"Du thé?"

Jouant du violon dans son appartement, Sherlock fixait ce dernier sans le voir réellement. Les différents événements se répercutaient dans sa tête de manière incessantes, et son cerveau était en ébullition. Jouant plusieurs sonates de Bach, il continua à fixer le bazar ambulant sans rien y voir. Tout était chaotique, aussi, il se mit à jouer une mélodie de plus en plus aléatoire, sortant des sentiers battus. Finalement, son archet percuta une dernière fois le violon et il se mit à jouer une fausse note. Quelque chose l’avait dérangé. Tournant la tête vers son ordinateur, ce dernier était allumé et un appel en visioconférence résonnait. Tournant sa tête vers l’écran, il posa son violon et alluma le moniteur, sans vraiment le regarder.

« Qu’est ce que tu veux Mycroft ? »

Son frère était dans un espèce de salle sombre, très mal éclairée. S’il se permettait de l’appelait ainsi en visioconférence, c’est qu’il n’était pas à Storybrooke. Fronçant les sourcils, il pouvait remarquer des cernes sous ses yeux, ce qui était rare de sa part.

« Je suis venu simplement prendre des nouvelles de mon cher frère. Comment vas-tu ? As-tu trouver une enquête à te mettre sous la dent ? »

Reprenant son archet, il le fit tourner entre ses doigts d’un air pensif. Puis, comme un rapace, sa tête se tourna directement vers l’écran et un cinglant :

« Viens en aux faits. » sortit de sa bouche.

Mycroft se mit à ricaner. Puis, finalement, il réajusta sa cravate. C’était un tic qu’il avait quand il était mal à l’aise.

« As-tu des nouvelles d’Eurus ? Elle a disparu des radars. Je m’inquiète pour elle. »

Sherlock se mit à ricaner et son visage exprima un air de profonde déception. Faisant toujours tourner l’archet dans ses doigts, il se contenta d’un vague :

« Certainement en vacances. Ou sur un projet. Tu t’inquiètes pour Noël c’est ça ? Papa et Maman ont l’habitude tu sais. Mais je pense que cette année, elle nous fera l’honneur de sa présence. Tu n’aimes pas les tête à tête avec moi c’est ça ? »

Mycroft fronça les sourcils puis sembla le foudroyer du regard. Finalement, il tourna la tête, comme si une tierce personne était présente. Ca c’était étrange. Sherlock se tourna vers l’écran et son attention fut toute tournée vers l’écran.

« Tu viens seul, à Noël ? »

Ses sourcils se plissèrent. C’était du code. C’était simplement une question masquée pour savoir si Mycroft était réellement seul.  Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et il répondit :

« Non, cette année, je viens accompagnée. Une charmante dame de la campagne américaine. Très courtoise. Bien, puisque tu n’as pas de nouvelles, je te laisse à tes occupations. Fais attention à toi. »

Et l’écran se coupa, laissant Sherlock dans un silence gênant et froid. Mycroft ne s’abaissait jamais à ce genre de phrase socialement approuvée. Quelque chose clochait. Cela voulait dire que lui, Sherlock était certainement en danger. Mais de quoi ? Visiblement, ça avait aussi un lien avec Eurus. Sa réflexion fut brisée par Madame Hudson qui rentra avec un plat de thé.

« Bonjour Sherlock ! Je vois que vous êtes réveillé ce matin ! Une dame attend dans le vestibule, elle prétend que vous êtes le seul à pouvoir l’aider… Dois-je la faire entrer ? »

Les yeux de Sherlock se mirent à briller. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Une affaire ! Posant son archer, il réajusta son peignoir pour avoir l’air un peu plus présentable. Chassant ses réflexions sur les membres de sa famille dans un coin de son esprit d’un geste de la main, il déclara :

« Faites là donc rentrer, et laissez nous. Si elle n’a plus que Sherlock Holmes pour l’aider, c’est que ça doit être une affaire importante. »