« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Ni la nuit ni le jour. Elle rentrera blessée dans les parfums d'un autre. Tu t'entendras hurler : "Que les diables l'emportent !"
Premier avril, alors que la nuit tombe...
"C'est pas la peine de revenir ensuite."
Cette phrase allait et venait sans cesse dans son esprit. Il avait détesté la prononcer. Pourquoi ne parvenait-il pas à se montrer plus détaché lorsqu'il s'agissait d'Eulalie ? Ca n'était pas censé l'atteindre autant.
Il en était à sa troisième cigarette consécutive. Des desseins violents et machiavéliques se mouvaient dans son esprit comme autant de volutes de fumée trouble. Il se voyait égorger l'imbécile au bras duquel la petite peste venait de s'en aller. Il en retirerait un plaisir évidemment malsain. Pouvoir lire la stupeur douloureuse dans les yeux de la jeune femme lorsqu'elle l'apprendrait. Lui enlever une personne chère à son coeur. Peut-être pouvait-il également supprimer la vieille rouquine de la même façon ? Celle qui avait impunément posé sa bouche contre la sienne ? Il était dans un tel état de rage que de tuer la moitié de Storybrooke lui semblait une alternative envisageable. Cependant, ça ne suffirait pas. Ca ne suffirait jamais... Et il ne pouvait la supprimer elle, bien que cela résoudrait tous ses problèmes.
Ses paupières papillonnèrent furieusement alors qu'il sortait de son immobilisme inquiétant. Sentant sûrement son mal être, Moustache quitta le canapé pour s'approcher de lui, émettant un miaulement interrogateur. Le barbier l'ignora complètement, cherchant quelque chose dans un placard. Il finit par trouver une bouteille de gin qu'il déboucha. Il se versa une bonne quantité dans un verre abandonné sur la table mais se stoppa net en voyant une trace de rouge à lèvres sur le rebord. Cette simple vision fit battre follement son coeur à ses tempes. Dans un excès de fureur, il jeta le verre contre le mur. Ce dernier se brisa en mille morceaux, laissant une trace humide contre la paroi. Le chat sursauta et s'en fut aussitôt à l'autre bout de l'appartement.
Balthazar se mordit les lèvres jusqu'au sang, maudissant l'amazone et ce qu'elle avait fait de lui. Il se haïssait avant de la rencontrer, mais elle le faisait devenir une personne qu'il détestait encore plus.
Que faisait-elle à cette heure-ci ? Au restaurant avec le gros lard ou déjà entre ses draps ? Il secoua brusquement la tête, les yeux fermés à s'en fendre les paupières. Pourquoi réagissait-il aussi violemment ? Il savait qu'il ne devait rien attendre d'elle. Mais tuer au moins un des deux qui l'avait touchée lui apporterait un semblant de libération. De soulagement.
Il porta la bouteille à ses lèvres et but la moitié du gin qu'elle contenait sans reprendre sa respiration. L'alcool lui brûla la gorge, mais au moins, il ressentait autre chose qu'un vide oppressant, désormais. Il grimaça et inspira une profonde bouffée de tabac pour réprimer un haut-le-coeur.
Il fallait qu'il sorte d'ici. L'appartement dans sa globalité lui rappelait la petite peste. Elle avait bien trop trouvé ces marques, ici. Il n'aurait jamais dû la laisser prendre trop ses aises. A quoi avait-il pensé ?
Il traversa le couloir à grands pas pour récupérer son manteau, et en entendant les fleurs de l'autre abruti chanter depuis la chambre de la jeune femme, il ferma si fort la porte qu'il manqua de l'arracher de ses gonds. Etait-ce un effet de son imagination ou chantaient-elle plus fort depuis que la porte était close ? Une méchante idée à l'esprit, il la rouvrit, balaya un regard à la fois mauvais et abattu sur la chambre remplie d'objets hétéroclites, et se saisit du bouquet. Les fleurs reprirent leur mélodie à tue-tête. Imperturbable, il emprunta le couloir en sens inverse et se dirigea droit vers l'évier pour tourner le robinet. Il jeta les fleurs sous l'eau en veillant bien à ce qu'elles soient imbibées convenablement. Ces dernières s'agitèrent, émettant des "Pitié ! Pitié monsieur le cousin !" d'une voix implorante, ce qui excita davantage le barbier. Il appuya bien fort dessus jusqu'à ce qu'elles rendent leur dernière pile -puisqu'elles étaient en plastique. Elles finirent par grésiller et par cesser de remuer. Fier de son larcin, Balthazar ferma le robinet. Ce n'était pas suffisant pour l'apaiser. Il lui aurait fallu un véritable crime.
Il fit voler son manteau dans les airs et l'enfila, puis attrapa une nouvelle cigarette dans son étui qu'il coinça entre ses lèvres. Il allait abaisser la poignée de la porte d'entrée quand il entendit frapper de l'autre côté. Il fronça les sourcils. Le retour d'Eulalie, déjà ? Il n'aurait pas été à ce qu'elle lui désobéisse -ça n'aurait pas été la première fois. Cependant, elle n'avait pas pour habitude de toquer à la porte. Elle préférait les entrées fracassantes.
Il ouvrit la porte, et eut aussitôt un geste machinal comme pour la refermer. Les deux policiers sur le palier le jaugeaient d'un oeil qui le fit déglutir.
"Monsieur Graves, nous vous arrêtons pour le meurtre de Granny." déclara l'un des deux d'un ton sec et professionnel. "Vous avez le droit de garder le silence."
Granny... cette femme n'avait donc aucun véritable nom et prénom ? Pas étonnant qu'elle ait connu une fin aussi pathétique. C'est idiot comme des pensées futiles peuvent vous traverser l'esprit lorsque votre vie s'effondre.
Balthazar resta perplexe quelques secondes face à cette accusation, puis recula instinctivement d'un pas. Les policiers s'avancèrent d'un même mouvement, prêts à en découdre.
"N'aggravez pas votre cas." lui recommanda le plus âgé des deux.
Le barbier émit un soupir las pour cacher sa nervosité.
"C'est ridicule. Holmes et Eulalie peuvent prouver mon innocence. Ils..."
"Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal." le coupa le second flic sur le ton d'un bon élève.
"Je suis innocent !" répéta-t-il, agressif en braquant sur lui un regard glacé.
"Eh bien dans ce cas, vous expliquerez à mes collègues de quelle façon vous avez égorgé une pauvre vieille dame avant d'exposer ses restes dans le frigo de madame Olyphant !" fit le premier avec sarcasme. "L'autopsie a révélé des traces de votre ADN."
Il passa près de lui dans un cliquetis et ramena ses mains dans son dos pour le menotter. Balthazar crispa la mâchoire, sachant très bien qu'il ne pouvait lutter contre deux hommes à la fois. De toutes façons, à quoi bon s'enfuir ? Pour aller où ? S'ils sonnaient la cavalerie d'Olympe, il n'y aurait nulle part sur terre où il pourrait se cacher...
"Vous commettez une grossière erreur..." grommela-t-il, l'air buté.
Les deux policiers eurent un petit rire amusé, et le plus jeune continua d'énoncer :
"Vous avez le droit à un avocat et si vous ne pouvez pas vous en payer un, un avocat vous sera commis d'office."
Balthazar baissa les yeux vers Moustache qui l'observait, l'air indécis. Qui allait s'occuper de lui en son absence ?
Les deux flics le poussèrent vers le palier et il eut juste le temps de voir le chat se faufiler par la porte entrouverte.
***
Le lendemain matin...
Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Le banc métallique n'était pas suffisamment confortable. Il avait été placé en garde à vue par les deux flics très consciencieux qui étaient finalement partis une fois leur travail accompli. Il avait été fouillé et ses effets personnels avaient été confisqué. Son rasoir avait été placé dans un sachet transparent avec l'étiquette "pièce à conviction". Il ne lui restait que ses vêtements pour toute identité, jusqu'à ce qu'il passe en jugement et qu'il soit contraint de porter une tenue de prisonnier, car il serait forcément catalogué coupable si personne ne se souciait de prouver le contraire. Qui l'aurait fait, de toutes façons ? Holmes le détestait. Il serait bien satisfait de le voir derrière les barreaux pour n'importe quel motif. Quant à Eulalie...
Il laissa échapper un soupir accablé et plaça la tête dans ses mains. Elle ne l'aiderait pas. Pas après ce qu'il avait fait. Il resta assis sur le banc métallique pendant de longues minutes avant de lever les yeux, croyant entendre un bruit.
Le petit jour qui filtrait à travers une lointaine fenêtre faisait danser la lumière sur la chevelure de l'amazone. Tout semblait plus clair de l'autre côté des barreaux. Moins terne et enténébré. Il ne faisait plus partie de ce monde-là.
Avait-il une hallucination ou s'agissait-il vraiment d'elle ? La cellule lui rappelait tant de mauvais souvenirs. Toutes ces années à prier, à espérer. Condamné injustement. C'était une ritournelle sans fin qui l'avait rendu fou, et qui reprenait, une fois encore. Ses doigts remuèrent, cherchant instinctivement le contact rassurant du rasoir. Jamais plus il ne le toucherait. Jamais plus...
"Cache ta joie." lança-t-il d'un ton acide. "Tu vas pouvoir récupérer mon appartement."
Elle pourrait même y emménager avec le gros lard et y planter des fleurs en plastique. A moins qu'elle ne préfère habiter avec la lesbienne ? Il garda ses amères réflexions pour lui. Il avait la sensation que cela le rendrait pathétique de les proférer à haute voix. Sa fierté était tout ce qui lui restait. Il ne voulait pas faire le plaisir à la petite peste de lui montrer... qu'elle avait réussi à le briser.
"Il paraît que tout m'accuse." poursuivit-il, venimeux. "Tu pourras remercier Grand Sourire. Il t'a débarrassé de moi."
Il déglutit avec difficulté. Un goût de bile empâtait sa bouche. Il braqua un regard féroce dans celui d'Eulalie, les poings serrés sur ses genoux à s'en faire bleuir les jointures.
"Je te hais..." assura-t-il.
Sa voix avait à la fois une intonation malsaine et passionnée qu'il ne lui connaissait pas.
acidbrain
Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
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and then the silence surrounds you and haunts you.
J'avais tenu le temps de deux film et demi avant de me décider à me lever trop brusquement. Non pas que ce qu'il avait choisit ne me convenait pas – c'était... intéressant, comme concept – mais je ne me sentais plus à l'aise. Et il restait encore beaucoup d'Alien à regarder, sauf que je n'en avais plus envie. Je profitais trop de sa gentillesse. Je n'étais pas aveugle à ses tentatives de rapprochements loin d'être discrètes auxquelles je ne répondais pas. Je n'avais pas le droit d'être aussi égoïste.
« Je vais... partir. »
Je n'allais pas rentrer où que ce soit. Il était resté assis et me regardait avec ses grands yeux. Sa déception me faisait de la peine.
« Tu reviendras ? »
« Evidemment. »
Je forçais un sourire dans sa direction, ne sachant pas vraiment s'il était nécessaire d'ajouter quoi que ce soit.
« Je suis contente de t'avoir comme nouvel ami. »
Est-ce que c'était approprié ? Je n'en avais pas la moindre idée.
Il était beaucoup trop tard. Ne pas avoir besoin de dormir me permettait de pouvoir marcher toute la nuit, si je le désirais, mais chacun de mes pas étaient de plus en plus lourds. Est-ce qu'Athéna pourrait m'accorder un peu de son temps ? Je devrais la tenir au courant de ce qui était arrivé avec Elliot. Est-ce qu'Hypérion pouvait me rassurer ? Non. Il m'avait dit d'être prudente. Je ne l'avais pas été. Est-ce que je pouvais me rendre chez Deborah ? Je ne la connaissais pas assez.
L'évidence se présenta d'elle-même sans que je ne le réalise. Elle dormait sans doute. Ma poitrine était serrée dans l'attente d'une réponse aux quelques coups que je venais de frapper. J'entendais des bruits de pas distinctifs qui me soulagèrent, je devais bien l'avouer.
« Fifi est indisponible pour le moment, merci de laisser un message après le bip... »
Je penchais la tête, observant la porte toujours close.
« BIIIIP... »
C'était sa voix, je la reconnaissais. Un énorme bruit de chute me parvint aux oreilles et je mis un certain temps à réagir, avant d'ouvrir de moi-même. Elle était bien tombé. Mais elle ne semblait pas en souffrir particulièrement. Elle était affalée le visage contre le sol et les fesses relevées, enroulée dans un plaid, à ronfler comme si elle n'avait pas été éveillée deux secondes plus tôt.
« Fifi ? »
Agenouillée près d'elle, je tapotais doucement son épaule du bout de la main. Elle semblait dans un sommeil relativement profond.
« Je te dérange ? »
Elle ouvrit à peine un œil avant de s'accrocher à mon cou. Elle ne manquait pas d'énergie même si son état d'éveil était approximatif.
« Dodo. »
Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était ce dont j'avais besoin. Elle ne me lâchait plus et je faisais preuve d'autant de douceur que possible en la portant jusqu'à sa chambre que j'avais déjà pu visiter. Je l'y déposais simplement, prête à faire demi-tour avant de me raviser en sentant la main de la jeune femme tenant toujours le bas de ma robe.
« Je peux rester ici ? » prononçais-je finalement d'une petite voix, indécise.
Figue se décala légèrement, me laissant un espace limité qui suffirait amplement.
« Oui, si tu me sers de doudou. »
C'était un accord qui me convenait parfaitement. Je n'étais pas habituée à tant de proximité avec qui que ce soit. Elle se serrait contre moi et m'utilisait véritablement... comme une peluche. J'aurai pu m'en aller mais ce contact était apaisant, alors même qu'il me faisait pleurer silencieusement.
* * *
« T'as décidé de nous faire l'honneur de ta présence aujourd'hui ? »
« Je viens prendre des gâteaux. Pour moi et pour Figue. Elle est malade, elle viendra pas aujourd'hui. »
Je n'aimais pas venir ici. Je me contentais de passer pour récupérer des pâtisseries de Robyn ou celles de la boulangerie d'à côté, ça valait toujours le coup. J'avais promis à Figue de lui en ramener, même si toujours endormie, elle n'avait pas du m'entendre. Ce collègue dont je ne connaissais même pas le nom se contenta de lever les yeux au ciel, peu étonné de ma réponse, avant de se lever et de prendre sa veste sur son fauteuil.
« Je vais en chercher, t'as qu'à attendre ici. »
Il n'y avait que peu d'employés déjà présents. Je m'étais assise sur un des meubles, affichant une expression ennuyée. Je ressentais une légère agitation planant dans l'air, ou plutôt une sorte de poids. C'était étrange et dérangeant. Et John Doe, celui dont je ne me rappelais pas le nom mais à qui j'en avais donc donné un, était particulièrement lent. Je pouvais me montrer patiente pour de la nourriture, mais j'espérais justement ne pas avoir à l'être en venant m'en procurer ici.
L'attente aurait pu se contenter d'être longue, mais un détail la rendit plus insupportable encore. Une aura particulière. Mes sourcils se froncèrent et je me relevais brusquement, aussi vite que je m'étais installée. C'était illogique. Il n'y avait que deux explications possibles : je devenais folle ou quelque chose clochait. J'étais peut-être paranoïaque. Je me faisais des films. J'avais vu des gens enfermés à l'asile dans certaines séries pour moins que ça. Sauf que je ne pouvais pas me tromper. Je n'avais pas eu l'intention de le croiser après ce qu'il m'avait dit, encore moins de lui parler. Mais il devait se trouver ici pour une raison. Et j'avais besoin de savoir laquelle.
Il était dans l'endroit le moins chaleureux du bâtiment. Je m'étais contentée de cligner des yeux en le discernant dans cette cellule. Les premières questions qui me traversèrent l'esprit furent stupides. Est-ce qu'on lui avait donné à boire ? A manger ? Depuis quand il était là ? Est-ce que c'était Holmes lui-même qui l'avait emmené pendant leur soirée ensemble ? Elles furent rapidement effacées lorsqu'il prit la parole, chaque syllabe qu'il prononçait me crispant davantage. Qu'est-ce qu'il était en train de raconter ? Mes mains se portèrent aux barreaux de cette grille. Grand Sourire lui avait fait quelque chose ? Il était revenu depuis hier ?
« Je te hais... »
Mon regard rencontra le sien et je me sentis envahie de ce même chagrin qui ne m'avait pas quitté de la soirée. Pourquoi jugeait-il nécessaire de dire de telles choses ? Et de cette façon ? J'en étais déjà consciente. C'était réciproque. Je le lui avais déjà dit. Pourtant, entendre ses mots sortir de sa bouche me faisait terriblement mal.
« Je sais. »
Ce n'était qu'un murmure douloureux. J'avais cherché une explication à sa colère sans comprendre qu'elle était finalement si simple : ça devait être moi le problème.
Je réalisais que les barres de métal que je tenais se tordaient sous mes doigts et les lâchais immédiatement. Je me pinçais les lèvres, baissant les yeux. A quoi bon m'inquiéter ou lui demander ce qui s'était passé ?
« Mais tu te trompes. »
Il avait cette fâcheuse habitude de penser à ma place qui m'exaspérait. Bien qu'à l'instant, j'étais trop troublée pour le lui reprocher. J'hésitais, restant complètement immobile, avant de soupirer.
« Je ne récupérerai pas ton appartement. Je n'en aurai pas besoin. J'habite avec Figue maintenant. »
Et c'est toi qui t'es débarrassée de moi. Réflexion idiote. Inutile de la partager. Je secouais la tête, lui tournant le dos. Je n'avais pas envie de rester une seconde de plus.
* * *
Les donuts avaient été déposés en masse dans la maison de Figue, la réveillant instantanément. J'en avais profité pour prendre une douche et elle m'avait laissé lui emprunter l'une de ses robes, bien qu'elle considérait qu'elle lui allait mieux à elle. Mon esprit s'embrouillait davantage à mesure que les heures avançaient. J'avais attendu un moment avant de finalement repartir. Figue retournait se coucher et je sentais qu'elle était triste, aussi, même si j'ignorais pourquoi.
Je me retrouvais de nouveau au poste de police. Deux fois en une journée, ça tenait du miracle. J'avais laissé la carte de Deborah à Emma, en lui faisant part des noms dont je me souvenais, évoquant dans les détails tout ce qui s'était déroulé. J'aurai pu faire appel à la règle implicite précisant que les divins étaient supérieurs. Que si je disais qu'il n'avait rien d'un coupable, j'avais raison et j'étais au-dessus d'elle. Je pouvais tout aussi bien détruire les barreaux, faire appel à un Garde, demander à Apollon... mais peut-être qu'il fallait que ça se passe comme ça. Je n'avais pas le devoir de lui faciliter les choses.
« Ils veulent s'assurer que je ne leur ai pas menti sur ce qui s'est passé avant de te faire sortir. Je crois qu'ils aimaient tous beaucoup Granny. Mais j'imagine que ça ne prendra pas longtemps. »
Je détournais mes yeux de sa personne. Si c'était pour recroiser son regard cruel, je préférais l'éviter. Je m'asseyais collée à cette cellule, faisant juste passer une bouteille d'eau à l'intérieur. J'avais ramené des chips que je gardais pour moi. Je n'avais pas à me montrer plus gentille que je ne l'étais déjà.
J'aurai pu m'en aller et le laisser seul, comme je l'avais fais plus tôt. Rester ne m'apportait jamais rien de bon, peut-être que changer de méthode serait bénéfique.
« Est-ce que... »
Il était sans doute préférable que je ne parle pas. Ma voix n'était plus aussi assurée et j'ouvrais le paquet dans mes mains d'un geste trop incertain.
« Est-ce que je pourrais récupérer mes affaires ? »
Je n'avais pas besoin de son autorisation. Pourquoi je la demandais ? Je pouvais reprendre ce qui m'appartenait. Il était enfermé, je pouvais même m'y rendre maintenant si je le voulais. Ce n'était qu'une preuve de respect, sans doute, ou une manière de m'assurer que je n'avais pas rêvé la veille. Je secouais la tête, affichant une moue agacée.
« Basile viendra à ma place. »
Il me rendrait ce service si je lui promettais de le couvrir le jour où il aurait envie de passer du temps hors de la cité. C'était mieux comme ça, de toute façon. Après aujourd'hui, je ne le verrais plus. Et tout finirait par s'arranger.
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Balthazar Graves
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DEMAIN DES L'AUBE.
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La petite peste était venue, puis elle était partie. Balthazar avait cessé de compter les heures passées dans sa cage, bien que l'horloge murale, visible à travers les barreaux tordus de sa cellule, égrenait inlassablement son agaçant tic tac. Il avait l'impression de tomber lentement mais sûrement dans un abîme glacé. La solitude ne lui pesait jamais. Depuis son enfance, il avait appris que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Puis, en grandissant, il avait fait confiance aux mauvaises personnes. Il avait cru pouvoir tromper la fatalité. Il avait tout perdu. Il s'était promis de ne jamais plus commettre les mêmes erreurs. Il ne devait donc pas attendre d'être sauvé par quelqu'un.
Cette situation était la sienne, désormais. Il se réconfortait en se disant que sa peine serait moindre que celle qu'il avait subie dans le monde des contes. On ne l'enverrait pas au bagne, puisque cela n'existait plus dans le monde réel. Pour bonne conduite, il n'aurait peut-être que six ou neuf ans à passer en prison. Cette éventualité lui fit serrer les poings. Il sentit ses ongles s'enfoncer dans la chair molle de ses paumes. L'injustice lui faisait encore plus mal que la douleur physique qu'il éprouvait. Il haïssait la vieille qui était morte de la main du clown. Il détestait les flics qui avaient trop bien fait leur boulot et remonté jusqu'à lui. Mais plus encore, il maudissait Grand Sourire d'avoir réussi un coup de maître en le piégeant. Ces pensées troubles ne quittèrent pas son esprit de la journée. Il resta dans une sorte de transe immobile, allongé sur le banc métallique, indifférent aux douleurs qu'il ressentait dans son dos. Il tentait de faire abstraction aux différents bruits qu'il percevait depuis les bureaux de la police.
Aux alentours de midi, on déposa un plateau repas par l'ouverture de sa cellule. Il n'y toucha pas. Le plateau fut enlevé une heure plus tard, après avoir dispensé une odeur déplaisante de ragoût.
L'aiguille de l'horloge avait parcouru plus de la moitié du cadran lorsqu'il entendit de nouveau la voix d'Eulalie. Il écouta ses propos sans lui accorder un regard, toujours allongé sur le banc, crispé de la tête aux pieds. Elle avait témoigné en sa faveur alors qu'il ne lui avait rien demandé. Pourquoi ? Pourquoi se donner cette peine ? Il chercha ce qu'elle pouvait bien y gagner, sans succès. En tous cas, elle ne l'avait pas fait par gentillesse. Il y avait forcément autre chose, mais quoi ?
Il se redressa, grimaçant légèrement en sentant son corps ankylosé se mouvoir de nouveau. Les cicatrices dans son dos l'élançaient et sa nuque était rigide. Il bougea légèrement la tête tout en expirant. Une cigarette aurait été nécessaire mais on lui avait confisqué, comme tout le reste.
Il fixa la bouteille d'eau que la petite peste avait passée à travers les barreaux, avant de poser le regard sur elle. L'amazone lui tournait le dos, assise contre la grille de la cellule. Comme il était debout, il remarqua le paquet de chips qu'elle engloutissait rapidement. Son estomac grogna, mais il n'allait certainement pas quémander. Elle n'attendait probablement que ça.
"Basile." articula-t-il d'un ton cassant.
Encore un autre, songea-t-il et aussitôt, une rage sourde et dévorante s'empara de nouveau de lui.
Il ne voulait pas mettre de mot dessus. Pourtant, il ne pouvait s'agir que de jalousie. Elle avait éveillé une émotion très dangereuse en lui. Il aurait tant aimé qu'elle le laisse en paix, à demi mort. Il se rendait compte seulement maintenant à quel point il se portait mieux lorsque tous ses sentiments étaient en sommeil, enfouis en lui profondément dans un état végétatif.
Le barbier ne se donna pas la peine de lui répondre. Après tout, qui ne dit mot consent. Il ne voyait pas comment s'y opposer. Il regrettait d'avoir quitté son appartement sans avoir eu le temps d'y déposer des pièges. Il aurait apprécié d'apprendre que "Basile" avait trouvé une mort lente et pénible, le corps perforé à mains endroits par des pièges à ours.
Il plaqua les mains contre son visage et les fit glisser lentement afin de se ressaisir. Son regard tomba naturellement vers Eulalie, toujours assise par terre. Ses mains serrèrent le vide devant lui, imaginant qu'il étouffait l'amazone. Il aurait tant aimé la tuer. Avec elle, ses émotions disparaîtraient, retourneraient sous terre. Si seulement il en avait été capable...
Par dépit, il donna un coup de pied dans la bouteille qui heurta les barreaux. Cela fit sursauter la petite peste. Sa gorge était sèche mais il ne boirait pas. Il voulait de l'alcool. Quelque chose de fort.
"J'ai le droit de passer un appel."
Sa voix ressemblait à un grognement lugubre. Ce n'était pas une requête. Une constatation agressive, un ordre détourné.
"Tu veux appeler qui ?"
La jeune femme s'évertuait à ne pas le regarder mais il percevait très bien la déroute dans son intonation. Il se félicita intérieurement d'avoir réussi à la déstabiliser, même si ce n'était pas le but premier. Il voulait seulement utiliser le seul droit qu'il avait encore.
L'amazone se leva sans attendre de réponse -de toutes façons, il ne lui accorderait pas ce plaisir- et revint quelques instants plus tard avec un téléphone sans fil qu'elle tendit à travers les barreaux. Il s'en saisit brusquement sans un remerciement et composa un numéro qu'il avait appris par coeur sans en comprendre la raison. Peut-être parce qu'elle était la seule personne qui l'avait aidée dans une situation similaire, il y avait fort longtemps, et qu'il savait que tôt ou tard, il aurait de nouveau besoin d'elle.
Il plaqua le téléphone contre son oreille tout en levant les yeux vers Eulalie. Au bout de plusieurs tonalités, le répondeur s'enclencha. Balthazar se détourna de l'amazone. Il ne savait pas quoi dire. Pourquoi appelait-il ? Qu'espérait-il ? Il se planta face au mur gris de sa cellule, devant le banc.
Son souffle grésilla dans l'appareil. Il prit le temps de réfléchir, avant de déclarer dans un filet de voix :
"C'est moi..."
De sa main libre, il se frotta la tempe en grimaçant. Il n'avait jamais été doué d'éloquence, encore moins dans ce genre de cas.
"J'aurais voulu que tout soit différent."
Il laissa sa phrase en suspens. Quel sens souhaitait-il lui donner ? Peu importe, elle comprendrait ce qu'elle voudrait.
"Fais bien attention à Katelyn. Storybrooke n'est pas une ville pour élever un enfant. Enfin maintenant, y a un criminel de moins en liberté."
Il esquissa un rictus désabusé, ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, mais se ravisa. Il préféra raccrocher. Il pivota de nouveau vers l'extérieur de la cellule, constatant qu'Eulalie était toujours là. Il lui rendit le téléphone à travers les barreaux, et agrippa ses doigts à l'instant où elle allait s'éloigner. Braquant un regard glacé dans le sien, il combla l'espace entre eux.
"Pourquoi as-tu plaidé en ma faveur ?" susurra-t-il, à la fois intrigué et agacé. "J'ai un avocat qui se serait chargé de ça."
C'était un commis d'office. Le barbier n'avait pas jugé utile de dépenser ses économies pour engager quelqu'un de compétent. D'une façon ou d'une autre, il savait qu'il ne ressortirait pas de cet endroit.
Il resserra la prise autour de sa main alors que leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, seulement séparés par les barreaux.
"Dis-moi pourquoi tu fais tout ça." ordonna-t-il, le sang battant à ses tempes.
De son autre main, il écrasa le paquet de chips qu'elle tenait, les réduisant en miettes. Certes, c'était une infime vengeance, mais il s'en contenterait pour le moment. Son regard dément ne quittait pas le sien et il ne relâchait pas la pression sur sa main, la griffant presque.
"Dis-le maintenant."
Il avait l'intention de lui arracher la main. Est-ce qu'elle repousserait ? Il était curieux de le découvrir.
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Eulalie
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J'aurai dû lui laisser ce moment et m'effacer. Je n'avais aucun droit de l'écouter et ce peu importe la personne qu'il contactait. Est-ce que c'était de la curiosité ? Déplacée, mais oui. La tête baissée, je percevais les mots qu'il prononçait sans en saisir le sens. Katelyn... Ce prénom me rappelait vaguement quelque chose mais je n'arrivais pas à m'en souvenir précisément. Il avait l'air de s'en soucier. Ça ne me regardait pas. Ma main se crispa davantage contre le paquet que je tenais. Il avait donc quelqu'un qui l'attendait dehors. Ou du moins quelqu'un qui comptait assez pour être contacté. Il n'était pas tout seul.
Je ressentais ma présence comme indésirable. J'attrapais l'objet tendu avec la seule intention de partir sur le champ, loin d'être préparée à le sentir s'accrocher ainsi. Il n'avait aucune raison de vouloir prolonger la durée de ma visite. Je laissais tomber le paquet de chips détruits – quel gâchis de nourriture – tandis que je serrais davantage le téléphone entre mes doigts. 'John' sera déçu de récupérer son bien professionnel avec un écran fissuré. Son acharnement me prenait de court, plus encore que de le voir si proche tout en étant toujours hors de portée.
« Qu'est-ce que ça peut te faire ? » répliquais-je, passablement irritée.
A chaque fois que je fixais trop longuement ce visage qui était le sien, je me retrouvais submergée par cette foule d'émotions contraires. Il n'avait qu'à se contenter de me remercier comme l'aurait fait n'importe qui d'autre. Sauf qu'il n'était pas comme les autres. Cette simple pensée me fit serrer les dents, mon rythme cardiaque s'accélérant nettement.
« Je l'ai fais pour moi. Les laisser t'accuser à tord me rendait complice du plan de Grand Sourire. »
Mon ton était assuré bien que ma gorge se serrait en prononçant ces mots. C'était une raison logique, évidente même. Elle sonnait pourtant faux à mes oreilles. Elle était fade, prévisible, insuffisante. Je me mentais à moi-même en prétextant que c'était la seule explication à ma présence ici.
Le bruit d'une porte s'ouvrant me fit me retourner. 'John' me fixa, perplexe, avant de poser son regard suspicieux sur Balthazar. J'en avais oublié que l'endroit était filmé et probablement surveillé de près, étant donné ce dont on le présumait coupable. Je me libérais brusquement de la prise qu'il avait encore sur moi, dégageant mon bras sans la moindre difficulté.
« Tout va bien ? »
« Oui. Il ne peut pas me faire mal. »
Je ressentais à peine la douleur à mon poignet. Je préférerais que ce soit le cas : une souffrance physique était bien plus facile à gérer que celle que je ressentais. Je tendais le téléphone abîmé à son propriétaire, qui vint s'en emparer non sans une moue embêtée.
« Tu me dois un demi-salaire pour ça. »
Son rire cherchant à détendre l'atmosphère ne me fit pas réagir. Il soupira, peu étonné par les dégâts matériels que je pouvais causer. J'avais déjà cassé à deux reprises la machine à café de la salle de repos après tout.
« Tu devrais le laisser, Eulalie. » se contenta-t-il d'ajouter avec une grimace avant de s'éloigner.
Je me pinçais les lèvres, ne prenant pas la peine de lui répondre. J'attendis d'être certaine que ce collègue s'était éloigné avant de me retourner vers le barbier. J'étais indécise et perturbée, triste et énervée. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux, consciente que je finirais par partir. Je me permettais juste de retarder l'échéance.
Les battements de mon cœur se faisaient moins rapides, bien qu'ils soient toujours aussi désordonnés. Presque désagréables. Je n'avais plus rien à lui dire. Je n'en étais pas certaine. Il ne voulait sans doute pas l'entendre.
« Pourquoi tu ne m'as pas demandé de partir après le séminaire ? Après tout ce que j'ai dis ? »
Mes yeux se baissèrent et ma main alla frôler distraitement l'un des barreaux, comme si la froideur du métal pouvait me faire oublier tout le reste. Évoquer cette soirée était délicat. J'avais l'impression qu'il s'agissait d'un sujet tabou que je brisais. Ou d'un moment qui n'avait jamais réellement existé. Je me rendais compte avec le recul que j'avais fait mon possible pour le passer sous silence, en vain. Tout m'y ramenait fatalement, que ce soit ce voyage dans l'espace, le clown, ou même lui, à chaque fois que je le regardais.
« Tu me détestes et tu m'en veux. Alors pourquoi tu m'as laissé rester ? C'était une autre leçon ? Il fallait que je m'habitue pour que ça me fasse encore plus mal ensuite ? C'était ça le but ? »
Je regrettais les mots qui m'échappaient au moment où ils traversaient mes lèvres. Ils n'avaient aucun sens. Mon discours était vague, incohérent, inutile. Je n'attendais pas de réponses de sa part. C'était ça qu'il cherchait ? A me faire perdre la raison ? Non. Je me débrouillais très bien toute seule pour me mettre dans des états impossibles.
Je relevais à peine la tête, presque collée à cette cellule morbide, ma respiration saccadée me donnant l'impression d'être prise de vertiges. Je forçais un sourire qui n'avait rien de naturel. Je cherchais à me donner contenance, sans que ça ne me semble convaincant. Je n'étais pas aussi douée qu'Apollon pour rendre léger les moments difficiles.
« J'aurais préféré que ça se passe autrement. Que tu ne fasses jamais partie de ma vie, en fait. Je ne vais pas te le reprocher, c'est de ma faute. Je me suis imposée et je suis restée en sachant que c'était une erreur. Je me suis laissée aveuglée. J'ai été faible. »
Je ramenais ma main vers moi, la passant sur ma robe dans un geste imprécis qui me permettait de retrouver un minimum d'assurance. Le peu que j'étais capable d'avoir en cet instant. Je me redressais, déglutissant avec peine. Il avait fait preuve d'une sincérité déroutante et blessante en m'avouant sa haine. Je ne savais pas ce que je révélais à mon tour, je sentais simplement que c'était nécessaire pour que ça cesse enfin de me hanter.
« Je ne peux pas changer ce qui a déjà eu lieu. Tu as été le premier... pour beaucoup de choses. Et à cause de ça, tu seras toujours important. Pour moi. »
Je ne l'avais que murmuré. C'était un aveu bien difficile à prononcer, que d'admettre cette faiblesse. J'avais laissé son emprise s'intensifier, se développer, préférant avoir mal que de n'avoir rien. Au point de ne plus savoir comment je faisais avant pour vivre sans. De ne plus savoir comment faire maintenant. Il était tout ce à quoi j'avais pensé, tout ce que j'avais voulu et tout ce que j'avais connu pendant des mois. C'était encore le cas. La première âme à m'avoir marquée, d'après Hypérion. Un moyen de pression, d'après Grand Sourire. Évidemment que je ne pourrais pas l'oublier. Pourquoi est-ce que j'en étais si bouleversée ?
« C'est pour ça que j'ai fais tout ça. Pour me faire pardonner, aussi. Je ne te dois plus rien maintenant. » soupirais-je après une grande inspiration.
Je clignais des yeux de manière incertaine. Je me sentais aussi soulagée que mal à l'aise. Et vide, aussi. Etrangement vide.
« Je crois... Je crois que j'ai dis tout ce que j'avais à dire. »
Je parlais trop. C'était une habitude que je détestais à cet instant précis, même si je ne pouvais en nier les vertus libératrices. Pour une fois, cela dit, je ne m'étais pas contentée d'une suite d'interrogations interminables. Il y avait du progrès.
« Tu devrais boire. Ton corps en a besoin. »
Je ne le regardais plus depuis le début de cette tirade incompréhensible, fixant des pans de sols ou de murs. Je me concentrais sur cette bouteille au sol comme si c'était la plus belle chose à regarder. Ma tête se pencha sur le côté avant que je ne la secoue, agacée par mon propre comportement. Ce n'était pas la première fois que je me ridiculisais en paroles devant lui, mais je me faisais la promesse qu'il s'agissait de la dernière.
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Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Même en sachant que j'ai tort. Oh, j'en rêve encore. Vivant mais mort. N'être plus qu'un corps...
La petite hypocrite... Balthazar esquissa un rictus désabusé en entendant son explication hasardeuse sur son témoignage. Il jeta un coup d'oeil oblique en direction du téléphone à l'écran fissuré. Ainsi, l'amazone avait encore des difficultés à contrôler sa trop grande force lorsqu'elle était contrariée, ou sujette à des émotions trop intenses. Cette constatation lui arracha une moue satisfaite. Depuis qu'il la connaissait, il collectionnait les futiles petites vengeances. Il devrait s'en contenter, faute de mieux.
Pour une raison qui lui échappait, la jeune femme aborda ce qui était arrivé le jour du séminaire, à New York. Comme la majeure partie des choses agréables -et rares- qui lui arrivait, le barbier les enfouissait dans un coin de son esprit et les occultait. Une façon comme une autre de ne pas se laisser ronger par le désespoir.
Il demeura immobile tout le temps qu'elle parla. Seul son regard dériva le long du corps de l'amazone, détaillant chacun de ses mouvements trahissant la nervosité. Il n'en retirait aucune satisfaction particulière, contrairement à l'accoutumée. Cette discussion l'embarrassait. Pourquoi se sentait-il si étrange d'apprendre qu'il était sa faiblesse ? Il aurait dû en être ravi. C'était là le but qu'il s'était fixé, après tout. Même en position d'infériorité, il la rabaissait plus bas que terre. Il ne se sentait plus si triomphant, désormais. Se retrouver derrière les barreaux plaçait tout dans une perspective différente.
J'ai mal aussi... songea-t-il.
Il se mordit les lèvres pour s'empêcher de prononcer cette phrase ridicule à haute voix.
"Je crois... Je crois que j'ai dis tout ce que j'avais à dire."
Dans ce cas, pourquoi restait-elle plantée devant la cellule ? Pourquoi ne s'en allait-elle pas ? Balthazar cligna des yeux, la fixant avec davantage d'intensité. Sa remarque sur la bouteille d'eau lui fit légèrement secouer la tête.
"Tu te soucies trop de moi. C'est ça ton problème." articula-t-il d'un ton sardonique.
Elle s'évertuait à éviter son regard, ce qui l'agaçait prodigieusement. Aie le courage de m'affronter, petite peste...
"Pourquoi tu es restée, cette nuit-là, à New York ?" demanda-t-il soudain. "Tu ne te poses pas les bonnes questions. Tu pouvais partir, tu as choisi de rester. Ce que j'ai pu dire ou faire n'a aucune importance. Là encore, tu pourrais partir, mais tu restes. Tu restes toujours. Tu ne dois pas te sentir obligée de rester parce que j'ai été le premier."
Il crispa la mâchoire avant de déglutir. Il ferma brièvement les yeux, écoutant le sang battre à ses tempes de façon effrenée, avant de soulever les paupières pour braquer un regard incendiaire sur la jeune femme.
"Fais-toi sauter par quelqu'un d'autre." dit-il d'un ton acide.
Si ce n'est pas déjà fait. ajouta-t-il mentalement, lugubre.
Après tout, elle semblait toujours en quête de conseils. Il venait de lui en donner un très utile.
"C'est facile de m'oublier. Ca ne te prendra que deux minutes."
Il haussa les épaules, un goût amer dans la bouche. Tout se mélangeait dans son esprit tourmenté : son désarroi et soulagement à l'idée qu'Angelika n'ait pas répondu à l'appel, cette prison qui l'oppressait davantage de seconde en seconde, et cette fille, devant lui, inaccessible donc d'autant plus désirable...
Ses yeux tombèrent sur la main de la petite peste, qui effleurait distraitement l'un des barreaux. Il fut tenté de s'en saisir, mais il n'aurait été capable que d'esquisser une caresse en cet instant. Un geste tendre pour l'enfer qu'il venait d'ouvrir entre eux...
Un cliquetis le ramena à la réalité brutale. Il leva les yeux vers le type qui était déjà venu les déranger auparavant.
"Voilà tes deux minutes." lança Balthazar d'un ton cinglant à l'adresse d'Eulalie.
L'homme l'observait d'un air suspicieux qui paraissait le caractériser, car le barbier ne lui connaissait pas d'autre expression.
"Je suis pas sûr que c'est une façon de parler à une dame."
Balthazar laissa échapper un soupir las. En plus de les avoir écoutés, ce type se prenait pour un chevalier servant. Le complexe du flic dans toute sa splendeur -ou horreur, tout dépendait du point de vue.
"Le magistrat a donné son accord. Vous êtes libre, Graves." dit-il d'un ton où l'on percevait nettement l'antipathie.
Le barbier écarquilla les yeux, surpris. Le type ouvrit la cellule. Il resta pétrifié quelques instants, observant l'absence de barreaux, presque envahi par l'appréhension. Il n'avait pas envisagé d'être libéré, encore moins si rapidement. Il avait l'impression d'être au coeur d'une farce.
"Vous pouvez rester là aussi, si vous préférez." lança le policier d'une voix grinçante.
Balthazar lui jeta un coup d'oeil mauvais et sortit de la cellule pour suivre docilement l'autre qui le conduisit jusqu'à un guichet. Le policier se plaça de l'autre côté, fouilla un petit moment avant de trouver ce qu'il cherchait. Bientôt, les possessions du barbier furent étalées sous ses yeux, chacune enveloppée dans un sachet en plastique transparent.
"Un paquet de clopes bien entamé, un briquet." énuméra le policier d'un air agacé. "Un rasoir vintage."
A cet instant, il leva les yeux vers Balthazar, plus suspicieux que jamais.
"Eulalie vous a innocenté, le magistrat a approuvé, mais si j'étais vous, je resterais dans le coin jusqu'à ce que l'enquête soit définitivement bouclée. Ca serait plutôt suspect d'apprendre que vous avez déserté Storybrooke comme par hasard juste après votre libération. Il se peut qu'on ait encore des questions à vous poser alors restez dans le coin."
Le barbier demeura impassible, choisissant d'entretenir le mystère sur ses intentions afin de rendre le flic en face encore plus méfiant et contrarié. Il appréciait assez cette façon agacée qu'il avait d'humecter ses lèvres entre deux phrases.
"Un téléphone portable déchargé, un trousseau de clés, un portefeuille, une... souris en cristal." fit-il en ricanant.
Il posa le rongeur au bord du guichet. Il était emballé dans du papier bulle transparent mais malgré tout, Balthazar remarqua qu'une des oreilles était cassée. Il n'aurait pas dû garder cette souris dans sa poche de manteau, mais depuis qu'il l'avait trouvée dans sa boîte aux lettres, il ne savait qu'en faire. Alors, il l'avait emportée un peu partout avec lui, se persuadant qu'il l'avait oubliée alors que c'était tout le contraire. Cela faisait déjà un certain temps, depuis qu'il était sorti de l'hôpital.
"Vous avez de drôles de trucs dans vos poches." fit remarquer le flic avec un sourire narquois.
Balthazar se contenta d'un regard oblique alors qu'il s'emparait de tous les petits sachets pour les fourrer pêle-mêle dans les poches de son manteau qu'il venait de récupérer.
"Ce fut un plaisir." marmonna-t-il, sarcastique.
Il fit voler son manteau dans l'air atone du commissariat et l'enfila (). Après quoi, il se dirigea vers la sortie à grands pas nerveux, impatient de sentir le vent contre son visage. Il n'était pas encore dehors qu'il alluma une cigarette. Il renversa la tête en arrière, expirant un panache de fumée lentement. Enfin, il retrouva le monde extérieur. La rue était calme. Quelle heure était-il ? Il s'aperçut que le flic ne lui avait pas rendu sa montre, mais il n'avait guère envie d'y retourner la réclamer.
Tournant la tête, il aperçut Eulalie. L'expression de son visage était curieusement indéchiffrable, elle qui était si transparente, d'habitude. Sans un mot, il lui indiqua l'intérieur du commissariat.
"Deux minutes." dit-il finalement, afin qu'elle comprenne le fond de sa pensée. "Quoique... c'est un bel abruti."
Avec une moue sinistre, il amena de nouveau la cigarette à sa bouche pour inspirer une bouffée de façon brusque.
"Je vais devoir expliquer à mes clients pourquoi je ne suis pas venu les coiffer, aujourd'hui." maugréa-t-il. "Il va falloir que je trouve une bonne raison."
Tout finirait par se savoir, de toutes façons. Storybrooke était une ville trop petite pour les commérages. Cette histoire risquait de faire un scandale parmi sa clientèle. Dès que quelqu'un est suspecté de quoi que ce soit, il est difficile, voire impossible, d'être blanchi même en étant innocenté. Ce genre de choses vous poursuit éternellement.
"Je ne suis pas doué pour mentir."
Il fuma un certain temps, s'abîmant dans un silence soucieux. Puis, finalement, il ajouta en incluant tous les non-dits :
"Même si je m'améliore."
Il accorda un demi-sourire abattu à Eulalie, avant de se ressaisir et de serrer les dents. Par jeu ou par dépit, il écrasa son mégot contre le mur du commissariat, puis se décida à partir.
Ne plus penser à la petite peste, ne plus... penser. Encore un regret qu'il pourrait fermer à double tour dans sa tête.
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Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
John était parti, il était parti, et je me retrouvais là à regarder la porte ouverte de cette cellule sans avoir la moindre idée de ce que je devais faire. Je n'avais rien attendu. Pas d'attention, pas de sympathie. Et je ne m'étais pas préparée non plus aux paroles qu'il venait de prononcer. J'espérais le silence, en réalité, puisque j'étais persuadée que cela aurait été le plus simple à supporter.
Je secouais la tête et quittais le poste aussi vite que j'y étais entrée. Je ne pris même pas le temps de saluer Emma. J'aurais pu agir comme je le faisais habituellement et aller chercher les restes de pâtisseries en espérant que ça me fasse aller mieux. Je n'en avais pas la moindre envie.
« Deux minutes. »
Je relevais les yeux dans sa direction en me sentant étonnement perdue, l'air frais ne suffisant pas à me faire réagir. Je savais que je le regardais. Que c'était sa voix qui me parvenait. Je le voyais bien bouger, sans comprendre ce qu'il faisait, sans comprendre ce qu'il disait. Je ne percevais qu'un sifflement insupportable à mes oreilles. Je voulais qu'il se taise. J'aurais dû me sentir soulagée de le voir s'en aller ou en être satisfaite, d'une certaine façon. Pourtant, ce n'était qu'un poids étouffant supplémentaire s'abattant sur ma poitrine.
Je ne compris pas tout de suite ce qui me poussa à l'agripper son bras pour le faire se retourner après un seul pas. Encore moins les raisons me motivant à le plaquer si violemment contre le mur. Et surtout pas ce qui me prit de vider le contenu de la bouteille d'eau que j'avais récupéré en direction de son visage. J'éprouvais une certaine difficulté à respirer, silencieuse tandis que le plastique sous mes doigts s'écrasait contre lui.
« Ton corps en avait besoin. »
C'était la seule chose que j'étais capable de prononcer. Ce n'était pas assez. Il n'avait pas le droit de dire ces choses-là, il n'avait pas le droit de me traiter de la sorte. Le seul qui avait cette autorisation, si on pouvait appeler ça ainsi, ne se le serait jamais permit.
« Tu ne veux pas me faire une liste de ce que j'ai le droit de manger ou de boire aussi ? Des endroits que je peux visiter ? Des personnes à qui je peux parler ? »
Je ne m'imaginais pas que le barbier puisse réussir l'exploit de descendre aussi bas dans mon estime que Grand Sourire, mais je me trompais sans doute. Il ne valait pas mieux que ce clown. Il ne valait pas mieux que tous les autres.
« A moins qu'il n'y ait que ma vie sexuelle qui t'intéresse. C'est un sujet de conversation que tu abordes souvent ou tu le réserves à Holmes ? »
Je jugeais jusque là insuffisant d'en faire mention mais je n'avais pas oublié que Sherlock semblait bien au courant de ces détails. Est-ce que je devais le gifler pour ça ? C'était presque un rituel à chaque fois qu'il me poussait à bout. Ce qui arrivait bien trop fréquemment. Ce ne serait jamais suffisant pour me calmer, mais j'en avais envie. J'en contrôlais habituellement l'impact, pas cette fois. Elle fut bruyante, violente et je faisais bien de le maintenir puisqu'il aurait certainement pu en tomber. Je remarquais sa lèvre en train de saigner. Est-ce que sa peau avait tendance à marquer ? Il était pâle. Évidemment. Tant mieux. Ma main appuyait plus fortement contre son torse. J'étais consciente que les cicatrices dans son dos n'apprécieraient pas le contact du mur mais ce détail m'inquiétait peu.
« Je suis en ret... Qu'est-ce qui se passe ? »
Je levais la tête, clignant des yeux face au garde qui venait tout juste d'apparaître. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Je l'avais appelé ? Quand ? Oh. Oui. Je fronçais les sourcils, le détaillant de haut en bas. Il portait son armure mais n'avait pas son épée. Décevant.
« Rien du tout. Je règle un problème personnel. »
« D'accoooord... Je peux repasser plus tard si tu veux. »
« Non. Tu vas me servir de taxi. »
« Encore ? »
Je ne lui donnais pas vraiment le choix. Je haussais un sourcil, le dévisageant en attrapant son bras. Il céda non sans exprimer son mécontentement par un soupir.
« Fais en sorte qu’il ne bouge pas. »
Je les abandonnais dans le salon, relâchant brusquement le barbier sans un un regard dans sa direction. Je trouverais ce que je cherchais dans ma chambre si mes affaires étaient encore à leur place.
« Euh ok... Enchanté, moi c'est Basile. Vous connaissez Westworld ? J'ai mis mon épisode en pause avant de ven... »
« Je ne t’ai pas dis de lui parler. »
Il ne me fallut pas longtemps pour récupérer l'arme sous un amas d'objets inutiles et insignifiants. Je ne pus m'empêcher de remarquer l'absence des fleurs chantantes. J'étais persuadée de les avoir laissé ici, au-dessus de tout le reste. Ce détail ne fit que m'énerver davantage.
Je posais brusquement les flèches sur le meuble le plus proche en revenant dans la pièce. Ce geste fit ouvrir de grands yeux à Basile qui passa son regard étonné de Balthazar à ma personne.
« Attends c'est quoi vraiment le problème à régler ? »
Je ne pris pas la peine de lui répondre, armant une première flèche sur l'arc que j'avais retrouvé, qui siffla pour se planter dans le mur, derrière eux.
« Où sont les fleurs de Billy ? » lâchais-je finalement, même si cette question n'était qu'un prétexte idiot.
« Sérieux c'est pour ça que t'es en train de péter un câble ? »
« Peut-être. Pas seulement. »
La seconde alla casser une vitre. Ce n'était qu'un échauffement.
« On va s'asseoir, prendre un thé et des gâteaux et tu vas te calmer ma petite ! »
La troisième s'enfonça dans l'armure du garde, au niveau de son épaule. Il émit une protestation aigüe bien que cette attaque ne l'ait même pas fait frémir, dégageant la pointe sans la moindre difficulté. La suivante faillit toucher le ventre de l'homme derrière lui mais le garde l'attrapa en plein vol, la cassant en deux sans ménagement.
« Tu es devant ma cible. »
« Je vais te mettre en quarantaine si tu continues ! »
« Il voulait une raison pour justifier son absence au travail. Je ne fais que lui rendre service. Une flèche en pleine tête, ça excuse beaucoup de choses. »
Il semblait relativement paniqué, tandis que je baissais l'arc, agacée. Le rythme déchainé de mon cœur me faisait trembler. Ce n'était pas l'arme que je maîtrisais le plus malgré un bon entraînement, ni celle que je préférais. C'était trop simple. Je la laissais tomber au sol, la trouvant à présent inutile.
« Tu veux que j'appelle Apollon ? » demanda-t-il d'une voix trop douce pour être naturelle. « Il sait peut-être gérer les crises d'amazone lui, j'ai pas reçu de formation perso. »
Je le fusillais du regard. Le Gardien n'avait rien à voir dans cette histoire. Je comptais sur Basile pour garder le silence. Ce n'était même pas une crise. Simplement une réaction logique, exagérée et impulsive à tout ce que j'avais entendu et à tout le reste. Le pire étant que ça ne m'aidait pas à me calmer.
« Je ne suis pas une catin. Je ne suis pas ta catin. »
Je ne me rappelais pas avoir déjà usé d’un ton aussi rude, ni d’avoir eu un regard aussi sévère. Je bouillonnais de l'intérieur. Je ne portais plus la moindre attention au garde qui affichait de nouveau cet air de profond imbécile qui ne comprenait rien.
« Hein ? »
Au moins un qui ne s'imaginait donc pas que j'étais du genre à faire le trottoir. C'était déjà ça, ma réputation infondée n'était pas remontée jusqu'à Olympe.
« Oh... Je vais peut-être vous laisser un petit moment à deux. »
Il se décala d'un pas, puis de deux, venant récupérer l'arme à mes pieds et les flèches sur le meuble sans chercher à faire preuve de la moindre discrétion.
« Si elle redevient hystérique, tu peux m'appeler. »
Il disparut avant que j'ai le temps de protester. Balthazar était grand, il pouvait se débrouiller tout seul. Il n'avait pas besoin d'un garde pour le protéger. Ce n'était pas comme si... Comme si j'étais vraiment capable de le tuer.
« Je n'irais pas me 'faire sauter' par quelqu'un d'autre rien que pour te faire plaisir. Même si ce ne sont pas les volontaires qui manquent et que je suis persuadée qu'ils sont tous meilleurs que ce que j'ai déjà connu. »
Je sifflais ces mots avec agacement. J'avais dis qu'il serait toujours important. Pas que mon corps lui appartenait ou que mon existence entière lui était dédiée, à lui et ses problèmes de psychopathe. Si je ne le faisais pas, c'était... parce que je n'en avais pas envie. C'est tout. Et rien que cette constatation fit de nouveau monter mon niveau d'exaspération.
« Et je n'ai jamais dis que je voulais t'oublier. »
Je n'étais plus triste, pas même déçue. J'étais simplement furieuse. Et frustrée de ne pas pouvoir lui montrer à quel point. Je soupirais, tournant la tête à la recherche d'un moyen de me défouler. La télé en paya les frais. Je la fis tomber au sol dans un bruit fracassant de verre brisé, y appuyant mes pieds pour être certaine qu'elle ne serait plus fonctionnelle. Je l'aimais bien, pourtant. Je considérais sa destruction comme un transfert douloureux. Si je ne pouvais pas briser le corps de cet imbécile en morceaux, je pouvais casser autre chose que j'appréciais afin de faire passer ma rage.
« Ce n'est pas à toi de décider de ce que je dois faire, de ce que je veux, de ce que je... ressens. »
La bouteille à moitié vide d'alcool dans un coin alla heurter un mur. Étrangement, m'en prendre à ses biens avait quelque chose de satisfaisant, même si c'était loin d'être suffisant.
« Si tu veux que j'arrête, tu vas devoir t'excuser. »
Je pointais la télécommande dans sa direction, la gorge serrée. J'étais extraordinaire. Je me répétais cette phrase en boucle. Il m'avait traité comme une moins que rien, je m'étais laissée faire dans l'espoir de quelque chose que je ne comprenais même pas et j'en avais assez. Je n'allais pas le laisser gagner. Pas cette fois.
« Maintenant. »
L'objet que je tenais alla rejoindre le reste du désordre au sol. Je savais que ce que je demandais ne m'apporterait qu'une maigre consolation, mais je ferais avec. Il m'avait habitué à ne jamais me donner assez pour me contenter, de toute façon.
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Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
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La douleur avait un autre nom, désormais : le sien. Eulalie s'était transformée en véritable furie. D'abord, son dos avait rencontré violemment le mur quand elle l'avait plaqué tout contre. Il avait eu l'impression que ses cicatrices s'étaient déchirées. Puis, il y avait eu l'eau froide ruisselant sur son crâne et son visage. Ensuite, la gifle qui manqua de lui arracher la tête. Il avait senti un goût métallique dans sa bouche. Il avait serré les dents, alors que sa joue tuméfiée l'élançait atrocement. La douleur l'empêchait de parler. De toutes façons, il n'en avait pas envie. La petite peste s'en chargeait pour deux, comme bien souvent.
Le barbier se sentit balloté d'un endroit à un autre selon le bon plaisir de l'indomptable amazone. Il remarqua un homme en armure qui les téléporta, et qui disparut peu après que la petite peste ait décidé de s'entraîner au tir à l'arc. Il avait sursauté en entendant une flèche se ficher dans le mur juste à côté de lui. Cette façon qu'elle avait de se mouvoir tandis qu'elle le menaçait... Un indicible frisson le parcourut. Mélange de crainte et de délectation. Chaque geste de plus de sa part le poussait davantage dans la folie.
En revanche, il ne sourcilla pas lorsqu'elle s'en prit au mobilier. La télévision était cassée, elle la piétina avec ardeur, et il réprima un rictus narquois, même s'il n'avait aucune envie de rire. Tout ceci était un sacré beau désastre. Elle brisa contre un mur la bouteille de gin qu'il avait laissé avant de partir, puis s'empara d'une télécommande pour la jeter violemment au sol.
Balthazar déglutit avec difficulté. Sans réellement s'en apercevoir, il s'était réfugié près d'un mur, serrant fortement son rasoir dans sa poche de manteau. C'était une façon comme une autre de garder une contenance pendant que l'amazone déversait sa colère. Il ne craignait pas d'être blessé -il l'était déjà- il considérait que son corps avait eu un réflexe instinctif de protection.
Il baissa les yeux sur la petite mare autour de lui. Il frissonna légèrement, toujours trempé. Ses cicatrices le lançaient, un picotement désagréable parcourait sa lèvre ensanglantée, et une ecchymose violacée se dessinait déjà sur sa joue, jusqu'au bord de son menton.
Jamais il ne l'avait traitée de catin. Elle le confondait avec le clown. Cette constatation le plongea dans une rage sourde. Lui qui n'écoutait jamais vraiment, il n'avait pourtant omis aucune de ses paroles. Elles flottaient dans son esprit sans interruption. Il entendait la voix agaçante de la petite peste résonner autour de lui, en écho, à ses oreilles, partout. Elle prenait toute la place, autant dans son appartement que dans ses pensées. Ca ne pouvait plus durer.
La tête toujours penchée, il marmonna, amer :
"Je ne te demande rien..."
Il braqua brusquement son regard sur elle. Une expression dépourvue de toute chaleur, une animosité sans précédent brillant dans ses pupilles.
"Je ne vais pas m'excuser de te donner ce que tu veux."
Il se détacha du mur pour faire un pas vers elle. Chaque mot prononcé faisait bouger les muscles de son visage et il en souffrait terriblement. Il avait l'impression d'avoir un morceau de béton à la place de la joue. C'était là la seule preuve qu'il était encore en vie, car il se sentait totalement détaché du reste de son corps.
"Tu veux être libre, tu l'es." dit-il en haussant les épaules. "Tu es débarrassée de moi."
Tu as fait tout ce qu'il fallait. songea-t-il, désemparé.
Elle s'était affirmée de la plus odieuse des façons, avec fureur et panache. Il en ressentait une certaine exaltation étrange qui agitait son coeur mort.
"Il te reste un dernier acte à accomplir."
Sans aucune crainte, il combla l'espace entre eux pour se planter devant elle. Là, il se saisit de son poignet pour placer ses doigts fins autour de sa gorge. La sensation de sa peau contre la sienne provoqua un délicieux frisson contre son échine. Probablement qu'il ne s'y habituerait jamais, et elle non plus. Ca n'avait plus vraiment d'importance, en fin de compte.
"Serre." dit-il, acrimonieux. "Serre jusqu'à ce que tu entendes un craquement. C'est seulement comme ça que tu auras la paix. Tu le sais."
Il prit une grande inspiration. Peut-être la dernière. L'amazone parut hésitante, subitement. Sa main était fébrile contre sa gorge. Il entendait son propre coeur pulser contre ses doigts. Sensation curieuse, ce petit battement qui symbolisait sa vie ridiculement absurde. Il ne tenait décidément qu'à un fil.
"Je serai partout, même si tu m'évites. Je hanterai chacun de tes pas, de tes gestes." proféra-t-il comme une menace et une promesse à la fois. "Je serai toujours dans ta tête."
Il leva sa main pour tapoter doucement la tempe de la jeune femme.
"La seule manière d'y mettre un terme, c'est de me supprimer."
Il eut l'ombre d'un rictus en voyant son expression. Il ajouta dans un murmure étrangement doux :
"Ne me regarde pas comme ça. Si je le pouvais, tu ne serais déjà plus là."
Elle n'avait aucun état d'âme à avoir. Lui n'aurait pas hésité à la tuer si elle n'était pas indestructible. Elle serait déjà six pieds sous terre avec un joli sourire écarlate sur la gorge.
Il plaqua brusquement sa main contre son poignet, la forçant à appuyer davantage sa propre main contre sa pomme d'Adam.
"Fais-le." dit-il, le souffle court, une grimace de fureur contenue déformant ses traits. "Tu en as envie. Tu en as besoin."
Tu peux me délivrer. Tu peux nous délivrer tous les deux...
Il ne la lâchait pas des yeux. Son regard perçant la fixait avec une intensité propre aux désespérés.
"On peut maquiller ça en suicide, si tu préfères. C'est facile..."
De sa main libre, il fit lentement glisser le rasoir hors de sa poche, lui faisant comprendre que la solution était limpide. Il avait des antécédents autodestructeurs. Nul ne penserait qu'il s'agissait un meurtre. L'amazone ne serait pas condamnée. Elle perdrait seulement son âme, mais en avait-elle vraiment une ? Pour se lier à ce point à lui, elle ne devait pas posséder beaucoup d'humanité... C'est ce qui la rendait encore plus extraordinaire à ses yeux. Mais il ne lui dirait pas. Il ne dirait rien. A quoi bon ? C'était perdu d'avance.
Il lui laissait le choix d'emporter leur secret dans la tombe. Le moment était venu de voir... si elle avait du cran.
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Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
♡
| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
Don't be scared about it, don't forget it was real
Do you remember the way it made you feel?
J'étais prête à éventrer son canapé. A démolir sa cuisine. A faire tomber les murs, si il le fallait. Ou encore à mettre le feu à cet appartement. Cassandre avait eu raison de brûler l'ancien. Ce ne serait qu'une tragédie se répétant, il ne semblait jamais avoir de chance, de toute façon. Et je ne risquais rien. Il pourrait toujours m'accuser, il me suffisait de me cloîtrer à la cité et je ne finirais jamais enfermée par ces stupides humains. J'avais même le monde entier à ma portée, je n'avais pas besoin de rester dans cette ville. Hypérion n'apprécierait pas. Apollon non plus. Je perdrais des amis. Je pouvais m'en faire d'autres, non ? Je pouvais m'échapper. Faire comme Socrate. Le rejoindre pour surveiller Apolline. Aller habiter... New-York.
Je serrais les poings alors qu'il se rapprochait. Il ne comprenait rien. Il ne comprenait jamais rien. J'aurais dû le frapper plus fort. Casser davantage cette mâchoire pour qu'il ne puisse plus prononcer une seule syllabe. L'assommer pour qu'il arrête de me regarder. J'attendais ses sarcasmes, une réplique cinglante, une parole bien pensée pour chercher à étouffer ma rage. Rien. Il n'essayait même pas de faire semblant. Et c'est la surprise qui me prit de court lorsque ma main se retrouva contre sa nuque. Pas le frémissement que ça me fit ressentir, pas le battement de cœur plus rapide qui suivit, pas les mots qu'il prononçait. Ou si peu.
Je le pouvais. Je pouvais mettre un terme à son existence pitoyable en quelques secondes à peine. Qu'est-ce qui m'en empêchait ? Les remords ? Je n'en aurais aucun. Il détruisait tout ce qu'il touchait. Tout ce qu'il approchait. Il m'aurait achevé si il en avait les capacités. Il le méritait.
Le contact de sa main interrompit mes réflexions désordonnées, le son de sa voix me donnant presque le vertige. Il avait raison. J'en avais envie. Mon regard se baissa en direction de son rasoir qu'il présentait. J'affichais un rictus à cette vision. C'était idiot.
« Non. »
Presque comme une réponse supplémentaire à cette proposition, ma main se serra un peu plus contre sa gorge. Dissimuler un meurtre c'était en avoir honte, et je n'avais à avoir honte de rien. Je ne me cachais pas de mes actes. A quoi bon faire croire que je n'étais pas responsable ? Mon rythme cardiaque déchaîné ne me laissait pas une seconde de répit. Il ne fallait pas que j'y réfléchisse. Il ne fallait pas que je me laisse le Temps.
Je relevais la tête, jugeant lâche d'éviter son regard. Je devais le voir. Je devais... Je devais savoir si c'était ce qu'il voulait. Mais j'avais déjà compris qu'il désirait mourir. Pourquoi était-il encore là ? Pourquoi n'avait-il jamais cherché à essayer, encore, jusqu'à ne plus faire partie des vivants ? Est-ce que c'était un manque de courage ? Une attache qui le retenait ? Un mal qu'il s'imposait à lui-même ?
« Tu souffres. »
Ce n'était qu'une simple constatation. Évidente. Ma prise se faisait plus assurée. Pourquoi reculer maintenant ? Pourquoi laisser tomber ? Je ne lui obéissais jamais. Je pouvais cependant faire une exception. Ma main libre alla se poser sur son visage, près de sa lèvre abîmé, faisant preuve cette fois d'une certaine délicatesse. Il était fragile, il était blessé. Je ne l'avais pas ménagé.
« A cause de moi ? »
Ma voix ne tremblait plus de colère. Elle était toujours présente, grondait à l'intérieur, n'appréciant ni mon calme ni ma patience. Elle me tiraillait de toute part, s'exprimait à mes doigts crispés contre sa peau. Je la contenais, contrôlant chacune de mes respirations. Je ne voulais pas aller trop vite. J'étais curieuse, en réalité. Qu'est-ce que ça me ferait ? Qu'est-ce que ça changerait ? Etait-il certain de ce qu'il avançait, en prétendant que ça arrêterait tout ?
« C'est réciproque. »
Je n'avais qu'un seul moyen de le savoir. C'était ce qu'il demandait, c'était ce qu'il désirait. Je pouvais considérer que j'étais en train de faire une bonne action. Je ne lâchais pas ses yeux tout en appuyant davantage. J'y cherchais le vide. Le rien. Ce voile qui finit par tomber au moment fatidique. Je me redressais davantage, voulant en observer au plus près le rougissement inquiétant. Je compressais assez les artères principales pour que sa perte de conscience soit proche. Il suffisait d'une dizaine de secondes. Il ne pourrait pas me repousser. Et il n'en souffrirait pas. J'entendais le ralentissement envoûtant de son cœur. Il m'avait toujours captivé, cet organe qui le maintenait en vie, dont chacune des accélérations me faisait vibrer.
« Je ne te tuerai pas aujourd'hui. »
Je relâchais soudainement son corps affaibli par le manque d'oxygène. Mon bras passa immédiatement dans son dos, me collant à lui sans que je n'en éprouve le moindre malaise, afin de retenir sa chute probable. Il était impressionnant de voir à quel point l'organisme humain s'accrochait au moindre petit fil lui permettant de survivre. A peine l'air fut-il à sa disposition qu'il le dévora par automatisme. Sans la moindre difficulté, je le faisais s'asseoir sur le canapé. Il ne pouvait faire preuve d'aucune résistance pour l'instant.
Je me plaçais juste à côté, mes genoux ramenés contre moi, hypnotisée par les contractions de son visage et de son corps tout entier. J'osais aller jusqu'à frôler sa joue abîmée, remontant jusqu'à ses cheveux. J'avais déjà vu des cadavres dans un état de décomposition plus ou moins avancée. Mais c'était la première fois que j'avais été aussi proche de la Mort en elle-même.
« Tu ne seras pas le premier. Pas pour ça. » murmurais-je simplement, penchant légèrement la tête. « Tu ne ferais que me marquer davantage. »
Je ne pouvais pas lui donner cette importance supplémentaire en faisant de lui la première âme que j'arracherais à son corps. Il en avait déjà trop. J'eus presque un sourire, caressant inconsciemment sa tempe de mon pouce. C'était sans doute égoïste de lui refuser cette fin. Il l'était tout autant, en l'ayant demandée. Il mentait en prétendant que ça me libérerait. Il serait le seul à y trouver une délivrance. Puisque les morts ne cessaient jamais d'importuner les vivants. Je n'avais pas eu besoin d'interroger qui que ce soit pour faire une telle affirmation. Il me suffisait d'observer ceux qui avaient déjà perdu par le passé. Comme lui.
« Je pense qu'on est égal à égal, maintenant. »
Aussi blessés. Aussi frustrés. Aussi tourmentés. Je me détachais et me redressais en soupirant. C'était idiot. Je jetais un coup d'oeil nouveau au désordre que j'avais causé, me pinçant les lèvres. Je ne prendrais pas la peine de ranger. Ça ne servait à rien. Je fronçais les sourcils en remarquant soudainement l'absence de l'autre habitant de cet appartement. J'avais beau chercher son aura, le chat démoniaque n'était pas entre ces murs. Je tournais la tête, indécise. Que lui était-il arrivé ? Il l'avait tué ? Non. Il ne ferait jamais ça. Il était sans doute sorti pour... conquérir le monde, ou quelque chose comme ça. Mais Balthazar ne lui ferait jamais de mal. C'était le seul être vivant qui semblait compter pour lui.
« La personne que tu as appelé doit penser que tu es toujours enfermé. Tu devrais l'informer que ce n'est plus le cas. »
Ma gorge se serra en prononçant ces mots qu'il me semblait pourtant nécessaire de partager. C'était peut-être une façon de me faire excuser de ne pas lui apporter ce qu'il voulait, que de lui rappeler que quelqu'un d'autre que moi pouvait sans doute l'aider. Je n'en savais rien. Je n'avais pas envie de savoir.