« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Parfois l'ignorance vaut mieux que la connaissance. »
...
Quelque chose n'allait pas. Je l'avais senti dès l'instant où nous étions arrivés à côté du lac, près de la maison de Matthias. La tension était palpable dans l'air. Il était étonnant qu'Anatole ne l'ait pas perçue. Peut-être puisqu'il était moins proche des humains que moi ? En tous cas, il finit lui aussi par saisir cette fluctuation dans l'air.
Matthias nous conduisit jusque chez lui. La télévision était allumée sur le discours du président des Etats-Unis. Ce dernier tournait en boucle depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux ainsi qu'aux informations internationales. Nul n'y échappait. Tout le monde savait, désormais. Storybrooke n'était plus un endroit sûr pour les gens... différents. Je redoutais le jour où des touristes curieux viendraient visiter la ville. Fallait-il remettre un bouclier magique ou divin autour de la métropole ? Non, cela ne serait pas suffisant. On ne pouvait plus cacher la Vérité.
J'observais Matthias, tendue à l'extrême. La question que je redoutais tant fut formulée. Là encore, je ne pouvais l'ignorer. Il était trop tard pour reculer. Nous aurions dû agir dès l'instant où nous avions compris que la Vérité sévissait, avant que le pire ne se produise et que le gouvernement ne dévoile ce qu'il savait. Nous avions été pris de court, trop focalisés sur le sauvetage de nos amis. Nous avions commis l'erreur de nous montrer trop humains. Comme il était cruel de nous le faire payer ainsi.
Je sentais le regard d'Anatole sur moi, moins pesant que celui de Matthias, qui réclamait une explication. C'était parfaitement légitime. A sa place, je n'aurais pas apprécié que l'on me mente par omission.
"Je... "
J'humectai mes lèvres, incapable de trouver une réponse convenable. Que devais-je dire ? Je n'étais pas certaine que la Vérité m'ait déjà touchée. J'avais encore la possibilité de mentir pour l'instant. Mais pourquoi lui cacher le peu qu'il ignorait encore ? Qui étais-je pour décider ce qu'il devait savoir ou non ? J'avais été sotte. J'avais cru pouvoir le préserver. Hélas, nul n'était à l'abri. J'aurais dû le comprendre, après tout ce que j'avais déjà vécu. Je m'étais montrée supérieure. Je m'étais comportée comme les titans que j'exécrais, Ouranos et Japet. A une plus petite échelle, certes, mais ce n'était pas une raison. J'avais décidé pour lui.
Je manquai d'avaler ma salive de travers en voyant Anatole placer ses mains de chaque côté de la tête de Matthias. Instantanément, ce dernier ferma les yeux, demeurant debout et immobile, dans un état somnolent. Voulait-il supprimer sa mémoire à court terme afin qu'il oublie tout ? C'était fort possible.
"C'est à toi de décider." dit-il d'un ton calme.
Je le dévisageai, avant de poser ma main sur l'une des siennes.
"Non. Il faut qu'on cesse de vouloir le bien d'autrui. On en est incapable. On doit assumer nos erreurs et ne pas les poursuivre."
J'inspirai profondément, lui faisant comprendre d'un regard que c'était une décision réfléchie. Il éloigna donc ses mains et Matthias reprit connaissance sans remarquer qu'il avait eu une absence. Il attendait toujours ma réponse. Il n'y avait aucune amertume dans son regard. Il souhaitait seulement obtenir la Vérité. Cela me conforta dans l'idée que je pouvais la lui révéler.
"Je suis Ellie Sandman. C'est mon véritable nom. Je suis la fille de deux dieux. Oui, ils existent. Ils se rapprochent plus ou moins de la mythologie grecque. Ils portent d'ailleurs leurs noms. Mes parents se nomment Aphrodite et Hadès."
Je le fixai avec appréhension mais décidai de poursuivre tant que j'en avais encore le courage :
"Ils ne sont pas mauvais, mais certains le sont. Certains veulent du mal au monde entier. Nous sommes là pour les empêcher de nuire. Nous protégeons les mortels."
J'avais l'impression que tout ceci sonnait un peu trop comme le résumé d'un film de super-héros, ce qui n'était pas du tout mon intention de base.
"Ca va aller ?" demandai-je à Matthias, de plus en plus anxieuse.
Il passa une main dans sa nuque, le regard perdu.
"J'ai besoin d'une bière." dit-il finalement d'un ton sec.
Je lançai un coup d'oeil à Anatole. Mieux ne valait pas mentionner tout le reste pour l'instant. De toutes façons, je n'aurais pas su par où commencer. L'intrigue était bien trop vaste.
"Et lui, c'est juste un gars comme moi ou il est différent aussi ?" fit-il après avoir bu une longue gorgée de Kriek.
Il désigna Anatole du menton avant de s'approcher pour le jauger plus attentivement.
"Tu as des antennes, tu aboies les soirs de pleine lune ou tu as une troisième main qui pousse quelque part ?"
Il essayait de faire de l'humour mais je sentais que le coeur n'y était pas. J'hésitai puis posai une main sur son avant-bras. Je perçus un frémissement de sa part, si bien que je préférai l'enlever immédiatement. Il tourna la tête vers moi, sa bière toujours en main.
"Je sais pas si je vais y arriver. C'est pas tombé sur le bon acteur. Je suis pas fan de base des histoires de science-fiction ou de fantasy cheloue... Je n'ai tourné que dans des films avec des lignes directrices logiques et sensées. Je ne me sens pas super opé là."
Il se gratta le crâne en se mordant les lèvres. Je me sentais de plus en plus mal pour lui. J'observai Anatole avec insistance, l'implorant presque d'intervenir. Peut-être avait-il une idée afin d'alléger l'atmosphère pesante ? Je ne savais que dire pour le réconforter.
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crackle bones
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski
« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
Matthias tourna la tête en direction de l'eau, avant de nous observer à nouveau. Il donnait l'impression de chercher quelque chose du regard. Petit à petit, il se stoppa, et se contenta de me regarder moi. Je lui adressais un petit sourire se voulant rassurant.
« C'est comme une drogue. Plus légère, plus apaisante, et moins dangereuse. » murmurais-je, tandis que Matthias tentait de se détendre.
Le mot drogue n'aidait peut-être pas beaucoup, mais c'était plus facile pour la compréhension. Ellie m'observait, se demandant ce que je voulais dire par là. Mais elle comprit bien vite en ressentant elle aussi cette aura apaisante sur elle.
« Tu n'es pas obligé de prendre part à tout ça. Tu peux t'en éloigner, rentrer, rester ici quelque temps. Tu peux nous dire de partir. Mais ça serait dommage. Parce qu'en dehors du fait que c'est effrayant, c'est aussi merveilleux... »
« Il fallait au minimum une aventure aussi peu ordinaire pour une fille aussi spectaculaire qu'Ellie, n'est ce pas ? » ajoutais-je uniquement par la pensé au jeune homme, qui eu un mouvement de recul, surpris d'entendre ma voix dans sa tête.
« Je suis un ami. Avec quelques facultés. Rien de plus. »
Voilà qui résumait qui j'étais à ses yeux, ou plutôt comment il devait me voir. On venait de lui parler des dieux, si on ajoutait les titans à cela, je n'étais pas sûr qu'il pourrait facilement s'en remettre. Il fallait y aller doucement. J'étais sans doute allé déjà trop vite en lui parlant uniquement par l'esprit.
« On devrait peut-être lui laisser le temps de réfléchir à tout ça et de voir ce qu'il souhaite faire ? » dis-je à la jeune femme.
« Et il se passera quoi, si je.. » hésita t'il à achever.
« Rien. » répondis-je. « Mais personne devra savoir. Personne en dehors des gens de cette ville. »
Je n'étais pas sûr que je pourrais lui laisser sa mémoire si il prenait la décision de partir. Le risque était bien trop grand. Surtout qu'il avait une notoriété et qu'il pouvait aisément faire savoir au monde qu'on existait. On avait déjà pris ce risque récemment. Ce n'était pas une bonne idée de le prendre une nouvelle fois. Il ne fallait pas tenter le diable.
On avait laissé notre ami belge à ses occupations de la journée, et on était retourné chez nous. Une fois installé dans le canapé, j'avais fait apparaître du thé et des petits biscuits pour la jeune femme. Ces derniers temps rien était facile. Il fallait faire des efforts à tous les niveaux. Et maintenant que Matthias savait de quoi il était question ici, et qui Ellie était, ça allait encore compliqué d'avantage nos vies. Peut-être qu'un jour on aurait le droit à une acalmie. Mais ça n'était pas encore pour tout de suite.
