Il est des moments où l'on rencontre des personnes incroyables. Et dedans, je peux inclure des animaux. Je m'explique : durant ma dernière heure de travail, je me suis rendue à l'arrière de la boutique afin de porter de viles ordures à notre veille amie à tous : la poubelle. Cette vieille amie qui nous offre son ventre de fer pour avaler ce que l'humanité ne veut plus. Cette amie à qui l'on parle lorsque l'on se sent pire que les ordures dans notre vie. Ca eut été mon cas. Mais maintenant non ! J'étais en forme, un livre à la main droite et un sac à la main gauche quand j'ai entendu un bruit. Un bruit métallique.

Dans tous les cas, le mystère nous fait peur. Mais pas à moi bien sûr. Je me suis rapproché, en espérant tomber sur quelque chose sortant de l'ordinaire. Les événements avec des divins ? Je les aient raté. Les autres ? Bon, aussi... Du coup, je m'occupe comme je le peux, en parlant aux nuages par exemple. Mais où en étais-je ? Un bruit oui ! La poubelle bougeait légèrement, à tel point qu'elle risquait fortement de tomber. Déposant mon livre, testament de mon âme, je m'avance vers la poubelle, et avec un léger soupçon de magie, je découvre... Un Raton-Laveur ?

Celui-ci me regardait avec un air étrange, mais je le trouvait... Mignon ? Tout doux câlin ? Oui c'est ça ! Malgré toutes les ordures qui pendent à ta gueule ! Je m'approche avec un grand sourire vers la bête et lui dit : "Salut toi ! Tu vas bien ? Je m'appelle Azelma. Et je serais ravie de faire ta connaissance."

Pour une raison que j'ignore, la créature m'a sautée dessus. Et, a déchiré mon chemisier. Ce n'est pas un problème je vous l'assure, ce chemisier n'a aucune valeur. Comme beaucoup de chose en ce monde d'ailleurs. Le problème est de se retrouver presque seins nus dans une ruelle sombre. Bah, ma patronne devrait pouvoir me prêter quelques vêtements avant de tomber sur un potentiel client.

Le raton-laveur se trouve dans mes bras, les griffes plantées presque dans ma peau. "Tout doux mon grand. A moins que tu ne sois une femelle ?" Sur cette question hautement philosophiques, j'entends alors quelqu'un approcher. Avec sourire, je lui demande : "Bonjour ! Vous êtes le propriétaire de cette petite chose ?"

« Rocky ! » m'écriais-je à l'intention de mon meilleur ami qui avait fait la route jusqu'à moi.

Il avait une sale odeur de poubelle et un morceau de tissus dans la main. Est ce que c'était lui qui était responsable de ce que j'avais sous les yeux ? C'est à dire, une jeune femme avec la poitrine à l'air. Elle portait toujours un soutiens gorge, mais ce n'était pas le genre de tenue à arborer dehors, qui plus est dans ce quartier de la ville. Est ce que c'était une... enfin... comment on les appelait déjà les filles de joies ? Ah ben tiens, c'était peut-être tout simplement comme ça.

« Rocky est un mal. »

J'aurais pu dire le "mal" aussi, vue qu'il avait fait de cette soirée, une nuit d'horreur. Car non, je ne parlais pas du spectacle qui se déroulait sous mes yeux, mais de ce qui nous avait conduit jusqu'ici. C'était une longue histoire...

« Emmet. » dis-je en tendant ma main vers la jeune femme, tout en ôtant mon blouson pour lui tendre.

Il faisait froid. Elle était à moitié nue. C'était peut-être mieux qu'elle se couvre. Surtout si elle n'était pas une fille de joie. Car je ne savais toujours pas ce qu'il en était, mais j'imaginais mal une fille de joie avec un bouquin dans une main et un sac poubelle dans l'autre. Peut-être qu'elle travaillait ici. Après tout, on était à l'arrière d'une multitude de boutiques.

« A votre place, en me pointant au rendez vous et en voyant la tête du type, je me serais barré. » dis-je en tentant de garder mon air des plus sérieux.

Ok, c'était de l'humour pourri. Je voulais faire allusion au fait que si elle avait donné un rencart à un mec sur internet et qu'il avait une tête de raton laveur, mieux valait se barrer. Mais bon, Rocky ne savait pas se servir d'un ordinateur. De toute façon, c'était qu'une blague pourrie. Il ne me restait plus qu'à la raccompagner pour qu'elle se change et qu'elle me rende mon blouson. Ensuite, je pourrais aller noyer mon raton laveur dans les toilettes et tirer la chasse, ni vue, ni connu...

Donc il s'agit d'un mâle ? Oh comme c'est mignon ! Je ne sais pas pourquoi mais je vais trouver une raison. L'homme me regarde l'air un peu gêné. Je ne comprends pas, d'habitude les hommes aiment les attributs féminins. Ils aiment d'abord le renflement de mes seins, puis quand je suis un peu trop fofolle, c'est les seins en eux-même. Dans ces moment-là, je suis généralement sous l'emprise d'un stupéfiant. Mais depuis ma solitude après la malédiction je n'ai plus fait ça depuis... Bah quatre années. Sans jouer à la chienne. Je dois dire que je suis plutôt heureuse.

"Je dois dire que je suis plutôt heureuse."

Non j'ai dit n'importe quoi sans écouter sa réponse. J'ai un petit sourire tordu par la gêne. Pourquoi est-ce que je dis tout haut ce que je pense ? Je le regarde, et je finis par lâcher Rocky qui se précipite vers son maître. Mon bébé qui s'en va.. C'est si triste.

Je serre le blouson qu'il me propose autour de moi. Mais pas au point de le resserrer autour de ma poitrine. Je déteste le contact de la fermeture sur ma peau. C'est si froid... Et je veux pas flirter avec le froid moi. Enfin pas pour l'instant.

« A votre place, en me pointant au rendez vous et en voyant la tête du type, je me serais barré. »

Je ne comprends pas. Et je crois que ça se voit bien à la tête que je fais. Je fais une grimace. Mais il a l'air sérieux alors du coup je sais pas trop comment réagir. On doit dire quoi dans ce genre de situation ? Je ne veux absolument pas le vexer, il a l'air si.. Chou. Je suis sûr que tout le monde devrait un raton-laveur en animal de compagnie.

"Vous pouvez regarder, je suis naturiste donc... Ben faites vous plaisir mais pas devant moi c'est un peu dégoûtant."

Non ! Non ! On va encore te prendre pour une chienne ! Arrête de faire comme si tu draguais tous les hommes qui passe !