Lorsque Derek et Duncan ont trouvé James dans sa chambre cette nuit là, ils furent bien incapable d'aller au bout de leur objectif. Ils avaient une surprise pour le garçon, préparée depuis de nombreux mois, et tout était prévu, dans les moindres détails, même l'heure à laquelle il devait venir ici et... ils avaient vu le visage de James, endormi si paisiblement dans son lit, tenant dans ses bras sa petite sœur.
Le visage de James était d'une splendeur incroyable. Dès le premier jour où les jumeaux l'avaient vu, ils étaient fascinés par la beauté de ses traits fins et doux, d'une perfection divine. Sa mâchoire, ses lèvres envoûtantes, la ligne de son nez, la forme de ses yeux, la couleur et la douceur de sa peau... les jumeaux étaient passionnés par ce visage, par ce corps, ses bras, son torse, ses jambes, le son de sa voix. Mais cette nuit ils l'observaient dormir. Heureux. Paisible. Tranquille. Les joues de Derek et Duncan s'étaient coloriées de rouge. Ils étaient amoureux de lui depuis de nombreux mois, mais le voir ainsi leur donnait l'impression de tomber encore plus sous le charme. La chaleur dans leur poitrine qui brillait de cet amour grandissait encore plus.
Charles-James Brooke faisait tourner la tête des plus grands hyperactifs du Pays des Merveilles, même alors quand il dormait simplement.
Ils n'avaient pas pu perturber ce sommeil, ce moment hors du temps qu'il partageait dans le tranquille univers des songes aux côtés de sa sœur. Comment pouvaient-ils, alors qu'ils tombaient amoureux comme au premier jour juste en l'observant de cette façon ? Alors à la place, les Tweedles s'étaient penchés, pour poser leurs lèvres sur les joues exquises du garçon, pour deux baisers légers qui durèrent de longues secondes éternelles.
Je t'aime James, dirent-ils en même temps, tout bas dans un murmure.
Ils décidèrent alors finalement de quitter la pièce. Ne voulant pas partir tout de suite, ils s'étaient dirigés vers le garage, le lieux dans lequel leurs sentiments pour le garçon avaient commencé à naître. Assez grand, Duncan avait levé les bras pour prendre cette fameuse boite avec toute la délicatesse du monde, sachant à quel point son contenu était important. Les souvenirs d’Éléonore.
Parfois les jumeaux se sentaient mal d'être tristes. Ils considéraient qu'ils n'avaient pas le droit d'être tristes. Tristes que cette femme fasse partie des cieux. Tristes de ne pas la voir auprès de James. Tristes de ne jamais l'avoir connu. Derek et Duncan n'avaient jamais avoué à James à quel point ils étaient affectés par le fait qu'elle soit morte, comme leur propre mère. James pourrait être en colère contre eux... comment osaient-ils s'attrister de cette absence alors qu'eux ne l'avaient pas connu contrairement à lui ? Ils ne voulaient pas que James les déteste, car si ça venait à arriver, ils ne sauraient pas comment se relever d'une telle peine.
Ils caressèrent du bout des doigts le violon de sa mère. Le premier jour de leur rencontre, Derek et Duncan lui avaient promis d'apprendre à en jouer, pour lui, pour elle, pour sa mémoire. Si un jour James considérait qu'ils étaient dignes de la mémoire de sa mère, il devrait arrêter de se tuer en fumant ! Ils avaient pris ce marché à coeur, premièrement parce que ça leur détruisait le coeur de savoir que James détériorait son corps si magnifique en fumant, mais aussi parce qu'elle le méritait. Et lui aussi. Depuis, ils avaient fait de réels progrès, dans une vitesse étonnante, dans l'apprentissage de l'instrument ! Ils considéraient encore être loin de pouvoir arriver à la hauteur d’Éléonore, mais ils avaient bon espoir de pouvoir y arriver un jour !
Ils sursautèrent en entendant quelqu'un entrer. Oh ! C'était déjà le matin, et ils ne s'en étaient même pas rendus compte ! Les voilà, face aux souvenirs d'Eleonore, dans le garage des Brooke, pris par les yeux... de la douce Adèle Atkins. Derek et Duncan lui sourirent.
Bonjour madame Arthur !Bonjour future mini-Adèle dans le ventre de madame Arthur !La future maman passa son regard de l'un à l'autre, surprise.
Je... je pensais que c’était un voleur ! En effet, ce n'est qu'alors que Derek et Duncan remarquèrent qu'elle tenait une poele à la main pour se défendre. Oh non la pauvre ! Elle s'était inquiétée de rencontrer ici un agresseur qui aurait pu lui faire du mal ! Ils se sentirent mal à cette idée, culpabilisant pour le bien de celle qui prenait soin d'une future petite humaine dans son ventre. Les sourcils arqués dans une mine triste, ils se levèrent pour lui faire un câlin avec précaution.
On est désolé de vous avoir fait peur !On est venu ici pour penser à madame Éléonore, mais on a rien volé, promis !Les jumeaux sentirent ses mains tapoter leurs dos gentiment, acceptant l'étreinte.
Si ce n’est que vous je n’aurais pas besoin de ça ! Dit-elle en désignant la poêle, les jumeaux le lui confirmant dans un grand sourire rayonnant.
Éléonore ? Pourquoi vous.... cherchez quelque chose sur elle ?Les Tweedles se penchèrent alors pour lui parler dans l'oreille dans un murmure, sur le ton de la confidence.
On veut faire plaisir à James parce qu'on est amoureux de lui, confia Derek le premier.
Et dans une expression triste, les yeux baissés sur le sol, son frère rajouta :
On aurait beaucoup aimé la connaître...Oh ! Elle gloussa en leur adressant des regards entendus.
James a de la chance alors... mais.... je ne sais pas si vous trouverez beaucoup de souvenirs d’Eleonore dans le garage. Chris garde les photographies dans la maison. Elle réfléchit un instant en se tapotant le menton.
Et les recettes dans la cuisine !Les yeux des jumeaux s'illuminèrent. Ils reculèrent pour ranger le violon dans sa boite et le ranger là où il était, avant de retourner vers la future maman, qui pouvait les voir rayonnants et heureux.
On peut les voir, diiiiis ?Oui ! James serait content en plus d’avoir une recette cuisinée du livre de sa maman... Derek et Duncan hochèrent la tête si frénétiquement qu'il aurait été presque étonnant qu'ils n'en perdent pas la tête.
Et on va lui cuisiner nous même !Vous savez cuisiner ? demanda-t-elle amusée, les suivant lentement.
Oui, on cuisine souvent depuis longtemps ! Et on voudrait cuisiner tout le temps pour James ! S’émerveilla-t-il.
Ils suivirent Adèle, parcourant avec grande attention les feuilles de recettes, avec un puissant amour chacune des photos, se rapprochant alors un peu plus du petit univers de cette famille qui avait une place si grande dans le cœur de James. Et d'Adèle aussi ! Après de longs instants, quelqu'un toqua à la porte. Duncan glissa le regard derrière le rideau, et reconnut l'homme qui attendait, un bouquet de fleurs à la main. Il eut un sourire.
Il y a un amoureux qui cherche une amoureuse !Quand Adèle trouva son Arthur chéri venu avec le petit déjeuner, qu'elle serra dans ses bras dans un gros calin, les jumeaux comprirent qu'il n'y aurait plus beaucoup de temps avant que James ne se réveille ! Alors ils se dépêchèrent, ramassant leurs notes de recettes, la tête plein d'images, avant de poser une dernière question avant de partir.
Si James se voyait offrir un bateau du nom de sa maman, ça lui ferait plaisir ?Il adore la mer !Un bateau ? Ça dépend si vous l’emmener avec vous ou pas pour naviguer... je ne sais pas s’il ne préfèrerait pas faire de la planche à voile ? répondit-elle songeuse.
Oui c'est pour naviguer ! Il a dit qu'il adore la mer et on dirait qu'il veut y retourner et on s'est dit que si le bateau s'appelait comme sa maman... c'était comme-ci elle venait avec lui !Adèle fut émue, écrasant même une larme et se cachant dans ses mains. Arthur s'approcha, et embrassa tendrement sa tête, lui passant une main dans le dos.
C’est une jolie image. Pardon. Les jumeaux sourirent tendrement, avant de se pencher vers l'oreille d'Arthur.
Faites la rêver, d'accord ?Arthur eut un regard surpris d'abord, mais leur répondit par l'affirmative avec un sourire sincère. Les deux rouquins firent alors un nouveau un câlin à Adèle.
Merci beaucoup beaucoup beaucoup !C'était décidé ! Après avoir passé une nuit à tomber amoureux de James encore plus profondément que la veille, les jumeaux étaient partis, pour se préparer encore mieux. Le bateau était bien sûr prêt depuis longtemps déjà, et ils avaient même maintenant la confirmation que James aimerait beaucoup ! Mais maintenant, ils comptaient cuisiner aussi, précisément ce que James aimait. C'était tout ce qu'il méritait, pour être un garçon aussi merveilleux ! Et ils n'auraient pas fini de lui faire autant plaisir.
Et c'était la nuit d'après, qu'ils avaient emmené James sur le navire qu'ils avaient acheté pour lui. Ils avaient bien sûr trouver un temps pour dormir, mais peu, ils avaient l'étonnante faculté physique de résister sans beaucoup de sommeil, et avec toute l'excitation qu'ils avaient, ça leur était bien impossible de se reposer davantage !
L'ancienne tortue n'était pas encore réveillée que Derek et Duncan avaient entreprit de quitter le port pour fendre les flots. C'était la surprise qu'ils voulaient lui faire ! James aimait la mer, ils voulaient la lui offrir. Car à défaut de pouvoir lui décrocher la lune, ils pouvaient au moins lui décrocher l'océan. Ils s'étaient assis sur le bord du navire, les yeux vers l'horizon vers lequel ils se dirigeaient, la tête pleine de pensées amoureuses, impatient de revoir enfin leur ami.
Et en parlant de la tortue... ils entendirent sa voix ! Pour sûr, sans hésiter, c'était bien sa voix ! Certes, ce n'était pas très dur de le deviner, puisqu'il était le seul sur ce bateau avec eux, mais ils en furent bien fiers de le reconnaître. Ils s'étaient alors levés avec précipitation, et de très grands sourire sur leur visage, pour courir vers leur si cher James et furent stoppés par.... un noix ? Elle percuta le front de Duncan, qui se frotta alors, plus curieux que vexé par ce qu'il s'était pris, la ramassant sur le sol pour l'observer avec de grands yeux. Mais son expression passa à un grand plaisir, son visage rougissant d'amour, écarlate, lorsque James passa une main sur la marque laissée pour s'assurer qu'il aille bien. Le sourire amoureux que Duncan eut pour lui ne fut pas discret, comme à leur habitude, d'ailleurs.
Ils ouvraient la bouche pour lui répondre et mettre fin à ses inquiétudes, mais un tout petit être vert les devança en les saluant de sa toute petite voix aigue absolument adorable, avant de placer dans leurs mains une noix chacun. Si on les connaissait bien, il n'était pas très étonnant de les voir briller d'admiration pour la petite fée des bois.
TU ES TROP CHOU TOI ! ON T'AIME DEJA BEAUCOUP !On est Derek et Duncan !Et lui tu le connais ? C'est notre amou... heu, c'est James !Et d'ailleurs, ils se souvinrent par la même occasion qu'ils ne l'avaient toujours pas salué ! Alors ils se rapprochaient un peu plus, pour se pencher et lui faire un bisou, sur une joue chacune, en guise de bonjour, suivi de leur sourire tendre si habituel.
Ton papa va pas te tuer voyons ! On voulait te faire une surprise !On a parlé avec ton papa pour lui demander avant ! On voulait t'offrir un bateau, et un voyage, pour que tu te sentes bien. Parce que tu es trop beau quand tu es heureux !On doit te montrer quelque chose !Ils glissèrent leurs mains dans celles de James, pour l'emmener à l'autre bout du pont, avant de prendre des escaliers pour descendre et se tenir sur une plateforme qui semblait posée sur la mer, sur le bord du navire, l'endroit parfait pour plonger ! James avait pu voir, sur le chemin, les jumeaux larguer l'ancre pour arrêter le bateau, avant de l'emmener là, exactement face à la mer. Mais pour ce qu'ils voulaient leur montrer, ils le tournèrent plutôt vers la coque.
Les jumeaux tendirent le doigt pour lui montrer et James put lire le nom du navire sur lequel il se tenait, que les jumeaux avaient écrit au pinceau.
Derek et Duncan, sérieux mais souriants, se tournèrent pour regarder James dans les yeux, lui ouvrant leurs cœurs.
Ce bateau est à toi James, on l'a acheté et rénové, puis nommé, uniquement pour toi. Pour que tu retrouve la mer, ta maison, pour que tu soit heureux comme on aime te voir.On a appelé ce bateau Éléonore, parce que comme ça, ta maman peut t'accompagner jusqu'au bout du monde. On a envie qu'elle sache que tu es heureux, et comme ça elle est toujours avec toi.Et, soudainement timide, ils rentrèrent leur tête dans les épaules, les yeux vers leurs pieds.
Ça te plait ?Le petit Korogu du nom de Dumora, jouant de sa musique et chantonnant une ode amoureuse, avait sauté sur le sol, pour monter sur la coque, et se tenir au dessus des lettres bordeaux, tout heureux. Les jumeaux étaient si heureux de faire le bonheur de James, que cette journée semblait en tout point parfaite, et rien ne pourrait la perturber.
On veut voyager avec toi James. Parcourir les sept mers et tout voir avec toi. Mais en attendant, on a largué l'ancre. On a tout notre temps, et si tu veux bien rester avec nous, la mer n'attend que toi James !En le regardant, les jumeaux se déshabillèrent devant lui et... complètement. Le haut, le bas, les chaussures, et le sous-vêtement. Se dévoilant entièrement en tenue d'Adam, sans cacher leur intimité, ils s'approchèrent de lui pour poser de nouveau deux baisers sur ses joues, puis plongèrent dans l'eau de l'Atlantique la tête la première. Lorsqu'ils retrouvèrent la surface, ils crièrent à leur ami.
Allez viens ! N'aies pas honte ! Il n'y a que nous, et la beauté de l'océan ! Gasmask