« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La plus belle chose qui me soit arrivé, c'était ici. C'était sans doute pour cela que j'avais décidé de venir m'asseoir ici, plutôt que d'aller ailleurs. Elliot était allé régler certaines petites choses sur une planète à l'autre bout de l'univers. Il ignorait ce qui était arrivé. Je n'avais pas envie de l'appeler. Ce qu'il faisait était important. Il devait prendre son temps et rester concentré. De toute façon, pourquoi se presser ? Il était trop tard désormais.
Je me souvenais de cette chanson que j'avais en tête constament "Run This Town". Je l'écoutais en boucle quand j'attendais mon petit bébé. Elle me donnait des coups de pieds dans le ventre à chaque fois que je la mettais. Ce n'était pas qu'elle n'était pas contente. Bien au contraire. J'étais sûr qu'à l'intérieur de mon être, elle tentait de se faire un peu plus de place afin de bouger. C'était une musique plutôt entrainante. Et puis les paroles étaient pas mal. D'ailleurs aujourd'hui, vue à quel point ma Cassie était rebelle, je me disais que ce genre de musiques, elle l'adorait, c'était sûr ! Comme quoi j'avais bien fait de l'écouter quand je l'attendais.
J'avais porté à mes lèvres ce lait fraise que j'avais pris dans un stand à proximité. Le centre commercial était grand. J'y venais souvent, sans pour autant m'y arrêter quelque heures et me contenter d'observer les passants. C'est fou ce qu'il avait été bien rénové. Je n'avais jamais prêté attention à tous ces détails. Ca remontait à tellement d'années et tellement de choses s'étaient passés depuis. Tournant la tête, j'avais vue une personne que je connaissais bien. Je me demandais qui serait la première à venir. Mais évidemment, ça ne pouvait être qu'elle. Durant les minutes qui suivirent, je m'étais contenté de la fixer, de la regarder bien droit dans les yeux. Parfois, on n'avait pas besoin de parler pour se comprendre. Je ne voulais pas qu'elle me sert dans ses bras ou qu'elle dise quoi que ce soit. J'avais juste besoin de sa présence à mes côtés.
Cassie était venue au monde dans ce lieu. Ca n'avait pas été facile et tout aurait pu très mal finir. Mais j'avais eu de la chance. D'autres n'avaient pas cette même chance. La vie pouvait se montrer parfois véritablement injuste. On pouvait se retrouver en pleine apocalypse et survivre sans savoir comment, tandis qu'à côté, on pouvait trouver la mort dans une ruelle, chez sois ou aux abords d'une ville. J'avais penché la tête et fermé les yeux quelques secondes. Tout ça devenait un peu compliqué. Je voulais voir ma fille. J'aurais du l'appeler. C'était une mauvaise idée de rester seule ici. Elle était occupée, tout comme mon homme. Tout ça parce qu'ils ignoraient encore ce qui était arrivé. Mais moi je le savais. Aphrodite aussi. Elle était là. Les autres ne tarderaient pas à l'apprendre et à arriver à leur tour. C'était peut-être les derniers moments de solitude qu'il me restait.
« Pas de panique, je ne fais qu'un essai... » murmura une voix dans ma tête.
Sur le coup, j'eu un sursaut. Aphrodite se demandait sans doute ce qui m'arrivait. Je m'étais approché d'elle, et je lui avais pris la main, la serrant bien fort.
« T'inquiète, je sors ! » précisa la voix.
Mais je sentais que quelque chose bougeait dans ma tête. A croire que les petites Lily étaient en pleine activité. Qu'est ce qui se passait ? Je ne comprenais pas ce qu'il essayait de faire. Je savais faire la différence entre une simple voix et quelqu'un qui était véritablement présent, là, ici, dans... ma tête.
« Merde... » laissa échapper la voix.
« Quoi ? » dis-je en observant Aphrodite.
Mais ce n'était pas à elle que je m'adressais.
« Pas de panique ! » s'exclama la voix.
« Ca tu l'as déjà dit... » répondis-je sceptique en observant la maman d'Elliot qui se tenait toujours à côté de moi et qui ne semblait pas comprendre ce qui arrivait.
Comment l'aurait-elle pu.
« Qu'est ce que tu essayes de faire ? » demandais-je légèrement inquiète.
Au moins je ne pensais plus à Robyn. Mon esprit était concentré sur autre chose.
« Essayait. J'ai échoué. Mais t'inquiète, je cherche une solution. Doucement les filles ! »
A qui il parlait ? Oh oui, bien sûr, aux petites Lily.
« Ne les dérange pas trop, elles sont un peu perturbés aujourd'hui. »
« Je sais. C'est une séance câlin. Vous êtes adorables les petites puces ! Et non, je ne vais pas rester cette fois. Faut juste que je trouve le moyen de sortir. J'avais fait comment la première fois ? Y'avait pas un bouton ou je ne sais quoi ? »
Je me passais une main sur le front. Ca n'allait pas le faire...
« T'inquiète, on va baisser le chauffage à fond et ça ira mieux. »
Au moins mon mal de crâne allait passer. Je regardais Aphrodite sans savoir si elle pouvait me venir en aide ou pas.
« C'est François. Je ne sais pas ce qu'il tente, mais il est dans ma tête... encore... »
Je baissais la tête, me massant une nouvelle fois le front. C'était pas le bon moment.
« Pas aujourd'hui... j'ai vraiment pas envie que quelque chose de plus s'ajoute aujourd'hui... »
« Je suis désolé pupuce... Dites il ne reste pas du vin dans le frigo ? Pourquoi tu ne bois jamais de vin Lily ? »
Je ne savais pas quoi répondre.
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Inside my heart is breaking My make-up may be flaking But my smile still stays on
Encore un héros. Encore une épouvantable tragédie.
Quand on aime, on éprouve une douleur écrasante à chaque fois que l'on perd quelqu'un. Je me suis toujours demandée si les autres ressentent exactement la même intensité, cet éclat de verre en plein coeur qui ne s'enlève jamais. La blessure finit par faire moins mal avec le Temps, mais elle ne se referme pas. J'avais un éclat de verre pour tous les défunts que j'avais pleuré.
A l'instant où j'avais su, je m'étais rendue jusqu'à mon salon de massage préféré, en Espagne. Adonis m'avait accueillie avec un large sourire et tapoté la serviette sur la table, s'attendant à ce que je prenne place, comme d'habitude. J'avais secoué la tête faiblement et m'étais mordu les lèvres.
"Quelqué chose né va pas madémoiselle Aryana ?" avait-il demandé avec son fort accent latino.
"Tout va très bien. Je voulais seulement... me recueillir."
Rendre hommage à quelqu'un de très particulier. Dans un endroit où nous avions partagé un excellent moment, toutes les deux.
Adonis était resté indécis, car mes propos dépassaient ses compétences. Je ne lui en voulais pas de ne pas réussir à trouver les mots qui réconfortent. Après tout, il n'était au courant de rien et n'était pas psychologue. J'avais fait demi-tour, était sortie du centre de relaxation et avais fait une promenade le long de la Méditerranée.
Où aller, ensuite ? Devais-je réconforter Jules ? Savait-il déjà ? Il était plutôt discret concernant sa vie privée, mais j'avais déjà usé de mon pouvoir afin de savoir ce qu'il en était. Il l'aimait encore. Un sentiment aussi fort ne pouvait se dissiper aussi aisément, et ses récentes frasques mettaient en lumière son mal-être. Etait-ce déplacé de ma part, en tant qu'ex-amante, de chercher à l'aider dans sa douleur ? Et s'il l'ignorait encore, n'était-ce pas encore plus déplacé de le lui annoncer ? Mieux valait probablement que je n'en fasse rien.
Mes hésitations furent balayées par l'appel télépathique de Lily. Elle sollicitait ma présence. Autant commencer par celle qui réclamait mon aide. Comment avais-je pu oublier à quel point elle et Robyn étaient liées ? J'apparus donc dans le centre commercial de Storybrooke et la trouvai tout près du magasin de jouets. Son chagrin m'oppressa davantage le coeur. D'un seul coup d'oeil, je remarquai son comportement étrange. Elle parlait seule. Elle m'annonça que François était de nouveau à l'intérieur de sa tête, ce qui me fit rouler des yeux.
"Tu exagères !" lançai-je au dieu des excès. "Ce n'est vraiment pas le bon jour pour faire ton intéressant !"
Faisant fi de lui, je m'approchai de Lily et la serrai tendrement dans mes bras.
"Comment tu te sens ?" demandai-je après m'être écartée. "On fait absolument tout ce que tu veux. J'ai besoin de me changer les idées, moi aussi."
Puis j'ajoutai, les sourcils froncés, tout en la regardant toujours :
"François, mets-la en veilleuse. Je ne veux pas t'entendre. Tu n'as pas le droit au chapitre, aujourd'hui. D'ailleurs, tu devrais t'en aller immédiatement. C'est ce que ferait un gentleman. Comment as-tu quitté le corps de Lily, la dernière fois ?"
J'avais beau chercher dans ma mémoire, je ne me souvenais pas. De toutes façons, je doutais qu'il le fasse. Il possédait bon nombre de qualités, mais la bienséance n'en faisait pas partie.
"D'un côté, avant de partir, tu pourrais nous suggérer quelque chose d'amusant à faire. Quelque chose qui nous ferait oublier notre chagrin. Tu es doué pour faire la fête. Enfin, du moment qu'il n'est pas question de vin. Lily n'aime pas ça et moi, ça ne me fait aucun effet."
Autant qu'il mette ses attributions à contribution, puisqu'il était là.
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pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
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A dire vrai, moi non plus je ne me souvenais pas de comment il avait quitté mon corps. C'était pas en sa sacrifiant pour moi ? Est ce que c'était le seul moyen de pouvoir quitter mon corps ?
« Et si je me jetais sous les roues d'une voiture ? » proposais-je.
François avait entendu ce que je pensais avant que je le dise. C'était sans doute pour cela que je ne pouvais plus bouger.
« Attends, j'ai pas dit que j'allais le faire. Et c'est pour toi. Au dernier moment tu m'empêcherais de le faire, et badaboom, tu me sauveras ! Et là tu quitteras mon corps. »
« Ou badaboom tu seras écrasée comme une crêpe ! »
C'était une possibilité. Et si François restait tout simplement dans ma tête ? Ca me ferait de la compagnie. Et rien qu'en y étant quelque minutes, il avait réussi à me changer les idées. Enfin, sauf maintenant que je repensais à ce qui était arrivé... comme quoi c'était pas aussi efficace que ça. Je tentais de bouger, mais sans succès.
« J'aimerais m'asseoir. » dis-je, comme si je demandais la permission à mon corps de se déplacer.
« Pas pour aller en direction de la route ? » s'inquiéta Dyonisos.
« Non ! Je veux juste m'asseoir, pour... décompresser... »
Je pu à nouveau utiliser mes jambes. J'avais fait quelque pas jusqu'à trouver un endroit parfait pour me poser. Puis, j'avais levé la tête en direction de maman d'Elliot.
« Je me demande parfois si tout ça ça vaut le coup... » dis-je d'une toute petite voix sans trop savoir de quoi je voulais parler.
Mais c'est vrai que parfois, je me posais ce genre de questions. Y'avait qu'à voir à quoi ressemblait notre vie.
« Tout ce qu'on fait, tout ce qu'on accomplis, ça ne mènera qu'à une seule fin, n'est ce pas ? Je veux dire par là que quoi qu'on fasse, on ne pourra pas échapper à ce Ragnarok... c'est pour ça qu'Anatole est là. Et que... Comment elle s'appelle encore la dame qui se promène dans la bibliothèque ? »
Je faisais allusion à la mère d'Hadès. Du moins si j'avais bien tout compris. Mais comme elle n'était pas venue me voir, je me disais que je n'étais pas censé lui adresser la parole. Pourquoi elle se montrait si discrète depuis son arrivée ?
« Et Cassie... mon petit bébé est là pour la même raison, n'est ce pas ? C'est pas pour éviter ce qui va arriver, mais pour être là et nous y préparer ? Ou alors pour tenter de trouver une solution, mais dans tous les cas, ça arrivera, n'est ce pas ? »
Je me levais, après un soupire. J'avais besoin de manger quelque chose. Quelque chos de glacé qui me changerait les esprits. Et au zoo on trouvait facilement des glaces, même en plein hiver. J'avais adressé un petit regard à Aphrodite qui n'avait pas encore répondu, avant de me diriger vers le glacier. J'avais commandé deux boules vanille. Et je les avais entamés en attendant que maman d'Elliot commande à son tour.
« J'aurais bien pris une boule café. » précisa François.
« J'aime pas le café. »
« Je sais... » soupira t'il.
Peut être qu'un autre jour, quand j'irais mieux, et si il est toujours dans ma tête, je pourrais lui faire ce plaisir de prendre une boule café. Qui sait, peut être que je pourrais même m'y faire à remplacer le lait par du café. Ou à faire du lait au café.
« Je suis fatiguée de voir les gens que j'aime disparaître... » murmurais-je. « J'ignore si elle est quelque part ailleurs ou si elle est vraiment... mais, j'ai pas envie d'attendre de les voir tous disparaître les uns après les autres. »
Robyn était morte. Robyn était peut être morte. Je ne savais pas exactement ce qui était arrivé. Je savais juste qu'il y avait eu une fusillade aux abords de la ville, et que des policiers, ainsi que le Sheriff étaient arrivés sur les lieux. Je savais ce qu'on m'avait dit. Ce que Hadès m'avait dit, car il était venu me voir lui même. D'une manière peut être un peu trop brutale. Enfin pas lui, mais ce qu'il avait dit. D'où le fait surement que François avait voulu tempérer cela en prenant forme humaine. En redevenant lui même. Et en me prenant dans ses bras. C'est ce que je comprenais de ses pensées. Mais Hadès n'avait pas été claire. Robyn se serait pris une balle, et au moment de mourir, elle aurait été comme... dépixélisé ? Je n'avais pas compris ce que ça signifiait. Selon lui elle était morte. Mais j'avais la sensation qu'elle était toujours là quelque part. C'était ma meilleure amie. C'était comme ma soeur. A dire vrai, c'était la soeur que je n'avais jamais eu. Si elle était véritablement morte, je l'aurais su avant qu'Hadès vienne me voir. Je savais qu'elle était encore là quelque part et qu'un jour je la reverrai. Pour cela que je m'étais décidé à ne pas la pleurer. Même si ce n'était pas facile...
« On ne peut pas faire grand chose pour que le futur ne ressemble pas à ce qu'il doit être. Mais je pense qu'on peut améliorer la vie de chacun aujourd'hui. Car même si la fin sera cruelle et abominable, aujourd'hui, on n'est pas obligé d'y penser et on peut vivre du mieux qu'on peut. »
On s'était arrêté, avec nos glaces en main, à quelque pas d'une boutique du zoo. Devant il y avait une télé qui diffusait diverses chaines, dont Slife. Mais aujourd'hui elle était allumée sur un tout autre programme. Apparemment, le Président Américain était de plus en plus présent à la télévision, et faisait de plus en plus de choses. Si ça se trouvait on devait suivre son exemple. Il avait eu comme une illumination. Pourquoi pas nous ? Cet homme était surement quelqu'un de bien dont on pouvait s'inspirer.
« Je ne sais pas cuisiner. Mais je peux trouver des gens qui sauront le faire. Ca ne sera surement pas aussi bon qu'à l'époque de Robyn, mais je pense que c'est important que ce lieu existe toujours. Parce qu'il a toujours apporté de bonnes choses aux gens qui y allaient. J'étais toujours heureuse quand je franchissais la porte de la pâtisserie de Robyn. Je pense que c'est important qu'elle continue d'exister. »
Si on ne pouvait pas agir pour le futur, on pouvait avoir un impact sur le présent. Et pourquoi pas en agissant dès maintenant avec de petits actes, pour de petits bonheurs ? Car à ma portée, je ne pouvais pas faire de grandes choses.
« C'est une méga bonne idée ! » s'exclama François.
« Tu trouves ? »
J'étais plutôt contente qu'il partage mon point de vue. Surtout si on allait devoir être dans le même corps. Mieux valait qu'on fasse des choses qui plairaient à tous les deux.
« Ouais ! Ce qu'il veut faire de désarmer le monde est excellent. Et montrer l'exemple en stoppant la production d'armes nucléaires c'est un très beau geste ! »
De quoi il parlait ? C'était pas mon idée ça... J'avais tourné la tête, regardant en direction de la télévision. La femme à l'écran disait que le Président Américain venait d'ordonner la fin de la production des armes nucléaires et le désarmement des pays voisins. Il ne voulait pas, non. Il exigeait que chaque pays se désarme, et que ça commence maintenant.
« L'idée n'est pas mauvaise... mais si ils ne veulent pas ? » demandais-je sans attendre réellement de réponse.
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Vanille-pistache était une bonne association de crème glacée. Le glacier avait déjà débuté la confection quand je remarquai qu'il y avait un parfum à la violette. Immédiatement, je lui demandai de remplacer la pistache par cette dernière. Le vendeur ne cacha pas son mécontentement. Je plissai des yeux et profitai qu'il ait le dos tourné pour faire apparaître une pancarte "Aujourd'hui, tout le stand à -50%" que j'accrochai sur la devanture, de sorte à ce qu'il ne la remarque pas. Il allait être "enchanté" par l'afflux de clientèle qu'il allait bientôt avoir.
Je payai ma glace sans réclamer de ristourne, me détournant alors que plusieurs personnes s'approchaient déjà et formaient une queue. Souriant intérieurement, je m'éloignai du stand en compagnie de Lily, qui était plongée dans une grande conversation avec François. Il résultait que je n'en comprenais que la moitié.
"Thémis. Elle s'appelle Thémis." précisai-je à retardement.
De toutes façons, il semblait que ce soit pas le principal sujet d'intérêt de Lily. Elle se posait énormément de questions sur le Ragnarök, sur la raison de la présence de Cassandre et d'Hypérion. Je ne possédais aucune réponse. Et je fus définitivement terrassée quand elle déclara qu'elle était fatiguée de voir les gens qu'elle aime disparaître les uns après les autres. C'était ce que j'éprouvais depuis la première perte que j'avais subie, des millénaires plus tôt. Voulait-elle entendre que la douleur ne disparaît jamais mais qu'elle s'atténue avec le Temps ? Probablement pas. De toutes façons, je n'avais pas envie de lui servir cet habituel discours. Après tout, elle connaissait la perte, elle qui avait perdu un enfant à naître. Je pris conscience qu'elle avait expérimenté une souffrance supplémentaire comparée à moi. Je me sentais honteusement chanceuse, même si j'avais perdu une autre version de mon fils dans un monde parallèle. Ce souvenir m'arracha un frisson et un pincement au coeur en songeant à Cassie. Elle me manquait terriblement. Nous ne nous étions plus reparlées depuis ce triste jour où je n'avais pas eu le courage de... Et qu'elle l'avait fait à ma place.
Lily avait fini par trouver elle-même des propos positifs. Je mangeais distraitement ma glace, me sentant une nouvelle fois ridicule. Parfois, j'avais l'impression d'être minuscule face à la grandeur de certains mortels.
"On ne peut pas faire grand chose pour que le futur ne ressemble pas à ce qu'il doit être. Mais je pense qu'on peut améliorer la vie de chacun aujourd'hui. Car même si la fin sera cruelle et abominable, aujourd'hui, on n'est pas obligé d'y penser et on peut vivre du mieux qu'on peut."
"C'est très beau ce que tu dis. Et très juste." déclarai-je, touchée.
Elle s'arrêta devant une boutique vendant du matériel informatique et des télévisions. Sur plusieurs écrans, on pouvait voir le président des Etats-Unis. Je fronçai les sourcils tout en l'observant. J'avais cru percevoir une aura particulière... une aura qui provoqua un frisson glacé le long de mon échine. Mais non, c'était impossible. Les auras ne sont pas perceptibles à travers les écrans. Je battis des cils et pivotai vers Lily. Elle proposait de reprendre la pâtisserie de Robyn. Je voulus lui répondre mais à cet instant, elle recommença à parler toute seule -ou plutôt à François. Elle regarda de nouveau les écrans. Je fis de même, écoutant les propos du président. Stopper la production d'armes nucléaires ? Désarmer le monde entier ? N'était-ce pas trop audacieux et utopiste pour... un simple mortel ? Quelque chose clochait. Je portai la glace à ma bouche et la dégustai tout en fixant l'écran.
"C'est louche." commentai-je. "Pas ton idée. Je parle de ce président. Ses idées ne correspondent pas à son programme. J'ai un peu suivi les dernières élections américaines, du moins juste assez pour savoir que son parti est conservateur."
Il aurait été étonnant que les Républicains décident de se débarrasser de la bombe A du jour au lendemain. Cependant, afin de ne pas affoler Lily qui était déjà bien chamboulée, je lui adressai un sourire confiant et décidai de changer de sujet.
"Je trouve que c'est une excellente idée de garder la pâtisserie ouverte. Ca serait un bel hommage à Robyn. Elle aurait voulu que son établissement continue de rendre les gens heureux. Ensemble, nous pouvons apprendre à pâtisser. Ce serait amusant ! Je ne suis pas très douée non plus. Quand Elliot était petit, je faisais apparaître la majorité des plats et des desserts." ajoutai-je sur le ton de la confidence.
C'était une activité qui promettait d'être plaisante. Et de ce fait, nous honorerions la mémoire de la jeune femme.
Je réfléchis à toute allure alors que je continuais de manger ma glace. Le "président" venait d'achever son discours. J'avais très envie de me rendre sur place afin de vérifier que tout était normal. Sans doute que je me tracassais pour rien.
"Ca te dirait de visiter la Maison Blanche ?" proposai-je à Lily avec un entrain forcé. "Je peux nous faire entrer dans tous les lieux interdits grâce à mon pass VIP."
En réalité, il me suffisait de faire apparaître une fausse carte d'identité ainsi qu'un badge en m'inventant une profession de journaliste ou de conseillère juridique, et le tour était joué ! J'avais toujours apprécié de me rendre dans les endroits interdits. C'était amusant à chaque fois. Même si cette fois-ci, j'émettais quelques réserves.
"Tu pourras te faire passer pour une reporter, ou tout ce que tu veux." ajoutai-je pour la tenter.
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Lily Olyphant
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Sur le coup, je n'étais pas spécialement tentée de me rendre à la Maison Blanche. Ce n'était pas le genre de lieu que j'avais envie de visiter, ni le bon jour pour partir en exploration. Mais Aphrodite avait elle aussi besoin de se changer les idées, et comme François l'avait suggéré dans ma tête : « Pourquoi pas ? Si ça se trouve y'aura des beignets ! », pourquoi pas ? Qui plus est, j'avais bien envie d'un beignet. Cette glace m'avait ouvert l'appétit, et le fait de parler de pâtisserie... en dehors de me déprimer d'avantage, ça m'avait donné une folle envie de beignets. Par conséquent, après un petit tour de magie, on avait atterris à la Maison Blanche.
Je portais autour du coup un badge avec d'indiqué dessus : « Lily Olyphant, reporter pour le Times. ». Quant à Aphrodite, elle portait le même, avec noté : « Aryana Cloud Sandman, reporte pour chasse & pêche. ». Je trouvais cela amusant. Ca aurait été mieux qu'on ait l'inverse, car elle était plus calée que moi en politique et tout ça, mais bon. En tout cas, on n'avait eu aucun soucis à passer la sécurité. Nos vêtements avaient changés pour quelque chose de plus classieux. J'aimais bien le décolleté qu'elle m'avait fait apparaître. Faudrait que je songe à conserver cette tenue pour une soirée romantique avec mon homme.
« Il doit y avoir une cave à vin. Ca serait bien que ce soit inclus dans la visite. » précisa François dans ma tête.
C'était amusant d'entendre tout ce qu'il pensait, et surtout très utile qu'Aphrodite soit une déesse, car elle pouvait capter ses pensées. Le pire aurait été qu'il parle à travers ma bouche, car ça aurait pu paraître louche. Et je me demandais si j'aurais pris du coup une voix virile ou pas.
« Le mieux c'est de rester discrets. Après tout on est venu ici pourquoi ? » demandais-je à l'adresse de la jeune femme qui m'accompagnait.
« Sans doute pour la conférence de presse. » répondit un homme qui s'était arrêté à proximité de nous.
Il portait des lunettes et un costume. Je lui trouvais un air plutôt classe. Il nous adressa un regard tout en observant le bureau au loin dans lequel rentraient divers journalistes. Enfin, je supposais qu'il s'agissait de journalistes, car ils avaient aussi un badge autour du coup.
« Oui, c'est ça ! Je représente le Times ! C'est un journal hyper coté et qui parle de politique. »
L'homme m'adressa un regard limite amusé. Qu'est ce qui était amusant ? Je disais juste de quoi parlait mon journal. J'étais fière d'arborer ce badge !
« Y'a aussi des mots croisés. Enfin, je crois. Et une bd. Y'a toujours une bd dans les journaux ! » dis-je sûre de moi sur ce coup là.
J'allais finir par me faire arrêter par les forces spéciales, et plaqué au sol. On allait être jugé pour haute trahison, vue qu'on avait endossé de fausses identité. Mon dieu... qu'est ce que j'avais fait ?
« Et vous ? Vous travaillez pour quel journal ? » dis-je afin de détourner la conversation et surtout parce que je ne voyais pas de badge autour de son cou.
« Fausse Identité. Un magazine d'enquête. » dit-il en me regardant droit dans les yeux.
J'agrippais le bras d'Aphrodite.
« Faut qu'on parte d'ici, on est démasqué. » lui murmurais-je un peu trop fort, ce qui eu pour effet de faire sourire l'homme mystérieux qui travaillait pour les forces spéciales d'élite, qui allaient finir par sortir de partout et nous plaquer contre le sol en froissant ma belle tenue.
« Chasse et pêche ? J'aurais plutôt opté pour Sensuelle ou Elle. »
J'aurai sans doute opté pour la même chose. Mais je m'étais contenté de le penser. Car lui il draguait ouvertement la maman d'Elliot. Chose que je prenais très mal, vue qu'il le faisait devant moi et aussi parce qu'elle était déjà avec... avec...
« Tu es célibataire en ce moment ? » demandais-je à Aphrodite, ce qui eu pour effet de faire rire l'inconnu.
Je plissais des yeux en le fixant. Il se moquait de qui, là ?
« Je ne suis pas sûr de la réponse, c'est pour ça que je demande. Parce que je sais qu'elle n'est plus avec Pascal, ni avec le romain, et encore moins avec Hadès, mais je ne sais pas si elle fréquente quelqu'un actuellement. »
J'avais un peu de mal à suivre ses relations. J'avais même entendu dire qu'elle avait été avec Jules, mais j'avais pas bien compris si c'était avant ou après Pascal.
« Si vraiment t'es célibataire, je peux toujours m'arranger pour me libérer. » précisa François.
« C'est très généreux de ta part. Mais je suppose qu'elle peut trouver mieux qu'un fantôme qui loge dans la tête d'un éléphant. »
Exactement ! C'est pas que je n'aimais pas François, mais il parlait tout le temps de vin, et d'alcool. Elle serait bien mieux avec un beau Prince charmant. Et tandis que j'approuvais les dires de cet homme, je me demandais comment il pouvait savoir que j'étais un éléphant... et aussi pour François d'ailleurs.
« Euh... vous êtes si efficace que ça dans les services secrets ? » demandais-je abasourdie.
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Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
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Mon pauvre monsieur, vous avez vu votre tête ? Elle ne devrait pas être autorisée.
J'avais troqué ma glace vanille-violette contre un badge et un petit tailleur noir à la fois élégant et sexy. Cela aiderait à ouvrir toutes les portes de la Maison Blanche. J'avais doté Lily d'une tenue qui correspondait aux mêmes critères afin qu'elle me seconde. Désormais, nous faisions équipe pour découvrir ce qui se tramait véritablement dans les coulisses du Bureau Ovale.
Chasse & Pêche. J'avais trouvé que travailler pour ce magazine pouvait s'avérer amusant, et intriguer sans pour autant éveiller de soupçons inutiles. Je n'avais pas eu envie répondre à l'habituel cliché et faire semblant d'être journaliste pour une revue féminine. Evidemment, l'étrange jeune homme qui nous avait abordées avait fait l'allusion. Je m'attardais sur son physique ingrat, songeant que certains mortels n'ont vraiment pas de chance à la loterie génétique. Rien n'allait chez ce monsieur : de son nez trop large et plat, à la forme de ses yeux ou celle de sa bouche, sans parler des nombreux grains de beauté parsemant son visage. Seuls ses cheveux possédaient un mouvement naturel intéressant. C'était bien là son unique qualité esthétique.
Cependant, bien plus que son apparence, ce furent vite ses paroles qui attirèrent mon attention. Les propos qu'il échangeait avec Lily me plongèrent dans la déroute et l'anxiété la plus totale. Elle dialoguait avec lui en toute inconscience, mentionnant Hadès, Pascal, le "romain". Il ne manquait plus qu'elle raconte que j'étais une déesse ! Que lui arrivait-il ? Je comprenais qu'elle soit stressée, mais ce n'était pas une raison pour ne garder aucun secret !
Quant à l'homme, il venait de prononcer une phrase des plus déconcertantes :
"C'est très généreux de ta part. Mais je suppose qu'elle peut trouver mieux qu'un fantôme qui loge dans la tête d'un éléphant."
Tout, depuis son allure au regard qu'il posait sur moi, avait quelque chose d'étrange, de désagréable et d'incompréhensible. Voilà que ses paroles agrémentaient le mystère. Comment pouvait-il savoir autant de choses ? Comment pouvait-il être au courant que François avait élu domicile dans la tête de Lily, alors que PERSONNE ne le savait avant aujourd'hui ? Qui était-il ?
Il décida de décliner son identité de la façon la plus sournoise qui soit : brusquement, il me laissa percevoir son aura, comme s'il venait de tendre des bras invisibles vers moi. Je la reçus avec la violence d'une gifle. Le souffle coupé, je le dévisageai. Son regard se fit plus perçant alors qu'une lueur d'amusement brillait au fond de ses pupilles glacées comme un lac sans fin.
Oubliant où je me trouvais, je comblai l'espace entre nous et le saisis à la gorge pour le pousser à travers le couloir. Il se laissa faire, bien entendu. Il n'émit aucune résistance. Sans doute jubilait-il ?
"Lily, reste ici." ordonnai-je d'un ton catégorique.
J'avisai une porte entrebâillée à ma gauche et poussai sans ménagement "l'homme" à l'intérieur. Je n'accordai aucune attention à l'espèce de réduit dans lequel nous venions d'entrer. Je claquai la porte derrière nous sans relâcher la pression autour de la gorge de mon adversaire. Au contraire, je serrai davantage mes doigts autour de sa pomme d'Adam, prenant un plaisir certain à y enfoncer mes ongles. Il ne souffrirait jamais suffisamment, de toutes façons.
"Dolos." articulai-je à demi-mot, tandis que je le fusillai du regard dans la pénombre. "J'ai bien reçu ton invitation."
J'avais perçu quelque chose comme ressemblant à son aura à travers la télévision, quand le "président" des Etats-Unis avait fait son discours. A présent, je comprenais mieux. Le dieu des illusions s'amusait visiblement à revisiter ses divers déguisements faciaux, et même à singer l'un des dirigeants les plus influents du monde mortel.
"Je constate que tu prends tes aises dans ce monde." poursuivis-je froidement. "Ne prends pas trop goût au pouvoir : souviens-toi que tu me dois la vie."
Je le jaugeai d'un oeil hautain tout en relâchant enfin la pression sur sa gorge. Avec délectation, je constatai que sa peau gardait les marques de mes ongles.
J'aurais pu le laisser disparaître dans l'autre monde, mais je ne l'avais pas fait. Je ne m'expliquais toujours pas cet acte de... faiblesse. Pourquoi l'avais-je sauvé ? Pourquoi un être aussi vil que lui ? Etait-ce la menace de Chronos qui m'incitait à chercher des alliés de la façon la plus désespérée qui soit ? Je me mordis fugacement les lèvres, en proie à une honte sans borne. C'était toujours ainsi quand mes pensées s'attardaient vers ces terribles horizons.
"Fais attention." le conseillai-je d'une voix douce qui sous-entendait plutôt une menace. "Je suppose que tu me sous-estimes, mais je pourrais reprendre ta liberté. Tu n'es pas le plus fort ici, et tu le sais."
Je faisais allusion à mon fils qui était tout à fait capable de l'emmener six pieds sous terre, tout comme il l'avait fait avec l'autre Dolos. D'ailleurs, ce serait sûrement son ambition dès qu'il saurait qu'il avait franchi la brèche entre les mondes.
"Cesse tes idées de grandeur présidentielle. Tu es ridicule." fis-je d'un ton désabusé.
J'étais étonnée de ne pas éprouver de peur devant lui. J'étais débarrassée de toute cette crainte, car la menace qui pesait sur nous tous était bien plus grande. En comparaison, Dolos ne m'inspirait plus qu'une haine et un dégoût profonds.
"Tu n'as pas trouvé de meilleur faciès pour te fondre dans la masse, quand tu ne joues pas au maître du monde ?" lançai-je, sarcastique, tout en croisant les bras.
Oui, je jugeais ouvertement son physique. Pour un dieu capable de changer d'apparence à sa guise, opter pour celle-ci était absurde. Nous n'avions sans doute pas le même sens de la beauté et de l'esthétisme. Dans le fond, je m'en fichais. Ce qui m'importait vraiment était qu'il reste "contrôlable" dans la mesure du possible. J'avais sûrement trop d'ambition.
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si j'en aurai le courage.»
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Ses doigts tout contre ma paume d'adam eurent pour simple effet de me faire frissonner. Je sentais le contact de ses ongles entrer dans ma chair. C'était de la souffrance, de la douleur, quelque chose d’intense et de merveilleux. J'aimais ressentir ce genre de choses, car on pense pouvoir nous atteindre en nous donnant de grands coups, mais c'est en faisant de petits gestes, que la douleur s'accentue et perdure. Je garderais sans doute une marque de son affection, tandis que si elle m'avait frappé, la souffrance aurait très vite disparue.
On passa une porte entrebâillée. Je me laissais faire, dirigé par la déesse à la chevelure d'or, qui m'amena dans un bureau jouxtons le couloir. Il était minuscule, contenant juste le strict nécessaire. Une table, une chaise, aucune pour les invités, et quelques affiches sur les murs. Je me demandais à quoi il servait et pourquoi il se trouvait ici. La jeune femme d'apparence, enfonça d'avantage ses ongles, si bien que je sentis une petite goutte de sang perler le long de ma gorge. Je me contentais de sourire à mon agresseur, qui savait pertinemment que j'aurais pu à tout moment, rompre ce lien entre nous.
Quand elle me relâcha enfin, et commença à me dire ce qu'elle avait sur le coeur, je passais une main sur ma gorge, sentant la marque de ses doigts et réceptionnant la goutte de sang que je portais à mes lèvres. Je me doutais qu'elle aurait un air de dégoût suite à cela. Mais je voulais lui montrer que la douleur, ce n'était pas grâce à elle qu'elle pourrait m'atteindre. J'avais bien trop souffert, bien trop enduré depuis le jour où j'avais foulé cette terre pour la première fois, qu'elle ne pourrait me faire aucun mal en me frappant. Je n'éprouvais dans ce genre de cas, que du plaisir.
« Le Président est en sécurité. Je suis même surpris qu'ils ne sont pas encore venu vous demander votre aide. » dis-je en toisant la jeune femme. « Cela fait plusieurs semaines déjà que j'endosse son physique à divers événements. Eux même ne savent plus quand ils protègent le vrai ou le faux Président. Le vrai est actuellement dans un bunker, du moins celui qu'ils pensent être le mauvais, le temps de trouver une solution. Ils avaient le choix entre lui et moi, et ils ont l'air de penser que celui qui se trouve actuellement dans cette magnifique grande demeure, est le vrai, ou du moins celui qui les satisfait le plus. »
J'avais joué pendant plusieurs jours avec le système de sécurité de la Maison Blanche, apparaissant en tant que Président des Etats Unis à divers endroits, tandis que l'autre se trouvait dans son bureau, dans sa résidence de vacance ou à tout autre endroit discret, où le public ne le voyait pas.
Au début, ils n'avaient pas compris ce qui se passait sous leurs yeux. Mes apparitions étaient nombreuses, mais en même temps toujours bien organisé. Une équipe pensait escortait le vrai Président, tandis qu'une autre cherchait avec celui qu'ils jugeaient comme étant le vrai, une raison à la présence d'un second homme avec les même traits et les même personnes qui le suivaient. Ils ne pouvaient pas annoncer au peuple que deux hommes jouaient le même rôle, si bien qu'il leur avait fallu faire un choix et considérer l'un des deux comme étant le faux.
Mais avaient ils fait le bon choix ? Ne remarquaient t'ils pas ses absences ? Ses disparitions ? Le fait que le Président qu'ils avaient choisis pouvait faire des choses dont celui qu'ils avaient élu en était incapable ? Etaient-ils émerveillés par ce que je pouvais accomplir, ou c'était la peur qui les empêchaient d'agir autrement et qui les poussaient à me suivre, et à me laisser faire ce que je souhaitais accomplir ?
« Aphrodite. » dis-je en sentant mon coeur s'embrasser.
Elle était là. J'avais réussi. Le meilleur allait commencer.
« La force ne se mesure pas en terme de physique, mais en terme d'esprit. » dis-je en tapotant ma tempe droite. « Tu pourrais mettre un terme à mes agissements, ici même, maintenant. Je me laisserais faire si tu souhaitais vraiment que ça s'arrête de cette manière là. »
Je la regardais, la mettant au défi. Elle pouvait faire apparaître son marteau et me frapper d'un coup divin. Mais elle m'aurait amené ici en vain. Et ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Elle avait fait revenir Dolos en ayant une idée derrière la tête. Sans doute qu'elle était désespéré de ce qui pourrait arriver à son fils, à sa famille, à ses amis, à son monde. Elle songeait surement au fait que je pourrais l'aider, lui apporter la solution. Que la seule présence d'un combattant de l'autre monde, prouverait qu'il y a toujours un espoir. Qu'au final, les ténèbres ne sont pas obligés de l'emporter sur la lumière.
« Mais tu vois en moi bien plus qu'un être que tu détestes. Tu vois une lumière. Un espoir. Et je vois en toi une rédemption. » achevais-je en posant une main sur son bras. « Je te demande pardon. Pardon pour toutes ses souffrances que tu as enduré. Pardon au nom de toutes ces personnes, moi y compris, qui ont été responsables de tes malheurs. Et je te prie de croire que je ne souhaite que me racheter. C'est pour cela que je t'ai fait venir ici. J'aurais pu me cacher, vous auriez mis du temps à vous apercevoir de ma présence. Mais je voulais que tu sois la première au courant. Que tu décides avec moi ce qui doit être fait. »
J’ôtais ma main de sur son bras. Je ne voulais pas qu'elle voit ce geste d'une mauvaise manière. Je souhaitais simplement lui montrer que j'étais à ses côtés et que je le serais pour toujours. Je lui devais la vie. Elle était la personne la plus précieuse à mes yeux.
« Il est le dieu de la Renaissance et non de la destruction. Même quand on tente de l'écarter, pensant qu'il est le mal incarné, le nuage de Sable Noir ne se stoppe pas pour autant. Elliot n'est pas notre ennemi. Il est notre unique espoir. »
Je me risquais une nouvelle fois à faire un geste dans sa direction. Mais cette fois ci, ce n'était pas pour toucher son bras, mais son ventre. Chose étrange sans doute, mais je savais pourquoi je faisais cela. Je voulais une unique fois poser ma main sur ce qui avait permis tant de merveille.
« Tu as mis au monde l'être le plus pur et incompris de toute la création. Il est effrayant, et en même temps si merveilleux. »
Elle pouvait sans doute ressentir que mes paroles étaient sincères. Que je ne ressentais qu'une seule et unique chose pour Elliot. Ca se situait entre le respect et l'admiration. Ca pouvait sans doute se qualifier comme de l'Amour. Car Elliot était l'essence même de ce qui me permettait d'exister et de voir tout ce qu'il pourrait accomplir si on le laissait agir comme il le souhaitait. Si on lui donnait sa chance, et qu'on lui faisait confiance.
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
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J'avais décroisé les bras pour placer les mains sur mes hanches, tout en haussant un sourcil tandis que je l'écoutais parler. Croyait-il véritablement aux fadaises qu'il racontait ? Si je voyais une lumière et un espoir en lui, je voulais bien me pendre. Il me connaissait si mal. C'était pathétique de constater qu'il pensait le contraire. Si imbu de lui-même, si pitoyable dans toute sa grandiloquence, sa décadence... Il tentait de me convaincre qu'il cherchait une rédemption à travers moi, mais je n'étais pas dupe. Rien ne pouvait atteindre le coeur glacé de Dolos, et je n'avais pas le physique de Zeus pour le séduire. Mes attributs étaient bien trop féminins pour qu'il y accorde le moindre intérêt.
Un léger frisson m'avait parcourue quand il avait touché mon bras, mais je ne m'étais pas écartée. Je voulais lui montrer que je n'avais pas peur de lui. Se rendait-il compte à quel point il était ridicule de demander pardon ? Tout ceci n'était qu'une farce pour lui. Il ne me prenait pas ma mise en garde au sérieux. Libre à lui. Il s'en mordrait les doigts si Elliot venait lui faire la tête au carré. Ce ne serait pas moi qui l'en empêcherait...
"Je ne déciderai rien du tout avec toi." répliquai-je d'un ton acide. "Je ne négocie pas avec les monstres."
C'était tout ce qu'il incarnait à mes yeux : un être vil qui avait fait souffrir mon fils dans une autre dimension. Rien ne pouvait pardonner tous les crimes qu'il avait commis au nom de Zeus, le monde entier qu'il avait réduit en cendres par seul souci de lui plaire. Il ne valait pas mieux que son double qui avait trouvé la mort au Comic Con pour avoir blessé Lily. Alors, pourquoi était-il toujours libre et en vie ? Pourquoi n'avais-je pas déjà prévenu tout Olympe de sa présence à la Maison Blanche ? Pourquoi avais-je décidé d'en faire un secret ? Plus les minutes passaient, et plus j'avais conscience de me rendre coupable de complicité. Peut-être était-ce en raison de ses propos concernant mon fils ? Il n'en parlait pas comme d'une menace, mais comme de notre salut. Avait-il pris un coup sur la tête ? Jamais Dolos ne se serait exprimé ainsi concernant Elliot. C'était impossible. Le détruire avait été son unique ambition dans l'autre monde. Il ne pouvait avoir changé si rapidement d'avis en quelques mois. Non, il y avait autre chose, et j'étais bien décidée à découvrir la raison de ce revirement.
Nouveau frémissement. Petit sursaut surpris. Cette fois-ci, Dolos avait posé la main contre mon ventre. Je le dévisageai, éberluée et déstabilisée par ce geste étrange. Ma main alla trouver la sienne. Je la repoussai avec brusquerie et nervosité. Il me rendait fébrile. Quelque chose ne tournait définitivement pas rond chez lui.
"Tu veux me faire croire que tu as changé ton fusil d'épaule ?" lançai-je avec tout le sarcasme du monde. "Toi, le toutou de Zeus, le bourreau de mon fils dans l'autre monde, tu prétends à présent qu'il n'est que pureté et lumière ? Tu n'as aucune idée de ce qu'il est."
Je plongeai un regard dur dans le sien, le toisant de façon méprisante. Il ne pouvait se douter. Et il ne devrait jamais savoir.
"N'essaie pas de te faire passer pour quelqu'un de bien. Avec la tête que tu as, ça ne t'irait pas au teint."
M'esclaffant méchamment, je lui tournai le dos pour rouvrir la porte. Retournant dans le couloir, je m'aperçus que Lily n'était plus là. Je n'eus besoin que de me concentrer quelques secondes pour percevoir son aura dans une pièce attenante. Je m'y rendis et attirai son attention par un signe de la main auquel elle répondit. Elle était assise en compagnie d'autres journalistes qui attendaient la venue de politiciens, à plusieurs mètres de là, juste en face. Elle m'indiqua une chaise libre juste à côté d'elle, mais avant de la rejoindre, je pivotai de nouveau vers Dolos qui m'avait suivie.
"Ton fan club t'attend. Ne te trompe pas de visage. Ca serait fâcheux." dis-je froidement.
Cependant, une question me trottait dans la tête. Autant demander tant que c'était encore possible.
"Que manigances-tu ? Quelle est la finalité de tout ça ?"
J'avais peu d'espoir qu'il m'énonce tout son plan, mais je pouvais toujours tenter de discerner un fond de vérité dans tous les mensonges qu'il allait me raconter. Il était peut-être le dieu des illusions, mais j'étais très douée en boniments. Pour en avoir raconté énormément, j'étais redoutable à les repérer. Le couloir était désert. Seul un agent de sécurité surveillait la zone à l'autre bout, mais il était suffisamment loin, et je parlais trop bas pour qu'il entende la conversation.
"Je ne peux pas croire que ton désir soit de dominer les mortels. Nous avons tous abusé de nos pouvoirs il y a des milliers d'années de cela pour qu'ils nous vénèrent. Revenir à ce vice serait régresser. Même toi, tu aspires à quelque chose de plus grand. En dirigeant les Etats-Unis, tu as une ambition. Ou alors, il s'agit seulement d'un écran de fumée pour ne pas dévoiler tes véritables motivations."
J'affichai une moue sceptique. Dolos n'était pas spécialement complexe. Pourtant, il semblait avoir une dimension nouvelle depuis qu'il était passé d'un monde à l'autre. Il subsistait une pièce de puzzle manquante pour le comprendre. C'était agaçant. Tout comme sa façon trop intense de me regarder, comme s'il était... fasciné. Il jouait extrêmement bien la comédie.
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Avais-je changé d'avis sur Elliot ? Tant d'années à contempler les ravages du Sable Noir sur nos vies. Les vestiges d'un monde perdu à jamais. La destruction. La mort. L'anéantissement de toute chose. Et pourtant, avec toujours cette conviction au fond de moi que les choses pourraient être différentes. Si on aidait ce petit garçon au lieu de le considérer comme un monstre, il pourrait nous sauver à son tour, au lieu d'être par notre faute, le responsable de nos maux.
J'ai été seul. Je sais ce que ça signifie de tout perdre. J'ai vécu les même souffrances que lui. Je les ai endurés avec lui. Je n'ai pas changé d'avis sur Elliot. C'est simplement que c'est la première fois que je vois au fond de lui qui il est réellement. Un petit garçon apeuré et qui ne sait pas ce que l'avenir lui réserve, ou plutôt qui n'ose pas affronter cette réalité. Mais le moment venu, il ne sera pas seul. Je demeurerais à ses côtés à tout instant.
« Je ne domine pas les mortels. » dis-je en réponse à la question que se posait la déesse sur moi.
Au loin je pouvais voir Lily. Elle était assise avec des journalistes, attendant notre venue. Se demandant sans doute qui je pouvais bien être. Pourquoi Aphrodite m'avait pris à l'écart. Quelle menace j'allais représenter dans son existence. Mais elle n'avait rien à craindre. Je la contemplais avec un regard rempli de compassion. Si elle savait... si elle était consciente de ce qu'elle représentait à mes yeux. De quel était son dessein.
« C'est pour eux que je fais cela. » ajoutais-je.
Mon regard se pencha une nouvelle fois en direction de la déesse de l'Amour. Elle se posait bien trop de questions. Ca serait bien plus simple si elle n'agissait pas comme ces mortels, ou les autre dieux, à se demander sans cesse ce qui se manigançait autour d'eux. Ils ne voyaient que deux choses, ou plutôt ils en acceptaient que deux : le bien et le mal. Mais il n'y avait pas réellement deux forces dominantes dans tout l'univers. Il n'y en avait qu'une et une seule. Elle pouvait simplement prendre une autre apparence en fonction de notre point de vue.
« Ils ont besoin d'un ennemi commun. Quelqu'un qui accapare suffisamment leur attention pour qu'ils ne voient pas ce qu'il y a réellement à voir. »
Je parlais bien entendu des dieux et non des mortels. C'était eux les créatures les plus puissantes de la Nature. Créés spécialement dans le but de servir d'arme. Des êtres au service des Titans. Mais tout comme ces derniers, ils finiraient sans doute par disparaître, car ils ne tentaient pas de comprendre ce qui les entouraient. Ils ne voyaient que le bien et le mal et non ce qui se trouvait entre. Ces petites particules capables de créer, de donner la vie. Celles qui composent chacune des parties de notre corps. Qui enveloppent chacune de nos actions. Qui sont présentes de partout, à tout instant.
J'avais pris la main de la déesse. Je savais qu'à tout moment elle pouvait utiliser ses pouvoirs pour se défaire de ce lien. Mais c'était inutile. Car si elle ôtait sa main, je la laisserais faire. Elle était libre de ses mouvements. Elle le serait toujours.
« Ce n'est qu'une question de Temps. Quand tu fermes les yeux et que tu n'écoutes qu'avec ton esprit, tu les entends. »
J'avais fermé les yeux. J'espérais qu'elle ferait de même et que tout comme moi, elle laisserait le monde disparaître petit à petit d'autour d'elle, afin de se retrouver toute seule, face à ce monde inconnu qui est bien plus présent que le nôtre. Qui prend beaucoup plus de place. Le néant.
« Ils sont nombreux. Des toutes petits fragments tel des grains de sable. Ils s'écoulent dans le néant. Les années, les mois, les semaines, les journées, les heures, les minutes... les secondes. Elles se succèdent sans que l'on puisse rien contrôler. »
J'espérais qu'elle les entendrait elle aussi. Qu'elle aurait l'esprit suffisamment ouvert pour ne faire qu'un avec ces petites voix que j'avais entendu.
« On naît. On vit. On meurt. On disparaît. Mais eux, ils sont toujours là. A chaque instant ils continuent à s'écouler tel un sablier renfermant le Temps. Le son est de plus en plus audible. Ca annonce un changement. Que quelque chose va arriver. Que l'heure est venue. La toute dernière Heure. Celle où le sablier arrivera à la fin et que le tout dernier grain de sable sera tombé. »
J'avais ouvert les yeux, observant la jeune femme dont je tenais toujours la main. Mon regard s'était ensuite dirigé vers Lily, assise au loin, qui avait remarqué ce que l'on faisait. Peut-être qu'elle avait fermé les yeux elle aussi, se demandant si elle verrait quelque chose. Qu'est ce qu'on pouvait bien contempler à cet instant précis, selon elle ? Elle était un des nombreux grains de sable de cette rivière poudrée. Quand j'avais porté une nouvelle fois mon attention sur la déesse, j'avais serré d'avantage sa main, lui indiquant que j'étais toujours là.
« Quand ils prendront conscience de cela, il n'y aura plus d'Elliot. Il n'y aura plus de fils, de neveu, d'ami. Il n'y aura plus que ce qu'ils verront et qui les effrayera plus que tout autre chose. Tu sais ce qu'ils ressentiront, car tu le ressens déjà et tu luttes contre ce sentiment que cela provoque en toi. Mais le moment venu, qui aura la force, de lutter tout comme toi ? »
J'avais marqué une pause. La laissant comprendre ce qui se passait, ce qui allait finir par arriver, et lui laisser accepter le fait qu'elle aurait besoin de quelqu'un pour l'aider. Pour faire pencher la balance de son côté. Pour sauver son fils bien aimé.
« Tu ne négocies pas avec les monstres. » avait-elle dit auparavant. « Mais si tu voyais en moi autre chose qu'un monstre, me laisserais-tu t'aider ? Vous aider tous les deux ? »
Je lui laissais voir. Je lui laissais tout voir. Voir et comprendre.
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Il était... fou. C'était une évidence. Ou plutôt, cela aurait été plus simple de le cataloguer ainsi. Je n'entendais pas les choses qu'il prétendait écouter, ces grains de sable qui s'égrenaient dans le néant. Il parlait du Temps. Instinctivement, je me crispai, sur la défensive. Je n'aimais pas le mentionner.
Malgré tout, j'avais fermé les yeux. J'avais essayé de ressentir ce dont il me parlait. A croire que j'aimais me faire du mal... Mais je n'entendais rien. Je tressaillis quand il serra davantage ma main et m'empressai de me dérober. Je ne supportais plus qu'il me touche.
Comment savait-il ? Comment l'avait-il appris ? Pourquoi se montrait-il si dévoué ? Que cherchait-il au bout du compte ?
Toutes ces questions furent subitement voilées par l'unique réponse qu'il m'apporta. Informulée. Terrible. Effroyable. Déconcertante. Avec elle naissait une flopée de nouvelles interrogations d'une toute autre nature. Une quantité si ahurissante que j'éprouvais le besoin de m'appuyer contre la paroi juste derrière moi.
Le souffle coupé, je fixai la personne devant moi. J'en avais le tournis. Rien n'était plus abject que son regard empli de sollicitude tandis qu'il m'observait, soucieux et toujours aussi dévoué. Par la pensée, il m'avait apporté une autre réponse à une question que je n'avais pas posée, mais qui était pourtant essentielle.
Je restai ainsi quelques instants, les mains sur les hanches, tout en inspirant profondément. Quand enfin je retrouvai l'usage de la parole, ce fut pour prononcer d'un ton acerbe :
"Peu importe qui tu es, je ne négocierai pas avec toi."
Je m'écartai du mur contre lequel j'étais appuyée pour lancer un regard assassin à l'homme qui me faisait face. Il avait eu un geste pour m'aider, c'était encore pire que tout le reste. Je me retins de lui donner un coup de talon dans la jambe. J'avais envie, j'avais besoin de lui faire mal. Parce que je voulais pas qu'il ait survécu, parce que surtout, je ne voulais pas qu'il sache. Je ne souhaitais pas partager mon lourd secret avec quelqu'un comme lui.
"Tu es encore pire que ce que j'imaginais." dis-je, à la fois méprisante et écoeurée. "Ton comportement est dangereux. Qui es-tu pour décider de qui doit vivre et qui doit mourir ? Tu agis comme... ce que lui deviendra. Tu estimes qu'étant donné que tu as le pouvoir de le faire, tu en as le droit. C'est à cause des limites qu'on ne s'impose pas que l'on devient un monstre. Tu es déjà un monstre, et tu vas l'entraîner avec toi si je te laisse faire."
Je m'éloignai de plusieurs pas tout en le fixant avec une moue à la fois horrifiée et anxieuse. Peut-être allait-il décider que si je n'étais pas son alliée, je devenais son ennemie ? Il n'allait pas me tuer, pas maintenant, en tous cas. Pas dans un lieu public, au sein de la Maison Blanche. Ce serait difficile à expliquer aux médias.
J'en profitai donc pour me détourner de lui et rejoindre Lily parmi le groupe de journalistes.
"On s'en va." lançai-je tout en attrapant son bras certainement un peu trop brusquement, étant donné la grimace qu'elle afficha. "Il n'y a rien à voir, ici."
Et sur un dernier regard cinglant adressé à lui, je nous téléportai ailleurs. Il n'aurait qu'à expliquer à la presse la disparition de deux journalistes. Cela l'occuperait pendant quelques heures.
Anxieuse, je réapparus dans le salon de Lily. Devais-je sonner l'alerte générale à Olympe ? Fallait-il organiser une réunion extraordinaire ? Je déglutis avec peine, passant une main sur mon front brûlant. Lily s'inquiétait de mon état mais je n'avais pas le temps de la rassurer.
L'évidence se fit d'elle-même : je devais garder le secret. Pour tout ce qui concernait ce que j'avais appris à la Maison Blanche, car le révéler reviendrait à en avouer un autre dont je n'étais pas prête à me séparer. Je ne le pourrais jamais.
"Tout va bien, Lily." répondis-je tardivement avec un sourire de façade. "J'en avais assez de la mondanité. Si on regardait plutôt un film romantique toutes les deux, en buvant un chocolat chaud ?"
J'avais besoin de réconfort, plus qu'elle ne l'imaginait. Oh, si elle savait.