Il était une fois : La Belle au Bois Dormant
La Belle au Bois Dormant est le 16ème grand classique d'animation, et le dernier conte de fée à être adapté pour les trente prochaines années de vie des studios. En effet, il faudra attendre la sortie de La Petite Sirène en 1989 afin que les studios de la souris aux grandes oreilles ne reviennent à ce qui a fait leur "gloire". Il s'inspire des contes de Perrault et Grimm du même nom mais également du ballet de Tchaïkovsky dont on retrouvera les musiques en guise de bande son.
Après plusieurs années de vache maigre, dût entre autre à la seconde guerre mondiale et à des grèves au sein des studios. Walt Disney, revient progressivement à la réalisation des long métrages d'animation avec Cendrillon. Fort du succès de ce dernier, le papa de Mickey décide de faire de La Belle au Bois Dormant son chef d'oeuvre. Si le projet est lancé en 1950, il mettra malheureusement longtemps avant d'être réellement mit en chantier. Une première esquisse de scénario daté de 1951 écrite par Joe Rinaldi & Erdman Penner deux scénaristes ayant déjà travaillé sur d'autres films Disney notamment Cendrillon, est soumise à Walt en Juin 1952 et se verra refusé par le créateur des studios estimant que cela se rapprochait trop des deux contes déjà adapté. Il faut dire que la difficulté d'adapter ce classique sur grand écran, réside dans l'ajout d'élément afin d'allonger le conte pour en faire un long métrage et de ce fait, de nouvelles approches doivent être conçues afin de ne pas réutiliser d’élément déjà présent dans Blanche Neige ou Cendrillon.
Bien qu'empruntant des éléments à la fois chez Grimm et Perrault, c'est de cette dernière version dont s'inspire l'équipe pour le déroulement narratif globale du futur long métrage. La seconde partie étant néanmoins jugé "trop bizarre", seule la première partie allant jusqu'au baiser est gardé. Pour autant un soucis se pose, en ne gardant que la scène du baiser, toute interaction romantique entre le prince et la princesse endormie se retrouve inexistante et il faut donc ajouter une scène de rencontre préalable au baiser. Il est également décidé de reprendre la notion de Marraine fée présente dans les deux versions, leur nombre se retrouve néanmoins réduit de 7 chez Perrault à 12 chez Grimm elles se retrouvent au nombre de 3. La décision est cependant justifié par leur participation à l'histoire là où après avoir donné leurs dons elles disparaissent totalement du récit dans les contes originaux. L'idée venant de leurs animateurs les fameux Frank Thomas & Ollie Johnston, nos trois fées telles que nous les connaissons faillirent cependant ne jamais voir le jour. En effet, Walt Disney était fortement opposé à l'idée qu'elles possèdent chacune leur propre personnalité, de crainte de se voir accuser de vouloir trop tirer sur la corde en usant et abusant du principe des Sept Nains. Pour les deux animateurs, il fallut batailler sec pour finalement et contre toute attente voir Walt rendre les armes.
Initialement prévus pour une sortie en 1955, la production et animation du futur long métrage ne débutera en réalité qu'en 1953. Cela s'explique notamment par l'absence du fondateur des studios, très prit par la construction de son parc d'attraction et les divers projets l'accompagnant. Le projet est d'ailleurs suspendu pendant deux ans à l'année 1954 pour ne reprendre que deux ans plus tard en 1956. Rapidement, le film devient une production d'exception pour l'époque avec un budget dépassant largement les autres productions réalisés jusqu'ici. Néanmoins, c'est plus sur l'aspect graphique que l'accent est mit, et c'est d'ailleurs l'équipe des graphistes qui prend en main le projet au détriment des autres, notamment celle des scénaristes. Le graphisme est d'ailleurs inspiré de l'art médiéval et ghotique, les deux grandes sources d'inspirations pour sa réalisation furent les enluminures tiré du livre "Les très riches heures du duc de Berry" ainsi que de la série de tapisseries "La Chasse à la Licorne".
Comme pour Blanche Neige à l'époque, Disney tenait à ce que les personnages humains aient l'air d'être le plus réaliste possible et ce sont une fois de plus de vrais acteurs qui serviront de modèle. Helen Stanley, le modèle d'Aurore n'est d'ailleurs pas une inconnue puisqu'elle avait déjà servie pour donner vie à Cendrillon et reviendra à nouveau pour prêter ses traits à Anita dans les 101 Dalmatiens. Elle n'est néanmoins pas la seule actrice qui aura servie d'inspiration pour la princesse, en effet son élégance et sa taille fine furent modelé à partir d'Audrey Hepburn. Elle est également voulue comme étant "plus mature" que Blanche Neige. Plus belle, mais moins mignonne. Quant à Philippe, il se démarque légèrement de ses deux prédécesseurs, en ayant sa propre personnalité : il se veut romantique, agréable, instruit et tout un tas d'autres qualités encore que se veut posséder un prince charmant.
Maléfique, elle aussi se démarque en tant que méchante son animateur Marc Davis l'a conçu selon ses dires "comme un vampire géant pour créer un sentiment de menace". Et indubitablement, c'est elle qui domine tout le film, que ce soit par son physique inquiétant ou bien sa personnalité. Odieuse et méchante simplement par prétexte, elle sait se faire craindre autant par les souverains et les invités du baptême que par les fées. Pour beaucoup, sa malédiction n'est pas uniquement dût au fait de ne pas avoir reçut une invitation, mais bien pour montrer qu'elle est la plus puissante.
Pour la musique, c'est à George Bruns ayant déjà œuvré sur Fantasia que l'on confie la partition musicale, son travail consiste néanmoins surtout à adapter le ballet de Tchaïkovsky. La chanson "j'en ai rêvé" ainsi que la plupart des thèmes instrumentaux en sont d'ailleurs tirés. Néanmoins, le film a tout de même droit ici et là à quelques productions originales.
Sortie aux Etats Unis le 29 Janvier 1959 avec un budget de plus de 6 millions de dollars américain. Si la somme peut paraître dérisoire aujourd'hui pour un film de cette ampleur, à l'époque c'était tout le contraire. Malheureusement, l'acceuil et le publique ne suivit pas et c'est en partie ce qui poussa Walt et son équipe à sonner le glas des contes de fées et ce, jusqu'à ce qu'une certaine petite sirène ne remette ces adaptations au goût du jour.
Le saviez vous ?➣ "Briar Rose" le nom qu'Aurore porte lorsqu'elle est cachée dans la version originale du film, viens en réalité de l'allemand "Dornröschen" qui est le nom de la princesse dans la variante des Frères Grimm.
➣ Don Bluth, réalisateur entre autre du Petit Dinosaure et d'Anastasia était animateur sur le film.
➣ Eleanor Audley la voix originale de Maléfique avait également doublé une autre méchante chez Disney et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de Lady Trémaine la belle mère de Cendrillon.
➣ En France, le film a bénéficié de deux doublages : l'un à sa sortie cinéma en 1959 et un autre lors de sa sortie sur support vhs dans les années 90
➣ Dans la première version Française, en plus d'une épée de véritée le prince Philippe était également doté d'un bouclier de vertue