« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
"Sköll est une créature de la mythologie nordique. Lisais-je à voix haute. Née de la géante Iarnvidia et du loup Fenrir, elle parcourt le monde à la poursuite de la personnification du Soleil. Avec lui se trouve Hati, un semblable qui parcourt le monde à la poursuite de la personnification de la Lune. L'un d'eux sera la destruction de son astre. Pour plus d'informations, se rendre chapitre 12 de la Gylfaginning."
Internet était encore un outil fascinant pour moi qui ne jurait que par mes livres. Tout aussi fascinant que mystérieux, il me faisait à bien des reprises sourciller comme maintenant lorsque ce dernier me dirigeait vers un énième site.
"Tu te fiches de moi... ? Au lieu de me diriger vers le chapitre 12 de Gylfaginning, pourquoi ne pas simplement me le citer ! Bronchais-je. Bien... Je rajoute ça sur ma liste des livres à étudier prochainement.
-À tes souhaits !"
Mon regard se redressa vers le clone qui a été fait à partir de moi il y a longtemps, mon frère jumeau, Stanley. Nous avions beau être né en même temps, je suis certain d'avoir quelques minutes d'avances sur lui et je ne me laisse pas influencer par le cas de Ford Hirsch. Du moins, je ne crois pas. Il venait de me rejoindre dans l'arrière-boutique, une canette de Coca-Cola à la main. Depuis qu'il connaissait cette boisson, il ne s'en passait plus, notre distributeur en était plein et lui était bien content d'y détenir la clé pour tout acquérir gratuitement. Ce mot l'exalte rien qu'à l'entendre, je m'amuse même parfois à le dire juste pour mesurer sa température corporelle et l'évolution à court terme de son pouls. Les résultats sont assez impressionnants, il faut dire. J'ai parfois l'impression d'avoir affaire à Mabel face à une licorne ou a un Boy's band girly avec des paillettes un peu partout.
"Je n'éternuais pas, Stanley. Répondis-je, trop concentré pour prendre en compte ses blagues assez douteuses. J'étais en train de me documenter sur les créatures de la mythologie nordique."
Il n'en jeta pas le moindre regard mais leva ce dernier au ciel avant de fermer d'une main l'écran que je consultais.
"Tu te fais du mal pour rien, Ford. L'ordinateur n'est pas un instrument que ton petit cerveau de génie peut comprendre. Il but une gorgée. Fais comme personne et va à la bibliothèque.
-J'aimerais bien ! Mais si tu te souviens bien, Stanley, tu nous a fait mettre à la porte la semaine dernière après avoir utilisé mon pistolet laser contre l'étagère du rayon bande-dessinée. Je dois maintenant attendre 16 jours pour y retourner et présenter mes excuses.
-Eh, j'ai fait ça pour t'aider, à la base. On ne transporte pas d'armes n'importe où ! De toute façon, ils ne voulaient pas éditer ma bande-dessinée et cela juste parce qu'il y a quelques vulgarité et passages obscènes. C'est ridicule..."
Son incorrigibilité me lassait. J'avais beau l'aimer comme un frère, comme un ami et comme un partenaire, il y avait certains moments où je retrouvais mes vieilles habitudes de chercheur solitaire à la dérive et où je souhaitais m'isoler dans un lieu familier mais extérieur à toute la population. Faisant mine de regarder ma montre, je me décidais par moi-même qu'il était peut-être l'heure de me rendre en forêt faire ce que je faisais de mieux. Stanley continuait de bavarder avec lui-même alors que j'enfilais ma veste.
"On devrait aller les voir ensemble, comme ça je retenterais le coup. Il ne résisteront pas à mon regard de négociateur professionnel. Je me suis beaucoup entraîné ! Comment crois-tu que j'attirais autant de clients ? Tout est dans le charme. Son doigt frôlait son menton d'un air arrogant. Eh, mais où vas-tu ? On part maintenant ?
-Non, crois-moi, il est préférable de patienter le nombre de jours que j'ai indiqué. Je ne suis peut-être pas très doué pour les relations humaines, mais Ford Hirsch l'était... Et l'est toujours d'ailleurs. Seul le temps résoudra nos problèmes.
-Descends de ton cheval, Sixer, c'est juste une bibliothécaire un peu trop vieille pour faire son boulot correctement... Où est-ce que tu vas ?"
J'attrapais mes gants et fourrais mes notes dans ma poche. Je sentais mon pistolet laser peser contre ma poitrine gauche et mon pistolet magnétique contre ma poitrine droite. Habituellement, je privilégiais l'un à l'autre pour cause de places et de liberté de mouvements, mais pour cette mission j'y faisais exception. Ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un animal de la mythologie et je ne saurais comment l'aborder qu'une fois que nos regards se seront croisés. Il y a encore une semaine pourtant, je n'en connaissais pas l'existence mais cette ville - ce bijou ! - me dirige toujours plus près de grandes découvertes et un soir, je l'ai vu.
"Vers le Soleil !" Lançais-je sous un ton héroïque avant de passer la porte.
C'était il y a trois jours alors que je somnolais dans mon laboratoire après avoir passé 14 heures à la reconstruction de mon Déstabilisateur Quantique. J'avais trouvé certaines pièces manquantes derrière des maisons, caché dans les sous-sols de la bibliothèque (c'est totalement fou ce qu'on peut y trouver là-bas !) et dans la déchetterie (improbable également, les gens laissent vraiment n'importe quoi). Le modèle était presque conclu même si je savais qu'il manquait le principal : sa source. Durant mes voyages interdimensionnels, j'avais pu trouver une source d'énergie assez forte dans la dimension Paradoxale où l'objet,une fois caché, était à l'apogée de sa puissance. Storybrooke ne détenait pas de telle source, déjà bien rare pour le multiverse, ce qui ne me permettait pas de finir la reconstruction de mon arme. Elle pourrait être très utile par la suite, néanmoins. C'est durant la pause de réflexion que je me laissais que mon ordinateur central me notifia d'une présence inhabituelle détectée par mes caméras thermiques infrarouge à capteur non-refroidie. Stanley disait que mon cerveau n'était pas capable de comprendre un ordinateur, ce qui était normal, car il était trop évolué pour s'en contenter. Ça m'a pris 3h pour démonter, scanner, analyser et remonter l'objet sans qu'il n'y voit une seule différence. Je culpabilise du temps que j'y ai mis et cela par la simple raison que mon frère avait inséré un système d'alarme antivol que j'ai du réactivé sans que rien n'y paraisse. Et c'est moi le paranoïaque après ça !
Les caméras thermiques enregistrées dans l'ordinateur central - qui ne mérite même pas ce nom - étaient installées dans un grand périmètre de la forêt, autour de mon laboratoire et de mon bunker. Celles-ci captaient chaque variation d'une grandeur en fonction de la température en chaque point du capteur. Lorsqu'une variation figurait hors des normes de l'échelle que j'avais indiqué lors de la programmation, mon ordinateur central envoyait une notification. Cette idée me provient de réseaux sociaux qui m'auront au moins servi à quelque chose. Hirsch trouve le procédé très lâche et paradoxal, contraignant les personnes à rester chez elles plutôt qu'à parler face aux autres. Il n'aime pas également que ses données acquises par les réactions physiques soient faussées à cause d'un écran. Néanmoins, les notifications que chacun recevait pour un nouveau message ou une nouvelle demande était l'idée à prendre pour mon ordinateur qui pouvait alors prévenir chacun de mes besoins ! D'un simple "bip" très clair et simple, une fenêtre s'ouvrit sur toute la longueur de l'écran et décrivit brièvement l'information. Je découvris non seulement qu'un animal vivait désormais non loin de chez moi et qu'il possédait la température similaire d'une bouteille d'eau... C'est-à-dire, un très faible taux. Il était à peine croyable qu'un être vivant puisse vivre sous ces conditions, mais ce n'était étrangement pas tout. Mes caméras avaient l'égale faculté de détecter des propriétés magiques à chaque élément détecté, par exemple, siégeant à quelques mètres de la frontière de Storybrooke pour l'étudier avec sérieux, je pouvais percevoir se former sur mon écran un dôme de points roses (présence d'énergie magique) se dressé devant mon laboratoire. Toute la forêt en avait possession, en quelque sorte, mais l'animal était l'un des rares perçus qui en détenait autant. Ma curiosité était piqué au vif. Depuis, je ne fais que des recherches sur les possibles loups des contes, mythologies, films, séries ou autres, relatant des capacités de mon animal. Celui-ci a cette particularité de disparaître mystérieusement la nuit, du moins impossible de la trouver, tandis qu'au soleil levant, elle apparaît. Il m'a été impossible de la rejoindre car très vive dans sa course - à croire qu'elle a fait ça toute sa vie. Après la découverte de Sköll, tout me semble plus clair ! Le loup est attiré par la Soleil comme un aimant au métal et cherche à l'attraper dès que sa lumière se montre. Seulement, les limites de la ville l'empêche d'aller plus loin. Qui sait ce qu'il advient de lui par la suite ? Peut-être disparaît-il mystérieusement, oublie-t-il qui il est avant de revenir, de revoir le Soleil et de repartir à zéro, encore et encore. La théorie est envisageable mais pour l'instant toujours pas confirmé, jusqu'à aujourd'hui.
Je savais déjà que le loup longerait la frontière, si ce n'était pour chercher à la dépasser. L'a-t-il déjà fait ? Si c'était le cas, je chercherait alors à l'attirer avec une même source que le soleil, moins puissante mais davantage à sa portée. Il reviendrait sur ses pas et je pourrais enfin l'attraper et le conduire au laboratoire. Une cabine venait d'être confectionnée spécialement pour lui, émanant une source pour laquelle il se bat tant : la chaleur. Ou du moins, j'en supposais vaguement la raison. Déterminé à en savoir plus, je m'installai près des limites de Storybrooke et y démarrai un générateur de lumière surpuissant avec lequel je ne souhaitais pas avoir à faire. Le loup était peut-être adepte de la lumière à forte chaleur mais pour les rétines et la chair d'un être humain, c'était une brûlure certaine au troisième degré. Le générateur, compact, rond mais puissant, assurait une chaleur que je dus maîtriser pour ne pas mettre le feu à la forêt. Malheureusement, c'était l'un des inconvénients de vivre en ermite dans le seul endroit où personne ne venait. Avais-je parlé trop vite, car une silhouette se fit justement remarquer par mes caméras, également intégrée sur une montre encombrante mais multi-usage. J'espérais y voir des rayonnements infrarouges bleus d'un animal à quatre pattes. Seulement, c'est un jeune homme que je savais déjà un peu plus jeune que moi au vue des couleurs affichées qui avançait dans ma direction. Surpris, je redressais la tête en cherchant le garçon en question. Sous ses pas une branche craquait. Il se dirigeait d'un regard plissé et intrigué vers mon générateur avant que je ne me rue sur lui pour le faire reculer.
"Je vous le déconseille !"
L'incitant à faire quelques pas en arrière, je sentais la chaleur intense bouillir le dos de ma veste. Il me fallut faire trois pas de plus avec le jeune inconnu pour éviter d'abîmer l'habit. C'est sentimental. Je le replaçais sur mes épaules en me raclant la gorge pour me reprendre d'un ton plus neutre et amical.
"Je suis désolé. Ce n'était pas une menace mais une mise en garde qui sauve vos rétines et tout le reste de votre anatomie. Ce générateur est à moi. C'est pour une recherche... Rien qui ne concerne la destruction de la ville où quoique ce soit, ne vous en faites pas."
J'avais récemment entendu dire que le retour de certaines identités n'étaient pas des plus favorables pour la ville. On y trouvait déjà trois pauvres victimes d'un buveur de sang, quatre morts d'un tueur en série et quelques sorciers et mages prêts à réduire la ville à cendres s'ils ne la quittaient pas immédiatement. Heureusement, les plus idiots d'entre eux avaient passé les limites de la ville et ne se souvenaient déjà plus de qui ils étaient. La maire était stricte mais juste sur certains points, il fallait l'avouer...
Analysant de haut en bas le jeune garçon que j'avais en face de moi, je le supposais déjà d'une intelligence supérieure à la moyenne. Son regard en disait beaucoup et Hirsch l'aurait certainement interrogé minutieusement sur son QI. Hors, je n'étais plus Hirsch et le véritable moi se perdit dans ses propos, entre réflexions et paroles.
"Je... Hum... Vous... Un doigt pointé sur lui, je le fixais pendant un instant le regard plissé, comme pour le cerner. Des iris plongés dans les miens... Était-il sociable, ouvert ? Ou peut-être simplement curieux et perplexe ? J'optais pour la seconde option et baissai les yeux. En tant que Stanford Pines, je n'aimais pas maintenir le regard d'une personne par simple volonté. Pourquoi êtes-vous ici ? Je... Je ne vois pas grand monde dans la forêt et encore moins à ses frontières."
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Ludwig T. Oakenshield
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
❝I see the science in your eyes❞ Stanford & Théodore
En temps normal, le petit appartement de Théodore était très bien rangé. Chaque chose avait sa place bien défini, des étagères rangées au cordeau, des placards digne de l’armée, un salon minimaliste, une bibliothèque ou les livres étaient classés par domaine, par auteur et même par année de publication, une prouesse en soi d’avoir un tel rangement. Parfois même il mettait des petits post it, pour bien spécifier l’endroit où l’objet devait aller, on ne sait jamais, qu’un inconnu passe par là pour lui emprunter quelque chose. Or, il arrivait, que la machine se dérègle, qu’un grain de sable face coincer le magnifique mécanisme qu’était le cerveau de Théodore pour que tout soit brisé. Dans ces moments là, rien ne pouvait le faire sortir de la bulle dans laquelle il s’était mit, même pas ses propres tics. En ce moment, c’était particulièrement le cas. Son lieu de vie était un bordel sans nom, mais il s’en fichait, obsédé par une rencontre particulière. Il y avait des dizaines et des dizaines de livres étalés un peu partout, sur la table de la salle à mangé, sur son bureau, sur son canapé, sur son lit, même dans son placard à chaussure. Des feuilles gribouillés de schéma, de paragraphes volaient quand la fenêtre de son salon claquait, passant sous le canapé, derrière la télévision. Son ordinateur était allumé vingt quatre heure sur vingt quatre, cela ne changeait pas de d’habitude, mais des vidéos étranges passaient en boucle. Des vidéos sur des phénomènes comme celui qu’il avait rencontré, sur des personnes faisant des conférences sur les mythes et les légendes autour du loup résonnait dans la pièce, au lieu de conférences de ses anciens professeurs du MIT. Actuellement, le jeune homme, assis sur sa grande chaise noire qu’il avait ramené de son entreprise pour éviter le mal de dos quand il travaillait, mâchant son crayon tout en hochant de la tête. Si l’apocalypse n’était pas encore arrivé, enfin elle avait failli arriver, il en avait été le témoin privilégié avec Jamie, cela voulait dire que le loup qu’il avait rencontré quelques mois plutôt n’était pas Fenrir car c’était par lui que la fin du monde décimait les hommes. Or ils étaient là, les cavaliers de l’apocalypse étaient répartis, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Maintenant qu’il était calme, enfin plus que calme que lors de sa rencontre avec Samuel, il réfléchissait à différentes possibilités. Il ne croyait pas en l’histoire qu’il lui avait raconté, étant persuadé qu’il faisait bien parti de sa mythologie, comme Eulalie était une valkyrie. Ah obsession quand tu nous tiens…. “Chut !” Un bruit vint le déranger dans sa concentration, un bruit qui recommença malgré son avertissement. Levant la tête de son cahier, il plissa les yeux. C’était son téléphone qui sonnait, voilà pourquoi il ne l’avait pas écouté et quand il vu le nom d’Astrid s’affichait il poussa un long soupir. C’était déja de sa faute s’il avait rencontré Nate et Samuel … quel malheur allait elle lui apportait ? Non ce n’était bien entendu pas totalement de sa faute, il avait juste eu besoin d’évacuer ses pensées par rapport à leur rupture et malencontreusement il est tombé nez à nez avec le loup. Devait il répondre ? Non, son cerveau lui disait de poser le téléphone, de le mettre en silencieux et de reprendre ses théories et ses recherches. Or son coeur lui disait exactement le contraire, et malgré les apparences, Théodore était faible. “Quoi ?” “Super, déja on dit bonjour …” “Qu’est ce qu’il y a je suis occupé !” “T’es toujours occupé de toute façon … c’est impossible d’avoir une discussion avec toi !” “Et là on est entrain de faire quoi ? Une belote peut être ?” Voila … ce n’était certainement pas parce qu’il travaillait en permanence que la communication était coupée. Elle l’était, parce qu’ils ne pouvaient tout simplement pas s’entendre pour le moment, qu’Astrid cherchait toujours la petite bête au lieu d’aller droit au but … et il sentait déja la moutarde lui monter au nez. “Allez Astrid .. tu m’appelles pour quoi ?” “Juste pour te dire que Bru’ organise une soirée à la ferme, faut que tu viennes, ramène un truc même si je sais que ça va être dur vu comment tu es radin ..” “Je suis tellement radin que je vais même vous épargner ma présence …” Et il raccrocha sèchement, sans lui donner plus du temp. Maintenant il était énervé, soufflant bruyamment tout en passant une main vigoureuse dans ses cheveux.
Regardant la pièce autour de lui, il avait besoin de prendre l’air maintenant, immédiatement. Attrapant sa veste, il sortit en trombe de l’appartement, laissant le soin à ses pieds de le guider. Il ne regardait pas les alentours, juste le bitume, allumant une cigarette au passage. Il ne devait pas se laisser aller comme ça, au sentimentalisme. Ça l'empêchait de se concentrer, de bien travailler. Il perdait tout sens commun, lui faisant faire des actes qu’il regrettait pas la suite. Il détestait ses hormones, il détestait ressentir quelque chose, il détestait Astrid pour son comportement, pour ce qu’elle faisait, ce qu’elle représentait. Il tira violemment une latte, s'emplissant les poumons de fumée à s’en étouffer avant d’écraser rageusement la cigarette au sol, sans l’avoir fini. “Merde !” Commençant à courir, il sorti rapidement des limites de la ville, arrivant dans la forêt. Le calme du sous bois l’apaisa un peu, même s’il aurait préféré aller à la mer … il était con … mais au moins il avait fait passer ses recherches avant son propre ressenti, c’était bien. Secouant la tête pour faire partir les derniers restes, il remit son masque froid, sans réelle émotion. C’était dans ce coin qu’il avait rencontré Samuel et Nathan pour la première fois, et il était persuadé que le loup reviendrait là. Il suffisait juste de chercher ses traces, de remonter jusqu’à lui, jusqu’à sa tanière pour pouvoir l’analyser plus en détail, et aider du mieux qu’il pouvait le jeune homme prisonnier de Fenrir. Traquant le loup avec les méthodes que son père lui avait apprises, il chercha d’abord des traces de pas. Après tout, loup, dragons, ce n’était pas la même espèce, mais les techniques d’approches restaient les mêmes. Silencieux, Théo’ observait tout, et son oeil de chasseur repéra quelque chose qui n’aurait jamais du se trouver là. Il s’en approcha alors doucement, en essayant de comprendre ce qu’un générateur de lumière faisait ici. Puis une voix vive s’éleva et Théo’ recula, se mettant sur ses gardes. Ce n’était pas la voix du loup, ça c’était clair, mais cette forêt regorgeait des choses étranges et louches, c’était normal qu’il soit à l'affût du moindre mouvement. “La ville n’est pas mon problème.” Non, il ne s’inquiétait uniquement que pour son clan. Storybrook aurait pu brûler dans les flammes de l’enfer que ça lui aurait été égal, tant que son clan et ses amis étaient en sécurité. Enfin c’est ce qui était déja arrivé … Croisant les bras autour de sa poitrine, Théodore fixa l’homme de son regard perçant. De base, il n’était pas l’être le plus sociale au monde, mais quand il était dans cet état, la colère n’étant pas totalement redescendu, c’était pire. Or, l’homme avait peut être de la chance, si chance de socialiser avec le viking en était une, car sa curiosité était piquée à vif, son intérêt pour l’appareil et le mot recherche grandissant de minutes en minutes. Mais droit comme un i, ne laissant transmettre aucunes émotions, l’homme ne pouvait pas savoir. “La forêt est ouverte à tout le monde il me semble …” Que lui avait dit Jamie déja ? Fait toi de nouvelles rencontres, discuter avec les gens, ne soit pas toujours sur la défensive et bien entendu, il faisait tout le contraire. Peut être, que justement, parler lui ferait du bien, lui enlèverait ces pensées qui lui pourrissent la vie. “J’avais besoin de marcher, de m’aérer l’esprit parce que je suis arrivé à un stade où même mon travail ne me contente plus.” Il haussa les épaules, mettant ses mains dans ses poches, et il soupira. Il fallait vite qu’il passe à autre chose, vraiment, sa situation n’était plus tenable, et il ne voulait pas mettre en péril son entreprise qui commençait enfin à avoir de bons résultats, même s’il ne se rendait pas compte qu’il aurait pu arrêter de travailler que ça n’aurait rien changé vu comment il avait prit de l’avance. “Quelles recherches nécessitent un générateur Ap850 dans la forêt de la ville ?” Les bras croisés, Théodore tendit son cou pour regarder s’il ne se trompait pas dans le modèle qu’il avait vu. La dernière fois qu’il en avait vu un, remontait à ses souvenirs de travaux au MIT, et il portait un masque et une combinaison spécifique. Alors diable pourquoi il y en avait un ? “Pourtant la forêt grouille de vies plus où moins mystérieuses et intéressantes. On croise beaucoup trop de monde à mon avis d’ailleurs ...” Il ne le disait pas pour l’homme en face, mais plus parce que quasiment tout le temps il croisait Jefferson, forcément son manoir gigantesque était au coeur de la forêt, sans doute pour y faire des choses pas nettes. D’ailleurs, Théo’ se pencha vers l’homme après avoir regardé les alentours. “Cette forêt est un défi métaphysique si vous voulez mon avis … un peu comme le Tardis du Docteur dans Doctor Who. Elle est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur …” Le geek avait parlé, se fichant de savoir si l’homme en face avait la référence. S’il ne l’avait pas, il lui expliquerait certainement. “Enfin il n’y a pas que des hommes, même fous … il y a d’autres choses beaucoup plus dangereuses, vous devriez faire attention ! Votre matériel ne résistera pas … pensez à faire des pièges, ça vous évitera de devoir en racheter d’autres !” Et pour la première fois depuis qu’il était arrivé, il esquissa un petit sourire agréable. “Ce qu’il y a ici .. est puissant, la science à les moyens de la contrer parce qu’en réalité, elle est une forme de magie.”
Pando
Stanford Pines
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| Avatar : Harrisson Ford
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CHANGE is inevitable
slow and painful sometimes, but ✢ INEVITABLE ✢
| Conte : ?? | Dans le monde des contes, je suis : : Le magicien
Aujourd'hui encore, j'avais ce manque, ce besoin de résoudre des mystères, de m'aventurer là où personne ne s'était encore rendu et de savoir ce que personne ne savait. La soif de connaissances d'autrefois semblait ce réanimer avec la découverte de Storybrooke, une sorte de Gravity Falls 2.0 où personne ne cachait être spécial. Moi-même, avec mes six doigts, c'était comme si je trouvais un chez moi. Les gens les plus étranges se retrouvaient ici et se comprenaient, qu'importait le monde duquel ils venaient. J'avais enfin l'impression de trouver une maison depuis la malédiction mais l'idée semblait grotesque avec la moitié de la famille qui manquait à l'appel, c'est pour ça que je n'en parlai pas à mon frère qui me reprochait sans doute d'être un cœur de pierre. "Accepter les choses, dirait-il, ce n'est pas dans nos valeurs. Dès que les barrières de la ville se lèveront, nous partirons à la recherches de nos petits-neveux." Est-ce égoïste d'apprécier que cette frontière magique soit encore là pour en sonder tous ses mystères ? Peut-être. Mais jusque-là, je pris la décision d'en profiter car ce n'est pas tous les jours que le destin nous offre un cadeau pareil. J'ai pu agrandir et réaménager mon laboratoire, installer des caméras de surveillance connectées dans le périmètre et construire un bunker, comme à Gravity Falls. J'étais parti pour m'installer même si je devais bien me rappeler que ce ne serait pas pour toujours. Mes recherches à Storybrooke se conclurait un jour lorsqu'un moyen pour retourner dans notre monde serait trouvé. Stanley ne restera pas longtemps ici et je ne veux pas le perdre une seconde fois. J'ai fait une erreur, je n'en ferais pas une seconde. Sans compter la vie de Ford.
Alors que j'avais commencé mes recherches sur Sköll, la créature mythologique attirée par le soleil, je me mis dans l'idée de créer moi-même ma propre source de lumière qui, même si elle ne serait jamais égale à l'étoile du système solaire, jouerait avec les sens du loup et la considérerait comme un objectif atteignable. La véritable question sera de savoir s'il s'en contentera et abaissera ses ambitions à un générateur mais je ne m'en faisais que peu car si le mythe était déjà exagéré, nous étions à Storybrooke. Et à Storybrooke, les habitants reviennent toujours... Moi-même devrais-je le savoir. Pourtant, ce que je semblais ignorer, c'était que des personnes se promenaient en forêt et, pire encore, longeaient la barrière magique de la ville sans se méfier qu'inconsciemment ils pouvaient la traverser et perdre la mémoire. La curiosité des habitants m'étonnera toujours... N'ont-ils donc pas d'instinct de survie qui leur défend de s'approcher de ce qui est dangereux ? Ou même brûlant ? Apparemment pas. Je déconseillai au jeune garçon qui s'approcha de mon générateur de faire un pas de plus et moi-même, en l'en empêchant, prenait un risque de faire fondre ma veste. Je fus assez brusque car surpris - un peu déçu également - de voir un être humain dans mon périmètre. Immédiatement, je m'excusai de mon impulsivité mais il m'était plutôt difficile d'avoir des problèmes avec des habitants de la ville maintenant. J'avais passé la plupart de mes journées ici, dans mon laboratoire, et Stanley avait du mal à m'intégrer à la drôle de société. Si je continuais sur ce chemin, on ne me ferait plus confiance et adieu les recherches. J'aurais bien répondu au garçon que si ce n'était pas son problème, ça pouvait bien être le mien mais son regard vaquant et lasse me laissait entendre qu'il n'était pas d'humeur à bavarder. Après tout, il ne devait pas s'être éloigné de la ville pour rien, lorsque j'y réfléchissais à deux fois. Et finalement, comme moi, peut-être avait-il seulement voulu être seul, sauf que pour ma part c'était plutôt fréquent. Ne parler à personne pendant mes journées, comme je l'avais fait pendant une bonne dizaine d'années, que dis-je, une vingtaine ! Ça semblait être une éternité... Mais au moins, lorsque je retrouvais quelqu'un je me sentais apaisé et soudainement ouvert à la discussion. Ce n'était pas le cas du jeune homme qui se braquait à la moindre de mes questions, de telle sorte que je n'en savais plus quoi dire. Il avait sans doute besoin d'être seul et peut-être semblait-il mieux que je le laisse à ses réflexions.
"Vous avez raison. Acquiesçais-je d'un fin sourire avant de m'avancer vers mon générateur. Je ne vous dérange pas plus que ça ! Tout le monde a le droit d'avoir un moment pour soi."
Pour ma part, je devais me concentrer sur mes recherches. J'étais parti pour contrôler le diaphragme en métal réfractaire du générateur à partir de l'écran de contrôle lorsque j'entendis la voix du garçon se reprendre. Je détournais le regard vers ce dernier qui expliquait avoir eu besoin de se changer les idées. Je comprenais et finalement, ce qui m'étonnait le plus, c'était de voir si peu de monde venir "s'aérer l'esprit" en forêt. Je sais qu'Aladdin vit non loin d'ici, dans son grand palais de Sultan et je connais également le Chapelier Fou, Jefferson... Mais ce sont deux personnes qui finissent par en avoir marre de la solitude et invitent Storybrooke chez eux. Je ne suis qu'un voisin éloigné et heureusement d'ailleurs, car je n'aurais pas supporté de croiser du monde dès que j'aurais sorti le bout de mon nez à l'extérieur. Un investigateur et inventeur n'est pas fait pour être entouré... Du moins, je ne pense pas l'être.
"Je vous comprends. Répondis-je finalement d'un regard nostalgique. Croyez-moi, j'ai passé toute ma vie à me concentrer sur le travail, si bien que j'en avais oublié ce qui était le plus important..."
Je modifiais le débit du diaphragme, replaçant une énième fois les lunettes sur mon nez comme un tic qui ne partait jamais.
"Les personnes que j'aimais."
Je me tournais totalement vers mon interlocuteur et plongeais mes mains dans les grandes poches de mon manteau. Il y a encore quelques minutes, j'aurais juré que le jeune homme préférait avoir la paix plutôt que d'avoir à parler un vieillard tel que moi et je ne lui en aurait pas voulu car à son âge, j'aurais sans doute fait pareil. Seulement, il s'était ouvert à moi et avait relancé la discussion de son plein gré. Je décidai d'enchaîner et puis, s'il voulait partir, il en avait tout à fait le droit. Nous repartirions à notre travail comme si rien ne s'était passé.
"Ce que je veux dire, repris-je, alors, c'est que lorsque je devais avoir votre âge je passais tout mon temps à travailler pour devancer les autres, atteindre mon doctorat au plus vite, écrire ma thèse et partir faire ce que je voulais vraiment. J'ai abandonné mon frère, mes parents et le peu d'amis que j'avais pour mon travail. Et lorsqu'ils revenaient me chercher, je les ignorais... Et j'en ai payé le prix. Ne faites pas la même erreur que moi. Car après tout, la vie c'est beaucoup plus que le travail et c'est donc normal qu'il ne vous contente pas toujours."
Étais-je réellement bien placé pour parler ? Je devais être le modèle du vieil homme sans famille qui s'était isolé de la ville avec mon manteau un peu sale à cause d'une investigation d'il y deux jours... Je ne pouvais pas savoir que la tempête avait fait de tel dégâts qu'à l'Est de la forêt le sol fût escarpé. Si je n'avais pas Stanley à la boutique, je pense que je finirais sûrement comme le vieux solitaire de la ville, enfermé dans son laboratoire à travailler jusqu'à en avoir marre, comme le garçon. J'étais trop pensif à l'image que pouvait avoir la ville de moi que je sortais inconsciemment la tête de mes recherches avant qu'on ne me question sur le sujet. C'est vrai que je cherchais une créature mythologique. Je n'avais pas le droit de me déconcentrer ! Le jeune homme semblait s'y connaître car il mentionna ce qu'était initialement mon générateur.
"Eh bien, je vois que je suis tombé sur un connaisseur. Souriais-je, intrigué. Ce générateur est effectivement un modèle AP-850 d'une puissance de 758kVA en continu ! Je ne l'ai pris que pour le moteur et sa recharge de secours plus forte que celle en continue. Cependant, j'ai dû changer l'alternateur Stamford qui a beau ressembler à mon nom n'est pas du niveau de Nikola Tesla. Lui aurait sûrement proportionné le système de rotation du rotor à la puissance du moteur. Seulement... Si l'un dépend de l'autre, j'ai dû installer une boîte externe pour accélérer l'alternateur qui doit être à l'apogée de sa performance sans pour autant faire surchauffer le générateur. De plus, nous parlons là d'un générateur électrogène et comme vous avez pu le voir... Dis-je en montrant du doigt l'embout d'une couleur plus foncée. J'ai construit une annexe en métal réfractaire qui, grâce au nouvel alternateur et à la puissance du moteur, projette un faisceau concentré Fresnel. Le plus intéressant dans tout ça, c'est que la chaleur de l'ampoule est doublée par son verre spécial et se dissout dans l'air au fur et à mesure de son trajet, c'est pour cela que j'ai du positionner le générateur à un endroit précis où la puissance du faisceau ne brûlerait pas un arbre trop à proximité. Mmmh... C'est à se demander comment j'ai fait durant toutes ces années pour ne pas mettre le feu à la forêt... Heureusement les autres s'en chargent très bien pour moi. On les accusera si jamais un accident venait se produire."
Une main était portée à mon menton pendant que j'observais le rayon de lumière s'estomper au loin d'un air pensif. Je me rendais compte que j'avais plus parlé à moi-même qu'autre chose, trop absorbé dans mon travail. M'avait-il seulement compris, écouté ? Avait-il lâché au tiers de mon explication ? Je me souviens que la dernière fois que j'avais expliqué mes recherches à Stanley, il avait fait semblant de faire tomber un livre de l'étagère de la bibliothèque avant de partir en courant. Lorsque j'en parlais à Dipper, il me regardait de deux grands yeux, comme impressionné mais en même temps totalement perdu et confus. Il s'en voulait de ne pas me comprendre et je sais combien il aimerait. C'est sa détermination et sa soif d'apprendre qui m'avait toujours fasciné chez lui, c'est pour cela que je ne lui en voulais pas et que je faisais tout pour lui expliquer avec des mots simples ce que je voulais dire. Qu'en était-il du jeune homme ? Avais-je répondu à sa question au moins ? Si j'avais été assez complet sur la description du générateur, je crois pourtant avoir totalement oublié ce qu'il attendait comme réponse.
"Je ne crois pas avoir répondu à votre question... Pardonnez-moi. Cette machine m'a pris pas mal de temps car le modèle n'est pas des plus simples à démonter... Je voulais la partager avec quelqu'un et vous semblez être le seul à savoir ce que signifie générateur. Donc... Oui ! Je recherche une créature mythologique du nom de Sköll. Je ne sais pas si vous connaissez le mythe des loups qui courent après la lune et le soleil... Mais pour faire bref, Sköll est l'un de ces animaux et poursuit sans cesse le soleil. Initialement, je m'étais mis en quête d'un simple animal aux facultés inconnues, à la carrure d'un loup, qui apparaissait vivement le jour et disparaissait la nuit. Impossible de l'attraper. J'ai récemment pu faire le lien entre Sköll et cet animal mais rien n'est sûr pour le moment..."
Je le regardais un instant et compris à quel point j'étais moi aussi pris dans le travail, un travail que je faisais pourtant par simple envie même si ça ressemblait de l'extérieur à une obsession. Je lui avais conseillé de passer du temps avec sa famille et ses proches et moi j'étais en train de rechercher un loup aux frontières de la ville en tête à tête avec un générateur qui pesait une tonne. Le jeune garçon parlait par la suite d'existences mystérieuses dans cette forêt qui paraissait "plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur".
"C'est tout à fait cela ! Du moins, je le suppose car je ne connais pas Doctor... Hum... Who. D'ailleurs, je ne me suis pas installé ici pour rien. Cette forêt regorge de mystères à élucider. Elle est absolument fascinante ! Lançais-je en joignant mes mains. Mais, je ne vis pas qu'ici... Je fais d'autres choses de temps en temps. Rattrapais-je comme pour me rassurer que j'avais une vie, en dehors de ça. Ce n'est qu'un endroit où reposer ses méninges pour les concentrer sur des choses disons.. Plus concrètes, que l'être humain. C'est d'ailleurs pour ça que je me retrouve aux frontière de la ville, loin de la population, du Chapelier ou encore du Sultan."
Il me mis en garde concernant ce qu'il se tramait dans les environs, en forêt. C'est vrai que physiquement, j'avais tout de même l'allure d'un vieil homme de 70 ans mais moi qui sait que de mes 30 à mes 60 ans, j'avais traversé les mondes pour ensuite combattre l'apocalypse d'un démon, je ne m'en souciais pas. J'avais vécu plusieurs vies en une seule et c'est là où cette voyante avait eu raison de ne m'avertir même si je ne l'avais pas écouté. Aujourd'hui, je sais ce que je faisais. Mon sourire s'élargit lorsqu'il définit la science comme une forme de magie.
"Ne vous en faites pas pour moi... Si vous parlez de mon générateur, il a pour objectif de tenir pendant les trois prochaines heures et à partir de là, je passerais à un plan B. Ça fait plusieurs jours que le loup passe devant mon laboratoire et l'ordinateur central a tout scanné chez lui. Par ailleurs, si ça marche avec loups, ça marche également avec mes caméras de sécurité qui encadrent tout le périmètre et m'informent par des vibrations de présences suspectes qui s'affichent sur ma montre. J'ai déjà vécu dans isolé dans une forêt pendant plus de 10 ans... Et si je compte mon identité maudite... Ça en fera une bonne trentaine. La magie se concentre à Storybrooke, c'est vrai... Mais si, comme vous dites, la science est une forme de magie, elle a la faculté de se rendre partout. J'ajoutais à part. Sauf peut-être dans le Royaume des Cauchemars mais c'est une autre histoire..."
Je détournais le regard vers la barrière et tout ce qu'elle n'englobait pas, soudainement inspiré par les propos de l'inconnu.
"D'ailleurs... Si la frontière empêche la magie de passer... Il n'en est peut-être pas autant pour la science... Peut-être ai-je un moyen de voir ce qu'il se passe là-bas tout en restant ici."
Je sortais un bloc-note et un crayon de ma veste. Malgré la technologie nouvelle, je restais encore à mon papier et à mes crayons car il m'était impossible d'écrire avec aisance sur un clavier.
"Je m'appelle Stanford. Stanford Pines. Lançais-je pendant mes calculs avant d'esquisser un sourire doux et calme au garçon. C'est toujours un plaisir de croiser un homme d'esprit dans des moments de solitudes comme celui-ci."
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Ludwig T. Oakenshield
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❝I see the science in your eyes❞ Stanford & Théodore
Au fond, quand on connaissait l’étrange animal que pouvait être Théodore, il était très facile de lui faire changer de sujet, de le faire changer de caractère, de lui faire oublier ses soucis sur l’instant. Dès que le mot travail sorti de la bouche de l’homme, son intérêt grimpa en flèche, encore plus que pour le générateur. Le fixant, toujours aussi neutre, il leva les épaules, détaché. “C’est le prix à payer pour faire avancer le monde.” Le viking en lui hurlait, se battait avec l’intello’ mais c’est ce dernier qui gagna la bataille pour une fois. Il s’approcha de l’appareil, l’inspectant entièrement, tout en écoutant celui qui aurait l’âge de son père. “Trop tard ! Je suis sur le même chemin que vous.” Il avait l’habitude de se couper du monde, de se couper de son clan, de se couper du peu d’ami qu’il avait, dernièrement Jamie. Son coeur se serra dans sa poitrine à cette pensée. Il en avait traversé des épreuves, mais là, les cavaliers de l'Apocalypse, la guerre, Eris, cette nuit, c’était trop. Il n’assumait pas, ayant une part de lâcheté qui le dégoûtait de lui même. Il était resté enfermé longtemps dans son appartement, refusant d’ouvrir la porte à n’importe qui, sauf Astrid. La jeune femme avait franchi ses barrières, mais elle avait aussi franchi les limites, le clash était là aussi arrivé. Au final, il était seul, et ça lui convenait très bien. Parfois il entendait ces voix, doucereuse, dans son esprit, la nuit, qui lui chuchotait des paroles de guerres, des mots d’une barbarie sans nom, faisant écho à son passé, à sa véritable nature. Souriant grandement, il ne perdait pas une miette de ce que l’autre lui disait. Enfin il rencontrait quelqu’un de savant dans cette foutue ville, et ce n’était pas trop tôt. Son regard s’illumina, sa bouche s’ouvrit légèrement, et il tapa dans ses mains comme un petit garçon. “C’est véritablement fascinant !” Il avait murmuré plus pour lui même, alors qu’il était comme dans ses souvenirs, le bon élève, qui écoutait tout jusqu’à la fin, emmagasinant les questions quand le professeur aurait fini de parler. Il fronça les sourcils en cherchant quelque chose dans ses poches. “Putain …” Il jura vivement, quand ses mains sortirent bredouilles. Il avait oublié son carnet … Comment avait il pu oublier son précieux carnet où il marquait tout ce qui pouvait l'intéresser, faisant souvent des croquis, des schémas ? C’était la faute d’Astrid ça ! Elle l’avait tellement énervé avec son coup de téléphone qu’il était parti sans rien, courir dans la forêt. Mais finalement, c’était peut être un mal pour un bien. Si la rage qu’il avait eu dans sa poitrine n’avait pas été de cette intensité, au point de le rendre presque claustrophobe de son appartement, jamais il n’aurait mis les pieds dehors, et ainsi jamais il n’aurait rencontré ce drôle de personnage, qui ressemblait pour lui, à un mix entre Indiana Jones et Einstein, chose qui lui allait parfaitement bien.
Ses yeux s'écarquillaient de plus en plus quand l’homme évoqua Sköll. S’il le connaissait ? Bien sur qu’il le connaissait, le craignait même. Il faisait parti de sa mythologie, des créatures dangereuses qu’Odin devait combattre sans arrêt et dont les vikings avaient la lourde tache de poursuivre cet héritage. Se pinçant vivement les lèvres, les mains dans les poches, Théo’ essaya de rester stoïck, combattant avec lui même pour ne pas effrayer immédiatement l’autre scientifique. Qui était il pour être à la recherche de ce loup mystérieux ? Ne le confondait il pas avec Fenrir, le loup porteur du Ragnarok ? C’était fort probable, vu qu’il l’avait vu, de ses propres yeux, restant intimement persuadé que Fenrir avait trouvé un moyen de posséder le pauvre Nate. “Ce sont mes croyances.” Quand l’intello était aux commandes, il n’y avait ni religion, ni croyances qui pouvaient tenir la route. Il avait mit depuis tout temps une distance, prolongeant encore plus la fameuse neutralité objective de tout chercheur, sa schizophrénie aidant sans doute à faire cette dissociation parfaite. Or là, sur ce sujet particulier, il ne pouvait pas passer à coté, car le viking était là, distillant ses idées qui empoisonnait son intelligence. “Oh ne me parlez pas du chapelier !” Son poing se serra tandis que sa tête se baisse immédiatement. Oh Jefferson … calamité de chapelier … il lui avait payé sa dette mais ce dernier n’était pas réglo, ce qui ne l’était guère. Il continuait de le rabaisser, de l’humilier, mais il ne continuerait pas longtemps. Il le sentait, il le savait. Un jour il se laisserait envahir par la honte, et la vengeance serait terrible. L’imaginer sous ses poings, le visage en sang, l’apaisa aussitôt, pouvant revenir à une discussion bien plus importante et intelligente qu’il ne pouvait avoir avec l’autre abruti à chapeaux. “Enchanté ! Moi c’est Théodore, Théodore Folmeiner.” Il tendit sa main à Stan, le saluant correctement, comme des hommes civilisés. Avant qu’il ne se lâche, l'excitation qu’il avait contenu ne demandant qu’à sortir. “C’est vraiment génial ce que vous faites ! Moi aussi j’ai fait une thèse ! Enfin deux ! Je voulais en faire trois mais j’ai eu quelques petits soucis avec la CIA ! Ils n’aiment pas trop que l’on lève le voile sur la vérité !” Il avait mit les mains dans ses poches, contournant le générateur, levant la tête vers le ciel. “Ce n’est pas Sköll que vous vos caméras ont détectés, mais Fenrir ! Le frère de Loki, le loup enchaînait par les Ases grâce à Gleipnir. Sauf que vous ne le verrez pas.” Il fit une petite moue, regardant l’homme dans les yeux. “Il a acquis la faculté de se transformé en humain, comme vous et moi, pouvant passer inaperçu, se mêler dans la foule.” Il poussa un long soupir, avant de se poser contre un arbre. “Enfin … non .. pas tout à fait ! Il a possédé un humain pour être plus précis ! Il est pourri son âme comme un ver détruisant la pomme et j’essaie de le sauver.” Après sa rencontre, il aurait pu tourner la page, Storybrook étant assez dangereuse comme ça pour ne pas aller chercher directement les ennuis, or non, Théodore s’était mis en quête de trouver une solution pour Nate. “Je me sens en quelque sorte responsable de son état.” Tout en soupirant, il se laissa glisser le long du tronc, finissant au sol, la tête dans ses jambes. “Nous savions très bien que notre cosmogonie était réelle, et à cause de cette malédiction, des créatures enfermées depuis la nuit des temps ont été libérés pendant que nos peuples erraient dans le déni. En tant que chef de clan, j’ai la responsabilité de surveiller les dangers qui planent sur mon clan, et parfois par extension, surtout maintenant, aux autres individus.” Pour une fois, la dualité qui régnait dans son esprit était unanime. Il fallait sauver Nate des griffes du loup, par croyance et/ou par amour de la science. Dans tous les cas, la seule solution était d’éradiquer Fenrir.
“Est ce que … vous voulez bien m’aider ?” Il était rare que Théodore, le surdoué, le solitaire, demande publiquement de l’aide, surtout à un inconnu. Or il avait une intuition, sans doute guidé par la voix de Freyja, qui le faisait se sentir bien auprès de Stanford. Aussi bizarre que cela pouvait être, il n’était plus en colère contre la terre entière, ne pensant même plus à sa dispute avec Astrids où ces ressentis sur ça. Il finit par se lever, un petit sourire sur le visage. “Vous n’avez pas envie d’une boisson chaude ? Un café par exemple ? Où l’on pourrait discuter plus tranquillement de nos travaux respectifs ?” Sa voix était enthousiaste et il aurait parfaitement comprit que Stanford refuse. Après tout, il était entrain de faire une expérience, il le dérangeait dans ses travaux, si cela lui était arrivé, il aurait été exécrable. Or, contre tout attente, le scientifique accepta la proposition. Après quelques dernières vérifications, qui se firent dans le silence, Théodore ne voulant pas le déranger, il le suivit quand il lui fit signe de la main. Ils longèrent ainsi la frontière pour rejoindre son laboratoire secret, ce qui rendait le rouquin dans un état d’excitation assez avancé. “Vous avez fait votre thèse sur quoi ? Quelle était la problématique de départ ? Et les hypothèses ? Oh combien de temps avait vous mit pour la faire ! Et où ?” Forcément, il n’avait pas pu attendre d’être à l'intérieur. Il s’était retenu depuis trop longtemps, sa curiosité était bien trop forte pour qu’il laisse passer une chose pareille. Il avait envie de tout savoir, de se gorger de nouveaux savoirs, de choses dont il n’avait pas connaissance, son activité cérébrale commençant légèrement à s’emballer.
Pando
Stanford Pines
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And it feeds on you
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CHANGE is inevitable
slow and painful sometimes, but ✢ INEVITABLE ✢
| Conte : ?? | Dans le monde des contes, je suis : : Le magicien
Un jeune homme avait croisé mon chemin par hasard... Mais était-ce seulement du hasard ? Ou bien l'avais-je provoqué ? J'aurais dû me douter qu'utiliser un générateur aussi puissant dans une forêt allait forcément attirer autre chose qu'un animal mythologique. Et, pour être honnête, j'en étais bien fier. Être dérangé faisait partie des choses que je détestais lorsque je travaillais car dans ces moments, tout pouvait arriver : je pouvais perdre le fil de mes recherches et devoir recommencer à un certain point, je pouvais me tromper dans des calculs (ce qui est assez rare) ou bien, pire que cela, la personne qui est venue me dérangeait pouvait ruiner mes heures de travail d'une maladresse la plus improbable ! Chez les Pines, c'était fréquent. Seulement, l'inconnu qui se présentait d'un air curieux n'avait pas le profil d'un Pines. Il avait le profil d'un futur grand ingénieur qui, à ce moment, avait la seule envie d'être seul. Je savais ce que c'était. Et je savais également ce que ça m'avait coûté, c'est pourquoi je lui conseillai de ne pas laisser le travail prendre le contrôle de sa vie et de savoir équilibrer le domaine professionnel et privé. Il me répondit avec une grande aisance que c'était trop tard. Je le crus presque fier de se savoir sur le même chemin que moi.
"Ah oui ? Souriais-je, étonné, en me tournant vers lui. Vous souhaitez devenir un vieil homme solitaire qui passe ses journées à finaliser ses recherches et se mord les doigts la nuit d'avoir raté tant de choses dans sa jeunesse ? Ou du moins... De ne pas les avoir attrapé au vol, au bon moment..."
Je remerciais Dipper et Mabel de me l'avoir appris après mon retour à Gravity Falls, car sans eux, j'aurais sûrement renvoyé Stanley du Mystery Shake et reprit mes marques d'il y a 30 ans auparavant, comme si rien n'avait changé. J'étais égoïste et stupide, aveuglé par ce qui me paraissait étranger et différent des autres... Plus proche de moi. Je n'avais pas compris que ma famille était déjà bien assez bizarre pour m'en contenter, surtout qu'elle m'aimait réellement pour ce que j'étais ! Le jeune homme n'avait pas à vivre ça, même si je me doutais bien qu'il n'allait pas traverser près de 5000 dimensions et supporter une apocalypse à son âge. Quoique... À Storybrooke, je ne cessais jamais d'être surpris. Et effectivement, ce garçon me surprit en nommant la machine que j'avais pourtant modifiée. Pris dans le jeu comme un poisson dans un filet, je commençais à sortir de A à Z les transformations effectuées pour en arriver à ce résultat. Il en était fini de moi, lorsqu'on commençait à me parler de quelque chose qui me passionnait j'enchaînais avec une telle vitesse que c'était à se demander si je ne me parlais pas à moi-même. Combien de personnes avais-je connu dans cette ville qui pouvait partager les mêmes passe-temps scientifiques que moi ? Aucune ! Il était le premier et je m'en voulu presque de m'être tant emporté par peur de le faire fuir. Confus, je m'arrêtai après m'être éparpillé sur le voisinage et, plongeant les mains dans mes poches, mon regard se tourna vers l'intéressé qui, j'espérais, n'avait pas lâché le fil en cours de route. Je le découvris alors les mains jointes, un grand sourire aux lèvres et je crus me revoir lors de mes cours à la FAQ. Les iris pétillants, la bouche entre-ouverte d'un air totalement absorbé, j'avais l'impression de me retrouver plus jeune. Et j'en étais heureux.
"N'est-ce pas ?" Lançais-je en joignant les mains également, mais à l'horizontal.
Je le vis fouiller dans ses poches à la recherche de quelque chose sur laquelle il n'arrivait pas à mettre la main. Pour ma part, je remarquais ne pas avoir répondu à la question qui m'avait été posé. Je repris plus brièvement ce pour quoi ce générateur avait été modifié et placé ici. Mes recherches mythologiques intéressa le garçon qui me confia brièvement que cela faisait partie de ses croyances. Je devais avouer ne pas l'avoir vu venir, ne m'attendant pas à ce qu'il ait des croyances particulières. La seule chose en laquelle je croyais, personnellement, c'était en la science et en la magie. À partir de là, autant dire que je croyais simplement en l'idée que tout était possible. J'avais trop vécu pour penser le contraire...
"Oh. Souriais-je, en hochant la tête. Parfait, vous pourrez alors peut-être m'aider à le retrouver."
Je m'expliquai sur l'isolement volontaire de mon laboratoire, loin de tout ce qui était propice au mouvement, à l'action. Les exemples qui me venaient en tête furent ceux de mes voisins les plus proches : Aladdin et Jefferson. Stanley avait gardé de bon contact avec l'un tandis que l'autre... Je préférais ne pas savoir ce qu'il devenait. La seule chose dont je pouvais encore être certain, c'est qu'il avait beaucoup de contact en ville et une mauvaise influence sur la plupart. Maintenant, si cela avait changé ou non, ça ne m'importait pas. Du moins, ça ne devait pas m'importer mais la réaction du garçon attisa ma curiosité.
"Vous le connaissez ? Demandais-je en fronçant les sourcils. Voyant ses poings se serrer, je repris avec une fausse indifférence. J'espère qu'il ne vous a rien fait de mal... Il n'est pas de ceux que j'aimerais avoir pour ami."
Il avait raison sur un point dans ses propos : la science était une forme de magie, pour nous. Seulement, la barrière magique ne le voyait pas de cet œil et ce n'était pas plus mal. Au contraire, ça ne pouvait pas mieux tomber ! Il me suffisait d'activer une de mes caméras en mode portatif et de lui ajouter un gyroscope et un système de projection, typique d'un drone. Il me suffisait simplement d'utiliser toutes les compétences possibles que je pouvais entasser dans l'engin... Il devait rester léger et discret. Peut-être allais-je devoir procéder à des puces ? Attrapant mon bloc-note, je commençais à griffonner dessus en même temps de me présenter au garçon, nonchalamment. Mon stylo se bloqua entre mes dents et je le mordillai un instant. Mauvaise habitude que j'avais repris de Dipper, il me semblait. Habituellement, je me grattais le crâne ou replaçais mes lunettes sur mon nez. Une main entra alors dans mon champ de vision. Celle de Théodore. J'avais enfin un nom à donner au jeune homme que je venais de rencontrer. Bloquant un instant sur son regard, comme pris dans un flashback, je finis par tendre à mon tour ma main à six doigts et serra la sienne.
"De même."
Sa main ne lâcha pas la mienne, au contraire il semblait la serrer à nouveau pour me féliciter sur ce que je faisais. Il confia avoir lui aussi fait une thèse, même deux. J'en haussais deux sourcils agréablement surpris alors que je plongeais mes mains dans les poches, moites par la chaleur qui émanait du générateur vers lequel je restais tout de même proche mais également par les longs moments passés à écrire.
"Vraiment ? Sur quoi avez-vous porté vos thèses, cela m'intrigue ! La CIA, d'autant plus... J'avais eu affaire à des agents du gouvernement pendant un temps mais ce ne fût pas dans ce monde-ci et ils étaient beaucoup plus simples à éviter ! Ce fût assez drôle de lier des ondes mécaniques au pistolet effaceur de mémoire... Ils sont repartis comme des agneaux ! Mais assez parlé de ça. Que s'est-il passé avec la CIA ? Je n'ai que peu entendu parlé d'eux, par ici."
Théodore contourna le générateur en prenant soin de ne pas trop s'approcher du faisceau lumineux qu'il créait et revint finalement à moi en stipulant que je ne recherchais pas le bon animal mythologique. C'est alors qu'il aborda le sujet de Fenrir, un loup puissant mais également dangereux de la mythologie nordique. Je portais une main à mon menton tout en l'écoutant. C'était ses croyances, avait-il dit plus tôt et toute information pouvait m'être utile.
"Fenrir, dites-vous ? Oui, j'ai croisé son nom lors de mes recherches. Internet fût laborieux avec moi mais... N'était-il pas écrit qu'il était le fils de Loki, et non son frère ? Ce loup est beaucoup plus puissant que Sköll et serait même craint par les Dieux qui l'aurait enfermé jusqu'au Ragnarök... Je sortis mon journal n°4 et relisais mes dernières notes. Attendez... Sköll et Hati sont les fils de Fenrir, n'est-ce pas ? C'est ensemble qu'ils dévoreraient les astres, le soleil et la lune... Qu'est-ce qui vous fait penser que l'animal que je recherche se trouve être le même Fenrir que vous avez croisé plus tôt ? Le principal caractéristique de ce loup n'est-il pas d'être gigantesque ? Ce fût d'ailleurs pour cette raison qu'il fit bien vite effacée de ma liste de suspects."
J'écoutais la suite de son histoire, toujours concentré sur les possibles liens qui pouvaient donner une piste à mes recherches. Il confirma avoir vu Fenrir et en perçut des capacités de possession dont un ami à lui fût victime. Théodore s'en sentait responsable et je ne comprenais pas pourquoi jusqu'à ce qu'il aborde le sujet d'un clan. Venait-il d'un conte où il était chef d'une tribu ?
"En quoi pouvez-vous dire être responsable de l'état de votre ami, Théodore ? Je m'approchais de lui, posant une main sur son épaule pour le rassurer. Avec cette malédiction, ce n'est pas seulement votre cosmogonie qui s'avère être réelle. Je n'ai pas encore très bien compris l'algorithme du Sort Noir mais de mon expérience, je sais qu'il existe bien plus de réalité qu'on puisse l'imaginer. Si votre Fenrir est en liberté aujourd'hui, sachez que d'une manière ou d'une autre, ça serait arrivée et cela pour n'importe quelle croyance. Même si c'est la votre, vous ne pouviez pas prévoir qu'elle rejoindrait un monde comme Storybrooke où chaque personnage gagne une sorte de... nouveau départ. Vous n'avez pas à culpabiliser de quoique ce soit. Vous ne pouviez pas savoir..."
Personne ne le pouvait. Nous avions tous été conduit ici contre notre gré et parfois, l'idée plait plus qu'à d'autres. Je classais les habitants de Storybrooke en deux catégories : ceux qui avait apprécié la malédiction et ceux qui l'avait regretté. Ce fût assez simple à discerner en voyant le monde à la porte de Regina lorsqu'elle fût pointée du doigt comme coupable de cette histoire. D'un côté, nous avions ceux qui, dans leur monde, était en prison, enfermé, dans une situation pénible ou encore à l'agonie. Forcément, la choix ne fût que trop bonne de savoir qu'ils avaient le droit à un nouveau départ pour éviter les erreurs de passé... Et continuer d'agir mal mais de manière plus rusée. Pour les autres cas, nous retrouvions des citoyens révoltés d'avoir été retirés d'un monde auquel ils tenaient tant, où tout allait bien pour eux. Ce changement brutal n'allait pas arranger leurs affaires avec deux identités et des voisins tantôt étranges, tantôt magiques, tantôt riches, pauvres, fous... Il y en avait pour tous les genres et c'était ce qui faisait peur à bien des personnes. Je n'étais qu'un observateur, pour ma part, qui avait regretté ce monde comme appris à l'apprécier avec le temps. Écoutant tout d'abord ce qu'on m'en disait, je pourrais presque aujourd'hui récolter assez de témoignages pour conclure sur un fort taux de xénophobie. Heureusement, les habitants s'adaptaient également assez vite à l'ambiance et de toute manière, avec la barrière, ils n'avaient pas le choix. Lorsque le garçon me demanda son aide, je souris, prêt à accepter. Seulement, avant de parler, j'entendis le moteur surchauffer suivi d'un drôle de claquement interne. Théodore était déjà à terre, contre un tronc, tandis que je l'avais suivi, accroupi. Néanmoins, je l'incitai à se déplacer sur le côté en le poussant.
"Attention !"
L'instant d'après, quatre boulons et un bout de l'annexe explosa. Je soufflai après avoir évité de justesse la plaque de métal qui atterrit un peu plus loin, puis me redressa en posant deux mains sur les hanches pour observer les dégâts.
"Le moteur a lâché... Je le savais. Nicolas Tesla aurait fabriqué son propre moteur pour le proportionner à l'alternateur car seul le monteur sait qu'elle puissance est nécessaire. J'ai voulu gagner du temps en commandant sur internet et voilà ce que j'en récolte. Je levai les yeux au ciel. Ça m'apprendra à faire confiance à Internet. C'en est terminé, je retourne à mes livres. Ils sont toujours présents, bien plus simple pour m'informer et n'explosent pas à la figure !"
Il allait falloir démonter et remonter tout ça. Peut-être pouvais-je utiliser les morceaux pour un nouveau générateur plus performant ? J'allais devoir revoir mes plans mais pour le moment, le jeune homme me proposait d'aller boire un verre et sincèrement, ça ne pouvait pas mieux tomber.
"Ce ne serait pas de refus, je te l'accorde ! Lançais-je d'un regard vacant sur ma machine, réfléchissant à ce que je pouvais en faire. Laisse-moi simplement quelques minutes pour voir ce qui est encore bon ou non à prendre là-dedans... Je tournai finalement les talons vers lui. Ah, ça ne te dérange pas si je te tutoie ? Les personnes aux intérêts communs finissent toujours par se rapprocher d'une manière ou d'une autre. Rumplestiltskin disait cela et c'est bien la seule leçon que je retins de lui."
Laissant Théodore à part un instant, je me focalisai sur l'ouverture béante produite par l'explosion qui ouvrait les portes à l'intérieur du générateur mais également aux dégâts causés. Le métal réfractaire n'avait pas bougé, comme je le supposais, mais il m'était impossible de pouvoir atteindre la moteur principal à cause du diaphragme. Lorsque je tentais d'y plonger la main, je me brûlai. Jurant dans mon col des mots inventés que j'avais pris à Mabel, je sortais de mon manteau un pistolet magnétique et le stabilisait sur le mode concentré. Le moteur n'y résista pas. Je le posai sur le générateur encore chauffant puis attrapait par la suite l'alternateur, intact, que je rangeais dans ma sacoche pendant que mon pistolet reprenait sa place dans une de mes poches internes.
"Allons-y ! Lançais-je d'un signe au garçon avant de m'arrêter pour regarder mes mains qui tremblaient légèrement. Étrange... Pourquoi suis-je si bouleversé ?"
Pendant un court instant, Ford le sans-diplômé qui s'était tant intéressé à la psychologie refit surface. Aussi rapidement que possible, j'associais les domaines des deux identités pour conclure sur un résultat très simple qui me fît sourire alors que je remontais un regard déterminé vers Théodore.
"Je ne me souvenais même plus qu'on pouvait ressentir un tel épanouissement. L'excitation de l'aventure et du mystère ! Il m'est si difficile de la distinguer à l'angoisse depuis que j'ai ouvert un portail interdimensionnel en l'ayant traversé à mon insu. Mais je ne me trompe pas sur ce cas présent, même s'il m'est difficile de donner raison au Ténébreux."
Je m'engageais avec le garçon jusqu'à la sortie de la forêt. Il commença à me poser des questions sur ma vie et ce que j'en avais fait. J'eus l'impression de me revoir lorsque, moi aussi, je demandais à de grands scientifiques comment ils étaient arrivés à un tel résultat, un chemin parfait où ils semblaient avoir atteint le succès... J'avais tenté de suivre une pareille voie mais je m'étais égaré en cours de route. Et cet égarement dura longtemps.
"Nous verrons cela au café, si tu veux bien. Lançais-je en rigolant. Parle-moi de toi, avant, car je crois avoir entendu que tu faisais partie d'un clan ? De quel conte viens-tu ?"