Noël approchait à grands pas et la boutique d’Elsa avait du mal à désemplir. Les gens étaient en général déjà bien attirés par sa boutique, mais en cette période bien plus glaciale et surtout source de cadeaux, ils venaient bien plus nombreux, pour la plus grande joie de la créatrice qui adorait voir les gens heureux en ressortant de sa boutique avec juste le cadeau qu’il leur fallait. Jusqu’à présent, la jeune femme avait réussi à satisfaire tout le monde et c’était vraiment quelque chose qui lui tenait à cœur.

Ceci dit, quand la boutique se fit plus calme, Elsa ne rechigna pas à prendre une petite pause bien méritée. Elle observa un instant le ciel clair et regretta un moment qu’il n’y ait pas de neige. Puis la blonde secoua la tête avant de partir dans l’arrière-boutique se faire un chocolat chaud. C’était bien beau de rêver de voir la neige, mais le truc, c’était que la commerçante était aussi très tentée de créer une petite chute de neige.

Or, même si elle avait fait des progrès, la souveraine gardait en tête qu’elle n’avait jamais rompu l’enchantement qui sévissait à Arendelle. Pouvait-elle se permettre de tenter une telle chose sans avoir de certitude quant à la rupture de sa magie ? La jeune femme soupira tout en prenant dans ses mains la tasse remplie du liquide chaud qu’elle venait de se servir. À coup sûr, si Anna l’entendait penser ainsi, elle la rabrouait pour ce manque de confiance en elle-même. Pourtant il n’y avait rien de mal à rester un peu prudente n’est-ce pas ? Elle avait beau reprendre le contrôle de sa magie, ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas se louper. La petite sonnette dans la boutique la sortit de ses pensées et la blonde partit accueillir le client qui venait d’entrer.

Sauf qu’il ne s’agissait absolument pas d’un client ordinaire, mais de sa sœur accompagnée de Matthew. C’était pour ces deux-là qu’Elsa faisait autant d’effort sur elle-même et sur ses pouvoirs. Pour ne plus blesser et décevoir Anna et pour aider Matthew s’il venait un jour à manifester des pouvoirs comme les siens. En attendant, elle était plus qu’heureuse de les voir ici aussi se dépêcha-t-elle de les rejoindre pour les embrasser tous les deux. Après avoir embrassé sa sœur, la souveraine prit son neveu dans les bras, ravie de le voir.

- Anna, Matthew ! Je suis très contente de vous voir ici ! Sourit-elle avant de retirer la veste chaude de son neveu.

Puis elle jeta un coup d’œil à sa sœur. Et Elsa se fit automatiquement plus attentive. Certes, elles s’étaient éloignées par sa faute, mais la blonde savait encore reconnaître quand quelque chose tracassait sa petite sœur. Alors après avoir installé sa sœur dans un fauteuil au niveau du coin des essayages, Matthew sur les genoux de sa tante, la magicienne passa à l’attaque.

- Anna ? Raconte-moi ce qui te tracasse. Dit-elle gentiment, même si elle aurait préféré le lui ordonner, n’appréciant pas de voir sa sœur tracassée.

Dans la vie, il fallait savoir faire des choix et ne pas passer son temps à faire l’autruche. Des fois, il fallait également savoir faire passer en avant, les envies et besoins des autres avant les siens. L’ennuie c’est que dans mon cas, il y avait un truc sur lequel je « psychotais » depuis pas mal de temps. Dit comme ça, ça avait l’air profondément débile. Et sans doute que si j’en parlais avec un parfait inconnu, il me regarderait comme si je débarquais de la quatrième dimension et me demanderait pourquoi je me prenais la tête sur un machin pareil. Ce à quoi je lui répondrais...Bah rien en fait. Parce que j’avais genre aucune foutu idée, de pourquoi je me prenais autant la tête.

Il fallait, que j’en parle à quelqu’un. J’avais déjà, plus ou moins abordé le sujet avec Anya, mais j’avais besoin d’en discuter avec quelqu’un de la « famille » si je puis dire. Et, rien de mieux que ma grande sœur. Elle pourrait sans doute m’aider à y voir plus clair. Notamment, parce que si j’avais suivit son conseil, eh bah...Les choses se seraient probablement passés autrement. Sans compter, qu’elle semblait justement avoir un avis précis sur ce sujet là en particulier. C’était, en partis à cause du sujet en question qu’on s’était disputé et que donc, j’estimais toujours qu’il y avait 50/50 en terme de responsabilité pour le soucis de futur age de glace d’Arendelle.

Ma décision était donc prise, j’allais de ce pas rendre visite à Elsa. Enfin...Juste le temps de me préparer et de préparer Matthew. Je l’emmenais toujours avec moi lorsqu’il s’agissait de voir sa tante. Et ma sœur, était évidemment toujours ravis de voir qu’il m’accompagnait. Quant à Matthew à cet âge là, du moment qu’il pouvait essayer d’attraper les cheveux d’Elsa ou bien la regarder agiter des doigts même sans faire de magie il avait un immense sourire.

M’assurant que mon fils était bien emmitouflé, je revêtit également ma veste, mon bonnet et mes gants. Et attrapait la poussette pliable, d’une main experte tandis-que je tenais Matthew de l’autre. Arrivé en bas des escaliers, je la dépliais et l’y installait ainsi que toutes ses affaires. Pour l’instant il se contentait de jouer avec son doudou Olaf, tandis-que je commençais à diriger l’engin en direction du centre là où se trouvait précisément la boutique d’Elsa. Je supposais, qu’il allait falloir que je patiente un peu avant de pouvoir avoir ne serait-ce qu’une micro entrevue avec ma sœur. Sa boutique était toujours pleine à craquer. Et alors que Noël approchait à grand pas, nul doute qu’elle le serait encore plus maintenant. Mais pas question, de renoncer pour autant.

Évitant, les diverses plaques de verglas absolument traître. J’arrivais à bon port, voyant qu’au final lorsque j’étais arrivé, ça avait légèrement désemplit. Permettant donc, d’avoir un peu de temps seule à seule avec Elsa. Enfin...Seule à seule avec Matthew. Mais, bon quelque part il était concerné également. Sans compter, qu’il ne comprendrait pas grand-chose à ce qu’on allait raconter. Il, parlait de mieux en mieux. Mais, il n’avait qu’un an et deux mois. Enfin, presque deux mois. Dans six jours, donc ça comptait.

Heureusement, Elsa nous remarqua du premier, mais pas heureusement elle devenait un peu trop futé et me comprenait un peu trop bien ces derniers temps. Pas que je m’en plaigne, mais disons que pour lui cacher quelque c’était un peu rappé :

- Qui moi tracassé ? Mais non, enfin. C’est pas comme si je venais, te voir pour te demander des conseils relatif au mariage, parce que je sais qu’Aaron aurait potentiellement envie qu’on franchisse cette étape mais que cette histoire avec Hans, avait laissé plus de séquelles que je ne l’aurais voulut dis-je avec un rire nerveux.

Oui, alors pour la subtilité on repassera hein. Anna ou l’art de se cramer toute seule. C’était merveilleux à quel point, quand j’étais nerveuse je pouvais dire n’importe quoi. Autant dire, évidemment que j’étais un zéro pointé dans tout ce qui concernait les mensonges. Je perdais trop vite mes moyens, et je me vendais toute seule. Donc, si quelqu’un avait besoin d’un alibi c’était pas moi qu’il fallait engager pour ça. J’étais même pas nulle en fait, j’étais pire. C’était à pleurer tellement j’avais aucun talent dans ce domaine. En revanche, j’en avais dans d’autres où je m’en serais bien passé.

- Okay soupirais-je j’aurais éventuellement besoin de conseils, en ce qui concerne le mariage. Je sais qu’Aaron, lui est plutôt pour l’idée. On en a pas vraiment discuté, disons qu’on a eu une mésaventure en début d’année qui a fait que. Et, j’ai un peu mal réagit au truc. Depuis, cette histoire avec Hans je vois pas le mariage d’un très bon œil. Pourtant, je sais que ça a rien a voir. J’aime Aaron, et on vie déjà ensemble depuis un an, on a un petit garçon que j’ai tout autant. Mais...Bah ça coince toujours admis-je

Et, je ne savais pas franchement quoi faire. D’où ma présence ici en fait.

Ok. Il lui fallait revenir en arrière là. Elsa avait vu sa sœur entrer dans le magasin pour une fois relativement vide, son neveu dans la poussette. La blonde connaissait sa sœur malgré le fait qu’elle se soit tenue loin d’elle durant leur enfance et leur adolescence. Elle avait rapidement compris que quelque chose n’allait pas – Deborah serait très fière de ses progrès pour repérer l’état émotionnel des autres – et bien évidemment avait demandé tout de suite à Anna ce qu’il se passait. Ceci dit, même si elle savait parfaitement reconnaître le stress chez sa sœur, elle n’avait pas prévu cette réaction-là.

Qui balancerait aussi facilement que ça que la question du mariage venait d’être mise sur le tapis ? Elsa n’aurait surtout jamais pensé qu’Anna viendrait la voir elle pour discuter d’un sujet pareil. Ceci dit, elles avaient bien changé toutes les deux depuis la dernière fois que le mariage était venu dans une discussion : Elsa ne se lança pas tout de suite dans un exposé de toutes les raisons pour lesquelles Anna ne devrait pas se marier et Anna, même si elle fut très franche, ne partit pas dans un combat d’arguments contre sa sœur. Au lieu de ça, tout en écoutant sa cadette et en époussetant l’épaule d’un mannequin qui n’en avait pas besoin, la blonde réfléchissait. Parce que comme le disait Anna, la dernière fois avait eu beaucoup de conséquences, désastreuses surtout. Hors de question donc de recommencer une chose pareille.

- Je pense que déjà la première chose à faire serait d’en parler avec Aaron. Dit-elle au bout d’un moment tout en défaisant l’attache de la poussette pour prendre son neveu dans ses bras et l’amuser en créant des petites volutes de neige, comme elle le faisait pour la mère de Matthew autrefois. Nous ne sommes plus à Arendelle Anna… Donc déjà, tu peux être certaine que le trône ne l’intéresse pas. Plaisanta-t-elle gentiment. En tant que reine, je ne pourrais pas dire non à une telle union, même si la perspective de voir Dionysos à un mariage me fait frémir d’avance… Soupira-t-elle. La question est : est-ce que toi, tu aimerais porter le nom d’Aaron ? Au fond, le seul véritable changement pour toi, ça sera ça. Porter le nom de ton époux. Et encore, ce n’est même plus une obligation aujourd’hui. Au fond, mariage ou pas, ça ne change rien au fait que vous formez déjà une famille. Ce n’est qu’un bout de papier. Et je te sais parfaitement capable de faire face à la menace des bouts de papier. Ajouta-t-elle avec sérieux avant de se mettre à pouffer en regardant sa sœur.

Rire qui redoubla quand Matthew imita sa tante, ce que celle-ci trouva véritablement trop drôle. Elsa avait fait beaucoup de progrès socialement parlant. Enfin avec sa famille. C’était toujours un peu plus compliqué avec les autres. Au fond, la blonde s’était attendue à la question du mariage. Elle avait même pensé que cela viendrait bien plus tôt. Parce qu’elle avait beau ne pas supporter le père et avoir du mal avec ce demi-dieu qui lui avait un peu volé sa sœur, la créatrice savait que sa sœur et Aaron s’aimaient sincèrement. La question du mariage était donc une suite logique, d’autant qu’Aaron semblait vouloir bien faire les choses…