Halloween n'était pas une tradition très ancrée là d'où venait Anastasia, même si ça faisait maintenant des années qu'elle habitait à Storybrooke, cette drôle de petite ville du Maine où il se passait toujours plein de choses, si ce n'est trop. La jeune femme avait l'impression qu'il se passait un peu trop de trucs étranges à cette période de l'année, mais c'était peut-être sa méfiance naturelle ou encore son poste au sein de la police qui lui donnaient cette impression.
Mais une soirée dans un bar, ça ne pouvait pas être dangereux, n'est-ce pas ?
Toute la ville semblait avoir reçu l'invitation alors même que c'était la première fois que la jeune femme entendait parler du Phantom. Encore un bar ? En fin de compte, Storybrooke n'était peut-être pas si petite que ça, en fin de compte, Comme elle ne voulait pas finir totalement parano et que ces dernières années ne l'avaient pas épargnée à ce niveau-là (ce qui expliquait peut-être sa récente facilité à penser comme une mauvaise personne), Anya avait décidé de simplement s'amuser.
Pour l'occasion, elle avait investi dans un nouveau costume d'Halloween : cette année, Anastasia voyageait dans le temps jusqu'aux années folles. Ca n'avait rien de spécialement effrayant et la rouquine s'en fichait.
Elle se tenait devant le miroir de la salle de bains, à observer le résultat des trente dernières minutes pendant lesquelles elle s'était armée de patience pour reproduire la coiffure conseillée pour ce genre de costume, tandis que son regard descendait progressivement sur le reste de sa tenue. Elle sourit au reflet quand elle y vit se dessiner Dimitri et Abigaëlle.
- Oooh ! on dirait une princesse ! commenta la petite fille (le plus grand, lui, avait bien enregistré la chance qu'il avait de partager sa vie avec une princesse, une vraie de vraie).
Anastasia se retourna et s'agenouilla pour déposer un baiser sur le front de sa fille. Cette dernière irait à la chasse aux bonbons avec Amelia Peters, une pâtissière un peu folle qui s'était proposée pour faire le babysitting de qui en aurait besoin pour la soirée. Elle était un peu envahissante mais très gentille : Anya lui faisait confiance et n'avait aucun mal à lui confier son plus cher trésor.

Mais pour en venir véritablement au fait, elle et Dimitri étaient arrivés dans ce fameux Phantom déjà bien rempli. Les serveurs étaient au taquet, très bien dans leur rôle, peut-être un peu trop. Si Anya apprenait qu'il s'agissait de vrais vampires et sorcières, elle ne serait pas étonnée. D'ailleurs, elle en connaissait, des vampires et des sorcières et ils étaient très civilisés... mais rarement costumés de la sorte, peut-être parce que c'était trop voyant.
- Il fait chaud, non ? soupira la jeune femme en sentant des gouttes de sueur perler sur son front.
Un peu de clim n'aurait pas été de trop, à cause de tout ce monde. C'était peut-être cette chaleur qui rendait quelques personnes hagardes. Anya en avait noté deux ou trois dont les yeux étaient dans le vide. Ils n'avaient pas l'air à la fête mais personne n'y prêtait attention. Et comme elle ne voulait pas paraitre parano, Anya oublia cette information et songea d'abord à étancher sa soif grandissante.
La jeune femme accepta un verre de jus de citrouille puis son regard se posa sur un visage familier, le premier qu'elle apercevait.
- Oh c'est Carrie ! s'écria-t-elle.
L'instant d'après elle saisissait le bras de Dimitri et l'entraina à sa suite. Tout en leur frayant un chemin dans la foule, Anya ajouta :
- Viens, je vais te présenter !
Ce qui était bien avec Carrie, c'est qu'une fois que les présentations seraient faites, elle n'oublierait pas Dimitri. Jamais.
- Très joli costume, l'interpella la profiler. Dimitri, je te présente Carrie, ma collègue policière et Carrie, voici le fameux Dimitri.
Anya n'était pas une grande adepte des conventions sociales mais savait que Dimitri y était attaché. Elle essayait, parfois, de jouer le jeu et considérait s'en être bien sorti.

Dimitri avait senti l'arrivée d'Halloween en jaugeant les discussions de ses élèves. Bien qu'il n'ait plus porté d'intérêt réel à cette fête, il appréciait quelques récits fantastiques de ses amis américains. Il avait lu quelques nouvelles du "Pays d'Octobre" de Ray Bradbury pour se mettre dans l'ambiance. Apprécié l'initiative de certaines personnes offrant leurs talents de narrateur. Bref, il n'était point un rabat-joie. Anya avait manifesté un intérêt pour un événement d'Halloween dans un bar. Il tiqua. Pour lui, les fêtes de bar sont surtout des occasions de boire à outrance. Loin de l'élégance qu'il souhaitait démontrer. Et surtout : qui allait garder sa fille ?

Une question légitime qui lui attira des questions incessantes de sa part à sa chère et tendre. De nombreux moments passés à vérifier les antécédents de la babysitter qu'Anya avait choisie pour sa fille. Le jeune père avait même songé à engager un détective privé, c'est dire sa détermination. Une attitude qu'il pensait amplement justifiée, surtout après son petit passage dans la Russie du monde des contes. Il n'était pas question pour lui de laisser entre les mains d'un autre psychopathe. Cependant, Dim' faisait confiance en sa capacité à jauger les gens. Et Amelia Peters semblait correcte.

Il vérifia une dernière fois le programme, et acheva son déguisement. Il portait un costume chic qu'il n'utilisait que lors des grandes occasions, c'est-à-dire pour son mariage avorté. Il avait trouvé des lentilles de couleurs rouge, une cape et des prothèses pour ses dents. En se coiffant de la bonne manière, il était le vampire parfait. Loin des costumes vulgaires de zombies habituels. Bien sûr, il aurait aimé tester un costume de Slender-man mais l'esthétique ne convenait pas pour certaines marques d'amour.

Dimitri entendit la remarque de sa fille et se mit à sourire. "Vous êtes très belles mes princesses !"

Il entendit la sonnette, et décida d'ouvrir à Amelia. Le couple lui confièrent leur fille et ils purent partir au bar. L'ambiance du lieu le frappa. D'un côté, Dim' était rassuré de ne pas être seul dans cet événement (question de réputation), mais dans le même temps, il espérait sincèrement que rien d'étrange n'arrivera. Il se méfiait de Storybrooke, et ne laissait aucun détail l'échapper (il aimait croire qu'il pouvait prévenir certains problèmes simplement par l'observation). De plus, malgré l'assurance qu'Amelia ne ferait rien de regrettable, Dimitri possédait cette peur humaine mais obsessionnelle qu'il arrive quoi que ce soit à sa fille. Une peur commune à tous les parents, mais qui ne s'arrange pas lorsque l'on passe par la case prison.

Sa femme remarqua alors une de ses collègues de travail. Dimitri apprécia le fait qu'elle la présente à lui, comme le veux l'usage. "Moi de même. Ravi de faire votre connaissance." Il ria à sa remarque sur les cheveux roux. Quelle belle couleur. Bien sûr qu'il aimait cette couleur. "La meilleure couleur au monde."

Il serra sa femme contre lui, en la prenant doucement par la taille. Une chose lui permettant de rester un minimum serein détendu (bien sûr, rien ne paraissait à l'extérieur).

C'était sans doute à cause de l'arme qu'Anya avait reconnu Carrie aussi facilement. Elle n'était pas étonnée de voir qu'elle ne s'en séparait jamais - tout en se félicitant de ne pas être dans son cas. Même si elle avait appris à tirer (avec cette même Carrie, d'ailleurs), Anastasia ne voulait pas de ça chez elle.
La jeune femme avait souri, un peu flattée de son compliment, songeant également qu'elle n'était pas difficile à reconnaitre. Ce qui n'était pas une mauvaise une chose. Et si on omettait les yeux rouges et les fausses dents, Dimitri aussi était reconnaissable. Anastasia éviterait simplement de le regarder dans les yeux pour la soirée, trouvant le changement troublant - signe, peut-être, que son déguisement était réussi. Il était élégant, cela dit. D'une certaine façon, ils faisaient un couple plutôt assorti.
Anastasia se laissa étreindre, quoiqu'en public cela la mette toujours un peu mal à l'aise. Ils formaient, elle le savait, un joli couple. Un couple de conte de fées - plus ou moins mais relativement littéralement. Mais les contes de fées, ce n'était pas à cette période de l'année qu'on s'y attardait et la jeune femme savait que les méninges de Dimitri ne se reposaient jamais. Il semblait serein, mais c'était une apparence. Anya avait deviner, en le voyant accueillir Amelia, que malgré tout ce qu'elles avaient pu dire, il n'était pas totalement tranquille. Pourtant, dans ce lieu qui éveillait les peurs (c'était, après tout, un peu son but), tout allait bien. A moins qu'il ne l'ait étreinte pour se donner du courage ? Sans doute que non.
Maintenant qu'ils avaient retrouvé Carrie et que la fête commençait à battre son plein, Anastasia avait totalement oublié les personnes un peu étranges qui ne semblaient pas à la fête. Ces êtres lui revinrent cependant bien vite en mémoire quand enfin ils décidèrent subitement de se mêler aux autres, de leur démarche un peu saccadée.
Un jeune garçon qui devait être à peine majeur (et encore...) s'approcha de Carrie pour lui tendre une rose fanée et baiser l'une de ses mains en déclarant :
- Qu'il y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons "rose" par n'importe quel autre nom sentirait aussi bon.
- Shakespeare, ne put s'empêcher de commenter Anya.
- Lui-même, pour vous servir, acquiesça le jeune homme en saluant les dames.
- Non... je veux dire, la citation, c'est de Shakespeare, balbutia la jeune femme, interloquée.
- Elle est effectivement de moi,e je l'ai écrite dans Roméo et Juliette, l'une de mes pièces les plus célèbres.
Anastasia ne savait que répondre. Peut-être que ce type était à l'ouest. Il ne pouvait pas être Shakespeare puisqu'il ne lui ressemblait pas et que le Barde était mort depuis plus de 400 ans ! La rouquine était sur le point de glisser ce commentaire à l'oreille de Dimitri quand elle se figea, les yeux perdus au loin. Ca n'avait duré qu'un instant mais elle aurait reconnu cette personne entre toutes : son père, dans ses beaux habits de cérémonie. Elle l'avait vu, elle en était certaine. Puis il avait disparu, aussi soudainement qu'il était aperçu. Anya s'aperçut alors qu'elle avait pressé instinctivement le bras de Dimitri et s'en mordit les lèvres.
Elle qui ne voulait pas être parano, c'était râpé. La rouquine se ressaisit et but une gorgée supplémentaire pour se donner contenance. Elle avait certainement confondu une personne déguisée. Oui, voilà, c'était ça. Son cerveau lui jouait des tours. Inutile d'en parler à Carrie et Dimitri, ça les inquiéterait pour rien.

HJ : je peux jouer Shakespeare dans vos posts si vous voulez.

Dimitri le savait. Il aurait dû se méfier encore plus. Le jeune homme et sa rose était étrange, mais la suite le paralysa, peut-être un peu trop : il vit la silhouette d'un homme. Celui de son père, mort après la révolution bolchévique. Il était là un instant. Un instant qui suffit au jeune professeur pour se souvenir des moments désagréables de sa mort. Il se mit à serrer la main de sa femme, de manière inconsciente. Bien sûr, il ne voulait pas énoncer à haute voix ses craintes. Dim avait (malheureusement) trop de fierté pour ça. Mais la communication par le corps est quelque chose qui le trahissait malgré ses années de pratiques.

Heureusement pour lui, ce fut Anya et Carrie qui exprimèrent ses craintes. Il acquiésca aux paroles de sa femme, mais songea au fait qu'il ne voulait surtout pas laisser sa fille orpheline. Une citation de Shakespeare lui revint : "Il y a bien plus de choses ciel et terre que ne peut en rêver votre philosophie."

"Le tout est de ne rien laisser paraître. Soyez naturelles."

Ses talents d'arnaqueurs et de charmes revenait au galop. Chose qui lui était importante pour survivre auparavant qui lui avait développé chez lui une sorte de paranoïa handicapante. Il observa les alentours pour trouver des indices. Il gardait toutefois sa femme près de lui. Pas question de prendre des risques inutiles, même si elle savait se défendre.

La poigne de Dimitri qui s'était subitement resserrée sur la main d'Anastasia était un signe qui ne trompait pas, surtout pas avec un timing aussi précis. La rouquine était certaine que lui aussi avec vu quelqu'un, restait à savoir s'il s'agissait de son père ou de sa mère. Anya n'envisageait que ces deux possibilités, n'ayant pas souvenir qu'il ait eu à faire un autre deuil. Sauf peut-être le deuil de sa vie en Russie, bien qu'elle n'avait pas eu l'air capable de lui manquer, à l'époque où ils étaient partis pour Paris.
Quoiqu'il en soit, Dimitri fit le choix de ne pas parler de ce qu'il avait vu, ce qui était typique de lui en particulier et des hommes en général. Anastasia s'était retenu de rouler des yeux et encore davantage de demander s'il s'agissait de fierté purement masculine que de ne jamais rien vouloir partager de "sensible". De base, ils étaient quand même là pour s'amuser et même s'il serrait fort sa main, Anya appréciait ce contact bien vivant et trouva son conseil judicieux. Silencieuse, Anya opina avant de se hisser sur la pointe des pieds pour souffler à Dimitri :
- Ne crois pas que je n'ai pas remarqué que tu n'as absolument aucune envie de dire qui tu as vu.
De loin, on pouvait s'en doute imaginer quelques confessions ou promesses d'amoureuses et bien qu'Anya trouvait l'idée dérangeante que quelqu'un puisse se faire des films sur sa vie privée, elle y voyait aussi un avantage, parfois.
Ceci étant dit, personne n'avait vraiment l'air de leur prêter attention et comme la plupart des gens étaient costumés et masqués, on ne savait même pas avec certitude qui était là et qui n'était pas là. L'ange en fauteuil roulant, cependant, se démarquait de la foule (ndlr : c'est Honey Lemon si quelqu'un se pose la question), d'autant qu'elle était flanquée d'un géant Hulk qui veillait sur elle. La jeune fille venait de lui tirer le bras pour indiquer, avec de grands yeux, une direction que le propre regard d'Anastasia suivit également.
Elle nota alors que les secours étaient présents. Ils s'étaient faits discrets, mais à voir leurs gestes et leurs expressions, on comprenait que ce n'était pas un déguisement. Anya donna un coup de coude à Carrie et Dimitri pour attirer leur attention vers ce qu'elle regardait.
- Qui d'autre à un mauvais pressentiment ? s'enquit-elle à la cantonade.
Avant que quelqu'un ne puisse lui répondre, un individu bouscula Anya dont le reste de boisson atterrit sur les chaussures de Dimitri. La rouquine se dégagea du passage, adressa un sourire contrit à son fiancé et suivit du regard ces gens qui partaient en courant de la fête, se frayant tant bien que mal un chemin dans la foule.
- Ils ont l'air d'avoir peur. Pour du vrai. Ils sont terrorisés, nota la profiler, dont les instincts professionnels refaisaient spontanément surface. Est-ce que tu penses...
Anastasia s'était tournée vers Carrie mais n'eut jamais le temps de finir sa phrase. Elle fut interrompue par le son strident des hauts parleurs :
- EVACUATION DES LIEUX !!!! ON A PERDU LE CONTROLE !! CECI N'EST PAS UN ENTRAINEMENT !! BARREZ-VOUS !!! ALLEZ VOUS PLANQUER, ILS SONT TOUS DEVENUS DINGUES !! GERARD POSE CETTE HACHE TOUT DE SUITE !! J'AI DIS POS... NON METS PAS LE FEU !! LE PATRON IL VA PAS ETRE CONTENT ENCORE !!
- Mauvais pressentiment confirmé, commenta Anya tandis que la foule commençait à se déchainer alentours.
La jeune femme n'eut pas le temps de faire remarquer que pour faire évacuer les gens tranquillement c'était typiquement ce genre de message qu'il fallait éviter. Inévitablement, ils créaient un mouvement de panique, dans lequel le trio était pour ainsi dire englué.
Un larsen vrilla les tympans d'Anya puis les hauts parleurs rendirent l'âme dans un épouvantable grésillement. Anya fronça son nez en trompette. Est-ce que ça sentait en prime le brûlé ? Ce n'était pas le moment de mener l'enquête. Anastasia, pourtant la plus courte sur pattes de la bande, attrapa la main de Dimitri et celle de Carrie pour les entrainer vers la sortie, notant dans un clin d'œil que Hulk et l'ange (ndlr : Hulk c'est Wasabi) étaient devant eux. "Shakespeare", visiblement inquiet, leur emboita le pas en accrochant son bras maigrelet à celui de Carrie. Ce n'était en soi pas une mauvaise idée pour ne perdre personne. Il aurait cependant pu se garder de serrer autant le bras de la lieutenante. Quant à son air... il avait quelque chose de dérangeant, de pas naturel. Mais il fallait évacuer avant toute chose :
- ON CHERCHERA A COMPRENDRE CE QUI SE PASSE PLUS TARD ! cria-t-elle pour couvrir le brouhaha de la foule.

Il eut un sourire en entendant les dires de sa femme. Dim’ savait qu’il pouvait lui faire confiance pour repérer ces moments d’émotions, cachés par un voile d’orgueil. Un orgueil qu’il ne maitrisait pas tout le temps. Bref, il maintint le contact avec Anya, mais relâcha son emprise, afin d’éviter de lui faire mal. Avant de partir à la chasse aux indices, il lui glissa dans le creux de l’oreille :

« Voilà pourquoi tu es formidable. »

Son esprit était maintenant apaisé. Il pouvait se concentrer et laisser exprimer sa paranoïa à volonté. Il absorbait la peur des gens autour de lui, qui avaient dû comme lui recevoir de merveilleux souvenir en pleine poire. Et sans une rouquine pour les aider à rester au top de leurs capacités. Peu importe, il devait trouver un sorcier, un mage ou autre. Ou des secours. Mais bien sûr, des secours. Dim’ hésitait. Puis remarqua leur tenue trop réaliste pour être un déguisement. Anya confirma ses doutes lorsqu’elle lui demanda :

« Qui d’autre a un mauvais pressentiment ? »

Il hocha de la tête, se tenant le menton pour réfléchir. Sa femme remarqua la terreur des secours, comme s’ils venaient de voir quelque chose d’horrible (la dernière partie est une réflexion de Dim). Il ne tint pas rigueur de l’homme ayant bousculé Anya, se concentrant plus sur cette dernière pour vérifier si elle allait bien. Il répondit à son air contrit avec un sourire pour lui assurer que tout irait bien. Dimitri continuait d’observer, cherchant des indices, mais une voix dans un haut-parleur l’interrompit. Une voix qu’il aurait préféré ne jamais entendre.

« EVACUATION DES LIEUX !!! ON A PERDU LE CONTROLE !! CECI N’EST PAS UN ENTRAINEMENT !! BARREZ-VOUS !!! ALLEZ-VOUS PLANQUER, ILS SONT TOUS DEVENUS DINGUES !! GERARD POSE CETTE HACHE TOUT DE SUITE !! J’AI DIS PO… NON METS PAS LE FEU !! LE PATRON IL VA PAS ETRE CONTENT ENCORE !! »

Dimitri pesta contre sa chance qui semblait le quitter dans cette foutue ville (il ne croyait pas au karma). Carrie, Anya et lui se retrouvèrent en plein milieu du mouvement de panique qui avait prit assez rapidement. Anya prit l’initiative de mener le mouvement et le prit par le bras avec Carrie et d’autres personnes qu’il ne connaissait pas. Ils évacuèrent le bar. Enfin presque. Une allumée de première déguisée en zombie venait de saisir sa jambe en faisant des bruits bizarres. Elle tenait un couteau dans les mains. En y regardant de plus près, Dim’ distinguait une peau cadavérique, couverte de croûtes très réalistes et des yeux injectés de sang. Ses cheveux étaient blonds, couverts de crasse. Dimitri tenta de se débarrasser d’elle en secouant la jambe mais rien n’y faisait. Il tomba au sol.

« Je ne fais pas dans la nécrophilie » dit-il en écrasant sa semelle sur le nez du zombie qui allait lui mordre la jambe.

Dim sentit son nez craquer sous son pied. Un flot de sang coulait de ses narines, se mêlant au maquillage. Mais rien, cette femme (?) se cramponnait à son costume. La lame de son couteau frôla sa jambe. Dimitri continuait à se débattre mais son père lui apparut une nouvelle.

« Papa ? »

Au final, ils s'en sortaient bien, presque sans égratignure. Le trio était à présent à l'extérieur et la situation était sous contrôle. On pouvait dire beaucoup de choses sur Storybrooke, mais pas que ses services d'urgences étaient mauvais ! Il n'y avait qu'à regarder autour de soi ce soir-là pour se rendre compte de leur efficacité. Ils étaient cependant épaulés par des espèces de gardes ou de gardiens, sans doute des envoyés divins. Littéralement. Victoire aurait su expliquer les choses plus en détails à Anya si elle avait été là.
- Je crois qu'on peut souffler, commenta finalement Anastasia en se tournant vers Dimitri et Carrie. Tu devrais pouvoir ranger ton arme, ajouta-t-elle en direction de sa collègue.
A voir si elle suivrait son conseil... En effet, un individu vêtu d'un drap blanc qui le recouvrait totalement, de sorte à ce qu'il soit impossible de détailler davantage son identité, s'avança vers eux trois. Un rapide coup d'œil permit à la rouquine de s'apercevoir que Hulk et l'ange avaient reçu le même de visite. Elle en conclut que c'était peut-être une animation - ou ce qu'il en restait - de la soirée et, bien que sur ses gardes, resta sereine.
- Un bonbon ou un sort ? demanda l'homme, sans préavis.
Il était planté devant Anastasia qu'il dominait d'au moins deux têtes. A présent qu'il avait posé sa question, il attendait, presque sans bouger.
- Euh...
Anastasia était prise de cours et lança des regards un peu perdu à Carrie et Dimitri.
- Je crois... que j'ai... quelque chose, dit-elle finalement en fourrageant dans son sac à main et parvint à dénicher, sous son téléphone et son portefeuilles, une barre de chocolat. Ah voilà. Tenez. Ca vous convient ?
L'individu prit la gourmandise et poursuivit son discours, visiblement appris par cœur de façon scolaire et monotone, plate, presque lassée :
- Le Clan Pour la Liberté des Entités, la Mondialisation de la Possession et la Découverte de l'Au-Delà tenait à vous remercier de votre participation inconsciente à sa soirée de test grandeur nature. Notre Spécialiste des Effets Surnaturels étant un incapable qui n'a pas réussi à bien faire son travail, nous vous informons que les Entités qui vous accompagnent disparaîtront à minuit. Toute ressemblance avec des personnes réelles ne pourra cependant nous être reprochée, puisqu'elles sortent tout droit de votre esprit. Les cas de fausses possessions sont quant à eux décevants, mais vous recevrez un questionnaire de satisfaction prochainement afin d'étudier plus précisément vos ressentis suite à cette expérience. Le Clan ne prendra aucune plainte suite aux perturbations de la soirée et nous n'assumerons pas la responsabilité des conséquences, parce que le travail de nos adhérents est entièrement bénévole. En cas de réclamation, veuillez vous en prendre au manque de moyens que nous avons dû subir. Afin néanmoins de vous prouvez notre reconnaissance, nous ferons parvenir un lot de Haribo, qui est notre sponsor non-officiel, à votre domicile. Nous espérons que vous avez passé un agréable moment et que vous n'hésiterez pas à venir à notre prochain rassemblement. Pour l'Au-Delà ! Nous espérons que vous avez passé un agréable moment et que vous n'hésiterez pas à venir à notre prochain rassemblement. Pour l'Au-Delà !
Anya cligna des yeux, prise au dépourvu. Son regard se posa sur "Shakespeare" qui n'avait toujours pas l'air dans son assiette mais que ces propos n'avaient pas perturbé plus qu'avant.
- OK, finit par commenter la rouquine, se demandant si l'individu avait besoin d'une réponse.
Il s'éloigna sans demander son reste et fut bientôt interpellé par la police qui l'embarqua. Alors il martela à qui voulait bien l'entendre :
[color:47e6=#firebrick]- Nous n'y sommes pour rien. C'est à cause du manque de moyens !
C'était quand même très étrange. Anastasia se tourna vers Carrie et Dimitri :
- Vous pensez que c'est une secte ? En tout cas ça a l'air réglé alors on peut peut-être profiter de ce qu'il reste de soirée. Et de... euh... nos fantômes, je présume, ajouta la jeune femme en posant les yeux sur le père de Dimitri puis la sœur de Carrie. Il nous reste un peu de temps avant minuit. Alors... Enchantée, ajouta-t-elle dans leur direction.
"Shakespeare", lui, les gratifia d'une révérence courtoise mais mal à l'aise, comme s'il se sentait grotesque.

HJ : toujours dispo pour jouer Shakespeare ou intervenir dans vos posts :)