« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Dans une vie banale, nous avons des années banales de mois banals par des jours banals. Justement, j'en vivais une aujourd'hui ! La malédiction était levée et la vie reprenait son cours. J'avais démissionné du bar et fait réellement ce que j'aimais : le sport, plus précisément la danse. Par des annonces que je laissais tout d'abord dans les boutiques et restaurants, j'enseignais un sport que je connaissais bien aux gens intéréssés. Par la suite, c'est à la salle de sport que je m'engageais en tant que professeur de danse et fitness avec des horaires spécifiques donnés par mon patron, Gaston Hawk. J'apprenais des chorégraphies dynamiques pour certains, lents pour d'autres, à des petits groupes de 5 à 13 personnes et cela sans m'ennuyer une seule seconde ! La vie pouvait être morose à Storybrooke... Mais le sport y donnait tout son sens et j'étais fière d'en donner aux sportifs qui me suivaient durant ces heures.
J'arrivais à la salle avec un peu d'avance, histoire de me préparer. Pour ce qui est de la salle qu'on me laissait, il ne nécessitait rien de plus qu'une radio et toujours quelques bouteilles d'eau pour les oublis. La seule chose dont avait besoin la danse, c'était l'espace. Après m'être changée dans les vestiaires, je me rendais dans la pièce destinée à mon cours et je m'échauffais. Je savais que j'allais reprendre les mêmes mouvements avec les élèves mais c'était plus fort que moi de commencer le cours avant. Juste pour moi-même. Durant ce temps, j'improvisais des gestes, des pas et parfois j'enchaînais la chorégraphie que j'allais bientôt enseigner. Il n'y avait pas besoin de musique pour danser et je ne cesse de le répéter aux autres - même s'ils préfèrent avec. C'est d'ailleurs par cette absence de musique que j'entendais une jeune fille frapper doucement à la porte close. Je me retournais et vis deux grands yeux pétillants me fixer par la petite fenêtre. Elle semblait attendre que je lui ouvre car elle ne bougeait pas d'un centimètre alors que je l'observais en silence. Perplexe, j'allais donc lui ouvrir la porte, un fin sourire aux lèvres.
"Hey... Tu es nouvelle ? Les vestiaires sont de ce côté si tu souhaites te changer." Lançais-je en indiquant la pièce en question avec mon doigt.
Tout sourire, elle s'y rendit tandis que je la regardais fermer la porte derrière-elle. Elle devait sûrement être nouvelle car je ne l'avais jamais vu dans la salle de sport auparavant. J'étais toujours heureuse de voir des nouveaux arrivants pour s'entraîner, surtout s'ils étaient motivés. Elle semblait bien motivée !
À l'heure précise indiquée à l'entrée de la salle, j'ouvrais les portes pour laisser les élèves rentrer - dont la nouvelle. Ils posaient leur serviette et leur bouteille aux bords des fenêtres et se dispersaient dans la salle. Certains s'échauffaient en avance - comme je l'avais moi-même fait - en attendant que je mette la musique. J'observais toujours chaque tête, voyant les nouveaux devenus des anciens, ceux qui étaient là la semaine dernière mais pas aujourd'hui, ou bien seulement les nouvelles personnes motivées et parfois débutantes dans la danse. Qu'importe l'individu, j'étais heureuse qu'elle soit là et j'étais prête à lui apprendre à danser. Après tout, bouger est déjà une danse, je ne fais que l'harmoniser en des enchaînements de pas gracieux et rythmés.
"Bien ! Allons-y !"
Tout le monde s'arrêta de parler pour se placer, jambes légèrement écartées, bras le long du corps... Je lançais la musique puis m'avancer face à eux.
"Commençons l'échauffement en rythme."
Je m'imprégnais de la musique en fermant les yeux et en bougeant doucement la tête en rythme. Lorsque je rouvris les yeux, je souriais en voyant les autres agir de la même manière. Je réalisais dans ces moments-là à quel point j'aimais ce boulot. Partager ma passion avec les autres tout en tant payée était une chance inespérée pour une princesse fée qui devait s'intégrer sur Terre. J'avais beau me plaindre de la monotonie qu'offrait cette ville, j'étais bien heureuse d'avoir ces instants avec les autres. L'atmosphère dans la salle était toujours bonne et joyeuse. Étrangement, cette joie se dispersait autrement aujourd'hui... La musique commençait à accélérer et je commençais à mon tour les mouvements avec les autres lorsque discernais une silhouette en décalage, dans le fond de la salle.
Je reconnus la nouvelle au cheveux blonds, longs et ondulés qui tournait sur elle-même et... dansait autrement de ce que je ne pourrais décrire. Personne ne la voyait car tous dos à elle, c'est donc seulement moi qu'elle réussissait à perturber pendant que je faisais les mouvements. Elle semblait déjà tellement dans son monde - comme moi tout à l'heure mais avec dix fois plus d'énergie - que j'avais peur de savoir comment ça e poursuivrait lorqsque nous commencerions la chorégraphie. Je m'arrêtai donc pour couper la musique. Un grand silence se fit dans la salle, accompagné de quelques chuchotements. Avec le plus de tact possible, je tentais de parler à la jeune fille qui semblait tout juste réaliser qu'il n'y avait plus de musique.
"Excuse-moi... Hum, c'est un cours de danse. Le principe de cours et que tu dois suivre les mouvements de la professeur. Si tu veux pouvoir faire ce que tu souhaites, il faut te rendre en boite de nuit ou sur une piste de danse. Ici, il y a une chorégraphie..."