« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Ecoutez M'sieur, on est le 30, vous vous y prenez vachement à l'arrache si je peux me permettre, alors... oui. C'est tout ce qui reste. C'est à prendre ou à laisser. »
Wilson était hésitant devant l'unique costume qu'on lui présentait. Il n'était déjà pas friand de cette célébration et il avait espéré quelque chose de discret, comme un squelette ou alors une cape noire pour passer inaperçu. Avec un truc pareil, il allait faire tâche, il en était persuadé. Il grimaça et passa sa main sur son visage, hochant finalement la tête.
« Va vous falloir des accessoires pour faire ça bien ! »
Il soupira face à l'engouement de la vendeuse qui mâchait trop bruyamment son chewing-gum. Elle le pressa à travers d'autres rayons et Wilson se félicitait d'avoir trouvé un travail et de toucher un salaire, puisqu'il du débourser une certaine somme pour la totalité. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour faire plaisir à une amie... ou plutôt pour faire les choses bien pour cette soirée ? Il ne savait pas vraiment.
* * *
Le lendemain soir...
Il venait de sortir chez Alexis après une séance de préparation des plus distrayantes. Et perturbante, aussi. Il se demandait encore comment cette perruque faisait pour tenir sur sa tête et pour être honnête, sortir dans la rue dans une telle tenue le gênait quelque peu. Il aurait peut-être dû accepter de se faire téléporter par cet Elliot, finalement. Il avait l'air plutôt sympathique, autant que son amie. Il avait déjà entendu parler de lui à plusieurs reprises, le fait d'avoir vécu proches des divins pendant plusieurs mois aidant.
Le robot réussit finalement à prendre sur lui pour prendre le chemin du bar, non sans une certaine appréhension. Il se demandait si il avait prit la bonne décision. Depuis qu'Evelyn était rentrée et qu'il ne gardait plus Iris, il la croisait souvent sur leur lieu de travail ou prenait des nouvelles de l'enfant et tentait de la voir, sans pour autant savoir comment s'y prendre. Il avait exprimé son attachement, elle le considérait comme un ami. Les semaines s'écoulaient mais rien ne lui semblait simple pour autant. Il était toujours mal à l'aise en sa présence, gêné, tiraillé. Il voulait la connaître pourtant. Il appréciait la compagnie de la petite et... elle était tellement évoluée. Bien plus qu'il n'aurait pu se l'imaginer. Quelques images qu'elle lui avait montré lui revenait parfois. Il avait été touché par cet échange loin d'être ordinaire qu'elle avait mis en place entre eux. Il se sentait privilégie, en quelque sorte. Peiné aussi d'une certaine façon.
Il secoua la tête, réalisant que peu de personnes lui portaient de l'attention, à lui et sa tenue « royale ». Tout le monde était déguisé en cette soirée et il croisa plusieurs groupes de gamins en train de courir et de s'amuser pour aller récolter des bonbons. Il ne se souvenait pas avoir une seule fois fêter ce jour de l'année. Il n'aimait pas tout ce qui rappelait... la mort, de près ou de loin. Tout ce qui pouvait la rappeler. Il déglutit avec peine, affichant une moue proche de la grimace tandis que sa fausse moustache le démangeait.
Il l'avait invité, devant l'insistance d'Alexis. Ses sous-entendus concernant la relation qu'il entretenait avec Evelyn le troublaient souvent, et si il tentait de faire comme si de rien n'était, il savait que la jeune femme n'était pas stupide. Il n'avait pas voulu déranger EVE qui devait avoir mieux à faire que de venir dans un bar, comme s'occuper de sa fille, par exemple. Il se demandait encore ce qui l'avait poussé à accepter. Au départ, il avait aussi souhaité convier Honey et ses autres collègues pour détendre l'atmosphère, avant de se dire qu'il y aurait bien assez de monde sur place pour leur permettre de trouver des connaissances si jamais... si jamais ça devenait tendu. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Est-ce que ce n'était pas stupide ? Il se sentait idiot de se poser la question.
« Vous avez pas une petite pièceeee, Monsieur ? »
Il tourna la tête vers une jeune femme vêtue tout de noir et arborant un maquillage qui le fit reculer au premier abord, tandis qu'il ouvrait la bouche, indécis.
« Roh allez. Sois cool. Je sais que t'es genre un roi. Lequel ? Louis Bidule ? Enfin tu dois avoir de la monnaie quoi. »
Elle s'était rapprochée avec des yeux rougis qui lui donnaient envie de prendre ses jambes à son cou. Bégayant, il portait la main à l'une des poches cachées dans son costume, en sortant des billets qu'il tendit dans la main ouverte de la blonde.
« Ahhhh en voilà une âme charitable ! Dieu te le rendra ! »
Elle les avait empoigné avant de les mettre dans... son décolleté ? Il fronça les sourcils, plus qu'intrigué par cette personne étrange, alors qu'elle se mettait à rire à sa propre réplique.
« Je rigole. Je crois pas en dieu. C'est des conneries. » précisa-t-elle sans que ce ne soit pourtant nécessaire. « Tu me trouves comment ? Ils faisaient des maquillages gratos au centre commercial j'en ai profité pour me mêler à la foule. Je trouverai peut-être un quatre heure avec un peu de chance. Tu veux pas être mon quatre heure toi tiens ? »
« Euh... Non... Non, merci. »
Il avait peur de comprendre ce qu'elle voulait dire par cette expression. Quoi qu'il en soit, peu importe ce qu'elle signifiait, il n'était vraiment pas tenté par la proposition. Elle avait quelque chose d'angoissant sans qu'il n'arrive à s'expliquer ce que c'était.
« Pfeuh. T'es trop mignon de toute façon. Pas mon genre. » prononça-t-elle avec un air de dégoût prononcé qui l'offusqua presque. « Bon je te laisse j'ai des gosses à faire flipper. Attends tu vas au Phantom ? »
Elle était vraiment beaucoup trop proche, son visage relevé vers le sien comme si elle était une prédatrice en train d'étudier sa proie. Il n'aimait pas ça du tout.
« Oui... Non. Peut-être. »
Mieux valait qu'elle ne sache pas où le trouver à la réflexion. Il n'avait pas envie de prendre le risque de la recroiser plus tard celle-là.
« Fais gaffe. » énonça-t-elle d'une voix sérieuse et plus grave qui le fit frissonner d'effroi. « Il est chelou cet endroit. »
Et elle s'éloigna soudainement, les mains dans ses poches avant de hurler sur un enfant déguisé en citrouille qui la heurta maladroitement. Il resta figé un instant, les yeux grand ouverts, avant de s'éloigner précipitamment. Cette ville était peuplée de gens trop étranges et pas seulement le soir d'Halloween.
Il décida de ne pas entrer dans le bar tout de suite, se remettant à peine de cette altercation dérangeante qui ne l'avait pas aidé à débuter cette soirée sereinement. Il sortit son portable qu'il avait prit le soin d'emmener, au cas où Evelyn choisirait d'annuler au dernier moment. Il préférait l'attendre avant de se mêler à l'agitation mais il n'était sûr de rien après tout, même s'il était trop tard pour faire demi-tour. Tout se passerait bien. Ce n'était qu'une soirée entre amis. Rien de grave. Pas de quoi s'angoisser comme il le faisait.
black pumpkin
Evelyn Nichols
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Scarlett Johansson
Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
- Vous êtes sûre que ça vous dérange pas, n'est-ce pas ? - Mais non voyons...
La déesse n'avait pas fini sa phrase qu'elle avait déjà la tête planté sur le ventre d'Iris qui riait aux éclats et poussait des hurlements à en percer les tympans. Evelyn sourit à cette vision, toujours quelques peu hésitantes mais la phrase maladroite de Victoire finit de la convaincre :
- Je n'avais rien à faire ce soir de toute façon, ce n'est franchement pas comme si j'avais une furieuse envie de créer une petite fête surprise pour le "frère" le plus débile que tout ce petit monde a décidé de me donner. Et puis... voyez cela comme un dédommagement de ce qu'on vous fait subir...
L'ancien robot s'était contenté d'hocher la tête avec émotion, tout en déglutissant avec difficulté. Elle ne lui en voulait pas d'avoir dit cela comme ça, après tout, elle aussi n'était pas très douée avec les phrases réconfortantes. Hormis le fait de laisser sa fille a une déesse qui devait franchement mieux avoir à faire, elle ne s'inquiétait pas vraiment sur le fait que Victoire puisse être la meilleure nourisse dont Iris avait besoin, en dehors de Wilson peut-être, pour qui l'enfant nourrissait un amour tout particulier. Mais ce soir, Wilson ne pouvait pas la garder parce que ce soir, Wilson était avec elle...
Tout en s'habillant, elle revoyait encore sa propre tête le jour où il lui avait proposé cette soirée. Jamais elle ne se serait attendu à autant d'aplomb de sa part, lui qui semblait si souvent mal à l'aise et encore moins pour une soirée... La demande l'avait si touché qu'elle avait répondu oui presque instantanément, ne réfléchissant aux répercussions de ce "oui" que bien après. Elle enfila sa robe verte très moulante, prenant bien soin de positionner la nageoire correctement. Le costume avait été savamment étudié pour donner l'impression que ses jambes étaient engoncées dans une grande queue de poisson. Mais en réalité, derrière cette imposante nageoire, sa robe était suffisamment échancrée pour lui donner tout le loisir de marcher normalement. Après avoir pris quelques secondes pour apprendre tous les rudimentaires de la coiffure et le tutorial de celle de son costume, elle avait fini par l'exécuté avant d'y ajouter la couronne et récupérer le trident. Son rouge à lèvre rouge bien placée, elle était sortie de la chambre pour observer Hera, Iris sur ses genoux, en train de lire avec elle un de ses livres. Sans relever la tête, la déesse releva les yeux avant de lui lancer avce un sourire appréciateur :
- Très réussi ! Si toutes les sirènes pouvait être aussi jolies et sympathiques que vous, on en serait pas là aujourd'hui, mais enfin bref, c'est une autre histoire et elle ne vous concerne en rien.
Evelyn s'était contenté de sourire, d'autant qu'elle en rajouta une couche sur son Trident plutôt que celui de Poseidon et après un baiser pour sa fille, elle enfila son manteau et se dirigea vers le Phantom. Arrivée sur place, elle donna son manteau et se laissa offrir un verre par un serveur pour oublier ce moment de blues qui pointait en elle. Dire qu'un an auparavant, elle était venue au Rabbit Hole habillée en Wall-E et lui était à ses côtés, en EVE... ce temps lui semblait désormais si loin et voilà qu'elle y allait avec un autre homme... mais en amis, juste en amis. Pour calmer sa peine, elle but le verre d'une traîte avant de le voir au loin, désorienté :
- Wilson !
Elle lui fit un petit signe de la main tout en hurlant son prénom et se fraya un chemin jusque lui à l'aide de son trident. Elle l'observa alors de haut en bas avec un sourire gêné :
- Tu es très bien en... Louis XIV vu le costume... C'était une coupe qui se faisait beaucoup à son époque et les cheveux long, c'est forcément lui... il paraît qu'il avait de très beaux cheveux et il refusait souvent le port de la perruque... jusqu'à ce qu'il commence à les perdre... tiens !
Elle lui tendit un verre de cocktail rouge tandis qu'elle lui montrait celui qu'elle s'était également pris pour elle avant de préciser :
- Je suis en sirène... c'est joli, non ? C'est la vendeuse qui me la conseillé et Iris était très enthousiaste en voyant qu'il brillait et qu'il y avait une queue de poisson.
Elle tourna sur elle-même pour lui montrer plus en détail avant de pointer son index sur le diadème :
- Et je suppose que je dois être la princesse des sirènes... pourquoi faut-ils toujours qu'ils rajoutent des histoires de princesses ?
Elle avait froncé les sourcils, légèrement contrarié par cette idée avant d'hausser les épaules et de prendre une nouvelle gorgée de son verre. Il fallait se calmer, c'était juste une bonne soirée entre amis, rien de plus et tout allait très bien se passer, bien entendu.
Wilson Wallander
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : George Blagden
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : Wall-E
Elle l'avait vu avant qu'il ne la remarque. Il n'en était pas surpris, même si l'entendre prononcer son prénom lui pinçait toujours le cœur d'une étrange façon. Il s'était redressé dans un automatisme, ne sachant si il devait avancer ou l'attendre en la voyant s'approcher. A chaque fois, c'était son regard qu'il accrochait en premier. Il avait toujours cette impression qu'il s'y cachait tout un monde inconnu qui le fascinait et le terrifiait. Il secoua légèrement la tête pour s'en détacher, sa tête se baissant tandis qu'elle l'observait. Il en faisait de même, avec plus de discrétion, déglutissant face à la façon dont sa tenue mettait tout son corps en valeur d'une façon presque hypnotique.
« Merci... » je suppose.
Wilson attrapa maladroitement le verre tendu, clignant des yeux en affichant un sourire en coin suite aux remarques qu'elle ne pouvait s'empêcher de faire. Il avait l'impression qu'elle savait tout sur tout, sans que ça ne le dérange le moins du monde. Il n'était pas lassé par la façon dont elle étalait parfois ses connaissances sans s'en rendre compte. A cet instant, il s'estimait juste heureux de ne pas avoir en commun avec le Roi Soleil la perte de cheveux.
« J'avais... J'avais remarqué. » prononça-t-il dans un murmure avec douceur tandis qu'elle exposait le fait d'être une sirène, tout en se raclant la gorge avant de boire une gorgée de son cocktail rouge.
Il ne voulait pas paraître incorrect à la dévisager tandis qu'elle se mettait à parler de son diadème, avec une expression qu'il devinait comme étant quelque peu irritée. Est-ce que c'était l'ambiance qui la tendait ? Le fait qu'il soit là ? Son costume ? Il ouvrit la bouche, indécis, avant de se décider sur les mots à laisser échapper :
« Je ne sais pas pour les princesses, mais avec ou sans couronne, tu es très belle. »
C'était stupide de le dire de la sorte. Il se mordit l'intérieur de la joue, affichant un léger sourire sincère teintée de gène. En tant qu'ami, il pouvait très bien la complimenter sur son apparence. Ce n'était un secret pour personne, Evelyn était resplendissante et il n'était ni le premier ni le dernier à lui en faire la remarque, sans le moindre doute.
« Je crois qu'Iris aime beaucoup La Petite Sirène, je lui avais trouvé un bouquin avec des images, pendant... quand je l'ai gardé. Pas la version originale, celle adaptée pour les enfants de son âge... Quoi qu'elle comprend bien plus vite que les enfants de son âge. » précisa-t-il dans un rire incertain, se retenant de passer sa main dans sa nuque.
Est-ce qu'elle savait que sa fille lui avait montré les souvenirs qu'elle avait de son père ? Il ne voulait pas en parler. Non seulement il n'osait pas, trouvant que ce serait déplacé de sa part, mais parce qu'il n'arrivait pas à anticiper la réaction qu'Evelyn pourrait avoir. Il préférait éviter le sujet tant que c'était possible. Cela raviverait des blessures qui n'étaient pas encore cicatrisées. Et en ce jour des morts... mieux valait éviter.
« J'ai hésité à opter pour le... déguisement. Alexis m'a convaincu que ce serait plus sympa. Pour être franc, je suis pas habitué à venir dans ce genre de fêtes, on en avait pas vraiment par chez moi. » poursuivait le jeune homme, adoptant une moue hésitante. « Je sais que c'est bizarre de dire ça alors que c'est moi qui t'ait invité et je veux pas t'avoir dérangé si jamais tu voulais faire... autre chose. »
Il s'enfonçait et il en avait pleinement conscience. Pour stopper cet enchaînement de phrases idiotes, il vida son verre, tentant d'afficher une expression plus détendue et sereine qui s'effaça bien vite. Son visage se décomposa tandis qu'il avait l'impression de voir double. Littéralement.
« Je... »
Sa phrase resta en suspens tandis qu'il penchait la tête, observant derrière Evelyn, son cœur battant à tout rompre. Est-ce qu'il avait déjà trop bu ? Il n'était peut-être pas habitué à l'alcool, mais il savait qu'il lui en fallait bien plus pour atteindre ce niveau d'hallucinations. Il ferma les yeux l'espace d'une seconde et, quand il les rouvrit, l'objet de sa préoccupation et de son affolement passager avait disparu.
« Pardon, je... j'ai cru voir quelqu'un que je connaissais. » marmonna-t-il, pleinement désolé de cet absence subtile. « Ce n'est rien. Est-ce que tu veux qu'on cherche un endroit où s'asseoir ? »
L'endroit était bondé, mais n'importe quelle occupation était bonne à prendre pour lui faire oublier ce délire passager. Il n'allait pas lui dire qu'il l'avait vu, elle, se baladant parmi les autres invités de cette soirée. Elle et ses cheveux roux flamboyant illuminant la pièce, aux yeux brillants plein de candeur. Il n'allait pas lui dire qu'il avait vu... l'autre elle. Ce n'était qu'une divagation de son esprit encore embrouillé. Qu'un souvenir qui avait décidé de choisir cette soirée pour lui revenir, aussi percutant qu'un coup et tranchant qu'une lame. Bref et douloureux.
Doucement, il l'incita à s'avancer davantage parmi la foule, sa main trouvant place dans son dos pour la guider et qu'ils ne se perdent pas, sans pour autant la toucher. Il frôlait à peine la tenue brillante de la jeune femme, la gorge serrée tandis qu'il s'excusait dès qu'il cognait malencontreusement un autre client.
« J'aurai peut-être dû te proposer un autre endroit, je ne sais même pas si tu aimes ce genre de b... »
Il se fit interrompre par un énergumène aux cheveux roux, déguisés en ce qui s'apparentait être un Chucky de taille adulte, aux yeux grands ouverts et à la lueur paniquée. Sans gène, il avait attrapé les épaules de la jeune femme à ses côtés pour les stopper dans leur avancée. D'ici, Wilson pouvait sentir l'odeur d'alcool qui en échappait bien que l'individu ne titubait pas. Dans un réflexe instinctif, la main de l'ancien robot attrapa celle de cet inconnu pour lui faire lâcher Eve sans plus attendre.
« Pour qui vous vous prenez sérieux ? » lâcha-t-il, un brin énervé par un tel comportement irrespectueux.
L'individu tourna un air sévère dans sa direction, le dévisageant de haut en bas avec un dédain prononcé. Mais les mots qu'il prononça d'un ton agacé et contrarié n'aidèrent pas Wilson à comprendre ce qui se passait. Le jeune homme fronça les sourcils, plus que suspicieux.
« Je crois que c'est de l'allemand... Mais je ne parle pas allemand. On devrait le laisser, c'est plus prudent. » poursuivit-il à l'adresse d'Evelyn, inquiet à présent.
Il se doutait que la jeune femme était capable de communiquer dans plusieurs langues, mais ça ne lui inspirait rien de bon. Cet homme continuait de déblatérer des paroles incompréhensibles alors qu'il pressait sa main dans le dos de la sirène, cherchant à la presser sans se montrer trop brusque à ignorer cet individu fortement éméché. Il préférait éviter les problèmes pour cette soirée.
black pumpkin
Evelyn Nichols
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Scarlett Johansson
Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
Evelyn avait reçu beaucoup de compliments dans sa vie et les trois quarts d'entre eux venaient sans aucun dute de son Wall-E mais jamais aucun d'entre eux n'avait eu de similarités avec ceux du Wilson qui était en face d'elle. Il semblait toujours gêné de lui en faire, toujours obligé de s'excuser ou même d'éviter d'avoir les yeux trop insistant de peur de paraître désobligeant. C'était touchant. Une façon de faire qui la destabilisait bien souvent, trop habituée à la franchise fracassante de son Wilson qui avait toujours exprimé ses sentiments dès que son coeur se sentait prêt à déborder ou comme tous ces hommes tactiles qui prenaient les femmes pour des objets. Lui était si différent, il donnait toujours cette impression de vouloir disparaître qui la désarçonnait autant que cela la touchait.
Elle se contenta de siroter son verre en l'observant, le laissant se dépatouiller à son rythme de ses pensées et de ses paroles, de peur de le brusquer. Elle ne revint que véritablement à la conversation quand il lui parla d'Iris. Evelyn laissa échapper un petit rire lorsqu'il lui précisa qu'il avait remarqué le développement plutôt précoce de la petite. Cela réveillait en elle un véritable soulagement. la mère avait bien souvent peur d'être dépassée et de ne pas comprendre les imbrications humaines de sa petite fleur mais il apparaissait que Wilson semblait parfois tout aussi perdu, ce qui ne pouvait que la conforter dans l'idée que son rôle de maman n'était pas en cause. Son rire s'était pourtant stoppé net lorsqu'elle avait vu le rythme cardiaque de l'homme s'accélérer et sa chaleur corporelle augmenté, comme pris d'un stress particulier. Lui cachait-il quelque chose sur sa propre fille ? Interloquée, elle hésita à lui poser la question et Wilson embraya sur son costume, ce qui était sans aucun doute mieux ainsi.
- Je ne voulais pas faire autre chose. Je suis très bien ici et je suis contente que tu m'es invité... surtout si tu n'as jamais vécu de fêtes... tu vas voir, c'est très sympa comme activité, surtout quand ça se passe bien.
Elle lui avait lancé un sourire encourageant. Elle avait eu l'occasion de faire la tournée des bonbons avec Iris qui devait à présent épuiser Hera par son énergie débordante, sa mission de maman avait été accomplie, l'idée qu'elle puisse désormais sortir avec un ami lui faisait du bien, ça l'aidait à se changer les idées...
- Wilson, est-ce que ça va ?
Il avait l'air tout troublé d'un coup... Cela inquiéta la jeune femme qui s'approcha pour le toucher afin de l'observer un peu mieux mais celui-ci fit volte-face lui proposant d'aller s'asseoir. Docilement, elle le suivit, le laissant les diriger tout en le rassurant une nouvelle fois :
- Ne t'en fais pas, c'est très bien comme endroit, tout le monde est déguisé, c'est rigolo et puis je ne connaissais pas le Ph...
Elle avait été coupée dans son élan en sentant les mains d'un homme se refermer sur ses épaules avant de la secouer sans grand ménagement.
- Hier bist du Eva ! (Te voilà enfin Eva ! - Oui, pour que tu puisses comprendre la familiarité de ce qui va suivre, j'ai décidé d'imaginer qu'Evelyn ressemble à Eva Braun, ce qui peut expliquer sa façon de la toucher et lui parler et vu qu'elles ont le même prénom ça donne un quiproquo sympa XD)
Un peu surprise, elle l'observa tout en se faisant la réflexion qu'il n'était peut-être pas non plus nécessaire de traduire son prénom en allemand. Un prénom restait un prénom. Elle s'apprêtait à se détacher de son emprise lorsque Wilson prit les devants. L'homme le regarda avec une telle répulsion qu'Evelyn craignit une altercation.
- Ich hoffe, dass dein Freund kein Jude ist... Er sieht wie einen franzose aus. Ein widerlicher franzose... (J'espère que ton ami n'est pas juif... il ressemble à un français. Un répugnant français.) - Entschuldigung aber was ist Ihr Problem mit den Franzosen ? (Excusez-moi mais... c'est quoi votre problème avec les français ?) - WAS ? MEIN Problem ? Bist du verrückt ?! Du fragst bei Adolf Hitler an, was sein problem mit den Franzosen ist ?! (QUOI ? MON Problème ? Tu es folle ? Tu demandes à Adolf Hitler quel est son problème avec les français ?!) - Adolf Hilter ? Sie sind Adolf Hitler ?! Es is unmöglich... (Adolf Hitler ? Vous êtes Adolf Hilter ? C'est impossible...) - Du bist komplett verrückt... (Tu es complètement folle...) - Und sie sind nicht eine gute Person ! On s'en va Wilson !
Elle avait détourné les talons comme si tout était de son propre chef, comme si Wilson ne la pressait pas depuis déjà plusieurs minutes à passer son chemin. Légèrement chamboulée par la situation, elle pointa son pouce derrière son dos en direction de la poupée maléfique pour lui dire :
- Tu te rends compte ? Chucky m'a dit qu'il était Adolf Hitler... Je lui ai dit qu'il n'était pas quelqu'un de bien mais je commence à me demander s'il n'était pas tout simplement mégalomane et complément saoul parce qu'il est mort depuis long...
Elle avait lâché son verre à l'instant où ses yeux avaient croisés son visage. Elle n'avait pas entendu le verre se briser à grand fracas sous ses pieds, tout comme elle entendait à peine le grésillement de la musique dans ses oreilles, son sang affluant à son cerveau beaucoup trop vite. Ils s'étaient trompés... ils s'étaient tous trompés... il n'était pas mort... il était même parvenu à revenir parmis eux... mais pourquoi ici, dans cet endroit plutôt que de chercher à retrouver sa famille ?! Evelyn n'en avait aucune idée, à dire vrai, la raison l'avait complètement quitté à la seconde où elle l'avait vu. Elle s'était contenté de lâcher son verre et d'hurler :
- WILSON !!!
Aussi vite que ses jambes lui permettait, elle fonça droit sur le canapé de velour rouge sur lequel il était assis, poussant les gens avec forces sur son chemin. Un serveur lui passa devant juste avant qu'elle ne puisse le toucher et lorsqu'elle plongea enfin sur lui... ses bras vinrent s'écraser droit dans le mur, son corps collé contre le vide immense que lui procurait la banquette. Les mains endolories et tremblantes, elle contempla cet espace inocupé qui se trouvait devant elle, sous le choc, les larmes au bords des yeux, le corps secoué de tremblements violents tandis qu'elle sentait une main se poser de nouveau sur son épaule avec douceur. Tournant les yeux vers lui, elle le vit... Wilson... mais loin d'être le même que celui qu'elle avait espéré touché.
- Il était là...
Sa voix était brisée tandis qu'elle s'asseyait avec difficulté sur le divan...
- Il était juste là...
Sa voix tentait tant bien que mal de retenir ses sanglots. Elle comprenait à présent qu'elle n'avait pu que rêver, que son cerveau lui avait joué un tour. Si Wilson était revenu parmi eux, il n'aurait certainement pas eu comme première pensée de venir se planter dans une fête costumée, sur une banquette, sans chercher à retrouver sa fille ni même sa "femme". Il l'aurait sans doute aperçu dans cette fête, il serait venu à leur rencontre... non, elle avait rêvé, sans doute hantée à l'idée que l'année précédente, c'était avec lui qu'elle vivait ce moment.
- Oh... Je... je suis tellement désolée... Je...
Comment réparer ce qu'elle venait de faire ? Comment expliquer ce qu'elle venait de vivre ? Malgré elle, elle lui avait sans doute fait comprendre qu'il était la 3e roue du vélo et c'était loin d'être son intention.
Wilson Wallander
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : George Blagden
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : Wall-E
L'incompréhension était totale quand à l'identité de cet homme – ou du moins celle qu'il prétendait avoir. Il n'avait pas comprit un mot de l'échange entre lui et Evelyn, espérant simplement qu'elle y coupe court pour y échapper enfin. Il ne lui inspirait pas confiance et, s'il s'agissait d'un fanatique de l'époque de la seconde guerre alcoolisé, il estimait qu'il était plus prudent de s'en éloigner. L'ancien robot le surveilla du regard un instant, ne cherchant pas de logique à son comportement mais s'assurant simplement qu'il ne les suivrait pas à la trace. Il était d'un naturel extrêmement méfiant, à la limite de la paranoïa. Si il parvenait à l'estomper en compagnie d'Eve, d'Alexis, de Honey, de Héra ou de certaines autres divinités, il ne s'agissait que d'un cercle restreint de personnes dont les comportements lui avaient inspiré assez confiance pour qu'il soit plus... ouvert. Cela dit, les habitudes étaient difficiles à atténuer et à changer. Il ne pouvait s'empêcher d'être constamment tendu, et ce n'était pas seulement parce que la proximité de la jeune femme le troublait.
La suite ne fut pas pour le mettre davantage à l'aise. C'était même le complet opposé. Il eut l'impression de vivre la scène au ralenti. Les autres personnes présentes n'y prêtaient pas grande attention, tout comme lui ne s'attardait pas sur la manière dont s'occupait les autres. Il entendit le verre brisé et baissa les yeux l'espace de quelques secondes, avant que son nom ne fut crié d'une manière désespérée qui le fit trembler tout entier. Tant de ferveur, tant de détresse et d'émotions, le firent prendre conscience que cela ne lui était pas destiné. Il comprit plus rapidement qu'il l'aurait souhaité ce qui était en train de se produire. Eve en train de courir parmi les clients, se jetant sur une forme invisible qu'elle était la seule à être capable de voir. Il comprenait. Il comprenait vraiment. Malgré tout, sa poitrine s'était compressée sans qu'il ne puisse le contrôler. Etait-ce de la peine ? Du malaise ? Un mélange des deux ? Il secoua la tête et se fraya un passage à son tour, la rejoignant et posant une main fébrile contre son épaule.
Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas comment agir en la voyant ainsi. Il se rappelait leur première entrevue, marquée par la tristesse, le désespoir et la colère. Sa voix brisée venait l'atteindre et percer son cœur d'une façon douloureuse qu'il ne s'expliquait pas. Ce n'était pas de la culpabilité. Il avait dépassé ce stade, comprenant qu'il ne pouvait rien à ce qui était arrivé, que ce n'était pas lui qui était à blâmer. Evidemment, elle était toujours présente, enfouie, mais il savait qu'elle ne lui en voulait pas. Il aurait aimé pouvoir la réconforter. Lui dire que tout irait bien. Que ça passerait. Il en était incapable.
La gorge serrée, il ouvrit la bouche sans savoir ce qu'il allait pouvoir dire, mais les clients du bar s'animèrent et lui firent relever la tête. Il ne lui était plus possible de faire abstraction de l'agitation ambiante, tout comme il ne pouvait ignorer les cris qui se multipliaient.
« On devrait sortir. » laissa-t-il simplement échapper, attrapant doucement le bras de la jeune femme pour ne pas la brusquer et l'aider à se redresser.
Son regard étudiait les comportements alentours. Il voyait de l'affolement, de la panique et de la crainte, chez certains, tandis que d'autres semblaient exaltés et... violents. Il fronça les sourcils, rapprochant inconsciemment Evelyn de lui et accélérant l'allure pour sortir du bar. Il se prit quelques coups de coudes et de bras alors que beaucoup se pressaient pour s'échapper comme eux le faisaient. De mauvais souvenirs lui revenaient inévitablement. La fuite était courante dans un monde animé par la guerre.
Les secours étaient déjà présents. Leurs sirènes et gyrophares ne trompaient pas. L'homme qui se faisait passer pour Adolf traînait derrière eux, il le remarqua également. Il avait l'air hagard, restant à quelques mètres de distance sans pour autant les laisser le semer. Il étouffa un juron en se demandant ce qu'ils avaient fait pour mériter un pareil suiveur.
« Tu vas bien ? »
L'interrogation n'attendait pas réellement de réponse. Il s'inquiétait fatalement quant à son état, physique ou psychologique, la détaillant du regard d'une façon presque protectrice. Il s'en voulait de lui avoir imposé cette soirée, même si elle avait admit vouloir être là. Il avait senti son cœur se réchauffer à cet aveu. Malheureusement, tout ne se passait définitivement pas « bien »... à croire qu'il attirait les problèmes. Il allait finir par le penser.
« Tu n'as pas à t'excuser. Pour ce qui s'est passé. »
Il ne faisait que le murmurer, sans savoir si il devait être honteux de ramener ce sujet dans la conversation. Il continuait de marcher, incertain quant à la manière dont il tentait de l'aider en la faisant s'appuyer sur son propre bras. Il voulait simplement les éloigner de la cohue.
« Je sais ce que c'est. Je la vois aussi. »
Il déglutit péniblement, sa tête tournée vers elle pivotant pour surveiller la rue, jetant un coup d'oeil derrière eux. Il l'évitait mais elle était encore là. Rayonnante. Elle avait cet étincelle dans le regard qu'il aurait pu reconnaître entre mille et qui lui retournait l'estomac d'une étrange façon. Elle se contentait de les observer, tout prêt de l'allemand. Comme si elle le tenait à l'écart pour ne pas les déranger.
Il fallait croire que la célébration avait été poussée à l'extrême, cette année. Lui qui ne croyait pas aux fantômes, trop pragmatique pour penser un tel phénomène possible, ne savait que penser. Il avait immédiatement fait le rapprochement quant à sa propre vision. Lui avait vu Evelyn morte, il savait qu'elle ne pouvait pas être là. Pour la jeune femme, cela devait être plus difficile. Plus complexe. Ça le serait toujours.
Wilson reporta ses yeux devant eux, s'arrêtant enfin. La foule était à l'opposée. D'ici, il pouvait encore voir l'animation qui régnait et s'étonna de remarquer des luttes. Il hésitait. Devait-il intervenir ? Faire quelque chose pour les aider ? Il avait été un héros, il y a très longtemps. Non. Il n'était pas... en état.
« Tu veux en parler ? »
Le jeune homme n'était pas un adepte des confidences. Il ne savait comment le prendre, quand elle avait déjà fait allusion à cet autre Wilson sans parfois s'en rendre compte. Lui évitait le sujet autant que possible, trop douloureux, trop pesant. Il s'imaginait que le nier, que de chercher à l'oublier, que de tout mettre de côté, ne faisait qu'empirer sa situation.
« Iris me l'a montré. » admit-il à demi-mots, son souffle quelque peu précipité. « Je ne voulais pas te le dire, je n'avais pas envie que tu le prennes mal, que tu... que tu trouves ça déplacé. Je ne sais pas pourquoi elle le fait. Je ne sais même pas comment elle arrive à partager des images et ses... souvenirs. Il lui manque, c'est certain. J'imagine qu'elle voulait que je le connaisse à travers elle. C'est incroyable et troublant en même temps. Elle est... exceptionnelle. A tous les niveaux. Comme ses parents. »
Un bref sourire étira ses lèvres, teinté d'émotions qu'il n'arrivait pas à définir. Il ne savait pas si c'était le bon moment. Il ne voulait pas qu'elle s'imagine qu'il était blessé par son comportement. Il ne pouvait pas l'être. Il n'était capable que de compatir, que de vouloir l'apaiser, que de chercher à lui faire comprendre qu'il ne comptait en aucun cas le remplacer. Ils n'étaient pas... Ils n'étaient pas la même personne. Que leurs âmes soient identiques ne devait pas être un tabou. Il avait mit du temps à le comprendre. Qu'il n'avait pas à se comparer à Wilson. Qu'il devait arrêter de la comparer à Evelyn.
« Si tu veux en parler, ça ne me dérange pas. Si tu veux te confier, si tu veux pleurer, si tu veux... peu importe ce que tu veux, je ne veux pas que tu te sentes désolée. »
Il haussa mollement les épaules, les lèvres pincées. C'était un sentiment qu'il n'appréciait pas voir chez elle. Elle n'avait pas à le vivre, pas en plus de toutes les horreurs qu'elle avait traversé. De l'autre côté de la rue, la femme rousse qui lui ressemblait tant semblait lui sourire, comme si elle le soutenait. Cette nuit n'était définitivement pas comme les autres. Et il ne savait vraiment pas quoi en penser.
black pumpkin
Evelyn Nichols
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Scarlett Johansson
Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
La réaction de Wilson avaitété si douce et si intelligente qu'elle en éprouva immédiatement une profonde gratitude. Il avait balayé sa gêne d'une seule parole, lui proposant de sortir, tandis qu'elle hochait la tête avec force pour lui faire comprendre qu'elle était d'accord. Beaucoup trop chamboulée, elle s'était laissée conduire par le jeune homme dans la foule paniquée, ne sachant plus très bien où elle était et où elle devait aller. Elle avait sentit son corps se rapprocher de son ami sous l'impulsion du bras de celui-ci et elle le laissa faire, comprenant qu'il ne cherchait qu'à la protéger. En d'autre circonstances, elle aurait sans doute été agacée par toute cette population se massant vers un même lieu, avec des coups, des poussements violentes et certains cri plutôt paniqués ou aggressif. Mais elle se laissait juste portée, par la foule, ses émotions "maudissant cette foule qui m'avait donné et que je n'ai jamais retrouvé". Les paroles de la chanson d'Edith Piaf lui étaient revenu en tête comme un boomerang lancé avec force... Oui, la foule, la panique tout cela avait causé la perte de son couple, la destruction de sa famille et pourtant, elle avait la vague impression que contrairement à Madame Piaf, cette homme qui lui avait été donné et retiré par la foule n'était pas le même. Le Wilson de l'autre monde lui avait été donné, son Wall-E avait disparu... et ce Wilson encore vivant avait un savoir faire face aux cohues qui la laissait plutôt pantoise, voire impressionnée. Un frisson envahit toute son échine lorsqu'elle réalisa que sa grande maîtrise lui venait sans doute de nombreux mouvements de panique qu'il avait dut vivre, ce qui ne rendait que la situation plus triste.
- Oui, je vais bien, merci. Et toi ? Tu t'es drôlement bien débrouillé...
Elle lui avait lancé un faible sourire tandis qu'elle était assise sur un muret, loin de tous ces gens et des secours mais suffisamment proche au besoin. Lorsqu'il lui avait précisé qu'elle n'avait pas à s'excuser, elle avait posé son regard sur un gros camion rouge de pompier un peu plus loin pour éviter de l'observer lui. Mais son regard avait de nouveau croisé le sien lorsqu'il lui précisa qu'il la voyait aussi, elle, cette autre EVE. Machinalement, elle avait regardé autour d'elle, bien consciente qu'elle ne pourrait jamais la voir, mais plus par symbole, pour lui signifier que cela avait de l'importance pour elle, qu'elle avait le droit d'exister entre eux deux.
- Au moins... tu l'auras ramené avec toi... au moins elle. Cela prouve qu'elle comptait pour toi... Même si tu n'as pas eu trop l'occasion de la connaître...
C'était maladroit et terriblement mauvais. Elle ne savait pas quoi faire de l'information qu'il lui avait donné, elle cherchait juste à être réconfortante mais de toute évidence, elle s'y prenait très mal. Elle avait hésité lorsqu'il lui avait proposé d'en parler. Elle n'avait aucune espèce d'idée de si elle en avait envie ou non. Elle n'arrivait pas à déterminer ce qui lui ferait le plus mal entre se taire ou dire ni ce qui la soulagerait le plus. Ses yeux s'étaient en revanche écarquillés lorsqu'il lui avait parlé d'Iris... Que voulait-il dire par "lui montrer" ? Il était en train de mettre en lumière une capacité de sa fille qu'elle ne savait pas posséder. D'une voix rauque, toujours abasourdi, elle avait fini par lui dire :
- Elle te fait confiance... Si elle a décidé de te montrer ça à toi, c'est que tu comptes pour elle, qu'elle sait qu'elle peut compter sur toi... c'est bien.
Oui, elle le pensait vraiment, que c'était bien. En revanche, une fois de plus, elle ne savait pas comment réagir au fait que sa fille ne semblait pas être une petite fille comme les autres... elle l'aurait pourtant bien voulu. Son regard s'était posé sur ses cuisses, sur ses mains posées dessus et sur cette main qui semblait se diriger vers la sienne, sans pour autant la toucher. Avec lenteur, Evelyn avait alors relevé la tête avant de la tourner vers la droite et de le voir, assis à ses côtés, le sourire insouciant, les yeux pétillants, comme à son habitude. Il n'avait pas l'air de souffrir, peut-être était-il triste de ne plus être avec elle, mais son âme semblait en paix. Il détourna alors les yeux et Evelyn suivit son regard pour voir qu'il observait l'autre Wilson. Son sourire ne se départissait pas, il avait l'air serein, comme s'il offrait une bénédiction muette.
- J'ai tellement peur que tu m'en veuilles...
La voix avait été secouée de sanglots, tandis qu'elle sentait les larmes lui couler sur les jours, mais Wall-E ne semblait pas réagir, ne pas accepter l'idée qu'il puisse lui en vouloir. C'était un aveu secret, qu'elle ne s'était pas même entendu dire à voix haute, elle avait tellement peur de briser sa mémoire, qu'il la déteste si jamais elle devenait amie avec l'autre. Elle n'avait jamais été douée pour les amis et encore moins lorsqu'ils étaient des hommes. Le seul homme qui avait été son véritable ami... elle avait fini par l'aimer profondément, au point de lui offrir une famille... qu'adviendrait-il de cette nouvelle amitié qui s'annonçait ? Secouée par ce sentiment de peur, elle avait finir par stopper brusquement ses sanglots, ressuyant son visage activement pour voir que le fantôme s'était relevé. D'un même geste, elle l'avait imité. Elle avait alors vu son Wilson s'éloigner, se diriger vers le centre de la rue avant de se stopper et de les observer. Tout en déglutissant, la sirène avait alors posé sa tête sur l'épaule du Soleil, cherchant du réconfort auprès de celui qui lui en avait proposé. Evelyn se demanda alors s'il était possible, que juste à côté de lui, se tienne finalement celle qui lui ressemblait tant et pour laquelle, le coeur de l'autre Wilson avait battu si fortement.
[/quote]
Wilson Wallander
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : George Blagden
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : Wall-E
Si il y avait bien une chose qu'ils avaient en commun, c'était leur maladresse mutuelle. Il ne savait jamais comment agir près d'elle, ce qui serait mal interprété, ce qui pouvait paraître déplacé. Il agissait instinctivement, sans vraiment parvenir à cerner les comportements qu'il pouvait se permettre. Il avait conscience qu'il en était de même pour elle. Il l'entendait dans le son de sa voix quand elle lui parlait, il le voyait dans son sourire incertain et il le comprenait. Ce n'était évidemment pas la seule chose qui les rapprochait, mais c'était un détail qui le rassurait, d'une certaine façon. Il n'était pas le seul à n'avoir aucune idée de la façon dont il devait avancer.
Parfois il se disait que celle qui se débrouillait le mieux dans toute cette histoire était Iris. Elle parvenait à apporter de la lumière là où il ne lui semblait y avoir que de l'ombre, des doutes, des craintes et des regrets. Il estimait pouvoir affirmer en avoir apprit plus aux côtés de cet enfant qu'il connaissait pourtant si peu qu'avec n'importe quel autre individu de ce monde ou de celui dont il venait. C'était une constatation déroutante. Lui qui se préparait toujours au pire, qui ne pouvait s'empêcher de penser constamment que cette terre qui se portait bien pouvait basculer à tout moment – comme cette soirée, se retrouvait parfois à oublier chacune de ses interrogations quand il gardait la jeune fille. Même si il ne l'admettait pas, pas même à lui-même, c'était sans doute pour cette raison qu'il appréciait sa compagnie. Elle était comme la personnification qu'il se faisait du courage et de l'espoir. Et ça lui faisait du bien.
Du coin de l'oeil, il avait remarqué un individu habillé de blanc se diriger dans leur direction, stoppé dans son élan par un agent de police qui l'avait attrapé avant qu'il n'ait pu les atteindre. Il ignorait ce qui se passait et au fond, il ne voulait pas le savoir. Il voulait rester ici, à observer Evelyn, celle qu'il ne retrouverait jamais. Il savait que même le jour où il viendrait à mourir, il ne la reverrait pas. Non pas qu'il ne croyait pas en une vie après la mort, mais ils n'étaient plus... sur le même monde. Elle était hors d'atteinte, dans cette vie ou celle d'après. Et à la fois si près et différente, assise sur ce même muret.
Sa gorge se serra en attendant les mots emprunts de sanglots prononcés par la sirène. Il devinait qu'ils ne lui étaient pas adressés, pour les avoir penser à un autre moment. Il en percevait la signification autant que la douleur. Il aurait voulu essuyer ses larmes et lui assurer que tout irait bien, lui affirmer qu'elle n'avait rien à se reprocher. Il ne pouvait le faire. Il imaginait que la peine devait être exprimée. La culpabilité finirait par s'atténuer. Mais même si la plaie cicatriserait, elle resterait à jamais présente. Eve avait compté pour lui, même sans qu'il ne puisse partager un seul instant de sa vie d'humain avec elle. Elle comptait encore. Elle compterait toujours. Il devait en être de même pour elle et Wilson. Et il le comprenait.
Elle restait debout en plein milieu de cette rue tandis que, frémissant, il sentait un poids se poser sur son épaule. Il retint un sursaut sans oser tourner la tête, le regard fixé sur la forme irréelle qui les observait. Elle était sereine, arborant un regard aimant tandis qu'elle lui offrait un signe de la main auquel il ne savait comment répondre. Ses doigts se crispèrent contre la brique derrière lui. Il comprenait le réconfort dont avait besoin Evelyn à ses côtés, autant qu'il ignorait de quelle façon le lui apporter.
La forme fantomatique lui tourna le dos après un dernier sourire, disparaissant dans l'obscurité de la ruelle à mesure qu'elle marchait. Il se rendit compte à cet instant qu'il avait cessé de respirer, prenant une grande inspiration de l'air frais qui les entourait. Il cligna des yeux, réalisant qu'ils étaient humides, tandis que sa bouche restait sèche et que les mots peinaient à sortir. Pour dire quoi ? Son cœur battait d'une façon déchirante alors même que sa main se relevait pour se poser doucement dans le dos de la jeune femme. Elle s'y serra légèrement. Un soutien. Une accroche. Ce geste était les deux à la fois.
Wilson était incapable de définir combien de secondes, combien de minutes, combien de Temps il était resté ainsi. Il n'osait faire le moindre mouvement tout comme il ne voulait pas briser le silence installé. Il avait l'impression qu'il n'était pas nécessaire, à cet instant précis du moins, de se perdre en paroles inutiles et en discours qui n'auraient jamais pu signifier autant que les sentiments qui l'envahissaient. Un mélange de tristesse et d'apaisement, une sorte de calme qui aurait pu être étouffant, une tranquillité à laquelle il n'était plus habitué. Il se sentait à la fois libéré et à l'étroit dans ce corps qui était le sien.
« Je.. » débuta le jeune homme, d'une voix rauque et imprécise.
Il s'interrompit, inspirant plus longuement tandis que reprendre pied avec la réalité lui semblait être délicat. Il sentit sa main se serrer contre elle, tout en ayant la crainte idiote de la briser. Il ne comprenait pas ce qui s'était passé. Mais il n'avait pas besoin de comprendre.
« Cette soirée ne s'est pas déroulée comme je l'avais imaginé. » poursuivit-il finalement, un sourire timide aux lèvres, ne parvenant pas à se résoudre à la regarder. « Je pense que ce serait mieux... d'écourter la fête. J'aurais l'occasion d'en vivre d'autres, de toute façon. »
Il se racla la gorge et se redressa lentement, n'osant la brusquer et sans s'éloigner d'elle pour autant. Il ignorait ce qu'elle désirait, ce qui était le plus sage à faire à ce moment précis. Poursuivre la célébration ne lui paraissait pas être la meilleure des initiatives et le bar semblait être évacué, il n'était donc pas envisageable d'y retourner. Il n'en avait pas la moindre envie en plus de cela.
« Je vais te raccompagner. » affirma-t-il avec douceur, tournant enfin sa tête vers elle.
Malgré tous ses efforts, il ne pouvait se montrer détaché. Ce n'était pas un mal. Elle pouvait très bien voir ses faiblesses, il ne comptait pas s'en cacher face à elle. Plus maintenant. Ils partageaient les mêmes.
« Iris voudrait peut-être voir à quoi ressemble mon déguisement, qu'est-ce que tu en penses ? »
Il ne voulait pas la laisser seule. Ce n'était pas envisageable. Pas dans cet état. Tout comme... il n'avait pas vraiment envie de l'être non plus, en réalité.
black pumpkin
Evelyn Nichols
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Scarlett Johansson
Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
Elle avait retiré la tête de son épaule, ne pouvait s'empêcher de rire en l'entendant constater que la soirée ne s'était pas déroulé comme il s'y attendait. Elle avait profité de son moment d'hilarité pour essayer les dernières larmes qui pointaient dans ses yeux tout en haussant les épaules, les yeux toujours rivé vers l'endroit où Wilson avait fini par disparaître.
- Oh... tu sais, il va falloir que tu t'y habitue... les choses ne se déroulent JAMAIS comme on les a imaginés quand quand on vit dans cette ville. Oui, je suis d'accord aussi pour... "écourter".
Après les émotions fortes qu'ils avaient vécu, elle n'avait plus trop la tête à la fête non plus, comme si toute la tristesse qu'elle avait éprouvé l'avait brusquement vidé de son énergie vitale. Il s'était alors proposé de la raccompagner et elle s'était contenté de sourire timidement en l'observant. Elle avait vu ses larmes, sa tristesse déchirante, la même que la sienne.
- Oh c'est une excellente ! Je suis sûre qu'elle va t'adorer comme ça et je crains qu'elle risque de s'accrocher à tes cheveux longs... elle aime bien toucher les cheveux...
Elle avait amorcé un départ et Wilson l'avait suivi. La fraîcheur de la nuit lui faisait un bien fou, l'aidant à se recentrer, à remettre ses idées en place. Elle constata que la lune était presque pleine, ce qui avait sans aucun doute dû aider à la bizarrerie de la soirée... Elle espérait bien comprendre ce qui s'était passé mais elle avait le sentiment que l'arrestation du fantôme non loin d'eux finirait par faire couler de l'encre dans le journal de Storybrooke, mettant un point final à cette affaire. Le silence s'était installé entre eux avec une possible force qu'Evelyn ne soupçonnait pas, bien trop perdue dans ses pensées pour le remarqué. Après un moment pourtant, elle décida de rompre le silence.
- Tu sais... je pense que tu as raison concernant l'évolution d'Iris. Elle est peut-être même la plus évoluée de nous tous. Perdre son père l'a beaucoup affecté et l'affecte encore, je le vois bien à sa façon de parler, de s'arrêter sur les photos ou même de toujours s'endormir autour des objets ou des peluches qu'il a pu lui offrir. Mais je pense qu'elle fait bien mieux face que nous parce que... elle accepte. Elle accepte et tente de tourner la page. Elle t'a ouvert son coeur bien avant même que j'en ai une once d'envie, elle évolue dans son nouvel environnement. Peut-être... peut-être qu'on devrait faire comme elle ? Peut-être qu'ils étaient là ce soir pour nous dire adieu et nous montrer que la vie devait continuait même si... même si c'est sans eux...
Pour la première fois depuis qu'elle était confronté à son deuil, elle comprenait le besoin irrationnel de tous ces gens de croire aux esprits, aux anges, à une religion quelconque et à une vie après la mort. Cela n'était pas fait pour apaiser les morts ou leur trouver un lieu mais bien plus pour rassurer les vivants qui devaient continuer tout en sachant qu'ils seront tôt ou tard fatalement lié au même problème.
- Tu sais... j'ai voulu te détester de tout mon être... et je l'ai peut-être fait pendant un temps. J'ai voulu me persuader que tu étais un être abjecte et que je ne pourrais jamais être amie avec toi mais... je me suis rendue compte que tu étais quelqu'un de bien et que... je t'aimais bien... comme ami je veux dire... (elle avait peut-être précisé cela avec trop de brusquerie pour que ça paraisse naturel) et j'ai commencé à me sentir coupable, à avoir peur que Wilson ne me le pardonne jamais, qu'il ai l'impression que je l'ai remplacé. Mais je me rends finalement compte que j'avais raison depuis le début, avant que je ne devienne vraiment humaine, Wilson est mort. Il n'est plus doué d'une pensée quelconque ou de sentiments, il est juste mort et les seuls sentiments qui peuvent être ressentis, c'est ceux qui sont au fond de moi, en bien ou en mal et Iris l'a compris avant moi... je crois qu'elle t'en a jamais voulu etje crois qu'elle sait que tu ne remplacera jamais son père mais qu'elle a suffisamment de place dans son petit coeur pour te donner la tienne sans se sentir coupable...
Elle ignorait pourquoi elle lui disait tout ça maintenant, comme ça, mais cela lui faisait un bien fou. C'était comme si elle décidait d'accepter l'acceptation, comme si elle approuvait que le deuil prenne une place dans son esprit et dans son coeur et toute la douleur qu'elle avait jusqu'alors ressenti était à présent en train de se changer en un gaz qui semblait s'évaporer, la rendait tellement plus légère...
- Il faut que je te demande quelque chose... et peut-être que je t'avoue quelque chose aussi...
Elle s'était stoppée sur sa route, ne sachant pas vraiment comment abordé le sujet et refusant pourtant de fuir son regard tant elle le respectait et qu'elle voulait le mieux pour ce moment. Il avait consenti à lui partager ce qu'Iris et lui avaient créé comme lien, elle devait à son tour être généreuse concernant ce qui la liait à l'autre Evelyn.
- Elle... elle a fait une hémorragie cérébrale, pas vrai ?
Elle avait eu une grimace tout en déglutissant, y allant avec toute la douceur du monde pour tenter de ne pas le froisser, tout en aillant l'intime conviction qu'il devait en parler, qu'il devait accepter lui aussi car il ne l'avait jamais fait durant toutes ces années.
- Je pense que contrairement à moi, elle a vécu sa malédiction éveillée... Mais quand elle a été levée, EVE a voulu reprendre sa part de contrôle et a tenté de rallumer ses systèmes... son cerveau n'était pas prêt à enduré une telle surchauffe et...
Sa voix s'était évaporé dans le silence de la nuit, tandis qu'elle observait toujours le visage de l'homme. Elle ignorait qui était EVE dans l'autre monde, ce qu'elle avait fait de sa vie, mais c'était la seule explication qu'elle y voyait.
- Je l'ai deviné parce que... ça m'est arrivé deux fois ces derniers mois... rien de grave !
Elle avait levé les mains en précisant avec une certaine précipitation pour ne pas l'inquiéter.
- La première fois, Wilson était encore là. Nous étions dans un autre monde et je suis devenue une enfant. Ma capacité réflective était bien trop importante pour l'âge que j'avais et j'ai perdu connaissance après avoir commencé à saigner du nez. Je n'avais pas fait le rapprochement mais cela m'est apparu comme une évidence quand c'est arrivé sur Terre-2. Mon corps a subit rapidement des différences de tailles importantes à cause d'un dysfonctionnement dans mon costume et il m'est arrivé la même chose... C'est là que j'ai compris... Chez nous, lorsque la malédiction s'est levée, j'avais été plongée dans un coma pendant 28 ans. Mon cerveau humain était à l'état de sommeil, ce qui fait que lorsque j'ai pris connaissance, je n'ai pas tout de suite compris que j'étais dans un corps d'humain et j'ai débloqué des parties de mon cerveau sans trop de mal car celui-ci avait eu un repos intense durant toutes ces années. Mais EVE, de ton côté, devait avoir rempli le sien de souvenirs et de réflexion durant toutes ces années et... et elle est morte.
Elle avait hésité avant de dire ses mots, bien conscience qu'elle allait provoqué en lui une douleur incommensurable. Mais il ne pouvait pas fuir éternellement. Il fallait qu'il accepte cette éventualité. "Je ne l'ai que aidé à accepter sa venue ici ma chère, mais en ce qui concerne son plus gros problème, ce sera à vous de le régler..." Les paroles de la déesse Hera lui revinrent en mémoire. C'était ce qu'elle lui avait dit lors de leur conversation de l'après-midi alors qu'Evelyn essayait son costume. Ce n'était qu'à présent qu'elle comprenait ce qu'elle avait voulu dire... l'épauler émotionnellement sur une perte amoureuse, il n'y avait qu'elle pour le faire, ils partageaient la même douleur. Avec une douceur infinie, elle avait levée une main tremblante vers lui pour écraser du bout de l'index la larme qui pointait dans ses yeux depuis bien trop longtemps et qui s'était logée sur le coin de son oeil. La lèvre frémissante inférieur frémissante, elle lui alors murmurée, la gorge emplie d'émotion :
- Je suis tellement désolée...
Wilson Wallander
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : George Blagden
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : Wall-E
Malgré le silence, juste marcher à ses côtés n'avait rien de pénible. Ce qui l'était davantage, c'était certainement le poids qu'il avait sur le cœur, mais dont elle n'était en rien responsable. C'était assez étrange, ce chagrin qui semblait s'accrocher à chacune de ses pores, tout en lui donnant l'impression d'être moins lourd à porter. Il n'arrivait pas à définir si c'était... positif. Il lui faudrait certainement plusieurs jours avant de parvenir à mettre de l'ordre de son esprit. Comme il le faisait toujours, il s'appliquerait sans doute à faire le tri, à décortiquer chaque scène de cette soirée, à être trop réfléchi jusqu'à s'en donner la migraine. La voix d'Evelyn chassa ses réflexions, alors que leurs pas avaient été les seuls bruits à résonner entre eux pendant plusieurs minutes.
Ils ne parlaient pas souvent d'Iris. Ce n'était pas réellement une conversation qu'il abordait naturellement. Il l'avait gardé pourtant de nombreuses journées pendant l'absence de la jeune femme et il est vrai qu'il avait tissé une relation spéciale avec elle. Bien qu'il ne savait pas réellement ce que « spéciale » pouvait signifier. C'était particulier. Perturbant et nouveau. Mais si il n'avait pas jugé nécessaire de discuter des prouesses de la petite jusqu'à aujourd'hui, c'était qu'il ne considérait pas avoir à dire un mot à son sujet. Il n'était qu'un ami au même prénom que son père. Il ne connaissait rien aux gamins, encore moins quand ces derniers se montraient bien plus doués que les autres de leur âge. Et... c'était assez sensible, de se permettre de donner son point de vue sur la fille d'Evelyn. Si il avait eu un enfant, avec celle de son monde, aurait-elle été semblable ? Evidemment qu'il y avait déjà pensé. Evidemment...
Wilson esquissa un sourire empreint de tristesse tandis qu'EVE évoquait Iris et son père, tout en ayant aussi une sorte d'attendrissement en se remémorant les images que la petite fille lui avait déjà montré. Elle acceptait, en effet. Comment aurait-elle puis partager des moments si intimes de sa vie avec lui, qui était presque un étranger, si ce n'était pas pour lui montrer qu'il n'était pas de trop ? Pour le rassurer peut-être, ou simplement parce qu'elle en ressentait le besoin. Il ne s'était pas attendu à ce qu'Evelyn parle alors d'elle. De ses ressentis. De la façon dont elle avait vécu les choses. Il était conscient qu'ils partageaient une douleur commune, mais ils n'avaient jusque là pas été jusqu'à la mettre en mots. Sa tête pivota sensiblement en direction de la jeune femme tandis qu'elle parlait. Lui aussi avait voulu la haïr. Profondément. Viscéralement. La garder loin de sa vie, loin de ses yeux, loin de tout. Il avait cru que ce serait aisé de forcer une colère injustifiée à son égard, alors qu'elle ne pouvait rien à son malheur. Il s'était trompé.
L'ancien robot baissa son regard vers le sol tandis qu'elle partageait ses sentiments d'amitié, ressentant comme un malaise qu'il n'arrivait pas à définir à cette confession. Et la culpabilité qu'il ne connaissait que trop bien. Et les doutes, et les interrogations. Il n'était donc pas le seul à s'être posé toutes ses questions ? Aussi brutales auraient pu paraître ses réflexions aux oreilles d'un autre que lui, il les écouta en conservant le silence. Elle avait cette manière de pensée qui lui était propre, celle de la logique, celle du rationnel, celle qui était raisonné et qui cherchait à voir au-delà des émotions. Ce dont il n'avait jamais été réellement capable. Un point de vue nouveau et... d'une pertinence redoutable. La douleur n'existait qu'à travers les vivants, elle avait raison. Il n'y avait qu'eux pour se donner la moindre responsabilités. Les morts ne leur reprochaient rien.
Il avait secoué la tête avant de s'arrêter, un pas après elle, n'ayant pas tout de suite réalisé qu'elle avait cessé d'avancer. Wilson se retourna vers elle, accrochant son regard sans parvenir à deviner ce qu'elle souhaitait lui demander ou lui avouer. Son estomac était serré, étrangement, comme si son corps réagissait avant que ses pensées ne s'ordonnent correctement. La question qui s'échappa de ses lèvres le laissa figé. Il comprenait pourquoi elle était posée. Il ne lui reprochait pas de le faire. Ce n'était juste pas quelque chose auquel il s'était... préparé. Il évitait le sujet. Il le déviait. Il l'ignorait. C'était plus simple que d'en parler.
Le jeune homme chercha à rester de marbre tandis qu'elle s'exprimait, chaque mot qu'elle prononçait réveillant des blessures profondes alors même que sa voix lui donnait l'impression de les panser tout en les ravivant. C'était une sensation perturbante, quelque peu déplaisante. Mais il ne se sentait pas agressé par le fait qu'elle parle ainsi de ce qu'avait pu vivre sa Eve. Il avait l'impression d'être dans une sorte de bulle, avec elle, où tout pouvait être abordé, sans faux-semblants, sans hypocrisie, sans... si, il y avait de la gène, évidemment. Il y en avait encore entre eux. Sans que ça ne le dérange comme à l'accoutumée.
Il se remémorait ses recherches après le décès de la jeune femme. Il avait tout fait pour tenter de la connaître, même si c'était déjà trop tard. Il ne savait pas si il le regrettait. Savoir qui elle avait été pendant la malédiction, s'imaginer sa vie, les moments qu'elle avait traversé, les rencontres qu'elle avait pu faire, n'avait fait que lui donner plus de relief. Plus de réalité. Plus de poids. Plus de souffrances. Un éclair d'anxiété traversa son regard tandis qu'Eve admettait avoir eu quelques ''surchauffes'' ces derniers temps, son cœur ratant inexplicablement un battement. Il se souvenait avoir été traversé par la crainte tandis qu'elle était sur ses recherches supposées aider le monde d'Honey. Il avait eu peur. Pour elle. Pour Iris. Pour... lui. Il avait eu du mal à l'admettre, mais si il parvenait à s'acclimater à ce monde, c'était aussi pour ces deux personnes dont la vie avaient été chamboulées de la même manière que la sienne. Si... si il devait arriver quoi que ce soit... il ne savait pas ce qu'il adviendrait de lui. Il l'avait admit face à elle – avec difficulté et une sincérité qui lui était propre, sans jamais en parler à nouveau.
Même si elle affirmait que ce n'était ''rien de grave'', il ne pouvait donc s'empêcher de s'affoler. Et plus elle parlait de ce soucis ayant eu lieu à deux reprises, plus son rythme cardiaque se montrait déstabilisé et chaotique. Il contrôla chacune de ses respirations pour le calmer, se rassurant en l'observant. Elle allait bien, elle était là. Il devait juste s'assurer... qu'il ne lui arrive pas la même chose que ce qu'il avait déjà vu se produire. Il ne supporterait pas que le scénario se répète.
Il retint de justesse un sursaut en sentant sa main se poser au coin de son œil, ses yeux se relevant pour croiser les yeux. Il ne s'en était même pas rendu compte. Wilson était une coquille fermée, fissurée à de nombreux endroits. Quotidiennement, il maintenait le tout fermé, de peur que tout s'effondre. Il se rappelait encore la manière dont tout s'était écroulé lorsqu'il s'était retrouvé seul avec Héra lors de ses premiers jours passés sur cette Terre. Il ne voulait pas que tous les morceaux s'éparpillent devant Evelyn. Elle n'avait pas à voir ses faiblesses ou à être la témoin de son instabilité. Il ne voulait pas qu'elle ait à faire face à ce défaut, même si il savait qu'elle était plus que consciente qu'il n'était pas irréprochable.
« Ne sois pas désolée. » soupira-t-il d'une voix instable, sans la lâcher du regard. « Ne le sois jamais. Pour quoi que ce soit. Pas avec moi. »
Wilson n'était pas démonstratif. Que ce soit en geste ou en paroles, il restait toujours dans la mesure. Jamais trop, jamais pas assez. Juste ce qu'il fallait pour ne pas être inhumain, mais pas suffisamment pour que ses douleurs prennent trop d'ampleur. Seulement, avec elle face à lui, à la gorge serrée et au regard brillant, il lui semblait que tout ses ressentis étaient exacerbés. Ils résonnaient plus violemment, cherchant une issue, une manière de s'exprimer, une épaule sur laquelle se reposer.
« Je... » poursuivait-il, la bouche pincée, tiraillé par ses propres pensées. « J'ai rejeté la faute sur la malédiction, sur la Méchante Reine, sur les souvenirs effacés... »
Il eut un sourire crispé, son visage s'abaissant légèrement tandis qu'il n'osait pas secouer sa tête.
« Je ne sais pas... Peut-être que ça aurait été encore pire de la perdre en ayant pu partager quelques moments avec elle, parce que c'était inévitable. Elle ne pouvait pas... elle ne pouvait pas supporter autant de connaissances d'un coup. »
Il lâcha un soupir – encore un – sans ressentir le besoin de préciser qu'elle avait fait les bonnes suppositions.
« Je n'ai pas été présent pour elle. Je n'ai pas pu l'aider. Je n'ai pas pu rendre sa vie d'humaine meilleure et... J'aurai dû être là. Comme Wilson l'a été pour toi. Et ça n'a pas été le cas. »
Avec douceur, mais peut-être trop rapidement, sa main attrapa le poignet levé de la jeune femme, ses doigts l'entourant alors qu'il frémissait inconsciemment. Il ne pouvait pas le changer le passé. C'était impossible. C'était un fardeau qu'il se donnait à lui-même et dont il n'arriverait pas à se débarrasser, il en était persuadé. Néanmoins, il pouvait tenter de l'atténuer. Ou de se rattraper. Il pouvait essayer.
Il agit tout aussi lentement alors qu'il se rapprochait, tout en l'incitait faiblement à venir contre lui. Ce fut presque instinctif alors que ses bras entouraient la jeune femme avec précaution, sans trop oser la toucher. Sa carapace se fissurait encore plus profondément à ce simple rapprochement.
« En tant qu'ami, je serai là pour toi. Si ça se reproduit ou si... si tu en as juste besoin. Je serai là. »
Evidemment qu'il retournait la situation, qu'il ne s'attardait pas sur le propre besoin qu'il avait de l'avoir près de lui. Il n'était pas prêt à avouer de nouveau que cette sorte de relation étrange qu'ils tissaient lui était devenu indispensable. Elle était son équilibre fragile. Dangereux, même. Elles l'étaient, à vrai dire.
« Merci. D'être là aussi. » marmonna-t-il malgré tout.
Sa voix n'était plus qu'un murmure qui lui paraissait être de plus en plus faible, presque indistinct, alors que sa gorge se serrait d'une façon qui ne lui laissait pas l'occasion de s'exprimer davantage. Si une humaine n'aurait pas été capable de percevoir le sens de ses paroles, il ne doutait à présent plus des capacités d'Evelyn qui aurait décrypté ses mots sans difficultés.
Il ne sut combien de temps il resta ainsi, sa main posée maladroitement dans son dos, son cœur battant tantôt faiblement tantôt brusquement dans sa cage thoracique. Wilson avait la sensation que sa respiration se coupait en la tenant si proche de lui. Il avait voulu la prendre ainsi dans ses bras, lorsqu'il avait cru ne pas la voir revenir de son expédition imprévue. Il ne se l'était pas permit, lui laissant son moment, à elle et sa fille. Il s'était sans doute permis de traverser trop de barrières en agissant de la sorte. Mais il ne voulait pas de nouveaux regrets. Il en accumulait bien trop.
Tout aussi doucement qu'il s'était approché, il s'écarta. D'un mouvement simple de la tête, il désigna l'immeuble qui était encore non loin, lui proposant son bras pour avancer. Ce n'était pas grand chose. Une preuve de gentillesse, ou d'attention, ou juste... d'amitié. Son esprit était trop embrouillé. L'atmosphère de la rue l'étouffait et pénétrer dans l'appartement lui apporta comme un nouveau souffle.
« Bonsoir. » prononça-t-il poliment à l'adresse de la déesse en la voyant présente, se raclant la gorge pour tenter d'en dissimuler l'émotion – sans grand succès, il se l'imaginait.« Il est encore tôt mais il y a eu quelques... perturbations à la soirée et... on a pas ramené à manger... »
Il ne savait où se mettre. C'était toujours le cas quand il était près de cet appartement. Et il avait conscience qu'il se justifiait pour rien – il n'était pas chez lui, ce n'était peut-être pas à lui de dire quoi que ce soit. Il cherchait à diminuer son malaise, tout en étant certainement en train de l'accroître. Héra le connaissait bien à présent et elle était perspicace comme personne d'autre, en plus de cela.
« Je... Je peux... faire des pâtes ? Si tu veux, je ne veux pas m'imposer ! Tu as faim ? »
Il s'était retourné vers Evelyn, de plus en plus indécis, se rendant compte que sa maladresse n'allait pas en s'améliorant à mesure que les secondes défilaient. Pourtant, la jeune Iris était rayonnante et sa simple présence parvenait à le mettre plus à l'aise, même si elle avait l'air quelque peu surprise par le physique qu'il arborait en cette soirée. Par réflexe, il voulu passer une main dans ses cheveux de nervosité, réalisant que sa perruque toujours sur sa tête rendait ce simple geste différent de d'habitude.
Mais ça faisait du bien. D'être là, en quelques sortes. D'être avec ces personnes là, aussi. C'était... sécurisant. Il ne se sentait plus de trop. Il se faisait une place. Sa place.