« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Derek et Duncan sortirent de l'hôpital, après avoir rendu visite à Dyson une fois que Dexter était parti à l'école. L'avantage de l'excédent d'optimisme des jumeaux, c'est qu'ils étaient capable de faire face à absolument tout, ou presque, avec le sourire. Ce qu'ils avaient donc.
Tout en restant les mêmes piles d'énergie qu'ils avaient toujours étés, ils avaient tout de même acquis une étonnante maturité ces derniers mois. L'accumulation de taches professionnelles avaient instauré un rythme très très soutenu dans leur quotidien, qui aurait fait exploser n'importe qui sous les nerfs, mais qui leur convenaient très bien. Ils n'avaient jamais été autant épanouis, et l'énergie des deux hyperactifs avaient été parfaitement canalisée. Et entre les multiples boulots, les chiens et les chats à la maison et la présence des Zootopiens, dont un enfant, Derek et Duncan étaient en effet devenus davantage matures qu'avant, en ayant la chance de ne pas avoir changé leur humeur habituelle si pétillante.
Aujourd'hui, ils se rendaient chez Sirrus Jacobson, le directeur du journal de la ville, et accessoirement un homme que les deux rouquins appréciaient -ce qui était le cas pour pratiquement tout le monde d'ailleurs-. Lui aussi venait de ce merveilleux monde que les jumeaux considéraient comme l'une de leurs maisons. Ils ne le connaissaient pas plus que ça, même s'ils aimeraient bien. Bien entendu, ils étaient donc plus que ravis de devoir aller chez lui pour réparer son système électrique.
Salut m'sieur Jacobson ! Vous avez appelé les bonnes personnes, dans 30 minutes, votre maison n'aura absolument aucun problème !
Ces derniers temps ils se disaient en ville que deux jumeaux rouquins étaient des mécaniciens / réparateurs / informaticiens hors pairs, et qui demandaient très peu d'argent, si bien que Derek & Duncan avaient beaucoup d'appels, et une vie bien remplie en dehors de leurs projets personnels et de leur boulot chez les pompiers. Ils s'en fichaient de l'argent, et avec tout ce qu'ils faisaient, ils avaient largement assez d'argent pour pouvoir en demander peu en échange de leurs services. Ils aimaient ce qu'ils faisaient, c'était l'essentiel.
Et peut être qu'ils se vantaient d'être très doués, mais le fait est que c'était bel et bien le cas, puisqu'ils étaient en effet rapides et efficaces. Sous la chaleur, ils avaient fini par travailler torses nus, ayant pris soin d'avoir des serviettes pour que ne pas transpirer et salir là où ils passaient. La pudeur n'était pas une valeur très élevée chez les jumeaux -et certains en avaient fait les frais, Benjamin plus que d'autres... -.
M'sieur Jacobson ! Comme promis, tout fonctionne ! Annonça Duncan alors qu'ils s'essuyaient le front.
« It feels like paradise running through your bloody veins. »
Sirrus haussa un sourcil à l’affirmation des gamins, les observant l’un, puis l’autre, depuis plusieurs minutes déjà sans qu’il ne soit réellement convaincu d’une telle chose possible. Il ne faisait que très rarement appel à des gens de Storybrooke pour s’occuper de l’appartement, préférant de loin ses habitudes dans d’autre sphères, mais Adele lui avait conseillé (que dis-je, vivement conseillé) ces deux rouquins. Un sourire espiègle était né sur le visage du Chafouin en reconnaissant les Tweedle et l’appât du jeu, de l’inconnu, avait été plus fort que lui. Il les avait fait venir par une chaude matinée de Juin et, depuis, il s’occupait des mails et d’autres paperasses qui ne nécessitaient pas sa présence physique avec une nonchalance qui lui était propre. La magie des téléphones et de leurs connexions quand tout un système électrique était mis en berne pour servir de jouet à deux tornades aussi rousses que bavardes.
Il les entendait parler depuis le salon où il s’était installé, un verre de vin à portée et son ordinateur portable posé sur la table basse. Lui d’ordinaire si tiré à quatre épingles avait troqué ses costumes impeccables pour quelque chose de plus soft : un jeans sombre et une chemise couleur ciel, entrouverte sur le haut dû à la chaleur environnante. Il laissait ses pieds nus vagabonder sur le carrelage et appréciait même cela, puisque la clim elle-même avait aussi été interrompue dans leurs manœuvres. Quand l’électricité venait à manquer, il fallait s’adapter aux moyens du bord : un magazine dont il n’avait que faire de la couverture lui permettait de s’éventer parfois, même si quelques gouttes de sueurs perlaient parfois dans son cou et s’allongeaient jusqu’à sa clavicule.
Trente minutes avaient été présomptueuses, les jeunes gens avaient eu besoin de plus de deux bonnes heures pour effectuer leurs tâches. Bien qu’ils aient été plus rapides que la plupart des autres intervenants, ils n’avaient pas respectés leur parole et cela, Sirrus l’avait très bien noté. Il se leva en les entendant bavasser de nouveau et s’approcha, son verre de vin à la main, pour s’appuyer contre le portant de la baie vitrée : les garçons, torses nus sur la terrasse et sous l’ambiance solaire de l’été, avaient en effet refermé la trappe du compteur et ils pouvaient tous entendre ronronner la climatisation remise en marche. Le chafouin eu un sourire en coin après avoir bu une gorgée de vin.
« Je constate. » Dit-il, posément. « Une bière ? »
Leur proposa-t-il alors en haussant un sourcil évocateur. Il attendit de les voir se concerter et se dégagea de son appui pour se camper sur ses deux jambes, fermement.
« J’ai aussi quelques soft, venez, vous les avez bien mérités. Même si je doute qu’ils soient aussi frais que ce qu’ils auraient été d’ordinaire. »
Il attendit de les voir lui emboîter le pas pour se diriger vers la cuisine et ouvrit le frigo, parcourant des yeux le contenu : Kelly avait bien fait son travail et il était de nouveau à peu près plein. Cette femme était suffisamment efficace pour qu’il ait l’impression de ne manquer de rien, et assez discrète pour qu’il n’ait même pas à sentir sa présence dans son appartement. Il extirpa deux sodas de la porte et referma derrière lui, posant les canettes sur l’ilot central. Deux verres les rejoignirent rapidement, tandis qu’il ne reprenait pas son propre verre de vin.
Les canettes semblaient aussi dégoulinantes que les deux jeunes gens qui lui faisaient face. Le rouge marquait leurs joues et leur essoufflement semblait communicatif, trahissant les efforts qu’ils avaient fournis à l’extérieur. Leurs sourires satisfaits en disaient long sur leur efficacité et, même s’il ne pouvait leur retirer cet avantage, Sirrus marqua un temps de silence.
Restait à aborder la partie la plus intéressante.
« Quel paiement souhaitez-vous ? »
Une question qui n’avait absolument rien d’anodine quand on connaissait le chat de Chester.