« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Ne vous fiez pas à l'aspect rudimentaire de cette maquette, elle n'est pas à l'échelle et je n'ai pas eu le temps de la peindre.
C’était une soirée mouvementée. Les résultats de l’élection à la Mairie de Storybrooke. Toute l’équipe électorale était rassemblée dans la Pizzeria Turtles, et chacun commentaient la télévision avec dynamisme et joie. Son inscription avait été rapide, à l’issu d’une rencontre sur les bancs de la Mairie avec Dyson Walter. Jusque là, il n’y avait pas cru. Bien moins que les autres d’ailleurs. L’ambiance générale le prouvait, alors que les autres étaient en train de boire le champagne, de jouer sur les consoles de jeu vidéo vintage dispersés dans la salle, lui, passait le balai tranquillement. Les sourcils froncés, il était extrêmement soucieux. Eulalie n’avait pas donné de nouvelle, et ça c’était pas bon. Depuis son départ lors de la Vérité, il était extrêmement méfiant quand elle partait ainsi sans prévenir. Rassemblant les poussières et les miettes pour faire un tas, il les ramassa avec une petite pelle. Des applaudissements et des cris de joies commencèrent à éclater, mais lui, imperturbable continua sa besogne en jetant les poussières dans la poubelle. Quand il réfléchissait, il devenait sourd. « Vous allez baisser d’un ton ! Y’en a qui bosse ! »
Honey roula alors jusqu’à lui, et son regard se leva de la poubelle pour aller vers elle. C’était bien une des seules qui pouvait lui faire lever le nez. « Michel-Ange, si tu levais juste un peu le nez, tu verrais qu’à la télévision, ils viennent d’annoncer que tu as gagné. »
C’était du Honey tout craché. Rythmé, simple, mathématique. Il ne dut son salue qu’à Léonard, qui lui saisit le balai en lui posant une main sur l’épaule. « Tu as gagné mon frère ! »
Tous les regards se portèrent alors vers lui, ouvrant la bouche, tous les regards se portèrent vers lui pour qu’il fasse visiblement un petit discours. Mais rien ne vint. Le silence devint gênant, mais sa directrice de campagne traversa la salle d’un air impérial.
« Laisse tomber Blondie. S’il veut pas fêter on peut aussi bien reboucher le champagne. Ca le regarde s’il préfère continuer d’être le looser qui nettoie plutôt que le Maire tout en joie. C’est bon, c’est fini, vous pouvez partir, Cendrillon a encore du ménage avant de pouvoir chanter avec les petits oiseaux. »
Clignant des yeux, il ferma la bouche. C’était super violent. Comme une gifle verdâtre qui pique les joues. Portant un regard sur la télé, il vit que sa tête était affichée à côté de celle de Dyson. Il n’en croyait toujours pas ses yeux. Tournant la tête vers Honey, il dit d’un ton lointain et d’une voix d’outre-tombe. « Tu… Tu crois ? »
Se tournant vers Deborah, ses bras tombèrent le long de son tablier. « Qu’est ce que je fais maintenant ? Je vais à la Mairie ? Je fais un discours ? J’attends ? »
Sa main avait pris celle de Honey sans qu’il ne s’en était rendu compte et elle commençait à lui caresser d’un air calme. Ca l’apaisait beaucoup. « Ah bah bravo. Ca se présent sans réfléchir et ensuite quand ça gagne ça sait pas quoi faire. Je veux pas dire mais HEUREUSEMENT que je suis là. »
Elle laissa un temps. Pour respirer, ou pour l’enfoncer ? Quoi qu’il en soit, il ouvrit la bouche, mais rien ne sortit et Déborah enchaîna : « J’sais que c’est ta copine qui est myope mais toi apparemment t’as aussi besoin de consulter : déjà, ici y a pas de caméra, c’est pas les présidentielles, juste les municipales – et heureusement, on courrait droit au désastre. Mais toujours en supposant que t’es des yeux pour voir, ce qui reste incertain à ce stade de la soirée, y’a toute une équipe que tu pourrais commencer par féliciter pour son travail. Eventuellement, tu peux dire bravo à toute la famille de te supporter ça coûte pas grand-chose non plus... »
Les larmes lui montèrent aux yeux. Pas parce qu’il était content, mais simplement parce qu’il avait enfin réussi quelque chose. Et ça c’était une grande avancée pour lui. Finalement, il leva simplement la main et déclara d’un air timide : « Elle a tout dit je crois... »
Se tournant vers Honey, il fit une espèce de grimace étrange, entre la trouille et la maladresse. Quelque chose clochait. Eulalie n’était pas là, et ça, ça l’affectait. Regardant Théo un peu désemparé, il ne put lui apporter aucune réponse.
*** Environ une heure plus tard. ***
Quelques journalistes de Storybrooke s’étaient amassé devant la vitrine de la Pizzeria qui était devenu son QG de campagne. Réajustant son costume seul dans le vestibule des serveurs, il observa son visage dans le miroir. Il avait grandi, il avait mûri. Désormais, une année pleine de responsabilité l’attendait. Prenant sa fiche de note où il avait griffonné son discours de son écriture de dyslexique, il traversa le restaurant en baissant les yeux et sans regarder personne. Le stresse le rendait un peu fou. Dyson l’attendait déjà. Montant sur le petit pupitre, il faillit se casser la gueule et se retint au dernier moment. Une photo fut prise, et Michel-Ange faillit perdre pied. Il pouvait sentir le regard pesant de Déborah dans son dos. « Ahem. Désolé ! J’ai pas vraiment l’habitude… Euh... »
Supprimer les « euuuuh » pensa-t-il très fort. « Mes chers concitoyen.nes, c’est avec grand plaisir, que j’exercerai dés Janvier, mes nouvelles fonctions de Maire de la Ville. »
Ses yeux se posèrent sur son discours. Puis il releva la tête, le stresse était parti. « Je vous vois nombreux, et je ne m’y attendais pas. Tout ceci est le fruit d’une excellente équipe de campagne et d’un Premier Adjoint sans faille, qui avait déjà l’expérience de cette Mairie, si complexe et inatteignable à mes yeux. »
Laissant une petite pause pour les applaudissements, il poursuivit : « Merci. Cette année sera placée sous le signe du dynamisme, de la jeunesse et de la sécurité. Bon nombre de nos concitoyens ont souffert, encore récemment, des événements qui ont frappé la ville. Aussi, je prends mes nouvelles fonctions avec toute la responsabilité qui me sera possible de faire preuve. Très prochainement, des mesures seront prises en accord avec l’Olympe pour éviter que notre Mairie finisse à nouveau en cendres. »
Levant les yeux vers la petite foule, il prit un air assez grave. Finalement, il reprit. « Mais soyez rassuré, que ma détermination n’a jamais été aussi grande. Je comblerai mon inexpérience par mon activité et mon dynamise. Je comblerai mes lacunes, en les avouant, et en cherchant des solutions, pour que vous tous, puissiez vivre enfin en paix et en harmonie. Vous avez mérité d’être un peu tranquille, et c’est normal. Mon mandat apportera au mieux ces réponses, et soyez assuré que la Mairie fera cette année, tout le nécessaire pour vous soutenir... »
Réajustant un peu le micro, il but un petit verre d’eau et toussota un peu. Ce boulet avait avalé de travers. « Excusez moi ! Bien, l’heure est aussi aux réjouissances ! Avant de laisser la parole à mon Premier Adjoint, j’aimerai vous faire deux annonces importantes, qui prendront effet le plus tôt possible juridiquement. La première… C’est la nomination de ma Directrice de Campagne, la succulente, Déborah Gust, en qualité de Directrice de Cabinet auprès du Maire. Elle a été d’un soutiens de premier plan, et elle le restera tout au long de son mandat. Rassurez vous, directrice de Cabinet, ça n’a rien à voir avec les toilettes… Ce poste a pour but de guider la Mairie vers les axes de campagnes que nous nous étions fixé, tout en permettant d’assurer un rétrocontrôle. Je sais, c’est compliqué, mais vous allez voir, c’est très cool. »
Laissant un petit temps d’applaudissement, il se recula un petit peu. Au même moment, plusieurs personnes apportèrent une maquette gigantesque couverte d’un drap blanc. Michel-Ange prit un micro libre et descendit vers la maquette.
« La deuxième annonce, vous concerne directement… Chers contitoyen.nes., j’ai l’honneur, en exclusivité, de vous faire découvrir les plans, de la futur Mairie ! Ils ont été choisi par mes soins, et ceux de mon Premier Adjoint. L’architecture vous fera pensé à une cité olympienne, et c’est le but. Cela montrera désormais notre entier partenariat avec nos amis divins. J’ai le plaisir, de vous présenter… La Mairie de Storybrooke, 2.0 ! MUSIQUE S'IL VOUS PLAIT ! »
Et, tout en disant cela, il tira sur le drap pour révéler la Mairie de Storybrooke 2.0. Des explosions de confettis retentirent en même temps qu'il tira sur le drap. Oui, Michel-Ange misait beaucoup sur la mise ne scène. « Ne faites pas attention à l’aspect rudimentaire de cette maquette, elle n’est pas à l’échelle, et je n’ai pas eu le temps de la peindre... »
Levant les sourcils trop fier de lui et de sa référence, il laissa les citoyens admirer la maquette. « La construction sera terminée lors de la prise en fonction de la nouvelle Mairie ! Sur ceux, chers Storybrookiens, je vous demande un tonnerre d’applaudissement pour celui sans qui rien de tout cela n’aurait été possible ! Faites du bruit pour…. Dyson, Walters ! »
Et sur ce, il se mit à applaudir et laissa la place à Dyson. Alors que ce dernier prenait place sur le pupitre, il se tourna vers Deborah : « Alors comment j’étais ? »
Elle se pinça la bouche et plissa des yeux. Finalement elle déclara : « Mouais. J’ai vu pire. C’tait pas aussi bien que si c’était moi, mais ça allait. » « T’as été fan-tas-tique ! »
Rayonnant, il sourit puis se tourna vers la foule, cherchant toujours Eulalie, maintenant plus qu’inquiet.