi les autres chiots. Elle avait un jouet que les autres essayaient de lui voler mais elle les tenait férocement en respect. Cela m’a amusé et m’a fait pensé à ma sœur. Alors, je l’ai baptisé ainsi. Excepté Eclipse, ce n’est pas moi qui ai décidé pour les autres. A la base je les avaient donnés, à des proches. Mais comme il s’est avéré qu’un concours de circonstances a fait qu’ils se sont retrouvés sans propriétaire, j’ai décidé de récupérer Sherlock et Gavroche. Au début, je voulais les redonner mais au final je me suis attachée à eux et eux à moi.

Je ne pense pas que je me lancerais dans l’élevage, comme j’en avais eu l’intention au début. Surtout si je devais récupérer les chiots que je donnais après. La maison était grande, mais elle ne pourrait pas accueillir tout un tas de chiens non plus. J’avais ces quatre là, plus Luna et Léo appartenant à Apollon et Athéna c’était plus que suffisant.

Cette journée était...Surprenante je devais bien l’admettre, je n’avais même pas bronché lorsque Jules, avait décidé de m’aider à me réchauffer, me contentant d’un sourire reconnaissant. Peut-être était-ce parce que je le connaissais, et que j’avais suffisamment confiance en lui. D’ordinaire un tel acte, m’aurait fait me tendre. Mais, ce n’était pas un étranger que j’avais face à moi, c’était un ami. Contrairement aux légendes, je n’avais pas les hommes en horreur. J’étais peut-être un peu plus méfiante, il était vrai quand il s’agissait d’eux. Pourtant, je n’étais pas contre forger des amitiés. Simplement, certains avaient du mal à le comprendre, c’était pourquoi autrefois, je faisais en sorte d’imposer une distance. Et puis, j’ai finit par faire en sorte de ne pas piquer leur intérêt. Du moins, pas dans le bon sens du terme. Les lourdes robes portées par les femmes, était très incommodante, aussi ais-je finit par faire tailler des costumes d’hommes à ma taille. Ils étaient bien plus pratique, et imposaient justement cette distance que je souhaitais.

- Excellente idée, répondis-je à Jules lorsqu’il proposa d’aller boire une boisson chaude. Un peut plus, et je vais me transformer en bonhomme de neige.

Je n’étais vraiment pas habitué à ressentir le froid. Et même si tout le monde, disait qu’il faisait plus chaud aujourd’hui que par le passé, j’étais tout de même frigorifié.

- Nous devrions refaire cela mais dans d’autres conditions. Quand j’aurais retrouvé mes pouvoirs par exemple. C’est agréable de passer du temps avec un ami.

Je n’était pas la plus douée pour exprimer ce que je ressentais, mais j’estimais par moment, qu’il fallait que je mette un nom sur quelque chose. Être avec Jules, c’était différent d’être avec Apollon ou Pitch. En réalité, plus je passais de temps à Storybrooke, et plus je me rendais compte que chaque personne et chaque relation était différente. Je ne parlais pas des mêmes choses avec mon frère qu’avec mon compagnon. Pour Jules, c’était pareil. Je me sentais peut-être un peu plus libre d’aborder, cette nouvelle perte de pouvoir et ce que je ressentais. Même si j’avais entièrement confiance en Pitch, et que contrairement à mon jumeau, il n’allait pas m’envelopper dans du papier bulle si je lui disais que je me sentais diminuée.

Néanmoins, j’étais pour le moment bien décidé à profiter des quelques heures de répit qu’il restait avant de s’occuper de tout le bazar provoqué par la paranoïa d’Apo. Et peut-être qu’au final, cette perte temporaire de pouvoirs, me rendait moins distante. Je n’étais plus la déesse Artémis, j’étais Diane tout simplement. Et Diane, avait des amis en qui elle pouvait avoir confiance. Quoi qu’on en dise, cela faisait une grande différence.