« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Ami-mais-en-fait-c'est-compliqué-donc-tu-sais-pas-trop ». Je me répétais de manière trop répétitive ces termes en tête, comme si me les dire plusieurs fois mentalement me permettrait de remettre les choses plus au clair. C'était bien idiot comme réflexion, j'en avais conscience. Je me retenais de lui faire remarquer que je le trouvais bien plus attrayant qu'un cadavre et qu'en aucun cas je ne l'avais trouvé aussi froid qu'un corps sans vie. C'était sans doute le type de remarques qui n'aurait pas été convenable. J'étais satisfaite de savoir qu'elle pensait la même chose que moi : à savoir que je n'avais pas à regretter cette gifle. Je grimaçais néanmoins lorsqu'elle évoqua le meurtre. Là aussi, j'aurai pu lui préciser que je n'avais pas été jusqu'à un tel extrême, et ce malgré qu'il l'ait demandé lui-même. Ça m'entraînerait dans d'autres explications encore plus complexes.
Je ne pus m'empêcher de sourire face à son enthousiasme face au maillot que je portais. J'aimais beaucoup le violet. Je ne savais pas si c'était ma couleur préférée, je n'étais pas sûre d'en avoir une, mais je l'appréciais. Je la suivis sans émettre la moindre protestation dans les couloirs, baissant de temps à autre mes yeux sur ce deux pièces qui m'allait de mieux en mieux à mesure que les secondes défilaient. Etait-ce une sorte de narcissisme que je développais ? Je secouais la tête. Il ne fallait pas que je devienne comme le Gardien, à m'admirer dès que l'occasion se présentait.
La présence d'un autre individu dans le salon me fit ouvrir de grands yeux. Ou plutôt sa réaction en me voyant. J'étais habituée aux exclamations excessives de Michel-Ange. Les premiers jours de notre cohabitation, j'avais eu tendance à faire le chemin entre ma chambre et la salle de bain simplement munie d'une serviette. Ces cris et ses menaces quant au fait qu'il allait bien trop saigner du nez si il devait subir ça tous les jours m'avaient convaincu de mettre un terme à cette habitude. Je retrouvais presque le même comportement que la tortue dans celle de Peur. Je l'avais reconnu. C'était lui qui avait été enfermé dans une boîte par le Clown. Il semblait paniqué par ma simple présence, ce qui me décontenançait et m'intriguait largement.
Je n'avais pas quitté l'homme des yeux jusqu'à ne plus pouvoir l'apercevoir, une fois dans la cuisine. Sans surprise, la demeure appartenant à Aryana, même cette simple pièce était des plus agréables et des plus distinguées.
« Merci. » prononçais-je en m'emparant d'un des éclairs de la boîte tendue, que je déposais sur la première surface à ma portée.
J'écoutais avec attention le moindre de ses mots, enregistrant qu'il y avait donc trois autres émotions dans cette ville. Je notais précieusement cette information, me pinçant les lèvres en tentant de définir ce qu'elle estimait être un « cas social ». Sans doute avaient-elles autant de mal que moi avec les normes des humains.
« Je ne veux pas les étudier. » précisais-je finalement, non sans un léger sourire. « Je veux... apprendre à les connaître ? Je pense que ce serait la manière appropriée de présenter les choses. »
Je haussais les épaules, trouvant cette expression plus adaptée à ma situation. Je m'imaginais encore parfois les petites Eulalie qui s'activaient à l'intérieur de mon corps, cherchant par tous les moyens à connaître la formule magique pour se mettre à fonctionner correctement. Elles devaient avoir beaucoup de mal à supporter leur quotidien et je m'en sentais presque désolée.
« Donc il y a aussi Colère. Quelle est la troisième ? Oh, je peux tenter de deviner. »
Mes yeux s'étaient illuminés avant que je ne prenne mon air de réflexion. Je le savais, je l'avais vu dans la tête de Lily. Il y avait toutes ces étagères qui représentaient les principales émotions qui dirigeaient.
« La Tristesse et la Joie. Mais ça en fait deux. » lâchais-je, une moue indécise déformant mes traits.
Je l'observais fixement, réalisant sans mal que quelque chose avait dû se passer. Après tout, elle était... humaine. Il s'était produit quelque chose pour en arriver là, que ce soit pour elle ou pour les autres. Elle avait dit avoir eu une personne qui comptait, qui n'était plus, celle dont elle avait été l'émotion. Chacun avait son histoire, après tout. Secouant légèrement la tête, je jugeais pour l'instant qu'il était de circonstance de ne pas m'attarder sur ce sujet.
« Est-ce que Peur a toujours... peur ? Vous n'avez pas l'air d'être constamment dégoûtée pourtant. »
Je lançais un coup d'oeil vers la porte, me demandant si il était vraiment judicieux de le laisser seul. Il avait semblé être non loin du malaise. Mais Deborah le connaissait mieux que moi, je lui faisais confiance quant au comportement à adopter.
« Vous pouvez ressentir les autres émotions, n'est-ce pas ? »
C'était une des questions que je me posais depuis un moment. Est-ce que quelqu'un de programmé pour être une seule chose pouvait avoir accès aux autres ? Je trouvais ça triste la possibilité qu'elle ne puisse pas ressentir toute la palette de sensations qui existait.
« Il y en a tellement. Et vous avez raison, j'ai quelques difficultés à les gérer. Pas seulement la colère mais... tout le reste aussi. »
Je me pinçais les lèvres, à la recherche des mots adéquats, avant de récupérer mon éclair pour me donner contenance.
« J'ai réalisé que je ne supportais pas la frustration, entre autre. Et je trouve que je la subis de façon trop régulière ces derniers temps. » poursuivais-je enfin, moins hésitante. « Mais je n'ai pas encore trouvé de moyen de la surpasser. »
J'avais faim, maintenant que j'y pensais, c'était le moment de commencer à le déguster. L'éclair était plutôt bon, même si il aurait été encore mieux s'il n'avait pas subit le trajet au soleil. D'un geste maladroit de ma main libre, je faisais en sorte qu'aucune trace de crème ne persiste à la commissure de mes lèvres.
« La prochaine fois, je pourrais vous faire des gaufres. C'est une recette que je maîtrise. »
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Chérie voulait jouer aux devinettes et d'ordinaire j'aurais soupiré. Je dis bien : d'ordinaire. Avec elle, l'activité avait presque l'air passionnante. Presque. Je la laissais faire et me contentais d'apprécier sa logique et son enthousiasme curieux. De mon point de vue, trop peu de gens sont réellement intéressés par leurs émotions et c'est probablement pour ça qu'ils sont aussi médiocres dans leur vie de tous les jours. - Tu es plus perspicace que Sherlock, commentai-je, factuelle mais aussi un peu fière de ma pupille (c'est-à-dire d'elle, pas de mon œil même si j'aurais aussi de quoi l'admirer). Il y avait Joie mais maintenant il ne reste plus que Tristesse, les deux autres cas sociaux et moi qui, heureusement, peut relever le niveau. A cet instant, je vous invite à faire une pause dans votre lecture pour admirer ma subtilité dans mes propos. Maintenant que c'est fait, vous pouvez poursuivre et continuer de vous émerveiller de mon talent. Car oui, il n'était pas encore nécessaire que Chérie connaisse tout de mon arrivée sous cette forme canon dans cette ville médiocre. Chérie continuait de poser des questions intéressantes et moi, je ne pouvais que lui répondre : - Moi je suis plus évoluée que les autres et j'ai compris depuis longtemps la notion de subtilité. C'est pas encore le cas des autres, c'est pour ça qu'ils sont aussi désespérants. Je vais peut-être t'apprendre quelque chose mais aucune émotion n'est négative. Voilà, spoilers ! déclarai-je en écartant les bras pour signifier la simplicité de cette conclusion. La tristesse nous aide à passer des moments difficiles et à aller de l'avant. Elle conduit à l'empathie. La colère peut susciter des révoltes qui ont changé l'Histoire avec sa grande hache (les littéraires qui passent par là faites moi honneur et captez la référence). La peur donne des ailes, elle peut conduire au courage ou servir d'instinct de survie. Mais ça, ils l'ont pas encore compris. Quant au dégoût, c'est ce qui te protège physiquement et socialement. C'est ce qui t'empêche de boire du cyanure et de porter du vert kaki, entre autres choses. Jaspeur a peur la plupart du temps, des fois il est presque normal mais il en est au moins au même stade que toi quant à son développement émotionnel, précisai-je avec fatalisme. J'ai expérimenté la plupart des autres émotions mais pas la peur. J'ai essayé mais ça marche pas sur moi, je dois être trop badass pour elle. Je suppose que mon essence a un peu changé lorsque j'ai pris peau humaine et que j'ai vécu par moi-même et non pas à travers de quelqu'un. Je n'avais pas envie de détailler, pour plusieurs raisons. Et l'une d'elle était que ma formulation était bien trop parfaite pour être encombrée d'explications superflues. Je l'écoutais donc avec attention quand elle me parla de sa frustration. Ce n'était pas une émotion que j'aimais éprouver mais dieu sait à quel point je la connais. Storybrooke n'est, après tout, la plupart du temps, qu'une succession de frustrations et d'insatisfactions. Et n'allez pas me dire que je mets la barre trop haut ! Pour le coup, je ne pouvais que compatir aux mésaventures de Chérie. - C'est vrai, il y a beaucoup d'émotions et la frustration n'est pas agréable à éprouver. Les émotions, crois-moi, tu veux apprendre à les connaitre de loin et surtout à les reconnaitre pour les éviter. Là je parle des émotions incarnées, de mes colocataires, pas des émotions figurées qui sont dans ta petite tête, précisai-je en sortant mon téléphone. Celles-là on y viendra un peu plus tard. Mais puisque nous avons des cobayes sous la main, pourquoi ne pas en profiter ? Pendant qu'elle me promettait de délicieuses gaufres, je fis défiler les photos de mon iPhone jusqu'à trouver ce que je cherchais : les preuves irréfutables que ces trois-là étaient dangereux pour la société. Je plaçai le téléphone sous le nez de Chérie et commençai ma leçon : - Elle, c'est Tristesse mais elle est censée se faire appeler Sandy dans cette nouvelle vie. Tu la reconnaitras aux trainées de morve qu'elle sème derrière elle, de même qu'à ses mouchoirs, ses gémissements plaintifs et ses pulls des années 70. La photo avait été prise dans la chambre de l'intéressée lors d'un de ses nombreux moments de crise. Je passai à une photo de Peur caché derrière le canapé. - Lui, on vient de le voir. C'est Peur, ou Jaspeur dans cette vie, que tu avais vu sortir d'un cercueil. Tu le reconnais à son odeur de transpiration ou de déodorant si tu as de la chance, à ses cris de fillette et à ses chandails des années 40. Je swipais à nouveau pour afficher le dernier de la bande, Colère, en plein accès de rage dans la cuisine. - Et voici Colère, qu'on reconnait à ses vilaines plaques rouges, ses coups de poing et ses cris enragés, ses boules de journaux ou ses cravates des années 90. Chérie ne devait pas, d'après mon opinion d'experte, être exposée trop longtemps à ces images choquantes alors j'éteignis rapidement le téléphone pour le ranger dans la poche de ma veste. - Tu peux voir ces signes avant-coureurs sur ton propre corps également. C'est le signe que tu éprouves l'une de ces émotions. D'après, quels sont les signes de ta frustration ? quelles en sont les causes ? Y a qu'en répondant à ces questions que tu pourras non seulement satisfaire ma curiosité mais aussi t'aider toi-même, assurai-je sans détour. Je croquai alors dans l'éclair qui n'était pas mauvais. Après voir déglutis, j'ajoutai : - Je ne dis pas non aux gaufres, d'ailleurs.
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
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mais de là à garder une distance de sécurité..
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L'évolution, la subtilité, l'expérience. Trois notions que je comprenais et qui me permettais de ne pas se perdre dans l'explication claire et complète qu'elle me faisait. Même si... Je restais un moment à la fixer sans vraiment savoir quoi répliquer. Sa tirade ne nécessitait aucune intervention de ma part, cela dit. Je notais qu'elle n'avait jamais ressenti de peur et, étrangement, je me demandais comment elle en était capable alors que j'avais déjà été angoissée par la présence de Grand Sourire. Est-ce que c'était vraiment de la frayeur ? Oui. Rester bloquée dans sa bouche était clairement une expérience que je qualifiais de traumatisante. Je ne voulais pas y repenser. Et je devais encore prendre le temps d'assimiler toute la connaissance qu'elle venait de partager.
Les connaître de loin... J'ouvrais la bouche, indécise, avant de me rétracter. Interrompre qui que ce soit dans ses paroles n'était pas poli. J'affichais un sourire alors qu'elle précisait bien qu'elle parlait de ses... Qu'est-ce qu'ils étaient pour elle ? Des membres de sa famille ? Des amis ? Le terme 'collègues' n'étaient pas non plus approprié. Elle disait elle-même qu'ils n'étaient que des colocataires, mais j'avais la sensation que leurs relations étaient plus complexes que celles que j'entretenais avec Figue et Michel-Ange. Je me pinçais les lèvres, posant mes yeux sur l'écran sur lequel elle faisait défiler nombre de photos. J'avais appris à en prendre avec mon propre portable. Mais la plupart étaient floues, mal cadrées, ou juste involontaires. Je n'avais pas encore pris la peine de me familiariser pleinement à cette fonction.
Sandy. Jaspeur. Colère. Etait-il normal qu'il soit le seul à ne pas avoir d'autre nom que celui de son émotion ? Il n'avait pas l'air des plus sociables, peut-être que ce n'était pas nécessaire. J'avais l'étrange sensation de voir m'être présentée des sortes d'espèces rares. Pas comme dans un zoo, mais presque. Ne manquait à côté d'eux que la pancarte donnant les informations sur leurs habitudes quotidiennes et leur régime alimentaire. Je secouais la tête, choquée par mes propres pensées avant de relever mon regard vers Deborah.
« Je peux vous en faire maintenant, si vous avez ce qu'il faut dans votre frigo. » annonçais-je alors, plus qu'enthousiaste à l'idée que quelqu'un puisse profiter de mon perfectionnement en matière de cuisine.
Je me redressais, peut-être même un peu trop enjouée à cette idée. J'avais l'habitude de faire quelques repas à la colocation, des basiques répétitifs, me focalisant sur tout ce qui était sucré et souvent à base de chocolat. J'aurai pu proposer une tarte, mais ça demandait plus d'ingrédients. J'avais envie de pommes maintenant en y pensant. Mais la déesse vivant ici étant une phobique des fruits, je n'en trouverai certainement aucune. Je décidais d'oublier ce caprice culinaire pour me concentrer sur le reste de notre conversation.
« Je peux être énervée sans avoir de plaques aussi, non ? »
J'affichais une moue réellement intriguée, ne me rappelant pas avoir eu ce genre de réactions pendant mes quelques dérapages. Basile ne m'en avait pas fait la remarque, du moins. Il me traitait d'hystérique, c'était sa seule façon d'évoquer mes accès d'impulsivités, comme je préférais les appeler.
« Ou triste sans pleurer ? Même si j'ai l'impression que je vais pleurer ? Je crois que je suis un peu comme vos... colocataires. Je n'ai pas saisi toutes les subtilités. » précisais-je, presque gênée. [color=#483D8B]« J'ai du mal à les cerner et... à les calmer. Chez moi comme chez les autres. Et ça, ça me frustre. Je me sens perdue, je ne sais pas quoi faire et ce n'est pas agréable. »
J'avais déjà fait face à des situations qui me mettaient dans un état proche de la détresse que je n'appréciais pas. Cette impression de ne servir à rien, de ne pas pouvoir changer quoi que ce soit, d'être incapable d'aider, était... une sorte de gêne.
« Ce n'est pas comme quand je suis devant un film et que je ne supporte pas ce que font les personnages. Dans ce cas-là, si ça m'agace trop, j'éteins et ça finit par passer. »
Je haussais les épaules, consciente que ce n'était peut-être pas un fait assez important pour être évoquée. Mais je préférais ne rien lui cacher, cela lui faciliterait peut-être les choses.
« Ou quand je veux manger quelque chose et que je ne l'ai pas, je me débrouille généralement pour l'avoir rapidement. »
Cette dernière était encore plus insignifiante, trop passagère pour avoir un impact assez conséquent sur mon comportement.
« Mais il y a la frustration plus physique également. Elle ne dépend pas que de moi ou de ce que je fais, c'est beaucoup plus délicat. »
Je fronçais les sourcils, incertaine de la manière de présenter, d'aborder ou de décrire la chose. Comment lui faire comprendre quelque chose que j'avais moi-même du mal à définir clairement ? Je me mordais la lèvre, reprenant place sur ma chaise tout en commençant à serrer mes mains l'une contre l'autre.
« Je ne sais pas comment la décrire. C'est une sorte de mélange entre de la colère et du désir ? Je crois que c'est ça. »
Ma tête se penchait de plus en plus. J'avais presque peur d'en perdre mon centre de gravité. Je préférais me redresser doucement, réalisant que je devais donner un drôle de spectacle de l'extérieur.
« Pour être franche, je pensais aller voir Aphrodite. J'espérais... et bien, ça va paraître idiot, mais j'espérais qu'elle pourrait me conseiller sur les méthodes à employer pour faire en sorte que je passe outre cette frustration. C'est un peu son domaine de prédilection. »
Je passais une main nerveuse dans mes cheveux, lâchant un soupir, avant d'afficher un léger sourire.
« Ou pour avoir quelques conseils sur le sujet. Je ne suis pas très expérimentée, en plus de manquer de subtilité. Peut-être qu'il y a certaines choses que je ne fais pas bien, que je dois agir autrement pour qu'il ne m'ignore plus. »
Même quand je ne portais presque rien, il s'acharnait à ne pas m'apporter d'attention. Ce n'était pas vexant. Ou légèrement, je ne pouvais pas le nier.
« Ce n'est pas parce qu'il n'en a pas envie. C'est très complexe. Beaucoup trop complexe. Et je me pose beaucoup trop de questions. »
Est-ce que je venais de rire pour ponctuer l'incohérence totale de mes propos ? Sans doute.Je me relevais à nouveau, me rendant compte que je n'arrêtais pas de donner des détails sur ma vie qui ne devait en rien l'intéresser. C'était tellement nouveau de pouvoir tout dire sans avoir à faire attention de ne pas froisser, ou de ne pas recevoir de reproches injustifiés.
« Revenons-en aux basiques, je pense que ce sera bien plus simple à gérer pour moi. Est-ce que Jaspeur aime les gaufres ? »
Je n'avais pas abandonné l'idée.
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Eh puisqu'elle le proposait si gentiment… Avec un grand sourire je m'approchais du frigo à l'américaine toujours rempli de tout ce qu'il fallait (c'est quand même pratique de cohabiter avec Aryana - et j'entends par là que ce n'est pas uniquement pratique pour le plaisir des yeux). Avec une révérence, je déclarais : - Eh bien je t'en prie, fais comme chez toi, Chérie. J'avisai un tablier qui pourrait éventuellement être pratique mais décidai qu'elle était plus agréable à regarder seulement en maillot de bain. Alors je fis comme s'il n'était pas là et m'appuyai contre le plan de travail. - Oui, si tu as de la chance. Ca s'appelle la colère froide et c'est nettement plus séduisant. Ceci étant, plaque ou pas, c'est prouvé : la colère fait vieillir la peau plus rapidement et crois-moi tu n'as pas envie de voir ton front ressembler à une vieille pomme fripée, assurai-je, l'air grave. Des rides sur Chérie ? Ca aurait été criminel. Cri-mi-nel. - Tu peux aussi être triste sans pleurer, oui. Même si Sandy n'a pas encore compris cette nuance et venant d'elle, crois-moi, c'est stupéfiant de bêtise ! Mais l'envie n'est jamais loin. Pour ce que j'en sais, du moins. Je n'envisageai pas de m'attarder sur ce que j'avais appris en pratique de la tristesse. Je la connaissais bien et c'était tout ce que Chérie avait besoin d'entendre. Je n'avais pas envie de parler de ma première et dernière expérimentation de la tristesse pure. Je suis Dégoût, si jamais ça vous avait échappé. J'ai bien mieux à lui enseigner. Une fois ces précisions apportées, je laissai Chérie poursuivre l'exploration de ses frustrations, opinant aux moments stratégiques. Je comprenais parfaitement ce qu'elle voulait dire en ce qui concernait l'effet désagréable de la frustration parce que… bah à Storybrooke, y a un peu que ça, des frustrations en permanence. C'est plus difficile que vous ne l'imaginez d'être aussi parfaite que moi car en comparaison les autres sont frustrants de nullité. - Tu as raison, il faut limiter les frustrations - y compris les plus petites d'entre elles, approuvai-je quand Chérie mentionna la télévision. Il y avait de la place pour deux sur cette porte flottante, marmonnai-je ensuite. Notez cependant que ça ne m'empêche pas de revoir le film au moins une fois par an. J'opinai aussi concernant la nourriture, songeant aux délices qui m'attendaient dans peu de temps en compagnie de Chérie. Ca, ce serait de l'anti-frustration ! Cette seule pensée avait quelque chose de vivifiant. Notre petit échange était stimulant, de même que le simple fait de contempler Chérie. Mais alors quand elle commença à parler de frustration physique, il s'avéra encore plus intéressant que je ne l'aurai espéré. Là, j'allais probablement m'amuser. Elle avait absolument toute mon attention et je ne suis pas sûre qu'elle aura un jour conscience de la chance que c'est que de l'avoir. Je n'ai peut-être pas encore suffisamment insisté sur ce point mais Chérie est particulièrement mignonne quand elle essaye de comprendre quelque chose. Et elle l'est d'autant plus quand il s'agit d'émotions parce que - et ça vous étonnera peut-être si vous êtes vraiment débile - là je me sens toujours hyper concernée. Malheureusement, des émotions nous déviâmes aux sentiments et à ceux qu'elle portait à ce… type qui ne la méritait pas. Et ça m'agaçait. Un bijou pareil, ça a besoin d'un écrin pas d'un crétin, même si les dyslexiques vous diront que ça s'écrit pareil. Je continuai cependant de l'écouter car jouer mon rôle d'émotion conseillère restait à ce jour la chose que je préférais faire - et d'autant plus si c'était pour une aussi jolie fille. Une jolie fille qui pensait manifestement qu'elle m'ennuyait avec ses histoires croustillantes. A moins qu'elle pensait Aryana plus qualifiée ? C'était peut-être vrai mais je me trouvais trop brillante pour ne pas ajouter mon grain de sel. - Tu veux mon avis ? Bien sûr que tu le veux, c'est une question rhétorique, enchainai-je afin qu'elle ne se sente pas obligée de répondre. Ce type sait qu'il te tient avec son désintérêt. C'est évident. Il voit tes efforts pour capter son attention et plus tu en fais, plus il s'en délecte. C'est un cas clinique. Il ne faut jamais montrer à ce genre de personnes qu'elles nous intéressent, ça flatte bien trop leur égo. La clé c'est de les ignorer, d'être une femme pétillante et indépendante qui fait son bonhomme de chemin sans se soucier de ce que Monsieur pense. Tu verras, il finira par revenir en rampant. Mais, cela dit, oui, tu peux aller consulter Aphrodite, elle connait très bien les hommes. Et nous pouvons revenir aux basiques : que ce dans l'émotionnel ou la mode, les basiques c'est la clé de voûte de tout le reste. Tu voudrais commencer par quel basique ? Je marquai une pause, le temps de sortir le moule à gaufres du placard pour le placer sur le plan de travail. - Jaspeur aime les gaufres, oui. Pourquoi cette question ? Tu envisages de l'inviter à prendre le goûter ? demandai-je faussement nonchalante. Si les deux autres apprenaient ça, ça allait être du joli. Colère détestait les injustices et Tristesse se sentait déjà tellement mal aimée qu'elle était à deux doigts de reprendre la chanson de Claude François. J'espérais aussi que Chérie n'avait pas un crush sur Peur. Ca m'aurait fait mal.
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De quelle histoire de porte avait-elle parlé ? J'avais dû regarder tellement de films, m'intéresser à tellement de livres et me mettre à jour sur tellement d'événements que je ne comprenais pas toujours les références qui pouvaient être faites. Je reconnaissais généralement sans mal les citations de Tony Stark. Ou celle d'Harry Potter. Mais... non, cette porte ne me disait rien dans l'immédiat, malheureusement. Je continuais donc mon récit peu organisé tout en m'emparant dans le frigo des ingrédients nécessaires. Je savais que je pouvais être fatigante à avoir encore tellement de doutes sur des sujets qui paraissaient être abordés si facilement par d'autres. Mes lacunes diminuaient de jour en jour mais restaient présentes, ce que j'estimais d'un autre côté ne pas pouvoir m'être reprochée alors que je n'avais pas encore un an. J'avais cependant conscience que je ne pourrais pas utiliser cette excuse éternellement.
Tout en terminant mon flot incessant de paroles, je me permettais - puisqu'elle m'avait dit de faire « comme chez moi » - d'ouvrir quelques placards à la recherche des éléments de la recette qui me manquaient. Je ne pus m'empêcher de sourire à sa question qui n'attendait pas de réponse. Si je n'avais pas voulu de son avis, il aurait été stupide de ma part de me confier de la sorte de toute manière, non ? Je ne savais pas comment accueillir ses conseils. Ma bouche se plissait dans une expression indécise, tandis que je m'emparais de casserole et saladier. Il ne faut jamais montrer à ce genre de personnes qu'elles nous intéressent. Le beurre avait été mis à fondre et je manquais de renverser l'intégralité de la farine à même le sol en voulant en mesurer la quantité.
« Je crois que c'est trop tard pour ça. » murmurais-je simplement, m'appliquant à présent à casser les œufs un peu trop fort sur le bord du récipient.
J'inspirais profondément avant de remuer le début de ce mélange de pâte, après avoir ajouté la bonne quantité de sucre. J'avais déjà essayé l'ignorance mais ce n'était qu'un hasard si nous avions finit par nous recroiser. J'imaginais très mal Balthazar ramper, ce n'était pas dans ses habitudes. Il devait s'agir d'une image qu'elle utilisait. Je regrettais presque de lui avoir demandé de couper court à ce sujet, ouvrant la bouche et la refermant tout en allant m'emparer de la casserole.
« Bien sûr que je veux l'inviter. Il est juste à côté, ce serait malpoli de ne pas lui proposer. »
Après l'avoir croisé dans le salon, je m'imaginais difficilement ignorer sa présence et ne pas le convier. Tout le monde avait le droit de profiter d'un goûter digne de ce nom. Le beurre fondu ajouté, je recommençais à mélanger le tout non sans une mine inquiète.
« Colère aussi peut venir manger avec nous. Et Tristesse. Même si je dois garder mes distances, ça me permettra au moins de me présenter, non ? »
Je lui offris mon sourire le plus adorable - j'avais remarqué que Théodore acquiesçait toujours à ce que je disais dès que je l'affichais.
« Mais nous avons un peu de temps, il faut laisser la pâte reposer avant. Et si vous préférez qu'on reste toutes les deux, ça ne me dérange pas non plus. »
Je hochais la tête, assurée de mes propos. Il ne manquait que le lait que je dosais à l'instinct - mon mode de fonctionnement favori - alors que j'agitais la cuillère en bois en contrôlant autant que possible mes mouvements parfois trop brusques.
« Je pense que j'ai déjà tout raté. Pas la recette, j'ai tout fait comme il fallait. Mais avec... mon ami. » précisais-je tout en plaçant le saladier plus loin sur le plan de travail, satisfaite de l'apparence de son contenu.
Maladroitement, je me retournais, la cuillère toujours en main. J'avais attrapé la casserole dans l'autre et, incertaine de ce que je devais faire maintenant, je décidais de m'appliquer à nettoyer le matériel. C'était la moindre des choses à faire, une question de savoir-vivre de ne pas tout laisser en bazar alors que je n'étais pas chez moi.
« Mon colocataire, Michel-Ange, qui m'a dit que je devais le laisser tomber. Il livre des pizzas et il est très gentil, mais je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit. Il apprécie Sherlock, entre autre. »
Je lâchais une grimace, mais pas parce que j'étais dérangée par la température trop élevée de l'eau que je laissais couler dans l'évier. Je n'étais pas la plus douée pour les tâches ménagères. J'utilisais toujours trop de produit, comme à cet instant précis alors que j'avais vidé bien trop de liquide pour la quantité d'ustensiles à nettoyer. J'avais également déjà cassé bon nombre d'aspirateurs ou d'objets en cherchant à faire la poussière, sans parler de l'état dans lequel j'avais pu laisser des vitres que j'avais cherché à laver. La plupart du temps, je laissais tomber à peine la moitié du travail effectué.
« Le problème dans cette technique de l'ignorance c'est que... J'ai déjà exprimé l'intérêt que je lui portais. Je lui ai dis. De façon assez directe et explicite. »
J'essayais de ne pas trop torturer l'éponge en faisant abstraction des souvenirs de cette soirée à la roseraie qui cherchaient à refaire surface. Pour ne pas ressentir cette fameuse frustration, je devais les laisser de côté.
« Je pourrais sans doute lui faire penser que les choses ont changé... Ça voudrait dire que je ne devrais plus lui envoyer de message ou même chercher à le voir ?»
J'avais pris cette fâcheuse habitude. Tout prétexte était bon pour tenter d'établir un contact. C'était stupide, à la réflexion, sans doute légèrement envahissant également. Mais pour l'instant, il ne m'avait pas refait de reproches. Non, il se contentait de faire comme si je n'existais pas. Peut-être qu'au contraire, je devais me montrer plus virulente pour qu'il daigne me porter un peu d'intérêt ?
« Je ne sais pas si j'en serais capable. » avouais-je d'un ton moins enjouée, presque mal à l'aise. « Ce n'est pas que je ne veux pas, j'ai essayé. »
Je lui tournais le dos, de telle sorte qu'elle ne pouvait pas remarquer mon air embarrassé. Je ne voulais pas la décevoir. C'était comme avec Hyperion. J'avais peur qu'elle soit désabusée par mon comportement, dépitée par mes confessions. Est-ce qu'elle trouverait mon cas désespéré ?
« Mais si il ne revenait pas, je pense que je le supporterai encore moins que la frustration. »
Je sentis la poignée de la casserole craquer légèrement sous mes doigts et me détendait immédiatement. Endommager une possession d'Aphrodite était la dernière chose que je souhaitais. Je gardais le silence encore un peu, terminant ma tâche avant de me retourner vers ma nouvelle coach, un sourire timide aux lèvres.
« Peut-être que je dois juste être patiente ? Je ne suis pas très douée pour ça non plus. »
Ma tête se pencha quelque peu. Je ne pouvais pas tout lui confier : lui dire qu'il avait perdu quelqu'un, que je m'étais fais la promesse de ne pas le laisser seul, que je savais que je m'accrochais à un meurtrier qui ne s'aimait pas. Il y avait des choses qu'il me semblait plus judicieux de ne pas partager.
« Je sais que j'ai dis moi-même qu'Aphrodite pourrait me venir en aide, mais... Vous êtes là et elle ne l'est pas. »
Sans compter la désapprobation d'Apollon. Je n'étais pas sa petite fille pourtant. Il n'avait pas à me donner de directives, même si il se considérait comme ma nounou. Mais Hypérion non plus n'était pas très emballé à cette idée... du moins il ne l'avait pas été à Magrathea lorsqu'elle avait été évoquée.
« Alors comme basique essentiel, je pense qu'il faudrait que je cerne l'Amour. Parfois, je n'arrive pas à savoir si j'aime ma famille, ou si c'est juste de l'admiration. Même si je pense vraiment les aimer, finalement. Je n'arrive pas non plus à comprendre pourquoi ça peut rendre les gens stupides. Et je me demande souvent si... ce qui le contrôle. Je pense que je vous aime bien, je crois, mais je ne sais même pas ce que c'est supposé provoquer comme sentiment. Qu'est-ce qui le cause ? Comment on sait que c'est ça ? Et pourquoi on aime ? »
Questions vagues. Impulsives. C'était sans doute les plus irréfléchies que j'ai jamais posé.
« Vous aimiez Riley ? »
Non. La voilà, la plus irréfléchie. Je baissais la tête, la secouait, me rendant compte que je ne mettais pas assez souvent en pratique le fait de réfléchir avant de parler.
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
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J'avais eu vent des exploits culinaires d'Apollon et j'étais contente de constater que Chérie était plus douée que lui - en plus d'offrir un spectacle plus agréable à mes yeux. Je souriais en l'observant. J'étais d'accord avec moi-même sur un point : il faudrait que les candidates de Top Chef soient plus souvent en maillot de bains. Si elles étaient belles et sans cellulite. Eventuellement, déshabiller les beaux garçons pourrait aussi être une idée. Je pris note mentalement de faire un courrier à la chaîne. Puis je me focalisais de nouveau sur le moment présent et l'invitation de Jaspeur. Soit. Personnellement, je m'en serais passée mais c'était aussi bien de confronter Chérie à des cas d'école. Ainsi, elle apprendrait deux fois plus vite sa leçon. - Entendu, mais ne soit pas surprise si tu les trouves flippants et si ça sent la transpiration, si ça crie et si ça pleure, prévins-je néanmoins. Chez eux c'est pathologiquement normal. De toute façon qu'aurais-je pu faire face à l'adorabilité de son sourire ? Même le Chat Potté aurait dit oui ! Et pourtant, c'est vrai que je le trouve un peu attendrissant. Mais juste un peu. Elle avait plutôt intérêt à ne pas rater les délicieuses gaufres qui étaient promises ! Par contre, si elle voulait rater sa relation avec son cadavre sur pattes et atterrir sous mon aile, ça, elle pouvait. Je n'allais évidemment pas le lui dire mais ça m'empêchait pas de le penser très fort pendant que je l'observais faire son grand nettoyage. Chérie était bien élevée, ce qui ne m'étonnait pas d'elle. Par contre, je n'étais pas certaine qu'elle était douée pour faire le ménage. Par chance, technicienne de surface (c'est le nouveau mot pour dire femme de ménage ou Cendrillon) ce n'était pas un métier à la mode donc, en fin de compte, elle ne loupait pas grand chose. Je pinçai les lèvres à l'évocation de Michel-Ange. - Désolée mais avec un prénom pareil et des goûts plus que douteux ce garçon devrait s'abstenir d'émettre des avis et essayer d'abord de régler ses soucis, commentai-je, tranchante. Cela dit, je pense en effet que ton ami ne te mérite pas. Il le savait probablement aussi bien que moi, sauf s'il était encore plus crétin que je ne le pensais (après tout, c'est possible, la bêtise est vraiment un puissant sans fond). Mais en effet Chérie était mal embarquée. Il avait le pouvoir et de ça aussi il devait avoir conscience. Heureusement pauvre Chérie avait sa Deborah et ça, c'est pas donné à tout le monde ! - En effet, tu devrais arrêter, sinon c'est clair que ça marchera jamais, acquiesçai-je sans en dire davantage puisqu'elle tirait déjà les conclusions pertinentes seule comme une grande. Ou presque. A évoquer le manque de patience, Chérie visait un peu à coté. Elle était surtout accro, totalement droguée à ce pauvre type, peut-être parce qu'il se parfumait à l'opium, allez donc savoir. Les voies de l'amour sont, parait-il, impénétrables. Eh bah vous savez quoi ? Quand je vois les ravages que ça fait j'espère bien ne jamais être atteinte pas une maladie pareille ! J'entendais, réflexion faite, aussi les ravages que ça faisait. Chérie était comme hors de contrôle, désespérée de mieux comprendre tout un tas de choses à la fois. On se serait presque cru dans un cours de philo. Je notais cependant un point essentiel (celui que je vous invite à retenir si vous avez la capacité intellectuelle d'une petite cuillère) : elle pensait m'aimer. Je n'avais pu m'empêcher de sourire avant de retrouver rapidement un air indéchiffrable et de serrer les dents. Je n'aimais pas quand on me parlait de Riley. Mais si je voulais lui enseigner tout ce que je savais - et croyez-moi, j'en sais des choses - je lui devais l'honnêteté, un trait de caractère qui ne m'a jamais fait défaut. - J'aime Riley plus que ta petite connaissance de ce phénomène ne peut le concevoir, Chérie. Et je l'aimerai toujours, même si elle n'est plus là. Il parait que c'est ce qui est le plus beau dans l'amour : le fait que ça survive à la mort. J'aime tous les gens qu'elle a aimé parce que j'étais Riley. Peut-être que je n'étais qu'un cinquième de sa personnalité mais j'étais son meilleur cinquième. Chez toi l'amour c'est avec tout une drogue dure. Désolée de te l'apprendre mais tu as l'air totalement accro à ce type et ça, c'est pas sain du tout. Ca fait partie des raisons pour lesquelles l'amour rend stupide, d'ailleurs, précisai-je pour rebondir sur l'une de ses questions. L'amour n'empêche pas l'admiration, les deux peuvent aller de paire. Tu peux, par exemple, m'aimer ET m'admirer, ce serait très sain. C'est dans l'ordre des choses d'aimer son papa et sa maman. Il y a plusieurs façons d'aimer. On aime les gens qui nous procurent du bonheur, de la sécurité, d'autres choses aussi… Normalement tu n'aimes pas ton papa et ton amoureux de la même façon, ou alors tu as une vie très, très glauque… Concernant l'amour avec un grand A, c'est phéromonal mais il y a aussi une part d'inexpliqué, de "magie", ajoutai-je presque sarcastique en mimant les guillemets. Il parait que c'est ça qui fait qu'aimer c'est ce qu'il y a de plus beau. Je suis pas sûr d'avoir envie de tester cette version… Comme elle déglingue aussi ton fonctionnement hormonal, neuronal et émotif, oui, ça rend très bête parce que tu imagines que la personne en face est parfaite, tu as des papillons dans le ventre - métaphoriquement - et un sourire débile sans cesse sur le visage. Et puis un jour tu ouvres les yeux sur la réalité et ça fait mal. Ou peur. Mais je crois que les humains ont besoin d'aimer. Sauf les sociopathes. D'une certaine façon, ces sentiments que tu as pour ton ami compliqué au teint cireux c'est la preuve que tu es une humanoïde normale.
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
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Même si elle ne considérait pas que Michel-Ange était digne de donner son point de vue, elle était néanmoins d'accord avec lui. J'étais quelque peu embrouillée par cette constatation, me perdant dans mes questions, mes réflexions et mes pensées. Une évolution tout à fait prévisible et naturelle venant de moi, ce qui ne m'empêchait pas d'être toujours aussi gênée à l'idée de lui avoir posé une question si personnelle. Sa réponse, en plus de cela, me serra le cœur. L'amour survivait à la mort. Je l'avais déjà remarqué, de manière brutale et imprévisible. Elle me le confirmait simplement, me faisant douter encore davantage de ce que je devais faire. Ou ne pas faire. J'avais opté pour l'envahissement, pour l'instant. Même si il ne me montrait plus aucun intérêt, je persistais à me présenter, à m'inviter, à parler, à montrer que j'étais là. Peut-être que je ne devrais pas insister, que ça ne servait à rien.
Je me pinçais les lèvres, continuant de l'écouter avec une attention accrue et des interrogations de plus en plus nombreuses. Mes yeux s'ouvrirent alors plus grand. Une drogue ? Accro ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Je souriais malgré tout à sa remarque, ne jugeant pas utile de préciser que c'était le cas. Bien entendu que je l'admirais. Elle connaissait tellement de choses, elle était si à l'aise avec tout, elle avait énormément de goût. Et elle n'avait pas eu peur face à Grand Sourire. J'aurai été stupide de ne pas la trouver épatante.
Ses explications me permettaient de renforcer l'impression d'amour que je ressentais pour certaines personnes. Le bonheur, la sécurité, ou encore la gratitude. Je connaissais ces choses-là et je savais avec qui je les éprouvais. Le reste restait vague. La « magie ». Les papillons dans le ventre. Je n'avais pas eu ça, du moins je ne le pensais pas. Je ne voyais pas Balthazar comme quelqu'un de parfait. J'avais eu mal, par contre. Je secouais la tête, me disant qu'il était étrange que Kida apprécie autant Sherlock s'il était bien un sociopathe, et je déglutissais péniblement quant au reste.
« Je ne suis pas dépendante de lui. » affirmais-je sans grande conviction, les sourcils froncés et le regard fuyant.
Elle l'avait évoqué comme une sorte de drogue. Une chose qui grise, intoxique l'esprit ou dont je ne pourrais me passer. C'était la définition exacte. Est-ce que ma situation y correspondait ? Je me souvenais avoir mal vécu la durée pendant laquelle je ne l'avais pas croisé. Je savais que j'avais été aussi énervée qu'exaltée lorsque je l'avais revu. Je me mordais la lèvre et inspirais une grande bouffée. J'avais conscience qu'il était une faiblesse, un moyen de pression, mais... à ce point ?
« Je peux faire des efforts. » assurais-je, d'un ton soudainement plus déterminé. « Il faut que j'en fasse. »
Peu importe le temps de pause requis que je ne respectais pas, j'avais besoin d'occuper mes mains. Dans des gestes un peu trop fébriles et abrupts, je récupérais une louche dans un tiroir et ramenais le saladier de pâte vers moi sur le plan de travail.
« Avec... un sevrage progressif ? »
Je récitais des notions que j'avais pu lire dans des bouquins, que j'avais pu voir dans des articles. C'était le terme approprié ? Je n'en étais même pas persuadée. Je n'y connaissais rien. J'avais attrapé le gaufrier, le mettant en marche pour le chauffer. Je devais attendre, maintenant. Il était toujours question d'attente.
« Ça ne doit pas être si compliqué. Ce n'est pas... Je ne le déteste plus. Mais je n'ai pas dis que je l'aimais. Ce n'est pas ça, ça ne peut pas être ça. Ça le peut ? »
Je m'étais retournée vers elle, à la fois inquiète et angoissée à cette possibilité. Je ne me posais pas la question. Je ne voulais pas me la poser. Il ne me méritait pas, elle l'avait dit elle-même et... Je n'avais pas besoin de ça.
« Ne parlons plus de lui. Je n'en ai plus envie. »
Mes doigts s'étaient serrés contre l'ustensile que je tenais. Pour une fois, je ne voulais pas de réponses. Pas encore. C'était mieux ainsi. Il fallait que je me contente de la haine qu'il ressentait certainement toujours à mon égard et à l'attraction physique indéniable. Ne pas chercher plus loin. Pas alors qu'il en aimait une autre.
Je secouais à nouveau la tête, reprenant un air enthousiaste et affichant mon plus grand sourire tout en m'appliquant à verser la pâte à l'intérieur de l'appareil. J'en rabattais peut-être brusquement le dessus, ma gorge serrée se détendant au fur et à mesure.
« Vous avez votre maillot vous, pour demain ? Puisque vous venez à la fête aussi n'est-ce pas ? »
Autant repartir sur un sujet qui n'avait pas le moindre rapport, même si cela signifiait s'écarter des émotions quelques minutes. C'était trop épineux, trop instable et trop intense. J'avais besoin... de respirer un peu.
« Quoi que vous portiez, je suis sûre que ce sera magnifique, vous avez des goûts parfaits. »
Les compliments pour détourner la conversation était aussi une bonne technique, encore plus lorsqu'ils étaient sincères. L'élan de chaleur que j'avais ressenti à cause de mon malaise s'estompait, me permettant de me détendre légèrement.
« Je pense que travailler sur la canalisation de ma colère pourrait être une bonne idée. Je vous ai dis que je travaillais dans la police ? »
Je pivotais juste assez dans sa direction pour la regarder, gardant malgré tout un œil sur le gaufrier en marche.
« Je ne suis pas certaine de bien faire mon travail, pour être honnête. Je le voulais principalement pour avoir le droit aux gâteaux. »
Je l'avouais sans gêne. Même mes collègues étaient au courant que c'était les pâtisseries qui m'avaient attiré, pas une quelconque vocation. Mes capacités physiques hors norme les aidait aussi grandement et j'étais réputée pour mon manque de subtilité et de délicatesse.
« Des gens que j'ai arrêté m'ont déjà menacé de porter plainte contre moi pour mauvais traitements. » poursuivais-je avec une moue perplexe. « Pourtant je fais attention, je sais que les humains sont fragiles. »
C'était un fait, j'avais pu en avoir la preuve à de nombreuses reprises. Même Michel-Ange, plus solide que la plupart des gens, auraient pu finir écraser par ma force ou celle d'un garde de la Cité. Distraitement, je sortais une assiette d'un placard pour y placer les premières gaufres brûlantes, réitérant mes gestes précédents.
« J'imagine qu'ils sont principalement vexés qu'une ''jeune femme frêle et minuscule'' parviennent à les maîtriser. »
C'était régulièrement des mots que je pouvais entendre, sans surprise. Ceux qui ne me connaissaient pas encore étaient relativement surpris lorsque je parvenais à les menotter en moins de dix secondes.
« Cela dit, comme vous me l'avez fait remarquer et comme on me l'a déjà dit... Je pense qu'apprendre à être plus civilisée ne pourrait pas me faire de mal. »
J'osais un sourire amusée, continuant de faire tourner la pâte avec la louche.
« Et je suis sûre qu'une leçon sur les comportements à adopter en situations délicates pourrait être très utile à Colère également. Et aux autres, sans doute. »
Je lui lançais un regard interrogateur, attendant comme toujours son approbation. Je savais que j'étais une bonne élève et que, si je ne mettais pas toujours tout en pratique, j'enregistrais toute la théorie. J'ignorais si les autres émotions étaient aussi impliquées ou volontaires mais je trouvais dommage de ne pas en faire profiter tout le monde. J'étais un peu comme elles, après tout : en plein apprentissage de la vie.
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Même la conviction de Chérie lui fit défaut quand elle assura ne pas être accro à son ami le psychopathe au teint cireux. Alors inutile d'en rajouter une couche. Elle se voilait la tâche, voilà tout. Ca arrive à plein de gens, même aux presque meilleurs comme elle. Mais au moins elle fit preuve d'un peu de volonté et ça, encore plus de gens en sont incapables. Je souriais, satisfaite - ce qui m'arrive rarement. - Je pense qu'on peut commencer comme ça. Je n'ai jamais dit que ce serait facile mais tu es une femme forte, Chérie. Perso, j'ai confiance en tes capacités - et je ne parle pas uniquement de ta force physique, ajoutai-je pour éviter les quiproquos. Chérie était jolie mais j'avais de sérieux doutes quant à sa compréhension des métaphores et de l'art délicat de la rhétorique. Je l'observai avec le gaufrier et salivai d'avance. - Oh oui ça le peut, répondis-je nonchalamment à sa question. Et je pense que ça l'est. Malheureusement, ne pus-je m'empêcher d'ajouter. Allez, comme je suis sympa, je vais pas vous refaire mon laïus sur l'écrin même s'il était vraiment cool. Par chance, Chérie ne voulait plus en parler. J'opinai en silence, surprise de voir qu'en fait je pouvais être souvent d'accord avec des gens - il suffisait simplement que je croise les bonnes personnes. Je n'ajoutai pas que je n'avais pas spécialement envie de parler de lui non plus parce que je ne l'aimais pas mais ça m'empêchait pas de le penser. Fort. Je notai aussi qu'une fois qu'elle chassait ce type de son esprit elle était tout de suite beaucoup plus rayonnante. Un jour, quand elle serait prête à ne pas se voiler la face, je lui ferai remarquer. Et en plus elle me couvrait de compliments… Cette fille avait décidément tout compris ! Mon sourire n'en était que plus grand. - Evidemment que j'ai déjà mon maillot. Et tu verras : il est à mon image, c'est-à-dire parfait. Sans me vanter, ajoutai-je d'un air tranquille, pour la forme. La conversation reprit de plus belle, plus détendue. J'arquai un sourcil, plaisamment surprise par la nouvelle qui suivit. - Non tu ne m'avais pas dit que tu étais policière, mais te connaissant, ça ne m'étonne pas beaucoup ! Tu as toutes les qualités qu'il faut - et un corps parfait donc l'uniforme, si tu en portes un, tombera bien sur toi, sans faire de vilains plis. Mais effectivement un policier trop en colère ça ne marche pas. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il a été recalé. Colère lui-même, je veux dire. Un bête manque de patience. Il a frappé la petite mamie qui entendait mal parce qu'il a perdu patience quand il a dû lui répéter son procès verbal… Tu n'aimerais pas que ça et tous les autres signes affligeants de la colère ne t'arrivent, assurai-je, prête à la transformer en fliquette de l'année voire de la décennie. Il est très à cheval sur les règles et la justice mais il est incapable de les respecter lui-même… Te concernant, canaliser ta colère et ta force, c'est vraiment pile poil LA bonne formulation. Tu pourrais faire des exercices de respiration comme du yoga pour être plus détendue mais personnellement j'aime pas le yoga. Si j'étais toi je transformerais ta colère en punchlines parce que ça ne fait aucun dégât physique. Tu peux aussi essayer la gentillesse, oui, abondai-je en son sens, mais avec parcimonie. Ca a tendance à rendre les gens vraiment trop niais et ça t'irait pas au teint. Crois-moi. Colère était lamentable parfois. Je pouvais presque comprendre les larmes de Sandy, si tant est qu'elle pleurait à son sujet. Je ne dis rien sur les gâteaux car même s'ils étaient bons ils pouvaient aussi se transformer en cellulite horrible - bien que Chérie avait l'air de faire de l'exercice. - Tu sais quoi ? repris-je soudainement. On devrait faire un exercice pratique de maitrise de la colère. Mais après le goûter. Et après La La Land. Tu l'as vu ? Que ce soit oui ou non, tu verras, c'est un film parfait pour manger des gaufres, ça se regarde sans fin et ça tombe bien : les gaufres ça se mange sans faim ! assurai-je. Je suis sûre que Peur et Colère seront ravis d'être nos cobayes. Colère montrera le mauvais exemple comme il le fait si bien, toi tu joueras ton rôle de policière et Peur celui des situations délicates. C'est un excellent acteur - il en fait parfois un peu trop quand il crie mais à par ça... Je laissai la fin de ma phrase se perdre dans le vide. Les gaufres seraient bientôt prêtes alors je déclarai : - Tu veux bien finir de tout préparer pendant que je vais préparer le DVD et demander aux cas sociaux émotionnels s'ils veulent un goûter ? demandai-je. Puis je quittai la pièce en partant du principe qu'elle dirait oui parce qu'on ne me dit pas non, de toute façon.
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Ça le peut. Je pense. Malheureusement. Je rejetais toutes ses paroles en bloc, me murant dans un déni que je me devais d'admettre. C'était paradoxal. D'avoir conscience de rejeter les affirmations qu'elle avait faite avec assurance et sans chercher à me ménager. C'était ce dont j'avais besoin, dans un sens, de quelqu'un s'exprimant sans avoir de peur de me brusquer ou de me froisser. J'avais déjà Michel-Ange mais il avait toujours peur de me blesser, j'en étais persuadée, il devait retenir le fond de ses pensées. Malheureusement. C'était une si mauvaise chose que ça si c'était bien le cas ?
Je m'appliquais à la confection des gaufres, ne doutant pas de la perfection de son maillot – ni de la sienne. Depuis que je l'avais rencontré, aucun de ses comportements ne m'était apparu comme déplacé ou méprisable, au contraire de bien d'autres individus. Même le fait qu'elle m'ait embrassé ne me gênait pas. C'était pourtant une approche que j'aurai pu considérer comme malvenue ou inconvenante, mais je le prenais simplement comme une sorte de compliment non verbal. J'avais appris qu'on embrassait généralement uniquement les personnes nous plaisant. C'était flatteur, vu de cette façon.
Elle ne faisait que le confirmer en continuant les compliments. Je n'estimais pas en mériter tant mais je souriais malgré tout. Il ne fallait jamais refuser qu'on vante nos mérites physiques ou intellectuels, Apollon n'avait pas cessé de me le répéter, ça aussi. Ça avait un effet positif sur le moral (que je pouvais remarquer à l'instant) et se montrer trop modeste était néfaste, d'après lui. J'étais extraordinaire après tout, non ? Merveilleuse même. Epatante. J'avais de nombreuses qualités.
J'affichais une moue compatissante lorsqu'elle évoqua Colère et le fait qu'il n'ait pas pu obtenir l'emploi qu'il désirait. Je pouvais toujours tenter de... comment disait-on, déjà ? Le pistonner ? Figue était absente dernièrement. Enormément. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, ça me faisait mal au cœur en y pensant, alors j'évitais d'y réfléchir trop longuement. Mais n'ayant plus de coéquipière à temps plein, je pouvais toujours lui proposer de venir sur le terrain avec moi, non ? Même si... deux individus comme nous ne formeraient peut-être pas une bonne équipe. Elle me le décrivait comme impulsif et impatient, ce que j'étais aussi. Cependant, c'était le cas de Figaro et ça fonctionnait bien. Même si les affaires n'étaient pas des plus passionnantes.
« Je connais quelqu'un qui fait du yoga. » lâchais-je subitement, plutôt satisfaite de le constater moi-même. « Du moins j'ai déjà croisé quelqu'un qui fait du yoga. »
Cette formulation me semblait plus juste. Je penchais la tête, continuant mes gaufres en réfléchissant à cette éventualité. Après tout, c'était une sorte d'activité physique prisée par bien des personnes. J'étais assez souple pour n'avoir aucun mal à reproduire la moindre position. J'avais peur de m'ennuyer, même. Je me pinçais les lèvres, hochant la tête à ses remarques pour signifier mon approbation. Les « punchlines » semblaient être tout un art difficile à maîtriser. La gentillesse, je connaissais déjà et je savais qu'il ne fallait pas en abuser. Elle avait ses limites.
Je pivotais juste assez pour la regarder suite à sa proposition. Un film, je suppose, pour qu'elle me demande de le regarder. Je secouais la tête, le nom qu'elle évoquait me rappelant vaguement quelque chose sans que je ne l'ai jamais vu. J'étais enthousiaste à l'idée de rajouter des connaissances à ma culture cinématographique, mais encore davantage de réaliser que l'idée des gaufres lui plaisaient plus que je me l'imaginais. Je n'eus pas le temps de lui répondre par l'affirmative qu'elle était déjà sortie et je souriais de plus belle. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour terminer de préparer ce goûter improvisé.
Distraitement, je fouillais les placards à la recherche d'autres assiettes, de sucre et de tout accompagnements susceptibles de plaire à autrui. Je me permettais même de récupérer de quoi boire dans le frigo, ce qui leur serait forcément utile par cette chaleur. C'était de façon assurée que je tenais tout dans mes bras, avec une maîtrise étrange. Je n'étais pas maladroite. Je ne pris pas le temps de faire les choses par étape, m'emparant du bout des doigts du plat contenant les gaufres pour retrouver le salon.
Il semblait que Peur était toujours là, et je reconnaissais Colère également. Deborah devait être allée chercher Tristesse, je le supposais, j'entendais quelques bruits à l'étage. Je haussais les épaules, ignorant ce que je devais faire exactement en l'attendant et prenais l'initiative de tout poser sur la table du salon. Sans grande délicatesse, je devais l'avouer. Les lèvres pincées, je disposais chaque élément à la place qui me semblait correct. Vivre en colocation m'avait aidé à trouver une organisation en « groupe », surtout lorsque les frères de Michel-Ange s'invitaient chez nous. C'était très différent de ce que j'avais pu connaître avant.
« Je ne les ai pas empoisonné. » précisais-je à l'attention de Peur, cherchant à le rassurer sans être certaine qu'il s'agisse de la bonne méthode à adopter. « J'ai déjà envoyé quelqu'un à l'hôpital un jour mais c'était il y a longtemps. Je me suis améliorée depuis. Et si vous vous étouffez, je suis une experte en massage cardiaque. Ou j'appelerai un garde d'Olympe qui pourra vous emmener en urgence à l'hôpital. »
Je lui offrais le plus large de mes sourires, réalisant que mes paroles, au contraire d'avoir un effet apaisant, rendait son visage de plus en plus livide. Est-ce que je l'angoissais ? Je fronçais les sourcils, indécise et quelque peu perturbée. Deborah m'avait prévenu que ce ne serait pas facile.
« Pardon. Je ne voulais pas vous faire... peur. » hésitais-je, joignant mes mains devant moi en restant debout. « Vous n'êtes pas obligé de manger. Vous pouvez boire par contre. »
Je lui indiquais la bouteille d'eau mais je n'entendais que des gémissements plaintifs sortant de sa bouche. Dans un geste que j'espérais être perçu comme de la compassion ou au moins un intérêt pour son état, je lui tendais un deuxième coussin pour cacher sa tête qu'il n'osa même pas récupérer. Clignant des yeux, je relevais ma tête vers Colère qui émettait un rire bizarre mais dont l'air renfrogné ne s'effaçait pas. Il me fixait d'une telle façon que je ne savais si c'était de la provocation, une menace silencieuse ou une façon pour lui de me montrer qu'il appréciait ma présence. Est-ce que le fait que je sois en maillot le dérangeait ?
« Je m'appelle Eulalie. » prononçais-je alors avec un grand sourire, tentant du mieux que je le pouvais de me montrer avenante. « Moi aussi je casse beaucoup d'objets. »
Un point commun, une discussion, c'était ce qu'il fallait que je trouve pour faire passer les minutes qui me séparaient du retour de Deborah. Et mes yeux s'illuminèrent tandis que je trouvais la parade parfaite.
C'est ainsi que nous nous retrouvions assis face à face près de la table basse, Peur toujours prostré sur le canapé, les assiettes repoussées un peu plus loin.
« J'ai encore gagné. »
Je n'étais pas très portée sur les jeux. Je n'avais fait qu'un Uno étrange une fois, un Chifumi une autre, mais je n'avais pas un désir de victoire prononcé. Cependant, il était plus qu'agréable de ressentir cette satisfaction à l'idée que c'était la troisième fois d'affilé que je prenais le dessus.
« On peut refaire une revanche si vous voulez. »
J'entendais des cris de protestation, une assiette tombée pour se casser et je penchais la tête en restant assise tandis que Colère se relevait. Il n'était pas très bon perdant, à l'évidence. Entendant le retour de Deborah, je ne me retournais qu'à peine pour l'informer sur les raisons de cet échauffement soudain et qui s'était produit de façon très... rapide et inattendue.
« On a fait quelques bras de fer. Je l'ai prévenu que j'étais forte pourtant. »
Il fallait que si ma fierté se portait bien, la sienne avait été trop blessée.
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Deborah Gust
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- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
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- On connait tous quelqu'un qui fait du yoga parce que tout le monde pense que c'est hype. Du coup ça ne l'est plus vraiment, prétendis-je de regretter depuis le salon. J'avais récupéré le DVD - édition collector fournie avec le CD -mais pas Ryan Gosling, ce qui était dommage - et préparais notre séance cinéma. En pleine journée. Un luxe que les secrétaires stupides qui font 8h - 17h ne pourront jamais se permettre. Colère était dans son fauteuil habituel, un journal roulé dans sa main aux jointures trop serrés. Peur était à l'autre bout de la pièce, histoire de ne pas se faire taper lors d'un accès de rage impromptu. Ses mains étaient sagement posées sur ses genoux, comme celles d'un élève trop studieux mais ce n'était pas suffisamment pour dissimuler son stress. Quant à Tristesse, elle était dans son havre de dépression, vous pensez bien. Je jetai un regard en direction de la cuisine. Chérie avait deux fois plus de force que Colère. De mon point elle pouvait gérer ces deux-là sans mettre sa vie en jeu. J'allais donc chercher la dépressive congénitale. Une fois à l'étage, je ne pris pas la peine de frapper à sa porte puisqu'elle ne venait jamais ouvrir quand on le faisait. J'ouvris directement, et la porte et les rideaux qui masquaient la lumière du jour. - Tu te rappelles que les vampires déprimés c'est plus à la mode depuis 2015, hein ? Parce qu'on dirait pas, vu ta tête de déterrée déprimée. Mes mots étaient secs et cassants mais prononcés dans le but altruiste de l'aider à se bouger pour faire quelque chose de sa vie. Parfois les gens ne se rendent pas compte de toute ma gentillesse, je trouve vraiment ça dingue. Pour ce qui est de Sandy, elle chouina quelque chose que je n'écoutai pas. Plutôt que de la laisser me parler des bébés pandas en voix d'extinction, j'en vins au fait : - Allez, on s'active, on mouche son gros nez rouge, on essuie ses yeux humides et on descend regarder La La Land avec Chérie et les autres cas sociaux. On essaye d'être présentable aussi si c'est physiquement possible, ajoutai-je en tirant Tristesse du lit. - Oh non, pas La La Land Ah la fin ils… ils… C'est tellement déprimant ! - T'auras qu'à fermer les yeux et les rouvrir pour la fin alternative, proposai-je en maitrisant ma patience, ce qui n'est jamais évident avec cette bleutée. Encore quelques palabres auxquels je ne prêtai pas attention et nous descendions - enfin - au salon. Chérie avait joliment disposait les gourmandises et Peur était encore plus caché que d'habitude. Colère était rouge comme son prénom et j'aperçus l'assiette cassée sur le sol. Dommage, ça jurait un peu avec le reste du setting, quand même. Comme si elle comprenait mon interrogation, Chérie expliqua ce que j'avais manqué et je coulai un regard navré vers Colère. Il comprit très bien qu'à cet instant je le jugeais très fort alors je pus économiser ma salive. - Maintenant que chacun d'entre vous a prouvé qu'il était parfaitement incapable on va peut-être pouvoir mettre le film, lançai-je, acide et un peu vicieuse. Il faut le excuser Chérie, ce sont vraiment des cas. D'ailleurs, voici le dernier d'entre eux : Sandy ! m'exclamai-je avec une révérence exagérée. Tristesse renifla bruyamment. Elle releva ses lunettes embuées pour observer Chérie et je sentis la crise de larmes venir quand elle s'écria : - ELLE EST TELLEMENT JOLIE ! C'est tellement… tellement… Pas… Moi. - Je ne peux malheureusement qu'approuver. Si tu pleurais moins… Chérie n'est pas en train de se morfondre. La bonne humeur ça embellit. Et le sarcasme ça conserve. Breeef. Je m'avançai vers la table basse où j'avais laissé la télécommande et y pianotai pour accéder au menu du DVD sinon on avancerait jamais. Puis je m'installai bien en face, à la meilleure place, celle qui était donc, en toute logique, la mienne et fis signe à Chérie de m'y rejoindre. Quand tout le monde fut installé et que Sandy eut pleuré d'émotion en voyant les gaufres pendant que Colère s'impatientait, je lançai le film. - Ryan Gosling, here I come ! lançai-je en croquant dans la gaufre à la chantilly que je venais de préparer. C'est une comédie musicale alors n'hésite pas à chanter avec. Sauf si tu sais pas chanter, invitai-je Chérie à faire en me tournant vers elle.